Dans un débat sur Médiapart http://blogs.mediapart.fr/blog/la-redaction-de-mediapart/121214/travail-en-miettes-chomage-de-masse-ce-soir-20h30-en-direct-de-mediapart
Pierre Joxe s’exprime dans une excellente vidéo de 36′
extraits par http://antennerelais.canalblog.com/archives/2014/12/19/31169204.html
Une déconstruction du droit du travail
à 8’02 de la vidéo :
Pierre Joxe : « Le mouvement qui a lieu en ce moment en France (pas seulement en France, pas seulement depuis deux ans) est un mouvement je dirais de déconstruction du droit du travail. Le droit du travail est un droit d’exception, c’est un droit qui dit « non » au code du civil, qui dit « non » au droit classique, au droit du libéralisme, qui dit « non la liberté n’est pas complète » : on ne peut pas embaucher des enfants dans les usines (1834), on ne peut pas embaucher des femmes dans les mines, etc. C’est un droit d’exception qui repose sur une action collective, on l’a vu depuis un siècle : tout le droit du travail a progressé sous la pression d’actions syndicales. »
à 9’25 :
Pierre Joxe : « Aujourd’hui depuis quelques années, en France, on assiste à une déconstruction. Pas un recul, pas une démolition c’est un mot exagéré : déconstruction, effritement du droit du travail. C’est plus avancé dans d’autres pays (en Angleterre c’est très avancé), mais en France il y a une espèce d’accélération récente – on va je pense en parler de cette loi qui concerne souvent le droit du travail et qui n’associe même pas le ministre du Travail. »
à 9’55 :
Pierre Joxe : « Le droit du travail est un droit qui ne met pas la priorité au contrat, mais qui dit : la loi s’impose au contrat. C’est la loi qui protège, car le contrat peut asservir (dans le Code civil il était dit que le patron était cru sur sa parole alors que l’ouvrier devait apporter la preuve, ça a duré un demi-siècle comme ça). Le droit du travail est un droit qui dit : non le contrat n’est pas la loi des parties, sauf si ce contrat respecte la loi. Quelle loi ? La loi qui limite la durée du travail ; les enfants, le repos hebdomadaire etc. On assiste à un mouvement inverse, voulant rendre au contrat (de travail ou collectif) la fonction qui a été conquise par le droit du travail, par la loi. Et ça c’est un phénomène étrange! »
La « loi Macron »
à 10’50 :
Pierre Joxe : « On parle d’une loi sous son nom (« loi Aubry », « loi Auroux ») lorsqu’elle a été votée et promulguée. Pour l’instant on a un projet de loi [...]. »
à 12’24 :
Pierre Joxe : « [...] Il y a eu des éléments précurseurs. On aurait du s’alarmer lorsqu’on a lu dans un journal il y a un an, signé par un certain nombre de députés socialistes (3) – dont Le Guen qui est devenu ministre des Relations avec le Parlement -, je cite : « Il faudra que Hollande s’attaque à un redoutable tabou national, celui des rigidités d’un code du travail qui est devenu un puissant répulsif de l’emploi ». Qu’une dizaine de députés socialistes puisse signer – un siècle après la création par Clémenceau du premier ministère du Travail, un siècle après le premier code du travail, un siècle après les premières grandes lois sur le repos hebdomadaire, sur la durée du travail – puisse signer un document disant que le code du travail est un « puissant répulsif » et que c’est un « tabou national » qu’il faut démolir, c’est stupéfiant. »
(3) Pacte: dix parlementaires PS saluent le « pari audacieux » de Hollande (AFP)
à 13’34 :
Pierre Joxe : « Quelques années auparavant, Madame Parisot alors présidente du MEDEF disait : « Nous préconisons une réforme de la Constitution afin de reconnaitre le droit à la négociation, et de permettre aux représentants des employeurs et des salariés de fixer les modalités d’application des principes fondamentaux du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité sociale. » ça c’était il y a une dizaine d’années. Donc cette idée qu’il faut retirer au règne de la loi, aux représentants de la souveraineté nationale, la responsabilité, le devoir de fixer les règles dans le domaine du droit du travail, c’est une idée qui chemine lentement en France depuis quelque temps. »
à 14’18 :
Pierre Joxe : « [...] avec cette nouvelle loi ["Macron"] on est d’autant plus stupéfait qu’on y trouve des choses ahurissantes [...]. Par exemple concernant la pénalisation de l’entrave. Le délit d’entrave [c'est] empêcher des délégués syndicaux, des représentants du personnel, de remplir leur mission, c’est un délit – le droit du travail c’est aussi en partie un droit pénal : le patron qui fait entrave au fonctionnement du droit du travail, en particulier aux institutions représentatives qui ont été développées depuis la Libération, il peut être condamné à des peines, y compris de prison (c’est très rare). L’article 85 du projet de loi ["Macron"] prévoit que par ordonnance (donc évitant le débat public), le gouvernement pourrait réviser la nature et le montant des peines et des sanctions applicables en cas d’entrave. C’est à dire qu’on envisage de réduire le système des pénalités d’entrave, alors que ni la loi d’amnistie de 1981, ni la loi d’amnistie de la droite en 1995, ni la loi d’amnisite de 2002, n’ont porté atteinte à cette espèce de règle un peu mythique mais qui quand même dit que si un employeur viole le droit du travail dans certaines conditions, en particulier en faisant entrave au fonctionnement des institutions, il peut être condamné. ça va être retiré. Moi je ne comprends pas. Je pense que le débat aura lieu, mais là comme c’est prévu par ordonnances, on voit bien que ça veut fuir le débat. Je pense que ce débat doit être porté très largement [...]. »
Le travail le dimanche
à 19’22 :
Pierre Joxe : « [...] L’existence du travail le dimanche est nécessaire ; parce qu’il y a les hôpitaux, les transports en commun, sans parler de la police etc. Mais le développement du travail du dimanche, dans le commerce (le commerce est la grande activité principale dans laquelle il y a les salariés les plus faibles, les moins qualifiés, les plus nombreux, les plus « remplaçables »), le développement du travail du dimanche est exclusivement destiné aux intérêts des groupes de la grande distribution. Exclusivement ! Pas principalement : exclusivement ! [...] Là aussi on ne comprend pas très bien. [...] »
Manuel Valls Premier ministre
à 21’13 :
Pierre Joxe : « [...] les conditions dans lesquelles fonctionne le gouvernement actuel sont aussi surprenantes, puisque le Parti Socialiste avait choisi un candidat (pas parmi trois), un seul avait eu un résultat très faible dans l’investiture primaire, c’était Valls, avec 5%. Evidemment deux ans après quand il gouverne la France, beaucoup de gens sont surpris. C’est comme ça, ça fait partie du jeu institutionnel et des surprises que l’on peut avoir. Mais la gauche dans son programme n’a jamais envisagé des réformes du droit du travail [comme celles] envisagées aujourd’hui. »
« à contre-emploi de notre histoire »
à 22’05 :
Pierre Joxe : « Les problèmes fondamentaux du droit français sont très anciens, c’est les droits de l’Homme. Mais les droits de l’Homme ont été considérablement transformés au cours du 19ème et du 20ème siècle avec l’introduction du droit social. La démocratie libérale n’aime pas le droit social. La France a progressé dans la voie du droit social avec Jaurès, avec Clémenceau, avec les assurances sociales, avec le Front Populaire, avec la Libération etc. C’est une construction continue, par étapes, par palliers, qui va dans le sens d’un progrès – à tel point que quand on va à l’étranger, les manuels français du droit du travail, l’histoire du droit du travail, elle est connue. Là on est à contre-emploi de notre histoire, on est dans une phase qui héberlue n’importe qui. On est à contre-emploi car la gauche n’a pas été élue pour faire une politique aussi surprenante. Surprenante parce que elle ne va pas du tout dans le sens de l’histoire de la gauche. Je pense que c’est quelque chose qui va se débattre dans les semaines qui viennent [...]. Je n’ai pas d’explication sur ce qui se passe en ce moment. Une grande partie des français, même pas seulement de gauche, ne comprend pas très bien ce qui se passe. [...] Je pense qu’il va y avoir une profonde réflexion [...] qui commence seulement maintenant, en particulier avec ces lois qui sont tellement à contre-courant de l’histoire de notre droit social. »
Posté par antenne_relais à 15:24 – Commentaires [0] – Permalien [#]
63 Commentaires
Tiens la vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=jgmwhOiD4Bc
Tu la graves sur CD et tu la distribues à tous les membres de ton BN. À charge pour eux de la dupliquer et de la diffuser dans le P »s ».
La deuxième partie est tout aussi intéressante:
https://www.youtube.com/watch?v=JrcHs3eca1c
L’interview de Pierre Joxe fut réconfortante de voir qu’il existe toujours de vrais socialistes .
Chapeau pour l’espérance de gauche !
Que le Président et le gouvernement , oublient leur égo pour le bien-être du plus grand nombre plutôt que pour les clans . L horizon de La République ne s’arrête pas à la Bretagne .
Aujourd’hui c’est celui qui est au pouvoir qui décide. Pierre Joxe, et bien d’autres, pourront toujours dire ce qu’ils voudront, ils ne dirigent rien.
Comme la SFIO en 1956, telle sera notre avenir. Point.
Je viens de déjeuner avec des salarié du secteur privé, et je vous garantie que les carottes sont cuites; à part un rescapé du PS qui voit en Jean-Luc Mélenchon un horrible communiste.
Le sectarisme imbécile n’est pas que d’un seul côté.
Malheureusement.
Très intéressantes les deux vidéos de Mediapart (merci à Bugsy et à Gilles).
Joxe sur le code du travail, avec son expérience, son expertise, son recul.
Dans la deuxième vidéo il y a une comparaison entre la déréglementation opérée par Schröder en Allemagne à partir de 2002 et la politique actuelle de l’équipe Hollande.
Dans les deux cas ce sont des sociaux démocrates qui, tournant le dos à leur électorat, font prendre au pays un tournant fortement libéral. Sauf que chez nous c’est encore en train de se jouer, avec le projet de loi Macron en ce moment.
Quand en 2005 Gerhard Schröder laissa sa place à Angela Merkel, il lui avait bien préparé le terrain. Hollande suit le même chemin.
Mais il y a aussi ce qui est dit sur l’acception de l’idéologie libérale, qui reste moindre en France que dans d’autres pays. Ici on soutient encore majoritairement les luttes des salariés. Saurons nous profiter de cet héritage et l’entretenir ?
A lire aussi :
http://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/BULARD/50762
qui concerne cette fois la politique salariale du gouvernement, de même orientation on est pas surpris…
Et maintenant un blanc-seing du gouvernement à une avancée ultra-libérale :
« Comment la France a laissé la voie libre aux tribunaux privés internationaux »
http://transatlantique.blog.lemonde.fr/2014/12/19/comment-la-france-a-laisse-la-voie-libre-aux-tribunaux-prives-internationaux/
Si la droite veut faire pire elle devra vraiment se donner du mal !
Le monde ne va pas dans ce sens là. Je pense que ces législateurs sont complètement dans les nuages parce que une fois le bouchon poussé trop loin, tout leurs travail et leurs espoirs vont être pulvérisés et si j’en crois le texte ci-dessous ce sera avant la fin de l’année, peut être avant Noël. Vérifiez sur les messages précédents dans « actualités ».
« Les armes sont prêtes, les armes sont levées. L’affrontement est imminent dans sa phase ultime. Il engage la fin de tout : le système actuel et, par sa violence, il dégage la voie pour que le futur soit.
Les hommes ont été incapables de s’unir, incapables de se libérer de la fausseté, incapables d’affirmer la Loi d’Amour. Les évènements les y pousseront, en décimant ce qui ne peut s’inscrire dans le Futur.
Tous ceux qui sont incapables d’appliquer la Loi Juste ne passeront pas la porte du Futur. Tout se joue là maintenant : le futur du monde et la mort du plus grand nombre. Ce que les hommes ont voulu, laissé faire et accepté pour la majorité.
Attendez-vous au pire. Nous sommes dans les dernières heures de « paix ». Le monde entier est en guerre. Les hommes seront poussés au Changement. »
http://www.clefsdufutur-france-afrique.fr/news/le-monde-entier-est-en-guerre-/
C’est marrant, il faut attendre que les politiciens professionnels quittent la politique active, comme Joxe, pour dire ce qu’ils pensent. Comment croire alors à leur sincérité quand ils sont en activité ?
Angleterre, Chambre des Lords :
» Les pairs britanniques ont refusé de fusionner leur service restauration avec celui des députés pour préserver la qualité de leur champagne « .
Voilà enfin une nouvelle qui fera plaisir à Némo et à tous ses avatars.
Il était important d’informer les masses de crevards européens, de la bonne nouvelle qui voit la bonne santé de leur non-réprésentants et autres oligarques se préparer à une excellente année 2015.
Le 1% des hyper-riches peuvent dormir tranquilles. Les esclaves dorment à poings fermés.Ils boiront du mousseux et rigoleront sans dents.
[Pitoyable Moscovisci à la radio ce dimanche soir, sur BFM Politique ]
En effet, non content de soutenir le gouvernement grec de droite, voilà que Moscovici donne des conseils et des satisfecits en libéralisme au gouvernement français. Désespérant, mais instructif; non Monsieur Filoche; il ne peut y avoir d’union de la gauche avec de tels personnes car, tout simplement, elles ne sont pas de gauche! Mais à quoi s’attendre de la part d’un parti qui avait même prévu de nous demander de voter pour Strauss-Kahn …
Depuis des années, le PS se droitise, repoussant encore plus à droite les modem, UDI et autres UMP; ce à quoi nous assistons depuis 2012 n’en est que la phase ultime.
Et je ne pense donc pas que la solution puisse venir du PS. Par contre si les cadres prétendument de gauche de ce parti voulaient bien en faire éclater au grand jour les ambiguités, les reniements et les mensonges avant de le quitter, cela pourrait peut-être aider à la reconstruction d’une vraie gauche.
Et oui, malheureusement, sans un échec cuisant aux élections à venir, ce parti ne se remettra pas en cause. Consolons nous en nous disant que d’un grand mal peut sortir un bien; c’est plus motivant que de n’avoir pour seule perspective que de se dire qu’avec la droite ce serait pire .
« si des cadres prétendument de gauche du PS… »
va te faire voir !
dis toi bien, et enfonce le dans ta tête : chaque fois que tu écris des conneries pareilles tu ne nuis pas seulement la cause de ton groupuscule, mais à celle de toute la gauche en même temps,
unité !
fallait chercher un poux ? tu l’as, tu l’inventes a chaque fois, t’est le roi des poux,
Soyez clair Mr Filoche : oui ou non Hollande, Valls, Macron et Cie doivent-ils partir ?
Vous parlez d’unité mais quelle unité est possible avec des gens qui au PS mènent une politique de droite ?
Depuis le temps qu’on vous l’explique sur tous les tons vous ne voulez pas l’entendre. Et quels sont vos arguments ? Ce sont des « conneries », ou bien « relisez ce que j’ai écrit depuis 20 ans »…
Mais quand on vous demande pourquoi ce gouvernement ne donne pas de coup de pouce au SMIC alors que Chirac le faisait, ou pourquoi il ne soutient pas Merkel quand elle veut s’opposer aux tribunaux privés internationaux, vous n’avez rien à répondre.
Or c’est la triste réalité : ce gouvernement issu du PS mène une politique souvent bien plus à droite que des gouvernements de droite. Jouerait-il la surenchère sur la droite pour lui piquer son électorat ?
Alors il faudrait s’allier à des gens qui ont abondamment démontré qu’il n’ont pas d’autre idéal que la conservation du pouvoir ?
Soyez clair pour une fois Mr Filoche : oui ou non Hollande, Valls, Macron et Cie doivent-ils partir ?
Désinformation parlementaire sur les 35 heures
Les Echos | 22/12/2014
Désinformation parlementaire sur les 35 heures
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Le récent rapport rédigé par la députée du Doubs, Barbara Romagnan, au nom de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale chargée d’évaluer l’impact des 35 heures discrédite cette institution. Le président de la commission, le député d’Ille-et-Vilaine Thierry Benoit, s’est d’ailleurs refusé à le signer. Le seul mérite de ce rapport est qu’il ne s’embarrasse pas d’arguties, il conclut tout simplement que « la réduction du temps de travail a constitué un outil pertinent et efficace de lutte contre le chômage ». Un jugement clair et péremptoire… mais qui va à l’encontre de toutes les études scientifiques en la matière. On connaissait les rapports d’information parlementaire, Mme Romagnan vient d’inventer le rapport de désinformation parlementaire.
Ce rapport part du constat que de nombreux observateurs ont crédité les lois Aubry d’un succès appréciable sur le front de l’emploi. Mais les lois Aubry mêlaient réduction du temps de travail et baisse du coût du travail par le biais d’allégement des cotisations sociales. Les premières études ne distinguaient pas ces deux composantes. Poursuivant cette logique, le rapport de Mme Romagnan évacue d’emblée la question de savoir ce qui doit être attribué à l’une ou à l’autre. Il est ainsi affirmé page 87 : « Les lois Aubry formaient un tout et cela n’a pas de sens d’en isoler les différentes composantes. » Drôle de conception de l’analyse économique. Aurait-on l’idée de demander à un médecin de ne pas chercher à isoler les effets de telle ou telle molécule au milieu de toutes les autres ?
Depuis une bonne vingtaine d’années, les économistes travaillent de plus en plus comme des médecins ou des biologistes. Pour connaître l’effet d’une politique, ils évaluent ce qu’elle produit sur un groupe test, bénéficiant de la mesure, et sur un groupe témoin, n’en bénéficiant pas, mais qui pour le reste est similaire au groupe test. Pour apprécier les effets de la réduction du temps de travail, les économistes comparent donc des entreprises ayant bénéficié de cette mesure avec des entreprises similaires n’en ayant pas bénéficié. Les études de ce type portant sur l’Allemagne, le Québec et la France aboutissent toutes à la même conclusion : la réduction du temps de travail n’a aucun effet positif sur l’emploi.
Par exemple, Matthieu Chemin et Etienne Wasmer ont remarqué que, contrairement au reste de la France, le 26 décembre, jour de la Saint-Etienne, et le Vendredi saint sont des jours fériés en Alsace-Moselle. Lorsque les 35 heures ont été introduites, il a été décidé que ces jours de congé faisaient déjà partie de la réduction du temps de travail. La durée du travail a ainsi moins diminué en Alsace-Moselle que dans les départements limitrophes lors du passage aux 35 heures. Pourtant, il n’a été observé aucune différence en matière d’évolution de l’emploi : la plus forte réduction de la durée légale du travail dans le reste de la France n’a pas permis de créer plus d’emplois qu’en Alsace-Moselle.
Ces résultats, confirmés par toutes les études analogues, ont été présentés devant la commission. Ils n’ont pas eu pour autant l’heur de retenir l’attention de la rapporteure dont l’objectif, de toute évidence, n’était pas d’élucider les conséquences des 35 heures. Penser que réduire la durée du travail crée systématiquement des emplois, tout comme suspecter que les immigrés prennent le travail des Français, relève d’une conception erronée du fonctionnement du marché du travail, selon laquelle il existerait un nombre d’emplois ou d’heures de travail fixé par un deus ex machina. Cette conception est aux antipodes de la réalité. Les emplois peuvent éclore et disparaître très rapidement et en très grand nombre selon les politiques qui sont mises en oeuvre. La connaissance de leurs effets relève d’évaluations indépendantes menées selon des techniques universellement adoptées, elle ne relève pas de la lecture orientée que pourrait en faire tel ou tel responsable politique.
réponse : « Le (bon) bilan des 35 heures », disponible à l’adresse suivante : http://www.alternatives-economiques.fr/le–bon–bilan-des-35-heures_fr_art_1137_58027.html
Meme Fillon reconnait que les 35 h ont fait 400 000 emplois de plus qu’ailleurs
Bonjour à tous,
A ceux qui douteraient encore de la portée bénéfique de la réduction du temps de travail initiée par le Gouvernement Jospin, je conseille la lecture de l’article intitulé « Le (bon) bilan des 35 heures », disponible à l’adresse suivante : http://www.alternatives-economiques.fr/le–bon–bilan-des-35-heures_fr_art_1137_58027.html
Solidairement.
Jusqu’où va se nicher la collaboration de classe du P »s » :
http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article8844
Un petit commentaire mon cher Gérard ?
@Bugzy
Oui Filoche fait une erreur tactique en s’acharnant à faire corps avec des hommes authentiquement de droite comme Valls et Macron sous prétexte qu’il est dans leur parti plutôt que de faire l’union de la gauche avec le FDG, les gens de gauche d’EELV, le NPA, Nouvelle Donne…
y a rien de tactique la dedans, c’est une question THEORIQUE, le PS est un parti de gauche, issu du salariat,
unité de la gauche ça inclue le PS, peu importe tel ou tel de ses membres, de même nul ne va trier tel ou tel stalinien ou droitier ailleurs,
NON On n’est pas dans la théorie mais dans le réel et les faits.
A part pour les cartés des partis, cez sont les faits qui déterminent une politique et une classification.
Aujourd’hui on est pour une politique au service de la finance appliquant les théories neolibérales de Thatcher ou Reagan ou on est contre.
Et dire que ce qui se passait il y a un siècle est toujours valable maintenant, il faut le prouver. Pas difficile de voir qu’il n’y a rien de commun entre Jaurès et Valls ou Macron.
C’est curieux ce sentiment d’infaillibilité d’un parti, cette religiosité! du travail pour les psychologues ou les psychanalistes
Le PS n’est pas un parti de gauche puisqu’il est pour la collaboration de classes. Il le démontre tous les jours. Faudrait en finir avec cette billevesée que le PS serait par nature et jusqu’à la fin des temps un parti de gauche.
alors ca c’est bien stupide
parce que pour qu’il y ait « collaboration de classes » il faut qu’il y ait différentes classes, en l’occurrence deux, et que les partis qui « collaborent » représentent des classes différentes, opposées, en l’occurrence que le PS collabore avec le patronat, ce qui est le cas,
si, justement, ce qui est commun à Jaurés et Valls, c’est le parti socialiste
des gens qui ont abondamment démontré qu’il n’ont pas d’autre idéal que la conservation du pouvoir ?
mais si c’était pour ça, pour « garder le pouvoir » il faudrait qu’ils fassent la politique que NOUS préconisons, car avec LEUR politique, ils vont perdre forcément le pouvoir
La police, invitée surprise de l’entretien préalable à licenciement d’un salarié sans papiers
Si le code du travail prévoit que salariés et employeurs peuvent être assistés lors d’un entretien préalable à licenciement, le même code ne prévoit pas que la police puisse assister l’employeur et mettre un terme à la procédure !
Saliou B. travaille avec un nom d’emprunt, comme nombre de personnes sans papiers, pour une entreprise de nettoyage dont le siège est situé à Vanves (92). Il travaille à temps partiel environ 2 heures par jour, en CDI.
Lors de la signature du contrat, Saliou ne présente aucun papier, pas même la photocopie de la pièce d’identité d’emprunt. L’entreprise ne fait pas de vérifications et le contrat est signé en janvier 2014.
A partir de juin 2014, des retards de paiement de ses heures de travail amènent le salarié à se plaindre auprès de son employeur. Celui-ci devient bizarrement très pointilleux sur l’identité de son salarié. Il bloque le versement de ses salaires mais ne lui demande pas de cesser son activité.
Après 6 mois durant lesquels Saliou B. a continué de travailler sans être payé, il se décide à réclamer par courrier le paiement de ses salaires et la rectification des bulletins de paie, et informe son employeur qu’il saisira le conseil de prud’hommes si ses droits ne sont pas rétablis.
L’employeur, pour toute réponse, le convoque à un entretien préalable à licenciement le 17 décembre au matin ! Mais l’employeur ne s’est pas contenté de convoquer son salarié ; il a également prévenu la police, et dix minutes après le début de l’entretien, une voiture de police arrive sur place. C’est l’arrestation du salarié qui met fin à l’entretien. Il est ensuite placé en garde à vue pour usurpation d’identité, puis transféré au centre de rétention de Plaisir (78) d’où il risque d’être expulsé de France à tout moment.
Les organisations signataires dénoncent l’attitude de la police et rappellent que celle-ci a omis de placer en garde à vue le véritable délinquant : l’employeur, qui lui reste libre. Est-il prévu qu’il fasse l’objet de poursuites ?
En effet, la dissimulation, même partielle, d’heures de travail constitue un délit, et a pour conséquences un manque à gagner en cotisations perdues pour les organismes sociaux et la protection sociale.
Par ailleurs, l’article L.8252-2 du code du travail prévoit que le salarié étranger dépourvu de titre de séjour a les mêmes droits au paiement des salaires que les autres salariés. Il a aussi le droit à être entendu lors d’un entretien préalable pouvant aller jusqu’à son licenciement.
La police a, dans ce cas, permis à l’employeur de continuer à s’exonérer de ses obligations. Son intervention dans cette affaire a de fait empêché la victime de faire valoir ses droits devant la justice prud’homale ou pénale.
______________
En empêchant ce salarié de faire valoir ses droits, et en permettant à l’employeur de continuer à contrevenir au code du travail, la police donne un signal symbolique inquiétant : en plus de devoir se cacher, les salariés sans papiers devront-ils renoncer à faire valoir leurs droits ?
Les employeurs coupables d’abus et exploitation d’une main-d’œuvre par nature vulnérable seront-ils désormais protégés par les forces de police ?
Dans un État de droit, cette attitude est inacceptable. Nous demandons la libération immédiate de Saliou B. et la saisine des services de l’inspection du travail pour qu’une enquête soit menée, le salarié rétabli dans ses droits et l’employeur poursuivi pour les infractions qu’il a commises.
Paris, 22 décembre 2014
Organisations signataires :
CGT-UD-Paris
CGT-UD-92
CNT-Solidarité ouvrière-Nettoyage-Région parisienne
Gisti
Sud-Travail-Ile-de-France
Syndicat de la magistrature (SM)
Union syndicale Solidaires
Merci Mr Filoche d’avoir répondu à la question que je vous posais un peu plus haut !
Même si vous ne le dites pas tout à fait directement, ça découle de vos propos : ce que vous nous proposez c’est bien l’unité avec Hollande, Valls, Macron et tous ceux dont par ailleurs vous ne cessez de dénoncer la politique droitière. Des dénonciations qui ne doivent pas beaucoup les impressionner puisqu’elles ne les privent pas de votre soutien indéfectible.
Vous appelez donc le FDG, le PC les écolos à s’unir avec l’ensemble du PS pour un remake de l’union de la gauche. Sous l’égide du PS comme d’hab ? Et contre quelques circonscriptions et quelques portefeuilles toujours comme d’hab ?
Mais l’offre n’est pas très alléchante cette fois, puisque, comme vous le dites vous même « avec leur politique ils vont perdre forcément le pouvoir ».
Alors on va où là ?
« ce qui est commun à Jaurés et Valls, c’est le parti socialiste »
Donc quoi ? Jaurès et Valls ont les mêmes idées politiques ? Ils défendent les mêmes causes ?
Avec ce genre de « théorie » simpliste Trotski et Staline auraient du s’entendre à merveille au sein de leur parti issu des classes populaires…
Affaire Lepaon: des courriers internes révèlent une crise profonde à la CGT
22 décembre 2014 | Par Lucie (Dela) Porte
Comment les militants de la CGT vivent-ils les révélations sur leur secrétaire général ? Mediapart a eu accès à de nombreux e-mails et courriers internes, dans lesquels militants ou élus – dont très peu se sont exprimés publiquement –, bien au-delà du seul «cas Lepaon», expriment la profonde crise existentielle que traverse le premier syndicat de France.
..
Reprendre la main… et sauver sa tête. Thierry Lepaon, juste avant la trêve des confiseurs, s’est lancé dans un marathon médiatique pour défendre son poste à la tête de la CGT. Alors que son organisation est fragilisée depuis deux mois par les révélations sur la rénovation dispendieuse de son appartement de location, ou encore sur ses étonnantes indemnités lorsqu’il a quitté le comité régional CGT de Normandie pour rejoindre Montreuil, le secrétaire général de la CGT, qui s’est exprimé longuement sur France 3 3, France Info 3 et dans le Parisien, a surtout choisi de tacler ceux qui, en interne, informent la presse. « Il y a quelqu’un dans notre maison confédérale ou un groupe de personnes qui a ou qui ont décidé de transmettre à la presse des documents comptables. (…) Le choix qui a été fait, c’est de porter atteinte à l’honnêteté de Thierry Lepaon et à la démarche syndicale qu’entreprend la CGT. »
Se présentant en dirigeant responsable, il a ainsi promis : « Je ne serai pas le rat qui quitte le navire, notre navire est aujourd’hui en difficulté. » Le 13 janvier, le Conseil confédéral national (CCN), le parlement de la CGT, doit se réunir pour statuer sur son sort.
Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT
Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT © Reuters
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Depuis le début de la crise, rares ont été les prises de position publiques au sein de la confédération. Hormis deux anciens dirigeants, Bernard Thibault (son prédécesseur) et Georges Séguy (dirigeant de 1967 à 1982), qui ont diplomatiquement laissé entendre qu’il serait peut-être temps de tourner la page Lepaon, les débats au sein de la CGT se déroulent à huis clos, avec l’idée que le linge sale doit se laver en famille. Mediapart a eu accès à de nombreux courriers ou mails internes, de militants ou d’élus cégétistes, qui révèlent l’ampleur du malaise au sein de la confédération. Bien au-delà du seul « cas Lepaon », ces échanges témoignent de la véritable crise existentielle qui secoue aujourd’hui le premier syndicat de France.
Aux premières révélations du Canard enchaîné concernant la rénovation de son appartement de location dans le carré magique de Vincennes pour 105 000 euros, une certaine stupéfaction s’empare des adhérents.
Il y a bien sûr ceux qui pensent qu’il faut prendre avec des pincettes ce feuilleton orchestré « par la presse bourgeoise », comme l’écrit dans un courrier interne la Fédération des ports et docks. Cette fédération estime que « toutes ces manipulations claniques, anti-ouvrières, n’ont de visées que l’affaiblissement de la CGT ». Une analyse partagée par un certain nombre de militants (lire la boîte noire de cet article), qui rappellent le contexte très particulier dans lequel s’inscrivent ces révélations : à la veille d’élections professionnelles cruciales pour la confédération, mais aussi en plein bras de fer avec le Medef sur la rénovation du dialogue social ou la réforme des prud’hommes.
« Pendant qu’on détourne notre regard, la caravane Macron-MEDEF passe-passe ! », préfère prévenir un adhérent. D’autres, en vieux routiers du syndicat, s’affichent un rien désabusés : « Si ça déconne, c’est pas nouveau, on va pas en chier des tartines. » Et ils craignent, là encore, l’effet de souffle pour la confédération. « Dans tous les cas, ceux qui cassent ou participent à casser ce fantastique outil qu’est la CGT, quelles que soient leurs motivations, ne méritent pas le nom de camarades », assène un adhérent. « Que nos ennemis de classe soient plus informés que nous, parce que de braves camarades livrent à la presse des informations trouvées ou volées dans les poubelles de la Confédération me fait gerber », écrit une élue CGT.
Malgré ce sentiment assez partagé de vivre dans une citadelle assiégée de toute part, rares sont ceux à ne pas se sentir très mal à l’aise face aux faits révélés dans la presse. Beaucoup s’émeuvent ainsi des « sommes indécentes » évoquées. « C’est tout le travail quotidien des militants dans leur entreprise qui se retrouve saboté par des pratiques indignes », écrit un militant. « Il faut le virer, désolée, ce n’est pas un comportement digne d’un syndicat qui défend les salariés », conclut une militante dans un mail.
Début décembre, les responsables de l’union locale de Perpignan font également remonter que « de nombreux camarades nous interpellent au sujet du montant exorbitant des travaux pour l’appartement de notre secrétaire général. Mais le pire est quand des salariés remettent en cause l’honnêteté de notre organisation. Nous sommes en pleine période d’élections, tant dans le public que dans le privé et, comme à chaque élection, nous distribuons des tracts. Des camarades ont honte devant les entreprises, chantiers, commerces, ronds-points etc. d’entendre que nous sommes tous pourris ».
Pour ces élus, Thierry Lepaon et tous ceux qui ont participé de près ou de loin à couvrir ces dérives doivent partir. « Mais comment notre secrétaire général se permet-il de dire : honnêteté, loyauté, transparence ! » (…) « Une somme démesurée pour des travaux dans un appartement qui n’appartient pas à la CGT n’est pas acceptable (…). À l’Union Locale nous faisons attention au moindre centime, afin que nous puissions fonctionner et être présents sur tous les fronts », poursuivent les responsables de l’union locale de Perpignan. La défense de Thierry Lepaon, qui s’est défaussé sur l’agent comptable, passe aussi très mal. « Mais comment notre secrétaire général se permet-il de dire qu’il n’était pas au courant, c’est une faute collective puis de dire sur BFM TV, c’est l’administrateur de la confédération qui a fait une faute ! Mais comment croire que seul l’administrateur est « coupable » ? », s’agacent les mêmes.
«C’est le moment de faire le grand nettoyage»
Alors que l’affaire prend de l’ampleur au fil des semaines, certains s’inquiètent de l’image donnée par l’organisation. « Ces affaires (…) mettent en difficulté les militant-e-s qui, chaque jour, rencontrent les salariés, œuvrent à les unir, à les inciter à lutter et à leur rendre confiance en eux. Ces affaires, qui choquent considérablement les syndiqués, plomberont la crédibilité de toute l’organisation si elles ne sont pas résolues de bonne manière. Et c’est la CGT, dans son ensemble, qui s’en trouvera affaiblie », écrivent dans un courrier interne les représentants CGT du groupe Macif qui appellent, eux aussi, à la démission de l’actuel secrétaire général.
Lorsque éclate le nouveau scandale des indemnités touchées par Thierry Lepaon 3 – le patron de la CGT a touché 26 000 euros en quittant la CGT régionale de Basse-Normandie pour rejoindre le siège de Montreuil, comme l’a révélé l’Expansion –, certains sont visiblement gagnés par l’écœurement. « Je meurs !! La pastèque sur le gâteau !! » écrit l’un d’eux. « Licenciement pour faute lourde et il rend les clefs de son logement de fonction !! y a bien des camarades qui vont encore crier au complot (un sabotage des élections pro de nos services publics par exemple !) mais « il » et ses potes donnent le bâton pour nous faire battre !! J’attends avec impatience les arguments (si on peut appeler ça des arguments) des camarades-corrompus-et-potes-de-Titi-Panpan… », écrit rageusement un adhérent.
« La ligne de défense du « clan Lepaon », nous en connaissons les rouages et les roueries, repose sur le discours « sauvons la CGT » », s’agace un militant qui raille « l’éternelle excuse (protéger la structure face aux attaques, quoi qu’on en pense) qui permet de tout étouffer ».
Au-delà du sort du dirigeant de la CGT, certains espèrent que cette crise permette un profond renouvellement de l’organisation. « L’alternative à mes yeux se résume à trois possibilités.
1- La pire : les bureaucrates tablent sur l’esprit de corps de la hiérarchie syndicale et Lepaon garde sa place, avec à la clé un éclatement de la CGT.
2- L’inverse : la « révolution » balaye la bureaucratie et un nouveau syndicalisme émerge de la base de la CGT.
3- Rien ne change : Lepaon est cloué sur la porte en victime expiatoire et la bureaucratie sauve sa peau, avec à la clé une désillusion et une désaffection de plus.
Les prochains jours vont être décisifs ! Tenons bon ! », affirme un militant dans un courriel.
Certains, critiques avec la ligne Lepaon jugée trop peu offensive, entendent bien pousser leurs pions dans le marasme actuel : « C’est le moment de faire le grand nettoyage, ce dont les patrons ont le plus peur d’ailleurs : que ce soit le peuple, la base qui se dirige elle-même, une démocratie populaire (ce qui ne veut pas dire l’absence d’une structure syndicale). Ce triste épisode peut, s’il n’est pas enterré (et je vois mal comment il pourrait l’être vu son ampleur), déboucher sur une grande victoire idéologique et un vrai syndicalisme révolutionnaire. L’époque s’y prête. La place est vide sur ce terrain. Courage, osons rêver, osons l’utopie !!! », s’enflamme un adhérent parisien.
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Nombreux sont les militants à appeler à ce que surtout « l’affaire Lepaon » n’occulte pas la crise bien plus profonde que connaît l’organisation. « La situation de la CGT ne peut se réduire aux affaires du secrétaire général, mais tient à un déficit d’orientation ou à plusieurs orientations contradictoires non dites », affirment dans un courrier interne les responsables de la CGT du livre. Ils appellent à ce qu’un débat « s’ouvre enfin clairement sur le sens de l’engagement de la CGT dans la bataille sociale qui fait rage ».
Pour beaucoup, l’affaire Lepaon est en effet un dramatique révélateur des errances de la CGT. « Ce qui est sans doute « la pointe émergée de l’iceberg » n’est-il pas, au fond, le résultat d’une rupture avec ce qui était la CGT ? » s’interrogent des élus du Loir-et-Cher. « La négociation au détriment de l’action, les gages donnés au patronat et au gouvernement, l’institutionnalisation, la bureaucratisation de l’appareil confédéral et de sa direction ont contribué de par leurs orientations au désengagement de la CGT dans les luttes comme aux nécessaires solidarités avec ceux qui résistent », poursuivent-ils avant de conclure par ce constat implacable : « La démocratie interne s’est atrophiée (…). La lutte des places, les ambitions personnelles dans une complète opacité sont devenues une façon d’être et de diriger. »
Devant l’ampleur des récents reculs sociaux, certains militants en viennent à s’interroger sur le sens même de leur engagement syndical. « Pourquoi tous ces efforts ? Ne sommes-nous que des faire-valoir, des marionnettes au service d’obscures tractations ou de ridicules ambitions ? », écrit un adhérent. « Partout, la CGT fait des contre-propositions qui ne servent à rien, qui n’ont aucune chance d’aboutir. » (…) « Le problème n’est plus d’être propre sur soi, raisonnable et constructif. Surtout quand ces contre-propositions ne servent qu’à masquer des défaites. La représentativité, les seuils pour les instances représentatives du personnel (avec des abrutis de la délégation CGT qui se disent prêts à négocier !), les 35 heures, la Sécu, la retraite, les délais de prescription, le CDI, les ruptures conventionnelles, les salaires bloqués, la formation professionnelle (CFP), les services publics, l’éducation, les impôts ; le Livret A, la motivation des licenciements, les milliers de licenciements, le CICE. (…) C’est en luttant qu’on s’opposera vraiment à la montée du Front national. Le reste c’est du verbiage et des sorties de centre aéré (réservées aux permanents et aux retraités quand c’est un jour de semaine). »
«J’ai donné 25 ans de ma vie au combat pour en arriver où ?»
La faiblesse des récentes mobilisations depuis la rentrée démoralise d’autant plus que beaucoup de militants reprochent à la direction de la CGT d’avoir tout fait pour les réfréner. « Les derniers mouvements sociaux ne sont pas à la hauteur des attaques incessantes orchestrées par le patronat », écrit la CGT du livre. Les récentes manifestations patronales laissent un goût amer. « Le Medef prévoit une manifestation de rue pour porter ses revendications. (Le monde à l’envers !) Les cadeaux du PS doivent lui paraître insuffisants… » ironise un adhérent, qui évoque ensuite une mobilisation a minima contre la réforme des prud’hommes.
« Quant au rassemblement du 20 novembre devant l’Assemblée, plusieurs questions se posent en ce qui concerne l’attitude de la CGT. Pas de médias convoqués alors que la veille au même endroit quelques UMP sortaient une banderole contre le redécoupage territorial et se retrouvaient sur toutes les chaînes ? Il faut être voyant, sinon à quoi, ou à qui, ça sert ? Ensuite, comment se fait-il qu’un thème si central (l’élection des conseillers et la possibilité pour des salariés d’être élus conseillers), qui est un acquis fondamental de la classe ouvrière, et à l’occasion d’une décision nationale (le vote de l’assemblée) à ce sujet, ne déclenche à la CGT qu’un appel à un niveau régional ne mobilisant que quelques centaines de personnes dont une dizaine de FO, et que Lepaon ne se pointe pas ? Où sont les cars de province ? Deux ans de lutte qui s’achèvent de cette façon ? », s’interroge amèrement un syndiqué.
Plus vindicatif, un autre affirme : « Le sabotage organisé par la conf contre les actions s’organise en plein jour. Pour exemple, l’appel à la manifestation contre l’austérité qui a eu lieu le samedi 15 novembre a été saboté par la conf. Elle a empêché l’Urif (Union régionale d’Ile-de-France, ndlr) à faire l’appel et l’UD (Union départementale) de Paris a été contrainte de sortir un tract le 13 !!!! Donc mobilisation zéro et très peu de manifestants. (…) Camarades, il s’agit bel et bien d’une collaboration de classe. Nos instances et structures se pourrissent davantage chaque jour. Les permanents nous tuent (ils sont au chaud et peinards). »
L’impression qu’ont les salariés d’être de moins en moins audibles laisse parfois place à un certain découragement. « Pour ma part, j’ai donné 25 ans de ma vie au combat pour les salariés au titre de représentant de la CGT, et pour la CGT, 25 ans en déplacement à travers la France, hors de mon foyer et loin de ma famille, pour en arriver où ? Actuellement, je suis dépité… Et je ne suis pas le seul !… Et ce n’est pas peu dire !… J’en arrive effectivement (malheureusement) à comprendre le dépit des salariés et privés d’emploi quant à la réelle représentativité syndicale (tous syndicats confondus) et en ce qui nous concerne : la CGT. »
Un désarroi partagé par cet autre militant qui explique que « ceux qui sont dans les sociétés comme la mienne sont en pleine renégociation des accords d’entreprises (revues toutes largement à la baisse, merci Fillon). Le plus grave c’est que certains salariés affirment qu’il y a trop de privilèges, sans aucun respect des combats de nos pairs ».
À lire ces militants, une chose est sûre : lorsque Thierry Lepaon affirme que son départ ne résoudra pas tous les problèmes de la CGT, personne ne lui donne vraiment tort.
La une
Affaire Lepaon: des courriers internes révèlent une crise profonde à la CGT
Par Lucie Delaporte
Nous avons choisi d’anonymiser plusieurs de ces échanges entre militants de base et responsables à différents niveaux de la CGT.
Tu bloques l’IP lorsqu’un txt te secoue un peu ?
@gerard Filoche
L’unité pour l’unité, sans aucun préalable programmatique, sans faire aucun tri d’aucune sorte, ça amène Hollande président et Valls premier ministre..
Quand Trotsky parlait de front unique, c’était dans le cadre de régimes parlementaires, ça pouvait se soutenir mais dans le cadre de la Vème République avec un président élu qui a le pouvoir de faire l’exacte contraire de ce pourquoi il a été mis au pouvoir sans qu’il soit possible de le mettre dehors, c’est complètement inopérant
Par ailleurs tu soutiens Syriza en Grèce qui fait ce que tu combats en France, c’est à dire le rassemblement de la gauche contre le PS local.
Ainsi donc collaborer avec le patronat participerait de la définition d’un parti de gauche. Et c’est moi qui suis stupide parce que j’ai parlé de collaboration de classes au lieu de dire que le parti dit socialiste est passé de l’autre côté. Mon dieu, quel crime, à côté duquel collaborer avec le patronat est un péché véniel.
Dans ma courte vie, j’ai vu deux hommes politiques pleurer à la télé : Giscard et Gérard Filoche.
mille fois j’ai repondu que je n’ai pas pleure, j’ai lutte, pas une seule larme mais des C… y tiennent et ne cessent de le repeter sans voir vu, ni entendu, ni compris
@GF n° 22
» ce qui est commun à Jaurés et Valls, c’est le parti socialiste »
Oui, sans aucun doute.
Mais est-ce le même ?
Est-ce le même parti ?
Adhérer en 1892 et 1980 a-t-il le même sens ?
Adhérer à un parti a-t-il le même sens pour tous ?
J’ai compris votre adhésion ; bien que je ne la partage pas.
Je ne comprends pas l’adhésion de Valls au PS ; idéologiquement.
oui, l’unite c’est sans exclusive de personnes, ca s’adresse à un parti tel qu’il est, c’est une bataille politique, c’est un combat,c’est meme la seule façon de convaincre et de vaincre,
la bataille pour l’unite c’est ce que redoutent le plus les droitiers du PS, mais vous leur faciliter le boulot en insultant le PS et eux tous les jours
quant a Syriza, eux , justement, ils menent combat pour l’unite, y compris avec le Pasok bien sur, et c’est pour cela qu’ils ont tant progressé !
aucun texte ne me secoue, aucune idée ne nous met en difficultés, mais nous en avons marre des radotages d’une poignée lassante d’intervenants ici,
oui, ce parti a 100 ans d’histoire, c’est une organisation traditionnelle du salariat français
mais c’est vrai que pour Valls, c’est une question, il tente de s’en affranchir en voulant changer le nom du parti, mais il n’en a pas le pouvoir, nous l’en empechons
@GerardFiloche
Non Syriza n’est pas plus unitaire avec le Ps grec que ne l’est le FDG avec le Pasok français. Les deux participent de la même démarche : le rassemblement dans l’autonomie par rapport à ces partis austéritaires
« la bataille pour l’unite c’est ce que redoutent le plus les droitiers du PS » ?
Absolument pas. Tant qu’ils dirigent le PS l’unité avec d’autres forces de gauche leur profiterait et leur permettrait de garder le pouvoir.
Leur autre option est de gagner des soutiens à droite, et ils s’y emploient.
Quant à faire l’unité avec le PS tel qu’il est aujourd’hui ça implique de soutenir une politique de droite, adressez vous plutôt aux centristes.
vous avez du mal a comprendre les dynamiques politiques hein ? vous avez pas beaucoup etudié l’histoire ? 1935-36 ou 1945 ou 1971-78-81 ? (encore moins, comme l’ecrit l’un de vous, lu Trotski sur le front unique… il ne disait pas gouvernement Pivert Cachin, mais gouvernement Blum Cachin))
l’unité est une bataille, une dynamique, une offensive en profondeur, et durable, par exemple unité contre le projet de loi Macron ( Cambadelis a donné publiquement à plusieurs reprises des indications d’opposition à ce projet de loi, peu importe que ce soit Cambadelis, peu importe ce qu’on pense ou dit de lui, on s’accroche aux bribes de cette opposition possible, on l’encourage, et on propose l’unité de toute la gauche, de tous les syndicats… pour le repos du dimanche, pour défendre les seuils sociaux, les droits des IRP, les 35 h,
c’est toute la différence avec ces imbéciles qui répètent, anônnent, ricanent « les frondeurs vont se coucher », fermant la porte d’avance, attaquant ceux qu’il faut convaincre, entrainer, au lieu de créer les bonnes conditions, le rapport de force pour qu’ils votent « non »… – pire ils se réjouissent chaque fois que le vote n’est pas « non », c’est à dire qu’ils perdent, en criant, suicidaires, on l’avait bien dit ! -on dirait que ce sont des gens qui, ne veulent pas s’élargir, pas entrainer, pas rassembler, mais qui prennent leur pied au contraire, en dénonçant ceux qui sont les plus proches et dont on a tant besoin )
en fait l’unité pour Valls et cie, pour l’aile droite du PS, c’est comme l’ail pour les vampires…
évidemment que dans TOUT processus unitaire, le centre de gravite se déplace, et vient au coeur de la gauche, minant le pouvoir des ailes droitières et gauchistes de la gauche
êtes vous incapables d’imaginer une bataille unitaire et ses effets ? non hein, car vous ne la menez pas et parce que votre vision est statique,
vous croyez unifier des forces qui restent ce qu’elles sont ? non les unifier c’est les transformer, et plus la dynamique unitaire est forte, plus elles se transforment et plus elles déclenchent une mobilisation
d’ailleurs rien a craindre car sans cette évolution il n’y aura jamais d’unité, l’unité ne peut se faire qu’au coeur de la gauche, jamais derrière Valls, mais pour y arriver il faut la proposer à toute la gauche évidemment, le simple fait de la proposer avec pour préalable une… scission, c’est inutile, stupide, sans effet,
le fait de la proposer sans condition, cela règle tout problème
ça fait mille fois, que nous répondons cela, mais ça ne rentre pas dans vos cerveaux,
l’unité ça n’a rien a voir avec la soumission à Valls, c’est l’arme anti Valls par excellence,
par contre la division c’est la soumission à Valls, à Berger, son pouvoir leur pouvoir est installé grâce à elle,
ce sont les droitiers du PS qui évoquent, se nourrissent, se félicitent le plus la ligne dénonciatrice du PG…
ça les conforte, ça les installe, ça confirme leur pouvoir – en même temps que ça décourage les gens, que ça ferme les espoirs,
chaque fois que Mélenchon attaque violemment le PS ça conforte Valls, si Melenchon proposait des thèmes d’unité et bataillait pour, ça affaiblirait Valls et cie…
c’est trop dur à comprendre ?
mais non, Syriza propose au pasok de rompre avec la droite et constituer une majorité avec eux, avec la gauche, chaque fois que cette proposition est faite, c’est le Pasok qui fond,
Mon groupuscule ne cesse de grandir, au contraire, puisqu’il s’agit des déçus de cette présidence.
De fait les personnes au pouvoir actuellement mènent une politique de droite libérale et ceux qui les maintiennent au pouvoir en sont complices. Leur but était même de chercher des alliés au centre; comme ça ne marche pas, ils commencent à se rabattre sur un électorat plus traditionnel et Cambadélis propose de limiter un peu plus le nombre de dimanches travaillés dans la loi Macron. C’est ça le socialisme? 7 dimanches travaillés plutôt que 14?
C’est drôle; tu semble en vouloir plus à ceux qui sont situés à gauche et qui subissent de plein fouet la politique de ce gouvernement socialiste et que tu qualifies de staliniens plutôt qu’aux putschistes libéraux qui ont pris le PS et entendent bien le garder.
Et ta fameuse unité ne peut pas fonctionner avec eux car ils préfèreraient quitter le PS plutôt qu’accepter de suivre une majorité de gauche.
N’essayez pas de nous bluffer avec votre supériorité théorique autoproclamée. Vous n’êtes là que pour tenter, de façon assez pitoyable, de recoller les morceaux avec les partis de gauche qui se sont éloignés du PS . Parce que c’est vital pour vous, parce que vous avez peur de prendre une gamelle monumentale aux prochaines élections.
Vos grands discours sur la « dynamique unitaire » qui, comme par magie, va réorienter votre parti à gauche ne sont que du vent. L’histoire du PS est celle d’une dérive à droite où le PC et les écolos ont été les les dindons de la farce. ça c’est la réalité, les faits, l’histoire et pas des théories fumeuses.
On était bien plus près de l’unité lors de l’élection de Hollande, et ça ne l’a pas empêché de virer toujours plus à droite. Les barons tiennent le PS et vous n’y pouvez rien. Le pouvoir socialiste est plus que jamais sous l’emprise du Medef et des banquiers et vous croyez que ça va changer par la magie d’une « dynamique unitaire » ? Ne nous prenez pas pour des idiots ça ne marche pas, ça ne marche plus.
tautologie sectaire
c’est ça démasquez vous… mais je n’ai pas de machine a guérir le sectarisme,
avec toi, on est sur de ne pas gagner dans l’unité contre la loi Macron,
j’évite de polémiquer avec les staliniens,
nous nous efforçons de ne pas alimenter ce genre de querelle, seulement militer dans le bon sens,
tchao
« c’est toute la différence avec ces imbéciles qui répètent, anônnent, ricanent « les frondeurs vont se coucher », fermant la porte d’avance, attaquant ceux qu’il faut convaincre, entrainer, au lieu de créer les bonnes conditions, le rapport de force pour qu’ils votent « non »… »
Face à toute contre-réforme l’on ne s’abstient pas, l’on vote contre, à fortiori, lorsque l’on se revendique socialiste.
La réforme tend à réduire les inégalités sociales et non à les aggraver (b.a.-BA du socialisme)
Gerard, Doit on vous rappeler que Staline a gagné contre la racaille nazie à Stalingrad ? Les Staliniens eux, en leur temps, ont servi à quelque chose. Contre Macron et autres gringalets du PS,vous etes knock out. Indigné mais knock out.
Staline a tout fait pour briser l’armée rouge ce qui a permis aux troupes nazies d’arriver jusqu’à Stalingrad,
et la victoire, c’est celle du peuple russe, malgré Staline et ses crimes
lisez donc « vie et destin » de Vassili Grosman, ca vous fera une autre lecture du monde que vos préjugés pro staliniens,
Staline, c’était l’étoile jumelle d’Hitler quand il était minuit dans le siècle,
les staliniens n’ont jamais servi à rien de bon, seulement à briser pour longtemps l’image de la révolution, de la démocratie,
a cote macron n’est qu’un ovni fluet
s’il n’y a jamais eu de socialisme encore moins de communisme en URSS, c’est a cause de la contre révolution stalinienne
Gérard écrit :
« si Melenchon proposait des thèmes d’unité et bataillait pour, ça affaiblirait Valls et cie… »
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Cher camarade Gégé, il ne t’aura pas échappé, je pense, que Jean-Luc bataillait pour un changement des règles du jeu.
Tu es convaincu qu’il est possible d’inverser la dérive libérale avec les règles de l’actuelle monarchie républicaine et c’est bien ton droit, seulement c’est aussi le droit de chacun de penser que c’est impossible.
Tant que vous n’aurez pas fait le ménage à l’intérieur du PS je ne vois pas de parti de gauche assez suicidaire pour s’encorder à ce guide aveuglé.
D’ailleurs, par cette métaphore, il serait plus exact de l’imager ainsi ; Ce sont les partis de gauche qui s’accrochent du mieux qu’ils peuvent, mais courageusement, sur la paroi glissante, surtout depuis que le poids mort du premier de cordée, qui a lâché prise, devient de plus en plus dangereux et pesant.
A mon humble avis, il vaut mieux couper la corde pour la survie du groupe. Que ceux qui ont encore un peu de force (de convictions) remontent au plus vite… Nous n’allons pas tenir longtemps…
20 ans de parti, 20 ans de coups d’épée dans l’eau, 20 ans de couleuvres avalées. Tel est le constat de ton action ! Quelles sont les avancées sociales que ton courant aurait arrachées -sous forme de lois progressistes- aux « réactionnaires » (ou si tu préfères aux contre-réformistes) de ton parti qui ont dirigé le pays. Aucune. Rien de rien au compteur de Filoche et de ses amis. Quand envisageras-tu de nous présenter le bilan de ton entrisme dans ce parti ? Tu n’étais pas sans ignorer, lors de ton adhésion en 1994, la politique libérale menée depuis 1983 par tes nouveaux « camarades » ? Avec cette adhésion tu avalisais les coups portés au salariat. Ton entrisme était donc feint.
La comédie a assez duré, Gérard. Ici, tu dénonces mais lorsqu’il s’agit de défiler contre la régression sociale orchestrée par tes « camarades » tu t’évapores, tu disparais, tu t’évanouis (ex : la manif 3A pour une alternative à l’austérité : http://www.collectif3a.org/. Ton excuse : ce n’est pas unitaire, il manque les jaunes confédéraux (à distinguer de la base) de la CFDT. N’est-il pas ?
Tu nous serines avec l’unité derrière le P«s » (plus communément appelé, aujourd’hui, droite complexée) ! Es-tu déconnecté du réel ? Vis-tu dans sur une autre planète ? Le peuple de gauche exècre depuis 2012 les candidats de ton parti. Il se réfugie dans l’abstention (tu en subodores les raisons, j’espère). Un seul mot : trahison.
Comprends-tu que nous arrivons à la fin du cycle historique pour le P«s » de gestion. Fini l’armada de « trouffions » (une carte, un job) des municipalités, des départements, des régions. Me basant sur des études de tes « camarades » de la direction, le P«s » ne sera plus qu’une horde de moins de 30 000 « mercenaires-fonctionnaires » pour les présidentielles (à rapprocher avec l’appel du lambertiste-repris-de-justice-ex-salarié-d’un-cadre-du-FN-magouilleur-de-diplôme : 500 000 volontaires. Non pas des militants qui discuteraient d’orientation dans les sections mais plutôt des « mutualistes » : 20 € le ballon de baudruche rose pour votre gosse ma p’tite dame afin de contrer le retour du petit excité). La prédiction de Merluchon devrait être exaucée : devancer le P«s » par une alliance rouge-verte. Je prédis même une sévère sélection pour les roses-rouges ralliés de la dernière heure. Pour un moindre mal, mieux vaut le caudillo Merluchon que les carpettes du Capital.
Tu voudrais te raccrocher à cette illusoire alliance dirigée par les roses. Mais dis-nous, quelles formations politiques seraient prêtes au suicide ? À part quelques opportunistes verts, style Placé, et les « cassoulets », je n’en vois aucune. Vaccinées, elles sont, de l’UNITÉ avec ton parti ! D’ailleurs et c’est stupéfiant, as-tu lu dans l’Huma que l’anguille du P «c », Laurent, tire la leçon des municipales. Il envisagerait pour les départementales d’abandonner le traditionnel strapontin légué par le P«s ». Putain, suis scié, Laurent va jouer un tour de cochon à ceux qui le nourrissent ? Historique, je n’en reviens pas. Le P «c » a saisi, enfin, l’esbroufe de la signature du Programme commune. Quelle dégelée en perspective ? 13 à 15 départements conservés sur 55 en métropole.
C’est fini Gérard, l’on passe à autre chose. À construire sûrement de la base. Peut-être un truc façon Podemos ou Syriza. Dans tous les cas, autre chose qu’un parti de baronnies d’escrocs et d’arnaqueurs hypocrites et de mauvaise foi. 2 expériences ça va : Mitterrand la francisque et Hollande le menteur ; 2 hommes foncièrement de droite élus sous étiquette de gauche.
Pour conclure, puisque tu nous abreuves d’unité derrière le P«s », il me semble, à la lecture des journaux, que les caciques de ton orga ne voient pas d’un mauvais œil un ralliement derrière Juppé en 2017 (couve de Libé 22/12/2014, le Canard enchaîné il y a environ un mois). Ainsi tes incantations d’unité nous allons les vivre, en France, dans un proche avenir, non pas comme tu les souhaites, mais plutôt dans la copie conforme de coalition style Nouvelle Démocratie-Pasok en Grèce ou CDU-SPD en Allemagne. Quelle joie pour Valls, Macron, Moscovici, Le Guen, Sapin, Marisol Reveyrand de Menthon, Rebsamen… et toute la bande. Tous ces filous (dont la promo Voltaire) qui ont infiltré vers la fin des années 70 ton orga pour la contrôler et l’orienter. Enfin tous unis, à patauger dans leur milieu naturel : le marais des serviteurs du capital. Plus besoin de se cacher, inutile d’usurper le mot socialisme. Bientôt, dans cette future alliance : l’Union pour la Défense du CAPITAL.
Oui Gérard, le P«s » c’est la droite, complexée certes, mais une droite sans vergogne qui cogne toujours, fidèle à ses habitudes historiques, le petit peuple trimard. Lors de l’annonce de cet attelage -droite et droite complexée-, au moins, tes trémolos de dénonciation seront sincères.
Tout à fait d’accord avec Jean Jolly. Faîtes le nécessaire chez vous, définissez une ligne claire (la vôtre si possible, vos 60 propositions pour l’après Valls) et ensuite on verra. En somme faîtes le ménage.
non, on ne scissionnera pas, arrêtez de nous harceler, vous vous rendez compte, on pourrait vous le faire à l’envers, en nous moquant de vous et disant que hors de la bataille de la gauche socialiste, il n’y a pas d’issue, nous, nous ne le faisons pas par respect, on pourrait aller sur vos sites et vous dire, vous répèter, vous harceler, vous dire et redire que vous perdez votre temps, que votre groupuscule n’arrivera à rien, qu’il faut nous rejoindre… etc.
vous vous rendez compte au moins, on espère, du niveau élevé d’insulte ressentie que ça représente pour nous en permanence de vous lire,
vous expliquez tranquilles de façon insistante, que nous n’avons pas raison d’exister, de lutter, d’agir alors que notre combat, ça nous demande des efforts considérables et que nous nous investissons le mieux qu’on peut
et on a des types anonymes qui viennent nous donner des leçons, non seulement ça n’a aucune chance de nous convaincre, mais ça nous hérisse le poil,
on n’écoutera pas vos sirènes sectaires et vaines, l’unité ce n’est pas du débauchage, c’est triste que vous ne compreniez pas et fassiez tant de mal a la gauche, et de ce fait au salariat,
mais tant pis, en dehors de vous, d’une poignée, accrochés ici comme des moules à un rocher qui n’est pas le leur, il y a des millions de gens qui attendent cette unité, cet élan historique que vous ignorez et méprisez.. et IL ARRIVERA !
mais non, vous ne voulez pas entendre, vous ne voulez que scission et suprématie d’un petit clan, le votre
vous n’étudiez pas l’histoire, vous êtes aveugles par vos émotions de l’instant, pas de recul, pas de vision…
arrêtez de polluer ce blog sur ce thème ça ne sert a rien,
et puis argumentez sur le fond, apportez quelques idées positives, parce que sur ce blog c’est ce qui compte,
lisez vous les articles ? en fait non, ce n’est pas les arguments de fond qui vous importent hein ?
mais non, il bataille pour qu’une partie de la gauche écrase une autre partie de la gauche, ça n’arrivera jamais,
jamais les dynamiques ne naissent ainsi,
il serait unitaire, front unique, l’espoir serait ravivé
et ta métaphore, ne vaut, rien les forces sociales qui sont nôtres, ce sont des millions de salariés, pas une poignée d’encordés
Parce que vous vous croyez de gauche en plus. Les gens que vous pretendez defendre ont plus peur de vous que de leurs ennemis. S’il vous plait, ne m’aidez pas. Si Vassili Grossman – que vous avez lu mais pas vraiment compris – etait encore vivant, il vous mettrait une sacrée soufflante.
53 . Julien
« Parce que vous vous croyez de gauche en plus »
Oui Gérard Filoche l’est assurément.
« Les gens que vous pretendez defendre ont plus peur de vous que de leurs ennemis. »
Seuls des gens de droite peuvent tenir un tel propos.
« …il vous mettrait une sacrée soufflante. »
Peux développer la « sacrée soufflante ». Nous aimerions comprendre le fond de ta pensée ?
il y a une double lutte du peuple russe pour gagner à Stalingrad, une contre les nazis et une contre les staliniens dont toutes les méthodes font perdre face aux nazis…
éradiquer la contre revolution stalinienne et ce qu’elle a pu peser en horreur dans le monde et pèse encore hélas dans les esprits, est une condition pour que le socialisme soit une idée neuve
@ Gérard.
Ce que je ne comprends pas personnellement, c’est qu’il t’aura paru naturel de quitter certains partis de gauche, pour des raisons tout à fait légitimes et en accord avec ta conscience… Alors que tu t’accroches à ce parti suicidaire…
C’est complétement illogique de mon point de vue.
@ Bugsy,
Etre de gauche c’est agir. Parler comme un homme de gauche, nous en sommes tous capables. Agir,tres peu.
Les gens de gauche ont peur de gens comme Monsieur Filoche parce qu’ils appartient au même groupe que ceux qui ne sont plus de gauche et ne s’en cachent pas. En plus le pretexte est l’unité. Oui on n’a peur quand on entend cela
Et soufflante : parce que Vassili Grossman n’aurait jamais accepté qu’on puisse se dire de gauche et montrer un tel visage. Il ne l’aurait jamais accepté. A defaut de soufflante, il aurait ecrit un autre livre sur des ennemis encore plus dangereux que vos ennemis réels : ceux qui pretendent etre des votres tout en continuant d’appartenir au même club que vos ennemis.
@ Gerard, A vous lire, on se dit que la contre attaque russe n’a reussie que grace à l’hiver.
@ gerard : il n’y a pas eu de contre revolution stalinienne. Ce fut une evolution naturelle. Elle ne fut pas seulement le fruit des purges. Les mentalités s’y pretaient. De la même façon, il n’y a pas de revolution liberale au P.S : c’est une evolution egalement naturelle. La preuve : vous etes une minorité a la combattre et incapables de quitter le PS.
qu’est-ce que c’est que ce charabia ? de quoi parlez vous ?
alors, là j’en ai pas lu souvent des comme ça ? !!
il n’y a pas eu de contre revolution stalinienne. Ce fut une evolution naturelle. Elle ne fut pas seulement le fruit des purges. Les mentalités s’y pretaient. »
ecoutez, est ce de l’ignorance ou de la betise ? j’espere pour vous de l’ignorance ! et vous venez ici me donner des leçons de gauche et me parler de Grosman ?
lire « mai 68 histoire sans fin » ed Flammarion en 1998 puis Gawsewitch en 2008
C’est ça les gauchos, continuez!
C’est la faute à Filoche et bla bla bla, le menteur, le traitre, l’imposteur…
Avant octobre 1917 en Russie, vous auriez insulté Lénine de la même manière. Lisez ou relisez: La maladie infantile du communisme, le gauchisme. Commandez le vite au père noël, soignez vous les gauchos, on est dans le même camp. Unité, Salariat!
Les gauchos, j’ai pas tellement ressenti leur amertume envers GF.
Ceux qui interviennent ici pour répéter inlassablement la même chose sont plutôt des gens de droite.
Je crois pas qu’ils se réfèrent à Lénine.