Coups durs de l’été avant ceux de la rentrée

Au boulot n° 253

 

Le salariat a l’expérience : l’été est le temps des coups durs contre ses droits du travail. Patrons et pouvoir profitent de ce qu’ils appellent la « trêve estivale », c est à dire de nos congés payés si durement acquis par nos grèves, pour nous reprendre tout ce qu’ils peuvent. Mais d’habitude c’est la droite qui fait ça ! Cet année à contre courant, c’est un gouvernement d’une partie de la gauche, hélas, qui le fait ! Il promulgue les deux lois Macron et Rebsamen que l’on peut qualifier de pro-Medef.

Certes le conseil constitutionnel  a cassé l’article qui voulait imposer aux juges prud’hommes des barèmes fixes à l’avance. Macron voulait mettre un « plafond » de sanctions pour protéger les patrons licencieurs abusifs de leurs turpitudes. Ca ne sera pas possible ! Tant mieux.

Mais il reste dans la loi le fait que les recours qui seront gagnés par des salariés contre des « plans sociaux » ne donneront lieu ni à réintégration ni à indemnisation ! C’est pourtant discriminatoire et contraire à la convention 158 de l’OIT !

Les licenciements seront donc facilités encore plus par la loi Macron que par l’ANI de janvier et la loi Sapin du 14 juin 2013 ce qui est un drame qui va augmenter le chômage. La  » bombe thermonucléaire » contre le code du travail modifiant l’article 2064 du code civil est passée aussi hélas et permet des  » contrats civils » uberisés…  Quand à la loi Rebsamen, elle affaiblit les institutions représentatives du personnel en profondeur de cent manières. Elle fait reculer terriblement les CHSCT, c est-a-dire la santé, l’hygiène, la sécurité ce qui est purement criminel en ces temps de souffrance accrue au travail.

Et rappelons qu’on nous annonce encore pire à la rentrée avec le rapport de la commission Valls-Combrexelle « ré écrivant » encore et encore le code du travail  jusque dans ses fondements théoriques et historiques  les plus précieux

 

Gérard Filoche

 

Au boulot n° 251

 

Voyagez dans le temps avec Valls et Combrexelle

 

En France, qui n’a jamais été aussi riche, la moitié des salariés seulement partent en vacances. Mais en cet été 2015, pendant ce rare temps de congé, une menace renouvelée se prépare contre le Code du travail. Une commission commanditée par Valls, Rebsamen, Macron, dirigée par un certain Jean-Denis Combrexelle, réécrit encore les lois de la République pour y substituer les desiderata du MEDEF. Combrexelle, cela fait 15 ans, sous la droite comme sous la gauche, qu’il « recodifie » : ça consiste à faire reculer pas à pas le droit du travail.

 

Le 15 septembre, quand vous serez rentré, ils auront écrit un « nouveau Code ». Tel est leur devoir de vacances. Donner les possibilités à chaque entreprise d’adapter votre activité physique et mentale aux impératifs des marges bénéficiaires. Plus question de protéger les licenciés ; il s’agit de donner tout pouvoir au licencieur. Droit individuel contre droit collectif : adaptabilité contre sécurité, flexibilité contre santé, productivité contre bien-être, accords d’entreprise aléatoires contre protection égale du droit, labeur contre bonheur, victoire du capital contre le travail. Profit maximal contre salaire.

 

Retour avant 2006 et le rejet du contrat première embauche (CPE) cher à Dominique de Villepin ; avant l’hiver 1995 et le mouvement contre la réforme de la retraite de François Fillon ; avant mai 1968 ; avant la Libération et le programme du Conseil national de la Résistance ; avant juin 1936 et le Front populaire ; avant 1919 et les premiers pas de l’Organisation internationale du travail ; avant 1910 et la création du Code du travail, avant le bloc des gauches (1899-1906) ; avant 1892 qui vit naître l’inspection du travail et la médecine du travail ; avant la Commune.

 

Vous aurez même droit à 3 CDD de suite…

 

Revenez en forme : en septembre, nous empêcherons ce bond en arrière d’un siècle et demi ! Le Code du travail vivra !

 

 

 

a lire chaque semaine dans l’Humanite Dimanche   rubrique « au boulot »   Gérard Filoche

12 Commentaires

  1. Posted 16 août 2015 at 20:31 | Permalien

    Bonjour, je ne comprends pas que tu restes au PS contre vents et marèes !
    Qu,est-ce que tu attends pour te barrer ?
    Ceci dit sans acrimonie aucune, j,ai voté Hollande et je voterai encore PS pour faire échec à la droite et au FN, mais militer non!….

  2. Posted 16 août 2015 at 21:23 | Permalien

    pourquoi faire ?

  3. Batiste
    Posted 19 août 2015 at 10:47 | Permalien

    Parce que votre présence dans un parti Syrizesque, opposé au Pasok français qui vous méprise, serait un énorme coup de pouce au mouvement citoyen. Parce que vous seriez plus utile auprès de ceux qui vous écoutent et partagent tous les jours vos analyses qu’auprès de ces gens qui vous trahissent et font pire que la droite tous les jours.
    Le PS que vous aimiez est mort. Le mouvement social de gauche destiné à le remplacer dans les urnes a désespérément besoin de bons pédagogues pugnaces en soutien, face à tous ces fielleux menteurs médiatiques.

  4. Posted 19 août 2015 at 12:33 | Permalien

    ni dieu ni cesar ni tribun
    unité de la gauche

  5. Batiste
    Posted 19 août 2015 at 14:11 | Permalien

    Quand avez-vous chanté l’Internationale pour la dernière fois au PS ?

  6. Posted 19 août 2015 at 14:14 | Permalien

    au congres

  7. Batiste
    Posted 19 août 2015 at 14:22 | Permalien

    J’imagine que tout le monde devait chanter a capela la main sur le coeur avec vous…

    Mais je comprends pas… Quelle unité est possible derrière des gens comme Hollande, Valls et Macron ? Parce que l’unité avec le PS, c’est toujours derrière lui et ses traîtres qu’on doit la faire.

    L’unité ne devrait-elle pas se faire plutôt derrière vos idées, en inversant le rapport de forces électoral ? Plutôt que derrière cet ultralibéralisme faussement labélisé « gauche » et qui fait extrêmement de mal à la gauche et à la démocratie dans son ensemble ?

  8. Posted 19 août 2015 at 16:30 | Permalien

    des qu’il y a unité, la politique actuelle de valls et cie est battue, l’unité ne peut se faire qu’a gauche

  9. André
    Posted 21 août 2015 at 8:49 | Permalien

    l’unité de toute la gauche est un leurre.
    A partir du moment où le PS est majoritaire à l’assemblée que son immense majorité est derrière Valls et Macron, on ne voit pas en quoi les députés du front de gauche et les verts pourraient changer la donne.
    D’ailleurs on a vu le peu de pouvoir d’europe écologie les verts.
    Donc l’unité reviendra à soutenir la politique actuelle.

  10. Posted 21 août 2015 at 9:56 | Permalien

    il ne peut y avoir d’unité sans un accord entre les partis, il faut le vouloir
    ca ne peut pas etre derriere valls, individu isolé et solitaire,
    ca ne peut pas etre sur une base sociale libérale ni gauchiste, c’est donc forcément un accord au coeur de la gauche pour lequel il faut combattre, sinon rien
    pas de raison d’avoir peur de l’unité,
    unité

  11. Laurent
    Posted 26 août 2015 at 17:22 | Permalien

    Mais comment parler d’unité derrière un parti qui ne représente plus rien idéologiquement, qui a trahi ses adhérents, ses militants, ses électeurs, et qui contribue à la victoire de plus en plus probable de l’extrème droite ? (je ne pense pas forcément à Le pen…!)
    Comment encore affirmer que le PS est un parti de gauche ? cette « idée » de pseudo unité au sein du PS me semble totalement illusoire, décalée,ou être le symptome d’un aveuglement mortifère !

  12. Posted 26 août 2015 at 18:00 | Permalien

    le ps est un parti de gauche depuis un siecle et encore
    c’est pas le seul parti de gauche qui a trahi depuis un siecle, cela n’a pas change la nature de classe de ce parti, pas plus que pour les autres
    qui a « unite derrière le PS » ? Qui ? merde alors !
    unité c’est unité, c’est une bataille tous ensemble, dynamique transformatrice pour tous, unité au coeur de la gauche forcément

One Trackback

  1. [...] Le conseil constitutionnel a cassé l’article qui voulait imposer aux juges prud’hommes des barèmes fixés à l’avance. « Macron voulait mettre un « plafond » de sanctions pour protéger les patrons licencieurs abusifs de leurs turpitudes. » (Filoche) [...]

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