Il se passe quelque chose aux Etats-Unis !

De quoi Bernie Sanders est il le nom ?

 

VINCENT PRÉSUMEY·DIMANCHE 14 FÉVRIER 2016

 

Vous avez remarqué, certainement : il se passe quelque chose aux Etats-Unis ! D’abord, pendant des mois, on a entendu parler d’un gros abruti, l’odieux milliardaire Donald Trump, The Donald, qui casse la baraque au parti républicain en vue des présidentielles de fin 2016. Mais voici que depuis quelques semaines on entend aussi parler du sympathique socialiste – socialiste ! – Bernie Sanders, The Bern – Feel the Bern !  disent ses supporters ! – qui, lui, casse la baraque au parti démocrate et commence même à passer pour éligible – un socialiste à la Maison Blanche !

Alors, certes, on pourrait vous la faire ainsi, car on sait faire vu que dans les écoles de formation d’extrême-gauche on a tous appris un jour ou l’autre ce refrain :

« … ce qui se passe n’est que la réfraction déformée de la lutte des classes aux Etats-Unis, plus que jamais tout ceci souligne qu’il y a vraiment, vraiment besoin d’un parti ouvrier indépendant dans ce pays (si possible un parti ouvrier révolutionnaire mais bon, on verra !), et qu’il y a vraiment, vraiment besoin dans l’immédiat de dire à tous ces jeunes et tous ces travailleurs qui soutiennent Sanders qu’il ne faut pas être dupes puisque, comme chacun sait, le parti démocrate est un parti capitaliste et donc que tout candidat du parti démocrate ou à son investiture est un candidat capitaliste, donc que leur mouvement n’a pas d’autre signification que de souligner qu’il y a vraiment, vraiment besoin d’un parti ouvrier indépendant dans ce pays … » (la suite, en boucle).

On pourrait vous la faire. On ne vous la fera pas, parce que bon, Marx et les autres grands référents avaient ceci de commun qu’ils partaient du réel et de l’analyse concrète des situations concrètes, ne faisant pas de la répétition des formules apprises des recettes aptes à justifier qu’on se tienne sur son quant-à-soi, mais discernant dans le mouvement réel ce qui correspond, ou pas, aux catégories générales dégagées par l’analyse et transmises par la tradition.

Donc c’est ça qu’on va vous faire, au risque de se tromper, au risque du réel, parce que ce dont ont besoin les masses n’est pas d’apprendre des leçons, mais de gagner.

 

Ankylose au sommet.

 

L’impérialisme nord-américain est le plus puissant du monde mais il est sévèrement en crise. Son éruption interventionniste faisant suite aux crimes du 11 septembre 2001, qui en ont donné la possibilité politique, l’a finalement affaibli, conduisant à la fois à l’élection d’Obama et à la faillite de Lehman Brothers, ces deux évènements concomitants de l’automne 2008.

Après deux mandats d’Obama, 8 ans, la crise au sommet et le mécontentement en bas sont spectaculaires.

Au sommet le fait le plus frappant est une ankylose qui aboutit à un quasi non renouvellement des élites dirigeantes.

D’une part, côté démocrate, 8 ans après, c’est toujours Hillary Clinton, ancienne épouse de président, qui représente le président « normal » des Etats-Unis, choisi par Wall Street et les grandes firmes. Mais elle était déjà candidate en 2008 et avait été coiffée – à la surprise générale- par un noir ayant voté contre la guerre en Irak, Barack Hussein Obama. La revoilà telle quelle avec 8 ans de plus, présentée comme une évidence obligatoire, comme la seule possibilité raisonnable, adoubée par avance malgré ses casseroles inévitablement nombreuses et le piétinement de sa politique étrangère proclamée en 2012 – se recentrer sur le « pivot Asie-Pacifique », après quoi Proche-Orient et Ukraine ont bloqué ce redéploiement annoncé …

Côté républicain, la situation est elle aussi répétitive : depuis l’échec final de la fuite en avant néocons des années Bush, le parti républicain est caractérisé par l’irruption d’une galerie de candidats tous aussi riches et tous aussi timbrés les uns que les autres : mystiques créationnistes, excités antisyndicaux, prêcheurs apocalyptiques, pétroliers dénonçant le complot de ceux qui croient au changement climatique, on en passe et des meilleurs.

 

The Donald.

 

Le meilleur, ou le pire, justement, dans ce contexte, est passé devant : le milliardaire Trump finance sa campagne en auto-entrepreneur, avec un discours anti-élites, anti-Washington, anti-Wall Street, prétendant que les salaires monteront quand les hispaniques seront virés, appelant à casser du musulman, saluant Poutine en « vrai chef d’Etat » (il lui a répondu : Trump serait un excellent président pour Poutine, un vrai homme et pas une lopette comme l’autre …), disant s’opposer au traité économique transatlantique : un mélange de protectionnisme, de défense des « petits » contre les « gros », de clientélisme, avec une très forte dose de racisme.

Les couches petites-bourgeoises, ou, souvent, plus exactement les couches sociales prolétariennes qui ont cru qu’elles faisaient partie de la « classe moyenne », ce grand mythe américain, et qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts, dans les campagnes profondes et les petites villes, adhérent souvent, faute de mieux, à ce discours qui, pour entièrement capitaliste et réactionnaire qu’il est, n’est pas celui de l’ « establishment ». La poussée dans les milieux tea party, vers Trump, a conduit Sarah Palin à le soutenir, alors que les réseaux religieux protestants fondamentalistes se méfient de lui et soutiennent plutôt Ted Cruz, qui est un specimen d’énervé par ailleurs tout aussi inquiétant, le côté « biblique » en plus.

La poussée « populiste » en faveur de Trump ne pouvant guère, en raison de son racisme affiché, s’étendre aux hispaniques et encore moins aux noirs, la candidature Trump à elle seule ne suffit cependant pas à provoquer l’implosion de la classe politique institutionnelle des Etats-Unis. Trump n’est pas si nouveau : en prélevant des pièces sur tel ou tel analphabète fortuné ayant été un jour ou l’autre candidat à l’investiture républicaine depuis 30 ans, on peut composer un mannequin de foire à son effigie. La décomposition des dynasties régnantes chez les républicains, parti dominant sur la majeure partie du territoire, ne conduit pas par elle-même à une catastrophe pour Wall Street, dans la mesure où au final elle peut servir à faire élire Hillary Clinton comme moindre mal, seule issue raisonnable et, en prime selon ses supporters, « première femme présidente ».

C’est donc bien l’irruption de Bernie Sanders qui fait du tableau présent un tableau de crise politique sans précédent dans l’histoire des Etats-Unis.

 

The Bern.

 

Derrière le « phénomène Sanders » il y a assurément la poussée des luttes sociales depuis la crise, et surtout depuis 2011 : grève générale du Wisconsin, nombreuses grèves dans divers secteurs, des instituteurs de Chicago aux fast-foods et mouvement pour le salaire minima à 15 dollars de l’heure, mouvement occupy wall street.

La recherche d’une traduction politique électorale de cette effervescence s’était déjà traduite localement, le fait le plus avancé étant l’élection, et la large réélection récente, de Kshama Sawant, institutrice d’origine indienne, membre du groupe d’origine trotskyste Socialist Alternative et candidate sous l’étiquette de socialiste, dans un important district de Seattle. Mais tout le monde ressentait comme impossible la réédition à l’échelle nationale d’un tel exploit, le financement, les médias, et le cadre séculaire des « primaires » démocrates et républicaines, verrouillant complètement le système.

Bernie Sanders s’est porté candidat à l’investiture démocrate à l’été 2015 et n’était pas, auparavant, membre du parti démocrate auquel il n’a adhéré qu’après avoir demandé son investiture. Ni les secteurs de gauche pour qui toute intervention dans le parti démocrate, en tout cas au niveau national (car les connexions de syndicats et de mouvements sociaux divers avec des élus démocrates locaux sont courantes), est exclue, ni ceux qui, inversement, y font du lobbying syndical ou associatif, ne se sont d’emblée portés à son appui, loin de là ; mais par contre un mouvement spontané puissant s’est rapidement développé, avec des dons financiers de petites sommes, tout don d’entrepreneur ou trop élevé étant refusé par Sanders, qui a fini par agréger, avant la fin de l’année 2015, des montants officiellement comparables à ceux des « grands » candidats, impliquant donc des millions de donateurs.

Occupy democrats, s’intitule l’un des réseaux de soutien à B. Sanders ! De fait, bien des jeunes et des travailleurs qui le soutiennent n’ont pas d’illusions sur le parti démocrate en tant que tel.

 

Qui est Bernie Sanders ? D’une famille de juifs polonais largement décimée par les nazis, né en 1941, il grandit à Brooklin, dans les quartiers pauvres de New York, et rejoint, dans les années 1960, la Young Socialist People League, organisation de jeunesse du Parti socialiste américain, participant notamment au mouvement pour les droits civiques des noirs. Le PS américain était alors dominé par le courant de Max Schachtman, l’un des fondateurs du courant trotskyste aux Etats-Unis, mais qui dans cette période dérive vers la droite en choisissant le « camp occidental » contre le bloc soviétique à Cuba ou au Vietnam. Pris entre cette dérive et les nombreux mouvements gauchistes de la jeunesse, le PS américain, créé en 1903, explose en 1973. Sanders appartient au principal courant issu de cette explosion, les Democratic Socialists of America : une traduction exacte de l’identité politique qu’il revendique ne serait donc ni « socialiste », ni « social-démocrate », mais « socialiste-démocrate ». Pendant trois décennies, il fait son trou dans le Vermont, un Etat rural proche du Canada, conquérant d’abord la mairie de Burlington, ville à la riche vie culturelle, patrie du philosophe John Dewey, francophile, et « 100% énergies renouvelables » (bois, éolien, barrages), puis conquérant le poste de sénateur de l’Etat, siégeant donc au Congrès où il est depuis deux décennies le seul élu non affilié à l’un des deux grands partis, tout en votant généralement avec les démocrates ou avec leur aile dite « progressiste ».

Bernie Sanders est donc issu du mouvement ouvrier nord-américain, ce qui ne fait pas de lui un « révolutionnaire » mais qui reste marqué dans ses interventions, qui se réfèrent à la « classe ouvrière » à un point qui a disparu depuis longtemps des discours de n’importe quel leader du PS ou même du PCF de chez nous. Sa décision d’aller chercher l’investiture démocrate fait-elle de lui un « candidat capitaliste » ?

 

La nature de la campagne Bern.

 

Elle intervient en 2015, dans le contexte de crise du système politique US, et au lieu d’offrir une accalmie à cette crise, elle l’aggrave. Tout commentateur « révolutionnaire » ferait bien de s’enfoncer cette réalité dans la tête : oui, les « primaires » sont tout ce que vous voulez, un cirque, un marché, une duperie, un trucage, une addition de magouilles, mais la crise sociale et institutionnelle aux Etats-Unis a abouti à cette réalité, sans doute transitoire, en cette année 2016 : aux Etats-Unis aujourd’hui c’est dans « les primaires » que les choses se passent, que la recherche d’une issue par la masse mécontente d’en bas, et la crise de renouvellement de ceux d’en haut, se rencontrent.

Les masses s’y intéressent, beaucoup plus qu’à des élections régionales en France par exemple ! Et de façon croissante, elles y vont. Côté Trump, pour l’instant, ce sont des familles de blancs déclassés qui viennent mettre le bazar dans les primaires, côté Sanders, c’est, en masse, la jeunesse des deux sexes, qui a rappliqué pour le mettre au même niveau que Clinton dans l’Iowa fin janvier, puis très au dessus, quelques jours plus tard, dans le New Hampshire, ouvrant une formidable brèche dans le « système ». Tout militant qui veut aider sa classe à agir aujourd’hui aux Etats-Unis doit aller dans les primaires qui, parfois, disons-le au risque de surprendre, prennent un tour « soviétique » de démocratie directe dans la tradition des town meetings de la révolution américaine !

L’enthousiasme des jeunes est en train, sur les campus et par là jusque dans les mêmes petites villes et campagnes où n’était parvenu jusque là que l’image « antisystème » de Trump, de se développer en mouvement de masse. La génération parvenue à l’âge adulte après la crise de 2008, c’est la génération Sanders. Le mouvement ouvrier traditionnel est confronté à la question : il est significatif que les états-majors syndicaux a priori soutiennent H. Clinton, seules les fédérations AFL-CIO des infirmières, des postiers, et des télécommunications, soutenant Sanders. L’appui du CWA, Communications Workers of America, en date du 17 décembre dernier, pourrait « booster » les soutiens syndicaux (on notera que Sanders a refusé son aide financière, se maintenant dans une position de « pas de gros soutiens »), et a conduit à la neutralité du syndicat de la métallurgie parti d’abord pour appuyer Clinton. C’est un fait : non seulement il n’y a pas de parti ouvrier indépendant aux Etats-Unis, mais nous ne sommes pas du tout dans une dynamique « pure », telle qu’écrite dans d’anciens (et respectables) grimoires, de genèse d’un labor party basé sur les syndicats.

Si l’on s’en tient à ce que dit Sanders, on est dans une dynamique « populaire » et « anti-Wall Street », qui aspire à une « révolution politique » : le président élu ne pourra rien contre les trusts, affirme-t-il avec un sous-entendu, évident pour son public, envers Obama, si le peuple organisé et mobilisé n’est pas derrière lui, voire devant lui. La « révolution politique » ce serait donc le retour de « nous, le peuple » dans la Constitution, lui redonnant son contenu social : pour créer une sécurité sociale « à la française », généraliser le salaire minima à 15 dollar de l’heure, subventionner les coopératives, racheter les dettes des étudiants, il faudra augmenter les impôts sur la richesse et sur le capital, ce qui sera impossible sans une population organisée et mobilisée dans chaque comté, chaque Etat, et au niveau de l’Union. Ce discours « neuf » ne renie pas trois grandes références passées : Martin Luther King, Franklin Delano Roosevelt et le fondateur du socialisme américain, Eugène Debs, dont Sanders a le portrait dans son bureau. C’est un discours « progressiste » ou « populiste » au sens américain, avec un ancrage ouvrier – Debs ! -, qui relève de la tradition des tentatives de « tiers partis » basés sur « le peuple ». Des secteurs de l’establishment démocrate, notamment l’ancien secrétaire au Travail de Clinton (Bill), Robert Reich, commencent à le soutenir.

Si nous jetons un coup d’œil sur la prose de Socialist Alternative, le groupe de Kshama Sawant, qui soutient la campagne de Sanders (une position qui semble encore minoritaire dans l’extrême-gauche traditionnelle des Etats-Unis, soit spectatrice, soit hostile), nous voyons une organisation en train de se construire par et dans la campagne Sanders, mettant en avant un élément de différentiation : la revendication que si Clinton devance Sanders, alors ce dernier devra maintenir sa candidature. Car l’espoir qui commence à ébranler des millions de jeunes et très bientôt de moins jeunes aux Etats-Unis, n’est pas la réalisation d’un vieux programme, qu’il soit « progressiste » ou bien « socialiste révolutionnaire », mais porte sur la question du pouvoir associée à la question de la vie quotidienne, des jobs et des enfants : il s’agit bien de porter The Bern à la Maison Blanche.

D’ores et déjà, Sanders a été amené à s’adresser aux électeurs de Trump comme aucun candidat démocrate ne pouvait le faire, sortant  de facto du cadre de la lutte pour l’investiture démocrate, tout en y marquant en fait un point important, car Hillary ne pouvait évidemment pas leur parler ainsi. Très simplement, il leur dit qu’ils ont entièrement raison d’être en colère et qu’au lieu d’écouter un milliardaire leur dire de taper sur les étrangers il leur faut rejoindre le mouvement du peuple en train de monter pour une révolution politique.

 

Le vote noir pour Clinton ou pour Sanders : un enjeu pour la lutte des classes !

 

Le principal obstacle dans la conquête d’une majorité à l’investiture démocrate, conquête qui elle-même ne signifie pas l’investiture car trucages et magouilles seront au rendez-vous, revêt maintenant un sens politique de première importance : il s’agit du vote noir.

Le discours pro-Clinton et les discours gauchistes ici se rejoignent : Sanders est voué par les uns aux gémonies pour ne pas être un candidat révolutionnaire « indépendant », mais les uns et les autres considèrent que dans ces conditions il serait normal, dans l’ordre des choses, que les noirs votent Clinton ainsi que le caucus noir des représentants au Congrès les y appelle.

Dans ce « débat », surgissent les pires arguments. Sanders, nous dit-on, est un blanc, et les travailleurs blancs qu’il prétend représenter ne comprennent rien aux « problématiques afro-américaines ». En plus c’est un homme : les noirs, après avoir élu l’un d’eux, sont invités à élire une femme, ce qui serait tout de même mieux que ce vieil homme blanc ! Que cette femme puisse aspirer à la présidence précisément parce que, et seulement parce que, elle a été « femme de … », voila qui n’est pourtant pas d’un féminisme échevelé !

Et puis, si l’on tient absolument à distinguer le prochain scrutin présidentiel par l’accession à la magistrature suprême de quelqu’un issu d’une couche opprimée ou minoritaire, on pourrait rappeler au passage l’origine juive de Sanders (il n’y a jamais eu de président US d’origine juive) … ce qui, il est vrai, n’est pas forcément un avantage aux yeux d’une certaine « gauche radicale » qui ne connaît dans le vaste monde que la dénonciation d’ « Israël » en guise d’internationalisme.

 

Le fond de la question est que les noirs, le mouvement d’émancipation afro-américain, se trouve, maintenant, devant un dilemme et devant une responsabilité.

Outre la montée des luttes de classe, les 8 années d’Obama ont vu la question noire reprendre une acuité sans précédent. Le fait que le président soit « noir » et que les noirs dans la vie réelle n’aient connu aucune amélioration et que, pire, le déchaînement policier assassin contre eux se soit fortement aggravé dans la dernière période, entraîne une intense réflexion collective. On en a eu le témoignage récemment, d’une façon inattendue  – mais cette irruption répétée de l’inattendu n’est-elle pas la marque du moment présent ? La star Beyoncé (qui soutient H. Clinton par ailleurs ! ), dans un show inaugurant le super-bowl (finale du championnat de foot américain), arbore le bêret des  black panthers  -autrement dit, et quoi que l’on pense d’elle par ailleurs et quoi qu’elle en pense d’ailleurs elle-même, elle pose publiquement la question de l’autodéfense armée des noirs contre les agressions policières. Dans tout le pays, le mouvement – interracial – Black lives matters n’avait pas été aussi explicite !

Voter Clinton, comme on vote pour un puissant protecteur, comme on vote pour les bons blancs qui veulent vous secourir, serait pour les masses noires rester dans la soumission. Percevoir, et rapidement, que c’est le vote Sanders qui est émancipateur, voila l’enjeu des prochaines semaines, avec les primaires qui vont avoir lieu en Caroline du Sud le 20 février, puis tout au long de mars.

 

Que faire tout de suite ?

 

Premièrement, soutien à Sanders.

Deuxièmement, explication pour faire basculer le vote noir du clientélisme à l’intervention active dans la lutte des classes, par le vote Sanders.

Troisièmement, campagne pour un maintien de Sanders quoi qu’il arrive.

En dehors de ces trois axes immédiats, toute politique révolutionnaire aux Etats-Unis aujourd’hui ne saurait être que pâle littérature. Avec ces trois axes, on peut, on doit, organiser !

 

30 Commentaires

  1. Posted 15 février 2016 at 13:25 | Permalien

    Bonjour à tous,
    En complément de ce qu’a écrit notre camarade Vincent Présumey, je vous invite à lire l’article intitulé « La surprise Bernie Sanders », disponible à l’adresse suivante : http://www.legrandsoir.info/la-surprise-bernie-sanders.html
    Solidairement.

  2. cyril
    Posted 15 février 2016 at 17:21 | Permalien

    Donald a quand même dit une chose essentielle: les politiques sont à la solde des capitalistes dans ce pays.

    Pour Sanders, il ne fait pas dans la radicalité, mais dans la social-démocratie qui n’ existe plus en Europe.

    La radicalité ce serait d’anéantir l’Idole Croissance, le Productivisme, le Progrès sans fin et qui la plupart du temps n’est qu’un leurre pour nous faire avaler toutes les saloperies que l’on transforme en marchandises.

  3. vincent
    Posted 15 février 2016 at 20:06 | Permalien

    Bonjour,
    J’espère que Bernie Sanders va accentuer sa dynamique et remporter cette primaire et pourquoi pas la maison blanche. Imaginez à quel point cela ferait du bien au camp progressiste dans le monde que la 1ère puissance mondiale ose le « socialisme ». Pour le coup ce serait un sacré argument pour nous.

    PS: J’aime beaucoup quand Cambadélis fait les gros bras avec vous Mr filoche. Attention, vous êtes un cas maintenant ! se faire remonter les bretelles pour être de gauche… au Parti Socialiste … Vous êtes vraiment pugnace.

  4. Posted 16 février 2016 at 13:25 | Permalien

    Bonjour à tous,
    En complément de ce qu’a écrit notre camarade Vincent Présumey, je vous invite à lire l’article intitulé « Un socialiste à l’assaut de la Maison Blanche », disponible à l’adresse suivante : http://www.monde-diplomatique.fr/2016/01/SUNKARA/54471
    Solidairement.

  5. Gilbert Duroux
    Posted 17 février 2016 at 5:44 | Permalien

    Le PS en soutien de la politique d’apartheid israélienne :
    http://www.france-palestine.org/Paris-Tel-Aviv-l-internationale-des-apprentis-sorciers

  6. Bobby
    Posted 17 février 2016 at 14:59 | Permalien

    Il se passe aussi quelque chose chez nous avec un gouvernement qui se prétend socialiste.
    Ce monceau de saloperies est inouï :

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/02/17/20002-20160217ARTFIG00113-semaine-de-60-heures-indemnites-plafonnees-les-mesures-chocs-de-la-loi-travail.php

  7. jean-jacques
    Posted 18 février 2016 at 7:56 | Permalien

    De plus avec le 49-3 , les députés PS qui voteront cette loi seront comparés à ceux qui ont voté les pleins pouvoirs à Pétain .

  8. françois 70
    Posted 18 février 2016 at 11:45 | Permalien

    Il se passe chez nous que nous avons le gouvernement le plus anti-ouvrier, le plus pro-patronal, le plus néolibéral, bref, le plus à droite que la France ait connu depuis la Libération!
    Continuer d’envisager des « primaires » avec ces vendus au Medef relèverait de l’escroquerie pure et simple!
    Gérard, militant ouvrier de toujours, ressaisis-toi !

  9. Posted 18 février 2016 at 13:17 | Permalien

    mais non ! sans front unique de toute la gauche nous serons balayés et ceux qui s’entetent a diviser seront aussi coupables,
    unite pour défendre le code du travail, arrêtez de tirer dans notre dos, proposez un front commun seul moyen d’empêcher ca

  10. Posted 18 février 2016 at 13:17 | Permalien

    c’est malin, ca aide hein , c’est ce qu’il faut pour gagner hein , dire des conneries comme ça ?

  11. André
    Posted 18 février 2016 at 14:57 | Permalien

    Ce qui aiderait la gauche, c’est que la majorité du PS rejette la politique du gouvernement et ne l’approuve pas comme on le voit actuellement.
    « Unité pour défendre le code du travail » avec ceux qui veulent le déconstruire et qui plus est à gauche sont majoritaires. Quelle incohérence!
    Le constat de François 70 est juste, car basé sur les faits, le réel.

  12. Gilbert Duroux
    Posted 18 février 2016 at 14:57 | Permalien

    En fait, il y a deux logiques qui s’opposent. Il y a d’un côté ceux qui ne voient qu’une seule chose : être au 2ème tour face à Marine Le Pen.
    Dans leur esprit, tout est joué, Le Pen sera qualifiée pour le 2ème tour et face à elle, il n’y a plus qu’une place de libre. Tout ce qui compte, c’est avoir cette place, peut importe si c’est une chèvre qui est désignée par le jeu médiatique.
    Et puis en face, il y a la volonté de faire de la politique pendant ce moment électoral, de faire vivre les idées de gauche. Le renoncement à la politique de ceux qui sont prêts à soutenir encore une fois Hollande ou l’un des siens sous prétexte de battre Le Pen, c’est ce qu’il y aurait de pire pour la suite. Ça renforcerait encore plus l’extrême-droite de tous les désespérés qui, hélas, ne voient d’issue que dans ce parti qui les trompe en prétendant les représenter.

  13. EL KARDOUDI
    Posted 18 février 2016 at 15:32 | Permalien

    Il est certain qu’il faut un candidat unique pour la gauche. Objectivement, le seul capable de proposer une dynamique et une alternative à cette engeance gouvernementale est Jean-Luc Mélenchon. Pour plus de détail, vous pouvez regarder le site. http://www.jlm2017.fr. Je ne supporte plus l’usage du 49-3 pour détruire le code du travail! Je ne peux pas avoir d’alliance avec ce gouvernement qui est l’émanation d’une ligne ultra libérale du PS et au service de la finance. Si cet exécutif est l’étalon de mesure des politiques économiques et sociales, alors, le gouvernement Fillon est gauchiste! Je constate qu’il n’y aura pas de victoire sans un soutien massif de toute la gauche à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, qui se présente hors partis!

  14. Posted 18 février 2016 at 16:54 | Permalien

    bien sur que non Mélenchon s’est imposé autoproclamé par TF1, c’est foutu,
    il a renonce à l’unité et de fit se place dans le cadre d’une défaite en 17

    nous ne nous resignons pas à cela, plateforme commune, primaires, candidat unique

  15. Posted 18 février 2016 at 16:57 | Permalien

    mais c’est foutu s’il n’y a pas de candidat unique à gauche sur une plateforme commune

    et JLM creuse le fossé pour essayer qu’il n’y en ait pas

    nous ne nous résignerons pas, nous arrivons faire discuter d’un projet de plate-forme (suite a la discussion de mardi 16 février)
    elle sera rose rouge verte, prochain rendez vous le 1er mars

  16. Posted 18 février 2016 at 16:58 | Permalien

    déjà ce matin cambadelis a dit qu’il ne voterait pas la loi El Khomri, certes « en l’état »
    et déjà celle ci a invoque le 49 – 3
    on peut dire que le PS est opposé a cette forfaiture

  17. Gilbert Duroux
    Posted 18 février 2016 at 17:00 | Permalien

    Encore une fois (tu n’y réponds jamais), comment vas-tu faire une plateforme commune à ceux qui veulent casser le code du travail, qui cèdent à tous les désirs du MEDEF et ceux qui veulent, au contraire, renforcer les droits sociaux ? Entre ceux qui font vivre les idées d’extrême droite (la déchéance de la nationalité) et ceux qui luttent férocement contre ?
    Dès qu’on pose une question concrète, il n’y a plus personne. Si tu me dis que la réponse, c’est de ne pas parler de ce qui fâche, tu ne convaincras personne. Sur tous les sujets, il faut faire des choix.

  18. Ecosocialisme
    Posted 18 février 2016 at 17:08 | Permalien

    Pour ce qui est de la primaire « des gauches », qui allierait des libéraux partisans de la concurrence libre et non faussées et des écologistes, non productivistes, pour une république sociale… les uns faisant campagne pour les autres… qui peut y croire et qui peut croire qu’elle permettrait de mobiliser les citoyens pour 2017.
    Une primaire à l’initiative des 80 % d’intellectuels qui avaient appelé à soutenir Hollande en 2012, à leur tête Cohn Bendit qui s’est prononcé pour Jupé en 2017.
    Une explication pertinente de Martine Billard :
    http://www.martine-billard.fr/post/2016/02/17/2017-%3A-L-alibi-du-Programme-d-abord

  19. pascal
    Posted 18 février 2016 at 18:11 | Permalien

    Non, Camba gesticule pour donner le change, mais il a déjà déclaré que le PS n’avait pas besoin de programme!
    Son seul programme, c’est « tous derrière nous inon Le Pen ».
    Ya basta!

  20. pascal
    Posted 18 février 2016 at 18:13 | Permalien

    Non, Camba gesticule pour donner le change, mais il a déjà déclaré que le PS n’avait pas besoin de programme!
    Son seul programme, c’est « tous derrière nous sinon c’est Le Pen ».
    Ya basta!Dégagez le PS et cette bande de menteurs qui « gouvernent », c’est eux qui font grimper la Le Pen et l’abstention!

  21. 1956
    Posted 18 février 2016 at 18:21 | Permalien

    GF16:au final Cambadelis aura négocié le poids des chaines et la place de la virgule pour que ses parlementaires votent le reste du texte.
    Fidèle à ses pratiques, il nous présentera son action comme une grande victoire de la gauche qui résiste au Medef et est entendue du gouvernement. Puis il appellera à se rassembler autour du seul candidat, F Hollande, capable de faire barrage au FN et à la droite.

    La ficelle n’est elle pas un peu grosse?…

  22. Posted 18 février 2016 at 18:35 | Permalien

    nous avons eu deux réunions, une le 21 janvier ou il y avait Mélenchon laurent bayou, ensemble npa et plein d’autres, observateurs syndicaux notamment, on a parlé primaire, mélenchon a dit que lui il a fait déjà une plateforme et un candidat
    la deuxiéme était mardi 16 février , il y avait encore les Verts, bayou, laurent, khalfa, ensemble coquerel, la on a dit (sauf coquerel) qu’on ferait ue plateforme,
    la prochaine reunion unitaire de ce type est le 1er mars,
    nous avons propose dans D&S 323 un pré projet, chacun doit faire pareil,
    car il est exclu qu’une telle plate-forme soit ecrite par une seule sensibilité,
    lis la donc !
    on la diffuse en ce moment en trois jours à 180 000 exemplaires par mel
    nous proposons qu’ensuite on garde ce qu’il y a de commun dans chaque plateforme,
    a la portugaise,
    et qu’on la diffuse et que partout des collectifs en débattent d’ici a mai juin
    pour un grand rassemblement a Paris ou on adopte la ligne générale de cette plate-forme
    ensuite les candidats pourront se présenter sur cette plateforme commue
    ensuite parallèlement il y a des réunions pour l’organisation, entre tout le monde , ce matin notamment
    PS canal officiel est représenté et nous, motion B, on discute des modalités, du financement, des candidats
    pour organiser deux tours, en décembre
    règle candidat unique a la sortie

  23. Posted 18 février 2016 at 18:45 | Permalien

    peu importe que cambadelis « gesticule » ou pas selon toi : il ne PEUT pas approuver ce projet et El Khomri le sait puisque déjà elle a annonce le coup de force contre le PS du 49-3

    donc on a un espace pour mobiliser dans l’unité la plus large, et appeler a une grève générale des syndicats ensemble autour du 9 mars

  24. Posted 18 février 2016 at 18:48 | Permalien

    mais non, le projet de loi choque le PS

    et le gouvernement l’a ouvertement annonce il va le faire passer en coup de force CONTRE le PS par 49 – 3

    donc nous avons un espace pour mobiliser large et dans l’unité,

    arrête de prendre le PS pour cible, demande a tous les militants socialistes et a leur parti d’agir, en commun, pour DEFENDRE LE CODE DU TRAVAIL CQFD

  25. vincent
    Posted 18 février 2016 at 19:30 | Permalien

    Bonjour,
    Pourriez-vous M’ Filoche, si c’est possible, nous permettre d’accéder à un lien de D&S sur le sujet des primaires, sur sa base programmatique proposée. Nous vous en serions reconnaissant. Sur facebook, impossible d’avoir accès au lien. Merci/

  26. Posted 18 février 2016 at 19:44 | Permalien

    lisez en dessous

    nous avons eu deux réunions, une le 21 janvier ou il y avait Mélenchon laurent bayou, ensemble npa et plein d’autres, observateurs syndicaux notamment, on a parlé primaire, mélenchon a dit que lui il a fait déjà une plateforme et un candidat
    la deuxiéme était mardi 16 février , il y avait encore les Verts, bayou, laurent, khalfa, ensemble coquerel, la on a dit (sauf coquerel) qu’on ferait ue plateforme,
    la prochaine reunion unitaire de ce type est le 1er mars,
    nous avons propose dans D&S 323 un pré projet, chacun doit faire pareil,
    car il est exclu qu’une telle plate-forme soit ecrite par une seule sensibilité,
    lis la donc !
    on la diffuse en ce moment en trois jours à 180 000 exemplaires par mel
    nous proposons qu’ensuite on garde ce qu’il y a de commun dans chaque plateforme,
    a la portugaise,
    et qu’on la diffuse et que partout des collectifs en débattent d’ici a mai juin
    pour un grand rassemblement a Paris ou on adopte la ligne générale de cette plate-forme
    ensuite les candidats pourront se présenter sur cette plateforme commue
    ensuite parallèlement il y a des réunions pour l’organisation, entre tout le monde , ce matin notamment
    PS canal officiel est représenté et nous, motion B, on discute des modalités, du financement, des candidats
    pour organiser deux tours, en décembre
    règle candidat unique a la sortie

    notre projet de plateforme pour cette discussion est dans D&S 232
    il est sur le site D&S

  27. vincent
    Posted 19 février 2016 at 14:16 | Permalien

    Bonjour,
    Je viens de lire votre projet de plateforme. Tout ce qui y est écrit est un très beau socle pour débattre. En fait, j’ai l’impression de lire le programme du Font de Gauche de 2012, peu ou prou.
    La seule chose qui semble « manquer » (ça reste un brouillon), c’est une position claire sur les sujets européens. Alors il y a bien une attaque en règle, et justifiée, du TSCG et de la commission européenne mais qu’en est-il de l’euro ? de l’UE ?
    Bien sûr vous proposez un brouillon et donc cela est à compléter mais j’ai peur que ce ne soit pas un oubli de votre part. Quels sont les positions que vous défendez( vous et votre mouvement) sur l’Europe (UE ; Euro). C’est le genre de questions qui méritent des réponses profondes. Une stratégie. En effet Hollande voulait renégocier, vous connaissez la suite… Je ne vous fais pas l’injure de vous comparer à lui mais sans stratégie de rapport de force avec les institutions européennes, comment ferez-vous ?
    Autre petit bémol. Vous écrivez que « l’enjeu écologique » est une priorité. Puis, que  » le premier levier c’est la croissance « . Ici, je vois une petite contradiction entre la « sainte » croissance et écologie : sortir des énergies carbonées.
    Merci en tout cas, j’ai passé 5 minutes à lire un beau début de programme de gauche. Ca fait du bien l’matin. Bonne journée

  28. Posted 20 février 2016 at 14:46 | Permalien

    bah non c’est le programme de D&S depuis 23 ans, revises tes sources

  29. vincent
    Posted 20 février 2016 at 15:47 | Permalien

    Bonjour,
    Désolé, mes sources ne remontent pas à 23 ans. Que D&S fasse un programme qui est presque jumeau avec celui du FG, c’est génial et pas nouveau donc. Jean-luc mélenchon et vous avez milité pendant un moment ensemble au parti socialiste, je crois même que vous avez écrit un roman politique avec d’autres ?
    Une autre époque sans doute.
    Enfin, ça m’a donné envie de lire un peu plus de D&S. Je pendrais un abonnement sous peu.
    J’espère que vous n’avez pas mal pris la rapprochement avec le FG. Il est, de ce que vous avez en commun, le cœur de la gauche. En tout cas, ça n’a rien avoir avec Hollande… et tant mieux !
    Bonne journée, et souhaitez moi bienvenue à D&S.

  30. Yosefa
    Posted 20 février 2016 at 21:35 | Permalien

    merci Vincent Présumey, toujours une lecture approfondie de la presse et des évènements en cours. Tes points de vue (que je ne partage pas toujours) ouvrent l’horizon et permettent la discussion.
    Merci de ce sérieux.

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*