Un quart Thatcher, un quart Merkel, un quart Pétain, un quart Maurras : la bande des quatre Macron, Le Pen, Pécresse, Zemmour

 

 

La France est un pays de gauche où la gauche est tellement divisée qu’elle s’abstient, ce qui donne un effet loupe à la droite et à l’extrême droite. Le premier candidat de gauche arrive en  cinquième position dans les multiples sondages, ce qui est inouï dans un pays qui a une aussi forte tradition sociale que le nôtre.

Alors pourquoi la droite ne s’en donnerait elle pas à coeur joie ?

LREM, RN et LR tiennent le haut du pavé et se font concurrence dans leurs programmes au point de se distinguer de moins en moins entre eux : leur fonds de commerce est le même, refuser le social.

 

Un quart Thatcher, un quart Merkel, un quart Pétain, un quart Maurras

 

Ils ont en commun de vouloir diriger le pays avec le même acharnement que les patrons de combat des grandes entreprises capitalistes. Leur programme commun tient en quatre points :

- faire le maximum de profit pour ceux d’en haut, imposer le maximum d’exploitation pour ceux d’en bas. Moins d’impôt, moins de dette publique.

- Faire travailler plus et plus longtemps, avec la baisse la plus importante possible du coût du travail et de sa protection sociale !

- Assurer pour cela, le maximum de moyens régaliens, armées, polices, justice, domination médiatique.

- Jouer sur les toutes les idéologies réactionnaires et diviseuses du nationalisme, de l’insécurité, de la xénophobie, du racisme, du sexisme, au suprématisme blanc.

 

La seule chose qui paraît les séparer c’est l’ordre de présentation de leurs éléments de programme :

 

Pécresse veut le maximum d’ordre régalien et les profits les plus solides dans la continuité du grand capital.

Macron veut le maximum de productivité de la finance avec le moins de droits et protection du salariat. Il tuera la Sécu.

Le Pen veut le maximum de nationalisme avec le plus de police, elle déclencherait des pogroms, tellement son discours exacerbe les racismes.

Zemmour et son maitre Bolloré enrobent tout ça avec le maximum d’obscurantisme et de nostalgie pétainiste.

 

Mais au fond ils veulent le même pays :  celui du règne sans partage des plus riches, des plus puissants, des plus rapaces. Avec comme boucs-émissaires les salariés, les immigrés, les femmes.

 

Comme dit Bernard Arnaud : chaque fonctionnaire est nuisible.

 

Là où Macon voulait supprimer 120 000 emplois dans le secteur public, Pécresse propose d’en supprimer 200 000. Macron a fermé 5700 lits pendant la pandémie pour ne pas avoir à céder en faveur de l’hôpital public, c’est l’hôpital et la santé privée qu’il veut développer.

Blanquer refuse de combler les immenses besoins en enseignants de l’école publique pour la même raison idéologique.

En pleine crise des mobilités, ils tiennent absolument à ouvrir des lignes de train privées.

Les milliards qu’ils ont débloqué coûte que coûte en 2020-2021, ils sont tous d’accord pour en donner 70 % au patronat de l’automobile, de l’aéronautique, de la numérisation informatique.

 

Leur dogme est le privé d’abord, les marges de profits d’abord, les services publics au rancart.

 

L’état est l’ennemi de l’entreprise sauf quand il s’agit de dépenser pour la police, la justice et la défense. Il faut y aller « à la hache » dit Pécresse contre « la bureaucratie » des services publics, contre les normes, les règlements, elle annonce même 77 milliards de basse des dépenses publiques soit 3,5 points du PIB.

Sur la baisse des impôt il y a même une surenchère  puisqu’ils veulent tous réduire l’impôt sur l’héritage, l’impôt de production, l’impôt direct et progressif : Eric Ciotti a même avancé une « flat tax » limitée à 15% quelque soit le revenu.

 

Faire travailler à moindre coût, ils sont tous pour continuer à démanteler ce qui reste du Code du travail  et de la Sécu :

 

Ils visent tout le monde, les jeunes, les adultes, les vieux. Ils veulent allonger la durée du travail sur la semaine et sur la vie, 45 h, 65 ans, flexibilité et précarité maximale, asphyxier le droit de grève,  « « Une France start up » dit Macron qui prône toujours une « société sans statut », ubérisée sans droit ni loi, ni cotisations sociales.

 

Tous ont approuvé la fin des cotisations allocations familiales et logements, la fin de l’assurance chômage, ils veulent tous la fin des retraites par répartition, ils ne disputent que sur l’âge de départ, 64, 65, ou 67 ans, la fin de l’assurance maladie, c’est-à-dire la fin du budget séparé, pré affecté de la protection sociale financé par les salaires bruts et super bruts.  Tous disent qu’il faut « rapprocher le brut du net » et veulent fiscaliser la protection sociale pour mieux la baisser.

 

 

Une chose est certaine, c’est que c’est en 2022 que se joue ce qui reste de notre modèle social :

 

Ils ont tous bien l’intention entre 2022 et 2027 de revenir 75 ans en arrière et d’achever tout ce qui restait de progressiste dans le programme du Conseil national de la résistance. Il n’y a aucun élément qui ne soit pas 100% réactionnaire dans les programmes de la bande des quatre : aucune promesse de mieux être social, aucun indice de partage, plus aucune vision de progrès, rien que la schlague, la sueur et les larmes.

 

Au point qu’il n’y a pas de mal à distinguer et à séparer le programme des candidats de la gauche EELV, LFI, PCF, PS face à n’importe lequel des candidats de la droite.

 

Le plus mauvais à gauche est meilleur que le moins mauvais de droite.

 

Il y a une immense folie à ne pas voir qu’un bloc des gauches est une question d’autodéfense, de survie, et c’est un suicide que de ne pas faire à tout prix un front commun sur une plateforme commune : avec ce que nous propose droite et extrême droite, il n’y a pas d’autre choix, pas d’autre réalisme, pas d’autre espoir que l’unité de la gauche, aujourd’hui et demain.

 

Gérard Filoche

 

 

 

 

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