Contribution au bilan sur la belle campagne de Jean-Luc Mélenchon

Une belle campagne de Jean Luc Mélenchon :

La mettre au service de l’unité de la gauche



Beaucoup de militants à gauche ont aimé la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Et nous en sommes. Ceux qui ne connaissaient pas son ton flamboyant l’ont découvert. Mais ce n’est pas seulement ses qualités d’orateur qui ont été mobilisatrices, c’est une façon intelligente de lier les revendications sociales avec un discours réaliste sur la transformation sociale. Il sait à la fois défendre « l’humain d’abord », les 35 h, le Smic à 1700 euros, la retraite à 60 ans, le salaire maxima à 20 fois le Smic ET la VIe république sociale. Pour s’en prendre aux banquiers pas aux immigrés. Il a essayé un vrai argumentaire pour la planification écologique, pour une Assemblée constituante, pour une Europe sociale. La redistribution des richesses était au cœur du discours. Tout cela associé à un ton conquérant, un peu bravache, mais séduisant et dynamique, a permis de convaincre au-delà d’une large partie de la gauche non socialiste. Si, placés dans cette situation, nous avions dû faire campagne, nous l’aurions fait de façon similaire, sans doute, avec d’autres références culturelles sur bien des points et en accentuant le contenu des questions sociales et de la vie au travail.

Un savoir-faire pour attirer la gauche non socialiste :

Ni Arlette Laguiller ni Olivier Besancenot n’étaient candidats. Aussi sympathiques qu’ils soient, ni Nathalie Artaud, ni Philippe Poutou n’ont pu les remplacer du premier coup. Ne parlons pas de Schivardi. D’autres candidats de gauche qui avaient capté des voix par le passé, comme Jean-Pierre Chevènement ou Christiane Taubira n’étaient pas présents. Jean-Luc Mélenchon avait su préparer sa candidature en lien avec les dirigeants du Parti communiste, ce qui a assuré une infrastructure irremplaçable au front unitaire. La CGT maltraitée frontalement, comme tous les syndicats par le sarkozysme, s’est engagée comme jamais. Cette alchimie exceptionnelle a permis de rallier finalement une large partie du NPA, des centaines de milliers d’électeurs méfiants par rapport aux gestions antérieures du PS, des jeunes et des syndicalistes en masse. Les militants d’associations actives comme Attac, Copernic s’y sont retrouvés. De petites sensibilités comme la Fase, les Alternatifs, la gauche unitaire, la gauche anticapitaliste, ont « convergé » au lieu de rester esseulées et spectatrices comme c’était souvent le cas.
Ce n’est pas rien comme prouesse : depuis 2005, nombre de partisans du « non » à la dictature libérale sur l’Europe, n’avaient jamais pu se rassembler. Là, environ 20 % sur les 55 % des voix du « non » se sont retrouvées en positif sur un même candidat. Et de nombreux militants de 2010 pour la retraite à 60 ans sans décote ont préféré voter par doute sur les propositions trop limitées du PS.

Mais il était impossible de remplacer « à froid » le PS :

Ce ne fut ni la faute à la presse, ni à Joffrin, ni à l’Express, ni à telle ou telle polémique particulière de mauvaise foi (il y en eut de tous côtés) si la montée spectaculaire de la participation aux meetings de la campagne n’a pas permis à Jean Luc Mélenchon de faire plus de 11 %. Le matérialisme implique de comprendre comment se forge la conscience de larges masses dès lors qu’on ne parle plus en avant-garde politisée, mais en dizaines de millions de citoyens. La « geste » aussi belle soit-elle ne peut remplacer les réseaux institutionnels, les instances élues, l’encadrement traditionnel des villages, départements, villes, et régions.

Le premier parti traditionnel de la gauche, c’est le PS – jusqu’à nouvel ordre. Certains exaltés s’y sont crus : ils affirmaient que le PS n’était pas ou n’était plus de gauche. Ils s’imaginaient qu’il était possible de passer « devant le PS » ou bien d’obtenir un « deuxième tour Hollande-Mélenchon ». Nous avons dû faire face, nous, gauche socialiste, à de violentes attaques de la part de tous ceux qui se sont emballés dans ces illusions. Cet irréalisme-là circulait surtout du côté du Parti de gauche, le PCF étant plus expérimenté sur l’état des rapports de force réels.

Le PS existe depuis 100 ans, ses continuités et discontinuités historiques, ses références programmatiques générales au socialisme, son appareil d’élus, de notables, ses présences institutionnelles, ses liens avec les syndicats (cf. le tableau des votes parmi les syndiqués) et sa place dans les luttes de classes, sociales et sociétales, tout cela encadre le salariat. Il y a des hauts et des bas dans son histoire (1981, 1993, 1997, 2002, 2012…) Son évolution n’est pas linéaire mais liée et poreuse aux mouvements sociaux. Pour toutes ces raisons, des millions d’électeurs haïssant Sarkozy, ont voté sciemment, intelligemment, pour le PS dés le premier tour, et pourtant une large partie non seulement n’adhérait pas aux propos modérés de Hollande, mais partageait pleinement le contenu de nombreux discours tenus par Mélenchon. Probablement 80 % de la gauche politique et syndiquée, à la base, est favorable aux 35 h, a un Smic à 1700 euros, à la retraite à 60 ans pour tous, à un salaire maxima. Mais 11,1 % seulement ont cru utile de le manifester par un vote Mélenchon. Les autres, ont apprécié la « geste mélenchonienne » mais donné la priorité à un vote de classe contre Sarkozy.

Des malédictions cabalistiques ont été jetées par des militants sincères du Parti de gauche contre le « « vote utile » et quelques polémiques qui, selon eux, les auraient « privé » de « 30 % de leurs voix ». Mais c’est le peuple qui a voté, il faut comprendre pourquoi, pas le maudire ! Le peuple salarié est matérialiste, il vote concret, il vote pour rejeter le pire et le pire, à juste titre, c’était Sarkozy. Cinq ans de Sarkozy de plus et cela aurait été une catastrophe politique et sociale pour toute la gauche. Instinctivement des millions de salariés ont pensé que seul Hollande était en position de chasser le pire, qui peut leur donner tort ? Ce qui est beau, c’est que, en plus, en même temps, dans le même mouvement, 11,1 % aient donné leur voix à Mélenchon.

« L’insurrection civique » cela ne peut pas exister :

C’est une belle expression, « l’insurrection civique », mais elle n’a pas de sens réaliste, c’est une utopie qui ne peut se réaliser seule. Parce que le vote n’est pas et ne peut pas remplacer une insurrection sociale.  Le vote, c’est un geste individuel, et à froid, il est soumis aux contingences des rapports de forces dominants du moment.
Une élection ne peut avoir à elle seule, la vertu de changer les rapports de forces sociaux et politiques sans être liée à une insurrection sociale. La conscience de millions de citoyens est changeable par l’action, pas par la seule parole. C’est une praxis collective qu’il faut, pas un appel exemplariste. Il faut une combinaison en temps réel de mobilisation sociale de l’ampleur de mai 68 ET une élection souhaitée, voulue, appelée, réussie par les acteurs de la lutte. Ce ne fut pas le cas en mai 68 car les acteurs du mouvement crièrent « élections-trahison » et boycottèrent le scrutin. L’effet différé de mai 68 n’est donc arrivé qu’en mai 1981. L’effet différé de nov-décembre 1995 ce fut l’élection de Lionel Jospin en juin 1997. Ce sont les effets différés de 2003 (retraite), 2005 (TCE), 2006 (CPE), 2010 (retraite), qui ont permis l’élection de Hollande. Mais pour un projet comme celui de Mélenchon et le nôtre, à nous, gauche socialiste, il faut une alchimie plus exigeante, plus rapprochée entre la lutte sociale et la lutte électorale.

Un dérapage triomphaliste :

Nous savions donc de longue date les limites d’une « belle campagne » aussi stimulante soit-elle. Les beaux meetings ne font pas le score final. Malheureusement, Jean-Luc Mélenchon, par conviction ou par tactique a cru bon de nourrir à son tour l’illusion : il a appelé à passer devant le FN, à rattraper le PS, à être au second tour.

« Passer devant le FN » ? C’était un peu, comme le taureau de l’arène, viser le chiffon rouge au lieu du toréador. C’était se reléguer au second rôle, viser le petit commerçant au lieu du CAC 40. C’était accepter paradoxalement de se cantonner dans une tâche annexe : viser Le Pen plutôt que Sarkozy. C’était se donner une spécialité, « front de gauche contre front national », au lieu de gauche contre droite. C’était accepter de ne plus disputer le challenge principal de l’élection. C’était à côté de la plaque et minorisant. C’était aussi impossible à accomplir de façon « séparée » comme un « combat à l’intérieur du combat » : Le Pen est dans les bagages de Sarkozy, le FN dans ceux de l’UMP, ils se nourrissent l’un l’autre. Ce qui assure le succès de Le Pen, c’est la politique inégalitaire introduite en pratique pendant 5 ans par Sarkozy. Le terreau du lepénisme est dans le chômage, la précarité, la misère. Et en retour, le succès de Le Pen a failli assurer le succès de Sarkozy, il s’est d’ailleurs acharné à en retirer tous les fruits entre les deux tours. On ne peut pas battre le FN sans battre l’UMP et les effets concrets, désastreux, de sa politique libérale. La recherche d’un « duel privé » FdG/FN plait beaucoup aux médias, parce que c’est une diversion du duel essentiel de toute la gauche contre toute la droite.

« Être au second tour », c’était prioriser un vote de départage Hollande Mélenchon et déplacer la bataille centrale contre Sarkozy en bataille interne à la gauche. D’où les exigences non sensées d’un « débat Hollande Mélenchon », d’où les polémiques qui lui ont fait perdre des voix contre « Flamby » le « capitaine de pédalo » armé d’un « pistolet à bouchons ». Les excès des sociaux libéraux (ceux qui auraient sans doute en d’autres temps assassiné Rosa Luxembourg) fut aussi déplacé : certains se laissant aller à comparer les « extrêmes », Mélenchon de gauche et Le Pen de droite ! Ces écarts volontiers alimentés par des journaux comme le Nouvel Observateur, au lieu de protéger une dynamique unitaire ultérieure entre les candidats de gauche, dans le difficile, et alors incertain, but commun de chasser Sarkozy, ont fait proliférer les tensions.
Qu’on ne s’y trompe pas cette tonalité anti-PS n’a pas apporté ni conforté la campagne de Jean-Luc Mélenchon, mais l’a affaibli. Les électeurs recherchaient la complémentarité entre les deux campagnes pas l’adversité. Et s’ils avaient à choisir dans la dispute, ils choisissaient alors la sécurité : battre Sarkozy. D’autre part, si 27 % de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas reporté sur Hollande, il ne suffit pas de dire « c’est la faute à Hollande qui ne les a pas convaincus », il y aussi de la faute à l’absence d’explication du candidat du FdG sur l’importance de l’unité de la gauche politique et syndicale dans toute l’histoire de notre pays.

Un bon score mal vécu :

Le paradoxe de tout ça, c’est que la fin de cette belle campagne a été mal vécu : à l’annonce des résultats, 11,1 %, des militants du front de gauche pleuraient place de Stalingrad. Et même le candidat eut un ton dépité et ulcéré. Pourtant c’était un excellent résultat comme le fit remarquer Clémentine Autain. Un score à deux chiffres c’était un rêve extraordinaire, quasi inespéré en début de campagne Mélenchon. Comment transformer un rêve réalisé en déception ?  L’explication en est dans les faux objectifs fixés en fin de campagne « dépasser le FN » dans un duel particulier, « être au second tour » challenger de Hollande. Ce fut une gestion calamiteuse du – bon -résultat. L’appel à se désister sans condition pour François Hollande au second tour s’imposait, mais la façon dont il fut formulé, en évitant sottement de prononcer le nom du candidat, accrut le dépit au lieu de l’enthousiasme. « Voter pour lui comme si vous votiez pour moi » : certes, mais alors il faut expliquer pourquoi. Il faut dire que c’est parce qu’il est de gauche, parce que c’est faire triompher la gauche : Hollande face à Sarkozy ce n’est pas Chirac face à Le Pen. Mélenchon en 2002 avait appelé à « voter Chirac »…  C’était l’occasion et la nécessité d’en revenir à l’explication de l’histoire de la gauche, de l’enjeu de son unité…Mélenchon s’épargna d’utiliser cette occasion. Certes il fit encore une excellente pédagogie sur France inter, sur le fait que si Sarkozy était élu…Tous les beaux rêves du FdG partaient en fumée… Mais sur France 2 il s’acharna surtout à perfectionner son objectif « front contre front » plutôt que gauche contre droite…

Bataille pour l’unité de toute la gauche ou non ?

En fait, nous le disons : il ne peut y avoir de « front unique partiel ». Le front de gauche achoppera sur cette question essentielle : quelle stratégie vis-à-vis du PS ? Est-ce un parti de gauche ? Et faut-il avoir une bataille unitaire en sa direction ? Oui ou non, faut-il batailler pour l’unité de toute la gauche, ou théoriser l’existence de « deux gauches » ? L’une devant battre ou dépasser l’autre avant toute victoire ?  Alain Krivine confronté à la scission-implosion du NPA reconnaissait parallèlement dans Le Monde : « Le PS, ce n’est pas une surprise, cela fait 40 ans, c’est un problème récurrent dans nos rangs ». Oui ! Tout à fait ! Et c’est un problème déjà récurrent dans le Parti de gauche. Comme il l’est, mais avec plus d’expérience, dans les rangs du PCF.

C’est aussi pour cela que les fuites en avant déclaratives se sont enfilées comme autant de « perles » : « Je ne participerais qu’à un gouvernement que je dirigerais », « Nos deux programmes sont incompatibles » « Nous serons au pouvoir dans dix ans » « Il ne faut pas que le PS ait la majorité absolue à l’Assemblée », « Front contre Front »… et Hénin-Beaumont.

Avec 11,1 % des voix, « place au peuple » ! Il a tranché, le peuple. Provisoirement, pas si bien qu’espéré, certes, mais c’est ainsi. La bonne politique ne se base pas sur des pronostics mais sur la réalité et se propose de la faire évoluer. Prétendre ne participer à un gouvernement qu’à condition de le diriger, ce n’est pas seulement insolent, sectaire, mais farfelu : dans dix ans ? Pourquoi dix ans ? En attendant cette fantaisie politique, les urgences sociales continuent et la lutte quotidienne veut des réponses. Que le PS n’ait pas la majorité absolue ? Bien mais c’est un mot d’ordre dangereux parce que cela va être aussi l’objectif de l’UMP. Pire cela va être l’objectif des sociaux libéraux qui veulent un gouvernement PS-Modem. Alors proposer » une minorité de blocage » du Front de gauche ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Bloquer sans participer ? Soutenir sans participer ? Choisir au coup par coup ? Cette dernière tactique semble difficile vue la façon dont fonctionnent les institutions de la Ve république : il faudra un président vraiment « normal » pour le supporter. Mais admettons : est ce que le coup à coup sera compréhensible par les millions d’électeurs de la gauche ? Rien n’est moins sûr. La position « en embuscade » : « s’ils échouent nous serons là », est sûrement la pire de toutes. Si le PS échoue toute la gauche échouera. A attendre son heure on attend sa tombe.

Car les « bons jours » des « bons votes » il y aura des doutes : n’est-ce pas opportuniste de voter tel compromis ? Et les « mauvais jours » ceux des « votes de refus » ? Cela vaut-il la chandelle de mettre le gouvernement en minorité en mêlant nos voix avec la droite ? On « jure de ne jamais voter avec la droite » ? Bien, mais parfois l’abstention peut suffire.

On connaît par avance ce genre de dilemme peu lisible, et l’on sait qu’il ne vaut pas une stratégie claire :  se battre pour l’unité, rechercher un accord de bonne foi sur ce qui rassemble le plus (proposer 35 60 1700 20 sans ultimatisme) et expliquer au fur et à mesure ce qui se passe au peuple de gauche… Si le PCF a perdu entre 1971 et 1986 face au PS, ce n’est pas, comme certains le croient, parce qu’il s’est allié au PS mais parce qu’il a zigzagué dans sa politique d’alliance. Allié dans le programme commun en 1971, rompu avec le programme commun en 1977, participé au gouvernement en 1981-1983, quitté le gouvernement en 1983, revenu en 1997, etc…  La bonne stratégie est une bataille durable pour l’unité de toute la gauche. Car l’unité minorise automatiquement les sociaux libéraux. L’unité ne peut pas se faire sur un programme social libéral. L’unité ne peut se faire QUE sur un programme au cœur de la gauche. Et c’est le bon programme qui sort forcément d’une bonne et durable stratégie unitaire : il n’en est pas le préalable, il en est la résultante !

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56 Commentaires

  1. ydaho
    Posted 12 mai 2012 at 17:38 | Permalien

    Mis a part , le nombre de « non » « impressionnant » que je pourrais dire a la lecture de votre analyse, je me dit qu’au final ce que vous écrivez dans le dernier paragraphe vaut pour toutes critiques de votre billet :
    « La bonne stratégie est une bataille durable pour l’unité de toute la gauche. Car l’unité minore automatiquement les sociaux libéraux. »
    Vous vous sentez bien seuls face aux sociaux libèraux du PS … Chaque jour qui passe conforte leurs positions au sein du futur gouvernement, et la seule chance qui vous reste a vous l’aile gauche du PS.. Ce serait que le front de Gauche joue l’unité .. pour diminuer leur influence ..
    Merci beaucoup , c’est trop d’honneur pour nous, mais , a priori, nous préfèrerions que vous fassiez vous et les autres le chemin inverse ..
    Allez !! Bon courage pour les jours qui viennent !!

  2. Bellini
    Posted 12 mai 2012 at 18:35 | Permalien

    la sociale-Démocratie est une maladie du Socialisme…. elle est loin de représenter la gauche…heureusement .C’est pourquoi les votes FH…sans emballement ! l’effet anti-Sarkosy aurait fait gagner…n importe quel candidat…et peut-être avec plus d’écart entre les deux…excusez…vous ne devez pas entendre les gens qui parlent…….dans nos quartiers non bobos…

  3. Pierre de Marseille
    Posted 12 mai 2012 at 18:42 | Permalien

    BONSOIR?

    Pour vous avoir entendu maintes et maintes fois et à vous lire aujourd’hui, je pense que vous avez le coeur à gauche.
    Pourquoi Mélenchon dit 10 ans, il me semble comprendre que dans ce laps de temps, il apparaîtra clairement que le PS n’offrira plus de politique de gauche, mais centriste, comme d’ailleurs aujourd’hui. Donc une recomposition autour des partis vraiment à gauche s’opérera. Donc bienvenue au Front de Gauche à vous et à tous ceux qui souhaitent voir une gauche radicale au pouvoir. Quand on est dans un bocal trop longtemps on a envie de respirer de l’air neuf, pas Vous?
    Fraternellement!

  4. Greed Hoacfunt
    Posted 12 mai 2012 at 18:58 | Permalien

    En fait, si j’ai bien compris, vous nous demander de changer la gauche en participant à une grande démarche unitaire, en essayant d’agir de l’intérieur.

    Manque de chance pour vous, c’est ce qu’a essayé de faire Mélenchon pendant 30 au PS. Et il n’a pas pu empêcher la dérive socio-libérale en restant à l’intérieur. En 2002, il avait fait exactement ce que vous disiez : il n’exprimait aucune divergence, conspuait toute critique à sa gauche, et attendait que Jospin et son programme « pas socialiste » soit élu. Beau résultat !
    Alors il est parti, il a créé son parti, il a initié le Front de Gauche, et a cultivé sa différence avec le PS. Résultat :
    - Hollande est quand même élu, avec le soutien sincère et puissant de Mélenchon pour dégager Sarko.
    - Hollande va taxer les riches à 75%, et demander que la BCE prête directement aux Etats sans passer par les banques privées.
    - En passant devant Bayrou, on dissuade d’une alliance au centre.
    - Bonus ! Même Sarko a commencé, timidement, à taxer les exilés fiscaux.

    Croyez-vous vraiment que tout cela eut été possible avec une gauche radicale faible et un PS hégémonique, tenté par le centre ?
    Vous connaissez l’histoire de la Gauche en France depuis 1870. Vous savez que toutes les formations de gauche ont successivement été débordés sur leur gauche par des partis plus radicaux, plus ambitieux : les progressistes par les radicaux, les radicaux par les socialistes, et enfin les socialistes par le Front de Gauche. Et lorsque nous serons au pouvoir, je sais qu’on se fera bouffer à notre gauche par des jeunes plus ambitieux que nous.

    Ne soyez donc pas pessimistes : nous avons contribué à la victoire de la gauche, nous avons fait progressé les idées de gauche, et nous serons en tête de de la gauche !

    Cordialement et autres politesses d’usages…

    Un militant Front de Gauche.

  5. Posted 12 mai 2012 at 19:24 | Permalien

    que vous dire a mon tour ? que vous jouez petit bras ? ce qu’on appelle une politique de petit appareil à courte vue ? ce n’est pas un débat, c’est vient chez moi j’ai raison…. et sinon on t’écrasera… ca n’a jamais marché dans l’histoire et ca ne marchera, jamais, ca finira comme le KKE, pas comme Syriza…

  6. Posted 12 mai 2012 at 19:26 | Permalien

    le PS est loin de représenter la gauche selon vous ?
    vous avez les yeux en face des trous ?
    Hollande fait ses meilleurs scores dans les banlieues et dans les salaires inférieurs à 1200 euros, mais a part ça, vous parlez des quartiers « bobo » (sic)
    PS : formez vous un peu sur le salariat car « bobo » c’est une notion réac, de sociologues bourgeois diviseurs

  7. Posted 12 mai 2012 at 19:31 | Permalien

    10 ans ou 5 ou 15 ans c’est une foutaise dans tous les cas qui ne permet pas de faire de politique sérieuse sauf de café du commerce…
    he oui, le PS disparait comme centriste… tant que ce n’est pas fait, ce n’est pas fait…
    tenez la première fois que j’ai entendu et lu cela c’était un éditorial dans Rouge en juin 1969 : « la social démocratie est définitivement morte »
    (et à l’époque il y avait une excuse, le PS venait de faire 4,5 % à la présidentielle)
    héritier de cette analyse absurde démentie depuis 40 ans, le NPA en meurt, et en mourront tous ceux qui la feront leur.
    mieux vaut, croyez moi, une politique de front unique
    mais si vous ne croyez pas aspirez tout votre air disponible, vite
    fraternellement

  8. Posted 12 mai 2012 at 19:35 | Permalien

    Je rejoins pleinement les commentaires ci-dessus. Bien que n’étant pas militant du Front de Gauche, c’est la mort dans l’âme que je suis allé voter Hollande au second tour (et que j’ai assisté à son « sacre » ovationné là où la quasi-moitié du pays avait tout de même éprouvé le besoin de voter extrême-droite au second tour, ce qui me semble _extrêmement_ alarmant et un piètre motif pour se réjouir).

    En lisant votre texte, au demeurant fort intelligent et dont je ne doute pas de la sincérité, je me sens révolté et indigné tout comme Ydaho ci-dessus. Une très large part du peuple français aspire à une Gauche digne de ce nom (peu importe l’épithète dont on l’affuble). Cette gauche, le P.S. ne la représente pas, ne la promeut pas, ne la concrétise pas : depuis 1983, le P.S. la _masque_ et rien de plus. Prétendre quoi que ce soit d’autre comme vous le faites, c’est détourner l’attention ou se tromper de débat.

    La victoire de Hollande n’est pas un motif de se réjouir, ni — encore moins — de s’unir. C’est un moindre-mal face à la droite dure et contre-révolutionnaire et je pense que nous sommes nombreux à comprendre ces électeurs. Mais c’est surtout, pour l’immense majorité des gens de gauche dans ce pays, le signe de cinq ans de résignation supplémentaire, dans le silence.

    Ce que représente M. Mélenchon pour tous ces gens et pour moi-même, n’est qu’une seule chose : l’espoir de sortir, un jour, de ce silence.

  9. Posted 12 mai 2012 at 19:35 | Permalien

    oui Mélenchon a essayé de faire pendant trente ans ce que D&S fait depuis 20 ans
    et avant, D&S avait essayé de faire pendant 30 ans ce que Mélenchon essaie de faire aujourd’hui,
    l’expérience est la chose au monde qui se partage le moins,
    pour l’heure personne n’a prouvé qu’il avait raison…
    Ne soyez pas pessimistes non plus : nous avons gagné avec la gauche le 6 mai, nous avons fait progressé les idées de toute la gauche, nous sommes en tête de de la gauche, il nous reste à bâtir l’unité de la gauche, nous réussirons !

  10. Posted 12 mai 2012 at 19:37 | Permalien

    « toutes les formations de gauche ont successivement été débordés sur leur gauche par des partis plus radicaux, plus ambitieux : les progressistes par les radicaux, les radicaux par les socialistes, et enfin les socialistes par le Front de Gauche. Et lorsque nous serons au pouvoir, je sais qu’on se fera bouffer à notre gauche par des jeunes plus ambitieux que nous.  »
    si c’est ce que vous avez en tête c’est du déterminisme simpliste à la petite semaine, comment disait Marx ? « l’histoire réelle est plus complexe que l’histoire projetée »

  11. gibi
    Posted 13 mai 2012 at 0:09 | Permalien

    « Le premier parti traditionnel de la gauche, c’est le PS – jusqu’à nouvel ordre. Certains exaltés s’y sont crus : ils affirmaient que le PS n’était pas ou n’était plus de gauche »

    je me souviens d’un de ces exaltés qui déclarait en 2002 « mon programme n’est pas socialiste ».
    Honnête de sa part, d’ailleurs les électeurs en furent persuadés, puisqu’ils enterrèrent ledit programme et firent place à Chirac puis Sarko. Tant qu’à bouffer du libéralisme autant avoir l’original que la copie.

    Comme quoi le PS peut aussi être son propre ennemi et n’avoir pas besoin de gauchistes irréalistes pour se planter.
    Et, ce qui est n’est pas le moins, il peut aussi fertiliser le terreau du FN en ajoutant la désillusion de la gauche à la misère.

    Parce que Hollande c’est très bien, bye bye Sarko, bon vent et inutile de revenir, mais après Hollande il y aura quoi ???

  12. Christophe (c-r)
    Posted 13 mai 2012 at 0:15 | Permalien

    Bonjour,
    Si vous vous réjouissez que la SYRIZA passe devant le PASOK, il me semble curieux d’appeler le Front de Gauche à se ranger derrière le PASOK français tout en pesant de tout de son poids dans des tractations d’états-majors.
    Poids qui, si votre position de gauche radicale unitaire derrière Hollande avait été suivie, serait bien plus faible.
    Merci de nous éclaircir là-dessus.
    Cordialement.

  13. Dim Sikio
    Posted 13 mai 2012 at 0:52 | Permalien

    Bonsoir,
    Sympathisant front de gauche il m’est arrivé de faire la même analyse critique que vous sur la stratégie « front contre front » de Mélenchon. je pense que pour lui, le front national et son corollaire le vote utile, sont les verrous su système. Passer devant Le Pen aurait permis de régler ces 2 problèmes d’un seul coup. Mais la vrai divergence que vous avez avec Mélenchon, concerne le Ps. Pour vous c’est l’instrument indépassable d’une victoire de la gauche en France, Mélenchon ne se place pas dans ce cadre là, il pense que la crise va mettre sans dessous dessus les forces politiques qui ne résisteront pas méthodiquement aux injonctions de la finance. Ce qui vient de se passer en Grèce lui donne raison, Le Pasok était à plus de 40% en en 2009, il est à moins de 15 aujourd’hui et l’autre gauche est devant !

  14. Bellini
    Posted 13 mai 2012 at 10:04 | Permalien

    le ps avec 28% + votes utiles au 1er tour…ce n’est pas une immense victoire du peuple !!!surtout en face de cette élection spéciale anti-Sarko..
    le capitalisme n’est même pas mentionné 1 fois…et traiter d’extrémistes ceux qui en parlent vraiment…on ne peut reconnaître un langage de gauche…

  15. Nau Kofi
    Posted 13 mai 2012 at 13:07 | Permalien

    Bonjour Gérard,

    j’ai bien peur que l’on ne tourne un peu en rond dans ce débat.

    Sur les élections, on avait un scrutin un peu spécial : au premier tour, on avait peur d’avoir deux candidats d’extrême-droite qualifiés, au second tour il s’agissait d’éliminer celui qui était présent. Le rapport de forces entre le PS et le FdG aurait été bien différent s’il n’y avait pas eu la peur de MLP, et l’UMP aurait probablement gagné l’élection si leur candidat avait été un Juppé ou un Fillon.

    Bref, le FN a bien joué son rôle de chien de garde, en rabattant les voix de la gauche vers le candidat PS, préalablement adoubé par les sondages et les médias.

    Ensuite, dire que le PS est de gauche est un peu rapide. Il y a de la gauche dans le PS, certes, et tu en es un exemple tout à fait respectable. Mais, comme je te l’ai déjà dit, le couple 2005/Lisbonne, ou l’abstention sur le MES ne sont pas des comportements de gauche.

    Encore une fois, quand on vote PS on ne sait pas vraiment pour quelle politique on vote. Si le PS a la majorité absolue, la politique menée sera dépendante du rapport de force entre ses courants, pas du rapport de force électoral lui-même et encore moins celui entre les idées politiques dans le pays.

    C’est pour ça que nous sommes un certain nombre à vouloir une « minorité de blocage » (je revendique l’expression) pour le FdG. Si on regarde ce qui s’est passé en Grèce, on voit que SYRIZA a d’ores et déjà réussi à bloquer le mécanisme austéritaire mis en œuvre par l’alliance ND/PASOK. C’est bien ce que nous voulons pour la France.

    Tu es sur une ligne de gauche dans un parti dont la ligne majoritaire l’est beaucoup moins. Pour l’instant, la force de cohésion du parti est supérieure à la force de répulsion des idées. Mais est-ce que tu mesures que c’est justement ça qui fait que nous sommes un certain nombre à ne plus vouloir voter PS tant que nous n’y sommes pas obligés ?

    Bref, on attend toujours les propositions concrètes du PS sur la base « 35 60 1700 20″. On verra bien si elles viennent – on verra déjà le nom du premier ministre dans 3 jours…

    En attendant, le PS pourrait déjà envisager un geste, en retirant son candidat de la 11° PC, quitte à retirer parallèlement le candidat face à Bayrou…

  16. Pierre de Marseille
    Posted 13 mai 2012 at 13:45 | Permalien

    Gérard,
    Quel est selon vous la solution pour rassembler les diverses composantes de la gauche radicale, eu égard à votre souhait de rester au PS si j’ai bien votre pensée? Le Front de Gauche ne représente t’il pas la meilleure lisibilité de cette gauche face à un PS fort engagé dans un centrisme persistant? La meilleure des propositions n’est t’elle pas de d’abords défendre ses propres idées?
    Bon dimanche

  17. Greed Hoacfunt
    Posted 13 mai 2012 at 15:27 | Permalien

    @ Gérard Filoche (6)
    « le PS est loin de représenter la gauche selon vous ?
    vous avez les yeux en face des trous ?
    Hollande fait ses meilleurs scores dans les banlieues et dans les salaires inférieurs à 1200 euros, mais a part ça, vous parlez des quartiers « bobo » (sic) »

    Si j’ai bien compris, vous croyez que le fait d’être de gauche se mesure au nombre de pauvres qui votent pour vous ? Étrange conception ! C’est ignorer le nombre de pauvres de droite ! Tout ce que vous avez réussi à démontrer, c’est que le PS a plus convaincu que nous chez les pauvres, c’est tout. Ca ne fait pas du programme du PS un programme de gauche.

    Le fait d’être de gauche se mesure au contenu du programme. Or, le programme de Hollande prévoit notamment de diminuer la dépense publique, de diminuer le nombre de fonctionnaire par habitants (puisqu’il fait stagner les effectifs de la fonction publique et que la population augmente), de rendre le contrat plus fort que la loi dans l’entreprise, de rendre le concordat constitutionnel, d’augmenter le nombre d’annuités de cotisation…

    J’admets bien sûr qu’il y a de bonnes idées et des vraies avancées dans son programme, mais acceptez l’idée que nos divergences sont trop nombreuses pour unir dès le premier tour d’une élection. Admettez que les quelques bonnes idées de son programmes viennent aussi du fait de notre bonne campagne et de notre influence (vrai coup de pouce au SMIC, taxation à 75%, prêt direct de la BCE aux Etats…) !

    Tant que nous ne faisons pas perdre « la gauche » au second tour, accordez ce luxe hérétique qu’on appelle « pluralisme » : laissez-nous nous présenter aux élections sans nous culpabiliser ou nous moquer. Constituer un Front de Gauche ouvert et ambitieux, ce n’est pas jouer « petit bras » comme vous dites, mais justement voir loin et défendre ses convictions haut et fort.

    PS : Mes références historiques ne sont pas là pour clouer le bec, ce sont juste des arguments supplémentaires. Elles sont là pour vous montrer que notre Front s’inscrit dans une certaine cohérence historique. Ce n’est pas suffisant pour justifier la démarche, mais c’est tout de même important pour l’étudiant en histoire que je suis !

  18. furby
    Posted 13 mai 2012 at 16:13 | Permalien

    Notre très grande pomme de discorde avec le PS c’est la campagne du Traité constitutionnel européen en 2005….et leur superbe ignorance du résultat de ce référendum.La cuisine électorale est une chose mais enfin comment faire confiance à des politiques qui valident sous le manteau des choix économiques qui nous mènent là où nous sommes.

    « Je me ris des hommes qui déplorent les conséquences des actes dont ils sont la cause ». C’est cela le grand malentendu.(j’ai voté Hollande au dernier moment,un peu comme j’avais voté Chirac en 2002…..)F. Furby

  19. Earthconnexion
    Posted 13 mai 2012 at 17:55 | Permalien

    Bonjour Mr Filoche,

    Je vous remercie d’ouvrir la discussion sur votre blog, les 140 caractères sur tweeter limitant considérablement nos discussions.

    « C’est une belle expression, « l’insurrection civique », mais elle n’a pas de sens réaliste, c’est une utopie qui ne peut se réaliser seule. Parce que le vote n’est pas et ne peut pas remplacer une insurrection sociale.  Le vote, c’est un geste individuel, et à froid, il est soumis aux contingences des rapports de forces dominants du moment. »

    - Effectivement, « l’insurrection civique » est une belle expression. Nous appelons chaque électeur à faire des choix conscients. C’est pour cette raison que notre campagne s’est appuyée sur une démarche pédagogique et informative. Nous faisons tout notre possible pour informer nos concitoyens sur la réalité des enjeux politiques. Nous considérons qu’il est de notre devoir de mettre en lumière une actualité souvent sous médiatisée (pour ne pas dire dissimulée). Nous y apportons notre interprétation, nos solutions et tachons d’informer les solutions politiques que propose les autres partis. Nous constatons qu’il est souvent désagréable pour le parti socialiste de nous entendre développer la réalité de leurs propres propositions et de leurs prises de positions (Retraite, coup de pousse du Smic, Smic par branche, république contractuelle, pouvoir réglementaire au région, vote contre l’interdiction des licenciements boursiers, MES, concordat, OTAN…). Nous nous battons pour que tous nos concitoyens s’informent, s’impliquent et nous faisons tout notre possible pour leur donner les moyens d’effectuer des choix conscients et raisonnés. C’est cela que nous appelons « Insurrection Civique »
    Par ailleurs, Le fait que notre campagne ait fédéré une forte mobilisation sociale ne vous à certainement pas échappé. J’espère également que vous avez remarquez que, contrairement au PS, nous nous sommes fait fort de représenter les revendications syndicales. Notre programme s’appuie clairement sur ces revendications et notre vocation est de leur offrir une représentation politique. Notre campagne à clairement démontré que l’insurrection sociale est en cour!

    « « Passer devant le FN » ? C’était un peu, comme le taureau de l’arène, viser le chiffon rouge au lieu du toréador. C’était se reléguer au second rôle, viser le petit commerçant au lieu du CAC 40. C’était accepter paradoxalement de se cantonner dans une tâche annexe : viser Le Pen plutôt que Sarkozy. C’était se donner une spécialité, « front de gauche contre front national », au lieu de gauche contre droite. C’était accepter de ne plus disputer le challenge principal de l’élection. C’était à côté de la plaque et minorisant »

    - « minorisant » et « ‘à coté de la plaque ». Le score du FN au premier tour et la campagne UMP du second ne suffit donc pas à démontrer le contraire? Nous pensons que le combat contre les idées du Front National portées avec force par l’UMP est plus que jamais d’actualité. Quel fut la place du PS dans le combat contre ces idées fascistes ? Comment pouvons nous comprendre l’absence du PS autrement que par choix stratégique? Devons nous y voir une dimension idéologique? Cette absence n’est elle pas en parti responsable de la banalisation du racisme? Enfin, n’avons nous pas passé le plus clair de notre temps à démontrer sans fin les ravages du libéralisme? quel fut la stratégie du PS pour viser le CAC 40?

    « Le paradoxe de tout ça, c’est que la fin de cette belle campagne a été mal vécu : à l’annonce des résultats, 11,1 %, des militants du front de gauche pleuraient place de Stalingrad. Et même le candidat eut un ton dépité et ulcéré »

    - Non Monsieur Filoche, nous n’avons pas été dépité par la faiblesse de notre score. Nous avons été ulcéré par le message politique des résultats de premier tour. Notre malaise n’a cessé d’être amplifier par la campagne d’extreme droite de l’UMP. En 2002, les idées d’extrême droite représentaient 17% au second tour. En 2012 elle représente 48%. Il y a de quoi être ulcéré vous ne trouvez pas? J’ose espérer que vous avez partagé ce sentiment et que vous ne vous êtes pas contenté de fêter la légère avance de votre candidat. Au Front de Gauche, nous sommes conscient de notre force et mesurons les conséquences de la banalisation du Front National.

    « La façon dont il fut formulé, en évitant sottement de prononcer le nom du candidat, accrut le dépit au lieu de l’enthousiasme. « Voter pour lui comme si vous votiez pour moi » . »

    - Jean Luc Mélenchon a clairement appelé à utiliser le bulletin Hollande pour battre Sarkozy et n’a jamais soutenu le programme proposé par le PS. Ceci est clair, net et précis, cela a été dit dit et redit, par tous les représentant du Front de Gauche et de toutes le manières possibles. Vous n’êtes pas obligés d’être d’accord et vous gagnerez à prendre cela en considérations plutôt que de faire mine de ne pas comprendre la langue de Molière.

     » D’autre part, si 27 % de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas reporté sur Hollande, il ne suffit pas de dire « c’est la faute à Hollande qui ne les a pas convaincus », il y aussi de la faute à l’absence d’explication du candidat du FdG sur l’importance de l’unité de la gauche politique et syndicale dans toute l’histoire de notre pays. »

    - Personnellement, je ne crois pas une seconde à une telle proportion d’abstention (27%). Ce que vous ne dites pas, c’est que l’augmentation des voix de gauche est essentiellement le résultat de la campagne du front de gauche et que sans celui ci, François Hollande n’aurais probablement pas gagné l’élection. Vous ne considérez pas non plus le fait que le Front de Gauche ait continué activement la campagne au second tour dans le seul but de battre Sarkosy, donc d’appuyer votre victoire. Vous pourriez au moins le souligner.
    Enfin ce n’est pas de notre faute si Hollande déclare qu’il n’y a plus de communiste en France, qu’il n’est pas dangereux pour la City et qu’il fait des déclarations auxquelles nous sommes farouchement opposées. Nous n’avons pas manqué d’expliquer les raisons de notre prises de distances avec le PS, si tant est que vous vous décidiez à les prendre en considérations.
    Enfin, vous noterez que certains syndicats ont appelé à utiliser le bulletin Hollande pour battre Sarkozy en précisant leur non adhésion au programme du PS. Nous ne nous sommes donc pas désolidarisé comme votre dernière phrase pourrait le laissé entendre…

     » Que le PS n’ait pas la majorité absolue ? Bien mais c’est un mot d’ordre dangereux parce que cela va être aussi l’objectif de l’UMP. Pire cela va être l’objectif des sociaux libéraux qui veulent un gouvernement PS-Modem. Alors proposer » une minorité de blocage » du Front de gauche ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Bloquer sans participer ? Soutenir sans participer ? Choisir au coup par coup ? »

    - Nous ne voulons ni participer ni nous confondre à une quelconque orientation libérale que ce soit. Libre à vous de faire ce choix.

    « La bonne stratégie est une bataille durable pour l’unité de toute la gauche. Car l’unité minorise automatiquement les sociaux libéraux. L’unité ne peut pas se faire sur un programme social libéral. L’unité ne peut se faire QUE sur un programme au cœur de la gauche. Et c’est le bon programme qui sort forcément d’une bonne et durable stratégie unitaire : il n’en est pas le préalable, il en est la résultante ! »

    - Je vous rejoins parfaitement et vous invite à faire le choix du rassemblement unitaire à gauche. Notre porte vous est ouverte.

    « Le premier parti traditionnel de la gauche, c’est le PS – jusqu’à nouvel ordre »

    - Heureux de vous l’entendre dire.

    Respectueuses Salutations

  20. Madeleine du FdG Vaux en Velin
    Posted 13 mai 2012 at 20:33 | Permalien

    Waouh je me marre !

    Toute cette argumentation de Gérard, tortueuse et torturée, mi-bienveillante, mi-condescendante ; toutes ces réponses de camarades du FdG, argumentées, respectueuses, patientes et parfois savantes ; et tout ça pour en arriver au point d’orgue de ce message méprisant et infantile du seul mais ô combien emblématique, ô combien digne représentant du PS, Carlos A Moelle, (hé Carlos, comment vas-tu-yau dê poêle ?)!

    Ah Gérard, qu’il est beau, qu’il est tentant le PS des travailleurs dont le président si « normal » dans un monde au bord du gouffre n’ose même pas se montrer à leurs côtés un 1er mai, et quel 1er mai ! juste au moment où Sarkozy fait une OPA pétainiste dessus, une OPA que tu avais toi-même dénoncée dans cette envolée indignée (mélenchonnesque ?) que j’avais saluée.

    Je t’avais alors demandé, entre autres : Qu’en attends-tu (du PS) ? Et j’avais obtenu une réponse fraternellement irritée appelant aussi à l’unité, mais éludant CETTE QUESTION-LA.

    Car enfin, même Danielle Mitterrand, cette grande dame à qui tu avais rendu un hommage plein d’émotion et de retenue, même elle avait reconnu, peu avant sa mort, que le PS avait bien changé. Tu restes donc bien seul à te retrouver plus royaliste que la « reine ».

    Je n’en dirai pas plus, je n’en ai pas besoin car les camarades ont déjà soulevé une foule de questions et en gros le seul tort du FdG est d’avoir 3 ans et d’être encore fragile, alors que le PS a 100 ans et est apparemment bien installé. « Utopique » ! Mais le PS n’était-il pas « utopique » quand il voulait changer la vie ? Eh ben nous, on veut toujours, et ce coup-ci, c’est pas un luxe post-soixante huitard. Car le « réalisme » façon Carlos-yau de poêle mène au FdG avant dix ans… ou au FN.

    Le combat de Mélenchon contre Le Pen, c’est celui d’Eros contre Thanatos. Et c’est le PS qui a les cartes en main.

    NB – Je te tutoie car j’ai pour toi symathie et respect (parfois de l’admiration) et pour moi tu es un camarade. Mais pas ton parti de lâches arrogants pour lequel j’ai voté au 2ème tour, mais refusé de tracter dans l’entre-deux.

  21. ydaho
    Posted 13 mai 2012 at 23:02 | Permalien

    Tout « ça » ne sert pas a grand chose en fait .. On verra le premier gouvernement , le 15 , et ensuite sa « couleur » politique .. Après on verra qui porte les couleurs de la gauche ..

  22. shaher
    Posted 13 mai 2012 at 23:41 | Permalien

    @Gérard (5)
    « ce n’est pas un débat, c’est vient chez moi j’ai raison »
    A qui le dis-tu ? Tu réclames une union autour d’une étiquette, faute de programme clair dont il n’est de toute façon pas question de discuter.

    En attendant, veille sur ton parti. Parce qu’avec le coup du MES et les subtilités de langage pour savoir si on renégocie ou si on complète le TSCG, il fait pas bon (pour l’unité) retomber sur les aventures du traité d’Amsterdam en 97 (http://blogdenico.fr/?p=1055)…
    M’est avis que tu convaincras autrement mieux sans le boulet d’un nouveau foutage de gueule.

    « ca finira comme le KKE, pas comme Syriza… »
    J’ai pas souvenir que Syriza se soit montré plus accommodant avec le PASOK pré-hérésie que le FdG avec le PS tel qu’il est. Et puis, pour être méchant, et parce que je suis vexé, pour le PS (bien malgré toi) çà risque de finir comme le PASOK. Tu préfères quoi ?

  23. Arthur
    Posted 14 mai 2012 at 0:05 | Permalien

    vous dites :  » Cela vaut-il la chandelle de mettre le gouvernement en minorité en mêlant nos voix avec la droite ?  »

    Qui vous parle de cela ?

    Nous pratiquerons  » l’abstention dynamique  »
    comme vous l’avez fait à l’ Assemblée nationale tandis qu’il fallait voter
     » Contre  » le MES – cette horreur !

    Au lieu de mêler vos voix au Front de Gauche et à EE-LV vous avez préféré lors de ce vote faire cavalier seul et laisser passer le vote UMP. Il est difficile de garder ses nerfs quand on vous lit.Mais, bon, vous avez visiblement la mémoire vacillante et à géométrie variable. C’est hautement regrettable.

    Il est intéressant de vous lire mais il sera plus intéressant demain de vous répondre. En parole et en actes.

    Bonne bataille législative. On en reparlera !

  24. J-louis
    Posted 14 mai 2012 at 1:18 | Permalien

    Tiens ?
    12éme circo du Pas-de-Calais : Pas de candidat PS (pour le moment ?) face au FN et l’UMP.
    11ème circo du Pas-de-Calais, juste à côté: Un « indispensable » candidat PS face…Face… À QUI ? au-fait.

    Je n’irai pas jusqu’à dire que certains, au PS, pensent « plutôt H… que… », m’enfin…

    Tout celà est fort sympathique, ma foi.
    Unité ! Unité !

  25. Anonyme
    Posted 14 mai 2012 at 10:00 | Permalien

    ..ce fameux materialisme dont tu fais l’eloge ou le constat en ritournelle, pragmatisme ou resignation le moteur de l’analyse…le plus gros à raison juste parce qu’il est plus gros ? un peu comme le Pasok…vive l’ordre etabli???
    Souffre que l’on puisse penser que la nebuleuse PS ,n’est plus qu’un trou noir qui aspire toutes les convictions sans rien restituer .. que la finance y a ses lobbystes en premiere ligne et qu’elle a même choisi d’y deposer ses oeufs de ce coté ci là cette fois ci…
    particules elementaires et electrons libres heritiers de l’histoire social du pays,legitmes à agir sur le monde autant que de nombreux militants de par chez vous ..
    nous avançons…en mettant cette idée « l’humain d’abord » à l’ouvrage ..
    unitaires pour tourner la page du capitalisme pour une republique eco-socialiste ,chiche ? ……

  26. Louis
    Posted 15 mai 2012 at 10:05 | Permalien

    Je relève cette phrase :

    « Si, placés dans cette situation, nous avions dû faire campagne, nous l’aurions fait de façon similaire, sans doute, avec d’autres références culturelles sur bien des points et en accentuant le contenu des questions sociales et de la vie au travail. »

    Ce n’était pas votre campagne ?
    Le « avions » et le « aurions » semblent l’indiquer.

  27. Doudou
    Posted 15 mai 2012 at 18:38 | Permalien

    Oh que si Gérard, la preuve a été faite d’ores et déjà que JLM a eu raison de quitter le PS et de fonder un nouveau parti, réellement de gauche car fondamentalement opposé au Traité de Lisbonne etc…
    Si le Front de Gauche n’avait pas existé, le scénario catastrophe de 2007 pouvait se renouveler, et la gauche disparaître dans un centre démocrate mou, comme ce fut le cas, par exemple en Italie.
    Hollande aujourd’hui est obligé de tenir compte de nous pour fixer sa ligne, alors que son projet initial était de faire du violon sous le balcon de Bayrou, comme Ségolène il y a 5 ans.
    La nomination de Martine AUBRY comme Premier Ministre aurait été un (petit, car c’est la fille de son père au niveau des options politiques) signe positif, tu le sais bien…maintenant attendons la suite, en ne perdant pas de vue que l’insurrection civique est bel et bien en cours, dans les urnes, notamment en Grèce. I:ls sont bien obligés de réagir, à force d’encaisser des plans d’austérité, et heureusement qu’ils n’ont pas que le PASOK ou les fachos, comme choix!!!!

  28. Doudou
    Posted 15 mai 2012 at 18:51 | Permalien

    Pour compléter le propos de Madeleine du FdG Vaux en Velin, je rappellerai juste le combat de François Miterrand et ses amis, notamment Pierre JOXE, pour reconstruire une vraie union de la gauche à coté et bientôt à la place de l’astre mort que constituait dans les années 60 la SFIO.
    Croire que l’avenir appartient au PS alors qu’il a démontré, y compris dans les années où les sociaux-démocrates étaient au pouvoir partout en Europe, son incapacité à refonder les bases de la construction européenne, c’est un pari à mon sens perdu d’avance…mais regardons avec attention si Hollande, fort de l’onction du suffrage universel, et des évènements en cours dans les autres pays de l’UE, engage un vrai bras de fer avec A MERKEL, nous serons vite fixés.

  29. Raleur
    Posted 16 mai 2012 at 7:27 | Permalien

    Mr Filoche.
    J’ai beaucoup de sympathie pour vous et le courage que vous avez manifesté en diverses circonstances.
    J’espère que vos amis reconnaitrons votre compétence et vous nommerons ministre du travail, ce qui serait justice.
    Pour le reste, permettez moi d’avoir des raisons d’être extrêmement dubitatif sur la réalité du positionnement à gauche du PS !
    Les centaines de déclarations ou même votes divers, que ce soit en France ou au conseil de l’Europe, ne témoignent pas vraiment d’une telle posture…
    Sans parler des déclarations de campagne de F. Hollande qui s’en est tenu à l’extrême lisière de la « gauche de la droite » !!!
    On a viré l’agité devenu dément.
    J’espère que dans 5 ans le peuple de France n’aura pas une nouvelle envie : virer celui qui serait à son tour devenu haï…

  30. Doudou
    Posted 16 mai 2012 at 13:32 | Permalien

    Il est question que Benoît Hamon entre au gouvernement, à la Jeunesse et Sports…ça me rappelle quand Mélenchon a été intégré in extremis au gouvernement de Jospin, sur un petit strapontin…pour le calmer, et son courant avec… et j’avoue que ça a pas mal marché, d’où le vote pour l’extrême gauche aux présidentielles de 2002, qui a fait chuter Jospin.Là, les législatives sont demain!

  31. Posted 20 mai 2012 at 14:48 | Permalien

    Il n’y a pas la même situation et quatre ans d’écart,
    Entre France et Grèce,
    La politique c’est du concret pas du pronostic
    L’action c’est en temps réel pas dans l’air
    Ceux qui se comportent ici, ces jours ci, en France, comme dans la Grèce d’aujourd’hui, ont tout à apprendre…
    Avoir raison avec quatre ans d’avance pour reconnaître qu’on a perdu a quoi ca sert ?
    On lutte pour ne pas perdre, pas pour parier qu’on a perdu d’avance,
    Et si ça arrive, par malheur, ceux qui diront “on vous l’avait bien dit”, n’auront pas davantage raison…
    GF

  32. Posted 20 mai 2012 at 14:55 | Permalien

    un peu plus haut, j’ai découvert « l’abstention dynamique » ça manquait à la panoplie…

  33. Posted 20 mai 2012 at 15:00 | Permalien

    le succès ou l’échec dépend de nous tous à gauche, il nous concernera tous

  34. Posted 20 mai 2012 at 15:01 | Permalien

    ce qui me plait dans ces jugements catégoriques, c’est la certitude arrogante d’avoir raison… sans écouter les autres, nous par exemple, qui croyons aussi avoir raison avec la même fougue
    mais quand on parvient à comprendre que personne ne l’a prouvé en pratique, on devient unitaire

  35. Posted 20 mai 2012 at 15:04 | Permalien

    voila maintenant que ceux qui ne sans doute pas venus aux primaires, regrettent Martine Aubry… bon
    sont ce les mêmes qui nous ont reproché d’avoir soutenu Martine Aubry de 2008 (congres de Reims) à 2011 (primaires) ?
    sont ce les mêmes qui nous avaient annoncé la mort du PS en 2007, en 2008, en 20010, en 2011 ? Et un deuxième tour Hollande Mélenchon ?

  36. Posted 20 mai 2012 at 15:05 | Permalien

    bah non D&S a fait la campagne de Hollande à fond, vous n’avez pas suivi ?
    nous faisons seulement une modeste contribution a la réflexion sur campagne de la deuxième gauche (par ordre d ‘arrivée)

  37. Posted 20 mai 2012 at 15:12 | Permalien

    non le « plus gros » n’a pas raison s’il est de droite…
    mais le PS est de gauche, oui ou non ?

  38. Posted 20 mai 2012 at 15:14 | Permalien

    en histoire, ce sont les staliniens qui ont pensé « plutôt Hitler que les socialistes »
    ce serait bien que PERSONNE ne pense des bêtises pareilles
    et quel énorme dommage qu’il n’y ait pas eu un accord EELV PS FdG

  39. Posted 20 mai 2012 at 15:17 | Permalien

    le PS risque de finir comme le Pasok ?
    un risque oui.
    Mais comme on ne peut eviter de le courir, il faut le combattre, pas le pronostiquer d’avance, pas le souhaiter, pas l’anticiper, pas s’y soumettre
    donc pour l’heure, nous tentons tout pour créer les conditions d’une victoire, d’un affrontement avec Merkel, du rejet de l’austérité…

  40. Posted 20 mai 2012 at 15:28 | Permalien

    Le 13/05/12 9:02, « Sylvie » a écrit :

    Monsieur Filoche,

    Dans votre blog, vous notez ceci :

    « C’est pourquoi des millions d’électeurs qui auraient aussi bien pu voter Mélenchon ont voté Hollande. Pas par « modération », ni par ignorance, ni par aveuglement, ni par suivisme. Ce réflexe n’a rien eu d’un banal « vote utile » sans âme ni sens, comme certains le disent à tort au Parti de gauche. Au contraire c’est un vote de classe mesuré et réfléchi. « Maudire » les votes utiles qui auraient « privé » le FdG de 30 % de ses électeurs, c’est insulter l’intelligence de ceux qui ont choisi cette stratégie. Ils ont appuyé celui qui était le mieux placé, c’était prévisible, sain et logique. »

    Je peux vous dire que votre analyse est fausse : dans mon entourage, 6 personnes ont voté Hollande pour un « vote utile » par peur d’un 2ème 2002 ! alors qu’ils étaient décidés à voter pour le front de gauche. On a eu assez de discussion pour ne pas avoir d’autres raisons que le vote utile !

    ce n’est pas vrai, sondages et militants donnent d’autres versions que la votre…

    Le parti socialiste n’est plus un parti de gauche. Il est devenu un parti du centre, (en faisant la moyenne des idées de droite et de gauche on arrive au centre !).

    si le PS n’est plus un parti de gauche vous soulevez d’immenses questions théoriques : quand a t il cessé de l’être ? Pourquoi ? En quoi ? Comment ? Ensuite selon vous il y aurait un “centre” (sic) un centre à 28,63 % des voix (resic) quelle classe sociale représente t il ? D’où il sort ? On a toujours cru qu’il y avait deux classes fondamentales, quelle est cette 3e ?

    Je suis simple citoyenne de gauche et j’ai voté front de gauche au 1er tour. Avec des pincettes, j’ai voté Hollande au 2ème tour. Simplement pour voter contre cette droite dure.

    depuis quand un bulletin de vote est il mis dans une urne « avec des pincettes”, il est mis ou pas mis ? Aviez vous voté Chirac ? Moi pas. Et je ne voterais pas entre Le Pen et Sarkozy. Je ne vote qu’à gauche.

    Je ne comprends pas comment des militants de gauche arrivent à rester dans ce parti socialiste….de plus, vis à vis de nous, ils nous mettent dans un embarras inextricable.

    vous êtes donc, vous avec 11 % des voix… embarrassés par 28,63 % des voix ? Remarquez je le comprends.

    Quand aux média, Nouvel obs, Libé, Médiapart, ils ont fait campagne pour le vote utile Hollande. Ne soyez pas malhonnête avec nous et arrêtez de nous prendre pour des imbéciles ! cela devient insupportable !

    bien sur les médias et ceux qui les dirigent sont un élément des rapports de force politiques et sociaux, vous le saviez rassurez moi, avant que Mélenchon ne soit candidat ?

    merci de prendre note de ma colère et de prendre du recul et de la hauteur sur vos analyses des votes …

    de la hauteur, oui, on va essayer…

    bien à vous

    Sylvie Menet

  41. Marc
    Posted 20 mai 2012 at 16:46 | Permalien

    Note très intéressante.

    Vous ne parlez pas des acquis culturels de la campagne. Les meetings, c’est vrai, ne reflétaient pas le résultat des urnes. Mais ces moments de pédagogie, on espère qu’ils ne sont pas partis en fumée le jour du scrutin.

    Pour ma part je suis au PCF depuis un an et demi. Ce que vous dites au sujet de l’expérience de nos anciens est très vrai. Les plus âgés nous ont prévenu, 15 jours avant le scrutin, que nous allions maintenant essuyer un tir de barrage, que le verrouillage allait se mettre en place et que nous reviendrions autour de 10- 11 % – normal ! La grande chance des jeunes militants du PC, c’est de côtoyer des anciens si expérimentés, de vrais durs.

    Que Mélenchon se soit grisé, c’est bien normal aussi. Il a passé un an à dormir 5 heures par nuit, et à mettre toute son énergie dans les 3 ou 4 discours qu’il prononçait tous les jours. On ne pouvait pas lui demander d’y aller à fond et, en même temps, d’y croire à moitié. Bref, ne pas faire de culte du chef, c’est se rendre compte de l’énormité de la tâche qu’il a accompli et ne pas s’imaginer qu’il aurait pu être plus parfait que parfait.

    L’union à gauche est l’objectif, c’est certain. Mais il est très tôt pour en parler je pense. Le dynamisme du FdG vient pour beaucoup de militants PS qui, comme moi, ont été dégoûtés, le mot n’est pas trop fort, de ce parti qui s’apprêtait à mettre le directeur du FMI à sa tête. Les traces ne sont pas prêt de s’effacer.

    J’aime mieux l’autre manière de continuer: se syndiquer, faire le boulot technique, précis, se former.

    Merci Gérard Filoche ! Restez solide à votre poste, transmettez-nous votre expérience. On ne vous perdra pas de vue !

    M.

  42. Catherine
    Posted 20 mai 2012 at 19:59 | Permalien

    Vivement l’austérité « socialiste! »

  43. Posted 20 mai 2012 at 20:55 | Permalien

    bah ça ca fait avancer le schmilblic, c’est sur !

  44. Didier Simon
    Posted 21 mai 2012 at 18:18 | Permalien

    Cher camarade Gérard,

    tu écris : « si le PS n’est plus un parti de gauche vous soulevez d’immenses questions théoriques : quand a t il cessé de l’être ? Pourquoi ? En quoi ? Comment ?»

    Quand a t il cessé de l’être ? Dès mars 1983, avec le « tournant de la rigueur » décidé par Mitterrand, mais le renoncement est une vieille habitude de la sociale-démocratie (cf la pause de 1937).

    Pourquoi ? Parce que la sociale-démocratie propose une alternance et non pas une alternative, parce que le libéralisme a besoin d’un bipartisme à l’américaine, donnant aux citoyens l’impression d’un débat démocratique mais dont aucuns des deux partis en présence ne remettent en cause l’ordre économique établi.

    En quoi ? En renonçant à la lutte de classe, à la rupture avec le capitalisme, à l’expropriation des capitalistes… en se convertissant à la loi du marché et en ne voyant plus d’autre alternative que cette loi.

    Comment ? La droite conservatrice s’étant très tôt et très facilement convertie au capitalisme libéral, il restait à convaincre les sociaux-démocrates.

    Si les allemands du SPD s’y sont convertis dès 1959 (congrès de Bad Godesberg), en 1971, Mitterrand appelait encore à la rupture avec le capitalisme.

    Le chemin de Damas libéral du PS commencera en 1982, au sein de la fondation Saint-Simon, un think tank libéral dans lequel un ancien coco (François Furet) et un ancien autogestionnaire (Pierre rosanvallon), tout deux convertis à l’atlantisme et au capitalisme libéral, réuniront des personnalités du monde de la finance, de l’industrie, des médias, de l’université et de la politique, certains libéraux, d’autres sociaux-démocrates.

    Y participeront (entre-autres) Martine Aubry, Robert Badinter, Jean-Paul Huchon, Bernard Kouchner, des journalistes de gôche, Jacques Julliard, Laurent Joffrin, Serge July, Jean-Marie Colombani, Anne Sinclair, Christine Ockrent, Michèle Cotta, des patrons de gôche (sic), Jean Peyrelevade, Maurice Lévy, des universitaires de gôche, le très strauss-khanien Alain Touraine (père de la très strauss-khanienne Marisol Touraine)…

    La fondation Saint-Simon, surnommé le temple de la pensée unique, organisera le 22 février 1984 sur antenne 2, une émission de bourrage de crâne libéral, intitulée « Vive la crise » et destinée cette fois au grand public.

    Ce sera le départ du rouleau compresseur médiatique destiné à nous faire gober qu’il n’y a pas d’alternative au capitalisme et que la loi du marché est aussi naturelle que la pluie, la grèle ou le beau soleil.

    Ce seront les années « fric » où Bernard Tapie sera présenté comme un super-héro… bref, Pompidou et Giscard en ont rèvé, Mitterrand, Fabius et Delors l’ont fait.

    Désolé cher camarade, qu’un blanc-bec comme moi soit obligé d’apprendre à un vieux militant comme toi l’histoire de ton parti…

  45. Madeleine du FdG Vaulx en Velin
    Posted 21 mai 2012 at 19:27 | Permalien

    Didier,

    Je trouve ta réponse suffisamment claire, concise et conforme à l’expérience que tout un chacun a pu faire de l’évolution du PS (au pouvoir ou non) pour être difficilement contournable par un matérialiste comme Gérard qui n’admet que « les réalités » (terme ambigu s’il en est, pourtant).

    Merci aussi pour tous ces détails sur la fondation Saint-Simon, dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Je me souviens, en revanche, de « Vive la crise », dont la propagande pro-libérale avait été cautionnée par des gens si insoupçonnables de sympathies capitalistes (Yves Montand) que j’en avais été dupe à l’époque.

  46. Christian Gourdet
    Posted 21 mai 2012 at 20:42 | Permalien

    Le « blanc-bec » devrait savoir qu’à côté du ralliement de chacune des sections de l’internationale socialiste à sa propre bourgeoisie en août 1914 ou de l’assassinat de Liebkenecht et Luxembourg par le gouvernement Noske-Scheidemann, le « tournant de la rigueur de 1983″ c’est de la petite bière. Alors pour l’histoire de la social-démocratie, le blanc-bec repassera et pour la pertinence du propos aussi. L’important c’est le processus qui mène à la révolution, et la première étape de ce processus aujourd’hui c’était la victoire de Hollande, parce qu’une victoire de Mélenchon n’était tout simplement pas à l’ordre du jour. Je conçois qu’on puisse le regretter !

  47. preveral rené
    Posted 22 mai 2012 at 0:01 | Permalien

    Nous aurions eu l’air malin si Hollande au soir du premier tour n’avait pas été devant Sarkozy.
    Nous aurions bien eu une sale gueule de bois si au soir du second tour Hollande n’était pas parvenu à l’emporter. C’est donc bien la gauche, telle qu’elle est avec d’abord un grand ps qui l’emporte et non pas le centre avec ses affreux sociaux libéraux dans une France qui alors serait de droite… la force sociale s’est majoritairement exprimée pour ses intérêts à savoir éviter Sarkozy.
    L’expression de revendications sociales engagera la gauche à la fidélité envers ses mandants : c’est le chemin d’une unité d’action active, d’un grand front unique des salariés et non pas le champ d’une bataille entre « gauches » stérile de division et incapale de capter l’énergie des mouvements sociaux parce que n’offrant pas de réels et immédiats débouchés politiques.
    Etant donné le scénario actuel le vote utile a bien été utile…
    Pour l’unité d’action il faut tourner le dos au sectarisme… qui se souvient du mot d’ordre d’une cgt qui scandait « union, action, avec la cgt! »… cette orientation syndicale n’a plus court, fort heureusement, évitons sur le terrain politique d’empêcher que les aspirations réelles à l’unité s’opérent, oui l’unité sera nécessairement à gauche pour la gauche, là se trouve la clé d’un programme de transformation sociale réel qui laisse de côté les divers socio-libéraux…

  48. Posted 22 mai 2012 at 6:48 | Permalien

    si vous situez la rupture en 1983… dites le à JLM qui la croit en 2008…
    si c’est « la pause » de 1937, expliquez donc 1945, 1981… et 1997… et 2012
    vous avez les 40 h avec le PS, les 39 h avec le PS, les 35 h avec le PS,
    vous avez les 2, 3, 4 et 5e semaines de congés payés avec le PS, 70 ans d’histoire…
    la retraite à 60 ans c’est bien l’unité de la gauche en 1982, non ?
    abolir la peine de mort, ou instaurer la parité femmes hommes, c’est qui ?
    rien de grand ne s’est fait dans ce pays sans l’unité de toute la gauche
    TOUS LES JOURS vous vivez avec quelque chose que le PS a contribué à conquérir pour vous
    !
    (je suppose que comme Rosa Luxembourg vous ne faites pas cette sotte opposition entre réformisme et révolution…)
    le bipartisme US existe entre deux partis bourgeois, et pas entre la gauche et la droite… mais donc, pour vous, le PS est de droite… depuis QUAND encore une fois ?
    sa trahison de 1914, celle de 1939, celle de 1956, de 1958 étaient elles moindres que celle de « la parenthèse » de 1983 ? Si le PCF était bourgeois depuis 1983, pourquoi le PCF était il au gvt de 1997 à 2002 et Mélenchon de 2000 à 2002 ?
    Pourquoi le PS est il resté DANS LES FAITS, DANS LA VIE REELLE une « organisation traditionnelle » de la classe, DU SALARIAT alors ?
    cinq critères : genèse et continuité historique, continuité organisationnelle, continuité de référence programmatique au socialisme, liens avec les syndicats et le mouvement social, place dans les luttes sociales… tout indique que ce parti en 100 ans d’histoire est resté le 1er parti de gauche,
    s’il est devenu de droite (quand ? quand ?) alors pourquoi la gauche n’a t elle pas changé depuis, les salariés ne se sont aperçus de rien ? 19 millions de voix ont voté le 6 mai 2012 pour un parti de droite ?
    Pourquoi 2 villes sur 3, 20 régions sur 22, 61 dpts sur 100, le sénat, l’assemblée ? 60 % des salariés français sont abusés ou bien c’est vous qui vous trompez ?
    même dans sa déclaration de principe fondamentale préparée par F Hollande en 2008, le PS se situé dans la lignée de la Commune de Paris, du Front populaire, de mai 68… il opte pour une « économie mixte » !
    jamais le PS Français n’ a eu de « Bad Godesberg » même le congrès dit de l’Arche a été désavoué…
    Le PS n’est réductible à la « Fondation St-Simon » (il y au moins 20 clubs de cette sorte) et Rosanvallon a fait lui même autocritique de cette période,
    les « 35 h sans perte de salaire » mesure sociale la plus avancée au monde, date de 1998-2000…
    puisque vous parlez ainsi, vous êtes bien « blanc bec », avec des arguments superficiels, rien de conséquent, vous n’avez même pas effleuré le sujet,
    quand, comment le PS a t il perdu sa nature de classe, rompu avec son histoire, cessé d’être un parti de gauche, cessé d’être partie prenante incontournable de tout changement social ?
    question subsidiaire, la CFDT et bien un syndicat ? elle a 600 000 membres…

  49. Bellini
    Posted 22 mai 2012 at 10:56 | Permalien

    la rupture avec le capitalisme est le critère de la gauche…et non la gestion d ‘un capitalisme social.. qui n’est pas démocratique et qui refuse tout dialogue avec le peuple…une concertation n’est pas un dialogue. le refus d’un débat public non plus !
    et sans les voix de toute la gauche…rien n’aurait été obtenu……et rien ne se fera… le changement social…où l’humain sera d’abord…avant le banquier et ses détournements de notre fric.

  50. Posted 22 mai 2012 at 12:16 | Permalien

    la rupture avec le capitalisme, ce n’est pas une question de discours mais d’actes… faire reculer la droite, la battre, mettre en oeuvre un programme de transition…

  51. Bellini
    Posted 22 mai 2012 at 15:07 | Permalien

    si le programme de transition est basé sur l’austérité des salaires, le manque de personnel dans tous les établissements Publics et manques de moyens pour travailler etc.. l’économie ne pourra démarrer sans un pouvoir d’achat correct ,donc sans embauches non plus… tout se tient.

  52. Thomas Linard
    Posted 23 mai 2012 at 19:26 | Permalien

    Dire que le PS est un parti de droite ne semble pas en effet décrire adéquatement le réel. Pourrait-on plutôt dire que la ligne de démarcation qui sépare droite et gauche en France ne passe pas à l’extérieur du PS mais à l’intérieur ?

  53. Posted 23 mai 2012 at 19:34 | Permalien

    Non, bien essayé, mais ça ne marche pas, le parti est un tout, il a une nature de classe,
    Ensuite comme dans tous les partis de gauche, il y a une aile droite, du centre, de gauche

  54. Bellini
    Posted 24 mai 2012 at 10:26 | Permalien

    enfin,personnellement,le PS dont certains sont des amis….est un panier à crabes,excusez…de gens « bien rangés » calmos…qui se contentent du moindre avancement (moi aussi)..mais craignent le bouleversement du Capital…et ne croient pas à l’action mélangée et commune sans qu’elle ne passe par eux !ou un seul parti à gauche : le leur !
    ce qui ne m’empêche pas Mr Filloche de signer la pétition pour vous soutenir le 5 juin..honneur à votre courage et ceux qui vous y aident!

  55. Raphael
    Posted 4 juin 2012 at 20:14 | Permalien

    Dans les rêves secrets de Gérard Filoche, le (divin) président Hollande se découvrira un beau jour anti-libéral… après avoir été l’inverse pendant tout son parcours politique, depuis ce temps béni ou il nous expliquait que « pour être moderne, il fallait maintenant être démocrate » – et ce au moment même où il voit confirmé la « justesse » de son orientation par son accession au titre de président… étrange définition du réalisme politique que la tienne, camarade.

  56. Posted 5 juin 2012 at 10:35 | Permalien

    t’inquiètes de mes rêves secrets, avec D&S nous agissons, collectivement et efficacement, depuis 20 ans, sans doute bien plus que toi….

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