De « fight for fifteen » à vendredi 13 : 13 et 13

13 euros de l’heure  13 ° mois

 

Depuis décembre 2012, un mouvement exceptionnel voit le jour aux Etats-Unis dans le secteur de la restauration rapide. Au tout début, une petite centaine de travailleurs assez courageux pour se mettre en grève et exiger un salaire décent. Décent ? Oui mais combien ? Quelques AG auront suffi pour trancher : ils fixent 15 dollars par heure. C’est un salaire juste, nécessaire et possible. La revendication est claire, unifiante. 15 dollars de l’heure, c’est à la fois énorme par rapport aux 9 dollars versés à cette époque dans ce secteur. 15 dollars, c’est en même temps très raisonnable. Pour réussir à vivre avec 9 dollars de l’heure, il faut travailler jusqu’à 80 heures par semaine, parfois dans plusieurs restaurants.

 

Très vite le mouvement prend de l’ampleur. Des actions collectives, un soutien actif des syndicats, une médiatisation du mouvement et surtout une rage profonde pour remporter la bataille : en quelques mois la mobilisation devient nationale. Pour aider les salariés en lutte, la solidarité s’organise. Les travailleurs d’autres secteurs n’hésitent pas à aider, à soutenir, à organiser la lutte. Mais impossible de faire céder les grandes entreprises qui dominent le secteur comme Mac Do ou Burger King. La mobilisation se poursuit et trois Etats décident d’appliquer de manière progressive ce salaire minimum. C’est une victoire large et incontestable. Il faut évidemment s’en réjouir. Mais le combat n’est pas terminé. Comment faire plier « Ronald » pour que les 4000 restaurants répartis sur le territoire américain puissent servir d’exemple aux autres fast-food ? Tout accord d’entreprise est absolument écarté par la firme qui n’hésite pas à licencier les salariés les plus véhéments.

 

Le mouvement « Fight for fifteen » lance alors une campagne « Come take my vote » (« Venez cherchez mon vote »). Stratégie habile que de contraindre les candidats à l’élection présidentielle américaine à se positionner. Trump refuse « par principe » de payer un salarié plus de dix dollars de l’heure. Mais victoire, Bernie Sanders soutient. Et ça force Hillary Clinton à soutenir à son tour. 15 dollars de l‘heure c’est une hausse du smic de 44,7 %. Les travailleurs en lutte saventt rappeler à Hillary Clinton, dès 2017 l’urgence d’appliquer un salaire minimum digne au niveau fédéral.
Mieux, lors des élections de novembre 2016, il y a des votes dans au moins six états pour « fifteen » ! C’est à dire que des grands états comme la Californie mais aussi New York et le Michigan et le Wisconsin approuvent des lois pour un Smic à 15 dollars de l’heure !

 

Janvier 2017 : évidemment cela stimule les salariés français, qui se sont mis en mouvement plusieurs fois ces derniers mois et semaines. Ils ont réclamé 13 euros de l’heure. Et le vendredi 13 janvier, ils ont fait « le loto de Mac Do », grève à Mac Do gare du Nord et dans six autres Mac Do de Paris

 

pour « 13 et 13 » : « 13 euros de l’heure et le 13° mois ».

 
En France, les salariés de Mac Do n’ont pas de meilleur salaire que leurs collègues américains. 1380 restaurants Mac Donald’s, 70 000 salariés, 80 % des contrats sont des CDI d’au moins 22 h. La firme transnationale sait très bien contourner le droit du travail, éviter tout comité central d’entreprise, et même au niveau de ses restaurants d’en moyenne 54 personnes – qui dégagent pourtant des bénéfices records en métropole. Mac Do pratique l’optimisation fiscale pour payer le moins possible de ses énormes bénéfices. Mac Do lutte ces dernières années pour redorer son image : sauront-ils la préserver en refusant de négocier avec les salariés français ?
Et comme aux Etats-Unis, se posent les problèmes de sous-traitants, franchisés : en Californie, il a été décidé par la justice que les salariés des franchisés devaient toucher le même salaire et bénéficier des mêmes conditions et avantages au travail que les salariés de la maison mère. Voilà un bon principe à importer ! (et que tous les admirateurs de la si riche et performante Californie s’en inspirent !).

 

Nous étions ensemble Arnaud Montebourg et moi,  mardi 17 janvier 2017, à 9 h au Mac do de Gare du nord, avec les syndicalistes CGT qui ont mené le mouvement

 


7 Commentaires

  1. Posted 18 janvier 2017 at 9:27 | Permalien

    mais vous etes fous à la fin ! celui qui nomme le premier ministre c’est Hollande, le PR
    et Valls a obligé Hollande à virer Montebourg et Hamon et Filipetti

  2. thomine
    Posted 18 janvier 2017 at 14:34 | Permalien

    j’espère qu’il ne vous a pas échappé que McDO fonctionne en franchise, c’est la première franchise de restauration en France.
    Les derniers chiffres publiés indiquent plus de 1150 restaurants en France.
    Dès l’ouverture, le gérant franchisé est autonome.

  3. Posted 18 janvier 2017 at 16:22 | Permalien

    oui Mac do vient d’être condamné en Californie là-dessus : les juges ont imposé que les salariés des franchises bénéficient des memes salaires et conditions de travail que ceux de la maison mère.
    Le National Board of Labour a approuvé cela et ça modifie toute les règles de la sous-traitance au USA

  4. thomine
    Posted 18 janvier 2017 at 18:22 | Permalien

    le fait d’être franchisé fait que vous créez votre propre entreprise ; ma femme est franchisée et elle a créé la sienne.
    Assimiler sous-traitance et franchise est ridicule

  5. thomine
    Posted 18 janvier 2017 at 18:41 | Permalien

    vous racontez des bêtises, Monsieur Filoche, voir-ci dessous

    California Federal Judge Says McDonald’s Corp. Isn’t Joint Employer Of Bay Area Workers

    http://www.lexislegalnews.com/articles/10611/california-federal-judge-says-mcdonald-s-corp-isn-t-joint-employer-of-bay-area-workers

  6. Posted 18 janvier 2017 at 18:41 | Permalien

    non et dans tous les cas le franchiseur prend de telles marges que ça coule le franchise qui ne peut payer ses salariés pareillement
    d’ou la condamnation de mac do en californie et je veux la même ici

  7. Posted 18 janvier 2017 at 18:56 | Permalien

    non, les decisions des juges californiens n’ont rien a voir avec cet extraire ni pour mac do ni pour Uber, je ‘n’ai pas le temps tout de suite, mais je vous les retrouverais ainsi que les choix du NBL

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