Contre le plan Sarkozy – Fillon de pillage de nos retraites

Ce sont les meilleures années de notre retraite qu’ils veulent nous voler !

Le gouvernement Sarkozy après un semblant de concertation qui avait surtout pour objectif d’amuser le tapis en attendant le début de la coupe du monde de football vient de faire connaître son verdict.

C’est bien à la pire, la plus dure contre-réforme d’Europe sur les retraites à laquelle nous sommes confrontée.

Cette contre-réforme essaie de nous imposer 5 reculs sans précédents

1-    L’âge légal de la retraite est porté à 62 ans en 2018. Cette augmentation se fera au rythme de 4 mois par an pour les générations nées entre 1951 et 1956. A partir de la génération née en 1956, l’âge légal sera de 62 ans.

2-    Ce relèvement de deux ans de l’âge de la retraite s’étendra à tous les régimes. Ceux qui pouvaient encore partir à 55 ans ne le pourront plus qu’à partir de 57 ans.

3-    L’âge du taux plein (sans décote) est porté à 67 ans.

4-    La durée de cotisations s’allonge dans le privé comme dans la Fonction publique pour atteindre 41,5 annuités en 2020.

5-    Le taux de cotisation des fonctionnaires augmentent de 7,85 % à 10,55 % en 2020.

Les mesures présentées comme permettant d’assurer une « réforme juste » sont dérisoires

Le rôle de ces mesures est uniquement de servir d’écran de fumée pour tenter de camoufler les 5 reculs majeurs qu’ils veulent nous imposer

Le dispositif de « carrières longues » constitue une double régression par rapport au dispositif mis en place en 2004

Alors que le dispositif de 2004, permettant de prendre une retraite anticipée à ceux ou celles qui avaient commencé à travailler très tôt avait bénéficié à 100 000 salariés par an, celui prévu par le gouvernement ne concernerait que 50 000 salariés en 2011.

Les salariés qui, dans le précédent dispositif pouvaient partir à 56, 57, 58 ou 59 ans ne pourront plus partir avant 58, 59 ou 60 ans.

Le dispositif de « prévention et de compensation de la pénibilité » est un chef d’œuvre de culot et d’hypocrisie

Le gouvernement ne manque pas de culot. Alors que la droite a supprimé la visite médicale annuelle obligatoire pour les salariés et  que le gouvernement veut en finir avec toute forme d’indépendance de la médecine du travail, il ose parler de « prévention ».

L’hypocrisie est totale dans la prétendue prise en compte de l’usure individuelle « au cas par cas » !

Dans les chiffres d’abord : seulement 10 000 salariés par an serait concernés.

Qu’est-ce, ensuite,  que ce « carnet de santé individuel » du salarié ? Un système de flicage à vie, nuisant au droit à l’emploi ?

La possibilité d’une retraite à 60 ans sera examinée au cas par cas.  Mais qui décidera et sur quel critère ? Où commencera l’usure : au genou, au dos, aux poumons pleins de poussière ? Avec un seul poumon atteint, faudra-t-il encore continuer à travailler ? Honte à Sarkozy et Woerth : la retraite quand on est à la veille de la mort, fichu, usé, au cas par cas, quand l’espoir est perdu ! Ils n’ont jamais tenu un marteau piqueur en main à 55 ans ni connu le stress à France Télécoms !

Un nivellement par le bas du public sur le privé

Le nivellement par le bas commencé en 2003 continue.

L’alignement du taux de cotisation des fonctionnaires (7,85 % actuellement) sur celui des salariés du privé (10,55 %) ne profitera en rien aux retraités du secteur privé. Il n’y a pas de système de vase communiquant entre les deux régimes de retraites et contrairement à ce qu’affirme le gouvernement ce ne sont pas les caisses de retraites des salariés du privé qui financent les retraites des fonctionnaires.

La seule conséquence de cette augmentation sera de ne pas augmenter la contribution de l’Etat. Les sommes ainsi épargnées ont une destination toute désignée : payer les intérêts de la dette publique dus aux rentiers.

Une attaque délibérée contre l’emploi des jeunes

Le gouvernement fait grand cas de la possibilité de valider 6 trimestres (au lieu de 4 aujourd’hui) au titre de la première période de chômage.

C’est dérisoire alors que le chômage ne cesse d’augmenter (en particulier celui des jeunes) et que deux trimestres de plus ne pèsent pas lourd au regard des 16 trimestres d’allongement de la durée de cotisation entre 1993 et 2020.

C’est dérisoire aussi parce que le gouvernement joue sur les mots et que cette mesure ne concerne pas les jeunes à la recherche de leur premier emploi mais seulement ceux qui ont déjà eu un emploi et connaissent leur première période de chômage.

C’est dérisoire parce que les mesures gouvernementales obligent le père, la mère, le grand-père ou la grand-mère à travailler jusqu’à 67 ans alors que leur fils, fille, petit-fils ou petite-fille ne trouve pas d’emploi.

Une attaque délibérée contre les retraites des femmes

Le gouvernement fait grand cas, là encore, d’une mesure tout aussi dérisoire : la possibilité pour les femmes en congé maternité d’inclure un trimestre d’indemnités journalières dans le calcul de leur salaire de référence.

Mais les mesures que veut imposer le gouvernement prévoit de porter l’âge du taux plein de 65 ans à 67 ans. C’est une attaque d’une incroyable violence contre les femmes dont 29 % ne parviennent au taux plein (50 %) dans le régime de base des salariés du secteur privé que lorsqu’elles atteignent 65 ans et qu’alors les décotes disparaissent. Avec ce que prévoit le gouvernement, les décotes ne disparaîtront qu’à 67 ans. Que ferons les femmes concernées pendant ces deux années ? Devront-elles attendre deux années de plus pour prendre leur retraite ou partir avant 67 ans ou prendre une retraite au taux de 38 %

Une baisse considérable du niveau des retraites

Selon le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), les contre réformes de 1993 (régime général du secteur privé) et de 1994-1996 (retraites complémentaires du secteur privé) diminueront de 20 points, en 2030, le taux de remplacement du salaire par la retraite. Pour un salaire de 1 200 euros, la retraite nette ne sera plus égale à 78 % du salaire net mais à 58 %, soit une baisse du montant de la retraite de 936 à 696 euros.

L’affirmation du gouvernement selon laquelle l’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge légal n’auraient aucun impact sur le montant des retraites est un mensonge éhonté.

La réforme de 2003 accentue déjà la baisse du montant des retraites. En effet, 6 salariés du secteur privé sur 10 ne sont plus au travail lorsqu’ils prennent leur retraite. Ils sont au chômage, en maladie ou en invalidité. La fiction gouvernementale qui veut qu’ils aient le choix de continuer à travailler pour bénéficier d’une retraite à taux plein n’a aucun sens. Comment continuer à travailler quand on n’est déjà plus au travail

Les nouvelles mesures que veut nous imposer le gouvernement accentuerait dangereusement ce phénomène. Avec un allongement de la durée de cotisation à 41,5 annuités et un recul de deux ans de l’âge l’égal, ce sont 70 % des salariés du secteur privé qui ne seraient plus au travail lorsqu’ils prendraient leur retraite. Le montant de leur retraite ne pourrait donc que continuer à diminuer

85 % des mesures du gouvernement financées par le salariat

Pour le gouvernement, le financement des mesures qu’il veut nous imposer serait parfaitement équilibré. Les hauts revenus, le capital, les entreprises participeraient dans les mêmes proportions que les salariés à leur financement.

Il suffit de lire ses propres chiffres pour constater à quel point cette affirmation du gouvernement est fausse.

Les « mesures d’âge » imposées aux salariés (93 % de la population active) rapporteraient 20,2 milliards en 2020. Le nivellement par le bas imposé aux fonctionnaires rapporterait, quant à lui, 4,9 milliards d’euros à la même date. 1,4 milliard d’euros seraient transférés des caisses d’assurance-chômage aux caisses de retraites malgré la modicité des indemnités perçues par la grande majorité des chômeurs. Au total, la contribution des salariés et des chômeurs s’élèveraient à 26,5 milliards d’euros.

La contribution des hauts revenus, du capital et des entreprises s’élèverait en tout et pour tout à 3,7 milliards d’euros en 2020.

Voilà ce que le gouvernement de Nicolas Sarkozy appelle un effort équitablement réparti.

La participation des hauts revenus, du capital et des entreprises ne constitue qu’une diminution d’une toute petite partie de leurs avantages fiscaux ou sociaux

Le taux de la tranche supérieur de l’Impôt sur le revenu sera porté de 40 à 41 %. Au milieu des années 1990, ce taux s’élevait à 57 % !

L’augmentation de la taxation des stock-options ne fera qu’amener cette taxation au même montant que celle des salaires.

Les plus values de cessions d’actions et d’obligations seront taxées dans l’impôt sur le revenu.

L’exorbitant crédit d’impôt sur les dividendes perçus par les actionnaires sera supprimé.

Une nouvelle méthode de calcul des exonérations sociales sur les salariés payés entre 1 et 1,6 SMIC (un autre cadeau fait au patronat et nullement remis en cause) devrait rapporter 2 milliards d’euros …

Les recettes nouvelles sont illusoires

La taxation des hauts revenus, du capital et des entreprises constituent des recettes fiscales.

A la différence des cotisations retraites, ces recettes ne sont pas affectées obligatoirement au financement des retraites. Demain, le Parlement pourra fort bien décider que ces recettes soient affectées à tout autre chose. Au remboursement de la dette publique par exemple.

L’interrogation sur le sort réservé à l’impôt collecté lors du « lundi de Pentecôte » ne peut que renforcer notre méfiance

Cette contre réforme est inacceptable : mobilisons nous massivement et nous obligerons le gouvernement à la retirer

Cette contre réforme est celle voulue par le Medef. Jusqu’au bout le gouvernement a refusé d’augmenter les cotisations retraites patronales.

Il n’hésite pas à augmenter les cotisations retraites des fonctionnaires de 0,27 point par an (et donc de baisser d’autant leur salaire) mais décide qu’il est impossible d’augment du même montant les cotisations retraites patronales. Pourtant, cette augmentation annuelle permettrait, en 40 ans, d’équilibrer nos régimes de retraites.

L’argument avancé, la compétitivité des entreprises n’a aucune portée. Il suffirait, en effet, de compenser l’augmentation des cotisations retraites patronales par une diminution des dividendes, passés de 3,2 % du PIB en 1982 à 8,5 % en 2009. Cela serait d’autant plus bénéfique que non seulement ces dividendes ne servent à rien puisqu’ils sont versés aux actionnaires et ne participent pas au financement des investissements productifs des entreprises. Mais, ils sont, au contraire, nuisibles puisque toutes ces sommes improductives vont gonfler les bulles financières ou immobilières et spéculer contre les dettes publiques, la dette française comme les autres.

Il ne reste donc plus qu’à nous mobiliser dans l’unité la plus large pour mettre des millions de salariés, jeunes, retraités, dans la rue, le 24 juin, en septembre, en octobre s’il le faut, pour obliger ce gouvernement à abandonner cette attaque scélérate contre nos retraites.

On peut, on doit, on va forcer ce gouvernement à reculer : 60 ans à taux plein pour toutes et tous, pas un an de plus, pas un euro de moins pour nos retraites. !

La France est riche et les richesses si elles sont partagées peuvent permettre de garder tous nos droits à lé retraite.

Jean-Jacques Chavigné – Gérard Filoche

Le 16 juin 2010

11 Commentaires

  1. luc
    Posted 18 juin 2010 at 20:43 | Permalien

    …. une diminution des dividendes, passés de 3,2 % du PIB en 1982 à 8,5 % en 2009

    Ces chiffres sur les dividendes sont faux, faux, faux, faux, faux…….

    Les dividendes étaient de 76 milliards en 2009 pour un PIB de 1 921 milliards d’euros (source INSEE)
    76/1921 = 0.04 = 4%

    Cela represente bien 4% du PIB et pas 8,5% du PIB.

    En réalité, les dividendes rapportés aux capitaux mis en œuvre ont baissé par rapport à 1990

    En 1990, il y avait
    30 milliards d’euros de dividendes soit 34,5 milliards d’euros constants base 2000
    500 milliards de capitaux propres soit 575 millards d’euros constants base 2000

    En 2006, il y avait
    70 milliards d’euros de dividendes soit 62 milliards d’euros constants base 2000
    1800 milliards d’euros de capitaux propres soit 1590 milliards d’euros constants base 2000

    De 1990 à 2006, en euros constants

    Les dividendes ont été multipliés par 1,8
    Les capitaux propres ont été multipliés par 2,7

    Donc les dividendes rapportés aux capitaux mis en œuvre ont donc baissé

    A lire

    Les dividendes ont baissé : attention à la désinformation
    http://www.ifrap.org/Les-dividendes-ont-baisse-attention-a-la-desinformation,1211.html

  2. Anonyme
    Posted 19 juin 2010 at 18:17 | Permalien

    Ah bon les visites medicales ont ete suprimees?
    Ben moi mes employes en ont toujours une tous les ans

  3. Posted 20 juin 2010 at 8:34 | Permalien

    Bonjour,

    je suis surpris par les commentaires ci-dessus toujours empressés à rechercher les erreurs de certains chiffres sans vérifier la pertinence des autres…

    Ceci dit, si l’on prend les chiffres communiqués dans le premier commentaire, il est bien indiqué que les dividendes ont augmentés de 1,8 et les salaires ??
    Par ailleurs, comment expliquer l’énorme accumulation de richesse de quelques uns (plus 1 milliard pour un français bien connu, par exemple ?) et l’augmentation de la pauvreté ?

    Pour le 2ème trimestre, il est exact que le législateur à porté à 2 ans (contre 1 auparavant) l’obligation de visite médicale par la médecine du travail; mais rien n’empêche certains secteurs ou entreprises de continuer comme avant.

    Pour ajouter, sans prétention, au discours de M. filoche, il faut également mettre au jour le scandale qui consiste à reculer toujours plus l’âge de la retraite ( âge légal: 62 ans, durée de cotisations 42, âge légal de la retraite à taux plein (si la durée n’est pas acquise) à 67 ans…)et avancer toujours plus celui des licenciements des plus de 50 ans, voire 45 ans.

    Il y a bien un problème dans ce pays, mais il est vrai partout sur Terre): seule la finance compte, l’être humain devant subir sa loi !
    Dois-je tout simplement rappeler que ce système économique et financier est l’œuvre des-dits êtres humains ?

    Gérard, continue à tenir un langage de vérité permettant d’espérer qu’un autre possible pour notre futur est…possible !

  4. Posted 20 juin 2010 at 11:02 | Permalien

    Pourquoi ne pas soumettre le plan Sarkozy-Fillon au Peuple ?

    Alors que le référendum d’initiative populaire est inscrit dans le programme du Congrès PCF de 2010,pourquoi MG.BUFFET n’a t elle jamais proposé à son groupe parlementaire d’inscrire à l’ordre du jour de l’assemblée nationale une proposition de loi en faveur du référendum d’initiative citoyenne qui permettrait par exemple aux citoyens, d’imposer un référendum abrogatif sur la loi sur les retraites?
    Plus de 82% des Français y sont favorables.

    Par cette voie le 07 mars 2010 les Suisses ont voté à 73% OUI à l’abrogation d’une loi de décembre 2009 qui auRAIT entrainé une baisse des retraites.

    Pourquoi dans « les exigences des Français » sur les retraites’, les 370 initiateurs et premiers signataires ne demandent-ils pas le référendum d’initiative citoyenne qui leur permettrait justement de transformer « leurs exigences », en LOI de la République en les soumettant directement au peuple?

    Les très nombreux professeurs d’économie auraient-ils peur du vote des citoyens ?

  5. argeles 39
    Posted 20 juin 2010 at 16:50 | Permalien

    A propos du PIB, il y a des chiffres intérressants qui ne sont pas donnés :
    Avec un taux de croissance de 1.6 % / an le PIB, en € constants, double tous les 40 ans.

    PIB 2009 = 1921 milliard €
    dépenses de retraite = 13 % du PIB = 250 M€
    reste = 1671 M€

    PIB 2049 = 1921 x 1.016^40 = 3624 M€
    dépenses de retraite = 20 % du PIB = 725 M€
    reste = 2899 M€

    On parle sans cesse de l’allongement de la durée de vie, mais on ne parle jamais de la productivité par habitant ou bien de l’évolution du PIB / habitant. Les gains de productivité engendrés par l’automation, l’informatique….. doivent bénéficier à tout le monde, pas uniquement aux actionnaires ayant investit sur ces gains de productivité. Le problème des retraites n’est pas un problème de richesses, le gâteau est assez grand pour tous et il grandis sans cesse, c’est un problème de répartition des richesses.

  6. Posted 21 juin 2010 at 15:59 | Permalien

    Bonjour,

    Il s’agit en effet, du % de la valeur ajoutée brute des entreprises et non du % de PIB.
    Mais, ce qui est important, c’est l’évolution de la part des dividendes.

    En 1973, les dividendes distribués par les Sociétés Non Financières (SNF) représentaient 3.2 % de la valeur ajoutée brute des sociétés non financières.

    En 2007, ces dividendes distribués représentaient 8 % de la valeur ajoutée brute des sociétés non financières soit 76,5 milliards d’euros.

    C’est donc environ 5 points de la valeur ajoutée des SNF (48 milliards d’euros en 2007) qui se sont déplacés vers les revenus financiers. Il s’agit de la part des profits qui n’est pas investie dans l’entreprise.

    Ce sont ces 48 milliards d’euros qu’il est tout à fait possible de reprendre aux actionnaires en augmentant progressivement le taux de la part patronale des cotisations sociales, sans pour autant toucher à la sacro-sainte « compétitivité » des entreprises.

    Cordialement,

    JJC

  7. luc
    Posted 27 juin 2010 at 14:29 | Permalien

    @ Jean-Jacques Chavigné

    1/ Depuis 1981, les capitaux propres dans les entreprises ont fortement augmenté

    Le nombre de Français détenant des actions a presque doublé entre 1991 et 2007, passant de 6 à 11 millions.

    En euros constants base 2000, les capitaux propres sont passés de 300 milliards d’euros en 1981 à 1600 milliards d’euros en 2006 soit une multiplication par 5.

    La hausse des dividendes suit logiquement la hausse des capitaux propres.

    2/ 48 milliards d’euros en moins pour dividendes, cela signifierait que les capitalistes recevraient 28 milliards d’euros dividendes par an pour 1800 milliards d’euros de capitaux propres soit un rendement de 1,5%. Plus personne ne va investir dans les entreprises et cela serait la fin du capitalisme en France.

  8. Posted 27 juin 2010 at 18:22 | Permalien

    Bonjour,

    Le capitalisme n’a jamais été un système qui distribuait « équitablement » les dividendes en fonction des capitaux investis.

    Contrairement à ce que vous écrivez, la hausse des dividendes ne suit pas logiquement (!) la hausse des capitaux propres. C’est sans doute ce qu’espère ceux qui ont investi dans des actions, mais c’est un fantasme. De nombreuses entreprises font faillite, d’autres ne distribuent pas de dividendes, d’autres de petits dividendes et d’autres de très importants dividendes. Raisonner sur une moyenne des dividendes n’a aucun sens. Le capitalisme, vous semblez l’ignorer, est un système de concurrence dans lequel il ne fait pas bon perdre. Il est tout à fait normal, dans le fonctionnement de ce système, que les apporteurs de capitaux qui ont joué le mauvais cheval ne perçoivent aucun profit et donc (a fortiori) aucun dividende.

    Aujourd’hui, les sociétés non financières distribuent, à elles seules, 76 milliards d’euros de dividendes. Rapportés aux 1 600 milliards d’euros de capitaux propres que vous mettez en avant, cela ramène le montant moyen des dividendes distribués à 4,75 %. On ne comprend pas plus, si l’on suit votre raisonnement et le rôle déterminant que vous attribuez aux dividendes et au dividende moyen de surcroît, comment le capitalisme pourrait fonctionner avec un tel chiffre qui n’est guère différent du niveau des taux d’intérêts et n’offrirait donc aucune « prime de risque » aux apporteurs de capitaux propres. C’est une autre façon d’indiquer que le raisonnement en termes de dividendes moyens n’a guère de sens.

    Vous semblez, enfin, confondre dividende et profit, en faisant du dividende la mesure du rendement du capital investi.

    Nous nous contentons simplement de constater l’augmentation du montant des dividendes depuis le début des années 1980 et la baisse corrélative des salaires (salaires directs ou salaires indirects autrement appelés cotisations sociales). Nous proposons donc de reprendre aux dividendes la part de la richesse nationale qu’elle a confisqué aux salaires et notamment aux cotisations retraites. Cela permettrait d’augmenter les cotisations retraites patronales sans pour autant augmenter le coût des produits.

    Le système capitaliste fonctionnait avec une part de la richesse nationale inférieure de 5 point distribué aux dividendes. Nous proposons d’y revenir. Ceux qui ont investi dans le capital social des entreprises en espérant que cette baisse des salaires se traduirait par une hausse des dividendes en seraient pour leurs frais et iraient voir ailleurs. Cela ne rien changerait au taux d’investissement productif des entreprises qui est resté identique à ce qu’il était avant la baisse des salaires et la hausse des profits qu’elle a entraînée.

    Cordialement,

    JJC

  9. Posted 28 juin 2010 at 7:41 | Permalien

    hé oui, les visites médicales sont passées de 1 à 2 ans, et le Medef propose 3 ou 4 ans… ce qui tue une médecine de prévention car les visites ne devraient en aucun cas etre en dessous d’une année de fréquence

  10. DeProfundisMorpionibus
    Posted 2 juillet 2010 at 10:52 | Permalien

    Lâche. Hypocrite. « Socialiste »…

    « Nous allons vivre de plus en plus longtemps et donc il va falloir travailler plus longtemps: nous en sommes tous d’accord », a dit la maire de Lille aux journalistes, avant de le répéter à plusieurs reprises sur la scène du théâtre Pierre de Roubaix…

    « Nous ne demandons pas le retour à 60 ans pour tout le monde: nous ne l’avons jamais demandé. Nous savons qu’il va falloir travailler plus longtemps… »…

    Ami socialiste, où es-tu ?

    Misère…

  11. DeProfundisMorpionibus
    Posted 2 juillet 2010 at 10:56 | Permalien

    http://fr.news.yahoo.com/4/20100629/tts-france-retraites-aubry-ca02f96.html

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*