Mon intervention sur la question grecque au bureau national du lundi 6 juillet

Si tu suis les conseils de Didier et Karine, Jean-Christophe et que tu appelles Martin Schultz (il faut « mettre fin à l’ère » Schultz et pas à celle de Syriza, il faut respecter la démocratie quand on se dit social démocrate) et Sigmar Gabriel (qui exige un « gouvernement de technocrates » contre le gouvernement Syriza légitimement élu) pour leur dire le désaccord du PS français sur les propos qu’ils ont tenu contre les Grecs et Syriza, prend aussi ton téléphone pour appeler Emmanuel Macron, ministre de notre gouvernement pour lui dire notre opposition à ses propos « le FN, c’est une forme de Syriza à la française, d’extrême droite ».


1°) le vote d’hier a été massif en Grèce en dépit des peurs créées, des chantages exacerbés, des calomnies déversées, de la tentative de la BCE de créer la panique aux guichets, 61,5% un vote populaire, ouvriers et employés, 70 % autour du Pirée, jusqu’à 92 % dans certains endroits, majoritaire partout de Salonique à Kalamata, d’Athènes  à Patras, et dans les Iles… Il tend à prouver que quand la gauche se bouge, on n’entend plus l’extrême droite Aube dorée et les autres… C’est pareil pour les deux grands meetings du vendredi soir, 200 000 pour l’un autour de Syntagma, et 20 000 pour le Nai dans le stade avec toute les figures décomposées de la droite et des vieux appareils, des restes de la vieille droite Caramanlis, de Samaras, de Papandréou et de Venizelos, les deux bouts restants du Pasok scissionné, sans oublier Nikos Aliagas. Y’a pas photo, les forces vives sociales du pays comme la jeunesse à 80 % étaient pour OXI. Ce sont les questions sociales et pas nationalistes qui sont déterminantes !

2°) Syriza n’est pas un « groupe d’extrême gauche radical ». C’est LE grand parti populaire consolidé avec 44 % le 25 janvier et 61 % cette fois. Ce qui prouve qu’une gauche qui combat, qui fraye son chemin en tenant ses promesses vis à vis de ses électeurs, gagne et fait gagner. Quand on pense à toutes les horreurs qui ont été prononcées contre Alexis Tsipras, en fait c’est un grand dirigeant constant et droit, qui sait défendre son peuple, « tenir ses promesses », lutter contre l’austérité, négocier et faire négocier l’UE, créer le rapport de force par la démocratie et la mobilisation. Vive la démocratie, et non à Juncker qui prétend qu’elle doit s’effacer derrière les traités. Le même Juncker, Cahuzac a la puissance 10 000, qui donne des leçons de bonne gestion budgétaire et qui blanchit 2400 milliards au Luxembourg pendant trente ans, avec 340 multinationales dont 58 françaises qui détournent 100 milliards par an des caisses de notre République, Total en premier.

3°) Il ne s’agissait pas hier à Athènes, de sortir de l’Europe ni de l’euro comme l’ont prétendu toute une cohorte de menteurs éhontés et patentés dans tous les grands médias. Il s’agissait de dire « OXI » à l’austérité. Non à la politique criminelle suivie et imposée au peuple grec depuis plus de 5 ans. Chacun sait que Christine Lagarde du FMI gagne 31500 euros par mois et ne paie pas d’impôts mais qu’elle reproche aux petits retraités grecs de toucher trop à 664 euros et de ne pas payer assez de TVA. Chacun sait qu’il y a 32 % de chômage, 52 % pour les jeunes, un recul du PIB de 25 %, un recul des salaires et retraites de 30 %, un bradage du secteur public à bas prix, un accès aux soins à partir de 120 euros… c’est un crime économique contre l’humanité qui devrait être renversé et ses auteurs jugés. Le FMI a reconnu ses erreurs mais les prolonge pour des raisons de basse politique, en dépit qu’il a violé ses propres statuts et que des dizaines de ses membres se sont indignés des méthodes illégales utilisées contre la Grèce. Chacun sait que la politique imposée par la troïka, refusait de viser l’oligarchie, les dépenses d’armement, l’impôt des grandes entreprises,  elle ne visait que le petit peuple et son niveau de vie.

4°) Ce ne sont pas les grecs qui doivent faire des réformes « structurelles » mais… l’Europe. C’est la troïka et ses méthodes qui sont en cause. Ce qui nuit a tous les peuples ce n’est pas la résistance légitime du peuple grec qui crie « OXI » c’est la dictature financière anti démocratique qui règne de façon féroce à Bruxelles. Tout le monde sait que la question grecque n’est pas économique. Elle est politique. L’UE vient de prêter 11 milliards à l’Ukraine qui n’est pas membre, mais écrase, pour 1,7 milliards l’accès aux guichets de banques de millions de grecs qui sont membres de l’UE. La Grèce doit rester dans l’euro dans de bonnes conditions, et non pas en sortir, non pas être exclue, comme l’exigent Juppé et Le Pen, lesquels montrent là, ensemble qu’ils sont anti européens et jouent aux apprentis sorciers. La Grèce n’est pas un problème, le problème est la direction que prennent les institutions européens qui, au lieu, d’accueillir et d’aider les peuples, de respecter leur expression, les étouffe. La BCE doit prêter directement aux états comme le réclamait François Hollande dans sa campagne électorale. Et ce n’est pas à la troïka de s’ingérer brutalement dans les choix économiques et sociaux des gouvernements élus ni de décider du niveau des petites retraites ou du Smic ni du prix de l’électricité pour les pauvres.

5°) Chacun sait que la dette grecque ne sera jamais payée. Ni la notre d’ailleurs, ni aucune des dettes aujourd’hui qui servent d’épée de Damoclès sur la nuque des peuples. La dette est en grande partie illégitime et odieuse comme l’a démontré un « audit » public sur l’origine et la réalité de cette « dette » est issue et accrue par l’économie casino des grandes banques privées européennes. Aucune « aide » n’a été fournie aux grecs, les seules « aides » ont été fournies aux banques créancières, ce qui est un scandale, quand on sait qu’elle furent à l’origine de la crise de 2009 et qu’elles sont prêtes à la reproduire. On ne peut se tenir à « équidistance » entre les banques et la droite, d’un coté et les exigences des peuples, grecs, espagnols, italiens, portugais, irlandais, et français de l’autre. Jean-Christophe avait dit, ici, le 27 janvier « Nous sommes Syriza » hé bien, c’est le moment de choisir son camp, d’être Syriza. Car si la Grèce fait 2 % du Pib européen, la France fait 20 % du Pib européen. La Grèce belle et rebelle, a fait plus que sa part de résistance. La France peut peser pour maintenir la Grèce dans l’euro dans de bonnes conditions renégociées, avec une restructuration de la dette et une ouverture financière qui permette à la Grèce de se reconstruire et a son peuple de vivre décemment. Il y a des moments historiques, c’en est un. Faire l’histoire c’est soutenir le OXI grec, c’est l’appuyer pour changer l’Europe, pour l’Europe sociale dont nous parlons tant et tant mais qu’il s’agit de faire avancer quant l’occasion se présente grâce aux 61 % de OXI grecs.

Gérard Filoche

 

18 Commentaires

  1. pelletier
    Posted 7 juillet 2015 at 8:36 | Permalien

    je suis outré de voir à quel point les dirigeants de tous bords se moquent des peuples, j’attend avec impatience le moment où tous ces voleurs, menteurs auront à répondre de leurs actes, car ce n’est pas possible autrement, il faudra bien qu’un jour tout ce système s’écroule pour laisser place à une véritable égalité et une solidarité humaniste…
    Merci Monsieur Filoche de combattre avec autant de détermination, les hommes comme vous sont trop peu nombreux et je vous soutiendrais autant que je pourrais…

  2. Posted 7 juillet 2015 at 10:21 | Permalien

    Commentaire sur cet article et celui intitulé « Pour la victoire de l’espoir en Grèce et en Europe » sur votre site Démocratie&Socialisme

    merci pour toutes ces informations
    notamment sur les propositions de Tsipras et celles de la Troïka
    qui refuse une nouvelle fois de mettre les riches à contribution et veut laminer le peuple.
    Ce n’est plus supportable, ils sont en train de générer une bombe à retardement en puissance…
    Ils veulent asservir encore plus les peuples.

    Il faut avoir conscience que c’est la 2ème fois que la BCE prête 1.000 milliards aux banques responsables de la crise de 2008 pour soit-disant relancer la croissance mais elles spéculent avec cet argent au lieu de le redistribuer, spéculation sur les marchés dits à risque d’où l’explosion des marchés actions , spéculation sur les dettes des Etats, spéculation sur les produits à risques / toxiques sans aucun contrôle / aucune régulation.
    => http://www.anarchozy.fr/bce-super-mario-relance-la-planche-a-billets/

    Sauver la Grèce,
    au niveau des Etats, c’est éviter un dérapage incontrôlé qui pourrait aboutir à une hausse des taux sur les dettes
    Soutenir les grecs dans leur rejet de l’austérité
    au niveau des « laborieux », de ceux d’en bas, c’est résister face au dictat de la finance et des mafieux en place au niveau de l’UE (les Juncker, Draghi & co) et du FMIsterie (la chèvre Lagarde & co)
    Soit on gagne ce combat et on avance tous ensemble contre l’austérité pour rerépartir justement les richesses
    soit on perd le combat et on reste dans l’asservissement
    car en France la LoiMacron et son passage en force à coups de calibre 49-3, ce n’est rien d’autre que cela
    et là haut ils sont prêts à aller encore plus loin si on se résigne

    Mes avis détaillés sur le sujet :
    http://www.anarchozy.fr/grece-et-democratie-contre-europe-mafieuse/
    http://www.anarchozy.fr/sarkozy-menteur-pro-ou-vrai-imposteur-en-gestion/
    http://www.anarchozy.fr/la-democratie-et-le-code-du-travail-sont-decedes-dans-un-attentat/
    http://www.anarchozy.fr/loi-macron-49-3-deni-de-democratie/
    http://www.anarchozy.fr/crise-et-dette/

    Merci

    Bruno du site Anarchozy

  3. sans ressources
    Posted 7 juillet 2015 at 15:01 | Permalien

    Faudrait quand même pas trop compter sur hollande, valls et consort

  4. Posted 9 juillet 2015 at 18:23 | Permalien

    Bonsoir à tous,
    En complément de ce qu’a écrit notre camarade Gérard Filoche, je vous invite à lire l’article intitulé « Propagande contre le Gouvernement grec sur France Info », disponible à l’adresse suivante : http://www.acrimed.org/article4720.html
    Solidairement.

  5. vive la gauche
    Posted 9 juillet 2015 at 20:05 | Permalien

    tu as de la chance de pouvoir te promener en Grece pendant que des français crèvent de faim et de misére…
    apportez un soutien a Syriza c’est bien mais qui les mets a genoux ?
    la BCE le FMI la Commission tous ces organismes vénéres par les autorités de notre pays Hollande et Valls en premier
    alors cessons d’etre hypocrites….
    merci de ne pas me censurer pour une fois

  6. Alain65
    Posted 10 juillet 2015 at 7:36 | Permalien

    L’émission de « c’est dans l’air du mardi 7 juillet qui traitait sur la Grece.Comme d’habitude,les eternels mémes invités journalistes,économistes et politologues de droites bien sur.Mais cerise sur le gateau amer l »ancien ministre du budget et ancien inculpé dans l »affaire Bettencourt »Eric Woerth en personne venu faire la leçon en matiere economique,tout auréolé et ayant retrouvé une virginité aprés son aquittement.Alors une question Gerard.Est il possible de porter réclamation auprés du CSA pour manque de pluralisme dans la diversité des invités afin que ceux ci s »apportent la contradiction.Il en va de la DEMOCRATIE.

  7. sans ressources
    Posted 10 juillet 2015 at 12:19 | Permalien

    U mot peut être sur les macronades et le 49.3 car le silence est assourdissant et l’arbre grec a la bonne idée de cacher la foret macron

  8. Posted 10 juillet 2015 at 20:10 | Permalien

    Bonsoir à tous,
    En complément de l’intervention de notre camarade Gérard Filoche, je vous invite à lire l’article intitulé « Tsipras au Parlement européen », disponible à l’adresse suivante : http://russeurope.hypotheses.org/4073
    Solidairement.

  9. Jef
    Posted 10 juillet 2015 at 21:08 | Permalien

    http://guillaumeetievant.com/2015/07/10/tsipras-ne-capitule-pas-il-poursuit-sa-strategie/

  10. GJ Edouard
    Posted 10 juillet 2015 at 23:07 | Permalien

    TVA à 23% (France 20%), Retraite à 67 ans (France 62 ans), impôt sur les sociétés à 28% (France 35%).
    Sipras est fortiche: fort du Non massif à ce propramme, il le propose 5 jours après!
    Certains voyaient en lui un gauchiste qui veut dynamiter l’Europe capitaliste. En fait, c’est un rêve de libéral !!

  11. Posted 12 juillet 2015 at 11:04 | Permalien

    Bonjour à tous,
    En complément de ce qu’a écrit notre camarade Gérard Filoche, je vous invite à lire l’article intitulé « Un insider raconte comment l’Europe a étranglé la Grèce », disponible à l’adresse suivante : http://www.legrandsoir.info/un-insider-raconte-comment-l-europe-a-etrangle-la-grece.html
    Solidairement.

  12. 1956
    Posted 12 juillet 2015 at 14:36 | Permalien

    Cambadélis : « nous sommes Syriza »
    Macron :  » « le FN, c’est une forme de Syriza à la française… »
    Il y urgence à expliquer la ligne politique du PS et de son gouvernement. Sinon la règle de la transitivité pourrait bien détruire les deux.

  13. André
    Posted 13 juillet 2015 at 11:45 | Permalien

    Alors on en est où maintenant? Tsipras a été obligé de capituler, étranglé par les 18 pays de l’eurogroupe la BCE. Et je ne l’incrimine pas mais les grecs n’ont pas finis de déguster, ils seront bientôt un pays du tiers monde.
    Ils pourront remercier tous les chefs d’état dont le nôtre.

  14. Posted 13 juillet 2015 at 18:27 | Permalien

    Bonsoir à tous,
    En complément de l’intervention de notre camarade Gérard Filoche, je vous invite à lire l’article intitulé « Référendum grec : ‘C dans l’air’, un modèle de pluralisme unanime », disponible à l’adresse suivante : http://www.acrimed.org/article4724.html
    Solidairement.

  15. Posted 14 juillet 2015 at 18:45 | Permalien

    Bonjour à tous,
    En complément de ce qu’a écrit notre camarade Gérard Filoche, je vous invite à lire l’article intitulé « Courrier de Zoe Konstantopoulou, Présidente du Parlement grec au Président du Parlement européen, Martin Schultz », disponible à l’adresse suivante : http://cadtm.org/Courrier-de-Zoe-Konstantopoulou
    Solidairement.

  16. 1956
    Posted 20 juillet 2015 at 15:14 | Permalien

    Pour poursuivre le commentaire 7:
    Cambadélis se félicite de la victoire du FdG à Gardanne après que le PS ai soutenu la requête en annulation des résultats précédents.
    Cambadélis toujours gagnant.
    A méditer pour l’avenir.

  17. Democrate
    Posted 20 juillet 2015 at 21:45 | Permalien

    @ANDRÉ :

    « Tsipras a été obligé de capituler, étranglé par les 18 pays de l’eurogroupe la BCE. Et je ne l’incrimine pas mais les grecs n’ont pas finis de déguster, ils seront bientôt un pays du tiers monde.
    Ils pourront remercier tous les chefs d’état dont le nôtre. »

    Non, Tsipras n’a pas été obligé. Il avait le peuple derrière lui. Bien étrange conception de sa démocratie. Tsipras a eu un message du Peuple grec : refuser les dictats de la Troïka. C’était pourtant clair !
    Il n’a pas été obligé. Il a capitulé comme un pleutre devant les menaces des oligarques eurolâtres. Point.
    Il aurait été grandi en préparant ses arguments de sorties de cette union européenne mortifère. Mais non, pas de plan B pour Tsipras.
    Il m’a déçu infiniment. Tout ce cirque pour baisser son froc aussi lamentablement. A moins qu’il ait joué comme avait joué un ancien président français en ratifiant le traité de lisbonne alors qu’un référendum l’avait refusé…
    Tsipras, un traitre ?

  18. admin
    Posted 15 septembre 2015 at 7:59 | Permalien

    Avec le recul, c’est bien plus facile d’en parler… (15.9.15) Tout est affaire de rapport de force, la petite Grèce de quel poids pèse t elle face à la puissance de l’Allemagne et de la France? Au fait, et si on parlait du Présidente de la République Français et de sa politique? Quelle marge de manoeuvre pour Tsipras vu son isolement, et ses responsabilités? Que faisons nous en France pour combattre cette austérité, ce déni de démocratie, cette répartition des richesses scandaleuse qui est la marque de fabrique de cette Europe libérale? Faisons à Tsipras la charité de considérer qu’il n’a jamais approuvé cette austérité, que la bataille n’est pas terminée et que la gauche européenne doit s’unir contre la politique libérale. Que faisons nous en France pour réunir TOUTE la gauche contre la politique du MEDEF? Le destin de la GRECE ne se limite pas à ses frontières, que ce soit du point de vue des décideurs économiques et politiques européens, ou que ce soit du point de vue des organisations politiques de la gauche européenne JMC

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