En Californie, ils font de l’anti-Macron

1000 entreprises ont tout le pouvoir économique en France et produisent 50 % du Pib. Ces donneuses d’ordre siphonnent tout. Elles pompent, elles pompent comme les Shadocks. Car plus de 80 % des PME, PMI, ETI, TPE sont sous-traitantes. C’est vous dire que si on faisait des lois pour réguler la sous-traitance, ça changerait tout le business capitaliste.

Ensuite contrairement à ce que croit Macron, ces mille entreprises, et les 500 familles capitalistes qui détiennent 460 milliards d’euros en France, ne « ruissellent » pas : elles ne redistribuent pas, elles n’investissent pas, elles n’embauchent pas, elles spéculent parce que ça leur rapporte plus que l’emploi. Et elles pillent la sous traitance.

En principe la sous-traitance est censée apporter une technicité, une spécificité dans une activité que l’entreprise utilisatrice ne possède pas. Mais ce principe est dénaturé, la sous-traitance ne sert qu’à surexploiter et précariser une main d’oeuvre que la grande entreprise ne veut ni rémunérer selon son niveau, ni intégrer dans ses effectifs. C’est comme ça que les majors du bâtiment « externalisent » et gagnent des milliards sur le dos de sous-traitants en cascade, de travailleurs détachés, de faux artisans, d’auto entrepreneurs, d’intérimaires et de clandestins.

N’importe quel gouvernement de gauche digne de ce nom imposerait l’alignement des salaires des sous-traitants sur ceux la convention collective de l’entreprise donneuse d’ordre, il rendrait le donneur d’ordre responsable en tout de ce qui se passe sous ses ordres, il faciliterait la reconnaissance des groupes en unités économiques et sociales. Mais non, tout cela est dérégulé en France. Sinon ça fâcherait sans doute encore le Medef.

Extraordinaire : il faut aller en Californie libérale car les employés des Mac’ Donald franchisés aux Etats-Unis viennent d’être reconnus comme employés de la maison-mère ! Là-bas les Etats-Unis renforcent la protection des indépendants, des salariés sous-traitants et des agences d’intérim ! Ils font de l’anti Valls, de l’anti Macron, de l’anti Uber, de l’anti-Attali, de l’anti Gattaz, de l’anti-Pécresse, de l’anti Sarkozy !

Le « National Labour Relations Board » (NLRB), agence gouvernementale à Washington chargée de veiller aux irrégularités du travail vient d’imposer une vraie révolution : l’entreprise donneuse d’ordre ou la maison-mère partage désormais la responsabilité d’employeur avec son prestataire ou son franchisé et elle est ainsi tenue d’accorder les mêmes droits (primes, congés, protection sociale, etc.) à l’ensemble des employés. La répercussion est grande, chez Mac’ Donald par exemple mais aussi chez Uber.

La fédération patronale du travail indépendant (National Fédération of Independent Business) s’alarme : « Si le jugement est maintenu, il n’y a plus de raison de faire appel à un sous-traitant. Il entraîne la suppression des avantages financiers et remet en cause toutes les protections réglementaires et légales qui protégeaient l’entreprise cliente ». C’est un spectaculaire coup d’arrêt à la « dé-salarisation », aux précaires à patrons multiples, aux auto-entrepreneurs, etc.

 

« Ca se passe comme ça » en Californie, chez Mac Donald et à Washington ! En France et à Paris, c’est le contraire.

 

Gérard Filoche

 

9 Commentaires

  1. 1956
    Posted 4 septembre 2015 at 16:15 | Permalien

    Plus justement, ils ont fait de l’anti Hollande qui est l’élu du peuple et qui a choisi son premier ministre. En ce qui concerne Valls, Gattaz et Sarkozy, leurs positionnements politiques avaient déjà le mérite d’être clairs avant les élections, personne ne peut en être surpris ni trompé.

  2. Posted 4 septembre 2015 at 16:21 | Permalien

    Je te raconte un truc. L’autre jour, je suis sur l’autoroute et je me suis arrêtée dans une station-service pour me dégourdir les pattes, boire un café et me payer mes anis de Flavigny que je ne trouve que hors de prix dans les stations d’autoroute, précisément.

    Là, pendant que je paye, la caissière, arborant un gilet au nom d’un célèbre et omnipotent groupe pétrolier français reçoit la visite d’un homme dont le gilet arborant un logo plus discret me laisse à penser qu’il est mieux placé dans la hiérarchie (plus tu es haut, moins tu fais l’homme-sandwich!).

    En fait, après 5 ans d’un labeur par toujours rieur, la dame vient de recevoir une promotion et va gagner… 10€ de plus par mois… en sachant qu’elle est pratiquement au top des possibilités d’avancement du truc.

    Je la félicite tout en lui faisant remarquer que vu la taille du groupe, elle peut espérer d’autres évolutions.

    Déjà, elle est étonnée de mes félicitations, parce que le fait d’arborer le nom de ce groupe fait qu’elle est souvent insultée par les clients. Mais surtout, le plus drôle, c’est qu’elle n’est même pas salariée du groupe.

    - Hein? Comment c’est possible? Vous portez la marque du groupe, vous bossez dans une station du groupe, je ne comprends pas.
    - C’est pourtant simple : le groupe a sous-traité le travail de distribution. Je bosse donc sur ce site, selon les modalités du groupe, mais je ne bénéficie d’aucun statut et avantage du groupe, que ce soit en terme de salaire, de primes, de CE, de participation… et donc de promotion
    - Bahhhh, c’est dégueu! Et en plus, ils vous forcent à porter leur nom et à vous faire engueuler à leur place!
    - Voilà, vous avez tout compris!

  3. socrate
    Posted 4 septembre 2015 at 18:15 | Permalien

    en plus en France il existe de nombreuses filiales qui ne travaillent que pour un client la maison mère et de ce fait sont directement sous l’emprise économique totale de celle ci.
    Ces montages n’ont pour but que de faciliter les licenciements futurs et de créer une situation tendue. Tout cela est connu mais rien ne bouge et vu la tendance actuelle n’est pas pret de bouger…
    Hélas c’est sous ce gouvernement que l’on assiste aux plus graves atteintes sociales depuis bien longtemps.
    La situation économique ne justifie pas tout et quand bien une reprise se ferait sentir ces atteintes au droit du travail persisteront dans le futur.
    C’est pourquoi il faut réveiller les consciences de tous ceux qui ont encore une volonté de ne pas céder aux sirènes libérales que reprennent Messieurs Vals et Macron.

  4. Posted 5 septembre 2015 at 18:53 | Permalien

    L’été n’aura rien changé à la situation que nous vivons, dans un contexte économique et social toujours aussi désastreux. Les dernières lois votées sont au service du patronat, elles vont à l’encontre du partage du travail et des richesses. Elles alimentent la désespérance sociale dont se nourrit l’extrême droite et ses fausses solutions. Idem sur la question du traitement des réfugiés, fuyant la guerre, les dictatures, à laquelle les gouvernements européens opposent la répression au mépris du droit d’asile. La volonté de démanteler davantage les 35 heures, à l’opposé d’une réduction du temps de travail nécessaire pour partager le travail entre toutes et tous ; et plus globalement de « simplifier » le Code du travail en voulant donner la supériorité par rapport à la loi, des accords d’entreprise même inférieurs à cette dernière. tout cela démontre la volonté du Gouvernement de casser tous les acquis sociaux collectifs, dans le privé comme dans le public. L’affichage du Gouvernement à l’université du Medef ne change rien sur le fond, mais demeure une provocation inadmissible.

    Les capitalistes nous coûtent cher et ce sont les plus fragiles qui en paient le prix à travers les politiques d’austérité menées globalement dans l’Union européenne par les gouvernements et le patronat. A côté de ça, l’ex patron d’Alcatel, pour ne citer que lui, va toucher 14 millions d’euros pour son départ ! La persistance d’un chômage de masse pour laquelle Valls et Hollande répondent par la poursuite des aides au patronat sans contreparties mais aussi un contrôle renforcé des chômeurs ! Dans la Fonction publique, la politique régressive en matière de salaires (gel depuis 5 ans), d’emplois (suppressions massives dans des secteurs entiers), de conditions de travail liées à l’accumulation de « réformes » dans la santé, à la territoriale, dans l’éducation nationale (où la question des classes surchargées, des effectifs n’est toujours pas réglée), obéit à une logique constante de réduction des dépenses publiques.

    Construisons le rapport de force !

    Nos luttes, parce qu’elles sont légitimes et plurielles, touchent à de nombreux sujets du quotidien. Les mobilisations que nous construisons, par des mouvements de grèves pour les salaires ou pour l’emploi, s’inscrivent dans un syndicalisme de transformation sociale, que ce soit dans notre entreprise ou administration. Nos luttes internationales passent par des actions de solidarité concrète au quotidien. Ces luttes ne cessent d’exister malgré les conditions durcies (atteinte aux libertés syndicales, aux droits démocratiques au travail) par le pouvoir en place et le patronat, qui défendent leurs intérêts en réprimant. Pour les libéraux il est clair qu’il s’agit d’instaurer une criminalisation de toutes les formes de contestations de leurs politiques faites de régressions sociales et de discriminations. Toutes ces luttes, nécessaires et importantes, doivent se traduire par la construction d’un mouvement large et interprofessionnel. C’est pour cette raison que Solidaires, au côté de la Cgt et de la Fsu, appelle à une journée de mobilisation le 8 octobre 2015. Pour nous, l’objectif devrait en être une grève générale, seule à même d’inverser les politiques actuellement menées.

    Renforcer le syndicalisme de transformation sociale et de lutte !

    Face aux inégalités, aux injustices, à l’exploitation, aux exclusions, au désastre écologique, nous avons raison de nous révolter ! Dans les mois à venir, renforçons les mobilisations pour l’accueil des réfugiés, manifestons pour faire entendre l’urgence climatique, soyons solidaires avec les autres peuples d’Europe contre les politiques d’austérité. De ces révoltes, construisons l’avenir en renforçant le syndicalisme de lutte. Rejoindre les équipes syndicales de l’Union Syndicale Solidaires, en créer là où nous ne sommes pas encore, c’est choisir de se doter d’outils concrets pour échanger, décider ensemble et s’organiser. Nous avons besoin de toutes les forces sociales pour renforcer ce syndicalisme de combat et faire reculer Gouvernement et patronat !

    Prenons ensemble nos affaires en main !

    Déclaration du Bureau national de l’Union Syndicale Solidaires, Paris, le 4 septembre 2015.

  5. Hervé
    Posted 6 septembre 2015 at 19:46 | Permalien

    Impôts,TVA, Poltax & M.Hollande :

     » Dans tout cela, il y a donc une profonde cohérence. Réflexion sur une extension de l’impôt injuste qu’est la redevance télévisuelle ; nouveau coup de boutoir pour démanteler l’impôt sur le revenu, seul prélèvement progressif, avec la « flat tax » en perspective ; éloge de la TVA, impôt injuste par excellence, et de la politique fiscale inégalitaire de son prédécesseur : François Hollande mène une politique clairement réactionnaire. »

    Article à lire de L.Mauduit sur le site Médiapart :  » Impôts : Hollande le président réactionnaire et… fier de l’être « 

  6. Posted 7 septembre 2015 at 6:34 | Permalien

    Bonjour Nicolas,
    Gérard Filoche m’a transmis votre interrogation pour que je vous donne notre réponse.
    Vous nous dites : « Pourquoi soutenez-vous ce parti qui n’a plus de socialiste que le nom ? ».

    Pour aller vite, voici d’abord une réponse abrupte :
    1°)
    Dans le Parti socialiste, il n’y a pas que le nom qui soit socialiste. Il y a surtout les adhérentes et les adhérents, les électrices et les électeurs. Il ne faut pas réduire le PS à ses dirigeantes et dirigeants.
    2°)
    Dans le Parti socialiste, nous soutenons seulement les positions et les actions que nous approuvons. Nous ne défendons jamais ce que nous désapprouvons. C’est notre liberté d’expression.

    Pour être plus explicite, je développe maintenant cette double réponse :
    1°)
    D’abord, le PS n’étant pas une personne physique, c’est par abus de langage qu’on lui attribue des sentiments et des opinions. Dans la réalité ce sont les individus qui ont des sentiments et des opinions et c’est cela qui compte : les structures ne font rien, ce sont les individus qui agissent.
    Pour comprendre le PS, il faut s’intéresser aux sentiments, opinions et actions de ses membres,
    Or, il est impossible de ne pas se dire de gauche quand on est au PS : cette identité de gauche est intime et profonde. Elle constitue un potentiel énorme qu’il ne faut pas abandonner mais qu’on doit cultiver pour le conduire à adopter des propositions qui sont des solutions de gauche aux problèmes posés.
    C’est ce potentiel prometteur d’une politique de gauche qui fait du Parti socialiste un parti de gauche. Cette « nature » de gauche repose donc sur l’« identité » politique de ses membres qui en assure la stabilité nécessaire pour pouvoir construire une force sur le long terme.
    En effet, il ne faut pas confondre cette nature sociale durable et l’orientation politique du moment dont la fonction est provisoire. Celle-ci varie au gré des disparitions des leaders ou aux moments des congrès qui changent les équipes dirigeantes.
    Ce n’est pas le PS qui, désormais, n’est plus de gauche, c’est son orientation politique qui, pour le moment, n’est pas de gauche. Dans l’histoire de la gauche, nombreux ont été les moments où son orientation politique n’était pas de gauche, mais nombreux furent aussi les moments où elle était de gauche.
    Nous vivons la fin de règne de la génération Jospin-Hollande, nous avons connu celle de Mitterrand, qui avait bien commencé mais mal terminé, et celle de Mollet qui avait mal commencé et mai terminé. Quelle sera la nouvelle équipe dirigeante ?
    2°)
    Ensuite, le PS est un parti pluraliste, où co-existent plusieurs programmes (plusieurs courants). C’est pourquoi chaque membre défend le programme qui lui convient et défend les candidatures du parti avec ses propres arguments.
    Etre membre du PS n’oblige pas à approuver des arguments ou des mesures que l’on réprouve. C’est pourquoi être membre du PS ne nous oblige pas à cautionner quoi que ce soit. Lisez D&S, c’st la revue qui défend depuis 23 ans, mois apres mois, nos arguments, les seuls dont nous soyons comptables.
    En revanche, l’existence de plusieurs partis de gauche divise la gauche. Cette division empêche la tenue d’un vrai débat. Pour établir la démocratie dans la gauche, il est nécessaire de l’unifier en un seul parti.
    Le PS est généralement majoritaire dans la gauche précisément parce qu’il est pluraliste (il convient à tous les goûts donc peut rassembler largement). C’est pourquoi, par défaut, il joue le rôle de « parti unifié de la gauche ».
    Nous voulons constituer un tel parti . En aggravant la division de la gauche, nous rendrions sa construction plus difficile.

    Cordialement,
    Pierre Ruscassie
    (comité de rédaction de Démocratie & Socialisme)

  7. Catherine
    Posted 9 septembre 2015 at 10:08 | Permalien

    Pouvez-vous s’il vous plait fournir des sources/liens donnant des details sur votre annonce: Le « National Labour Relations Board » (NLRB), agence gouvernementale à Washington chargée de veiller aux irrégularités du travail vient d’imposer une vraie révolution : l’entreprise donneuse d’ordre ou la maison-mère partage désormais la responsabilité d’employeur avec son prestataire ou son franchisé et elle est ainsi tenue d’accorder les mêmes droits (primes, congés, protection sociale, etc.) à l’ensemble des employés. »

  8. Posted 9 septembre 2015 at 10:28 | Permalien

    ©Robin Nelson/ZUMA/REA
    Ironie du calendrier. Alors que la rentrée est marquée dans l’Hexagone par des attaques en règle contre une réglementation du travail d’ »un autre temps », les Etats-Unis renforcent la protection des indépendants et salariés embauchés par des entreprises sous-traitantes et des agences d’intérim. Cette révolution – le mot n’est pas galvaudé – est portée par le National Labour Relations Board (NLRB),l’agence gouvernementale à Washington chargée de remédier aux irrégularités du marché du travail. Les intérimaires et les employés des sociétés sous-traitantes ne seront plus considérés comme des salariés de seconde zone mais comme des salariés de l’entreprise donneuse d’ordre, avec tous les droits inhérents à ce statut.
    Les intérimaires et les employés des sociétés sous-traitantes ne seront plus considérés comme des salariés de seconde zone
    En l’espèce, l’agence américaine s’est prononcée sur les relations entre l’entreprise californienne Browning-Ferris et son prestataire, l’agence d’intérim Leadpoint Business Services, à laquelle elle a fait appel pour des activités de recyclage. Le NLRB a jugé que la société cliente exerçait suffisamment de contrôle sur les travailleurs de Leadpoint – elle fixait les rémunérations, le temps de travail et assurait le recrutement – pour la qualifier de co-employeur. Cela signifie que l’entreprise donneuse d’ordre ou la maison-mère partage la responsabilité d’employeur avec son prestataire ou son franchisé. Elle est ainsi tenue d’accorder les mêmes droits (primes, congés, protection sociale, etc.) à l’ensemble des employés.

  9. Bruno
    Posted 9 septembre 2015 at 23:28 | Permalien

    Ce qui est quand même croquignolesque dans cette histoire, c’est que Manuel veuille réformer le droit du travail alors … qu’il n’a jamais travaillé. Un caprice de gosse de riche sûrement …

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