Tam-tam médiatique pour forcer la main d’une alliance gauche-droite

Le meilleur moyen de faire perdre la gauche face à Sarkozy-UMP c’est de la diviser en prétendant qu’il faut s’allier avec la droite-UDF. C’est ce qui a été tenté par certains qui se sont fait une belle publicité à Marseille ce week-end, en réunissant des éléments du PS et du Modem à une même tribune. C’est une diversion. C’est une division. C’est ringard. Car de tout temps les alliances avec un « prétendu » centre ont échoué. Elles ont justement échoué le 7 juin aux européennes partout ou le PSE l’avait initié. Cela a totalement échoué en Italie laissant triompher Berlusconi et laissant un vrai champ de ruines. Cela échoue en Allemagne où il y avait une majorité nette à gauche et où le SPD a préféré s’allier avec la CDU d’Angela Merkel : ils vont en payer le prix fort aux élections du mois prochain. Cela avait conduit la vieille SFIO à échouer, et il en sera encore de même si par malheur la sinistre opération de Marseille se mettait réellement en place.

On avait rarement vu pareille mobilisation médiatique, pareille mise en scène, pareil tam-tam. Déjà en juillet ils avaient commencé en faisant paraître 1746 articles de presse en trois jours annonçant la “mort du PS”. L’enthousiasme des médias de la pensée unique devrait suffire à scandaliser ceux qui se posent des questions sur cette opération.  Tout est là pour le prouver : ils tentent un forcing pour fait capituler la direction du PS en ce sens. Ce tam-tam se fait contre les votes du congrès de Reims, contre les aspirations à l’unité de toute la gauche, contre l’intérêt de millions de salariés.

D’ailleurs observez un des points de leur accord : de Valls à Peillon et De Sarnez, ils sont tous pour changer le système de retraite de notre pays pour mettre en place « la retraite par points » voulue par le Medef. Remplacer un système par répartition  basé sur les cotisations par annuités de travail, et instaurer un système d’acquisition et d’achats de points, individualisés, comme pour une simple assurance, leur permettra sans doute de pousser des millions de salariés à travailler jusqu’à 67 ans. Notez que dans son intervention à Marseille, c’est le seul point ou De Sarnez est rentrée dans un détail, elle a parlé de travailler une ou deux années après 65 ans… Est-ce un programme de gauche, ou la gauche doit elle au contraire défendre la retraite à 60 ans ? Cet exemple d’élément de programme se retrouvera partout, car l’alliance avec la droite Modem implique ce genre de compromission.

Ils n’ont pas parlé des 2000 chômeurs par jour ni du contrôle sur les licenciements, d’ailleurs comment voulez-vous en revenir à une réduction sérieuse du temps de travail, aux 35 h avec Bayrou qui était contre ? Ils n’ont pas parlé de la hausse du Smic : comment voulez vous proposer qu’il passe à 1600 euros en s’alliant avec le successeur de Lecanuet, Poher, Giscard, Barre ? Ils n’ont pas parlé de salaire maxima : comment voulez-vous le fixer à 20 fois le Smic avec un leader de la droite ? Ils ont parlé d’éducation, mais comment avancer avec Bayrou défenseur de l’école privée ? Relancer l’économie par la hausse des salaires, comment voulez-vous le faire avec un défenseur acharné des critères de Maastricht, du TCE, qui voulait inscrire dans la constitution française que les budgets de la France soient obligatoirement en équilibre ?

Allons, opposons l’unité de toute la gauche à cet insensé projet d’unité avec la droite. Cela a été tranché au congrès de Reims, que cela soit confirmé jour après jour, par la direction du parti socialiste, à La Rochelle et après.

Des « primaires » ? C’est comme la langue d’Esope, cela peut être la pire ou la meilleure des choses. Oui, s’il y a un projet d’unité de la gauche. Oui pour un candidat unique de la gauche dés le premier tour. Non, si c’est une méthode pour diviser la gauche et faire diversion. Non, si ce n’est pas derrière un projet de transformation sociale. Oui, du NPA au PS en passant par le PCF, le PG, le MRC, le PR, avec tous ceux qui se disent à gauche. Non avec ceux qui sont de droite.

12 Commentaires

  1. Grégoire Travaillé
    Posted 24 août 2009 at 12:11 | Permalien

    Merci d’avoir rectifié l’erreur du précédent post qui oubliait le Parti de Gauche !

    M. Filoche je comprends votre véhémence et vos intentions. Mais l’heure de vérité approche. Bientôt vous ne pourrez plus vous afficher dans une même formation que Peillon, Valls et toute cette sinistre cie !

    Si jamais ca tourne mal, que comptez vous faire ? Si bien sur ca tourne mal pour vous !

  2. Gilbert
    Posted 24 août 2009 at 20:06 | Permalien

    Mon pauvre Gérard, tu peux tourner autour du pot tant que tu veux, ton candidat de la gauche du PS, Hamon, on l’a vu bras dessus bras dessous avec Montebourg, en train de chanter à table et réclamer des primaires. Tu sais pertinemment que ce ne sera pas des primaires de la gauche.
    Sur le forum de D&S, j’avais dit ce qu’il y avait lieu d’attendre d’un opportuniste comme Benoît Hamon, mais toi et tes camarades, vous avez préféré jouer les censeurs et tuer le forum avec ce que vous appelez, de manière euphémisée « la modération a priori ».

    Mettre la tête dans le sable n’a jamais fait une bonne politique.
    Seule la vérité est révolutionnaire, camarade.

  3. Sprlmvitch
    Posted 24 août 2009 at 20:48 | Permalien

    La tactique c’est l’art de remporter des victoires et la stratégie celui d’utiliser les victoires pour atteindre les buts de la guerre…
    On peut se demander si le but implicite du PS n’est pas de laisser gagner le tsarkozy en 2012 + reprendre la main en 2017 sur la base d’un pays totalement paupérisé et d’un peuple extrèmement crétinisé par les délires sécuritaires et néo-puritains…

    Dans ce cas , seule une grêve générale-totale-et-subversive du type MAI 68
    en plus hargneux peut obliger la gôche a refaire semblant d’être de GAUCHE, voire à proposer des réformes favorables à l’aristocratie ouvrière et à la classe moyenne salariée…

    Mais les SAINT-DICALISTES sont là pour éviter soigneusement ce scénario…

  4. Posted 25 août 2009 at 0:18 | Permalien

    J’avoue ne pas comprendre pourquoi vous vous obstinez à gacher votre talent et à rendre inaudibles vos idées en procédant à des anathèmes à répétition.
    Par pitié, derrière les étiquettes (NPA, Modem, …) et les dirigeants de partis (dont vous êtes), il ne faut pas oublier qu’il y a des gens qui n’ont pas un corpus stable ou bien ficelé (et je ne parle même pas des sympathisants et des électeurs potentiels!)…tout simplement parce que le monde est trop complexe et que la vie ne leur permet pas d’être à plein temps sur tous les sujets.
    Ces gens en ont assez des anathèmes. Expliquez, soyez fiers de vos opinions, mais cessez de trier les gens comme des petits pois entre gauche et droite.

  5. Rakiouzo
    Posted 25 août 2009 at 1:14 | Permalien

    Des gens comme BAYROU ont un corpus stable d’idées et de pratiques qui permet de les classer…Lorsqu’on vote toutes les réformes favorables au patronnat ( paupérisation des retraites en 2003 et 2007, paupérisation de l’assurance maladie, réduction des droits des chômeurs, lois néo-puritaines anti fumeurs ) et lorsqu’on participe à toutes les opérations pour crétiniser le peuple ( hystérie sécuritaire et délire répréssif, millénarisme écologiste tartignol et moralisateur , Europe ultra libérale et anti-sociale…)
    on est une crapule de DROITE , une PAILLASSE DU PATRONNAT , un pantin au service de la globalisation financière. C’est à dire un ennemi !

  6. Posted 25 août 2009 at 8:45 | Permalien

    A Georges : mais bien sur qu’il faut faire le tri entre gauche et droite. Entre défenseurs du salariat et défenseurs de l’actionnariat il n’y a pas de centre.
    Il y a deux camps dans ce pays, les financiers pilleurs, spéculateurs, exploiteurs, moins de 5 % qui possèdent prés de 50 % du patrimoine, et ceux qui produisent l’essentiel des richesses et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent, soit 93 % de la population active, les salariés.
    On ne va pas comme de Sarnez feindre de parler à gauche, pour en fait, défendre comme le Medef la retraite par points. Et quand on est de gauche, on ne la divise pas en s’ébaudissant devant un discours de droite comme celui de De Sarnez, qui évoque carrément dans son intervention le fait de « travailler encore un ou deux ans de plus après 65 ans »…

  7. trickyboy
    Posted 25 août 2009 at 13:36 | Permalien

    Vous semblez, monsieur Filoche, faire fi du fait que de nombreux socialistes, dont, à ce qui se dit et qui n’est jamais démenti, la première secrétaire nommée suite aux bourrages des urnes socialistes, Martine Aubry, ont voté Bayrou pour favoriser Sarkozy contre Royal en 2007!

    Bref, l’électorat du Modem est un électorat de GAUCHE, même si vous vous plaisez à dire le contraire!!!

    La droite UDF n’est pas le Modem!!!

    Au Modem, je ne vois ni Millon ni Boutin!!!

    Mais De Sarnez, Lang, Lepage… et je ne vois pas en quoi ces dames seraient infréquentables, à moins que les socialistes soie,nt en train de retrouver leurs vieux réflexes machistes et anti femmes qui ont largement contribué à massacrer d’abord Edith Cresson puis Ségolène Royal!

  8. trickyboy
    Posted 25 août 2009 at 13:42 | Permalien

    La réalité est bien décrite par Ségolène Royal et Alain Touraine dans SI LA GAUCHE VEUT DES IDEES, ouvrage que chaque militante, chaque militant devrait lire afin de mieux comprendre quel est l’état sociologique et politique du pays…

    Les pauvres ne votent pas systématiquement à gauche
    Les riches ne votent pas systématiquement à droite

    Les laïcards ne votent pas tous à gauche
    Les curailleux ne votent pas tous à droite

    Mais les anti ségolistes restent accrochés à la politique de Peppone et Dom Camillo!!!

    Et refusent de repenser le monde de demain…

    Il est clair que si un ouvrier perd son bras au travail, c’est criminel… Mais on aimerait plus souvent entendre la gauche anti ségoliste dire que les enfants africains qui crèvent de notre égoïsme c’est criminel aussi!

  9. arad002
    Posted 25 août 2009 at 16:49 | Permalien

    Le retraite par point n’est pas forcément une mauvaise chose ; tout dépend en fait du nombre de point rapportés par une année de travail, et du nombre de points nécessaires pour partir par exemple à 60 ans. Or tout ceci ferait l’objet d’une négociation syndicat-patronat nationale, avec possibilité de manifestations pour appuyer les syndicats.

    Dire d’emblée que c’est la position du medef, et que c’est défavorable aux travailleurs, c’est de la malhonneteté intellectuelle. Vous feriez mieux de parler du scandale des 30 milliards d’exonération de charges sociales accordées au patronat et qui met la Sécu en déficit .

  10. Posted 25 août 2009 at 17:06 | Permalien

    comme vous dites : tout dépend de la valeur du point et du nombre de points… mais si vous croyez que le Medef propose OFFICIELLEMENT et depuis longtemps ce mode de calcul sans y avoir réfléchi à son avantage, vous êtres naïf.
    Pour l’instant des millions de salariés savent concrètement ce qu’est la valeur d’une année de travail, avant qu’on ne cherche (et pourquoi ?) à les embrouiller avec des « points ».
    Je ne vous permets pas d’écrire qu’il y a « malhonneteté intellectuelle », là où il y a vérité, c’est bel et bien OFFICIELLEMENT la revendication du Medef et je doute fort qu’y céder puisse se faire dans l’intérêt du salariat.
    Quand aux exonérations de cotisations sociales (les « charges ça n’existe pas…) elles ont atteint 65 milliards d’euros l’an (erdescendues à 60 milliards), et la Cour des comptes précise que JAMAIS il n’a été prouvé que cela aidait vraiment l’emploi…

  11. Posted 25 août 2009 at 17:08 | Permalien

    comme vous dites : tout dépend de la valeur du point et du nombre de points… mais si vous croyez que le Medef propose OFFICIELLEMENT et depuis longtemps ce mode de calcul sans y avoir réfléchi à son avantage, vous êtes naïf.
    Pour l’instant des millions de salariés savent concrètement ce qu’est la valeur d’une année de travail, avant qu’on ne cherche (et pourquoi ?) à les embrouiller avec des « points ».
    Je ne vous permets pas d’écrire qu’il y a « malhonnêteté intellectuelle », là où il y a vérité, c’est bel et bien OFFICIELLEMENT la revendication du Medef et je doute fort qu’y céder puisse se faire dans l’intérêt du salariat.
    Quand aux exonérations de cotisations sociales (les « charges ça n’existe pas…) elles ont atteint 65 milliards d’euros l’an (erdescendues à 60 milliards), et la Cour des comptes précise que JAMAIS il n’a été prouvé que cela aidait vraiment l’emploi…

  12. estelle92
    Posted 26 août 2009 at 10:31 | Permalien

    Le système par points, c’est pourtant celui des retraites complémentaires !
    Alors, les retraites complémentaires ce n’est pas de la répartition ?
    Je ne comprends pas.

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