Motion 3 Le social au cœur ! le vote du 11 octobre, ça pousse à gauche dans le Parti socialiste

« Le vote des militants socialistes du 11 octobre est un vote qui pousse à gauche : il est bon pour le parti, bon pour le gouvernement, bon pour le pays ». Gérard Filoche

Un coup de tonnerre sur le parti,  51 % seulement de votants, 67,8 % des exprimés pour la majorité, mais dans des conditions d’atonie et de grogne, d’inquiétude et d’impatience mélangées. La faute a une majorité qui n’a pas su ni mobiliser, ni intéresser, ni parler aux militants : elle a voulu un congres expédie, un débat squizzé, elle en paie le prix elle même. Il s’ajoutait du mécontentement sur le cumul des mandats, le fonctionnement du parti, et le vote déjà joué, inutile, du 18 octobre pour le 1er secrétaire. Il y aura un fort taux de non participation à ce scrutin qui n’a plus d’objet, le candidat est déjà élu et cela n’a plus de sens. Les questions politiques que nous avons soulevées doivent rester au devant de la scène, pas les questions de personnes.

J’ai personnellement fait 18 réunions, AG fédérales, j’ai toujours entendu les orateurs de la motion 1 répéter  “unité mobilisation rassemblement”, mais en ne disant rien sur le fond. Jamais personne nulle part ne nous a répondu sur les salaires, le Smic,  sur les licenciements,  Sanofi, Petroplus, florange, PSA, sur le droit du travail, sur la fiscalité le budget, la rigueur ou la dette.

Jamais un seul des porte-paroles de la majorité n’a voulu engager un vrai débat sur des questions brûlantes concrètes (alors qu’elles hantent les militants qui ne veulent pas que leur gouvernement échoue !). Mais les militants présents, eux, étaient intéressés et leurs nombreux applaudissements et constants encouragements le démontraient partout. Le résultat est là :  plus de 30 % des voix se sont portées sur les différentes autres motions, en donnant, bien entendu la tête à la motion 3 qui présente un discours concret ancré sur les choix politiques réels du moment, c’est à dire sur les question sociales.

Avec 68 % ceux qui ont fait le calcul de se resserrer dans le texte fourre tout, neutralisé, de la motion1, vont devoir subir les effets de ce coup de tonnerre. Ils n’ont pas fait de politique, rien dit dans les AG, le prix à payer est là : on est peinés pour les militants et responsables de ex-UMA qui ont cru bon de faire cette manoeuvre, ce bloc sans principes. …S’il y avait bien un moment historique ou la gauche socialiste devait exister et parler des questions sociales, c’était maintenant.Parce que tout le pays, tous les salariés, tout le pays s’interroge sur le choix entre la redistribution des richesses ou l’austérité.

Voilà ex UMA, l’ex “un monde d’avance” de Benoit Hamon, qui a pris un “monde de retard”. “UMA” avait obtenu 18 % à Reims en fusionnant 7 contributions à l’époque (dont celles de MN Lienemann, Jacques Fleury, Gérard Filoche, Pierre Larrouturou Marc Dolez et celle de JL Mélenchon, pour mémoire). D’autres voix un moment portées sur Arnaud Montebourg ont aussi contribué à notre succès.
Ces ex courants sont désormais  remplacés, les militants souvent mécontents n’ayant pas manqué de voter sur le fond et donc d’abord pour la motion 3.  Et voilà une nouvelle gauche socialiste recréée : elle reprend le flambeau, elle a retrouve les forces les plus déterminées du parti et qui ont envie de s’unir dans de bonnes conditions militantes et démocratiques. Ensemble !

Il y a toujours eu un fort courant dans notre parti qui sait écouter, mieux que les autres, les salariés, leurs revendications, les syndicats, qui met, à juste titre, les préoccupations salariales sur le devant. Plus cette gauche du parti est forte, plus elle pèse dans le sens du social et de l’unité de toute la gauche.

Le vote du 11 octobre est un vote qui pousse à gauche : il est bon pour le parti, bon pour le gouvernement, bon pour le pays.

Avec la motion 3 nous avions un “plan” :  contre l’austérité avec des budgets serrés nourrissant récession et chômage, pour redistribuer les richesses, pour travailler mieux, moins tous, et gagner plus, pour la hausse des salaires, pour une fiscalité directe et progressive, contre les carcans budgétaires du type TSCG. Notre priorité n’est de rembourser les banquiers usuriers privés mais d’investir pour diminuer le chômage de masse.

3 % de déficit l’an prochain, même Bruxelles et le FMI s’interrogent sur le réalisme d’un tel objectif. Il faut dire que des manifestations de masse se répètent dans toute l’Europe et qu’au Portugal, la troïka UE/BCE/FMI a du reculer devant la rue !  Pourquoi nous accrocherions nous à la limite de 3 % de déficits si cela provoque 300 000 chômeurs de plus dans une croissance stagnante ? Pourquoi serions nous les meilleurs élèves de la classe alors que le professeur s’aperçoit qu’il faut changer le programme ? Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale ne vient il pas de dire que c’est un objectif absurde ?

La motion 3 a fait de la politique et du social sur les sujets brûlants du moment, “le social au coeur”

On a répété que l’ennemi c’était d’abord le chômage, pas le remboursement de dettes indignes.

Dans les conditions exceptionnelles dans lesquelles nous étions, dans ce congrès tel qu’il était préparé, c’est un énorme succès, nous l’espérions, l’anticipions, et nous allons maintenant être à la hauteur, continuer le combat, faire de la politique.
Construire désormais dans la durée une nouvelle gauche socialiste pour peser sur les évènements terribles qui s’annoncent. Nous pourrons surement discuter et travailler avec la motion 4 qui défend  aussi la réduction du temps de travail, et le partage des richesses. Et nous nous appuierons sur les luttes sociales, car il est certain que le salariat va exiger des satisfactions, lui qui produit les richesses et ne reçoit pas la part qu’il mérite.

Gérard Filoche, le 12 octobre, 3 h


20 Commentaires

  1. Lescure
    Posted 12 octobre 2012 at 5:02 | Permalien

    Maurel doit se présenter. Jusque, et y compris, dans la motion 1, il se trouvera des gens pour voter pour lui et il devrait peut-être bien , dépasser 30%.

  2. lionel mutzenberg
    Posted 12 octobre 2012 at 8:45 | Permalien

    Enfin une bonne nouvelle, au PS çà bouge.
    Il faut continuer à bousculer les petits notables biens installés.

  3. Posted 12 octobre 2012 at 9:30 | Permalien

    je constate que tu retrouves une combativité dans tes propos

  4. Calvès Marie-Eve
    Posted 12 octobre 2012 at 9:35 | Permalien

    « Jamais un seul des porte-paroles de la majorité n’a voulu engager un vrai débat sur des questions brûlantes concrètes (alors qu’elles hantent les militants qui ne veulent pas que leur gouvernement échoue !). »
    Ce gouvernement a déjà échoué en reniant ses promesses, en faisant une politique de droite envers les Roms, en approuvant le traité de Sarko et Merkel, en ne faisant RIEN contre les licenciements…
     » Jamais personne nulle part ne nous a répondu sur les salaires, le Smic, sur les licenciements, Sanofi, Petroplus, florange, PSA, sur le droit du travail, sur la fiscalité le budget, la rigueur ou la dette. »
    Et pour cause, ils approuvent la politique de Sarko et ne l’ont combattu officiellement un temps que pour prendre le pouvoir et l’occasion de s’en foutre plein les poches qui va avec ( voir cumul des mandats entre autres).
    Le plus grave dans cette histoire c’est qu’ils nous préparent le retour d’une droite encore plus dure que celle d’avant, voire la prise du pouvoir par l’extrême droite. Il n’y a qu’à regarder en Grèce la montée des fascistes.
    Et finalement lorsque je vois tout ça j’en viens à les haïr,(les socialos « en peau de lapin » comme le disait Ned du fait de leur facilité à retourner leur veste), presque davantage que la droite qui elle après tout fait une politique cohérente avec ses intérêts de classe alors que les socialos trahissent tout ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre.
    Et si la vrai gauche du PS était elle-même cohérente, elle rejoindrait la gauche réelle en quittant ce parti dévoyé ! L’argument de « changer le parti de l’intérieur » ne tient pas depuis des années qu’on nous le ressort !

  5. Posted 12 octobre 2012 at 11:11 | Permalien

    mais non, arrêtez ces tons extremistes, et a cote de la plaque, la direction du PS parle peu parce ce qu’elle s’interroge beaucoup !!!

  6. Posted 12 octobre 2012 at 11:12 | Permalien

    t’es bien bon not’maitre !

  7. Posted 12 octobre 2012 at 11:14 | Permalien

    mais surtout pas… a mon avis, ne pas remplacer le débat d’idées par un débat de personne,
    la motion 1 a déjà désigné le candidat, n’allons pas marcher sur des plate bandes déjà foulées aux pieds,
    les militants n’iront guère voter, ne leur donnons pas un prétexte vain de fausse joute

  8. JEAN
    Posted 12 octobre 2012 at 15:14 | Permalien

    S’il y a un sursaut au sein du PS de gauche,tant mieux car les temps s’avancent où il faudra à nouveau se situer clairement :

    Grèce :  » Cela fait maintenant 37 jours que des députés néonazis de l’Aube Dorée ont tabassé des vendeurs étrangers sur les marchés de Rafina et Missolonghi. Ces évènements ont été enregistrés sur des vidéos. Mais il ne se passe rien.Un quatrième sondage place le groupuscule néonazi en 3ème position, devant le PASOK. Et il ne se passe rien.Un ami chômeur en formation informatique dans un bureau pour l’emploi m’a dit dernièrement :« Il y a un bureau de l’Aube Dorée à côté du bureau pour l’emploi. Nous sommes 20 dans la formation. 18 sont pour l’Aube Dorée » . Et il ne se passe rien. »

    Article complet : http://www.okeanews.fr/fondamentalistes-neonazis-et-policiers-vers-une-nouvelle-dictature-en-grece/

    N’attendons pas que le fascisme revienne en France et en Europe par divers courants politiques Inter-parti ou Trans-parti, fédérons-nous et rassemblons-nous avant qu’il ne soit trop tard. La crise de l’ Euro s’avance vers nous, attaqué bientôt par les marchés financiers. Tenons-nous près à lâcher les dogmes néolibéraux et à agir en masse pour renverser les tables de la loi pourri du capital contradictoire et à nous nouveau clairement fascisant.

    Bonne continuation Monsieur Filoche. Cordialement.

  9. JEAN
    Posted 12 octobre 2012 at 15:15 | Permalien

    Rectificatif

    « N’attendons pas que le fascisme revienne en France et en Europe par divers courants politiques Inter-parti ou Trans-parti, fédérons-nous et rassemblons-nous avant qu’il ne soit trop tard. La crise de l’ Euro s’avance vers nous, attaqué bientôt par les marchés financiers. Tenons-nous près à lâcher les dogmes néolibéraux et à agir en masse pour renverser les tables de la loi pourri du capital contradictoire et à nouveau clairement fascisant. « 

  10. Posted 13 octobre 2012 at 14:10 | Permalien

    Parmi « les sujets brûlants du moment » il y a la crise écologique. Or un vaste et ambitieux chantier national menant vers la transition énergétique (tel qu’il était par exemple proposé dans le programme du Front de gauche) aurait redynamisé (et contribué à relocaliser) l’économie, freiné la crise du logement, créé nombre d’emplois…
    Il y a franchement, devant l’inertie, l’impuissance, le manque d’imagination de ce gouvernement de quoi s’arracher les cheveux !

    PS: Pendant ce temps Moscovici s’en est allé remettre un chèque de 31,4 milliards au FMI !! http://fr.news.yahoo.com/moscovici-signe-ch%C3%A8que-31-4-milliards-deuros-au-071200813.html

  11. Posted 13 octobre 2012 at 15:40 | Permalien

    Trève de gentillesse : pourquoi Marie Noel Lienemann n’a-t-elle pas signé la motion référendaire au Sénat??

    Pourquoi s’interdire cette option pour faire barrage au traité austéritaire Merkozy??

  12. Posted 13 octobre 2012 at 15:59 | Permalien

    mais arretez ce harcelement. Laissez nous bosser. on connait nos priorités notre tactique, notre stratégie. Nous, nous agissons. sur le terrain. avec des résultats.
    aboyez, la caravane passe.
    ou felicitez vous plutôt de notre job, ca aide toute la gauche !

  13. Posted 13 octobre 2012 at 16:03 | Permalien

    je me réponds à moi même, au « post » ci dessus, nous étions nombreux à n’être pas favorables à concourir dans cette élection pipée du 18 octobre pour le 1er secrétaire. Question de principe.
    mais les camarades en ont décidé ainsi. Nous nous rallions donc et appelons à voter Emmanuel Maurel le 18.

  14. Posted 13 octobre 2012 at 17:04 | Permalien

    tu as une fâcheuse tendance à confondre harcèlement et débat :
    où est le harcelément quand je te demande pourquoi Lieneman n’a pas signé la motion référendaire au Sénat?
    j’ai dit pour ma part que je me félicitais de votre score,
    mais j’ai encore le droit d’être critique
    et on peut encore causer tactique sans tomber dans cette hystérie??

  15. Posted 13 octobre 2012 at 17:06 | Permalien

    à ta place, je réserverai le terme harcèlement vis à vis des menaces de Le Roux à l’égard des nonistes.
    il n’y avait pas coup de couteau dans le dos ou de harcèlement dans la question que je t’avais posé, ce alors que vous subissez les pressions de la direction austéritaire du PS.

  16. lionel mutzenberg
    Posted 13 octobre 2012 at 22:57 | Permalien

    Oui Gérard, proposez et faire du bruit afin de faire connaître vos propositions qui vont dans le bon sens.
    Surtout ne vous laissez pas dominer par les couilles molles de votre parti.
    Au Front de Gauche n’ont n’avons pas tout bon, je t’en donne acte, mais sur l’essentiel, çà tiens la route !

  17. Posted 14 octobre 2012 at 19:48 | Permalien

    La revue mensuelle 

    D&S

    fête
    son numéro 200 

    et ses 20 ans


    Le samedi 15 décembre 
à Paris

    de 14 h à 2 h du matin


    à « Confluences »

    M° Philippe Auguste


    Réunions, apéro, tables rondes, débats,
    spectacle, (“Résistances”)

    repas festif, musiques

  18. Jake B
    Posted 15 octobre 2012 at 17:45 | Permalien

    Hi Hi, le post 8 qui parle de PS de gauche… Pourquoi, il y aurait un PS de droite et on ne nous aurait rien dit ? Et Hamon serait au centre peut-être ?

  19. Posted 15 octobre 2012 at 18:00 | Permalien

    ca suffit ce niveau d’imbécilite !

  20. Posted 15 octobre 2012 at 20:51 | Permalien

    @gerard

    en tout cas tu n’as pas répondu sur ma question de pourquoi Marie Noelle Lienemann n’a pas signé la motion référendaire au Sénat.

    Peux être n’en a tu pas la réponse… mais cela ne suffit pas à qualifier ma question de harcèlement – sauf à tuer le débat…

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