Ah si nous avions fait liste commune dès les européennes

Macron a finalement nommé Barnier. Impossible de s’empêcher de penser au terme de toute cette séquence à Marine Tondelier il y a un an.

La gauche s’était reconstruite de lutte en lutte depuis le quinquennat maudit de Hollande-Valls. Elle avait lutté puissamment contre la loi El Khomri au point qu’Hollande n’avait pas pu se représenter. Le salariat cherchait une issue par un retour à un programme et voulait des candidats de gauche au point de balayer la candidature de Valls. Le tamdem Mélenchon-Hamon aurait été en tête des avril 2017 s’il s’était uni. Battue aux élections, la gauche se remobilisa contre les ordonnances Pénicaud, pour la défense de la SNCF service public, avec les gilets jaunes, et enfin pour les retraites en 2020 et 2023. Dans les luttes il n’y a pas de gauche irréconciliable : cette théorie imbécile fut battue en brèche. Réformes et révolutions ne s’opposent pas mais se nourrissent l’un l’autre. Les partis politiques de gauche ont besoin des syndicats et le socialisme vient du ventre : le capitalisme engendre des revendications qu’il ne peut satisfaire et c’est à la base qu’inlassablement renait la combativité. De l’ampleur du mouvement social naissent les bons votes de classe aux élections.  Le bon score de Mélenchon en avril 2022 illustra la recherche d’une issue politique unitaire et majoritaire, ce fut un effet différé de tous ces combats de gauche, et la NUPES s’imposa enfin, forcément, comme une voie unitaire pour gagner.

Nous étions en septembre 2023

… et nous pensions, à GDS, nécéssaire que la gauche, NUPES, pas assez unie mais pas encore complétement éclatée, devait construire une liste commune pour les élections européenne du 9 juin 2024. Nous avons mené campagne vigoureusement avec nos trop faibles moyens pour que cela se fasse. Il n‘y avait aucun obstacle : le programme de la NUPES contenait presque trois pages co-écrites sur l’Europe, Manon Aubry proposait une plateforme commune avec beaucoup d’intelligence, Mélenchon et Bompard avaient même accepté Marie Toussaint comme tête de liste et donnaient des garanties sur la composition de celle-ci (partir des données électorales de 2019 à 2022, ce qui donnait pas plus de 6 élus a LFI, 12 aux Verts, bien davantage que les 2 sortants PS, et garantissait des députés européens au PCF qui en avait zéro). GDS a soutenu l’appel de « 24 maires pour l’union en 2024 » et porté à bout de bras la pétition qui en est sortie jusqu’à ce qu’elle ait 24 000 signatures !

Mais hélas, Marine Tondelier s’est embourbée dans un refus obstiné allant jusqu’à traiter les unionistes de « forceurs », ce qui était un mot choisi véritablement violent.

Son idée était que les Verts devaient être en tête coûte que coûte le 9 juin et s’imposer à la gauche, peu importait l’unité de celle-ci. Marine Tondelier a affronté les jeunes Verts, qui, avec les jeunes insoumis, jeunes socialistes mirent au point une plateforme européenne commune et bataillèrent vivement publiquement pour l’union. Marine Tondelier s’est débrouillée pour qu’il n’y ait pas un vote franc à l’intérieur des Verts sur « union ou pas », elle fit adopter le choix de la liste isolée à l’aide de votes indirects sur la direction des verts. En reléguant ainsi la NUPES, Marine Tondelier la fragilisait, elle refusait en même temps, avec le PS et le PCF, la concession d’UN siège de sénateur à LFI, et brouillait le futur : les municipales, les régionales, même si elle promettait l’union pour… les présidentielles.

Comme les Verts ne voulaient pas l’unité, le PS ne put la faire seule, son aile droite l’en empêchant. Et le PCF ne fut même pas percuté comme il l’aurait été immanquablement s’il y avait eu accord Verts-PS-LFI.  Et comme Mélenchon ne tenait pas plus que cela à l’union de la gauche, il voulait bien une NUPES mais subordonnée, et où il régnait en maitre, LFI s’employa alors à prétendre que c’était sa liste Aubry qui était la seule unitaire. Exit la NUPES : Mélenchon partit dans une querelle sémantique violente insensée sur « le terrorisme » ou non du Hamas, et la gauche ramassa ses débris au lieu de pouvoir se mobiliser massivement pour défendre ensemble le cessez le feu immédiat à Gaza. Les uns les autres se confortèrent ensuite sur des divergences qui n’existaient pas et tout au long de la campagne électorale, les aggravèrent.

Pas d’autre stratégie que l’union de la gauche

Nous expliquions, nous, GDS, comme de juste que ça allait nourrir le Front national et la liste Bardella. Nous avons même réussi a faire signer dans une dizaine de départements un appel commun a toute la gauche pour le cessez le feu à Gaza et pour deux états en Palestine. Mais comme LFI était repartie dans un cours non unitaire, Bompard refusa d’en faire un appel national, les injures firent flores des mois durant. Nous défendions l’idée de l’union aux européennes, aux municipales, aux régionales de façon à nous apprendre à agir ensemble, à argumenter ensemble, pour gagner ensemble et gouverner ensemble. Nous expliquions sur tous les tons et tous les jours sur notre site, dans notre revue mensuelle D&S, dans les réseaux sociaux, dans les meetings, articles et médias que sans cette union, le RN allait grossir et l’emporter : « il est minuit moins le quart avant Le Pen » était notreexpression. Notre pronostic était que l’union provoquerait une dynamique qui mettrait la liste de gauche unie en tête le 9 juin 2024, et que cela préparerait la victoire ultérieure de la NUPES.

L’union est un combat stratégique selon nous, pas seulement tactique. Notre raisonnement GDS a une base théorique, c’est la puissance inédite, sans précédent, de notre classe sociale, du salariat, 90% des actifs. L’unir est la clef pour gagner, et donc pour appliquer un programme social, redistribuer les richesses d’abord et du coup, opter pour le sauvetage du climat. Mais ceux qui opposent écologie et social, leurs intérêts d‘appareil et ceux de notre classe toute entière, ne peuvent pas comprendre. Ca a tout brouillé.

Comme les Verts de Marine Tondelier se croyaient investis d’une mission divine type « on mettra l’écologie devant la gauche » et n’écoutaient pas nos appels au danger du RN, le climat se dégrada. Les gros médias hystériques des milliardaires virent leur sale travail facilité par l’éclatement de la NUPES. Ils visèrent et isolèrent plus facilement la LFI, récoltant parfois des propos d’un sectarisme débile et délirant de part et d’autre, doriotistes, antisémites, traitres, vendus, macronistes… Les médias aidèrent aisément le RN, racontant la prétendue invasion de l’immigration, la prétendue insécurité face aux délits et aux crimes. Peu importait qu’en fait l’immigration soit bloquée de longue date en France, et que crimes et délits soient à la baisse, la propagande matraquait d’autant plus les esprits jusque dans les campagnes reculées, qu’il n’y avait pas un front commun de gauche pour lui résister.

Même les militants à, la base se décourageaient, et nous GDS qui persévérions à multiplier les rencontres à gauche, avions le plus grand mal. On a réussi quand même devant cent personnes, le 4 mai 2024 à faire parler ensemble toute la gauche de l’Europe sociale et écologique, et à préparer un appel au regroupement pour l’après 9 juin, mais c’était très fragile.

Ce fut au point qu’au soir des européennes, le RN atteignit 31,37% à lui seul (plus 5,47 % à Reconquête et 7,25% à LR) tandis que la gauche divisée faisait 30,58% : le PS passait devant avec 13,83%, LFI arrachait 9,89 % les Verts faillirent être éliminés à 5,50 % (le prix de la division ?) tandis que le PCF terminait la course à 2,36%.

C’est alors que Macron imagina son putsch : profiter de la division faisant rage à gauche.

Macron, depuis le début, est un aventurier instable, chargé de mission par la finance, le CAC 40 et le Medef, sans être passé par les filtres des partis bourgeois, de leurs arcanes institutionnels, de leurs congrès, de leur sélection et apprentissage dans les mairies, communes, départements, régions, assemblées. Dans son livre initial de lancement « Révolution » lors de sa campagne échevelée de 2017, il défendait une « société sans statuts », « agile » et sans code du travail ni conventions, fonctionnant à tous les niveaux avec un « esprit d’entreprise », sans cotisations sociales, ni impôts progressifs. Par la division de la gauche face à lui, il se fit réélire mais sans majorité absolue. Il procédait par grands débats bidon, zig-zags, articles 49-3, coups de boutoir et de bluffs, et c’est ainsi qu’il se lança donc dans une dissolution coup de poker : puisque sa politique ne fonctionnait pas, que sa réforme des retraites à 64 ans n’était pas admise par la majorité du pays, parce qu’il allait probablement échouer sur le budget 2025, il théâtralisa une dissolution soudaine et brutale suivie d’élections à la hussarde en moins de 15 jours. 

La raison ? La gauche était divisée et donc perdue, il n’avait que le RN en face de lui, une extrême droite à près de 40%, Macron se sentait assez suffisant pour qu’il lui soit facile d’imposer une cohabitation à Johann Bardella. Lui président, l’autre premier ministre, il se faisait fort d’incarner « en même temps » la droite et la gauche, tout en continuant pour le compte du Medef, la politique ultra libérale qu’il mettait en œuvre depuis 2017.

Nous fûmes forcés de rattraper en dix jours neuf mois et dix ans d’erreur

Depuis la trahison de Hollande Valls, seule l’union des forces de gauche pouvait relever le défi de la renaissance et de la victoire au service d’un changement social réel.

De 2017 à 2022, la guerre impitoyable interne aux gauches avait permis à Macron de tenir.

Que les jours où la gauche a été divisée soient maudits,  que les diviseurs en tirent la leçon définitive : sans union c’est le Pen !  Non aux imbéciles qui s’en moquaient en faisant dérision et diversion sur « l’unitaayyy » : qu’ils se cachent ils crachaient sur le PS, sur Roussel… ils sont bien contents que l’union soit réussie avec le PS, EELV, le PCF…

Aux débuts LFI s’érigeait en seule représentante du peuple, allant jusqu’à refuser le mot « gauche ». tous les autres étaient des « nains jaunes » à jeter à la poubelle. En été 2019 lorsque Olivier Faure proposa un candidat commun à la présidentielle, « qui ne soit ni socialiste, ni communiste, ni vert, ni insoumis, mais tout ça à la fois », non seulement il ne fut pas entendu mais il fut chahuté. Malgré les nombreux efforts (dont ceux, considérables et permanents, de GDS toutes ces années-là) l’absurde division fit réélire Macron, mais un signe puissant émergea : les électeurs de gauche avaient eu le réflexe de choisir le candidat le mieux placé, quitte à attribuer 22 % à JL Mélenchon. Dès lors pour les législatives des 12 et 19 juin 2022, la NUPES s’imposait : les quatre partis ne pouvaient pas ne pas se coaliser, sauf à en payer un prix élevé. GDS appela (sur la chaine Blast) dès 21 h le 12 avril 2022 à n’avoir qu’un seul candidat de gauche par circonscription et un seul programme. LFI visiblement euphorique le soir au cirque d’Hiver, voulu d’abord jeter les autres à la poubelle, puis s’y résolut quelques jours plus tard, après que le PS se soit prononcé pour. Les Verts tergiversèrent, au point que Génération’s signa d’abord sans eux, le PCF se rallia. Résultat en une semaine, il y eu union et bien que ce fut pour un scrutin-réplique réputé difficile, la NUPES arriva en tête le 12 et mit Macron en majorité relative le 19. Comme quoi, c’est bien cette unité que les électeurs de gauche cherchaient…

Il y aurait eu l’occasion de créer un nouveau grand parti de la gauche pluraliste, démocratique… avec un congrès du Globe à la Jaurès 1905.

L’union fait la force contre l’ennemi de classe. Mais la force ne fait pas l’union…

À l’intérieur du front commun de la gauche, il y faut respect, diplomatie, écoute, patience, savoir-faire, volonté. Impossible au sein de l’union d’être un Janus à double face : un côté face qui dit je « veux l’unité avec vous » et un côté pile qui dit « sinon je vous casse la figure ». Un côté pile : « je vais vous écraser à l’élection européenne, les Verts seront en tête, je refuse l’union même sur ma liste dirigée par Marie Toussaint », et un côté face « quand j’aurais affirmé ma suprématie, je ferais accord pour la présidentielle ». La gauche est pluraliste et exige le maximum de démocratie, elle ne peut pas vivre avec des rapports de force brutaux.

La NUPES fut un donc un grand espoir et une grande déception. Unie, elle menaçait Macron : la grande presse n’eut de cesse de la diviser. Sa naissance avait donné enfin une issue politique aux luttes et son programme était clairement orienté à gauche. Mais son éclatement et le retour à l’idée qu’une des forces de la gauche, seule, puisse l’emporter contre les autres, c’était destructeur.

Ainsi, Marine Tondelier en refusant une liste commune en septembre 2023 a largement préparé la séquence que nous vivons : il faut le dire pour deux raisons, la première parce qu’elle est fautive et la seconde parce que depuis qu’elle « répare » en se faisant unitaire, il faut que ce soit du solide, du sincère et pas du provisoire, la gauche ne peut recommencer avec le NFP, Nouveau Front Populaire comme cela s’est passé avec la NUPES.

Le 9 juin à 21 h, Macron pensait jouer sur du velours et se préparer à cohabiter avec Bardella au terme d’une campagne accélérée qui allait déglinguer la gauche.

Et là, en un soir, il fallut rattraper, corriger, réparer neuf mois et dix ans de division.

Et on l’a fait…

Le soir du 9 juin 2024, GDS, comme le soir du 10 avril 2022 appelle à un candidat par circonscription et un seul programme. François Ruffin appelle à un « Nouveau Front populaire ».Mélenchon, d’abord contre, se rallie…

Et, comme le dit  Marine Tondelier, depuis, avec insistance, « On l’a fait ! »« On » a fait un programme commun, un partage des circonscriptions, un schéma de campagne commune et on a gagné les élections ! Exit les divergences sur l’Europe. Exit les divergences sur Gaza.

GDS avait raison, la gauche avait été toujours sur le fond défendu la même chose sur ces deux sujets et rien n’empêchait l’union sur une liste commune des septembre 2023.
Les quatre partis EELV LFI PCF PS auraient pu (et auraient dû…) inviter GDS et d’autres forces militantes proches (ne serait-ce que celles qui avaient fait réunion le 4 mai 2024) pour y travailler dès le début – ils ne l’ont fait qu’apres avoir scellé l’accord,  le 14 juin à la maison de la Chimie, et le 15 juin à la manifestation contre l’extrême-droite…

Il y a bien eu un coup de Trafalgar très nuisible : LFI a exclu ses unionistes au moment où elle refaisait l’union.  Ce fut une purge odieuse et laide selon la méthode stalinienne, ceux qui ont raison avant les autres, et ne sont pas suivistes de la direction, sont chassés. Lorsque les listes de candidats sont déposés on apprend la stupéfiante nouvelle : les députés et figures de LFI, Danièle Simonet, Raquel Garrido, Alexis Corbière, Hendrick Davi ne sont pas réinvestis comme candidats LFI dans les circonscriptions attribues à LFI du Front Populaire. Au passage, les deux seuls candidats unionistes, eux aussi, de GDS à Billère près de Pau et à Avignon, sont chassés aussi par LFI. Ceci par « décision » d’une obscure « commission électorale » issue de nulle part, ni élue par personne. Jean-Luc Mélenchon, par son obligé, Manuel Bompard, règle des comptes avec les meilleurs talents du mouvement qu’il a suscité en 2008, fidèles militants qui, pour certains (Danièle Simonnet !) le suivent depuis trente ans ! Parce qu’ils sont vivants, intelligents, talentueux, lui font de l’ombre en se prononcent pour la démocratie ! C’est une ombre au tableau du front populaire, mais les électeurs réussiront à les élire quand même presque tous les uns et les autres, avec des scores atteignant jusqu’à 75 % des voix.

Et ce, au moment où le front populaire s’étend de François Hollande à Philippe Poutou, ce sans qu’aucun des deux ne s’y oppose. (NDR : je me suis fait railler en défendant depuis plus de 10 ans qu’il fallait une alliance de gauche du PS à Poutou. C’est fait. Et Même Hollande qui me criait dessus parce que je faisais meeting avec Besancenot, il est sur la même plateforme).

L’union de la gauche est très large, mais le programme est très bon, il rejette « la politique dite de l’offre » et propose une transition sociale nettement en rupture avec l’ordre macronien libéral, dénonçant ces politiques antisociales qui nourrissent le RN.

Nouveau Front populaire enfin !

Malgré 47 sondages donnant le RN gagnant, malgré une déferlante médiatique inouïe, les unionistes de gauche ont gagné, 85 % des électeurs étaient pour l’union de la gauche, l’union s’est imposée, l’union a fait la force pour gagner : la gauche a écarté les macronistes le 30 juin et elle est en tête le 7 juillet !

Ces résultats électoraux sont un effet différé de cette mobilisation immense du salariat soutenue par 95 % des actifs qui a été menée l’intersyndicale au premier semestre 2023, 34 millions de manifestants, 14 jours de manifestations et grèves ! Macron n’avait pas cédé, il avait triché avec la démocratie la plus élémentaire et son coup de force 49-3 a échoué ! Rien ne s’oublie dans les luttes sociales : rappelons-nous aussi qu’en juin 2003, Fillon Raffarin avaient fait céder l’immense mouvement de l’époque pour défendre notre retraite à 60 ans, mais qu’ils avaient perdu 20 régions sur 22 en faveur de la gauche en mars 2004.

Sauf que cette fois, nous sommes en sursis, le RN menace toujours, il faut réussir, il y a plus que jamais obligation de résultats, le Nouveau Front Populaire NFP n’a plus droit à l’erreur, il ne doit pas recommencer la NUPES, il doit se construire, s’implanter, se développer, se consolider, respecter toutes ses composantes, fonctionner à la base et au sommet, démocratiquement, respectueusement. Oui, Marine Tondelier, plus jamais ça, l’union est exigeante.

Cf tableau 1. Sièges

Cf tableau 2 : programme NFP résumé

Coup d’état permanent disait Mitterrand,

« Coup d’état jupitérien » se croit autorisé l’aventurier Macron violant le résultat des votes et nommant Michel Barnier avec l’appui du RN. « Le RN au gouvernement est un risque nécessaire » dit le patron du Medef qui préfère toujours l’extrême-droite au front populaire.

Macron, qui gouvernait brutalement, sans concession, ni coalition, déjà avec une majorité relative, depuis juin 2022, nous a fait perdre 50 jours de tergiversations, en affirmant que le Président de la République doit « s’assurer » que la nouvelle majorité relative du NFP ne soit pas fragile, et que « le gouvernement ne soit « pas renversé par une motion de censure ? » et le voilà qui prend ce prétexte pour en revenir à son projet de départ du 9 juin : gouverner avec le RN en nommant le passe-muraille Barnier.

Barnier n’ayant qu’un groupe de 48 députés pourtant est aussi à la merci du RN qui pourra le renverser quand il veut, ne serait-ce qu’a l’occasion du prochain budget 2025.

En fait Macron choisit le RN contre le NFP arrivé en tête : il aurait pu respecter le vote des français, et nommer @CastetsLucie, la laisser former un gouvernement. Ce gouvernement aurait peut-être été censuré… et ?

Ce que Macron craignait, ça n’était pas que Castets échoue. Il avait peur qu’elle réussisse, il avait peur qu’elle augmente le smic, qu’elle abroge les 64 ans, et qu’elle gagne la popularité que cela aurait entrainé.

Mieux, Macron a recueilli préalablement l’avis du RN qui a accepté de ne pas censurer a priori le nouveau gouvernement Barnier. Ainsi Macron n’a certes pas Bardella comme premier ministre mais il bâtit quand même une coalition minoritaire comme il l’envisageait le 9 juin, cette fois autour de Barnier acceptée par Le Pen.

Michel Barnier c’est l’homme qui a déjà volé une autre élection : celle du referendum du 29 mai 2005, qui a imposé le Traité de Lisbonne, qui a négocié toutes les directives libérales de l’UE, y compris en abandonnant la PAC, quatre fois ministres, deux fois commissaire, il a voté contre la dépénalisation de l’homophobie, il a soutenu toutes les lois sur l’immigration et xénophobe, il veut pire : la retraite à 65 ans, remettre en cause le droit du sol, un referendum sur ce sujet, rendre les frontières plus imperméables que ne le fait l’UE ! Il va mettre en place un super budget austéritaire contre ceux qu’il appelle « les gens d’en bas ».

Ceux qui s’illusionnaient sur la perspective de négocier une politique de gauche avec Macron, en scissionnant le Front Populaire et en rêvant d’un gouvernement dit de compromis, en sont pour leurs frais. Ils servent d’alibi. Macron a fait semblant, il n’a jamais été et ne sera jamais compatible avec la gauche.

Ce n’est pas une coalition qu’il faut espérer de lui, c’est sa défaite politique totale et celle de son pouvoir personnel et de ses alliés d’extrême-droite qu’il faut imposer. Faire barrage au gouvernement Macron Barnier Le Pen ! Faire barrage a son coup de force, et redonner le pouvoir au groupe parlementaire arrivé en tête par la volonté des électeurs et à sa première ministre légitime Lucie Castets.

Rendons Barnier ce qu’il est : illégitime.

Imposons avec le nouveau front populaire, dans l’union et la lutte, un smic à 1600 euros nets, une hausse de tous les salaires, l’abrogation de la retraite à 64 ans.

En commençant dans la rue, le 7 septembre et dès que possible avec tous les syndicats, sans doute le 1er octobre.

 

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