Désastre du 1er tour, battre LePen au 2° tour, unité de toute la gauche aux législatives des 12 et 19 juin

 

Le rideau est tombé. Le salariat n’aura pas de représentant au deuxième tour de l’élection présidentielle  du 24 avril. Toute la gauche a été éliminée. C’est un nouveau désastre comme celui du 23 avril 2017. Nous sommes placés devant le choix entre droite et extrême droite, entre le pire et le pire encore.

Ce n’est pas la faute aux millions d’électeurs de gauche, car, dans la phase finale, ils ont fait fi du passé récent, de la primaire populaire avortée, de la division qui faisait rage, des polémiques insensées, et ils ont cherché à repousser cette défaite inéluctable, il y a eu une « remontada », un puissant vote utile en faveur du candidat le mieux placé Jean-Luc Mélenchon.

C’est ainsi que le total des voix de gauche qui stagnait depuis de longs mois autour de 25% est monté à 32% dans la toute dernière ligne droite : ce que la division tragique de la gauche avait empêché en cours de campagne, ce que les arguments et programme développés n’avaient pu mobiliser, en fait, l’envie puissante, ultime, d’exister, l’élan pour avoir à tout prix une gauche au 2° tour contre Macron, a failli  l’emporter le 10 avril. C’était couru d’avance, on le savait depuis 2017, l’idée que « la force  irait a la force », à la fin ça finit par marcher, ça force la main aux électeurs, mais pas assez massivement pour gagner. Obliger à voter ne suscite pas le même élan de masse que de convaincre, faire adhérer, de dynamiser, conscientiser le vote.  Mélenchon a ainsi obtenu 545  274 voix de plus par rapport à 2017. Comme si, faute d’avoir imposé l’unité de la gauche avec un candidat commun, des centaines de milliers d’électeurs avaient choisi in extremis de faire de celui qui ne le voulait pas, LE candidat commun. C’est un électorat pluraliste, socialiste, communiste, écologiste, trotskiste, jeune, salarié, bien plus large que la seule LFI qui s’est porté sur son nom.

Avec 21,95 % contre 23,41 % à Le Pen, il lui manque 504 632 voix pour franchir le 1ertour. Avec les 4,6% de Jadot, les 2,3% de Roussel, les 1,7% d’Hidalgo, (soit 2 991 085 voix) s’il y avait eu un accord unitaire négocié à temps et sans exclusive à gauche sur une plateforme commune, Mélenchon aurait été largement en tête avec une dynamique évidente bien au delà des 32 % et une toute autre page historique aurait été ouverte. La stratégie de cavalier seul, de passage en force, malgré la lucidité des électeurs, a échoué de peu, mais c’est d’autant plus cruel.

 

On ne peut plus accepter de laisser la gauche divisée dans cet état.

C’est écoeurant d’être ainsi livrés au choix entre Macron et le Pen : « pas une voix à Le Pen » ! Le Pen s’est macronisée, Macron s’est lepenisé ce sont deux candidats des riches mais l’une s’annonce pire que l’autre.

Avant le 24 avril, exigeons d’abord de Macron qu’il renonce dés maintenant à la retraite à 65 ans. Faisons front commun à gauche pour les 60 ans. Exigeons qu’il ne touche pas à la Sécu : exigeons un front commun à gauche pour une grande Sécu universelle et démocratique basée sur les cotisations sociales.

Mettons en garde face au RN, car il est fasciste, pas encore tout à fait en activité mais c’est comme un volcan qui dort, au pouvoir il se réveillerait et la lave raciste sortirait de partout. C’est un risque qu’on ne peut accepter de courir, avec Le Pen ce ne serait pas une « expérimentation », ni une « déstabilisation », mais un billet aller sans billet retour, les conditions et la répression des luttes sociales seraient pires.

Or contrairement à 2002 et 2017, par rejet de la politique de Macron, elle peut l’emporter, raison de plus pour être clair et voter efficacement contre elle.

 

Tout n’est pas perdu, nous dit-on, car les 12 et 19 juin la gauche pourrait imposer une cohabitation à Macron. C’est faire fi des conséquences mécaniques des votes dans la V° République. L’élu à la présidentielle rafle les législatives.

Ne pas avoir réussi à faire l’unité avant la présidentielle, nuit à réussir un accord pour les législatives ; on en connaît tous les obstacles.

Face à ses soutiens réunis au Cirque d’Hiver pour la soirée électorale, Jean-Luc Mélenchon a déclaré : « Nous disons à tous ceux qui, jusque-là, n’ont pas voulu l’entendre : ici est la force. Nous avons une stratégie : le pôle populaire. Nous avons un programme. Nous avons devant nous d’autres élections. Nous tiendrons à chaque étape notre rang. Réfléchissez-y ». C’est exactement le genre de menace qu’il ne faut pas proférer sinon on est repartis comme de 2017 à 2022… mais cette fois jusqu’en 2027.

 

A l’inverse, il faut dire arrêtons les ravages à gauche. Nous ne pouvons pas gagner les uns contre les autres. Il faut stopper la compétition insensée et trouver ensemble le terrain de l’unité d’action. Arrêtons la division. Il faut discuter. Il faut nous rencontrer. Il faut un accord de législature.

Pas de fatalité, pas de résignation, il existe, nous le savons, un moyen de limiter les effets de la réélection de Macron : un seul candidat de gauche par circonscription. Nous appelons Jadot, Faure, Mélenchon, Roussel, à se rencontrer en ce sens.

Négocier une plateforme commune, un « pacte de législature » négocier nationalement et localement, un candidat unique partout.

GDS milite pour, et présente des candidats avec « RSE » (Rassemblement social et écologique) dans cette perspective en cherchant à négocier avec toute la gauche sans exclusive.

Tout cela n’aura d’avenir ensuite que si, dans les luttes, nous reconstruisons tous ensemble la gauche contre la retraite à 65 ans et pour 60 ans, pour une grande Sécu sociale, pour l’école les hôpitaux publics…) , en une grande maison commune, pluraliste, démocratique, unitaire, sur une plateforme de transition orientée vers une profonde  transformation sociale. Un congrès de refondation, comme le « congrès du Globe », en 1905, avec Jean Jaurès.

C’est l’orientation de la Gauche démocratique et sociale.

 

17 Commentaires

  1. Alain
    Posted 11 avril 2022 at 18:13 | Permalien

    Bonjour,
    Ce sont les « égo » des uns et des autres qui ont produit cette situation et l’esprit « boutiquier »

  2. Posted 11 avril 2022 at 19:41 | Permalien

    De Jacques Lavaud :
    « Olivier Dussopt
    François de Rugy
    Barbara Pompili
    Florence Parly
    Jean Yves Le Drian
    François Rebsamen
    Richard Ferrand
    Tony Dreyfus
    Manuel Valls
    Pascal Canfin
    Claude Bartolone
    Marisol Touraine
    Élisabeth Guigou
    Bertrand Delanoe
    Jean-Paul Huchon
    Eduardo Rihan Cypel
    François Patriat
    Michel Dagbert
    Patrick Braouezec
    Robert Hue
    Jean-Pierre Chevènement
    Olivier Klein
    Gérard Collomb
    Christophe Castaner
    Et bien d’autres…
    Je compte sur vous pour expliquer que la retraite à 65 ans c’est bien.
    J’espère que vous trouverez tous les bons arguments pour trouver juste que les allocataires du RSA doivent des heures de travail payées à vil prix.
    Démontrez nous que la suppression de l’ISF et l’instauration de la flat tax sont justes.
    Je compte sur vous, sur votre talent, sur votre amour d’une société plus juste et plus solidaire.
    Faudra faire le job hein, je compte sur vous les ni gauche ni droite, vous les gens responsables qui guident les riens.
    Cela ne sera pas facile à la lumière du discours de votre boss qui n’a pas été brillant et qui a été sourd au message des électeurs. »

  3. Posted 12 avril 2022 at 9:55 | Permalien

    Bonjour,

    Oui, il faut appeler un chat un chat et un loup un loup.

    J’ai toujours apprécié les interventions pertinentes de Gérard Filoche Dans L’HD ; mais je pense sérieusement que le problème de la Gauche n’est pas seulement un problème d’union des partis qui s’en réclament.

    C’est d’abord un problème de programmes et de mobilisation politique sur ces programmes pour les porter et les partager par les adhérents et les militants, et les faire partager et porter par les citoyens dans leur vie civile et professionnelle et pas seulement pendant les campagnes électorales.

    La gauche est en train de crever de l’inculture politique des citoyens à qui l’on a dit et redit pendant très et beaucoup trop longtemps et malheureusement quand les socialistes étaient au pouvoir , surtout, ne vous occupez pas de ça, c’est trop compliqué, nous on sait faire, apportez-nous seulement votre soutien quand on vous le demande.

    Voilà pour moi le gros problème de la gauche à reconstruire dans le fond et la forme.

    Et que Mélenchon et ses amis arrêtent de nous emmerder (pour reprendre une expression à la mode) avec ses reproches aux communistes et à Fabien Roussel qui lui auraient fait perdre la partie, alors que toute la gauche aujourd’hui ne représente même pas 30%, (presque pas plus que les abstentionnistes).

    Avant de disserter sur le vote utile ils auraient mieux fait de se questionner sur le candidat utile et la campagne pertinente à faire pour aller chercher les abstentionnistes et tous ceux , salariés, retraités, ouvriers , cadres, intellectuels, enseignants , hospitaliers agriculteurs, ….petit patrons, qui votent, contre leurs intérêts, à droite et/ou à l’extrême droite.

    Pour que la gauche soit forte , il faut qu’elle soit claire et honnête avec des militants désintéressés pour la différencier clairement de la droite et de l’extrême droite.

    La gauche doit revendiquer ‘’Liberté, Egalité, Fraternité, Transparence ‘’ sur le fronton des mairies et des établissements publics

    Bien fraternellement

    @rthurr

    roger martin

  4. Posted 12 avril 2022 at 10:03 | Permalien

    j en discute avec un contact region d eelv, avec une connaissance lfi, c est clair :

    il faut qu’en region une lettre ouverte d’une force de gauche appelle les autres a une table ronde. il faut un journaliste qui sera temoin public des echanges. qu’on sache pourquoi et qui bloque, circonscription par cirsconscription. ca urge. marre de les entendre se cracher dessus. a juste titre ici, a tort la. ici eelv c est les connards, ici lfi, la le pc.

    le vote populaire etait la present ! ma fierté Belfort ville de mon enfance qui votait FN et Macron a remis Melenchon en place d etre au 2nd tour ! Les Alsthommes !

    Moi j irai pas voter au second tour ! autour de moi ils ne sont pas melenchonistes mais ils n ont pas pardonné au PS, ils crachent sur ce qu a fait EELV (meme ceux qui bossent dans l ecologie ). mais ils ne sont pas naifs de Melenchon. Pourtant ils ont repris le vote pour certains. Bcp sont bourgeois comme moi. Tous ont compris que l aile gauche de macron c est du pipeau.

    C est a gauche que ca se gagne. Et c est en local qu’ils doivent doubler leurs QG.

    Et que ca soit public, y aura plus de non dit qui prennent les electeurs pour des couillons.
    nicolas remy belfort

  5. Posted 12 avril 2022 at 10:06 | Permalien

    A partir du moment où Mélenchon occupe l’espace à gauche avec au moins 10 % d’intention de vote, il ne reste plus qu’aux autres a se positionner sur l’espace entre Mélenchon et Macron (c’est ce qu’ont tenté Hidalgo et Jadot) ou bien sur des logiques de survie identitaire chez Roussel.
    Ce qui mécaniquement pousse les autres forces politiques dans les bras des candidats les plus droitiers (Hidalgo a même rejoint Hollande en fin de campagne alors qu’elle s’en tenait à distance).
    A partir du moment où les droitiers se sont imposés sur des logiques identitaires, il devient presque impossible de faire l’unité puisqu’ils incarnent la ligne du candidat « jusqu’au bout ».
    C’est pourquoi, celui qui a la plus grosse part de marché sur l’échiquier politique à la responsabilité de rassembler, de construire en amont le débouché majoritaire, sans quoi il radicalise ses concurrents à sa droite ou à sa gauche selon l’espace politique qu’il occupe et s’en fait des ennemis acharnés puisqu’il porte atteinte à l’existence même des autres appareils.
    Le PS quand il était hégémonique l’avait compris et mettait au moins les verts dans ses bagages, sinon le PC, quand ce n’était pas la gauche plurielle.
    Mélenchon a décidé que la force irait à la force et d’écraser la concurrence, mais il a trouvé plus fort que lui, la droite et l’extrême droite, et s’est aliéné les autres candidats de gauche qui n’ont cessé de lui taper dessus dans l’espoir de grapiller quelques points dans les sondages.
    Bref, le siphonage des voix (le vote utile) est non seulement insuffisant pour l’emporter mais c’est aussi la pire méthode pour construire l’alternative au coeur de la gauche.
    Hidalgo, Jadot et Roussel sont les enfants de Mélenchon. S’il avait été unitaire, ils n’auraient jamais pu exister.
    fl

  6. Posted 12 avril 2022 at 10:11 | Permalien

    Pourquoi Pilou déformer mes propos ?

    Je n’ai jamais dit : si Hidalgo et Jadot ont fait une campagne droitière …. c’est la faute à Mélenchon…
    J’ai dit si le PS et EEL ont accouché de candidats droitiers, c’est la faute à Mélenchon.
    Je suppose que tu saisis la nuance.
    Si Mélenchon avait tendu la main à Piolle et Rousseau, il n’y aurait pas eu Jadot le droitier
    Si Mélenchon avait tendu la main à Faure, il n’y aurait pas eu Hidalgo la droitière.

    Si des droitiers ont émergé, c’est de l’entière responsabilité de Mélenchon.
    Le désastre de cette élection est entièrement de sa responsabilité.
    Il n’a pas été chercher le minimum d’alliance qui aurait permis à la gauche d’être au second tour.
    Ce risque n’était pas acceptable, nous l’avons crié sur tous les toits pendant des mois.

    Quant à Macron, il n’est fort que parce que la gauche est faible, autrement dit parce que le parti majoritaire à gauche et son leader ne font pas le boulot pour rassembler la gauche.
    Si la gauche était rassemblée nous serions au second tour et nous pourrions certainement l’emporter avec une vraie dynamique de campagne tant la détestation de Macron est forte.
    Mais non, Mélenchon raconte partout que « l’unité empêchera d’aller voter », qu’il ne faut « pas d’unité mais de la clarté ».
    Voilà où nous mène la clarté, autrement dit le sectarisme de Mélenchon : dans le mur.
    Il faut arrêter de se raconter des histoires.
    Si nous ne tirons pas le leçons de ces élections, nous sommes condamnés à répéter les mêmes erreurs.

    Rejoindre l’UP ?
    Pas de problème, dès que Mélenchon fait preuve d’un tant soit peu de démocratie.
    Pour l’instant, l’UP est une machine à perdre avec son parlement fantoche et une ligne politique sur laquelle il est impossible de peser.
    La démocratie, ce n’est pas un accessoire de la gauche, c’est sa raison d’être.

    Amicalement,

    Frédéric

  7. denis191
    Posted 12 avril 2022 at 16:17 | Permalien

    Donc si je lis bien et au nom de votre sacrosaint « vote utile », vous seriez prêt à faire liste unique autour du plus performant à gauche : M. MELENCHON ?
    ce serait donc au PS, un vrai changement après avoir fait échouer par deux fois son accès au second tour des présidentielles.

  8. Posted 13 avril 2022 at 19:29 | Permalien

    est ce que vou avez ait attention au fait que nous avons quitté le PS il y a 5 ans ?
    et que nous avons tire un bilan détaille du PS hollande et valls ?
    et que nous defendons un programme de GDS antérieur a celui de LFI ?

  9. Gilbert Duroux
    Posted 14 avril 2022 at 6:14 | Permalien

    Il ne suffit pas de sauter comme un cabri en beuglant « union, union, union ». Une union sans contenu est contre-productive. Et quel pourrait être le contenu avec un PS macronisé jusqu’à la moelle. Ça ne peut qu’écœurer les électeurs.
    Une union avec le PS croupion (au point que même Cambadélis demande l’auto-dissolution) aurait fait perdre des points à Mélenchon. Pour s’unir, il faut un minimum de commun. Avec le PS macronisé, ça aurait tiré à hue et à dia. La politique, ce n’est pas que des additions. L’union LFI-parti communiste, ça peut avoir un effet d’entrainement, avec le PS non.

  10. Posted 14 avril 2022 at 9:37 | Permalien

    le ps n’est pas macronisé, la preuve c’est que tous les macroniens s’en vont
    20 % des cadres du PS renégats ont rompu et sont passés a droite chez Macron – Restent 80 % 18 000 membres, 85 parlementaires, 1 ville sur 23, 31 départements sur 101, 5 régions sur 13 et entre 2 ou 3 millions d’électeurs
    le Monde Michel Noblecourt 25 janv. 22 8 h : « Olivier Faure, n’a pas hésité en 2019 a dénoncer la « trahison » de Hollande, incriminant la déchéance de nationalité et la loi travail ».
    le PS ce n’est plus Hollande, Hidalgo c’est fini, et ce n’est pas Delga, c’est Olivier Faure qui propose l’unité de toute la gauche et la refuser serait crime pic.twitter.com/UU27J2hGS8

  11. Posted 14 avril 2022 at 18:01 | Permalien

    Bonjour Gérard,

    Je vous écris suite à votre post sur Facebook, qui est globalement assez juste. Il manque de préciser noir sur blanc que Mélenchon a refusé l’union autant que les autres, et avant les autres.

    Par contre vous faites une erreur en interprétant ce sondage qui compte moitié de vote « utile » (quelle sale expression ! préférons-y le vote « stratégique » une bonne fois pour toute) pour Mélenchon.

    Vous décrivez ça comme si la moitié des voix pour Jean-Luc Mélenchon était en fait des voix promises à d’autres qui se sont envolées. Je pense que ce n’est que très peu vrai.

    D’abord parce que les pourcentages sont mathématiquement parlant des vases communicants (il ne peut pas y avoir un total de 103 pourcents), ce n’est pas vrai pour les suffrages : des suffrages peuvent venir de nouveaux votants, et influencer sur les % : une hausse de % de voix peut venir de la baisse de suffrages de candidats de droite qui se seront finalement tournés vers l’abstention (ce qui à tort, ne nous intéresse que peu lorsqu’on regarde la gauche).

    Ensuite, parce qu’une partie de l’électorat de gauche ne réfléchit que très peu à ses options et votent mécaniquement pour le mieux placé, sans jamais se poser la question de voter autre chose. Croyez-vous que j’ai lu autre chose que le programme de F. Hollande quand j’avais 20 ans en 2012 ? La réponse est non. C’est pas une fierté de le dire ! Mais c’est la réalité, et c’est celle de plein d’autres électeurs qui se sont décidés tardivement à voter Jean-Luc Mélenchon mais qui ne se sont jamais intéressés à autre chose. J’imagine que c’est vrai aussi pour les élections proportionnelles. Si Mélenchon n’avait pas bénéficié d’une situation incitant à voter massivement pour lui, les électeurs indécis se seraient abstenus, ou auraient voté pour lui parce que c’était l’évidence par défaut d’autre chose d’audible.

    Enfin, parce que Jean-Luc Mélenchon a mobilisé (dans mon entourage) des abstentionnistes convaincus, des anarchistes, des sympathisants NPA, des gens que le vote n’intéresse pas mais pour qui cette exception était question de survie sociale.

    Alors c’est vrai, peut-être que seule la moitié de l’électorat de JL Mélenchon a voté pour lui d’abord pour le programme et pas par calcul stratégique. J’étais de ceux-là qui avait fait mon choix (sans grand entrain) il y a plusieurs mois, sans aucun espoir de second tour. Mais il serait absurde de considérer que l’autre moitié de ses voix ont été entièrement piquées à des fervents supporters d’Hidalgo, Jadot et Roussel, qui se seraient tournés vers l’insoumis à contre-cœur.

    Nuançons autant qu’il le faudra le score de Mélenchon,
    Mais ne surestimons pas le phénomène des autres partis dépouillés de leurs suffrages légitimes : faire un vote par stratégique est presque devenu la norme, ce n’est pas parce que l’on s’y plie qu’on avait nécessairement l’intention de voter ailleurs.

  12. Posted 14 avril 2022 at 18:02 | Permalien

    Jean Petitjean en a assez !

    Dans ce forum d’un stand de la fête de l’Humanité 2021, cette dame le dit trop bien, avec douceur et précision : « – Là ou je travaille à la préfecture, on déborde de boulot et on a pas d’effectifs, ils prennent des jeunes, « contractuels » comme ils disent, pour 5 jours, ils leur donnent des ordres, tu réponds à ces lettres comme-ci tu réponds a ces mels comme-ça, tu réponds au téléphone avec ces mots-là, ils les traitent comme du bétail et puis ils les jettent, sans la moindre considération, les jeunes, ils n’ont pas le choix, ils sont trop content de bosser 5 jours pour 400 ou 500 euros, et puis ils en prennent d’autres, ils ne les forment pas, ils ne les recrutent pas, ils ne les remercient pas, les jeunes, ils sont tétanisés, quand je parle avec eux, ils n’ont pas un sou, ils mangent mal, ils sont stressés, ils ne peuvent même pas faire leur études, c’est du gâchis. ». Faut un revenu pour les jeunes. De 18 à 25 ans. Vous l’appellerez comme vous voulez, présalaire, allocation d’études, revenu de base… Et puis, quand on parle des « smicards », ils ne font pas des temps pleins, mais des jours par-ci par-là, ils sont à 700, 800 euros, comment voulez vous qu’ils s’en sortent ?

    Et tout le monde de dire qu’il faut du salaire, du vrai, qu’on peut pas vivre comme ça. L’orateur, à la tribune, il fait un quizz « – Vous savez combien les 109 milliardaires ont gagné en plus dans la dernière année ? » … 68% de plus.

    Et tout le monde, de dire qu’on peut pas, qu’on a pas le droit de perdre en 2022, qu’on a une priorité, une seule, c’est de s’unir pour pas laisser Macron ubériser le pays, que si on se met pas tous d’accord sur l’essentiel, sur les points qui comptent, salaire décent pour tous, santé, sécu, droit du travail, retraite, c’est le désespoir et la haine qui vont l’emporter. « Une plateforme commune, un seul candidat », « mettez vous d’accord, arrêtez le massacre », dit Jean Petitjean, « tu te souviendras de moi, je suis Jean Petitjean, je lis ton billet dans l’Huma, tu vas le dire, hein ? Jean Petitjean en a assez ! »

    Gérard Filoche

  13. Gilbert Duroux
    Posted 15 avril 2022 at 1:31 | Permalien

    Désolé de te contredire, le PS, c’est Delga. C’est autour d’elle que se fait la recomposition du PS. Alors que Mélenchon a bien pris soin de n’attaquer personne à gauche pendant cette campagne, le premier tour était à peine dépouillé que Delga le traitait de communautariste comme le PS t’avait traité d’antisémite. Et tous les appels à construire un machin unitaire venant des pontes du PS s’adressaient aux communistes et aux Verts, en excluant LFI. On n’a pas le cul sorti des ronces.

  14. Posted 15 avril 2022 at 15:36 | Permalien

    onjour,

    C’est précisément parce qu’il y a beaucoup de jeunes et, aussi, beaucoup de sectaires autour de l’UP-FI que nous devons être présents le plus massivement possible en son sein.
    Nous ne devons pas laisser les sectaires sectariser les jeunes. Nous ne devons pas laisser les jeunes se noyer dans le gauchisme. Les prochaines années seront celles d’une transition d’une génération à l’autre, comme le furent les années 68-78, alors que la génération Jospin a raté son train autour des années 2000, en sombrant dans la dérive droitière.
    Nous devons considérer que maintenant la place est libre. Et la génération qui a entre vingt et quarante ans peut l’occuper en étant accompagnée par quelques vieux comme, à des places différentes, Mélenchon et Filoche (comme le fit Mitterrand). Elle a pour tâche la reconstruction de la gauche. Ceux qui ont tiré des leçons des dérives droitières des générations précédentes, peuvent les faire partager par la nouvelle génération. C’est pourquoi ils doivent, eux aussi, être actifs dans l’UP-FI et poursuivre leur action.
    L’UP-FI peut devenir un parti ou une fédération pluraliste qui unifierait toute la gauche ou qui, à défaut, prendrait la place qu’occupait le PS, ce qui serait un premier pas vers la constitution du parti pluraliste de toute la gauche. C’est possible. Il est évidemment possible d’en convaincre Mélenchon. Sous la pression qu’exerçait l’enjeu du premier tour (est-ce que la gauche va accéder au second tour ?), Jean-Luc Mélenchon a évolué sur deux questions : il ne se prononce plus pour l’interdiction du port du foulard par les usagers des services publics et il ne se prononce plus pour la neutralité (imposée) de l’Ukraine, mais pour son non-alignement « qui n’est pas la neutralité » a-t-il dit à Lille (et ailleurs).
    La référence au congrès du Globe (fusion et création de la SFIO en 1905 peut convaincre qui considère qu’on doit tirer des leçons de l’histoire). Les Verts ont disposé d’une fenêtre de tir durant une partie du premier mandat de Macron pour tenter avec succès de devenir un parti pluraliste. Ils ne l’ont même pas tenté, étant prisonniers d’une identité politique déséquilibrée entre conscience écologique de gauche et conscience économique de gauche. Agissons de façon très volontariste dans l’UP-FI pour que celle-ci ne rate pas la fenêtre qui s’ouvre pour elle, surtout quand on peut estimer que plus d’un tiers des 22 % est constitué de votes qui sont davantage utiles pour la gauche que programmatiques.
    La constitution de l’UP montre que Jean-Luc Mélenchon, tout en étant adossé au meilleur programme parmi les 6 candidatures, ne s’oriente pourtant pas vers la construction d’un parti mono-programmatique. Cette démarche s’approche pragmatiquement d’une conception pluraliste en rupture avec la conception léniniste du parti.

    Amicalement,
    Pierre

  15. Posted 15 avril 2022 at 15:38 | Permalien

    Boujour à tous,

    quelques réflexions postes électorales après le premier tour .

    Peut-être faudrait il reconsidérer les analyses sur le « macronisme  » qui devait disparaitre comme il était arrivé ! Après 5 ans de pouvoir il améliore son score et fait la peau aux anciens partis de la 5ème république, qu’ils soient
    bourgeois ou du mouvement ouvrier !
    La bourgeoisie n’a pas pas fait le choix de l’extrême droite fascisante mais par sa politique ultra libérale, renvoyant des salariés dans la misère et la précarité et des populations entières dans la désespérance sans avenir, sans services et sans médecine de proximité, peut conduire à sa victoire . De toute façon si elle arrive au pouvoir, comme elle l’a toujours fait, la grande bourgeoisie lui lèchera les bottes et saura l’utiliser à son service …
    Il faudrait aussi revoir les analyses sur le « mélenchonisme  » . C’est l’histoire qui permet aux hommes d’être grands s’isl savent y prendre leur place . Nous n’avons malheureusement pas eu souvent raison au cours de notre vie militante …
    Je suis totalement en désaccord de proposer comme perspectives politique un nouveau  » congrès du globe « . D’abord cela fait vieux et daté comme les dinosaures que nous sommes . Mais cela ne correspond pas à la période !
    A l’époque, les « sectes » socialistes se développaient suite à l’écrasement de la Commune et par leurs détachement du radicalisme . Ce regroupement correspondait à un dépassement et à un développement et surtout une poignée de personnalités émergeaient , donnaient et incarnaient des visages à ce congrès ! Il ne faut pas aujourd’hui sauver les soldats Hidago, Roussel, Piquet, Lienemann, Poutou et quelques autres du naufrage …
    Une seule personnalité actuelle peut, si elle le veut, donner une nouvelle perspective pour construire un débouché politique permanent, c’est Jean-Luc Mélenchon . C’est à lui qu’il faut s’adresser humblement pour qu’il propose, comme l’a fait en son temps Lula, un grand Parti des Travailleurs . Il ne s’agit pas de fédérer des astres morts mais de mobiliser des dizaines de milliers de jeunes militants (es) dans une nouvelle structure politique .
    Et que chacun y prenne sa part et sa place !

    R V

  16. step
    Posted 23 avril 2022 at 12:28 | Permalien

    « Hidalgo, Jadot et Roussel sont les enfants de Mélenchon. S’il avait été unitaire, ils n’auraient jamais pu exister. » C’est se moquer des électeurs. Tous ces noms étaient dans des stratégies de survies identitaires pour des partis décrédibilisés. Pas sûr que les ajouter à LFI aurait fait gagner des voix. Quand je vois un candidat soutenu par le PS, à titre personnel, je tords le nez.
    Bref nonobstant que personne (Mélenchon pour des raison de crédibilité, les autres pour des raisons sectaires) ne voulaient le soutien de l’autre, il y a de graves divergences sur des questions cruciales comme le rôle et la stratégie à adopter au niveau de l’Europe. A titre personnel tout élu adossé à des partis prônant « l’Europe l’Europe l’Europe » (PS, verts) perd en crédibilité. L’Europe n’est pas une solution, ni réformable, elle est une partie du problème qu’il faut traiter comme tel. Il y a d’autres sujets (nucléaire, laïcité, place du marché ..) où bien des partis se prétendant de gauche sont en position de soumission avant même d’être élu (ha.. le virage de la rigueur comme objectif politique, ça, ça fait rêver !)

  17. Posted 24 avril 2022 at 9:34 | Permalien

    ca fait la deuxieme fois que LFI met la defaite sur le dos des autres
    le 23 avril 2017 le desastre aurait été du a Hamon
    le 10 avril 2022 le desastre serait du a EELV PCF PS
    n’est il pas temps de s’interroger sur les vraies causes du desastre ? que LFI n’a jmais voulu, su, n’a jamais combattu pour l’unité de la de façon a englober et entrainer EELV PCF PS

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