Selon Manuel Valls : le bonheur est dans la « pré-distribution »

 

Par Jean-Jacques Chavigné

Dans son discours du 10 décembre, devant la Fondation Jean Jaurès, Manuel Valls tentait de sauver le soldat Macron, en volant au secours de sa « loi pour la croissance et l’activité ». Il faisait donner l’artillerie conceptuelle lourde, en reprenant à son compte la notion de « pré-distribution », empruntée au discours du dirigeant travailliste britannique, Ed Miliband.

Devant une dizaine de ministres socialistes, faisant tapisserie sur l’estrade pour bien montrer que cette loi n’était pas celle du seul Emmanuel Macron, Manuel Valls assénait trois affirmations.

Chacune de ces affirmations s’avère erronée ou en complète contradiction avec la réalité économique et sociale, et surtout, avec la politique menée par Manuel Valls.

1ère affirmation : « Je vois un manque d’ambition, et même une impasse stratégique, à ne penser l’égalité qu’à travers la redistribution fiscale »

Pourquoi pas ? Mais quel rapport peut bien avoir cette affirmation avec la réalité politique de ces 15 dernières années et la politique menée par Manuel Valls ? Loin de rechercher « l’égalité à travers le redistribution » c’est une redistribution des richesses à l’envers, des salariés, des chômeurs, des jeunes, des retraités, des familles vers les grandes sociétés, que nous subissons depuis plus de 12 ans et que la politique de Manuel Valls ne cesse d’aggraver.

Contrairement à ce qu’affirme Manuel Valls, ce n’est pas l’augmentation des dépenses qui a provoqué l’augmentation de la dette publique

Les dépenses publiques n’ont que très légèrement augmenté, en pourcentage du PIB, du fait de la crise économique provoquée par l’éclatement de la bulle financière, en 2007-2008. Sans cette légère augmentation, la crise économique aurait été beaucoup plus grave et la dette publique encore plus importante qu’elle ne l’est aujourd’hui.

C’est la baisse continue depuis plus de 15 ans des impôts des riches et des sociétés qui est à l’origine de l’augmentation de la dette publique.

C’est grâce à l’« optimisation » fiscale qui coûte 80 milliards d’euros, chaque année, aux finances publiques.

Grâce, aussi, aux niches fiscales accordées aux grandes entreprises car, contrairement au 9ème engagement de François Hollande, les plus importantes niches fiscales des sociétés n’ont pas été remises en question. Elles représentent pourtant des manques à gagner d’une ampleur considérable pour les finances publiques[1] : 34 milliards d’euros (en 2009) pour le « régime des sociétés mères-filiales » ; 18 milliards d’euros pour le « régime d’intégration fiscale »… Pire, le « pacte de compétitivité » de Jean-Marc Ayrault et le « pacte de responsabilité » de Manuel Valls ont créé une nouvelle niche fiscale et sociale (exonérations de cotisations sociales pour les entreprises) de 41 milliards d’euros supplémentaires !

L’augmentation de la TVA (l’impôt le plus injuste) à la fin de 2012, participe, elle aussi, de cette redistribution fiscale à l’envers.

Quant à la rente, dont Manuel Valls, se prétend l’ennemi, elle n’a jamais été aussi prospère

L’Etat a versé 52 milliards d’euros (le 2ème budget de l’Etat), en 2014, pour payer les intérêts d’une dette publique qui est le produit de la baisse des impôts des riches et des sociétés.

L’Etat a dû emprunter aux rentiers ce que les riches et les sociétés (souvent les mêmes que les rentiers) ne payaient plus sous forme d’impôt. L’Etat doit maintenant payer les intérêts de ces emprunts.  L’Etat a donc, en toute connaissance de cause, perdu sur tous les tableaux !

Il est évident que « penser l’égalité » à travers une telle redistribution fiscale à l’envers ne pouvait mener qu’à « l’impasse stratégique »  évoquée par Manuel Valls.

 

2ème affirmation : « Il nous faut intervenir en amont, prévenir les inégalités plutôt que nous contenter de les corriger, toujours en retard et souvent à la marge »

Là encore, pourquoi pas ? C’est d’ailleurs ce que propose le véritable créateur du concept de « pré-distribution », l’universitaire de Yale, Jacob Hacker[2]. Mais en quoi la politique de Manuel Valls a-t-elle quelque chose à voir avec les propositions de cet universitaire : « une meilleure régulation financière, un contrôle accru des salariés sur la gouvernance des entreprises, des droits sociaux pour les travailleurs, le plein emploi.. »

La politique menée par Manuel Valls est à l’exact opposé de ces préconisations

 

A cause de l’intervention du gouvernement français, la taxe européenne sur les transactions financières a été vidée de son contenu. La loi bancaire ne cantonne que 1,5 % de l’activité des banques dans des filiales spéculatives. Voilà pour la « régulation financière » !

 

Le chômage ne cesse d’augmenter du fait des politiques d’austérité et de « réformes structurelles ».  Manuel Valls n’est pas vraiment, non plus, en première ligne pour exiger que le plein emploi soit le principal objectif de la Banque centrale européenne.

 

Ce n’est pas la désignation de deux représentants des salariés dans 229 entreprises de plus de 5 000 salariés, prévue par la loi Sapin de juin 2013, qui changera quoi que ce soit à la « gouvernance » des entreprises. Le projet de loi Macron prévoit, d’ailleurs, de réduire le rôle des instances représentatives du personnel et donc le « contrôle des salariés ».

 

La loi Macron, après toutes les concessions déjà faites au Medef par la loi Sapin de juin 2013, s’attaque de nouveau aux droits sociaux des salariés du secteur privé : nouvelle facilitation des licenciements ; augmentation des possibilités de faire travailler des salariés le dimanche ou la nuit, sans aucune contrepartie prévue par la loi ; mise à mal de l’indépendance de l’inspection du Travail et des tribunaux prud’homaux…

 

Si Manuel Valls ne se payait pas seulement de mots, il prendrait, comme il le prétend, la question de l’égalité à la racine

Il s’attaquerait à la répartition primaire des revenus entre salaires et profits. Il rétablirait ce qu’était cette répartition avant que la politique néolibérale ne permette aux profits, entre 1983 et 1989, de gagner 9 points de la richesse nationale annuelle (180 milliards d’euros en 2014) aux dépens des salaires et de les conserver, vaille que vaille, depuis.

 

3ème affirmation : « L’égalité, c’est bien sûr corriger. Mais c’est aussi, et je dirais surtout, donner à chacun les mêmes chances »

L’égalité des chances est une notion de droite. Ce qui est de gauche, c’est l’égalité des droits.

L’égalité des droits

L’égalité des droits, c’est le droit à un travail et à un salaire décent, le droit à l’égalité entre les femmes et les hommes, le droit à un véritable logement, le droit à un accueil décent pour tous les immigrés, le droit à l’égalité entre les territoires, le droit à un travail stable, le droit à une retraite qui ne se réduise plus comme une peau de chagrin, le droit à l’égalité des soins, le droit à des services publics de qualité, le droit à l’enseignement…

Des droits qui ne doivent pas rester formels mais qui doivent s’exercer concrètement. Le droit à l’enseignement, par exemple, exige que des moyens supplémentaires considérables soient mis en œuvre pour permettre à des jeunes issus de milieux défavorisés de suivre le même cursus scolaire que ceux qui sont issus de milieux où le capital culturel est bien plus important. Le contraire de la politique des « pôles d’excellence ».

 

L’égalité des chances

L’égalité des chances, c’est considérer qu’une fois que tout le monde a été mis sur la même ligne de départ, l’égalité est réalisée. Qu’importe si certains ont un handicap de 100 kilos sur les épaules ou s’ils doivent emprunter des chemins infiniment plus difficiles !

L’égalité des chances, c’est ce que préconise, par exemple, le projet de loi Macron pour que chacun ait les mêmes « chances » de pouvoir voyager : ceux qui en ont les moyens voyageront en TGV, en 1ère ou en 2ème classe. Pour ceux qui n’ont pas ces moyens, le projet de loi réintroduit la 3ème classe : les voyages en autocar, sans souci du confort, de la rapidité, de la pollution ou des accidents de la route.

La seule politique d’égalité dans ce domaine est une politique de gauche qui permette à chacun de voyager dans le confort et la sécurité à des prix abordables. Cette recherche de l’égalité dans le transport en commun exige l’arrêt de la privatisation larvée de la SNCF, de sa mise en concurrence avec un secteur privé qui n’a qu’un unique objectif, le profit. Seule la redistribution, grâce à l’impôt, peut assurer l’égalité en assurant des transports en commun à des prix qui soient à la portée de tous.

L’utilisation de la notion de « pré-distribution » a une double utilité pour Manuel Valls

Elle lui permet, tout d’abord, de continuer la redistribution des richesses à l’envers en prétendant que la redistribution des richesses à l’endroit, des riches et des sociétés vers les salariés, les retraités, les jeunes, les chômeurs et les pauvres, ne permettrait pas de faire reculer les inégalités.

Elle ne l’engage, ensuite, à strictement rien de concret en termes de « pré-distribution ». La seule proposition de Manuel Valls est un « compte social universel qui rassemblerait pour chaque individu l’ensemble des droits portables destinés à sécuriser son parcours professionnel ». » Nul doute qu’un tel compte connaîtrait le sort réservé au « compte pénibilité ». Ce dernier, adopté en contrepartie de l’allongement de six mois de la durée de cotisation pour la retraite, est progressivement vidé de tout contenu par le gouvernement de Manuel Valls, sous la pression du Medef. Le « compte social universel » de Manuel Valls revient, à demander aux salariés de lâcher la proie pour l’ombre.

Ce détournement de la notion de « pré-distribution » n’est en fin de compte, pour Manuel Valls, qu’un très vague habillage prétendument « de gauche » pour masquer la politique néolibérale menée par son gouvernement.

 


[1] Assemblée nationale – Rapport d’information déposé par la Commission des Finances, présenté par M. Gilles Carrez, rapporteur général, député, 30 juin 2010.

 

[2] Voir, à ce propos, l’article de Mathieu Magnaudeix dans Médiapart, le 11 décembre 2014.

68 Commentaires

  1. Julien
    Posted 16 décembre 2014 at 10:39 | Permalien

    Et encore des explications. Si Monsieur Filoche et les militants PS etaient cancerologues, ils prendraient bien le temps de vous expliquer les causes et les evolutions de votre maladie, mais en oubliant le traitement curatif. Vous mourrez incroyablement savant sur votre cancer, mais…vous mourrez. Cela me rappelle la blague des deux religieux pris dans un incendie. Le premier cherche a comprendre les causes de l’incendie et prie à haite voix l’aide du seigneur et sa misericorde pour toutes leur negligences… Le second trouve une solution, ouvrir une fenetre, mais a besoin de l’aide du premier. Ce dernier refuse, trouve cette solution sans interet, et l’invite a venir prier avec lui. Le second, furieux, interloqué et immobile, crie alors sur le premier qui lui replique : « Regarde tu ne fais rien, mais moi, au moins je fais quelque chose ! »

  2. Flourens
    Posted 16 décembre 2014 at 16:07 | Permalien

    Bravo GF, tu as gagné une grande victoire, moi Flourens, alias Renaud censuré à la source, je te laisse tranquille, tu pourras dire ce que tu veux sans être contredit, continue bien ton action de caution du PS mais, moi, ancien membre du PS, de gauche depuis que j’ai une conscience politique, jamais, tu m’entends, jamais plus je ne voterai PS même si 2017, c’est MLP contre NS
    Aller, je te laisse parler dans le vide et écarter ceux qui te contredisent, comme ça tu sera bien tranquille, tu vas économiser de la gomme

  3. Anonyme
    Posted 16 décembre 2014 at 17:39 | Permalien

    Grèce: la Commission fait pression pour barrer la route à Syriza

    16 décembre 2014 | Par Amélie Poinssot

    C’est la première fois que le président de la commission européenne s’invite dans une élection nationale : jeudi 11 décembre, Jean-Claude Juncker a ouvertement pris parti pour la droite de Nouvelle Démocratie actuellement à la tête de l’exécutif grec. Une ingérence qui se confirme cette semaine: le commissaire Pierre Moscovici est à Athènes lundi et mardi.

    Les Grecs, qui ont déjà le sentiment d’être gouvernés par Bruxelles depuis le début de la crise, n’avaient certainement nul besoin de cela. Jeudi 11 décembre, dans une interview accordée à la chaîne de télévision autrichienne ORF III 3, Jean-Claude Juncker a déclaré qu’il ne souhaitait pas que « des forces extrêmes arrivent au pouvoir » en Grèce. Cette déclaration vise la gauche radicale de Syriza, premier parti d’opposition sorti victorieux des élections européennes, en mai dernier, et qui pourrait arriver en tête en cas d’élections législatives anticipées. Tout en prétendant ne pas vouloir s’exprimer sur un parti politique en particulier à l’occasion du scrutin présidentiel subitement avancé à ce mercredi, le président de la commission européenne a ajouté : « Ma préférence serait de revoir des visages familiers en janvier. »

    La déclaration est explicite : le candidat à l’élection présidentielle proposé par la droite conservatrice Nouvelle Démocratie, Stavros Dimas, est un ancien commissaire européen. Vieux routard de la politique grecque, systématiquement réélu député entre 1977 et 2004 et maintes fois ministre, il fait précisément partie de ces « visages familiers » aux manettes du pays depuis bientôt une quarantaine d’années.

    Stavros Dimas en 2009, quand il était commissaire : un "visage familier" pour ses collègues européens
    Stavros Dimas en 2009, quand il était commissaire : un « visage familier » pour ses collègues européens © Reuters
    .
    Jean-Claude Juncker, ce président qui s’était promis de politiser la commission, a donc saisi l’élection présidentielle grecque pour peser de tout son poids dans une élection nationale. La Grèce, une fois de plus, se trouve aux avant-postes en matière d’expérimentation politique… De fait, le pays a fait l’objet de toutes sortes d’ingérences ces dernières années. En parallèle des programmes d’austérité décidés depuis 2010, de multiples décisions ont été prises à Bruxelles pour mettre en œuvre de nouvelles mesures et les déclarations politiques de certains dirigeants européens n’ont cessé de considérer la Grèce comme un pays sous tutelle.

    À maintes reprises, le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble a ainsi fait la leçon aux Grecs, se faisant le spécialiste des déclarations humiliantes au lendemain de prises de décision difficiles, exigeant chaque fois un nouveau tour de vis. À quelques jours des élections législatives de juin 2012, c’était même… François Hollande, fraîchement élu, qui s’offrait le 20 heures le plus regardé du pays pour appeler les Grecs à voter pour les partis de la coalition gouvernementale. Autrement dit le président socialiste en appelait à soutenir… la droite conservatrice d’Antonis Samaras.

    « J’ai conscience que les électeurs doivent avoir la pleine souveraineté, avait-il dit au cours de cette interview, mais je dois les prévenir parce que c’est mon devoir, parce que je suis un ami de la Grèce, que si l’impression est donnée que les Grecs veulent s’éloigner des engagements qui ont été pris et abandonner toute la perspective de redressement alors il y aura des pays dans la zone euro qui préféreront en terminer avec la présence de la Grèce dans la zone euro. » Le chantage entre vote pour le maintien de la coalition gouvernementale ou vote pour Syriza et la sortie de la zone euro était posé. Cette fois-ci, il vient d’encore plus haut : la commission européenne. C’est la première fois que l’exécutif européen se prononce aussi clairement dans une élection.

    Cette intervention tombe alors que le premier ministre Antonis Samaras a subitement avancé, la semaine dernière, l’élection présidentielle initialement prévue pour février ou mars, dans une manœuvre menée de concert avec Bruxelles, destinée à couper l’herbe sous le pied de Syriza, dont la popularité ne faiblit pas depuis sa victoire aux élections européennes de mai dernier. En Grèce, le président est élu par la Vouli, le parlement, à la majorité des deux tiers, ou des trois cinquièmes après deux échecs consécutifs. La coalition gouvernementale ne dispose pas, en l’état, de cette majorité renforcée : cette manœuvre de convoquer l’élection plus tôt que prévu, à la veille des fêtes, est destinée à convaincre les députés non affiliés ou potentiellement hésitants de donner leur voix au candidat de la coalition.

    L’affolement sur les marchés qui a suivi l’annonce de Samaras lui fournit l’occasion rêvée d’agiter la menace du chaos pour appeler à voter pour la « stabilité ». La bourse athénienne a connu en début de semaine dernière la plus forte baisse depuis 1987. Le risque d’une nouvelle crise financière et d’un défaut de paiement : voilà l’argument que va marteler la coalition gouvernementale pour rassembler les troupes et éviter le scénario Syriza. La porte-parole du gouvernement a d’ailleurs commencé sa tournée des médias ce lundi. Sur la chaîne de télévision Mega, elle annonçait le risque d’une « faillite » du pays en cas de victoire de Syriza si le parlement, faute d’accord sur le choix du président, convoquait des élections générales anticipées.

    En Grèce, ce genre de chantage n’a rien de nouveau. En 2012, déjà, le leader de Nouvelle Démocratie agitait la menace de sortie de la zone euro en cas de victoire de Syriza aux élections. La position majoritaire au sein de Syriza, rappelons-le, n’est pas hostile à la zone euro en tant que telle. En revanche, son programme passe par l’arrêt immédiat des politiques d’austérité et l’effacement d’une partie de la dette publique, restée à un niveau insoutenable. L’alternative simpliste « stabilité versus chaos » a en outre été brandie à chaque vote crucial depuis 2010, lorsqu’il a fallu décider de nouvelles mesures d’austérité et signer des accords avec les bailleurs de fonds.

    « L’argument de la peur »

    Les Grecs ne sont pas dupes, et n’ont pas manqué de réagir à la déclaration de Juncker. Ses propos ont été aussitôt tournés en dérision sur Twitter, où certains se sont mis à demander l’avis du président de la commission sur toutes sortes de questions. « Si je vote pour vos politiciens grecs préférés, pourriez-vous payer mon loyer et mes dépenses alimentaires pour quelques mois ? » interroge ainsi la réalisatrice grecque Zoe Mavroudi.

    Les critiques ont également fusé du côté de Syriza, où les communiqués de la direction du parti et les interventions des députés se sont multipliés ces derniers jours pour dénoncer une telle ingérence. « Le gouvernement et la Troïka, après s’être mis d’accord sur toutes les nouvelles mesures d’austérité, procèdent ensemble au chantage auprès des députés afin de lever l’obstacle de l’élection présidentielle », a déclaré ce lundi Alexis Tsipras, le leader de Syriza, dénonçant « l’argument de la peur » brandi par l’exécutif.

    « Si je vote pour vos politiciens grecs préférés, pourriez-vous payer mon loyer et les dépenses alimentaires? »
    .
    L’affaire a fait grand bruit à Bruxelles : « Ces pressions de la commission européenne sur le processus électoral d’un pays souverain sont insupportables et soulèvent de grandes questions pour l’avenir de la démocratie en Europe, a estimé dans un communiqué 3 l’eurodéputé Pierre Laurent, président du parti de la Gauche européenne, dont fait partie Syriza. J’appelle tous les démocrates à s’élever contre ces pratiques autoritaires qui n’ont pas lieu d’être. Le processus doit suivre son cours, y compris jusqu’à la tenue d’élections législatives, si la coalition au pouvoir n’obtient pas la majorité nécessaire à l’élection présidentielle. »

    La commission ne semble pas revenir sur cette prise de position inédite. Au contraire. Elle a décidé une visite impromptue à Athènes du commissaire aux affaires économiques et monétaires, Pierre Moscovici. Arrivé lundi 15 décembre, il doit, en deux jours, rencontrer pas moins de sept ministres ainsi que le gouverneur de la banque centrale grecque, des partenaires sociaux et des élus. Il a visité en outre lundi une station de métro en construction ayant bénéficié de fonds européens et rencontré une première fois les journalistes, avant de tenir, ce mardi, une conférence de presse dans les locaux de la représentation de la commission européenne. On aura rarement vu agenda aussi chargé pour un commissaire européen en visite.

    Nul doute que le planning laisse peu de place à des discussions de fond. Le but est ailleurs : mettre en scène, sous l’œil des caméras, tout ce que l’Union européenne apporte à la Grèce. Manière d’alimenter la rhétorique de la coalition gouvernementale, qui stigmatise Syriza comme un parti anti-UE – lequel ne figure pas à l’agenda du commissaire français.

    Prmier point presse de Pierre Moscovici à Athènes lundi 15 décembre 2014

    En amont de sa visite, Pierre Moscovici a d’ailleurs déroulé son argumentaire dans un entretien accordé au quotidien conservateur Kathimerini 3. Il félicite les Grecs pour l’excédent budgétaire primaire atteint en cette fin d’année et pour les prévisions de croissance de l’an prochain, ce qui lui permet d’une part de justifier la politique de la Troïka, d’autre part de continuer à exiger des mesures d’austérité. « Nous avons besoin de davantage de discussion et davantage de réformes pour renforcer l’économie grecque », déclare-t-il, tout en disant apporter « un message de soutien et d’admiration ».

    Mais le vrai message de cette visite à Athènes – éviter les élections législatives anticipées, éviter une victoire de Syriza – se lit également déjà dans cette interview : « Vous savez que Jean-Claude Juncker, par la voix de son porte-parole, a envoyé un message qui dit clairement que nous voudrions que le parlement actuel élise un président, Stavros Dimas, qui était un commissaire, un homme bien. (…) Les Grecs vont choisir leur destinée. Nous n’avons pas à influencer cela, mais une fois encore, c’est logique que nous parlions avec des gens légitimes qui font et qui pensent ce que nous pensons. »

    Tout est dit. Pour la commission européenne, Syriza, avec plus de 26 % des voix aux dernières élections européennes – ces élections dont est issue, précisément, cette commission Juncker – n’est pas « légitime ». Les décideurs européens préfèrent se soutenir les uns les autres plutôt que de s’ouvrir à des politiques alternatives. Ce n’est certainement pas de cette manière que Bruxelles va se réconcilier avec des Européens. Mais l’histoire n’est pas écrite : si la coalition gouvernementale ne parvient pas à faire élire son candidat à la présidence à la troisième tentative, des élections législatives seront convoquées. La commission européenne sera alors bien forcée de discuter avec Syriza.

  4. Julien
    Posted 16 décembre 2014 at 18:24 | Permalien

    Les militants de gauche, surtout PS, me font penser a un quelqu’un qui regulierement se fait voler quelquechose. Chaque jour il se fait detrousser, petit a petit par un habile voleur, un proche de sa famille, M.V ou E.M…Au lieu de se proteger et de se battre pour eviter le prochain vol, ce qui necessite des actions helas radicales, il ne cesse de s’extasier,admiratif, sur les sophismes toujours plus efficaces inventés par les (camarades) gredins pour le detrousser. Il n’ose pas s’en prendre a eux plus radicalement car ce n’est pas dans sa nature. Il prefere petitionner, bloguer, avertir la communauté, « faites attention ! » previent il. Devant la foule ahurie, il clame : »Plutot le vol et le ridicule que la desunion » ! Comme si inconsciemment il tenait a continuer d’être volé, et malgré ses protestations publiques d’indignation, pouvoir toujours plus s’en plaindre, et admirer les ruses actuelles et futures de ses camarades voleurs. C’est pourquoi, sans fin, il ecrit des notes : « regardez comme on nous vole ! regardez ce qu’ils m’ont fait ! » La seule chose qu’il reussit est en fait tragique : comme rien de decisif n’est entrepris pour arreter les vols dont il est victime, et malgré ses explications sans fin et inutiles pour avertir les autres, il finit par convaincre la communauté, que finalement ce ne doit pas etre si grave…

  5. nanou 50
    Posted 16 décembre 2014 at 18:32 | Permalien

    Et Rebsamen qui veut allonger la durée de cotisations, vous en pensez quoi Mr Filoche? C’est la dernière trouvaille de vos amis du PS. Mais jusqu’où vont ils aller?

  6. Posted 16 décembre 2014 at 18:56 | Permalien

    Mr filoche,
    J’ai bientôt 61 balai,je serai en retraite en 09 2015.Tout de suite j’ai obtenu une rupture conventionnelle sur un des 2 boulots que j’ai(brancardier dans un centre de sclérose en plaques).
    Mon autre job est employé communal dans un petit village du cantal.
    Je sais déja que je toucherai 880euros brut de retraite(tout compris).Il est vrai que des choix de vie ont fait que je n’ai toujours eu que des petits salaires .Donc,je suis « puni »
    Bref,j’arrive encore à me dire que l’on y arrivera car l’on aura pas de loyer à payer.
    Je lis souvent vos papiers qui ‘il est vrai sont souvent flagrants de réalité.Perso,j’ai toujours voté à gauche,j’ai souvent fait des manifs(retraites) Mais, là et las ,je ne crois plus beaucoup à du positif;les gens ne m’écoutent à peine.Les syndicats nous ont laissé tomber(ou nous trompent),le président des socialistes me souléve le coeur et tout ces néolibéraux me font honte(journaleux compris).
    Nos enfants ont déjà assez de soucis pour avoir envie de se mêler de politique,et nous on fait des discours,on critique ou on court vers le FN,ou on va s’abstenir par la faute de hauts traitres.
    Bon,si quelqu’un arrive à faire prendre le chemin de la rue ,j’y participerai encore,mais bon……

  7. LILI
    Posted 16 décembre 2014 at 19:02 | Permalien

    En effet ! Rebsamen annonce le départ à la retraite à 64 ans, toujours partisan des mauvais coups contre les salariés, après avoir frappé sur les chômeurs. ..pour voir les réactions, léthargie,colère , ou grève ? Vraiment le GVT n’en manque pas une !
    Ils vont aller jusqu’au bout : pour savoir si les salarés sont capables de bouger ou de suivre. Pour l’instant ce sont les patrons qui bougent !

  8. Gilbert Duroux
    Posted 16 décembre 2014 at 19:40 | Permalien

    Le projet de budget 2015 a été adopté ce mardi matin 16 décembre 2014. Aucun frondouilleurs n’a voté contre. Lesquels frondouilleurs ne sont plus que 30 à s’être abstenu. Autrement dit, ils rentrent dans le rang.
    Bien entendu, c’est de la faute de ceux qui font des commentaires sur le blog de Gérard Filoche. Ils critiquent au lieu d’encourager, ces salauds.

  9. gege
    Posted 16 décembre 2014 at 21:20 | Permalien

    FLOURENS,
    même chose pour moi,

  10. Gilbert Duroux
    Posted 16 décembre 2014 at 21:51 | Permalien

    Moi ça m’arrive régulièrement. C’est quand Filoche est à court d’arguments qu’il sort ses gros ciseaux (à sa décharge, ce n’est pas toujours facile de justifier l’injustifiable. Sa tâche est difficile).

  11. Jean Jolly
    Posted 16 décembre 2014 at 22:15 | Permalien

    Au moins Gérard justifie son appartenance au « PS »…

  12. Gravier
    Posted 16 décembre 2014 at 22:49 | Permalien

    Mr Filoche la majorité des français, pour ne pas dire presque tous, pensent qu’il y a vraiment une crise, que les caisses sont vides et qu’il faut faire un effort personnel pour que la France se relève de ce mauvais pas. Mais comment convaincre ces personnes que les médias les désinforment sciemment, pour que les plus riches deviennent de plus en plus riches en prenant de plus en plus d’argent aux pauvres et aux classes moyennes, qui deviennent de plus en plus pauvres et qui ne réagissent pas puisqu’on leur fait croire que c’est dans l’intérêt de la France!
    Quand on dit cela on passe presque pour un illuminé, mais j’aimerais bien qu’il y en ait davantage d’illuminés!

  13. JEAN
    Posted 16 décembre 2014 at 23:34 | Permalien

    M.Moscovisci dans la droite ligne du voyou du Luxembourg passible de prison pour organisation maffieuse et détournement d’argent public européen, un dénommé
    Jean-Claude Juncker – recherché par la police (?) – va tenir une conférence de presse en Grèce à Athènes ces prochains jours pour influencer le vote des électrices et des électeurs grecs.

    M.Moscovisci soutient le candidat de droite néolibéral : M.Dimas à la suite de M.Samaras, le tueur du peuple grec de sinistre réputation.

    M.Moscovisci tente d’influencer le vote souverain du peuple grec afin que celui vote à droite plutôt que d’assurer la victoire de Syriza, la Gauche grecque.

    Merci qui ? ! (…)

    Extrait de l’article paru sur Mediapart :

     » Mais le vrai message de cette visite à Athènes – éviter les élections législatives anticipées, éviter une victoire de Syriza – se lit également déjà dans cette interview : « Vous savez que Jean-Claude Juncker, par la voix de son porte-parole, a envoyé un message qui dit clairement que nous voudrions que le parlement actuel élise un président, Stavros Dimas, qui était un commissaire, un homme bien. (…) Les Grecs vont choisir leur destinée. Nous n’avons pas à influencer cela, mais une fois encore, c’est logique que nous parlions avec des gens légitimes qui font et qui pensent ce que nous pensons. »

    NAUSÉE & DÉGOÛT !

  14. un nain connu
    Posted 17 décembre 2014 at 12:28 | Permalien

    il faut comprendre chers camarades désabusés qui venez ici sur ce blog raviver régulièrement vos blessures , comme moi , que rien ne changera jamais avec ce PS qui a souscrit aux principes de cette europe construite au départ sur le principe de paix puis rapidement sur le principe de  » liberalisation de l’économie et des échanges  »
    Le ver etait dans le fruit…
    ce qui entraine la signature de tous ces traités aliénant l’état français en un corps sans vie , dépourvu des outils économiques juridiques et sociaux qui sont essentiels a une conduite différente des affaires gouvernementales.
    Comment faire du social aujourdhui en France quand le probleme numéro 1 est de résoudre les fameux déficits ; le 3 % du traité européen ?
    Tout simplement impossible.
    Comment soigner une plaie si on continue a se tremper dans la saleté …
    On préfére donc faire plaisir aux banquiers et aux agences de notation quitte a sacrifier des générations entieres d’actifs devenus inactifs que l’on qualifient d’assistés en guise d’encouragement…
    On ne peut prétendre se faire élire sur des idées de changement et aussitot reprendre les chaussons de l’ancien président en allant se faire adouber par Madame Merkel qui ne cesse de rappeler l’état français a ses obligations signées et contresignées par la droite et la gauche confondues.
    Etre honnete ce n’est pas se faire élire sur des idées de changement c’est avoir le courage d’imposer ses idées et de les appliquer…encore faut il en avoir…
    Et c’est bien la que le bat blesse.
    Car ce que nous voyons depuis des mois c’est plutot le vide que cachent mal des écrans de fumée du genre pacte de solidarité , choc de simplification , fusion des régions toutes choses qui sont a des années lumière des problemes immédiats des francais qui pour beaucoup ne savent pas comment ils vont pouvoir se nourrir , se chauffer , payer leurs factures aujourd’hui et encore moins demain.
    Et la pas de changement par rapport a ce quils vivaient sous NS …la meme politique qui ne peut conduire qu’a un rejet massif du PS et a un écoeurement généralisé des politiques.
    La patience du peuple est grande mais viendra un temps ou elle sera usée et la nous connaitrons un mouvement révolutionnaire qui mettra a bas cette république pourrie qui pue la corruption ; la malhonnéteté et l’injustice.
    Ceux qui défendent encore le système actuel seront a écarter de cette oeuvre de salubrité publique.

  15. Gilbert Duroux
    Posted 17 décembre 2014 at 16:00 | Permalien

    @ ARCHERDUCHER
    La sincérité de Filoche n’est pas à mettre en cause, me semble-t-il. Je crois qu’il croit à tout ce qu’il raconte même lorsqu’il s’agit de mensonges manifestes. Pour des raisons psychologiques, on a besoin de s’inventer un monde lorsque la réalité est difficile à supporter. Mettez-vous à la place de quelqu’un qui est persuadé être au cœur de la gauche depuis 30 ans. Quand il découvre le tableau actuel, il ne veut pas y croire. C’est difficile d’admettre que l’on s’est trompé toute sa vie. Alors on échafaude des théories comme, par exemple « le PS est par nature de gauche ». Un truc complètement loufoque et que personne ne peut croire. Mais ça rassure.
    Et puis on continue à s’auto-persuader. « À l’assemblée nationale, ça avance… » Les frondouilleurs ne sont plus que 30 à simplement s’abstenir, mais c’est pas grave, continuons à nier le réel, c’est tellement plus confortable.
    Je crois que les marginaux du PS (ceux qui nous disent tous les jours que ça y est, ils vont être majoritaires) croient réellement qu’en se mettant derrière les carriéristes Hamon ou Aubry ils vont faire basculer la majorité de leur parti.
    Ils savent qu’ils sont incapables de présenter un candidat qui représente véritablement leur tendance (Filoche par exemple) parce que celui-ci serait balayé. Ils préfèrent se cacher derrière quelqu’un d’un peu tiède qui fera plus de voix, comme ça ils peuvent dire : « vous voyez, on progresse ». En réalité, combien sont-ils au PS sur les idées défendues par Filoche sur son blog ? Une poignée, pas plus.
    Il y a un argument qui ne prend plus, chez moi, c’est celui du désintéressement. Mettre en avant par exemple le fait qu’on n’a pas de mandat, qu’on consacre beaucoup de temps (et de l’argent aussi) à animer sa tendance, avec les réunions, les publications, tout ça, c’est bien gentil, mais ce n’est pas aussi désintéressé que ça. Qui a lu un peu Bourdieu sait que les gratifications ce n’est pas seulement de l’argent ou des postes. Ce n’est pas seulement « la matérielle ». Il y a ce qu’on appelle le capital symbolique. Et chez Filoche, « la grande figure de gauche du parti socialiste », il est grand.

  16. Posted 17 décembre 2014 at 17:13 | Permalien

    Pour info

    15 décembre 22:02
    Commission exécutive confédérale du 9 décembre 2004
    Intervention de Thierry LEPAON

    A la suite du rapport d’Alain Alphon-Layre et avant de passer la parole à Michel Faivre-Picon pour la CFC, je souhaite m’exprimer personnellement devant vous.
    Dans cette période de crise aigüe que nous traversons, la première étape est de pouvoir partager les informations, les ressentis personnels et les analyses.
    C’est l’objet de cette intervention.
    Je vais redire un certain nombre de choses qu’Alain a déjà exprimées. Ce n’est pas grave.

    Suite à l’article de l’express paru la semaine dernière, faisant état de la prime que j’ai touchée lors du départ du Comité régional de Normandie, j’ai réuni le bureau mardi matin 2 décembre.
    Le bureau s’est réuni une deuxième fois le vendredi 5 décembre.
    Mardi dernier, j’ai expliqué aux membres du bureau dans le détail la façon dont cette prime avait été décidée et calculée, ainsi que la décomposition du montant de 31 000 euros du chèque que j’ai touché de la région Normandie pour solde de tout compte.
    J’ai proposé au bureau de faire un communiqué en direction de nos organisations pour donner l’ensemble des informations.
    Majoritairement, le bureau a considéré qu’il n’était pas opportun de communiquer avant le 5 décembre et que l’ensemble des explications devaient être adressées en priorité à la direction confédérale lors de la réunion d’aujourd’hui et dans la foulée à nos organisations.
    Communiquer ces informations dès le 2 décembre aurait pourtant permis d’éviter de laisser traîner dans la presse des montants de 100 000 voire 200 000 euros, comme cela a été le cas.
    Des parties de débats, des phrases prononcées mais sorties du contexte de la réunion et des informations, partielles ou déformées, se sont retrouvées sur le site des Echos, du Monde ou du Figaro, à peine nos réunions terminées.
    Les mêmes camarades qui condamnent le fait que les valeurs de la CGT ont été trahies, jettent la CGT, ses organisations et ses premiers dirigeants, en pâture aux médias.
    La campagne de presse qui se déchaîne depuis maintenant un mois dépasse tout ce que la CGT a pu connaître de mémoire de militant. Elle vise de façon violente la personne du Secrétaire général de la CGT.
    Cette campagne médiatique n’épargne personne, a pour objectif évident de déstabiliser les syndiqués, de blesser, de faire perdre nos repères les plus élémentaires en installant une suspicion généralisée.
    Le respect de la démocratie dans notre organisation est lui-même devenu un enjeu, car le temps de la démocratie n’est pas celui des médias.
    Cette campagne échappe d’évidence à ses propres initiateurs internes, qui continuent toutefois à l’alimenter par des rumeurs.
    Le but est de faire mettre un genou à terre à la CGT dans une période cruciale pour les salariés et les citoyens.
    La période choisie pour la déclencher ne relève pas du hasard, quelques jours avant une élection cruciale dans la fonction publique, au moment où la CGT fait événement par ses propositions dans le cadre de la négociation sur la démocratie sociale, et où le pacte de responsabilité est qualifié d’échec du gouvernement par le Ministre de l’Economie lui-même.
    Les rumeurs les plus folles circulent. Je vais donc vous livrer toutes les informations me concernant permettant de rétablir quelques vérités.
    En disant « toutes » les informations, je mesure d’ailleurs l’incapacité dans laquelle je suis au moment où je vous parle à pouvoir imaginer les calomnies qui peuvent sortir demain.
    D’abord les informations que je dois à l’organisation concernant la prime :
    - D’abord, il ne s’agit pas, comme la presse l’a écrit, d’une rupture conventionnelle, mais d’une prime de départ, puisque j’ai démissionné du comité régional pour arriver à la confédération.
    - Pardonnez- moi de revenir quelques années en arrière, lorsque j’ai été licencié de Moulinex, en mai 2004 dans le cadre du plan social.
    J’ai, au même titre que les autres salariés licenciés, touché une indemnité de licenciement.
    Je suis resté 30 mois au chômage, entre mai 2004 et décembre 2006, d’abord en touchant les ASSEDIC (1150 euros) puis à la fin, l’ASS (440 euros).
    Pendant cette période, parallèlement à mes activités syndicales dans le syndicat de Moulinex pour assurer la défense des salariés licenciés, j’ai assuré la fonction de Secrétaire général de l’Union Départementale du Calvados.
    J’ai assuré cette fonction bénévolement dans l’attente du résultat du procès en décembre 2006.
    - Je suis resté Secrétaire général de l’UD entre 2001 et 2007, avant de devenir Secrétaire du Comité régional entre 2006 et 2013.
    - Lorsque le Comité régional Normandie a organisé mon départ en vue de prendre la responsabilité de Secrétaire général de la CGT, dans les conditions connues de tous ici, les camarades du Comité régional ont décidé de reconnaître cette période d’activité militante en tenant compte du préjudice que cela créait sur ma retraite. Ils ont décidé de me verser une indemnité, calculée sur la base de mon ancienneté à la région.
    - Cette indemnité, déclarée, s’élève exactement à 26 650 euros.
    - Je l’ai acceptée dans ces conditions, sans imaginer que cela pouvait poser problème.
    Alain vous a donné les éléments livrés au bureau concernant les échanges financiers entre la confédération et le comité régional pour solder mon départ.
    La confédération a par ailleurs racheté au comité régional de Normandie la voiture de fonction qui était mise à ma disposition en tant que Secrétaire général du comité régional.
    Nous pensions initialement que je ferais les allers et retours en Normandie avec cette voiture.
    La réalité s’est vite imposée, c’était impossible pour des raisons de sécurité, compte tenu de mes amplitudes de travail pendant la semaine. Cette voiture fait partie du parc confédéral.
    Je vous indique par ailleurs que mon salaire actuel est de 4000 euros nets par mois, avec un 13ème mois.
    Mon salaire avait été fixé initialement par la confédération à 5200 euros.
    J’ai considéré que ce montant, même s’il est peut-être justifié, était trop élevé pour un Secrétaire général de la CGT. J’ai donc demandé à ce qu’il soit ramené à 4000 euros.

    Voilà, ensuite, la vérité sur un ensemble de rumeurs qui circulent.
    Je vais les lister et y répondre, du moins pour celles qui regardent la CGT :
    - Les vélos : comme chacune et chacun d’entre vous le sait, j’ai eu un accident cardiaque l’an dernier. Mon cardiologue m’a demandé de continuer, malgré ma fonction, à faire régulièrement un peu de vélo. Pour des raisons de sécurité, la CGT a dû acheter des vélos pour mes accompagnateurs. Les vélos ont été achetés chez Décathlon, ils appartiennent au service sécurité de la confédération, y compris celui que j’utilise.
    - Mes vacances en Corse : oui j’ai passé une semaine de vacances en Corse du 2 au 9 août cette année. Non, ces vacances n’ont pas été payées par la confédération. J’ai loué personnellement, par l’intermédiaire d’une annonce trouvée sur « Le Bon Coin » une petite maison de deux pièces à Calenzana.
    - L’achat d’un terrain au bord de la mer en Normandie : oui, j’ai l’intention d’acheter un petit terrain, si possible au bord de la mer, en Normandie pour y faire construire une maison. Non, mon projet n’a pour l’instant pas abouti.
    - Mon logement à Cabourg : oui j’habite depuis 7 ans un logement HLM à Cabourg, auquel j’ouvrais droit à l’époque. Compte tenu de mes revenus actuels je paie un surloyer, comme c’est la règle.
    - Non, je n’ai pas fait refaire mon appartement de Cabourg aux frais de la CGT. Je ne l’ai d’ailleurs pas fait refaire du tout.
    - Les conditions de mon embauche chez Moulinex : c’est la rumeur historique. Nous avons déjà communiqué avant mon élection comme Secrétaire général. Je n’y reviens donc pas.

    La CGT traverse une crise grave, inédite par son ampleur et par son caractère. Il faut qu’elle puisse en sortir par le haut rapidement. C’est notre responsabilité.
    La première réponse à apporter concerne nos règles et nos pratiques.
    Nous avons besoin de faire un état des lieux de nos pratiques et de définir les règles et procédures nécessaires pour que celles-ci soient conformes aux valeurs de la CGT.
    C’est le travail entrepris par la CFC et le bureau confédéral.
    Peut-être, à partir des débats d’aujourd’hui, pourrons- nous mettre un certain nombre de dispositions en œuvre immédiatement.
    La deuxième réponse est politique.
    En premier lieu, la CGT doit reprendre sa place sans attendre, sur le terrain où on l’attend : être auprès des salariés sur leurs revendications, faire des propositions qui leur permettent d’agir sur leurs lieux de travail, dans leur travail, et de se mobiliser.
    Il est urgent qu’un plan de travail de la CEC en direction des syndicats puisse s’inscrire dans le prolongement des réunions interrégionales du mois de janvier, celles que nous avons intitulées « Partageons nos succès ».
    Nous devons rapidement nous exprimer sur la question du temps de travail et sur les dispositions prévues par le projet de loi Macron qui ont toutes pour but d’affaiblir encore un peu plus les droits des salariés dans notre pays et de lancer une nouvelle phase de privatisation des services publics.
    Nous devons établir la responsabilité des organisations patronales qui réclament les 41 milliards d’euros tout de suite et considèrent qu’ils ne sont pas suffisants pour qu’elles s’engagent en faveur de l’emploi.

    Nous avons aussi besoin d’affronter le débat entre nous autour des grands enjeux qui ont été posés par notre congrès et qui traversent les organisations. Beaucoup sont identifiés dans les courriers adressés par nos organisations à la Direction confédérale. J’en ai fait état lors des rencontres que j’ai eues avec les membres du bureau confédéral.
    Je les résume :
    1) Notre démarche syndicale, notre rapport aux salariés dans la construction des revendications avec le choix que nous avons fait de rentrer par la porte du travail,
    2) Le processus de construction des luttes,
    3) Le rapport de la CGT avec les autres organisations syndicales, le politique, et le monde associatif,
    4) Notre place et notre contribution dans le syndicalisme mondial et européen,
    5) L’articulation du travail entre les différentes instances qui constituent la direction de la CGT : le CCN, la CE confédérale et le bureau confédéral,
    6) L’organisation du travail au sein de notre maison confédérale.
    Enfin, les 120 ans de la CGT doivent nous aider à revenir sur ce qu’est une confédération, et en quoi est-ce une valeur ajoutée.

    Dans une crise comme celle-ci, il est normal que des points de vue divergents s’expriment. La CE confédérale est précisément le lieu où la parole doit être libre. J’invite chacune et chacun à agir en responsabilité et à contribuer aux décisions dans le seul intérêt de la CGT, dans le respect de nos règles de vie et des orientations votées en congrès.

    Quant à moi, je suis certain que ma vie militante et personnelle aurait été moins compliquée si j’étais resté Secrétaire du Comité régional Normandie.
    C’est dans une situation très difficile que j’ai accepté de devenir Secrétaire général, avec l’objectif de permettre à la CGT de se rassembler et de retrouver un élan collectif et démocratique.
    C’est toujours dans cet état d’esprit, que je serai très attentif aux débats et que je me rangerai à l’avis et à la décision collective.
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  17. Julien
    Posted 17 décembre 2014 at 18:14 | Permalien

    Et ça continue. Toute cette tristesse gluante de mots… C’est vraiment magique les mots. Plus on parle, on plus on analyse, plus on explique, plus on detaille, plus on se justifie, plus on s’indigne, plus on a l’impression d’agir alors qu’on ne fait concretement rien. On se dit vraiment que le peu de joie qu’on a les miltants PS et Mr Filoche veulent la tuer dans l’oeuf. Vos mots, Manuel Valls s’en moque tellement qu’hier il a planté un arbre dans les jardins de Matignon. Nous reprenons tous espoir. Mort de rire.

  18. bugsy
    Posted 17 décembre 2014 at 19:17 | Permalien

    L’ultime stratagème de Thierry Lepaon

    LE MONDE | 17.12.2014 à 10h51 • Mis à jour le 17.12.2014 à 12h54 |

    Par Michel Noblecourt

    Coup de théâtre à la CGT, mardi 16 décembre : Thierry Lepaon a tenté un ultime stratagème pour se maintenir à la tête de sa centrale. À l’issue de la réunion des 56 membres de la commission exécutive (CE) qui a duré dix heures, un ordre du jour flou – autour d’une « proposition de direction confédérale » et d’instruments pour une meilleure « transparence financière » – a été élaboré pour le comité confédéral national (CCN) du 13 janvier, le parlement cégétiste composé des secrétaires généraux des 33 fédérations et des 96 unions départementales.

    Lundi 15 décembre, alors qu’une large majorité d’organisations réclamait sa démission, M. Lepaon avait ouvert la porte à cette issue. « Si ma présence est un frein pour l’organisation, avait-il dit, j’en tirerai toutes les conséquences ».

    Mardi, il a refermé cette porte et n’a pas indiqué ses intentions. Le stratagème de M. Lepaon consiste à faire avaliser l’idée que c’est le bureau confédéral qui doit démissionner, sauf lui. Sur cette base, il a conclu une alliance avec Nadine Prigent (santé), ancienne candidate malheureuse à la succession de Bernard Thibault, Philippe Martinez, secrétaire général de la fédération de la métallurgie, Catherine Perret (culture) et Frédéric Imbrecht (énergie). « Pour 26 000 euros, on ne va pas virer le secrétaire général ! », a déclaré ce dernier. Des postures à risques pour M. Martinez, qui se positionne pour la succession, et Mme Perret dont les fédérations ont demandé la démission de M. Lepaon.

    Au sein du bureau confédéral, Agnès Le Bot, Philippe Lattaud et Agnès Naton défendent encore le secrétaire général. Même si Mme Naton a déclaré que M. Lepaon « réfléchira » à une démission d’ici au 6 janvier, date de la prochaine commission exécutive qui doit préparer le CCN. Selon une source interne, Marie-Laurence Bertrand, également membre du bureau confédéral, s’est positionnée pour la démission de M. Lepaon.

    Le raisonnement à la base de ce stratagème est simple : M. Lepaon n’est ni responsable ni coupable des affaires qui le visent puisqu’il a tout appris par la presse depuis les coûteux travaux dans son logement de fonction et son bureau jusqu’à sa prime de départ… En revanche, le « problème » c’est le bureau confédéral qui a complètement « dysfonctionné ».

    « Il faut dire, raconte un membre de la CE, que Thierry ne s’est pas enrichi personnellement, qu’il est honnête et que c’est le bureau qui n’a pas fait son travail. » En toile de fond, se déroule une bataille entre les communistes d’une part et les proches de l’ancien secrétaire national du PCF, Robert Hue, d’autre part, comme M. Imbrecht et Philippe Texier qui a été nommé administrateur provisoire après la démission d’Eric Lafont.

    « Risque de scission »

    « C’est hallucinant, affirme un dirigeant de fédération, tout le monde s’attendait à ce qu’il démissionne mais Lepaon est devenu, comme Thibault à la fin, complètement autiste. » « Il a un ego démesuré, confie un autre, et il fera tous les compromis imaginables, mais il ne lâchera pas. »

    Ce stratagème risque d’être perçu comme une provocation à la base alors que se multiplient les motions demandant son départ. « Cela va être très compliqué pour Thierry d’éviter une révocation, observe un membre de la CE. Si ce n’est pas le cas, ce sera le chaos. »

    Des partisans de M. Lepaon affirment que même s’il est révoqué, c’est lui qui pilotera la suite, c’est-à-dire la recherche d’un successeur… « Ils sont dans le déni et le délire », souligne un dirigeant, qui ajoute : « Les mieux organisés aujourd’hui, ce sont les plus radicaux. Si Lepaon est révoqué, on ira vers un congrès extraordinaire. Et il y a de vrais risques de scission car si les durs prennent la main sur la maison, des organisations vont partir. La CGT est au bord de l’implosion. »

  19. bugsy
    Posted 17 décembre 2014 at 19:18 | Permalien

    Lepaon divise la CGT pour tenter de rester en place

    Mardi, la commission exécutive de la CGT a renvoyé la question du départ de son numéro un, Thierry Lepaon, à une nouvelle réunion le 6 janvier. Avec ses soutiens, il tente de détourner le débat sur une démission du bureau confédéral.

    La rencontre, lundi, de tous les dirigeants de fédération et d’unions départementales a eu beau montrer qu’il a perdu la bataille, le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, s’obstine. À la suite de ce rendez-vous, se déroulait ce mardi une nouvelle commission exécutive, la direction élargie de 56 membres de la centrale, qui devait fixer l’ordre du jour de la réunion extraordinaire du parlement du syndicat – son Comité confédéral national – que le syndicaliste a dû se résoudre à convoquer le 13 janvier. «  Laissez-moi du temps  », a demandé en substance le leader cégétiste, qui n’a manifestement pas perdu espoir de l’emporter, malgré la multiplication des appels à sa démission. La commission exécutive a décidé de renvoyer le sujet au 6 janvier après une journée de débats violents. Derrière cette décision se cache une offensive interne pour tenter de sauver la tête du secrétaire général de la CGT ou, à tout le moins, de lui permettre d’organiser sa succession.

    «  Le fusible du bureau  »

    L’alliance qui avait commencé à se dessiner la semaine dernière des partisans des deux perdantes de la bataille de succession de Bernard Thibault, Agnès Naton et Nadine Prigent, avec les soutiens de Thierry Lepaon s’est confirmée. Elle s’est cristallisée dans la tentative d’obtenir une démission de l’ensemble du bureau confédéral mais pas forcément celle du secrétaire général de la CGT. «  Après le fusible du trésorier, c’est le fusible du bureau  », a contesté un membre de la Commission exécutive en désaccord. Tout le paradoxe est en tout cas que la direction resserrée de la centrale qui est ciblé désormais (8 membres autour de Thierry Lepaon depuis le départ de l’argentier, Éric Lafont) n’a aucune compétence financière, alors que la Commission financière de contrôle présidée par Michel Faivre-Picon n’est absolument pas inquiétée.

    Mieux, alors que c’est à elle qu’il aurait dû incomber d’empêcher les dérives financières dans lesquelles est impliqué le leader de la CGT, elle est au contraire confortée puisqu’elle est censée faire le clair sur les responsabilités dans le coût exorbitant de la rénovation de l’appartement de fonction situé dans un quartier chic de Vincennes du numéro un de la CGT comme de son bureau et de sa prime de (faux) départ de la CGT (de son comité régional de Normandie vers la confédération).

    Préparer le terrain à Philippe Martinez

    La manœuvre a l’intérêt de déplacer le débat de ces affaires qui contreviennent aux valeurs «  morales  » de la centrale vers un problème censé être politique qui serait celui d’une incapacité de l’équipe resserrée de direction autour de Thierry Lepaon à «  mettre en œuvre les orientations du 50e congrès  », selon les termes d’un de ses soutiens. Avec ce scénario de la table rase – car en réalité seul le leader cégétiste croit encore qu’il va pouvoir se maintenir -, il s’agit de préparer le terrain à Philippe Martinez.

    On se souvient que début décembre, le secrétaire général de la fédération de la métallurgie a participé, avec quelques autres dirigeants de fédérations, à une réunion discrète avec Thierry Lepaon où a été évoqué le maintien de ce dernier à la tête de la CGT avec passage de relais au métallurgiste. Ce n’est pas un hasard si celui-ci s’est gardé de prendre position ce lundi lors de la réunion des fédérations et unions départementales. Cultivant une image de rassembleur et de légitimiste, cet ancien délégué syndical central de Renault est sorti de son silence ce mardi. Il aurait demandé la démission du bureau confédéral, en précisant avoir un avis moins tranché sur celle du secrétaire général… Il doit d’ailleurs contribuer à une note interne à diffuser aux organisations qui va affirmer la probité de Thierry Lepaon en reprenant probablement les arguments de la campagne médiatique et du complot interne ; une note au nom de la Commission exécutive, mais qui ne sera pas soumise pour validation à ses membres – une pratique devenue courante.

    Aucun «  enrichissement personnel  »

    C’est aussi la teneur des propos d’Agnès Naton ce mardi à l’AFP. À l’issue de la réunion de la commission exécutive, elle a déclaré que Thierry Lepaon avait reçu un soutien de ses pairs qui ont reconnu qu’il n’a profité d’aucun «  enrichissement personnel  » durant son mandat, même si «  des fautes individuelles et collectives  » ont été commises nécessitant des corrections dans les procédures.

    C’est aussi la réplique de la défense du numéro un de la CGT le 9 décembre devant cette instance où celui-ci affirmait n’avoir commis aucune erreur, justifiant y compris sa prime de départ lorsqu’il a quitté le comité régional CGT de Normandie pour rejoindre la confédération CGT.

    Leïla de Comarmond Le 17/12 à 09:28, mis à jour à 14:25

    http://www.lesechos.fr/economie-fra...

  20. bugsy
    Posted 17 décembre 2014 at 19:20 | Permalien

    Le Parisien du 17/12/2014 page 9

    Lepaon réfléchit à sa démission

    Thierry Lepaon envisage désormais de lâcher la barre. Il « réfléchira » à une éventuelle démission d’ici le 6 janvier.Un répit qui devrait lui permettre de préparer sa succession.

    l’article ici : http://dl.free.fr/oGwvfDQ48

  21. bugsy
    Posted 17 décembre 2014 at 19:21 | Permalien

    Les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA ) 17/12/2014

    CGT : Thierry Lepaon tout près de la sortie

    À Montreuil, les dirigeants de la CGT n’ont pas cessé de siéger depuis lundi matin. Le départ du secrétaire général pourrait avoir lieu début janvier. La bataille de succession a commencé.

    Lire l’article : http://dl.free.fr/vfIZ8oz2T

  22. bugsy
    Posted 17 décembre 2014 at 19:36 | Permalien

    D’un camarade orléanais ayant 48 ans de cotisations à la CGT, copropriétaire de la maison CGT

    Un conseil à Thierry Lepaon : qu’il arrête de communiquer car à chaque fois il s’enfonce lui même un peu plus …
    Dans quel monde vit-il pour trouver normal de percevoir 26 000 euros de la CGT pour le dédommager de périodes de chômage alors que des milliers de syndiqués et de délégués sont licenciés chaque année sans autres « indemnités » que l’assurance chômage. Pour qui se prend-il pour prétendre mériter un sort différent ? Que dire des petits valets qui lui ont payé sans sourciller cette indemnité de départ de la CGT pour aller à….la CGT ?

    De plus, les périodes de chômage sont validées GRATUITEMENT par les CARSAT, et sont assimilées à des périodes de cotisation pour le calcul de la retraite, Thierry Lepaon n’a donc pas a être indemnisé pour ces périodes de chômage, il s’agit d’un privilège inadmissible pour un syndicaliste…

    Thierry Lepaon « oublie » de signaler que ses périodes de chômage ont largement été compensées par le salaire qu’il a perçu pendant plusieurs années lorsqu’il siégeait pour la CGT au CESE (Comité économique et social et environnemental) ou il percevait environ 5500 euros par mois.

    De plus Thierry Lepaon croit habile de dénoncer des mensonges sur les sommes qu’il aurait perçues, certes le rapport présenté à la commission exécutive confédérale par un pro- Lepaon ( Layre) fait le détail des sommes perçues réellement par Thierry Lepaon, mais en le lisant attentivement on s ’aperçoit que la mutation-promotion de Thierry Lepaon a bien coûtée 100 000 € à la confédération ( prime de départ, versements de cotisations, solde de tout compte, remboursement de frais divers ( ? ) etc.) heureusement que même proportionnellement les mutations inter UL-UD-RÉGION-FÉDÉ ne font pas l objet de telles « régularisations » sinon la CGT serait en cessation de paiement.

    Je propose donc au CCN que dans le solde de tout compte de Thierry Lepaon faisant suite à sa démission lui soit demandé de rembourser son « indemnité de départ ».

  23. bugsy
    Posted 17 décembre 2014 at 20:01 | Permalien

    Du même camarade orléanais :

    Ce qui compte, même si il est indispensable de se débarrasser de cette direction, c’est que les syndiqués qui n’ont jamais trahis les valeurs de classe de la CGT soient entendus, et pour cela qu’un congrès avancé soit rapidement organisé, que les syndiqués y mandatent des délégués qui renverseront la table pour remettre la CGT sur ses jambes, et retrouve le chemin des luttes entravé par le syndicalisme rassemblé et la culture de la négociation qui a remplacé le combat CLASSE CONTRE CLASSE, que le respect des statuts et de la démocratie syndicale redeviennent les règles de fonctionnement de l’organisation …

    C’EST CE CONGRÈS DÉMOCRATIQUE QUI ÉLIRA LE NOUVEAU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET LA DIRECTION NATIONALE

    Les syndiqués viennent de reprendre la main, il faut qu’ils la gardent …

  24. un nain connu
    Posted 17 décembre 2014 at 23:02 | Permalien

    4000 euros net / mois pour le  » patron  » de la CGT
    il y a des artisans , donc des patrons qui en font pas autant….et des millions de salariés
    plus logement de fonction plus véhicule plus vélo
    cgt l’argent par les fenetres

  25. bugsy
    Posted 17 décembre 2014 at 23:15 | Permalien

    Qui a déclaré : « il y des éléments sectaires, néostaliniens au sein de la centrale qui ne supportent pas l’unité que cherche à faire Lepaon » ?

  26. Posted 17 décembre 2014 at 23:47 | Permalien

    moi
    a peu de choses pres
    je hais les querelles de personne surtout dans un syndicat ou on a tous les mêmes intérêts parce qu’on est tous salariés face aux patrons
    je sais aussi hélas, ce qu’est un appareil syndical et ses intérêts qui s’autonomisent toujours de la grande masse des syndiqués
    on en connait tous, hein, des dirigeants syndicaux, repus, dans les branches et dans les boites
    il y a des conquêtes partielles privatisées, des avantages indus, et c’est l’existence qui détermine la conscience
    j’ai écris je hais « un appareil » pas les personnes, ni une personne
    un « appareil » c’est un collectif, ca ne se casse pas si ça casse le syndicat en même temps
    je combat et je hais les querelles d’appareils, les bureaucrates

    par contre j’aime les débats des syndiqués
    mais de quel débat s’agit il, là ?
    quel est l’enjeu politique ? dites-moi clairement ?
    si Le Paon s’est enrichi personnellement dehors ! mais personne ne dit que c’est le cas !
    donc il y a autre chose
    dites moi pourquoi Valls lui-même s’en est pris à Le Paon et a organisé la cabale « la CGT n’a pas de leçons a donner » à t il dit !
    cherchez les ennemis, car ce sont les vôtres, sans doute

    et oui, en syndicalisme je suis pour l’unité de TOUS les syndicats comme en politique, comme en 1935 et en 1945, et en 1966 et 67, et en 1995, en 2003 (au début)
    pour l’unité et pour l’action combative
    je ne suis pas pour le sectarisme ni la division
    et je vais vous dire, pour gagner contre Macron, il faut aller chercher la CFDT par le poil du nez

    et s’il y a en a qui font querelle à Thierry Le Paon parce qu’il est (un peu pas assez à mon avis) unitaire à cause des travaux dans « son bureau », ce n’est pas sain
    je n’ai pas d’idées sur le prix d’un bureau ou d’une appart’ c’est toujours trop cher, et cela relève de la trésorerie du syndicat
    je me souviens que du temps de Moulinex, il souffrait et aussi quand un huissier lui fit un procés couteux, à, Caen,

    parce qu’il ne faut pas mêler le débat politique et le coût du bureau à Montreuil, c’est louche, et ca n’a rien à voir, (même si le bureau et le salaire est trop cher !)

    selon moi un dirigeant syndical il doit pas gagner plus que ce qu’il gagnait dans son job antérieur, il doit avoir sa carrière et promotion antérieures, il doit avoir comme s’il avait continué à bosser, pas plus pas moins,

    je ne défends pas Thierry Le Paon, (même si je le connais), moi, j’aurais voté Eric Aubin, moi personnellement, parce que le connais et je connais ceux qui le connaissent, mais on ne m’a rien demandé,

    Thierry sait dans quelles conditions difficiles il a été élu, il l’a dit mille fois « je suis un candidat de deuxième main », c’est pas une raison pour lui faire payer
    la querelle de succession en 2012 nous a couté assez cher : je l’ai dis et écris cent fois : la CGT n’a PAS fait tout ce qu’il fallait selon moi contre l’ANI – a cause de ça hélas
    le ton de la polémique autour de Thierry Le Paon m’inquiète et me rend malade, ça me fait peur pour notre syndicat

    ce qu’il faut c’est mobiliser contre la loi Macron,
    si je dirigeais le syndicat je l’orienterai entièrement contre ça, à fond, je convoquerais des réunions unitaires, je chercherais déjà la date de la manif vers le 15 janvier

  27. Posted 18 décembre 2014 at 0:03 | Permalien

    je passe ma vie a combattre la désinformation de la majorité des français qui croient en TF1

  28. Bob le camarade
    Posted 18 décembre 2014 at 0:18 | Permalien

    « Sapin appelle les entreprises à ne pas augmenter les salaires trop vite… pour préserver leurs marges.

    Jusqu’ou iront les reniements de ces faux socialistes ?
    Une vraie honte.
    Tout est possible désormais, même l’incroyable.

  29. JEAN
    Posted 18 décembre 2014 at 0:37 | Permalien

    @ Bob le camarade dit :

    « Tout est possible désormais, même l’incroyable »

    ———————————————

    Rassemblé-e-s, Construisons l’Incroyable !

    « Scénario utopiste pour 2017 : coup de tonnerre en France » :

    http://rue89.nouvelobs.com/2014/12/16/scenario-utopiste-2017-coup-tonnerre-france-256608

  30. Gilbert Duroux
    Posted 18 décembre 2014 at 8:41 | Permalien

    Non, Gérard, on ne peut pas dissocier la situation personnelle de Le Paon des questions politiques à la CGT. C’est bien parce qu’il y a des bureaucrates au plus haut niveau de l’appareil qui se fond du gras, que ça bloque pour construire l’unité pour lutter contre Macron. On ne peut pas à la fois profiter de la sinécure et songer à organiser des manifestations de masse.
    Le coup des 31 000 euros, c’est quand même énorme. Combien de syndicalistes sont restés sur le carreau après avoir s’être fait éjecter suite à un conflit social ?
    Désolé de prendre un exemple personnel, mais je me suis fait virer au moment des 35 heures parce que dans ma boite il n’y avait personne pour négocier. C’était une petite boite avec une douzaine de salariés (des salariées surtout) et personne n’était syndiqué. J’ai fait venir le secrétaire général de ma fédé pour briffer les salariées, qui étaient mortes de trouille dans cette boite moyen-âgeuse où personne ne faisait valoir ses droits (conventions collectives, on connait pas). Finalement, j’ai fait en sorte que l’une des salariées soit protégée par un mandat du syndicat et nous nous sommes mis en grève. Résultats des courses : le patron, qui a bien vu d’où venait le problème, a annoncé un licenciement économique et a pris les bonnes femmes une à une en leur disant : « c’est toi ou Gilbert ». Inutile de dire que la grève a cessé aussi sec et que je me suis fait balancer.
    Comme je n’étais pas un salarié protégé et comme le syndicat n’a pas su me défendre (le camarade qui devait me défendre aux Prud’hommes a été lamentable, j’aurais dû prendre un vrai avocat) je me suis donc retrouvé à la rue. Et vu mon âge, j’ai eu un mal fou à retrouver du boulot. Je suis passé par la case RMI avant de trouver un petit job.
    Tout ça pour dire que nous sommes des centaines et des centaines à avoir payé le prix fort pour avoir lutté, et sans jamais avoir demandé un sou au syndicat.
    C’est pourquoi les 31 000 € de Le Paon, même si on est loin des parachutes dorés des grands patrons, ça a du mal à passer. D’autant, comme l’a rappelé un camarade, que Le Paon, grâce au syndicat, a pu arrondir ses fin de mois au Conseil économique et social (même s’il reverse, on peut l’espérer, une partie de ses indemnités au syndicat).

  31. un nain connu
    Posted 18 décembre 2014 at 12:10 | Permalien

    les malversations dans les syndicats comme les mensonges des partis politiques aboutissent a la meme fin ; le dégout de ceux ci par la grande majorité des électeurs
    Il y a donc une grande responsabilité a laisser faire cela

    les dénoncer c’est bien mais insuffisant il faut renverser les cadres dirigeants qui trahissent les valeurs
    les laisser en place en espérant des jours meilleurs s’apparentent a de la collaboration

  32. bugsy
    Posted 18 décembre 2014 at 12:27 | Permalien

    Qu’est-ce qui est en jeu dans la CGT ?

    Dans son argumentation au CCN des 3 et 4 novembre, T. Lepaon :

    - concernant l’aspect financier, il reconnaît une faute collective, ajoutant : « Cette opération visant la CGT révèle des failles majeures dans le fonctionnement interne de prise de décisions de notre maison » reconnaissant que « Les arbitrages et la décision finale, qui engagent le budget de la confédération n’ont été ni débattus ni validés par une instance ».
    Comme solution immédiate il préconise le recrutement d’un Directeur administratif et financier.

    - concernant le fonctionnement de la direction confédérale après avoir réaffirmé la volonté de « Faire vivre notre démarche de proposition, de contestation, d’action et de négociation » il « considère que nous avons un problème de fonctionnement du Bureau confédéral qui handicape notre capacité collective » et envisagé de rencontrer individuellement chaque membre de l’actuel Bureau confédéral, il préconise le « renforcement de notre Bureau actuel par deux membres supplémentaires, une femme et un homme, issus d’une profession et d’un territoire ».

    C’est là que le bât blesse !

    T. Lepaon se prévaut des orientations du 50e congrès pour justifier ses décisions.
    Certes les orientations retenues à cette occasion sont dans la continuité des orientations prises notamment à l’occasion du 45e congrès en 1995 marqué par une mutation de type réformiste (abandon statutaire de l’objectif de la « socialisation des moyens de production et d’échange », primauté aux négociations, le départ de la FSM), dans un moment de désarroi idéologique.

    Mais il fait l’impasse sur la contestation qui depuis s’est fortement manifesté dans l’organisation, non seulement dans de nombreuses bases combatives (syndicats d’établissements et UL notamment) mais aussi dans des structures de direction comme les fédérations et les unions départementales et jusqu’au bureau confédéral.

    La contestation portant sur des questions aussi diverses que la tactique des luttes, le TOUS ENSEMBLE, la signature des accords (formation professionnelle par exemple), la participation aux conférences sociales, le rapport au « syndicalisme rassemblé » et aux dirigeants de la CFDT, le rapport au pouvoir socialiste et au PS comme la participation à des initiatives politiques de résistance aux politiques d’austérité du gouvernement et de l’union européenne… et à l’international la question du boycott des produits israéliens (campagne BDS).

    Et pour s’en tenir à un seul exemple est-il conforme aux orientations du 50e congrès de la CGT que T. Lepaon en février 2014 puisse déclarer au Nouvel économiste : « Il n’existe à la CGT aucune opposition de principe face au patronat. L’entreprise est une communauté composée de dirigeants et de salariés – là encore, je regrette que les actionnaires fassent figures d’éternels absents – et ces deux populations doivent pouvoir réfléchir et agir ensemble dans l’intérêt de leur communauté ».

    En contradiction totale avec la réaffirmation du caractère antagoniste des rapports salariés/patronat !

    En réaffirmant devant le CCN, sa volonté de poursuivre dans la démarche privilégiée de négociation et de proposition, en bunkerisant en quelque sorte le Bureau confédéral par le renfort de proches collaborateurs, en s’en tenant à de pures mesures techniques, T. Lepaon refuse de prendre à bras le corps la question essentielle pour la CGT et son avenir comme pour celui des travailleurs : la question de son orientation et de sa stratégie qui passe par la remise en cause des orientations opérées il y a plus de 20 ans.

    La poursuite de la recherche d’un lien privilégié avec la CFDT et Laurent Berger manifestée récemment encore par la rencontre du 8 octobre illustre l’impasse de la stratégie actuelle.

    Au moment où la CFDT à l’occasion de son 50e anniversaire en présence de M. Valls, M. Rocard, Raffarin, Chérèque …. réaffirme ses ambitions hégémoniques sur le mouvement syndical en France et sa soumission aux objectifs du MEDEF et du pouvoir socialiste.

    Plus que jamais les circonstances actuelles doivent pousser les militants et les organisations de la CGT à exiger que s’ouvre enfin un débat franc sur le bilan des 20 dernières années, les orientations retenues consécutives en particulier au départ de la FSM et l’adhésion à la CES.

    La CGT traverse en effet une crise qui affecte sa direction et qui nuit au déploiement de l’influence et de l’activité de toute l’organisation.
    Elle peut à l’inverse être l’occasion d’un rebond historique qui la mettrait en situation de conduire les luttes indispensables des travailleurs et du peuple pour faire face à l’offensive de régression sociale actuelle.
    À condition que des profondeurs de la CGT monte l’exigence d’un véritable renouveau.

    De divers côtés émerge l’idée d’un congrès extraordinaire qui ferait le point.
    En tout état de cause c’est au CCN et aux militants de reprendre la main et de repositionner en grand la CGT sur des bases de classe, à l’offensive contre les régressions sociales et les politiques d’austérité mortifères!

  33. Posted 18 décembre 2014 at 12:29 | Permalien

    Bonjour à tous,
    En complément des différents posts de notre camarade Gérard Filoche, je vous invite à lire l’article intitulé « Sous l’affaire Lepaon, l’avenir de la CGT et de la classe ouvrière », disponible à l’adresse suivante : http://2ccr.unblog.fr/2014/12/14/sous-laffaire-lepaon-lavenir-de-la-cgt-et-de-la-classe-ouvriere/
    Solidairement.

  34. Gilles
    Posted 18 décembre 2014 at 13:58 | Permalien

    Merci Fredesud, tout est dit dans cet article.

  35. bugsy
    Posted 18 décembre 2014 at 14:24 | Permalien

    La note d’Alphon Layre distribuée à la commision exécutive confédérale dévoile que Thierry Lepaon a perçu directement au titre d’indemnités de départ environ 26 650 €, mais lorsque l’on y ajoute diverses remboursements de frais, le paiement de cotisations, le solde de tout compte …EST TRÈS SALÉE POUR LA CONFÉDÉRATION : 100 830 € payés avec les cotisations des syndiqués !!!

    Tiens mon cher Gérard, lis : http://dl.free.fr/kfD7Ml52i

  36. bugsy
    Posted 18 décembre 2014 at 14:30 | Permalien

    Gérard,

    Crise il y a dans notre OS. 2 CCN convoqués coup sur coup, lis la note aux organisations de la CGT suite à la réunion de la CEC du 16 décembre 2014 : http://dl.free.fr/kj6qp0bym

  37. bugsy
    Posted 18 décembre 2014 at 14:53 | Permalien

    Filoche, 26, à 23:47 : « Mais de quel débat s’agit-il, là ? Quel est l’enjeu politique ? Dites-moi clairement ? »

    Il y a un problème de fond. La direction confédérale de la CGT mène-t-elle le combat émancipateur pour le monde du travail, contenu dans ses statuts et que les dits statuts l’ont mandaté de mener, ou tergiverse-t-elle à l’intérieur d’accommodements dont le monde du travail fait les frais au nom de périls que justement elle ne combat plus ?
    Quels rassemblements la direction confédérale et son secrétaire général ont-ils impulsés pour rassembler les salariés (95% des actifs de ce pays et la totalité de ceux qui touchent une pension de retraite) pour agir pour en finir avec l’exploitation capitaliste et le pillage, le détournement des richesses produites ?

    La vraie crise de la CGT, c’est celle-là. Elle est amplifiés par une faillite de la formation syndicale qui au nom d’une modernité soumise à l’idéologie dominante a jeté par-dessus le bord les outils de réflexion que le capital ne cesse de faire étudier à ses futurs cadres dirigeants. Il les forme à l’organisation de l’exploitation avec les outils théoriques que les penseurs de l’émancipation ont mis au service des exploités, pour d’autant mieux les exploiter que le syndicalisme, par palettes entières, a mis les textes de références et analyses à la poubelle pour aller écouter les théoriciens capitulards de Bad Godesberg.

    Il ne s’agit pas que de la question du secrétaire général (SG) mais bien d’une responsabilité collective : la CGT va co-organiser en France en 2015 le congrès de la CES avec la CFDT. Quelle passerelle possible sans ce compromettre pour organiser un congrès en commun avec le syndicat fer de lance de l’ANI et de la régression sociale organisée sans se mettre en porte-à-faux avec les valeurs de la CGT ?

    C’est de la responsabilité du SG de la CGT et, toutes ses déclarations convergent pour éclairer sa part propre sur ce point. Mais est-il seul ?

    Fonctionnement ordinaire : a-t-on besoin de repères revendicatifs actualisés au détour d’une porte, voire d’une inter-séance de réunion ou bien d’un cahier revendicatif qui fixe le cadre d’action des directions et oblige à rendre compte devant les congrès sur la base du mandat reçu ?

    Dans la CES, où un siège permanent au secrétariat a échu à la CGT, quelle voix de lutte notre syndicalisme porte-t-il ? En porte-t-il, d’ailleurs ? Et sinon, si le terme de mondialisation capitaliste a du sens, quelle action internationale au plan revendicatif ? Comment se sortir d’une CES qui accompagne plus qu’elle ne combat la troïka en Europe, apporte son soutien à l’UE qui aide le totalitarisme nazi en Ukraine, lèse la mise en concurrence des travailleurs européens sans organiser de riposte ?
    Les salariés ont-ils besoin de cette CES disqualifiée dans tous les grand chocs sociaux de la planète tant elle œuvre à concilier l’inconciliable : les intérêts du capital avec le droit à (sur)vivre pour les travailleurs.

    Un appel circule actuellement sur la toile pour exiger cette mise à plat, et rapidement. Ce texte pose clairement les vraies questions. Des UD et Fédé CGT exigent la convocation d’un congrès confédéral toute affaire cessante.

    Ne pas aboutir à cette décision d’un congrès anticipé sur l’échéance prévue et la mise en place d’une direction démocratiquement élue à partir d’un projet revendicatif, construits par la réflexion des syndiqués dans leurs structures, ferait porter de graves menaces sur l’existence même de la CGT. S’y opposer pour des raisons administratives pourrait conduire à l’éclatement.

    Durant ses 120 ans d’existence, le syndicalisme de classe, au prix d’efforts permanents, a tenu son rôle pour l’émancipation de la classe ouvrière au travers des modifications de celle-ci, de son élargissement.

    La CGT a vu sur la même période comment les révolutionnaires dès qu’ils quittaient le contact des réalités concrètes de la vie concrète s’édulcoraient pour devenir ce qu’aujourd’hui nous sommes quelques-uns à appeler les « hors sol » : Parti radical, Parti socialiste, Parti communiste. Radical façon de l’UDI, Socialistes sauce Valls & Macron, Communistes de la mixité économique, ils ont abandonné leur qualificatif … et gardé le substantif. Ils sont « Parti ».
    Oui, mais surtout Parti(s) loin, et vers quelles contrées ? Celles de l’institutionnel en place qui comme l’idéologie est au service de la classe dominante. Autant d’espoirs qui ont finis dans le marais de la collaboration de classe ou l’(a)ménagement du capital. Le débat Laurent-Gattaz dans l’Huma en est le dernier avatar.

    Le monde du travail a besoin d’un syndicalisme de combat pour ses revendications, d’un syndicalisme de classe, de masse et démocratique (les trois ensemble). Et non de syndicats « forts » …. et couchés comme la CFDT tant aimée par Valls.

    La CGT n’a besoin que d’une chose : c’est de l’irruption massive de ses syndiqués, l’affirmation de leurs syndicats pour reprendre en main le fonctionnement de la maison confédérale.

    Aux plus lucides de se rassembler pour reconstruire les outils permettant d’éclairer la voie d’une alternative éliminant l’exploitation de l’homme par l’homme.

  38. Posted 18 décembre 2014 at 17:54 | Permalien

    en gros vous proposez un putsch « des plus lucides » dans la CGT ? et c’est vous bien sur…
    et vous êtes « quelques-uns » à vouloir chasser ceux que vous appelez les « hors sol » : « Parti radical, Parti socialiste, Parti communiste. Radical façon de l’UDI, Socialistes sauce Valls & Macron, Communistes de la mixité économique, car ils ont abandonné leur qualificatif … et gardé le substantif.
    exit le syndicat de masse, purification politique, exclusion definitive de la CFDT comme partenaire syndical possible,
    vous proposez en un mot de casser la CGT et de la réduire a un groupuscule politico anti syndical ?

  39. Nemo
    Posted 18 décembre 2014 at 17:54 | Permalien

    Je soumets à votre sagacité cet excellent commentaire de S.Wapler sur le dernier rapport de l’ocde concernant les inégalités.
    Elle y fait la démonstrations qu’appauvrir les riches, comme vous ne cessez de le réclamer, ne résoudra pas les problèmes de pauvreté ni de chômage, bien au contraire.

    « Les notes de Simone Wapler

    Inégalité et pauvreté : encore une escroquerie statistique

    ▪ Un nouveau rapport de l’OCDE intitulé Toujours plus d’inégalité : pourquoi les écarts de revenus se creusent nous apprend que les inégalités pèsent sur la croissance économique. Pour avoir de la croissance, il faut donc plus d’égalité. Thomas Piketty dirait même qu’il faut plus d’impôt sur la fortune.

    Il ne choque personne que des organismes qui n’arrivent même pas à prévoir de façon fiable la croissance d’une année sur l’autre à paramètres inchangés puissent prévoir l’effet d’un changement d’hypothèse sur cette même donnée. C’est comme si, n’arrivant pas à prévoir la météo à trois jours dans un rayon de 10 km, vous prétendiez toutefois être capable de prévoir l’effet de 2°C de réchauffement climatique sur un continent.
    Je voudrai, cher lecteur, vous montrer aujourd’hui un très joli tour de magie statistique concernant la prétendue lutte contre les inégalités : raboter les revenus des gens permettrait de réduire le nombre de pauvres. Donc pas besoin de se donner beaucoup de mal pour « faire du social », n’est-ce pas ? Il suffit simplement de taper sur les riches.

    Pour commencer, un pauvre est selon les statistiques quelqu’un qui vit avec moins de 60% (ou 50% pour l’INSEE) du revenu médian. En effet, dans les pays riches — où l’on n’est plus censé mourir de faim — on parle de pauvreté relative. Maintenant qu’est-ce que le revenu médian, vous demandez-vous ? Avant de poursuivre, il est très important de comprendre que ce n’est pas le revenu moyen.

    ▪ Moyen contre médian, une nuance de taille
    Prenez cinq personnes dont les revenus mensuels s’échelonnent entre 1 500 et 5 000 euros. La première gagne 1 500 euros, la seconde 2 000 euros, la troisième 2 500 euros, la quatrième 3 000 et la cinquième 5 000 euros. Un statisticien calcule que le revenu moyen de ce quinté est de 2 800 euros. Bernard Arnault se joint à la population. Nous allons supposer que sa fortune — évaluée à 27 milliards d’euros — lui rapporte 10% et lui procure un revenu mensuel de 225 millions d’euros.
    Notre statisticien recalcule le revenu moyen de la nouvelle population (le quinté plus Bernard Arnault) à 37,50 millions d’euros (225,0028 millions/6). Tout le monde est en moyenne devenu multi-millionnaire grâce à l’arrivée de Bernard Arnault. Ceci pour montrer que l’approche par la moyenne étant trompeuse, les statisticiens préfèrent la notion de revenu médian.

    Le revenu médian sépare une population en deux parties égales. La moitié des gens gagnent plus que le revenu médian et la moitié des gens gagnent moins que le revenu médian. Raisonnons cette fois en revenu médian et reprenons notre quinté : son revenu médian est de 2 500 euros ; deux personnes gagnent plus, deux autres moins. Supposons à nouveau que Bernard Arnault rejoigne cette population. Nous avons donc alors : 1 500 ; 2 000 ; 2 500 ; 3 000 ; 5 000 ; 225 000 000. Le revenu médian s’élève avec l’arrivée de Bernard Arnault et devient 2 750 euros (moyenne entre 2 500 et 3 000) ; trois personnes gagnent plus et trois personnes gagnent moins.

    ▪ Attention : je sors la baguette magique statistique !
    L’arrivée de Bernard Arnault, tout le monde en conviendra, introduit une profonde inégalité dans notre groupe. Thomas Piketty en a des boutons. Statistiquement, vis-à-vis de ce groupe profondément inégalitaire, un pauvre est celui qui gagne moins de 60% de 2 750 euros soit 1 650 euros. Notre groupe comprend donc un pauvre (celui qui gagne 1 500 euros).
    Maintenant, la préconisation Piketty de lutte contre les inégalités étant appliquée, Bernard Arnault déménage dans un pays à la fiscalité plus douce avec ses 27 milliards d’euros de capital et sa petite valise en carton. Notre groupe de six redevient un quinté avec beaucoup moins d’oppressante inégalité. Le revenu médian s’abaisse et revient à 2 500 euros. Vis-à-vis du quinté sans Bernard Arnault, un pauvre est celui qui gagne moins de 1 500 euros (60% de 2 500 euros). Eurêka, il n’y a plus de pauvre dans ce groupe de cinq. Voilà c’est magique.

    « Casse-toi, riche con ! » titrait Libération dont la rédaction prétend certainement lutter contre la pauvreté.

    La France détient le record des prélèvements obligatoires et des impôts, juste derrière le Danemark ; 37% des Français perçoivent maintenant l’impôt comme une extorsion de fonds. La montée de la pauvreté et du chômage montre bien que la taxation et la redistribution ratent leurs objectifs.

    Il serait temps de réaliser que l’inégalité n’a rien à voir avec la pauvreté. Une société harmonieuse repose d’abord sur l’égalité des chances et l’équité — non pas sur l’aigreur et les privilèges. »

  40. Posted 18 décembre 2014 at 17:55 | Permalien

    pour sortir de la crise, il faut proposer l’unité et l’action contre la loi Macron…

    Y COMPRIS A LA CFDT QUI S’INTERROGE EN CE MOMENT !

  41. axiome
    Posted 18 décembre 2014 at 19:17 | Permalien

    Il faut AIDER la CGT à surmonter l’épreuve qu’elle traverse…
    Au début j’ai pensé que l’affaire Le Paon était une histoire de cornecul montée en épingle par des sycophantes…Mais grace au blog BELLACIAO(FR) j’ai changé d’avis: trop c’est trop! Si le fonctionnement de la CGT était sain, ce guignol et tous ceux qui le soutiennent vainement seraient « en congés » et des cellules de crises reprendraient les rennes.
    Le risque c’est que les militants les plus actifs soient épuisés par ce travail de réorganisation et ne s’interressent plus du tout à ce qui est URGENT ( préparer une grève générale pour bloquer l’offensive VALLS GATTAZ MACRON ROTSCHILD et changer l’ambiance de ce pays de + en + triste et profondément désorienté…

  42. Gilbert Duroux
    Posted 18 décembre 2014 at 19:59 | Permalien

    Avec Filoche, c’est l’unité pour l’unité. La CES, c’est l’unité des syndicats les plus réformistes en Europe. Pour s’unir, ils ont pris le plus petit dénominateur commun. Autrement dit, ils se sont alignés sur le moins remuant. Et la CGT, pour rejoindre le club, a abandonné ce qui faisait (un peu) sa singularité, à savoir que c’était un syndicat qui avait des velléités de contester (trop timidement) l’ordre établi plutôt que de privilégier la cogestion avec le MEDEF.
    L’unité pour quoi faire, Gérard ? Pour compter les sous des travailleurs et décider avec le MEDEF ce qu’il faut en faire ? Toi qui te vantes de bien connaître l’histoire, tu sais bien qu’à l’origine de la sécu, c’était les salariés qui géraient le salaire indirect, qui n’étaient pas morcelé en plusieurs caisses séparées. Le comité des forges, ancêtre du CNPF, puis du MEDEF, n’avait pas son mot à dire.
    Je n’entends personne, dans les syndicats, et pas même à la CGT, dénoncer ce paritarisme bidon. Alors, pour quoi faire, l’unité ?

  43. Posted 18 décembre 2014 at 20:06 | Permalien

    Grèce : Syriza, maître du jeu
    Gaël De Santis
    Jeudi, 18 Décembre, 2014
    L’Humanité
    Le conservateur Stavros Dimas n’a pas été élu hier au premier tour de la présidentielle. 
S’il ne l’est pas avant le 29 décembre, 
des législatives seront convoquées.
    Photo : Thanassis Stavrakis/AP
    Photo : Thanassis Stavrakis/AP

    Heure de vérité pour la coalition de la gauche radicale (Syriza) du jeune Alexis Tsipras. C’est hier qu’on devait mesurer les rapports de forces au Parlement grec. En jeu : y aura-t-il, au début de l’année 2015, une élection législative anticipée où la gauche antilibérale est donnée gagnante par les sondages. Un spectre que les marchés financiers, mais aussi la Commission européenne, par les voix de son président, Jean-Claude Juncker, ou du Français Pierre Moscovici essaient de conjurer.

    Hier, la Vouli a échoué à élire un président de la République. Stavros Dimas, ancien commissaire européen ne succédera pas dans l’immédiat à Karolos Papoulias. Il fallait 200 voix sur les 300 de l’Assemblée pour élire un président au premier tour. Le deuxième tour est prévu le 23 décembre. Et le troisième, où seulement 180 voix sont nécessaires, le 29 décembre. Si Nouvelle Démocratie (ND, droite) et ses alliés du Pasok (social-démocrate) ne parviennent pas à rassembler au-delà de leurs 155 élus pour atteindre la majorité qualifiée, le pays se dirigera vers des élections législatives anticipées.

    C’est ce qui effraie le plus les marchés financiers, Alexis Tsipras, leader de Syriza, ayant un programme avec deux mesures phares. La première est la fin des politiques d’austérité dictées par les mémorandums discutés entre la troïka (Commission et Banque centrale européennes et Fonds monétaire international) et le gouvernement grec. La deuxième est une annulation partielle de la dette publique grecque, qui est de 175 % du PIB, malgré toutes les mesures austéritaires visant à la réduire. Cette semaine, la droite, qui craint plus que tout un retour aux urnes, était à l’offensive. 
La députée Dora Bakoyannis (ND) dramatisait la situation, lundi : « Qu’arrivera-t-il si on met en l’air cinq ans de sacrifices du peuple grec ? » Et d’ajouter : « Je ne veux pas voir la Grèce sans filet de protection européenne. » Le ministre Dimitris Stamatis déclarait, lui, que Syriza avait une attitude « dangereuse (…) en poussant le pays aux élections, une fois de plus en ignorant la volonté du peuple grec ». Pour les référents de Bruxelles sur l’échiquier politique grec, aller aux urnes semble signifier ignorer la volonté du peuple grec…

  44. bugsy
    Posted 18 décembre 2014 at 20:24 | Permalien

    La dégénérescence de la CGT à partir des années 1990 n’est pas sans rappeler celle du PCF. Les deux processus sont étroitement liés. Mêmes petits bourgeois arrivistes, idéologiquement corrompus par le système, largement incultes et auto-promus aux postes de direction, même abdication de toute autonomie de pensée et d’action à l’égard du social-libéralisme, même abandon de l’objectif fondamental d’émancipation du salariat.

    C’est sur les questions de l’unité [unité syndicale dans un cas et union de la gauche dans l’autre] que la confusion a atteint son comble. L’unité du syndicat a été recherchée au plan interne à travers un ralliement aux conceptions socialisantes [partenariat d’accompagnement des politiques du Medef] en dépit de la quasi-absence de syndiqués socialistes à la base et de toute attente des salariés en ce sens.

    Et l’unité avec les autres syndicats a été travaillée à travers la recherche de compromis d’appareils avec les autres centrales sans travail de popularisation du point de vue de la CGT parmi les travailleurs pour gagner sur des positions autonomes.

    En partant battus dans tous les combats, on ne risque pas de sortir renforcés. La nécessaire unité ne passe pas par l’alignement du mouvement sur les positions de ses adversaires et le désarmement des salariés.

    Ce qui serait bien, c’est qu’au minimum la crise actuelle de la CGT mette fin à ces orientations défaitistes et mortifères.

  45. Posted 18 décembre 2014 at 20:37 | Permalien

    http://www.marianne.net/La-loi-Macron-une-loi-pour-licencier-abusivement_a243440.html

  46. bugsy
    Posted 18 décembre 2014 at 20:46 | Permalien

    C’est quoi la CES ? ou le mirage de l’Europe sociale

    http://www.frontsyndical-classe.org/2014/11/c-est-quoi-la-ces-ou-le-mirage-de-l-europe-sociale.html

  47. bugsy
    Posted 18 décembre 2014 at 20:52 | Permalien

    La CGT doit redevenir un syndicat de classe et de masse !

    L’Humanité du 9 décembre 2014 a accordé une interview à Jean-Marie PERNOT Chercheur à l’Institut de Recherches Économiques et Sociales, au sujet des évènements qui secouent actuellement la CGT. À la lecture de l’article intitulé « La CGT ne doit pas rester prisonnière d’elle-même » on aurait pu penser que ce chercheur allait analyser les orientations stratégiques de lutte, en rapport avec la situation économique et sociale que traverse notre pays et, surtout, les conséquences pour les travailleurs. Et bien non ! Son analyse de la crise que traverse la Confédération porte uniquement sur le fait que la CGT n’est pas en adéquation avec les salariés d’aujourd’hui : « elle est organisée sur le modèle des année 1960-1970, elle n’a pas pris en compte les réorganisations productives qui ont transformé l’entreprise ».

    S’il est vrai que les modes de production ont évolué, l’exploitation capitaliste, elle, est restée et s’est approfondie. D’ailleurs, il n’y a qu’à lire les déclarations du patron des patrons, Pierre Gattaz, et la politique mise ne œuvre par le gouvernement pour en être convaincu. Ce n’est ni plus ni moins que la suppression des acquis du CNR, du Front populaire et des grèves de 1968, obtenus par la lutte des travailleurs. Dans ces périodes, la CGT avec ses structures a conduit les travailleurs à la victoire face à un patronat revanchard et à des gouvernements acquis au modèle libéral.

    Aujourd’hui, ce ne sont pas les structures de la CGT qui ont amené la CGT dans l’impasse où elle se trouve. La CGT a mené jusqu’aux années 1980 un combat de classe et de masse. Mais, déjà, des éléments pouvaient inquiéter comme la collusion de certains dirigeants avec les milieux patronaux, tel André Sainjon, dirigeant de la puissante fédération de la métallurgie qui ferraillait avec tout le CAC 40, est aujourd’hui… patron lui-même. L’ancien syndicaliste qui, en 1988, a quitté la CGT et le comité central du PCF est PDG (nommé par Laurent Fabius) de la la SNET, une entreprise qui, grâce à ses 4 centrales au charbon, produit 2,5 % de l’électricité dans l’Hexagone. Privatisée, cette ex-filiale de Charbonnage de France est aujourd’hui la propriété à 65 % de l’espagnol Endesa et en concurrence directe avec EDF.

    La lutte entre réformistes et révolutionnaires ayant toujours traversé le mouvement syndical. L’offensive des dirigeants réformistes se cristallise lors du congrès de 1982, à Lille, où la CGT abandonne les manuels de formation jugés caducs maintenant que la gauche est au pouvoir. Mais c’est le 4ème congrès de 1995 qui marque une étape décisive : alors que des millions de travailleurs battent le pavé contre le plan Juppé, le congrès modifie les statuts et abandonne le syndicalisme de lutte de classes.

    Les années 90 voient, en effet, redoubler l’offensive du grand capital, suite à la disparition des pays socialistes et au virage réformiste de nombreuses organisations ouvrières en Europe, dans la lignée de l’Eurocommunisme. Cette période voit l’aggravation des rivalités inter-impérialistes et l’accélération de la construction européenne du capital, outil de la réaction sur toute la ligne, avec le traité de Maastricht, dans ce contexte de reconfiguration des aires de domination capitaliste et de la nécessité de la mise au pas de la France et de ses luttes. Un effort tout particulier a été fait pour affaiblir la CGT et la faire basculer dans le camp du syndicalisme d’accompagnement, en organisant l’ensemble du syndicalisme français autour d’un pôle réformiste, la Confédération Européenne des Syndicats (CES). Le départ de la Fédération Mondiale des Syndicats (F.S.M.), l’adhésion à la C.E.S. (à l’origine antenne européenne de la Confédération Internationale des Syndicats libre (C.I.S.L.), fondée avec l’argent de la CIA avec l’aval et la protection de la C.F.D.T., ont entériné la dérive, approfondie de congrès en congrès jusqu’au dernier, le 50ème.

    Pour comprendre la crise que traverse actuellement la CGT, il faut se référer non pas à son organisation structurelle mais à son orientation politique. La CGT dont les travailleurs ont besoin se doit d’éclairer la situation par des prises de position politiques. Elle doit exprimer son point de vue de classe sur toutes les questions qui concernent les salariés, l’exploitation des travailleurs par le capital. Les salariés sont concernés au premier chef par la politique du patronat, par les décisions politiques des gouvernements, par les positions des partis et organisations politiques. Un syndicalisme de classe se doit de prendre position clairement et d’entériner les conclusions qui s’imposent.

    De plus en plus de cégétistes combatifs comprennent que la cause profonde de la crise que traverse la CGT est dans l’abandon des positions de classe, dans l’alignement de la CGT à la recherche d’une unité pourrie avec l’état-major jaune de la CFDT, dans le reniement par les dirigeants CGT eux-mêmes des principes du syndicalisme de classe et de masse.

    Jo Hernandez, ancien syndicaliste CGT

  48. LILI
    Posted 18 décembre 2014 at 22:26 | Permalien

    Je suis d’accord, la CGT doit rester un syndicat de contestation avec ses valeurs et ses combats contre l’arrogance et le mépris du MEDEF, et contre la CFDT( qui perd aux élections professionnelles dans la fonction d’Etat et territoriale) qui est un syndicat d’accompagnement sous Sarkosy comme sous Valls. C’est détestable.
    La CGT doit occuper ce terrain, syndicat combatif et d’indépendance face aux pouvoirs, son socle ; si elle se soumet comme la CFDT et L’UNSA, elle perdra toute crédibilité. La CGT n’est pas un syndicat d’accompagnement .
    C’est pareil pour le PS dans le politique : chaque fois que ce parti a été tenté par la droite, il s’est rétréci comme une peau de chagrin : avec la SFIO dans les années 1950-1973, et la perte aux élections législatives en 1986, avec la 1ere cohabitation etc…Encore une fois, ce n’est pas mal qu’il y est débats, oppositions même virulentes à la CGT, au P.S. aussi…en toute transparence et sans manipulations des chefs !

  49. bugsy
    Posted 19 décembre 2014 at 0:53 | Permalien

    Le capital a besoin de la collaboration active de certaines organisations syndicales pour faire passer les mesures antisociales et freiner les manifestations de mécontentement.
    La collaboration capital/travail est plus que jamais un objectif primordial pour la bourgeoisie.
    Chacune à leur créneau, CFDT, CGC, FO, CFTC et UNSA jouent un rôle actif pour dévoyer le mécontentement des salariés. La CFDT figure en tête de ce groupe et joue le rôle actif de « chien de garde » des intérêts du capital.
    Beaucoup de syndicats de la CGT continuent de se battre et d’exiger l’augmentation des salaires, la lutte contre les licenciements et pour la protection sociale.
    Ces syndicats de base ont besoin que les dirigeants de la confédération CGT impulsent, coordonnent les luttes contre les mesures prises par le capital et l’État qu’il dirige.
    Ce n’est pas le cas des dirigeants confédéraux.
    En s’enfermant volontairement dans le « dialogue social » avec le patronat, ils ont tourné le dos depuis longtemps à la lutte des salariés. C’est leur orientation qui est la cause de la crise grave que traverse la CGT.
    Le refus de la direction confédérale, Lepaon en tête, de coordonner les luttes et la recherche permanente de compromis sur le dos des salariés, ça suffit !
    On en mesure les conséquences à tous les niveaux. Il n’y a pas d’autre voie que celle de la lutte.

  50. archaique
    Posted 19 décembre 2014 at 2:52 | Permalien

    Allo Mr Filoche, un pauvre dirigeant syndical, soumis à un odieux harcèlement, à du accepter une baisse de 20% de son salaire ! De 5000€ à 4000€, c’est insupportable !
    Et que dire de ses conditions de travail, obligé de trimer toute la journée dans un cagibi dont la moquette est défraîchie et les meubles démodés… on voudrait le pousser vers la porte qu’on ne s’y prendrait pas autrement !
    Une situation aussi dramatique ne peut laisser insensible l’inspecteur du travail que vous fûtes et je suis sur qu’il peut compter sur votre soutien.

  51. Jean-jacques
    Posted 19 décembre 2014 at 8:05 | Permalien

    Hier sur le site de Médiapart , Pierre Joxe s’est exprimé sur les problèmes actuels avec des mots justes . Le gouvernement veut faire passer une loi sur le travail sans le ministre du travail . Et que Clemenceau avait créé ce portefeuille car il craignait la gréve générale .Beaucoup de choses intéressantes furent dites pour le PS et la gauche .

  52. Posted 19 décembre 2014 at 9:24 | Permalien

    je le redis, un responsable syndical national (comme local) doit etre traite décemment, son salaire doit etre celui qu’il touchait auparavant professionnellement, et sa progression doit etre comme l’aurait été sa carriére,
    mais le proces politique derriére, ca n’est pas sain de lier les deux, ce sont deux choses distrinctes

  53. Posted 19 décembre 2014 at 10:32 | Permalien

    Premier syndicat de la profession, la CFDT transports appelle, jeudi et vendredi, les routiers à
    P remier syndicat de la profession, la CFDT transports appelle, jeudi et vendredi, les rou- tiers à la mobilisation, particulière- ment en Île-de-France. Le syndicat prévoit le blocage des routes et des entrepôts en région parisienne. Le site de Rungis, par exemple, devrait
    être affecté.
    Depuis des mois, les négociations sa- lariales dans la branche patinent, le patronat reste inflexible. La CFDT
    s’était dite prête à suspendre son mouvement en cas de négociations rapides « et surtout sérieuses ». Le patronat n’a pas saisi l’opportunité. Le mouvement est donc confirmé. La CFDT, qui a claqué la porte, lors des négociations, le 1er décembre, ré- clame la revalorisation du salaire mi- nimum pour les salariés les moins qualifiés, en le portant à 10 euros l’heure, alors qu’à l’heure actuelle, seuls les salariés les plus qualifiés dé- passent le Smic horaire (9,53 euros).
    De son côté, la CGT transports ap- pelle, en intersyndicale (à l’exception de la CFDT), à la grève reconductible le 18 janvier 2015, soit deux jours avant la prochaine réunion de négo- ciations salariales, qui est prévue le 20 janvier prochain. L’inter-syndicale devait se réunir jeudi, en fin d’après- midi, afin de décider des modes d’action. ■
    par Marion D’allard
    

  54. Posted 19 décembre 2014 at 10:35 | Permalien

    Dans la fonction publique territoriale, la CGT est l’incontestable premier syndicat, avec 43 sièges sur 85. Et un score en hausse de 8,6 points par rapport aux élections de 2008.

  55. Gilbert Duroux
    Posted 19 décembre 2014 at 10:52 | Permalien

    GF : « ca n’est pas sain de lier les deux, ce sont deux choses distrinctes ».

    Mais les deux sont liés. Des dirigeants qui ne vivent plus dans le même monde que les salariés, c’est la politique du syndicat qui s’en ressent.
    Et inversement, un syndicat de lutte, combattif, ne fonctionnera pas avec des permanents bureaucratisés. C’est pourquoi il ne faut pas focaliser sur Le Paon, c’est toute l’organisation qu’il faut revoir, avec des mandats révocables à la place de rentes de situation.

  56. archaique
    Posted 19 décembre 2014 at 11:41 | Permalien

    évidemment que le cas de Le Paon n’est que la partie émergée de l’iceberg. Mais c’est grâce aux medias qui l’ont révélé qu’on peut remettre en cause le fonctionnement sous jacent.
    Je rappelle que c’est LP lui même qui a diminué son salaire. Et il ne l’aurait surement pas fait s’il n’était pas sous le feu des projecteurs.
    ça montre qu’il est conscient, lui, que le salaire ne se justifie pas seulement par la qualification et l’ancienneté, mais aussi par la consistance du travail effectué.

  57. bugsy
    Posted 19 décembre 2014 at 12:15 | Permalien

    Pour les bureaucrates, il ne s’agit pas tant de sauver le soldat Lepaon qui ne fait plus consensus dans l’organisation, il s’agit avant tout de tenter de maintenir l’orientation de la CGT : réformisme, accompagnement du capitalisme, union privilégiée avec la CFDT, CES, Europe « sociale »… etc.

    Car LE VRAI DÉBAT EST LÀ

  58. bugsy
    Posted 19 décembre 2014 at 16:27 | Permalien

    40. Gérard Filoche, le 18 décembre 2014 à 17:55 :

    « pour sortir de la crise, il faut proposer l’unité et l’action contre la loi Macron… Y COMPRIS A LA CFDT QUI S’INTERROGE EN CE MOMENT ! »

    La CFDT s’interrogerait, voyons çà :

    Travail du dimanche :
    Laurent Berger a rappelé les conditions de la CFDT : « Si la loi permet des compensations pour les salariés qui travaillent aujourd’hui le dimanche et n’en ont pas, la CFDT dit ‟banco !”

    Réforme des prud’hommes :
    La CFDT soutient l’essentiel des mesures inspirées du rapport Lacabarats, « Pour une justice prud’homale du XXIe siècle »

    Réforme de l’inspection du travail :
    La CFDT soutient cette réforme qui doit permettre une plus grande effectivité et rapidité des sanctions en cas de manquement de l’employeur à la législation.

  59. bugsy
    Posted 19 décembre 2014 at 16:34 | Permalien

    Gérard,

    La compromission de la CFDT est sans égal. Cette centrale est devenue le fer de lance du Medef, à la pointe des négociations sur toutes les mesures que proposent les patrons. Elle signe les accords les plus régressifs comme l’ANI qui permet aux patrons d’exercer le chantage à l’emploi pour casser les accords d’entreprises sur les salaires, la durée du travail et son organisation. Elle se déclare volontiers réformiste et fière de l’être, il y a longtemps qu’on avait compris, et se dit responsable de ses actes ce qui lui vaut les louanges répétées de Gattaz. L’intégration des centrales syndicales à la gestion du capital est un rêve pour le patronat et le pouvoir parce qu’ils en ont besoin pour les associer à leurs décisions. Le choix politique du « dialogue social » fait des dégâts considérables. À chaque rencontre entre le Medef et la CFDT, ce sont les revendications du Medef qui prévalent et aboutissent systématiquement à des reculs sociaux négociés.

  60. bugsy
    Posted 19 décembre 2014 at 16:36 | Permalien

    ON NE PACTISE PAS AVEC LE CAPITAL ! Est-ce clair ?

    « Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement. »

    Henri Krazucki, quelques mois avant mai 1968

  61. Greg
    Posted 19 décembre 2014 at 17:09 | Permalien

    Pierre Joxe: «Je suis éberlué par cette politique qui va contre notre histoire»
    19 décembre 2014 | Par Edwy Plenel et Frédéric Bonnaud – Mediapart.fr

    Pierre Joxe lors de notre émissionPierre Joxe lors de notre émission
    Dans un entretien à Mediapart, Pierre Joxe, plusieurs fois ministre de Mitterrand et grande figure socialiste, n’a pas de mots assez durs pour dénoncer le gouvernement et le projet de loi dit Macron. Il dénonce une entreprise de « déconstruction du droit social », des dispositions « ahurissantes », fait le parallèle avec la fin de la SFIO – « En 1956, on a voté Mendès France, on a eu Guy Mollet » –, et estime que « l’espérance est en danger ».

    « Éberlué », « stupéfait », « ahurissant ». Pierre Joxe, animal politique au sang-froid, a rarement usé d’autant d’adjectifs que dans l’entretien qu’il nous a accordé dans le cadre de notre émission « En direct de Mediapart », jeudi 18 décembre. Plusieurs fois ministre de François Mitterrand, ancien président de la Cour des comptes, ancien membre du Conseil constitutionnel (2001 à 2010), Pierre Joxe (ici sa fiche Wikipedia) s’était gardé jusqu’alors d’évaluer en détail la politique conduite par François Hollande et Manuel Valls. Le projet de loi Macron, adopté ce mois-ci en conseil des ministres et dont l’examen doit débuter au Parlement le 26 janvier prochain, l’a visiblement incité à sortir du bois.
    «La gauche dans son programme n’a jamais envisagé des réformes du droit du travail du genre de celles qui sont aujourd’hui à l’ordre du jour (…) Aujourd’hui, on est à contre-emploi de notre histoire. Cette phase éberlue n’importe qui.», dit Pierre Joxe. L’ancien ministre dénonce une entreprise de « déconstruction du droit social », des dispositions « ahurissantes », fait le parallèle avec la fin de la SFIO – «En 1956, on a voté Mendès France, on a eu Guy Mollet » –, et estime que « l’espérance est en danger ».
    Voici cet entretien vidéo, suivi d’une retranscription écrite.

    Médiapart: Quand nous vous avons présenté le thème de cet entretien, « le travail en miettes », vous nous avez dit : « C’est surtout le code du travail qui est en miettes. » Pourquoi ?

    Pierre Joxe: Le droit du travail est en miettes car le mouvement qui a lieu en ce moment en France, et pas seulement en France, est un mouvement de déconstruction du droit du travail. Il faut comprendre que le droit du travail est un droit d’exception : c’est un droit qui dit non au code civil, qui dit non au droit du libéralisme, qui dit « non, la liberté n’est pas complète », on ne peut pas embaucher des enfants dans les usines, en 1834, etc. Et c’est un droit qui repose sur une action collective puisque tout le droit du travail a progressé sous la pression de l’action syndicale. En France, les lois progressistes ont toujours suivi les grandes manifestations syndicales. Même le repos hebdomadaire ! Cela a culminé avec le Front populaire, la Libération et, en quelques occasions auxquelles j’ai d’ailleurs participé, par exemple avec les lois Auroux.
    Aujourd’hui, on assiste à une déconstruction. Ce n’est pas une démolition, c’est un effritement. Il y a une accélération récente et je pense qu’on va en parler avec cette loi (Macron – ndlr). Elle concerne souvent le droit du travail mais n’associe même pas le ministre du travail ! C’est une situation juridique étrange ! Le droit du travail est un droit qui ne donne pas la priorité au contrat mais qui dit que la loi s’impose au contrat : c’est la loi qui protège car le contrat peut asservir, sauf justement s’il respecte la loi. Or nous assistons à un autre mouvement, un mouvement inverse qui veut rendre au contrat la place qui a justement été conquise par le droit du travail et les mobilisations sociales.

    M: Alors parlons de cette loi Macron, faite par le ministre de l’économie et qui n’associe pas le ministre du travail…

    P.J: Je vous interromps : on parle d’une loi – loi Aubry, loi Auroux – lorsqu’elle a été votée. Pour le moment, il y a un projet de loi qui s’appelle, imprudemment peut-être…

    M: Vous voulez dire que M. Macron n’est pas encore rentré dans l’histoire ?

    P.J: Oh si, sûrement, parce qu’il ressemble un peu à Emmanuelli… Tous les deux étaient chez Rothschild, tous les deux sont entrés au gouvernement.

    M: Pourquoi la gauche qui est au pouvoir accompagne-t-elle cette régression ?

    P.J: Je ne sais pas. Il y a eu des éléments précurseurs. On aurait dû s’alarmer lorsqu’on a lu dans un journal, il y a un an, signé par un certain nombre de députés socialistes, dont Le Guen qui est aujourd’hui ministre des relations avec le Parlement, ce texte que je cite : « Il faudra que Hollande s’attaque à un redoutable tabou national, celui des rigidités d’un code du travail qui est devenu un puissant répulsif de l’emploi. » Qu’une dizaine de députés socialistes puissent signer, un siècle après la création par Clemenceau du premier ministère du travail, un siècle après le premier code du travail, un siècle après la première loi sur le repos hebdomadaire, un texte expliquant que le code du travail est un puissant répulsif, c’est stupéfiant !
    Il se trouve que quand Me Parisot était présidente du Medef, elle disait ceci : « Nous préconisons une réforme de la constitution afin de reconnaître le droit à la négociation et de permettre aux représentants des employeurs et des salariés de fixer les modalités des principes fondamentaux du droit du travail, du droit syndical et du droit à la sécurité sociale. »
    Donc c’est toujours cette idée qu’il faut retirer au règne de la loi, et aux représentants de la souveraineté nationale, la responsabilité de fixer les règles dans le monde du travail. C’est une idée qui chemine depuis longtemps.
    Alors évidemment, elle éclot avec cette nouvelle loi et on est d’autant plus stupéfait qu’on y trouve des choses ahurissantes. Par exemple, la pénalisation de l’entrave. Vous savez que le délit d’entrave, c’est empêcher les délégués syndicaux ou les représentants du personnel de remplir leurs missions. C’est un délit du droit pénal du travail. Eh bien, l’article 85 de ce projet de loi (Macron – ndlr) prévoit que par ordonnances (donc, en évitant le débat public) le gouvernement pourrait réviser la nature et le montant des peines applicables en cas de délit d’entrave. C’est-à-dire qu’on envisage de revoir cela alors que ni la loi d’amnistie de 1981 (celle de Mitterrand), ni la loi d’amnistie de la droite en 1995, ni la loi d’amnistie de 2002, n’a porté atteinte à cette règle un peu mythique mais qui consiste à dire que si un employeur viole la loi et fait entrave, il peut être condamné au pénal…
    Moi, je ne comprends pas. Je pense que le débat aura lieu mais là, comme c’est prévu par ordonnances, cela veut dire qu’on veut fuir le débat. Or je pense que ce débat doit être porté très largement.

    M: Vous évoquiez d’autres mesures, lesquelles ?

    P.J: Quand j’étais au Conseil constitutionnel… J’ai beaucoup souffert au Conseil constitutionnel, j’étais très seul, pendant quelque temps il y avait mon ami Colliard (ndlr) et on avait à peu près les mêmes opinions, mais par la suite les conservateurs et les réactionnaires étaient tellement majoritaires que moi j’étais finalement solitaire. J’ai donc vu les saisines de mes amis du groupe socialiste et je vous en ai apporté une, signée Sapin, Ayrault, Hollande, Leroux, Valls, Cambadélis, Bartolone. C’est la décision DC2008568 du Conseil constitutionnel qui attaque une disposition du projet de loi dit de « rénovation de la démocratie sociale » – vous imaginez ce qu’il pouvait y avoir dedans. Mes amis socialistes ont attaqué, à juste titre, en rappelant que « la loi doit déterminer elle-même les principes fondamentaux du droit du travail et encadrer le champ ouvert à la négociation collective ». C’est-à-dire que cette saisine par le groupe socialiste rappelle le principe sacré que c’est la loi qui fixe les principes du droit du travail et qu’on ne doit pas les laisser à la négociation collective, où finalement le patronat est toujours plus fort que les organisations syndicales, sauf dans les grandes périodes de crise type Front populaire ou Libération.

    M: Donc, ce qui est exactement l’inverse de ce qu’on appelle l’ANI, l’Accord national interprofessionnel…

    P.J: Oui, l’ANI, c’était l’année dernière. Et donc, sur cette saisine, le Conseil constitutionnel avait dit que les dispositions contestées – c’était à propos des contreparties obligatoires sur les questions du repos dominical et des heures supplémentaires – l’étaient à juste titre et les avait censurées.

    M: Et cela concernait déjà le travail du dimanche.

    P.J: Oui, et les heures supplémentaires. Donc, c’est absolument ahurissant.

    M: Que pensez-vous du débat sur le travail du dimanche, êtes-vous d’accord avec la tribune de Martine Aubry ?

    P.J: Alors, je vais peut-être vous étonner, je n’ai pas lu la tribune de Martine Aubry mais je n’ai pas besoin de la lire pour savoir ce qu’elle en pense. Martine Aubry a été l’excellente collaboratrice de Jean Auroux, puis ministre du travail. Comme tous les gens qui ont un peu d’expérience dans ce domaine, elle sait très bien que l’existence du travail du dimanche est nécessaire : il y a les hôpitaux, les transports en commun, la police, etc. Mais le développement du travail du dimanche dans le commerce – et c’est la grande activité dans laquelle il y a aujourd’hui les salariés les plus faibles, les moins qualifiés, les plus remplaçables –, ce développement est exclusivement destiné aux intérêts des groupes de la grande distribution. Je ne dis pas principalement, je dis exclusivement ! Et là je ne comprends pas très bien.

    M: Dans votre livre Soif de justice, vous dites : quand la gauche reviendra au pouvoir il faudra « désarkozyfier ». Aujourd’hui on a plutôt l’impression de marcher sur sa lancée. Quel effet cela fait de se dire que la gauche au pouvoir va plus loin que le président qu’elle a remplacé ?

    PJ: D’abord ce n’est pas la gauche qui a remplacé un président. Il y a un élu par la gauche qui a remplacé un président élu par la droite. Les conditions dans lesquelles fonctionne le gouvernement actuel sont surprenantes, puisque le PS avait choisi un candidat parmi trois. Il y en avait un seul qui avait eu un résultat très faible dans l’investiture primaire, c’était Manuel Valls avec 5 %. Évidemment, deux ans après, quand il gouverne la France, beaucoup de gens sont surpris…
    La gauche dans son programme n’a jamais envisagé des réformes du droit du travail du genre de celles qui sont aujourd’hui à l’ordre du jour. Il y a donc un problème interne non pas à la gauche ou au PS, mais interne au groupe socialiste. La démocratie libérale n’aime pas le droit social, et la France a progressé dans la voie du droit social avec Jaurès, Clemenceau – qui a créé le ministère du travail et les assurances sociales –, le Front populaire… C’est une construction continue qui va dans le sens d’un progrès. Aujourd’hui, on est à contre-emploi de notre histoire. Cette phase éberlue n’importe qui.
    La gauche n’a pas été élue pour faire une politique aussi surprenante qui ne va pas du tout dans le sens de l’histoire de la gauche, et je pense que c’est quelque chose qui va se débattre dans les mois qui viennent.

    M: Vous avez dit : « Nous sommes éberlués. » Est-ce que cela veut dire que vous qui avez été président du groupe socialiste, figure de l’alternance, vous êtes comme nous tous, tétanisés et vous donnez votre langue au chat ? Comment nous donner l’explication de ce qui se passe ?

    Je ne suis pas tétanisé, d’ailleurs je suis vacciné contre le tétanos. Je ne donne pas non plus ma langue au chat mais je n’ai pas d’explication sur ce qui se passe en ce moment. Une grande partie des Français ne comprennent pas ce qui se passe. La situation dans laquelle nous nous trouvons est assez comparable à celle du référendum sur l’Europe en 2005. Ce référendum a divisé la gauche. J’étais de ceux qui étaient contre, certains nous ridiculisaient en nous disant que l’on était à contre-courant de l’histoire, mais les Français ont voté non. Ils ont voté non mais personne n’en a tenu compte, particulièrement le parti socialiste.
    C’est aujourd’hui une situation qui me fait penser à la guerre d’Algérie. En 1956, les Français ont voté pour Mendès France, c’est-à-dire contre les guerres coloniales. Sauf que ce n’est pas Mendès que Coty a appelé, c’est Guy Mollet, et on a eu l’inverse. La situation actuelle a quelque chose de commun avec ces périodes de balancement.
    Je pense qu’il va y avoir une profonde réflexion sur la prise de pouvoir par la gauche socialiste. Nous avons pris le pouvoir en 1981 après une victoire de l’union de la gauche. C’était déjà le pouvoir de ce que Jospin appellera plus tard la gauche plurielle. Je ne pense pas qu’il puisse y avoir en France ou ailleurs une victoire de la gauche sans qu’il y ait un rassemblement avec toutes les forces de gauche. Je le répète, nous sommes dans une période de réflexion qui commence seulement, en particulier avec ces lois qui sont tellement à contre-courant de l’histoire de notre droit social.

    M: Vous êtes toujours membre du parti socialiste, c’est votre famille ?

    P.J: C’est ma famille. J’ai fondé le parti socialiste, j’ai participé à sa création, c’est même la première fois que j’ai adhéré à un parti. Mais comme beaucoup au parti socialiste, cette famille est devenue un peu théorique.
    M: Que répondez-vous aux gens qui sont très durs en ce moment ? On lit souvent : ce qu’est en train de faire la gauche, la droite n’aurait jamais osé le faire parce qu’elle aurait mis la gauche dans la rue…

    P.J: Ce n’est pas vrai que la droite n’aurait pas osé le faire, elle l’a fait. Il y a eu la loi Borloo, il y a eu d’autres lois antérieures plus ou moins avancées. Là n’est pas le problème. Le problème, c’est ce qu’il y a devant nous en Europe. Ce mouvement de déconstruction du droit du travail n’est pas particulier à la France : il est beaucoup plus avancé en Angleterre, on ne sait pas ce qu’il va se passer en Italie. Ce qui est devant nous, c’est ce que l’opinion française va faire. Toutes les personnes qui sont dans les tribunaux, devant les juridictions sociales de base, ce ne sont que des gens pauvres ou très pauvres et en plus en situation de faiblesse économique, sociale, culturelle, personnelle…
    Et là je pense qu’il y a quand même un certain danger dans la montée du Front national. La problématique qui est devant nous est : comment va évoluer la gauche, l’extrême droite, et comment les uns vont évoluer par rapport aux autres ?
    Forcément, l’année 2015 va être celle d’une profonde réflexion à gauche, chez la population française mais aussi chez ceux qui ne sont classés politiquement ni à gauche ni à droite et qui se demandent où on va. La sécurité sociale, le droit du travail, les délégués du personnel, correspondent à des institutions qui ont été cristallisées à la Libération. Or la Libération est une période où la France est optimiste. La France se reconstruit avec espérance, avec un système social qui est aujourd’hui encore là, qui a été élargi par certaines mesures, en particulier Aubry, et abîmé par certaines réformes, mais il est encore là. Le problème qui se pose quand on regarde ce qui se passe en Angleterre ou aux États-Unis c’est, est-ce qu’il sera encore là dans vingt ans ?

    Vous avez évoqué la figure de Mendès France. À l’initiative de votre amie Françoise Seligmann, qui est décédée en 2013 le même jour que Stéphane Hessel deux ans plus tôt, vous rendiez hommage à Mendès France dans un numéro de sa revue Après-demain. Je lis ici la conclusion de cet article. « Trente ans après le décès de Mendès France, un demi-siècle avec la mort de la IVe République, on sait de quoi les républiques peuvent être malades, à en mourir quand elles bafouent les libertés et renient le droit. Le souvenir de Mendès France est comme un fantôme qui hante notre histoire contemporaine, le fantôme de la clairvoyance et du courage politique, hélas tous les fantômes ne sont pas des revenants. » Le numéro de cette revue s’appelait « La République est en danger ». Aujourd’hui, pensez-vous que la République est en danger ?

    P.J: La France a une chance, c’est qu’elle a une tradition historique de lutte politique très forte, ça peut la protéger plus que d’autres pays. Je suis plus inquiet quand je vois certaines tendances en Italie, même en Allemagne. Je ne pense pas que la République soit en danger, ou alors elle est toujours en danger. Ce qui est en danger, c’est l’espérance.

    M: Elle est en danger si on ne s’occupe pas de l’espérance ? Si on ne s’engage pas, si on ne résiste pas ?

    P.J: Non, c’est l’espérance qui est en danger. Parce que la France est une République sociale. La Constitution dit quoi ? Que la République n’est pas seulement la loi de la majorité, que la majorité ne peut pas opprimer. Elle dit que la République a pour fonction d’élaborer une société où les chances des enfants, où les possibilités des hommes et des femmes tendent vers l’égalité. Ce n’est pas l’égalitarisme, c’est aller vers l’égalité. Et ça, c’est une espérance, c’était l’espérance très forte de la Libération, l’espérance très forte de la Révolution, de 1848, de la Commune de Paris, du Front populaire. Et celle de certains moments de l’histoire, avec Mendès, avec Mitterrand aussi. Et cette espérance-là, il ne faut pas qu’elle meure.

    M: Vous avez écrit ce livre, Soif de justice, au secours des juridictions sociales. Avez-vous été surpris par l’état de grande misère de l’ensemble de ces juridictions sociales, de ce que vous appelez la justice des pauvres ?

    P.J: C’est vrai que j’ai commencé à faire un reportage sur les juridictions sociales comme je l’avais fait pour les juridictions pour enfants. Comme beaucoup de gens, je ne connaissais pratiquement pas les juridictions sociales, à part les prud’hommes. Les gens ne connaissent pas du tout, par exemple, les tribunaux de Sécurité sociale, etc. Or l’ensemble de ces juridictions, du droit du travail et de la protection sociale, rendent 500 000 décisions par an, 500 000 décisions au fond ! Il y a trois millions de décisions par an dans la justice française, 2 millions pour les affaires civiles, 500 000 dans la justice pénale et 500 000 dans les juridictions sociales. Cela fait 2 000 décisions tous les jours dans ces juridictions largement inconnues. Et elles concernent essentiellement des gens pauvres, très pauvres, précaires ; beaucoup de mères célibataires, des gens à l’abandon. Et ce qui est terrible, c’est que la pauvreté de la justice en général en France est encore accentuée dans ces juridictions sociales qui ne tiennent que par le dévouement de magistrats et d’avocats.

    M: Et en plus avec des délais effrayants le plus souvent…

    P.J: Oui, des délais incroyables et d’autant plus incroyables que je suis allé visiter ce qui se passe en Belgique, en Suisse, en Allemagne… En Suisse, les conseils des prud’hommes quand ils ont un mois de retard, tout le monde en est malade. En Belgique, il y a ce qu’on appelle le tribunal du travail : il regroupe les prud’hommes, les tribunaux des affaires de sécurité sociale, les tribunaux du contentieux de la capacité. Eh bien, en Belgique, non seulement c’est à l’heure, cela fonctionne, mais en plus ce sont les meilleurs magistrats, ils font les carrières les plus brillantes. Et, en plus, dans ce tribunal, il y a ce qu’on appelle le parquet social, c’est un représentant de l’État…
    Donc quand on regarde ce qui se passe en Allemagne depuis un siècle, en Belgique depuis trente ans, en Suisse depuis toujours, on se demande comment la France, qui était tout de même à l’origine le pays où le droit social était en avance, peut avoir une justice sociale aussi en retard. En 2013, l’État a été condamné 17 fois à des dizaines de milliers d’euros pour déni de justice, c’est-à-dire pour ne pas avoir rendu de décision dans les délais. Moi-même, je suis éberlué par ce que j’ai vu, comme je suis éberlué de voir que plus de deux ans après le changement de gouvernement, aucune mesure n’a été prise pour améliorer cela, sauf maintenant une réforme des prud’hommes qui ne me paraît pas de la meilleure inspiration.
    La boîte noire :
    Cet entretien diffusé en direct jeudi 18 décembre lors de notre émission a été légèrement réécrit. Les deux premières questions de la vidéo sont retranscrites en fin d’entretien.
    URL source: http://www.mediapart.fr/journal/france/191214/pierre-joxe-je-suis-eberlue-par-cette-politique-qui-va-contre-notre-histoire

  62. bugsy
    Posted 19 décembre 2014 at 17:12 | Permalien

    Greg,

    Avec la vidéo, tu feras quelques heureux :

    https://www.youtube.com/watch?v=jgmwhOiD4Bc

  63. Posted 19 décembre 2014 at 22:26 | Permalien

    notre camp c’est la gauche unie

  64. Posted 19 décembre 2014 at 22:34 | Permalien

    Salut les parisiens !

    On s’y prend un poil à l’arrache, mais surtout, surtout, réservez votre soirée du lundi 12 janvier, à partir de 19 heures !

    Fakir et le collectif « De l’air à France Inter » organisent une soirée « On nous cache tout ».
    Frédéric Lordon, Danielle Simonnet, Aurélie Trouvé (ATTAC), Serge Halimi, les Gérards Filoche et Mordillat, Kamel et d’autres viendront nous parler de ce qu’on ne trouve pas dans les médias dominants.

    Ce sera également l’occasion de revenir sur la campagne « De l’air à France Inter ».

    On vous dit très vite où c’est, mais ce sera à côté de République (quand on vous dit qu’on est l’arrache).

    Et parce qu’on aime bien votre mettre à contribution, dans la rubrique petites annonces, on cherche :
    - quelques lits pour héberger nos copains venus du sud, et très sûrement des fakiriens amiénois
    - quelques personnes qui pourraient nous filer un coup de main pendant la soirée
    - et enfin, du monde pour faire de l’affichage le mardi 6 au soir !

    N’hésitez pas également, à nous envoyer un petit mail si vous avez l’envie et le temps de vous engager dans notre campagne « De l’air à France Inter ».

    Au plaisir de vous voir nombreux le 12 janvier. En attendant, passez de bonnes fêtes !
    Sans vous, on est rien, avec vous, on peut beaucoup…

    Bises à tous,

    L’équipe de Fakir

  65. Gilbert Duroux
    Posted 20 décembre 2014 at 3:51 | Permalien

    Je verrais bien ça à l’annexe Varlin de la Bourse du travail, rue Charlot. Il y a une belle salle, la salle Hénaff, qui a une bonne acoustique (rien à voir avec la grande salle de la Bourse principale, rue du Château d’eau, qui est très belle mais insonorisable).

  66. JEAN
    Posted 23 décembre 2014 at 15:41 | Permalien

    Merci M.Filoche

    Remarquable travail d’analyse intellectuelle sur le concept de  » prédistribution  » venu des USA et ensuite véhiculé par le LABOUR, le parti de Tony Blair en Angleterre.

    Concept ô combien bancale puisque largement dénaturé par le principal intéressée par rapport au concept initial, déjà lui-même critiquable.

    M.Valls tente de nous refourguer un colifichet idéologique dans le sillage de la Restauration Conservatrice qu’il tente d’imposer à la France, après M.Sarkozy. La « prédistribution  » pour M.Valls en effet, est moins un concept, qu’ un cheval de troie.

    Le terme initialement inventé à l’université américaine de Yale, semble finalement, après bien des détours, avoir été inventé pour ne jamais remettre en cause le fonctionnement du capitalisme contemporain ni de sa planète finance, totalement dérégulée. Ce système qui paupérise désormais tout le monde : les classes populaires comme les dites « classes moyennes ».

    Le Précariat général.

    Le terme est un gadget et une pirouette sémantique pour déconstruire l’ Etat democratique & social en France, comme tous ses autres équivalents sur le continent européen. Appelé aux USA «  Etat Providence » pour mieux engourdir les esprits et faire croire que c’est un don de Dieu, l’ Etat démocratique & social est l’ennemi à abattre pour les « néocons », les néoconservateurs américains ou anglais.

    M.Valls se pose en France, la même question que ce sont posés M.Clinton et M.Obama pour le « Parti Démocrate », l’inverse politique supposé du pôle républicain aux USA.

    Le parti démocrate US ne désirant pas perdre tout à fait son électorat, il réinvente chaque année un peu l’eau chaude. Ne voulant aucunement toucher aux arcanes du capitalisme contemporain tel qu’il fonctionne, ni à l’ Économie corsaire, ni à l’hyper-inégalitaire et militarisée, M.Valls s’interroge comme ses amis du « Parti Démocrate » US. Pourquoi ne parle t-il jamais de ce vaste château de cartes financier, totalement dérégulé et régi par des algorithmes devenus grâce aux politiques de gouvernements félons, largement incontrôlables, ces fameux marchés financiers qui multiplient les Krachs planétaires ?

    Le terme de «  prédistribution » s’il a été peut-être inventé par Jacob Hacker dans un meilleur esprit, M.Valls n’en a cure. Il est dès lors encore plus marrant de voir comment M. Valls s’en arroge la paternité dans son interview du « Nouvel Obs ». Je trouve cela assez scandaleux. Cette façon de faire montre comment le bonhomme tient en estime son électorat. Il avance masqué en croyant qu’on ne lira pas entre les lignes. Toute la vilénie et la malignité de M.Manuel Valls tient dans ce vol de paternité du concept de « prédisposition » et sa dénaturation.

    Nouvel obs/Manuel Valls :

     » Nous devons proposer un modèle que j’appelle la prédistribution pour prévenir les inégalités  »

    Ce Manuel Valls qui échoue largement à s’exprimer et à aligner trois phrases à la télévision, et le voilà qu’il s’arroge la paternité idéologique d’un concept tout en y comprenant rien !Quelle bien étrange manière de faire.

    Le terme permet surtout dans sa bouche de cacher la financiarisation de l’Economie et sa dérégulation mortifère. La prescription de la «  prédestination » est dans la bouche de M.Valls une fumisterie comme vous l’avez parfaitement montré, M.Filoche.

    C’est si j’ose dire encore bien pire, puisque le système creuse désormais les inégalités de façon exponentielle (!)étant donné que le système est automatisé à la nano-seconde (Transactions à haute fréquence); sans compter les grossières manipulations des marchés mis en lumière par M.Leclerc et M.Jorion sur son blog, sans compter aussi les ententes sur le libor et l’univers du «  shadow banking ».

    La rapine planétaire informatisée, c’est la prise en otage de 7 milliards de personnes, voilà la réalité des faits, cachée par M.Valls et maquillée par M.Sapin.

    M.Valls se garde bien d’aborder toute la réalité de l’économie si largement faussée d’aujourd’hui. L’« angle mort » de sa pensée. Il est effectivement plus simple pour lui de jouer avec le nouveau gadget de la «  prédistribution » qui lui permettra demain, avec «  RIEN », de ne donner
    «  RIEN ».

    Motus et bouche cousue sur les effets nuisibles et collatéraux de notre économie financiarisée qui propulse des millions de personnes nouvelles, dans la pauvreté et la misère comme nous l’avons déjà vu en 1929 et 2007. In extremis sauvées par les Etats en 2007, les banques ne pourront pourtant pas l’être deux fois de suite ! Comment se fait -il qu’il n’en parle pas, lui premier ministre du gouvernement français ayant la main sur son ministre des finances, le dénommé M.Macron ?

    M.Macron dont on apprend en passant,qu’il a gagné 2,4 millions d’euros à la banque Rothschild entre 2011 et mi-2012 et qui pourtant, ne paie toujours pas l’ISF, l’impôt sur les grandes fortunes !!!
    (sources L’Express).

    Cherchons l’erreur.

    Le concept de « prédistribution », dans la bouche de M.Valls c’est du vent pour les plus pauvres ou du déjà-existant pour les salariés de la dite classe moyenne( bientôt paupérisée comme les autres).

    Cela permet finalement comme vous le dites, M.Filoche de détaxer les plus riches et donc de les rémunérer en quelque sorte par une redistribution inversée, eux qui ont déjà tout. M.Valls, c’est monsieur «  PLUS ». Toujours  » PLUS  » pour ceux qui ont TOUT.

    Ce que l’on ne donne plus aux populations salariées et aux populations broyées par le chômage, on le donnera ainsi aux plus riches ! Ainsi, ceux-ci pourront encore mieux spéculer et grossir les bulles financières qui nous éclateront demain en pleine poire. Cela tombe sous le sens, n’est-ce pas ? Le Crakh de 2007 apparaitra demain comme « peanuts » au regard des prochains, et des guerres qui s’ensuivront.

    M.Valls y survivra t-il ?

    La pseudo « Prédistribution » c’est une Redistribution vis à vis des plus riches. Du « Jansénisme anglo-saxon » à la lettre, en quelque sorte. Seuls les plus riches seront les «  élus » du nouveau système promu entre autres par M.Valls. Les plus riches, car « prédestinés » et seul méritants aux yeux du nouveau système, auront tout et bien plus encore. La spéculation sera ainsi supérieure au travail selon une nouvelle échelle de valeurs. La logique sera inversée. Ceux qui travaillent seront méprisés et le spéculateur promu. L’argent allant à l’argent, les plus riches recevront beaucoup puisqu’ils ont déjà tant :
    Majoration de la rapine et institutionnalisation d’une nouvelle mentalité basé sur l’écrasement, le mépris et l’économie-casino.

    Suçer le sang des salariés et politiquement les désosser sera la nouvelle philosophie humaine.

    M.Valls applaudit déjà.

    Ce que l’on ne redistribue plus après coup aux classes populaires ou aux ultimes classes moyennes, sera un gain considérable et supplémentaire pour les 10% les plus riches et le 1% des méga-fortunés. Ainsi, on ne donnera rien ou pas grand chose en amont – voir aux USA, en Angleterre et en Allemagne – et on ne taxera plus les plus gros revenus, dont leurs fortunes auront été constituées par la spéculation boursière, le trafic d’influences en tous genres et le néoservage de la masse des salariées et des salariés. Cela creusera encore plus les dettes publiques, manne éternelle pour ceux qui la rachète à bon prix. Les dettes qui se creuseront encore plus, seront de l’argent frais à tirer pendant mille ans sur la masse des salariés redevenus esclaves ou serfs.

    C’est ce qui s’est passé à la chute de l’empire romain et au début du Moyen-âge.

    A croire décidément que M. Manuel Valls travaille main dans la main avec la place financière de la City. Comme M.Hollande, M.Macron, M.Sapin, M.Moscovsici et consort, M.Valls est l’enfant de Margareth Thatcher. Comme le fut en son temps M.Blair, l’ami de M.Valls. M.Valls dans ces conditions, tente aujourd’hui un coup d’état idéologique sur le « Parti Socialiste » en bonne et due forme. Nous verrons bien en Juin 2015, ce qu’il en sera.

    M.Valls dit dans l’interview en question, reprenant en cela les paroles de Madame Royal, que le PS a trop longtemps été
    « hanté par le surmoi marxiste ». Au delà de la formule inepte si on y réfléchit cinq minutes, ne doutons pas que M.Valls aspire à ce que le PS demain, soit largement « hanté par le surmoi de Friedrich August von Hayek ».La capture et la possession de l’intéressé est déjà en cours, très visiblement, l’aboutissement n’est plus très loin. Le mal rongera t-il les militants PS ?

    Dès lors, oui, un nouveau Frankenstein est né.M.Valls accouche d’un monstre et il veut qu’on lui fasse fête, lorsqu’il s’arroge la paternité des idées d’autrui. Mais,pourquoi dans ces conditions, le bonhomme ne va t-il pas rejoindre l’UMP sans tarder ? Pourquoi en effet reste t’il au « Parti Socialiste » avec autant de fumeuses idées et si largement pétri par la pensée de droite ?

    Mystère.

    La réponse est subsidiaire et sans doute ailleurs.

    La banque JP Morgan n’avait-elle pas donné des prescriptions en 2013 vis à vis des gouvernements européens ?

    La banque JP Morgan recommandait aux pouvoirs européens de se débarrasser des « PINKO « , entendez tout ce qui est rose de près ou de loin, c’est à dire de la Gauche, la vraie, dans son ensemble et surtout, elle appelait à se débarrasser des constitutions « anti-fascistes  » héritées de la Libération, après la seconde guerre mondiale.

    Oui, vous avez bien lu.

    Au moins, les choses sont plus claires en lisant les prescriptions de la banque JP Morgan, car du coup, nous pouvons retisser aisément les liens confus qui vont de Valls à Blair, de Sarkozy à Hollande, de Renzi en Italie à Rajoy en Espagne ; de l’U.E de Merkel à la banque JP Morgan en particulier et au pouvoir financier, en général.

    On comprend mieux pourquoi, en Grèce, le Pasok, le « parti socialiste » grec tant vanté sur les ondes radiophoniques cette semaine par M.Moscovici, gouverne main dans la main avec la droite de M.Samaras et l’extrême-droite.

    La criminalisation de la Gauche politique, celle qui est bien réelle, n’est plus très loin en effet.

    Nous avons une meilleure lecture des évènements en cours, en connaissant le texte de la banque JP Morgan et l’on peut mieux appréhender le gouvernement Hollande à cette aune là. Les propositions de M.Valls sont parfaitement cohérentes avec les recommandations de la banque JP Morgan.
    Il s’agit en effet d’en finir une bonne fois pour toute avec l’opposition politique de Gauche.

    Dans son texte, paru en 2013, la banque JP Morgan préconisait non seulement d’en finir avec les constitutions à  » inclinations «socialistes» » mais proposait de supprimer cette mouvance idéologique de toutes les structures politiques.

    M.Valls se prépare à la grande mue.

    Outre que le « localisme » devait être remplacé par la manière forte, centrale, de l’autorité – (L’Allemagne ?) – la banque JP Morgan préconisait de supprimer les droits des travailleurs.

    Allo M.Macron ?
    Allo M.Sapin ?

    La banque JP Morgan préconisait enfin – dans la logique de l’idéologie de Von Hayek – de cesser de faire du consensus politique et du progrès démocratique, un horizon politique souhaitable.

    Nous avons là en quintessence tout le programme politique de M.Sarkozy et de M.Hollande, à plus ou moins brève échéance.

    Réduire considérablement le droit de manifester était une mesure phare des préconisations de la banque JPMorgan.
    C’était un préalable pour mettre en place en quelque sorte un pouvoir continental sous commandement des banques.

    Le Partido popular, la droite Espagnole, de M.Mariano Rajoy a parfaitement suivi le programme de la banque JP Morgan :

     » Espagne : la rue bientôt bâillonnée ?  » :

    http://www.marianne.net/Espagne-la-rue-bientot-baillonnee_a243430.html

    Oui, la boucle se boucle et demain, qu’allons-nous faire?
    Allons-nous la boucler ?

  67. JEAN
    Posted 23 décembre 2014 at 16:01 | Permalien

    Correction apportée :

    Le concept de « prédistribution » et non pas de  » prédestination  » –

    Je me suis un peu embrouillé les pinceaux par moment dans le texte ci dessus, même si après je tente de les lier tous les deux, puisqu’ils ont partie liée avec l’idéologie capitaliste US.
    ( voir Max Weber)

  68. JEAN
    Posted 23 décembre 2014 at 18:13 | Permalien

    Blog / Paul Jorion : « Interdiction des paris sur les fluctuations de prix « , par Timiota.

    « La spéculation pathologique, celle des « paris sur les fluctuations de prix » agit, elle, comme les virus sur les cellules: ils détournent opportunément la machinerie à des moments où nous avons la tête tournée, mieux qu’un Gnafron au Guignol. Ils déclenchent des paiements bien réels, eux: une crise de production ici, une crise géopolitique là, mais encore le flot d’évènements plus mineurs dans toute activité: cela suffit pour que le mécanisme de « fluidifiant du marché » qui sert de cache-sexe à ces pratiques, devienne un abrasif rognant les efforts ou les mérites réels des producteurs (vendeurs) face aux acheteurs, corrodant l’échange, asservissant le faible dans une pseudo loi du marché. Des Gnafron bardés de chartes d’éthique n’en finissent pas moins par détourner vers une finance incontrôlée et de plus en plus prédatrice des fractions de ces échanges, armée microscopique que vient ensuite coiffer des équipes de marionnettistes autrement chevronnés, dont le métier est le rapport de force avec des états constitués, Luxembourgeois qui s’en défiscalise  »

    http://www.pauljorion.com/blog/2014/12/23/interdiction-des-paris-sur-les-fluctuations-de-prix-par-timiota/#more-71782

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