Encore et toujours rassembler la gauche ! Unité

Les conflits Seafrance, Petroplus, Lejaby … font la « une » de l’actualité.
Les attaques se multiplient pour abaisser le coût du travail, alléger les cotisations patronales, transférer le financement des entreprises vers les salariés via la TVA, préparer de nouveaux arbitrages entre salaire et emploi au détriment des deux, raboter encore plus le code du travail. Et la règle d’or va revenir avec un traité européen nouveau imposé à marche forcée, plus grave encore que le TCE de 2005 car il constitutionalisera l’austérité.

Cette situation appelle une riposte sociale et politique.

La riposte sociale, elle appartient aux syndicats. Unis, ils peuvent prendre des initiatives dans toutes les entreprises du pays pour dire non à la TVA sociale, non au blocage des salaires, non aux licenciements : ce n’est pas aux salariés de payer la crise mais aux financiers et aux banques qui l’ont provoquée.
La riposte sociale, c’est aussi l’action européenne. Dans tous les pays d’Europe des millions de jeunes et de salariés ont manifesté, sur les mêmes mots d’ordre contre la rigueur. A l’heure où les dirigeants européens prétendent constitutionnaliser la rigueur, il faut construire une riposte européenne.

La riposte politique est tout aussi indispensable. Elle est le prolongement, la traduction des exigences sociales sur le plan politique. Elle doit être unitaire. Hollande a invité les responsables syndicaux à discuter. Très bien sur la forme. Sur le fond, une majorité qui regarde à gauche attend des réponses plus nettes sur les questions sociales, contre les marchés financiers, pour une Europe sociale, pour la retraite à 60 ans, pour un autre partage des richesses.

Proposer et rassembler à gauche pour combattre le FN

La remontée du FN qui s’est manifestée depuis les régionales, affirmée aux cantonales … peut mordre davantage sur une partie de l’électorat. Le discours économique et social tenu par le FN depuis plusieurs mois a cette fonction. Et on entend clairement dire « au moins elle parle de nos problèmes », ce qui signifie tout autant à l’adresse de la gauche : « Parlez de nos problèmes ! ».
Sarkozy est, bien sûr, le premier responsable de cette remontée du FN. Il a banalisé le discours d’extrême-droite (identité nationale, immigration, délinquance). Les grands médias ont aussi largement contribué à répandre le mythe du « changement » du FN. Pour répondre, il ne suffit pas de dire « je prends çà au sérieux ». Il faut des propositions susceptibles de briser la montée des intentions de vote pour Le Pen et il faut l’unité. C’est possible et c’est même attendu !

Hollande seul candidat de gauche en capacité de battre Sarkozy

Si  tous les possédants sont derrière Sarkozy par intérêt, la bourgeoisie peut à tout moment, si c’est son intérêt, appuyer une alliance Sarkozy-Le Pen. Si une grosse majorité soutient Sarkozy, des interrogations existent qui se manifestent par la multiplication des candidatures à droite peu crédibles aujourd’hui, si ce n’est la tentative Bayrou. Car Bayrou, qui se nourrit aussi des insuffisances de la gauche, attire à droite ceux qui commencent à douter de la victoire de Sarkozy. Ces éléments épars sont le signe d’une crise de représentation politique à droite. Ils se transformeraient en une crise profonde si la gauche gagnait en mai et juin 2012. A contrario, une réélection de Sarkozy serait catastrophique pour la situation de millions de salariés ! C’est pourquoi D&S soutient sans réserve la candidature de François Hollande, seul candidat de gauche en capacité de battre Sarkozy.

Pour l’unité PS-Verts-Front de Gauche

Pour ancrer la campagne à gauche, il faut répondre aux salariés confrontés aux fermetures d’entreprises, confrontés aux difficultés de pouvoir d’achat, de soins médicaux, de mal logement…Il y a des initiatives où toute la gauche se retrouve pour débattre comme sur le logement à l’initiative de la Fondation Copernic et du DAL. Les syndicalistes débattent sur salaires, retraites, emploi … c’est cela qu’on doit mettre au centre de la campagne. C’est cela qui unifie.

Il faut dès à présent préparer une  majorité PS, EELV, Front de gauche à l’Assemblée. Elle doit se constituer pour répondre aux urgences sociales et environnementales. Il faut poser la question d’un accord de gouvernement. Une rencontre des 3 forces pour un programme de législature partagé, pour un programme de gouvernement est nécessaire.  C’est surtout le signal qu’attendent des millions d’électeurs pour s’engager pour le changement maintenant. Il y a une base pour construire un tel programme partagé, c’est de partir des projets des 3 forces politiques à gauche et d’en discuter.

Sans unité rien de grand ne sera possible ! Il ne s’agit pas seulement d’une unité arithmétique, il s’agit de créer une dynamique aussi puissante que celle qui a mis 8 millions de salariés dans la rue pour la retraite à 60 ans. Et alors, la victoire électorale sera au rendez-vous avec la mobilisation nécessaire pour le changement.

 

édito de la lettre de D&S n° 101 le 11 janvier 2012

24 Commentaires

  1. papa le dréou
    Posted 11 janvier 2012 at 22:42 | Permalien

    Franchement la méthode Coué peut faire des miracles mais faire passer Hollande pour un homme de gauche, ça marchera jamais …

    bon courage

  2. Posted 11 janvier 2012 at 23:53 | Permalien

    c’est déjà ce que les staliniens de l’époque disaient de Blum

  3. Posted 12 janvier 2012 at 1:59 | Permalien

    Mais les Staliniens disaient ca sans lire un programme ni écouter et comparer ce que racontait leurs opposants, ils trollaient gratuitement pour les décrédibiliser.

    Ici vous savez très bien que ce n’est pas le cas.

    Lorsque l’on commence à utilise des ficelles aussi grosse que :  » stalinien ou vote utile  » , cela ne fait qu’encore plus confirmer Mr. Filoche juste à quel point votre argumentation pour présenter Hollande comme un homme de gauche touche le fond et n’a absolument plus aucun crédit.

    Le boomerang Mr. Filoche, le boomerang.

    La Gauche en 2012, c’est un candidat à la Présidentielle dont la tête et les jambes vont dans la même direction : à Gauche.

    Pour une victoire de la Gauche en 2012, c’est Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche.

    Place au Peuple ! Prenons le Pouvoir.

  4. Gilbert
    Posted 12 janvier 2012 at 2:15 | Permalien

    Je ne demande pas mieux que toutes les forces de gauche s’unissent, encore faut-il qu’elles se parlent et que les programmes convergent un minimum. Or, Hollande a refusé de discuter avec Mélenchon. Ce type est viscéralement droitier. Il a un habitus de droite, comme dirait Bourdieu.
    Le problème avec lui, c’est que son passé éclaire l’avenir. N’avez vous pas dit qu’en tant que chef du PS il n’avait rien foutu, qu’il avait cautionné toutes les magouilles dans les grosses fédés du PS (Pas-de-Calais, Hérault, Marseille…) ?
    Qu’est-ce que vous pouvez faire pour le pousser au cul ? Pour l’obliger à sortir des vraies propositions de gauche ? Dès que Sarkozy le contre, comme par exemple sur le quotient familial, il se comporte comme un petit garçon pris en faute, il rentre la tête dans les épaules et il louvoie. Il fait vraiment tout pour justifier qu’on le traite de fromage mou. S’il continue comme ça, Sarkozy va repasser les doigts dans le nez.
    Comment avez-vous pu choisir un candidat pareil, qui fait la même campagne que son ex-compagne, avec probablement à la clef le même résultat.
    Je comprends ceux qui pensent que pour voter socialiste, il faut voter pour celui qui a quitté un parti en déficit de socialisme.

  5. Posted 12 janvier 2012 at 10:51 | Permalien

    pessimiste inlassable vous pronostiquez encore et encore que Hollande fera le même résultat que Royal ? bon et alors vous etes content hein ?
    pour ESSAYER de changer cela il faut faire ce que je fais, ce que fait D&S

  6. Posted 12 janvier 2012 at 10:53 | Permalien

    oui, oui, prenons le pouvoir, oui, oui, encore
    je sais : l’expérience est la chose qui se partage le moins,
    je n’ai pas « vécu » mai 68 en contemplateur ou d’extérieur, j’en ai été un acteur, engagé, actif, avant pendant après
    et cela fait réfléchir aux formules creuses,
    prenons le pouvoir, c’est exactement ce que je travaille à faire
    à prendre le pouvoir, depuis 45 ans…
    à vous faire mourir de rire hein ?
    mais si vous avez meilleure recette dites le moi, car PERSONNE, NUL depuis 45 ans n’a prouvé qu’il pouvait faire mieux,
    je ne parle pas des phraseurs bien sur, mais de ceux qui agissent
    vous savez les militants, ceux qui cotisent, qui vont aux réunions, qui paient de leur personne, durablement

  7. Posted 12 janvier 2012 at 11:26 | Permalien

    c’est votre problème, c’est votre vision personnelle, originelle, bizarre, étrange du monde, car sans doute 98 % des français pensent que François Hollande est de gauche…
    ensuite de quelle gauche ? il y a au moins 8 gauche et 8 partis qui s’en réclament, mais sans doute faites vous partie de ceux qui pensez qu’il n’y a qu’une seule gauche, la votre ? là, hélas vous êtes plus nombreux… Mais est ce une bonne chose ?
    ceux qui ne voient midi qu’à leur porte finissent par ignorer l’heure

  8. Posted 12 janvier 2012 at 11:30 | Permalien

    ah Hollande n’est pas de gauche ? Qui vous donne le droit de dire cela, vous ?
    c’est votre problème, c’est votre vision personnelle, originelle, bizarre, étrange du monde, car sans doute 98 % des français pensent que François Hollande est de gauche…
    ensuite de quelle gauche me direz vous ?
    il y a au moins 8 gauche et 8 partis qui s’en réclament, mais sans doute faites vous partie de ceux qui pensez qu’il n’y a qu’une seule gauche, la votre ? là, hélas vous êtes plus nombreux… Mais est ce une bonne chose ?
    il y en a aussi qui pensent seul LEUR syndicat est le bon.. jusqu’à ce qu’ils apprennent que pour lutter et mobiliser, et gagner il faut une intersyndicale
    ceux qui ne voient midi qu’à leur porte finissent par ignorer l’heure

  9. Posted 12 janvier 2012 at 11:32 | Permalien

    Je découvre que vous approuvez la remise en cause du quotient familial et sans doute aussi la fusion CSG/IR ?
    merci de me donner encore plein de leçons, mais svp, pas trop de gauche, non ?

  10. Posted 12 janvier 2012 at 12:05 | Permalien

    Gérard,

    Hier j’étais à un manif contre la fermeture d’établissements scolaires de ma région. Quand tu passes du temps devant le rectorat, tu causes… La discussion a souvent roulé sur le quotient familial. Et je n’ai entendu que des gens satisfaits de cette proposition de François Hollande. Les socialistes disant à ceux du PG, des Verts ou du PC : ah tu vois que Hollande est de gauche !

    J’en conclue que l’unité ça ne se décrète pas. Suffit de proposer ce qui fait consensus. Taper enfin dans la poche des riches, ça fait consensus à gauche, quel que soit le parti ou le syndicat auquel on appartient. Bien d’accord pour dire que ce n’est pas assez et qu’il faut aussi prendre par l’impôt. Mais entendre les cris de fureur de la droite au sujet du quotient familial montre bien aussi que c’est une excellente chose ! Et tous les manifestants étaient heureux de cette fureur. Morano décrochant la palme…

  11. Posted 12 janvier 2012 at 13:58 | Permalien

    Bonjour Gérard,

    Je reste un grand admirateur de ton militantisme passé et actuel.

    Nous partageons, par exemple, le « 35 h, 60 ans, 1700 euros, pas plus de 20 Smic » dont tu écrits que « Ces questions parcourent au demeurant les programmes de nos alliés nécessaires du Front de gauche et des Verts, elles sont presque une condition pour l’unité victorieuse, dynamique, de toute la gauche. »… à un « presque » près.

    Pour autant, le FdG a proposé et propose toujours à ma connaissance:
    -Un accord électoral sur les circonscriptions menacées par le FN
    -Un débat programmatique JLM-Hollande
    ==> Demander le rassemblement, c’est bien beau mais quand un partenaire potentiel et qu’on lui claque la porte au nez, ça suinte l’hypocrisie.

    PJ: Article citant le refus de Hollande de débattre de la dette publique avec JLM
    http://www.lepost.fr/article/2011/12/06/2654641_francois-hollande-refuse-le-debat-sur-la-dette-avec-jean-luc-melenchon.html

    Amicalement
    Bruno

  12. Gilbert
    Posted 12 janvier 2012 at 17:03 | Permalien

    À propos du quotient familial, on lira avec intérêt cet article du Monde :
    http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/10/reforme-du-quotient-familial-coup-de-massue-ou-justice-fiscale_1627717_1471069.html

    Extrait :

    UN SYSTÈME INÉGALITAIRE

    Pensé pour aider les familles nombreuses, ce système reste inégalitaire : par définition, une famille nombreuse disposant de revenus aisés en bénéficie bien plus qu’une famille pauvre et qui ne paye pas l’impôt sur le revenu, ce qui est le cas de la moitié des citoyens français. Du fait du caractère progressif de l’impôt sur le revenu (plus on a de revenus, plus on est imposé), le quotient familial est également d’autant plus avantageux que les revenus du foyer fiscal sont élevés.

    Dans un rapport de mai 2011, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) notait que « cet avantage est fortement concentré au bénéfice des ménages disposant des revenus les plus élevés ». Ce malgré un plafonnement du montant de réduction d’impôts auquel donne droit le quotient : seuls 2 % des contribuables atteignent cette limite, selon le CPO.

    Autre ordre de grandeur donné par le Conseil : ce sont les 10 % de foyers les plus riches qui concentrent 42 % de l’avantage fiscal du quotient familial, là où les 50 % les moins riches ne bénéficient que de 10 % du même avantage.

  13. Bébert the red
    Posted 12 janvier 2012 at 17:35 | Permalien

    Tu en es encore à te battre conte Staline au XXIieme siècle …. hihi réveille toi mon ami … et tu penses être encore crédible ?

  14. Posted 12 janvier 2012 at 17:45 | Permalien

    oh oui, le stalinisme est hélas loin d’être éradiqué et ses leçons tirées… Pire, il y a des écoles révisionnistes qui recommencent à expliquer que c’était le « bon temps » du communisme et de la gauche…
    ensuite énormément d’arguments antisocialistes proviennent, sans que les intéressés le sachent, de la « IIIe période » de l’internationale communiste stalinisée ultra gauche
    enfin le front unique (qui remonte aux 3e et 4e congrès de l’IC) a toujours été mal digéré par les ultra gauches et staliniens, il n’irrigue plus aujourd’hui les gauchistes syndicalistes, ceux qui rêvent encore « d’internationale syndicale rouge », ce que lesdits congrès avaient critiqué, on peut même dire que ces congrès n° 3 et 4 avaient implicitement critique les scissions de Tours et de Livourne.
    Mais tu n’est pas forcé de tout connaitre, tu peux rester baigné dans ton immense savoir quand tu me demandes de me « réveiller » et d’être « crédible » hi hi

  15. Posted 12 janvier 2012 at 18:06 | Permalien

    coursdeses@gmail.com 83.194.157.177 Envoyé le 05/01/2012 à 1:51

    Cher Gérard,

    Bonne année à vous (que la gauche l’emporte !). Merci pour ce blog qui montre qu’au sein de PS il y a place pour le débat, que les désaccords ne sont pas ni des échecs ni des drames, que militer ce n’est pas être au garde à vous. Merci de prendre le temps de répondre à presque tout les commentaires.

    Sur la question de la réforme fiscale il me semble que le projet de Thomas Piketty répond à un vrai besoin (a) de simplification de notre système fiscal et (b) de justice devant l’impôt. Ce sont là deux principes qui peuvent faire consensus, j’espère. Reste à voir les modalités concrètes, sachant que toute mesure à à ses avantages et ses inconvénients. Il convient donc de poser comme 3e principe que la réforme doit avoir plus d’avantages que d’inconvénients. Jusque là est-on d’accord ?

    Vous posez comme principe qu’il faut conserver le modèle construit en 1945 sur la séparation entre le budget de l’Etat et celui de la Protection sociale. Vous avez raison. Néanmoins, depuis 1945 le rôle de l’Etat et la place de la protection sociale ont évolué, de nombreuses nouvelles mesures ont vu le jour avec pour corolaire le développement de nouvelles administrations. En 1945, la protection sociale a été batie sur le modèle bismarckien de la « sécurité sociale » : seuls étaient protégés les actifs du fait de leur contribution au financement du système. Avec la prise en compte des situations de pauvreté et l’essor du chômage de masse, la protection sociale a été complétée par des aspects beveridgiens à savoir la nécessité de solidarité envers ceux qui ne contribuaient pas au système.Les minimums sociaux, la CMU… relèvent de cette logique où l’Etat doit prendre en charge le sort des plus démunis. En même temps, dans son soucis de favoriser la création d’emplois, les gouvernements se sont mis à exonérer les entreprises dans certaines conditions (par exemple pour l’emploi de salariés au niveau du smic). De sorte que c’est le modèle de la protection sociale qui est modifié. Il convient donc de réfléchir à la modification de son financement, pour aussi lui garantir des ressources PLUS STABLES. Là encore, c’est un objectif intéressant qui peut être partagé. Et le fait est qu’il faut bien une réforme du financement de la protection sociale.

    La réforme de Piketty a l’avantage de respecter tous ces principes. On peut la critiquer, mais quelles alternatives a-t-on ? Quelle autre projet propose-t-on ?

    Cordialement

    REPONSE LE 12 JANVIER

    Bonjour,

    Merci de votre critique.

    En réalité, jusqu’au milieu des années 1980 le système bismarckien s’est généralisé.
    Le mouvement ouvrier, au cours des années 1950 à 1980, a étendu le bénéfice du salaire indirect à la plus grande partie de la population. Il l’a étendu à tous ceux qui jusqu’alors n’étaient reconnus que comme bénéficiaires d’une fiscalité redistributive.

    Les allocations familiales sont devenues un élément du salaire. Le complément de ressources des familles populaires n’a pas été inscrit dans un dispositif de lutte contre la pauvreté financé par la fiscalité, comme au Royaume Uni, mais dans un dispositif salarial général.

    La retraite par répartition, financée par les cotisations sociales, a permis de faire accéder les « vieux » au statut de retraité, c’est-à-dire à les intégrer au salariat. Ils sont payés par le capital à ne rien à faire ( !) grâce au salaire indirect. On peut comprendre l’indignation du capital … Les retraités sont ainsi sortis de la pauvreté : la vieillesse n’est plus, aujourd’hui, comme il y a 40 ans, synonyme de misère. Elle pourrait le redevenir et, de ce point de vue, la réforme prônée par Thomas Picketty (les « comptes notionnels ») accélèrerait cette paupérisation (Voir « Une vraie Retraite à 60 ans c’est possible » par Gérard Filoche et Jean-Jacques Chavigné)- JC Gawsewitch 2010).

    A partir de 1958, l’UNEDIC, financée par les cotisations sociales remplaçait les quelques bureaux de chômage financés par la fiscalité. Les « femmes au foyer » et les « pauvres » devenaient alors « demandeurs d’emploi » et se fondaient, eux aussi, dans le salariat.

    Le financement du risque maladie voyait lui aussi le salaire indirect s’affirmer face à l’impôt. Les médecins libéraux ont été conventionnés à partir de 1961 et les maladies longue durée ont été réellement prises en compte par la sécurité sociale à partir de 1970. Auparavant, la couverture santé des milieux populaires relevait soit de l’aide sociale, soit de la médecine publique (dispensaires…) et donc de la fiscalité.

    Dans le même temps, les cadres, en fondant le premier régime de retraite complémentaire par répartition (l’Agirc) renonçait à recourir à l’épargne pour se constituer une retraite. Après l’avoir emporté sur l’allocation, la cotisation sociale l’emportait alors sur la rente.

    C’est ainsi que progressivement s’était constitué un salariat homogène. Un salariat dont la situation s’améliorait régulièrement et au sein duquel la défense des salaires concernait tout le monde. En effet, en même temps qu’ils luttaient pour leur salaire direct, les salariés dotés d’un emploi, défendaient le salaire indirect qui lui était proportionnel et faisaient donc, ainsi, progresser l’ensemble du salariat.

    Ce système, celui du salaire indirect, est encore largement majoritaire sur le continent européen. Il s’oppose au système anglo-saxon qui privilégie au salaire indirect le couple inséparable de l’allocataire et du rentier. C’est ainsi, par exemple, que les retraites au Royaume-Uni sont constituées de deux étages : l’un financé par l’impôt (pour les allocations), l’autre par les fonds de pension (pour la rente). Il en va de même du système suédois prôné par Picketty.

    Car l’alternative n’est pas entre le salaire indirect et la fiscalité. L’alternative est entre le salaire, d’une part, et le couple infernal de la fiscalité et de la rente, d’autre part.
    Il n’est pas possible, en effet, d’étendre le domaine de la rente au haut du salariat sans qu’existe un plancher de sécurité pour le bas du salariat qui, lui, n’aura pas les moyens de bénéficier de cette rente.
    La fiscalisation d’une partie importante des prestations sociales est le préalable indispensable à l’extension de la rente. Dés que le régime général de la sécurité sociale sera suffisamment financé par l’impôt et proche de l’assurance publique, la place sera libre pour la finance (les fonds de pension pour la retraite et les assurances privées pour la maladie …) Nous n’en sommes plus très loin.

    En nous imposant le couple rente/fiscalité, les libéraux feraient d’une pierre trois coups :

    Tout d’abord, ils affaibliraient considérablement le salariat. Les intérêts homogènes du salarial feraient place à des intérêts antagonistes. Les intérêts de ceux dont le pouvoir d’achat dépendrait uniquement du salaire direct s’opposeraient aux intérêts de ceux qui bénéficieraient de stocks options ou d’épargne salariale et dont l’œil serait rivé sur le cours de l’action de l’entreprise plus que sur la fiche de paye. Les intérêts de ceux qui dépendraient pour leur retraite ou leur allocation chômage de l’impôt s’opposeraient aux intérêts des salariés les mieux rémunérés qui voudraient payer le moins d’impôt possible.

    Ensuite, ils diminueraient le coût du travail et augmenteraient les profits. En effet, ce ne serait plus le salaire indirect qui financerait les prestations sociales mais l’impôt, payé essentiellement par le salariat.

    Enfin, les capitaux privés auraient la possibilité d’être mis en valeur dans d’immenses domaines qui leur sont largement fermés aujourd’hui : l’assurance maladie, les retraites…

    Une partie du chemin a malheureusement déjà été parcourue

    Au début des années 1980 le RMI était créé. Il constituait, certes, un filet de sécurité pour des millions de personnes. Il était aussi, malheureusement, le premier pas de cette régression de la cotisation sociale vers l’impôt. En effet, au lieu d’être financé par une augmentation des cotisations chômage patronales comme cela aurait dû être le cas, c’est l’impôt qui a financé le RMI. Le patronat qui licenciait à tour de bras refusait de prendre la responsabilité de sa politique et la gauche acceptait qu’il s’en défausse sur l’impôt.

    La multiplication des « emplois aidés » a permis la continuation du processus de fiscalisation. Sous prétexte d’aider des catégories artificiellement créées à trouver un emploi, les employeurs ont été progressivement exonérés du paiement d’une partie des cotisations sociales. Une partie croissance des prestations sociales s’est donc retrouvée ainsi financée par l’impôt puisque c’est l’Etat qui était amené à compenser la diminution des ressources de la Sécurité sociale. Depuis que ce processus est entamé le salariat a reculé. Les « pauvres », « les personnes âgées » ont fait leur retour. De nouvelles catégories sont apparues : « jeunes », « faiblement qualifiés », « employés de proximité »… Autant de catégories qui, à chaque fois, sont stigmatisées comme relevant de l’assistance publique tout en servant de prétexte à de nouvelles exonérations de cotisations sociales patronales.

    L’instauration de la CSG allait dans le même sens : celui de la fiscalisation de notre système de sécurité sociale. Même si le conseil constitutionnel l’a finalement classée comme « contribution »

    La CMU représente évidemment un progrès pour des millions de personnes. Mais, force est de constater qu’elle n’est pas financée par une augmentation du salaire indirect (une augmentation des cotisations sociales des employeurs) mais par l’impôt, c’est-à-dire essentiellement par les salariés.

    Il n’y aura pas d’égalité devant la retraite ou la maladie sans revenir au salaire indirect comme source de financement de la protection sociale. Fiscaliser la protection sociale ce serait accepter que les fonds collectées pour la protection sociale puissent être utilisés à tout autre chose. les impôts, en effet, ne peuvent être pré-affectés, à la différence des cotisations sociales. Cette augmentation du salaire indirect pourrait se faire en augmentant, en priorité, la part salariale des cotisations patronales. La baisse du coût du travail n’a, en effet, jamais démontré qu’elle servait à quoi que ce soit pour l’emploi. Juste un effet d’aubaine pour le patronat. Le montant des dividendes (improductifs et qui vont gonfler les bulles spéculatives) a augmenté de 5 points du PIB au cours des 30 dernières années.

    avec JJC

  16. Gilbert
    Posted 13 janvier 2012 at 5:38 | Permalien

    Quand je vois François Hollande à la télé, je ne peux pas m’empêcher de penser àEn Italie, cette scène du film « Aprile », de Nanni Moretti. On y voit Moretti s’énerver devant un débat télé de campagne électorale, avec Massimo d’Alema et Berlusconi.
    Seul sur son canapé, il implore Massimo d’Alema: « d’Alema, dì una cosa di sinistra! », « d’Alema, dis un truc de gauche! ». Dans la compétition électorale, en face, il y avait déjà Berlusconi.
    On a pu mesurer jusqu’où est allée cette dérive.
    En regardant Hollande, lorsqu’on a le cœur à gauche, on ne peut pas s’empêcher de partager la désespérance de Nanni Moretti : « François, s’il te plaît, dis un truc de gauche ! »

    Cadeau pour Gérard : http://www.youtube.com/watch?v=Ugb8NCjyB_M

  17. Gilbert
    Posted 13 janvier 2012 at 5:41 | Permalien

    Rendons à Hurluberlu ce qui appartient à Hurluberlu. C’est à lui que j’ai emprunté ce parallèle entre D’Alema et Hollande.

  18. Posted 13 janvier 2012 at 5:48 | Permalien

    il se trouve que tu « m’empruntes » une anecdote que je raconte dans tous les meetings… « dis nous quelque chose de gauche d’Alema »

  19. Posted 14 janvier 2012 at 11:52 | Permalien

    difficile hein, de comprendre que les gens veulent « entendre des trucs de gauche » et qu’ils vont voter, non pas pour celui qui les dit, mais pour celui dont ils pensent qu’il a une chance de les faire gagner. Tout serait parfait si Mélenchon (ou moi)… était le candidat du PS. Mais là, il ne va pas gagner et les adversaires des « trucs de gauche » diront : « vous voyez, les gens ne votent pas pour ». POURQUOI CA SE PASSE AINSI ? c’est la vraie question à laquelle il faut répondre sans paresse. Pas parce que les gens sont dupes, ou bêtes, mais parce qu’ils sont matérialistes ! Ils pensent plutôt comme Filoche et Mélenchon, mais ils votent Hollande. Le sens du concret, la force de la matière, la détermination politico-sociale l’emporte. Rappelons qu’il s’agit de 43 millions d’électeurs dont la moitié est à entrainer derrière nous. « Entrainer » est le bon terme.
    2, 3 voire 4 millions sont très politisés, on est le pays le plus politisé au monde, sans aucun doute, il y a eu 8 millions de personnes qui ont manifesté au moins une fois en 2010 en défense de la retraite à 60 ans. Mais il faut gagner, dans un scrutin biaisé, antidémocratique, personnalisé (!) et ENTRAINER (contre les médias dominants !) plus de 20 millions de votants… ca passera par Hollande, c’est un FAIT. Matériel. On pourrait imaginer le changer, cela changera un jour, mais pas cette année, les rapports de force sont inscrits, entre autre raison parce qu’il n’y a pas eu de gréve générale en octobre 2010 (de peu). C’est ainsi.
    C’est le poids des réseaux qui est déterminant : les syndicats sont un réseau très fort et, JLM a raison, le FdG en bénéficie. Seule la gauche unie met des millions de gens dans la rue, la droite ne le peut pas, le FN disparait dés qu’il y a un mouvement social ( c’est une constante rassurante depuis 30 ans)
    Mais il y a encore plus de réseaux d’élus PS, dans les communes, les départements, les régions, les circonscriptions, 2 villes sur 3, 20 régions sur 22, 61 départements sur 100, le Sénat, 200 députés, ceux là encadrent le pays. Avec de très nombreuses associations animées par des socialistes. il y a aussi des réseaux socialistes de gauche.
    En face, il y a aussi les réseaux UMP, ils sont très forts, (pas idéologiquement !) car ils tiennent la finance, l’économie, les institutions essentielles et les puissants médias (Bouygues, Dassault, arnaud, Pinault, Lagardere.
    C’est le FN qui a le moins de réseau, Le Pen dépend largement des médias sarkozystes. Idem pour Bayrou qui n’est un fantoche utile que si les médias sarkoystes le décident ainsi.
    Il ne faut pas être électoralistes à l’envers. On ne renverse pas cela à froid, là, par les seules élections. Il y faut une combinaison en temps réel de soulèvement social ET d’élection. On ne voit pas cela d’ici avril 2012 hein ? Des millions frustrés de n’avoir pas gagne en 2010 attendent, attendent leur revanche électorale. Ils bougeront peut-être à nouveau encouragés par le sentiment d’avoir gagné le 6 mai. A condition d’avoir gagné. Le matérialisme, la force du réseau, du poids social ambiant l’emporte donc, pour gagner il faut, il n’y a pas d’autre choix que de voter Hollande, même en dépit du discours d’Hollande, même en dépit du fait que Filoche et Mélenchon ont davantage raison que ce que dit actuellement Hollande. Ce n’est pas un désaveu de Filoche et Mélenchon. C’est même une voie ouverte au discours de Filoche et Melenchon. La seule possible.
    Vote donc Hollande. Pour gagner pour chasser d’abord et avant tout ce pourri de Sarkozy, seul enjeu du scrutin binaire. Bataillons au sein du PS et de toute la gauche pour l’unité et le meilleur programme possible, mais battons Sarkozy, préalable a tout. Ensuite on luttera… encore ! Toujours. dans de meilleures conditions que face à une ré élection dramatique de Sarkozy.

  20. Posted 15 janvier 2012 at 17:47 | Permalien

    e droite encore plus dure que celle de Sarkozy qui reviendra. Si, si, c’est possible. Le parti frère grec des « socialistes » gouverne bien avec l’extrême droite. Le seul vote utile, c’est celui pour ses idées. Dans « Les Ritals », François Cavanna racontait que son père lui disait (en substance) : « il faut voter le plus rouge possible au premier tour de l’élection. Ce sera suffisamment rose par la suite »… m’écrit Gilbert qui ne veut jamais entendre parler de voter socialiste, ni de front uni. Il a raison sur une partie de ce qu’il dit : que Papandréou et Papademos gouvernent avec le LAOS ( = FN = Le Pen là bas) c’est intolérable… C’était comme quand Schroder gouvernait avec Merkel (c’était l’unité nationale dont rêve Bayrou, ça a donné les pires lois anti sociales)

    Il est triste et désespéré Gilbert, inlassablement il nous « accuse » d’être au PS…

    si si, c’est possible, même Hitler peut revenir, quand on y pense, hein ? ça fait drôle ? Je partage ta désolation, Gilbert, à cette idée… ? Même si on n’en a pas les prémices à ce jour. Rien de comparable dans la situation. La pire menace aujourd’hui c’est Sarkozy-Reagan-Thatcher et pas Hilter-Le Pen. La pire menace en 2012, c’est les banksters, pas les SA/SS. Tu sais en 1935 les fascistes étaient 600 000 à défiler dans Paris en chemises brunes, et en ordre militaire. De quoi avoir peur ! Heureusement la Le Pen aujourd’hui quand il y a une manif en France, elle se planque sous la table, en 2010 nul ne l’a vu. Elle réunit quelques centaines de vieilles barbes ou de tondus devant Jeanne d’Arc ou dans un banquet poussif, c’est tout et pour le reste, elle n’a pas de réseau et dépend des grands médias sarkoystes.

    Mais revenons-y, le seul vote utile, c’est pour ses idées même si elles font 1%, 2 %, 3%, me dit Gilbert…

    T’es sûr ?

    En 1933, les staliniens allemands attaquaient les meetings de sociaux démocrates qu’ils appelaient « sociaux fascistes » par une porte tandis que les nazis les attaquaient par une autre porte (Lire : Ian Valtin « sans patrie ni frontière » ) : Staline qui pensait que l’avènement d’Hitler hâterait la révolution socialiste en Allemagne, (sic) avait décrété que les pires ennemis à écraser d’abord étaient les « sociaux-fascistes » parce qu’ils faisaient écran, qu’ils empêchaient la lutte finale contre les nazis… Ils n’ont pas voté les uns pour les autres, entre socialistes et communistes, et dans la triangulaire, Hitler est passé sans avoir la majorité…

    Gilbert n’est pas pour l’unité, il est pour défendre SES idées. SANS COMPROMIS.

    Oui, moi aussi, d’ailleurs. Mais comment ?

    Je ne fais jamais de compromis sur mes idées, on me le reproche assez, je défends les 60 ans sans décote. 35 60 1700 20… au Ps, certains voudraient que mes idées, celles de D&S, soient minoritaires, ils préfèrent Valls.
    Au fait quelles idées ? moi je suis aussi philosophiquement pour l’abolition du salariat, mais je me bats tous les jours pour augmenter les salaires… OU commence le compromis ?
    Mais allez, je vais arrêter de capituler si tu me le demandes ,Gilbert, je ne voterais désormais que pour un candidat qui pense sur le fond comme moi… entièrement, entièrement. A 100 % « rouge » comme disait le NPA. Pas à 99 % Car à 99%… pas question. Un gars qui ne défend qu’à 99 % mes idées, pas question de voter pour lui. Ni pour un gars qui les défend à 50 %. Même si ce gars est le seul à pouvoir gagner contre mon ennemi lequel est à 100 % contre mes idées…

    Et s’il y en a un qui ne veut qu’augmenter les salaires, moi qui veut l’abolition du salariat, je voterais contre, il faut abolir le salariat, ou rien. Sinon on rosit, hein ?
    Mon beau père, Marcel Le Toullec, au chemin des Dames, congres de Tours, bête humaine SNCF machine à vapeur, PCF, résistant, me disait aussi en 1962 « – sois le plus rouge possible, pas comme les radicaux qui sont rouges dehors et blanc dedans », il a démissionné du PCF en 1964 quand j’ai été exclu (pour maoisme ! les bureaucrates de la fédé PCF 76 en face de moi ne savaient pas la différence avec le trotskisme, même à l’UEC, ils savaient mal, bon allez c’est du passé tout ça, il y a prescription, je me suis réconcilié depuis avec Claude Mazauric, et j’écris de bon coeur dans l’Humanité Dimanche chaque semaine),

    au fait pourquoi je te raconte cela ? je reviens de la réunion contre la « dette » à Reuilly Paris 12 e, (gros succès, 1000 personnes) ou le CADTM, Plenel Médiapart organise avec Attac Copernic une brillante réunion… sans avoir invité complétement la gauche du PS…

    au fait Gilbert, t’as lu mon livre ? Les idées te plaisent ? A 100 % ? A 50 % ?

    en marge de cette réunion, un mec, la soixantaine, remonté, m’a agressé » Qu’est ce que tu fous au PS » ? il défendait Mélenchon…
    « A quoi tu sers au PS ? » m’a t il demandé ce matin. Ca m’est venu comme une bonne blague et j’ai répondu : « – La première bonne chose que j’ai faite en arrivant au PS, c’est de convaincre Mélenchon de renoncer à Maastricht, ca a pris deux ans, ca a été très dur, on a failli éclater à Brioude, où on étaient réunis tous ensemble, mais on y est arrivé, on a fait un texte pédagogique « Tourner la page de Maastricht » qu’il a fini par signer, pas mal hein ? On a eu la majorité absolue des militants du PS, 52 % des voix à la convention de février 1996 pour ce texte de la gauche socialiste…

    ça ne le convainquait pas. je lui dis, trop rapide et trop sûr de moi, « – Allez, tu voteras bien Hollande le 6 mai ». Il m’a dit « – Jamais ». Ca m’a fâché. Je lui ai dis « – La, ça ne va pas, l’abstention tu le sais, c’est le jeu de Sarkozy ! »
    Il est entré en colère féroce : « – Ah ca suffit le vote utile »
    Je lui ai dis « – ce n’est pas le vote utile dont il est question, moi je ne parle jamais de vote utile, je parle de vote de classe.. je parle du 6 mai. Classe contre classe, on ne peut pas s’abstenir » !
    « Je ne voterais jamais Hollande » me répond-il -

    Là je lui ai dis qu’il me mettait en colère et qu’on arrêtait la discussion. Terminé ! ça va quoi, patient je suis, mais il y a des limites…
    Il revient et me dit : « – Mais si c’est Sarkozy Le Pen au 2 e tour qu’est ce que tu votes ? » Je réponds : « – je ne vote pas dans ce cas là ». ( Je n’ai pas appelé à voter Chirac en 2002, je ne suis pas DSK)
    Il me dit « – Moi je vote Le Pen, je chamboule tout »
    On n’avait plus rien de commun. C’était un ennemi. Hitler peut revenir, hein, il a chamboulé tout, avec des cons comme ça, en effet.
    On était devant une vingtaine de personnes à écouter ce dialogue la réunion sur la Dette où je vendais mon livre… on est resté bouche béée.

    Je crie : Unité, unité, unité de toute la gauche, arrêtez les ravages ! Partout ! A gauche et à gauche unie ! sinon on va perdre le 6 mai.

  21. Nicolas POITIER
    Posted 17 janvier 2012 at 2:39 | Permalien

    Alors, pour le fait que cela passe forcément par Hollande et que c’est un FAIT, je ne pense pas. Pour « Il y a une base pour construire un tel programme partagé, c’est de partir des projets des 3 forces politiques à gauche et d’en discuter. », je dis Banquo! Construisez un espace de débat entre les « 3 forces » et permettez aux militants de les suivre et d’y participer! Je pense que discuter programme et propositions intéresse beaucoup de monde à gauche. Pourquoi d’ailleurs attendre qui que ce soit? Élargissons les structures des assemblées citoyennes, remontons les résultats des débats sur des forums internet pour prolonger, rendre visible et permettre aux directions des mouvements de voir et intervenir…
    Cela peut être fait en 2 ou 3 coups de fils, l’adresse du forum commun peut être diffusé très rapidement et les assemblées citoyennes peuvent très bien être organisées par le PS et EELV en plus du fdg.
    Ensuite, on verra bien si un programme commun est possible et qui sera choisit des trois candidat pour le porter…

  22. Posted 17 janvier 2012 at 14:26 | Permalien

    mais voilà plus d’un an que D&S lance des appels pour un programme commun ? certes la direction du PS n’a pas été diligents. Mais Martine Aubry etait pour une « maison commune de la gauche ». Qui a saisi la perche ? qui a propos des rencontres a la base et au sommet sur des thèmes précis ? par exemple 35 60 1700 20 ?
    nous avons fait des journées d’etudes à St Chamond ou D&S l’a fait et dit avec tout le monde…
    nous sommes, la gauche socialiste un minorité dans le PS… il fallait, il faut que les forces du FDG et d EELV agissent..
    l’unité c’est une volonté d’abord, puis un effort à la base et au sommet, sans ultimatum, sans mise en demeure, patiente et opiniâtre, cela se démontre, ce n’est pas un « coup » puis on s’arrête et on dénonce, cela se « sent » ceux qui veulent réussir, et ceux qui se servent de l’appel a l’unité… pour dénoncer aussitôt ceux qui n’en veulent pas (car il y a une forme de perversité usitée depuis très longtemps dans l’histoire, qui consiste a demander l’unité dans des termes qui aboutissent a ce qu’elle ne puisse se faire et s’en servir pour dénoncer… le refus d’unité)
    quand on a voulu réussir l’unité on l’a fait avec succès : cela a été le cas tout le long 2010 dans la campagne unitaire pour les retraites : et le PS était dans tous les meetings dans toute la france

  23. Nicolas POITIER
    Posted 18 janvier 2012 at 0:03 | Permalien

    Peut être faudrait il arrêter de lancer des appels et prendre les choses en main?
    Pourquoi ne pas venir aux assemblées citoyennes ou en lancer vous même? Jeter les bases, construire les structures propice à un débat prolongé sur le net? Peu importe que cela se fasse avec l’accord des directions. Nous avons tous besoin d’un débat ouvert à la base. Quand les appareils font la sourde oreille, la solution peut venir de la base. Il faudrait juste parler en terrain neutre et ouvert et sans préjugé concernant la solution qui doit être retenue au final…

  24. Posted 18 janvier 2012 at 0:24 | Permalien

    60 000 postes dans l’éducation : la gauche du PS met en garde M. Hollande
    LEMONDE.FR | 17.01.12 | 18h47 • Mis à jour le 17.01.12 | 18h5

    La gauche du Parti socialiste met en garde François Hollande sur une des mesures phares du candidat du parti : les 60 000 postes dans l’éducation nationale.
    Les trois leaders du courant « Un monde d’avance » – Benoît Hamon (porte-parole du PS), Henri Emmanuelli (député des Landes) et Marie-Noëlle Lienemann (sénatrice de Paris) – s’étonnent de la volonté du candidat PS de ne pas créer 60 000 postes stricto sensu dans l’éducation lors du prochain quinquennat mais à la place d’effectuer un « redéploiement ». Cette précision n’est pourtant pas nouvelle et avait été exprimée dès la fin octobre par l’équipe de M. Hollande.

    Alors que Jérôme Cahuzac, chargé de la fiscalité dans l’équipe de campagne de M. Hollande, a répété la position du candidat, lundi, sur France 2, affirmant que les 60 000 emplois dans l’éducation se feront uniquement « par redéploiement », plutôt que par des nouvelles embauches, les trois leaders du courant « Un monde d’avance » se disent « surpris » par cette interprétation.

    « QUE HOLLANDE TIENNE SES ENGAGEMENTS »

    « Si les 60 000 créations de postes annoncées par François Hollande ne devaient l’être que par redéploiement, cela reviendrait à réduire le service public de la santé ou de l’emploi pour consolider les moyens de l’éducation nationale. Cela n’aurait aucun sens. Un poste de professeur en plus ne peut être payé par un poste d’infirmière en moins », écrivent-ils dans un communiqué diffusé mardi 17 janvier. « La crise appelle la responsabilité et la crédibilité. Celles-ci se mesurent aussi à la volonté politique que l’on consacre à protéger les Français et à leur garantir l’égalité devant les services publics », concluent-ils.

    « Pour nous, ce n’est pas acceptable », indique Mme Lienemann, interrogée par Le Monde. « On peut à l’évidence comprendre que tout ce qui est dans le projet socialiste ne soit pas pris en compte de A à Z. On peut comprendre que compte-tenu de la situation, tous les problèmes ne se résoudront pas en trois coups de baguette magique. Mais, quand il s’agit d’engagements que Hollande a pris lui-même, c’est son devoir qu’il les tienne. Nous attendons de Hollande une clarification. Pour l’instant, ce sont ses lieutenants qui s’expriment. On a parfois l’impression aujourd’hui que les apôtres ont l’air de prendre plus de place que Dieu le père. »

    LE CAMP HOLLANDE A ACTÉ UN « REDÉPLOIEMENT »… DÈS OCTOBRE

    Cette sortie virulente de la gauche du PS à l’encontre du candidat de son parti étonne. Car elle survient près de trois mois après la mise au point du camp Hollande sur le sujet.

    Le 9 septembre, quand il a annoncé sa mesure, M. Hollande avait promis de recréer au cours du prochain quinquennat l’ensemble des postes supprimés depuis 2007 dans l’éducation nationale. Autrement dit, ouvrir « 60 000 à 70 000″ postes. Le député de Corrèze avait redit six jours plus tard qu’il souhaitait recréer « 60 000″ postes en cinq ans au rythme de « 12 000 par an » . L’UMP lui avait alors intenté un procès en « irresponsabilité », jugeant la mesure trop coûteuse.

    Mais fin octobre, Michel Sapin , qui est responsable du projet dans l’équipe de campagne de M. Hollande, a indiqué qu’il fallait comprendre qu’il s’agissait de recréer des postes dans l’éducation nationale, et non pas des postes de fonctionnaires en général.

    « L’idée est de ne pas augmenter le nombre de fonctionnaires. Je dirai même que l’idée est de stabiliser la masse salariale de l’Etat dans le budget de l’Etat », avait expliqué M. Sapin.

    Interrogé par Le Monde, l’ancien ministre des finances avait alors assuré : « François Hollande l’a toujours dit : il n’a jamais été question d’augmenter le nombre de fonctionnaires. Nous allons arrêter le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et nous le remplacerons par une appréciation raisonnable et raisonnée des besoins. » En d’autres termes, dans certains services, les fonctionnaires partant à la retraite ne seront pas remplacés, mais dans d’autres, comme l’éducation nationale, le nombre des emplois sera augmenté. M. Sapin appelait cela un « transfert » ou un « redéploiement ».

    > Lire : Les contorsions du camp Hollande sur les 60 000 postes dans l’éducation nationale

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