Travail du dimanche : les adeptes de la dérégulation sont des rapaces (newsring)

 

01 octobre 2013, 17:03

La rédaction

Après le mouvement de fronde des enseignes Leroy Merlin et Castorama, qui ont ouvert, dimanche 29 septembre 14 magasins pourtant frappés d’une interdiction d’ouverture, et la réunion interministérielle organisée sur le sujet lundi 30 septembre, Gérard Filoche milite pour la défense du repos dominical, fondamental pour la vie sociale. Le membre du bureau national du Parti socialiste dénonce également les chantres de la dérégulation et met en garde le gouvernement contre une politique de concessions faites au patronat.

Description : http://n1.webedia.fr/imppix/i21633/c35095/p819/po84/cam0/cm1/cid0/pl19804/r8704424

Le débat sur le travail dominical est une foutaise absolue. Si l’ensemble des grands magasins ouvraient le dimanche, quelque 30.000 emplois seraient détruits dans les petits commerces. Par ailleurs, cela déstructurerait un peu plus la vie sociale, en tuant l’un de ces rares moments où les familles ont l’occasion de se retrouver. Les gens qui réclament le travail du dimanche sont des vandales, un temps de repos commun est nécessaire dans une société.

Dans le droit du travail, le volontariat n’existe pas

Les adeptes de la dérégulation à outrance sont des charlatans, des rapaces, des exploiteurs. A Castorama et à Leroy Merlin, le patronat a payé les banderoles le papier, organisé la communication des salariés, tout cela est honteux ! Contrairement à ce qu’on nous dit, il n’y a pas de volontariat dans le droit du travail. Le contrat du salarié se définit comme un lien de subordination juridique permanent. Dès lors, le tapage fait autour du soutien apporté par les salariés de Sephora à leur direction apparaît clairement comme une manipulation !

Il est très étonnant que le gouvernement reçoive des patrons hors-la-loi. A force de chercher des compromis avec le patronat, l’exécutif, le même qui n’amnistie pas les syndicalistes, en vient à faire des concessions. François Hollande n’a pas été élu pour ça, il a été porté au pouvoir pour défendre les intérêts des salariés qui ont majoritairement voté pour lui. En continuant dans cette direction, le président de la République va ruiner son capital électoral et sa politique risque d’être sanctionnée.

Le candidat Hollande avait marqué son attachement au repos dominical

En outre, ces rapports confiés à de grands patrons posent problème. S’il s’agit de reproduire le rapport Gallois et ses attaques contre les salariés, ce n’est pas la peine, on connaît déjà le contenu. Aujourd’hui, le gouvernement demande à Jean-Paul Bailly de se pencher sur le droit des salariés et le code du travail. Un homme, dont les méthodes de management brutales à la tête de La Poste ont eu des conséquences dramatiques et ont déjà prouvé son incompétence en la matière. D’avance, il y a tout à craindre.

François Hollande, candidat à l’élection présidentielle, avait lui-même expliqué, le 17 avril 2012 dans un discours prononcé à Lille, pourquoi le repos dominical qui existe depuis 1906, est fondamental pour les salariés, les familles, la culture, la vie associative, etc. J’ose espérer que mon cher Parti socialiste ne change pas de ligne également sur ce sujet.

 

10 Commentaires

  1. Posted 2 octobre 2013 at 11:45 | Permalien

    Monsieur Filoche,
    bonjour.
    Je suis d’accord avec vous.
    Mais: que faites vous de tous ceux qui travaillent déjà le dimanche, dans les hôpitaux, les hôtels, les restaurants, les services publics, transports, sécurité…
    Dans les stations balnéaires, touristiques thermales!
    Il ne faut pas généraliser.
    L’économie de notre ville, Bandol, n’existe que pour une grande partie, parce que les commerces sont ouverts le dimanche!
    Et pourquoi d’ailleurs plus le dimanche qu’un autre jour?
    Pourquoi pas le samedi ou le vendredi? Ou les trois jours d’ailleurs! Toutes les religions seraient servies!
    Bonne journée sous le soleil de notre Provence!

  2. Posted 2 octobre 2013 at 12:13 | Permalien

    LE TRAVAIL DU DIMANCHE POUR LES SAISONNIERS

    Au moment où le débat sur le travail du dimanche est relancé, les membres du forum social des saisonniers tiennent à alerter sur ce sujet qui met en avant des disparités de traitement et de considération des salariés.
    Comme c’est bien souvent le cas, lors des débats sur le travail, ou, à l’occasion des négociations sur l’emploi, nous constatons que le travailleur saisonnier est non seulement discriminé du fait d’un CDD précaire (logement, santé, salaire, reconnaissance) mais aussi dans la place qu’on lui accorde dans les débats. On oublie d’en parler, de le prendre en considération, on le met à part. Il disparaît de l’espace des représentations social.
    Nous rappelons que beaucoup de travailleurs saisonniers sont contraints de travailler le dimanche et les jours fériés sans aucune compensation de salaire ou de repos. Ces emplois se féminisent de plus en plus, les durées de contrat s’amenuisent au fil des saisons. Le salaire perçu est souvent la seule rémunération qui permettra aux étudiants de survire durant leurs années d’études. De plus rappelons que le salaire du saisonnier est amputé, parfois de moitié à cause du coût élevé du logement (dont la charge devrait incomber à l’employeur), des transports, des heures effectuées et peu payées…
    Aucune obligation légale ne contraint les employeurs. Les stations qui bénéficient de ce « réservoir humain » à forte valeur ajoutée n’ont pas l’obligation, de les loger, d’assurer leur frais de transports. Alors oui, il faut que le travail dominical et les jours fériés travaillés des saisonniers soient compensés afin de revaloriser leur salaire.
    Cela se fait déjà, puisque quelques conventions collectives, accords de branche, peuvent accorder des droits à leurs employés. Alors pourquoi ne pas légiférer pour que saisonnalité et précarité arrête de rimer ? Accorder aux saisonniers qui en sont exclus le versement de la prime de fin de CDD et d’instaurer une clause de reconduction de leur contrat d’une saison à l’autre ?
    Nous voulons que les rapports, les missions portant sur les saisonniers et la saisonnalité sortent des tiroirs et qu’enfin ces 2 millions de travailleurs soient au cœur des discussions sur le travail, l’emploi, afin de donner de nouveaux droits et améliorer les conditions de travail.
    La mission Nogué qui fournira le énième rapport sur l’emploi et la situation des saisonniers devrait inciter le gouvernement de gauche à légiférer afin de faire reculer la précarité qui rime avec saisonnalité.
    Il faut rémunérer le travail du dimanche et des jours fériés pour tous les travailleurs en contrat saisonnier.

    Contacts, Les coordinateurs du forum
    Karine Delpas : 06.77.19.69.30
    Richard Dethyre : 06.34.12.39.45

  3. Posted 2 octobre 2013 at 15:01 | Permalien

    Merci monsieur Filoche,
    Vous expliquez clairement ce que peuvent mettre en place les employeurs qui respectent leurs employés.
    Alors que nous sommes une station balnéaire et que nous n’y sommes pas tenus, le dimanche, les heures sont majorées de 50% et les jours fériés payés doubles, du moins dans mon entreprise!
    Je sais que certains employeurs ont prévus de loger leur personnel saisonnier.
    Nous n’avons dans la nôtre que des CDD.
    Une autre réflexion m’est venue à l’esprit: pourquoi empêcher les personnes qui veulent travailler plus de le faire?
    En faisant cela, vous encouragez le travail au noir et autant de charges sociales qui ne rentrent pas dans les caisses de l’état!

    Mais cela est un autre problème.

  4. Gilbert Duroux
    Posted 2 octobre 2013 at 17:23 | Permalien

    @ viala christian
    Personne ne veut travailler plus. Ceux qui veulent travailler plus, la plupart du temps ce qu’ils veulent, c’est gagner plus. Proposez leur de gagner plus en travaillant moins, ils se porteront tous volontaires. La vraie question est donc bien celle des revenus.

  5. Posted 2 octobre 2013 at 19:03 | Permalien

    Je me suis mal exprimé!
    Bien sur!
    Travailler plus car ce que nous gagnons ne suffit plus à vivre correctement pour les plus bas revenus. Et de la nécessité de voir le couple travailler et de faire garder les enfants par des nounous. En majorant le salaire de ceux qui travaillent le dimanche ou le soir, on pourrait travailler autant en gagnant plus!

  6. Gilbert Duroux
    Posted 2 octobre 2013 at 19:50 | Permalien

    Mais non. Si on ouvre largement le travail le dimanche, ça deviendra un jour comme un autre et le dimanche ne sera pas payé plus. C’est ce que veut le MEDEF. Gérard l’explique très bien, ce n’est jamais le salarié qui choisit en fin de compte. Demande aux caissières qui travaillent de façon morcelée si ça les arrange. Le plus souvent elles n’ont pas le choix. On leur fait comprendre qu’il y en a 50 qui attendent sa place.
    Et puis il ne faut pas raisonner de manière individuelle en prenant tel ou tel cas que ça arrange (le sien, de préférence). C’est un problème de société, on n’est pas dans le « chacun pour sa gueule ».

  7. Posted 2 octobre 2013 at 20:19 | Permalien

    Merci
    Bonsoir

  8. rêveur
    Posted 2 octobre 2013 at 22:01 | Permalien

     » Personne ne veut travailler plus. Ceux qui veulent travailler plus, la plupart du temps ce qu’ils veulent, c’est gagner plus. Proposez leur de gagner plus en travaillant moins, ils se porteront tous volontaires. La vraie question est donc bien celle des revenus.  »

    @ Gilbert,

    je ne sais pas si tu connais, cette conférence mais ça rejoint assez tes propos.

    Inculture(s) 5 : une autre histoire du travail et de la protection sociale
    Travailler moins pour gagner plus…
    ou l’impensé inouï du salaire…
    avec Franck LEPAGE et Gaël TANGUY

    http://www.scoplepave.org/5-travailler-moins-pour-gagner

    Avec la tonne d’emplois nuisibles qui existent, il serait bon de mettre en place un salaire universel inconditionnel. Comme le di Jérôme Akinora (« les aventuriers du rmi). Bien sûr, il y aura des abus, si on mettait en place un rmi universel, mais si on ne me fait pas, cela peut aussi causer des problèmes… « un militaire est si vite arrivé ».

  9. Alphonse
    Posted 3 octobre 2013 at 13:43 | Permalien

    Ah ce sont des méchants ceux là ! vraiment ! mais pourquoi les traiter des rapaces ? un aigle c’est un rapace, c’est beau un rapace … pour j’aime les rapaces et je les protège !

    c’est une honte de dénigrer ces animaux en voie de disparition !

  10. DEMORY G
    Posted 4 octobre 2013 at 0:17 | Permalien

    Le droit du travail et sa réglementation ne peuvent, comme toute réglementation sérieuse qu’être des droits objectifs… càd qui n’ont pas à tenir compte de la volonté ou de l’accord du salarié dont ils réglent les conditions de travail. C’est évident… car que diriez vous d’un droit de la consommation qui par exemple accepterait que les consommateurs qui le souhaitent se voient proposés et puissent acheter des produits alimentaires périmés ou toxiques.Ou bien l’achat d’un véhicule automobile non conforme parce que l’acheteur est d’accord, volontaire….Ce qui est évident en matière de consommation … ne le serait plus en droit du travail…

    O rien de neuf sous le soleil. Déjà dans les années 70 et début 80 les grandes chaînes de l’ameublement (pardon de l’aménagement intérieur, c’était le terme consacré)faisaient le forcing pour pouvoir ouvrir càd faire travailleur leurs salariés le dimanche… Conforama et autres galeries du meubles…. Le résultat vous l’avait aujourd’hui dans nombre de zones… cherchez dans votre quartier un vendeur de meubles…. Faudra aller traîner en périphérie…. pour trouver le salon de vos rêves….
    Je crains fort qu’à l ‘image de ce qui se passe depuis un an et demi le gouvernement actuel ne trouve encore un de ces compromis mi chèvre mi choux dont notre président est l’image incarnée… La où il faudrait faire preuve de fermeté et, n’en déplaise aux chantres de la mollesse, alors que tout rentrerait dans l’ordre, on va encore nous sortir un dispositif digne d’une usine à gaz aussi ingérable que le système actuel.
    Il est significatif que notre chaine publique nuémrotée 2 ait cru bon de montrer ce qui se passe aux USA… en oubliant de dire qu’il n’y a pas de loi fédérale en la matière, mais que c’est état par état, et en fait entreprise par entreprise.
    Au fait, pourquoi ne pas avoir parlé de l’Allemagne , cet exemple du dynamisme européen dont on nous rebat les oreilles chaque matin sur BFM… Pas de commerce ouvert le dimanche… et le samedi aprés midi c’est pas tous les samedis… Oh pardon, il ne fallait as le dire… c’est contre productif….

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