Extrait de « la révolution russe racontée aux enfants » Gérard Filoche 2017
La Russie, on disait « l’Empire russe », avait connu un essor démographique énorme : il était passé de 74 millions dʼhabitants en 1860, à 133 en 1900 et à plus de 158,5 millions en 1913.
La guerre a provoqué 3 311 000 morts et 4 950 000 blessés militaires. Plus que chacun des autres participants à cette guerre. Il faut bien lire ce chiffre et le méditer : 7,3 millions de victimes pour la seule Russie.
Au total 73,3 millions d’hommes de tous pays ont participé à la guerre. Mais il y a eu 18 millions de russes.
Je vous donne tous ces chiffres parce qu’ils expliquent fondamentalement la révolution qui va survenir en février et octobre 1917.
Cette guerre a été une telle saignée, un tel carnage, que le peuple russe ne l’a pas supporté. Au début, en 14, comme partout des millions de paysans russes y ont été entrainés, puis en 1915 ils en ont souffert et la défaite a commence, en 1916 les révoltes commençaient dans l’armée et en 1917 tout a explosé, l’exigence de la paix immédiate s’est fait jour, le tsar a été renversé et tout a commencé
Comment le peuple se soulève le 8 mars dans la Russie tsariste ?
La révolution éclate lorsque tous les antagonismes sociaux ont atteint leur extrême tension. Quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant, Quand ceux d’en bas n’acceptent plus d’être gouvernés comme avant. Cela vient à point comme un accouchement.
L’opposition entre les classes sociales devient telle que la société ne peut plus survivre en l’état.
Tu verras, c’est arrivé des milliers de fois dans l’histoire, et cela arrivera encore. Il y a presque toujours une révolution quelque part dans le monde. Tu en connaitras forcément une ou plusieurs dans ta vie.
En Russie la bureaucratie dirigeante tsariste a commence par laisser tout partir a vau-l’eau. L’aristocratie a essayé de rejeter la faute de l’effondrement sur la bureaucratie. Ces deux castes se sont retournées contre le tsarisme des lors que l’’explosion des masses les a menacé.
La dynastie s’est abattue comme un fruit pourri avant même que la révolution ait conscience d’exister.
La journée internationale des femmes, 23 février ou 8 mars :
Le 23 février (ou le 8 mars) si tu préfères, nous allons évidemment retrouver ces différences de date entre notre calendrier et leur, tout le long de l’année) « c’était la journée internationale des femmes ». Pas une seule organisation, n’avait préconisé la grève ce jour-là, ce devait être seulement des réunions, des discours. Personne ne pensait que ce serait le début de la révolution.
Le comite du rayon ouvrier de Vyborg, grande banlieue ouvrière de Petrograd, déconseillait toute grève, mais se rallia aux ouvrières du textile et des métallos et des femmes de soldat, environ 90 000 grévistes. Les femmes se dirigèrent vers la Douma municipale pour réclamer du pain, soutenues par des travailleurs qui ne voulaient plus ni de la guerre, ni de l’autocratie. Ce fut un succès, et le 24 février, la moitie des ouvriers industriels de Petrograd se mirent en grève. « Du pain » « A bas la guerre ».
Sur la perspective Nevsky, la foule grandissait. Les cosaques pourchassaient les rassemblements mais sans tirer. Les soldats sympathisaient.
Des clins d’oeil s’échangeaient entre déjà manifestants et forces de l’ordre.
Le gouvernement et le général Khabalov chef de la région militaire de Petrograd, disposaient d’une une garnison de 150 000 hommes, 3500 policiers, 14 bataillons de réserve. Ils avaient une force énorme et avaient tout prévu pour réprimer les mouvement de ce type. Ils l’avaient déjà fait 12 ans plus tôt en 1905 (je vais vous en parler bientôt). Mais le 23 février, la grève prit de l’ampleur, 240 000 ouvriers. L’armée bloque le pont Alexandre III qui permet d’accéder au centre ville. 150 000 manifestants passent alors par la Neva gelée qu’il franchissent à pied.
Pas seulement les grandes entreprises, les tramways ne marchent plus, les commerces ferment, les étudiants se joignent, des meetings se tiennent partout, la police ouvre le feu devant la statue d’Alexandre III, les Cosaques, non seulement ne suivent pas mais sabrent les policiers, les soldats hésitent. Le tsar depuis son GQG télégraphie pour exiger la fin des désordres. C’est déjà allé trop loin pour s’arrêter.
Dans la nuit du 25 ou 26, une centaine de militants révolutionnaires bolcheviks sont arrêtés. Cette tentative de répression ne suffit pas. La grève est générale le dimanche 26 février. Les ponts sont bloqués, les ouvriers passent sur la glace car la Neva est gelée. Les policiers et cosaques tirent mais l’insurrection s’enhardit. Ce jour là on estime à 40 morts, mais la foule continue, des commissariats sont pris d’assaut et des policiers tués. La foule devient intrépide. « Tirez » exige le tsar. « Ne tirez pas sur vos frères et sœurs » disent les ouvrières et ouvriers aux soldats. Le soir du 26, l’issue de l’affrontement est encore incertaine. On compte sans doute 200 morts au total.
Mais le 27 février est un jour décisif, la 4° compagnie du régiment Pavlovsky se mutine et certains soldats rejoignent les ouvriers avec leurs fusils. 40 000 fusils sont distribués à la population. Le gouvernement prend peur, les partis de gauche, et leurs dirigeants bolcheviks aussi bien que mencheviks sont en retard sur la grande masse des manifestants insurgés qui sent son heure arriver et vise les casernes.
Ce sont les officiers qui doivent eux mêmes actionner les mitrailleuses, car la troupe est partagée. Tandis que d’un côté l’avant garde la plus hardie et combative des ouvriers passe à l’insurrection, les troupes se démoralisent, se divisent, ne peuvent plus rester neutres, n’acceptent plus les ordres des officiers, puis se révoltent et basculent du cote de ce qui devient alors une révolution.
Certains ont prétendu que la révolution de février a été déterminée par le basculement de régiments et de cadres militaires (comme les officiers des « Jeunes Turcs » a Istanbul et Ankara) : mais non ce fut d’abord une révolution d’ouvrières, d’ouvriers qui influèrent sur les paysans qui étaient dans l’armée, qui influèrent sur les casernes, régiments et bataillons, et seulement ensuite des secteurs de l’encadrement basculèrent. C’est allé de bas en haut, rien n’était écrit d’avance, la force impétueuse du mouvement social a décidé de l’issue, pas les chefs.
La jonction se fit entre les femmes, les ouvriers, les paysans, et les régiments mutinés.
Les commissariats sont pris d’assaut, les prisonniers libérés, les armes prises dans les casernes, et réparties, des auto-blindées passent du côté des manifestants, toute la ville s’embrase, la garnison du tsar s’effondre, les officiers se cachent, le Palais Tauride est pris, devient le siège de la révolution, puis la forteresse Pierre et Paul, menacée, se rend. Les prisons sont ouvertes. La révolution est encore débonnaire, les officiers fusilleurs de la veille sont encore libérés, elle ne deviendra implacable qu’après une série de trahisons, de duperies, et d’expériences sanglantes.
Tu sais, il faut bien comprendre que ce sont des gens ordinaires qui font les révolutions extraordinaires. Il n’y a pas de plans préparés, ni de complots.
C’est comme ça dans toutes les révolutions. Ca semble partir d’un rien, d’un accident parfois d’un détail. Là d’une manifestation de femmes dont personne n’imaginait la suite.
En réclamant du pain et la paix, elles ont enclenché le renversement du tsar.
Tu le sais, ca s’était passé pareil avec la révolution française ? Le cortège affamé était allé de Paris à Versailles chercher du pain. La reine Marie-Antoinette, s’en moqua, « si elles n’ont pas de pain, elles n’ont qu’à manger de la brioche », et puis… ils prirent la Bastille et coupèrent la tète au Roi et à la Reine puisque celle-ci les trahissait.
Il y a toujours des théoriciens pour « penser » les révolutions, en faire l’histoire, le schéma, le programme détaillé, la préparer savamment. Ces théories sont utiles et nécessaires. Mais les théories ne suffisent pas : un pas en avant, les actions concrètes des masses vont beaucoup plus loin et s’avèrent plus décisives. Mais l’histoire réelle est toujours plus complexe que l’histoire projetée. Il faut un détonateur, aux meilleures idées, aux plus puissantes des théories sociales. Il faut une étincelle pour que la plaine desséchée s’enflamme.
C’est pour cela qu’on dit souvent qu’il « vaut mieux un pas en avant que mille programmes » révolutionnaires. C’est parce qu’un pas en avant fait par des millions de gens peut entrainer plus loin que des réflexions théoriques de révolutionnaires éclaires qui croient bien faire, mais seuls. Ca ne veut pas dire qu’il faut se méfier de la théorie. Sans théorie pas de révolution. Mais avec la théorie seule, pas de révolution non plus. Une révolution peut partir de presque rien mais elle est dynamique, elle crée tout, elle invente, elle innove, elle se radicalise, elle demande du pain… et finit par exiger le socialisme. Dans ce cas elle répond à la théorie.
Peindre « vive le socialisme « sur le mur d’une caserne, donne une idée. Renverser le mur de la caserne, ça la réalise.
Les masses se soulèvent quand elles n’en peuvent plus et ne peuvent plus faire autrement. Ce n’est souvent pas une question de courage, mais de survie, ce sont des actes héroïques qui s’enchaînent, se nourrissent, s’épaulent à l’occasion. Parfois la répression du pouvoir, de la police, des gendarmes, de l’armée, est assez forte et c’en est fini. Parfois, le rapport de forces bascule, les troupes sont minées par la force populaire et par le rejet de la tyrannie devenue impopulaire. Et alors, les évènements s’enchainent, puissants et victorieux. La veille l’armée du tyran semblait invincible le lendemain c’est la puissance du mouvement de masse qui devient irrépressible.
Oh bien sur, l’explosion, quand elle se produit, vient de loin, des profondeurs des consciences, des révoltes anciennes, des colères mille fois étouffées, des besoins profonds. Les esprits ont été travaillés par les idées révolutionnaires avant que les actes ne permettent de passer de la théorie à l’action.
Tu sais, en ce moment, un siècle jour pour jour, après la révolution russe, et où j’écris ces lignes pour toi, je te le dis, le monde est miné par la toute puissance de la finance et des financiers.
87 hommes possèdent plus que la moitié des humains sur la planète : ce sont les nouveaux tsars qui mènent une guerre impitoyable contre l’humanité. La grande masse croit qu’ils sont impossibles à renverser. Ils terrorisent avec la peur de la « dette » qu’ils prétendent détenir et avec des « théories » économiques mensongères qui leur servent à intoxiquer le peuple. Genre « Nous sommes en faillite, nous ne pouvons plus payer votre santé, ou votre retraite, ou votre salaire ». On entend ça tous les matins à la radio. Et puis un jour, un financier sera sauvagement arrêté, pris la main dans le sac, à force de faire mourir des humains de faim, de les empêcher de se soigner, de travailler, de vivre, son trafic sera mis à nu, il sera pendu, ils voudront le venger, et ils auront le peuple en face d’eux, et toute la finance s’écroulera et les dettes seront du vent et les peuples seront riches, reprendront le contrôle de leur destin et vivront enfin mieux.
La révolution russe de février 1917 venait de loin, d’une autre qui l’avait précédé et qui avait échoué en 1905, et de l’action des théoriciens, des militants socialistes qui avaient agir pour qu’elle surgisse – sans savoir ni quand ni comment elle allait naitre. Même Lénine qui fut un des dirigeants des suites de cette révolution n’y croyait pas : il avait dit, en janvier 1917 qu’il était « trop vieux pour voir la révolution », il n’imaginait pas tous ses développements jusqu’en octobre 1917.
Mais revenons à la chute du tyran, le tsar.
Pendant les journées de février 1917 le tsar n’était pas là : il s’était rendu à Mohilev pour mener un train de vie tranquille et ne pas s’occuper de la guerre ni de ses victimes. Quand les troubles éclatèrent les 24 et 25 février dans les milieux ouvriers, la tsarine télégraphia au tsar pour qu’il soit le plus ferme possible, et réprime les grèves, envoie les grévistes au front, elle réclama même qu’un Parlementaire, de la Douma qu’elle nomme Kedrinsky (en fait il s’agit de Kerenski) soit « pendu ». Le 27 février le tsar commande donc des troupes avec un vieux général Ivanov, nommé dictateur, parce que celui ci avait déjà réprimé le premier soulèvement de Cronstadt en 1905 (Je t’en reparlerais) : mais il est incapable de rétablir l’ordre.
Le Grand Quartier général des armées annoncent alors au tsar que des régiments se soulèvent et que les troupes qu’ils espéraient utiliser pour les réprimer se solidarisent. Petrograd est mis en état de siège. Les grèves continuent, puisque les gens ont faim. Lorsque les troupes basculent du cote des ouvriers, le président de la Douma, Rodzianko alerte le tsar sur la dégradation rapide de la situation. Nicolas, d’abord, nie, feint de ne pas entendre, puis se décide à rentrer dans sa famille. Depuis son wagon cossu, entouré de sa suite habituelle, il envoie un télégramme à la tsarine démontrant qu’il ne comprend rien : « il fait très beau. J’espère que vous vous sentez bien et tranquilles. De nombreuses troupes sont envoyées au front. Votre tendrement affectueux, Niki ». Le train impérial est arrêté par les cheminots à Vichera. Toutes les autres voies furent coupées.
L’armée tire et on ramasse 50 tués sur la place Znamenskoïe, puis des centaines d’autres en 4 jours d’émeute, les leaders des partis les uns après les autres exigent la démission du tyran, 400 fonctionnaires, policiers sont arrêtés et remplacent les prisonniers politiques de la forteresse Pierre et Paul.
Il n’y eut bataille qu’à Petrograd. Puis ce qui s’était passé à Petrograd, se passa à Moscou, encore bien plus vite et plus facilement ; puis ça se déroula à Pskov, Orel, Rybinsk, Penza, Kazan, Tsaritsyne… dans tout le pays.
Dans les campagnes, au mot d’ordre de « pain » et « paix » s’ajouta celui de la « terre ». Les villages virent le lien entre la paix et le pain : la terre.
Ce qui montre la vanité des réactionnaires qui prétendaient que « si » la cavalerie de la garde s’était trouvée à Petrograd, ou bien « si » Ivanov avait amené du front des brigades sures, le sort de la monarchie aurait été autre.
En fait la monarchie s’est écroulée, nulle part il n’y avait de forces prêtes à se battre pour défendre le tsar. Ce ne fut pas un coup de force, ni une atteinte à la démocratie, ce fut au contraire, l’expression de la démocratie, la révélation de la volonté populaire majoritaire. Une seule cité, Petrograd, à peu près la 75° partie de la population du pays, décida du déclenchement de la satisfaction des besoins profonds de millions d’humains, de toute la nation, mais partout
Apres les femmes, les cheminots firent « échec au roi ».
Nicolas II était enfermé dans son wagon de luxe. Les régiments d’Ivanov envoyés pour écraser grèves, manifestations et révoltes furent stoppés et firent demi tour.
Tandis que le train errait, au Palais de Tauride, c’était la débandade. Les familiers du Palais quittaient les lieux. Les hommes du tsar s’apprêtaient déjà à négocier une « constitution » et un nouveau gouvernement – provisoire. Au fur et à mesure que les régiments basculaient pour les ouvriers, les soldats, les démocrates, les socialistes, prenaient partie pour la Douma, contre le tsar et exigèrent rapidement une abdication de Nicolas II. Sept grands généraux, consultés, lâchèrent le tsar par crainte de la montée révolutionnaire dans la ville et dans leurs casernes.
« Le tsar se décida à abandonner un trône qu’il ne possédait déjà plus ». Il abdiqua pour son fils « à condition qu’il reste auprès de moi jusqu’à sa majorité sous la régence de mon frère le grand duc Michael Alexandrovitch. Et il nomma le prince Lvov Premier ministre. Autour de lui, il n’y eut que « trahison, lâcheté et tromperie ». 300 ans de dictature de la famille des Romanov s’effondre.
En fait la révolution avançait très vite, et « les généraux et amiraux se défaisaient des insignes tsaristes et se paraient de rubans rouges » comme l’écrit si bien Léon Trotski.
Les tentatives de passer la main à son fils et à son frère échouèrent tout naturellement. Qui allait vouloir prolonger le lamentable régime du tsar à travers sa famille ?
« Ainsi s‘achevait un règne qui d’un bout à l’autre, avait été un enchainement de mécomptes, de malheurs, de calamites et d’actes criminels depuis la catastrophe sur le terrain de la Khodynka , le jour du couronnement, en passant par les fusillades dirigées sur les grévistes et les paysans soulevés, par la guerre russo-japonaise , par l’imployable écrasement de la révolution de 1905, par d’innombrables exécutions, des expéditions punitives, des pogromes nationaux, pour finir par la folle et infâme participation à la folle et infâme guerre mondiale ». (LT)
A Petrograd, on compta 1443 morts ou blessés dont 869 militaires dont 60 officiers. Comparé au chiffre d’hommes tombés aux mêmes moments dans n’importe laquelle des batailles de la guerre, ce sont des chiffres bas. Les libéraux écrivirent que « la révolution était apparue « toute ensoleillée, pleine d’allégresse, exempte de toute effusion de sang ». En fait ils furent rassurés que les masses populaires russes ne se vengent pas davantage des persécutions, humiliations, et ignobles traitements subis depuis des siècles
Qui a dirigé l’insurrection de février ?
Bien des libéraux qui avaient été contre, voire terrorisés par la menace de la révolution, « désordonnée » se firent connaitre après, comme en ayant été les instigateurs.
Ils insistèrent sur le caractère spontané, impétueux, massif des cinq jours du soulèvement, pour s’en prévaloir, et en tirer gloire. « La révolution tomba comme la foudre d’un ciel sans nuages ».
Mais même pour un socialiste révolutionnaire (Zenzinov), « elle arriva comme une grande et joyeuse surprise pour nous autre aussi révolutionnaires, qui y avions travaillé pendant de longues année et l’avions constamment attendue ».
Un menchevik (Skobelev) qui, au début, jugeait que les désordres tournaient en déprédations, prétendit après, que lui et ses amis avaient fait la révolution.
Les leaders bolcheviks Chliapnikov, Zaloutsky, Zinoviev, Kamenev, Sverdlov, Rykov, Staline, Dzerjinsk et Molotov, avouèrent eux mêmes avoir été débordés « on ne sentait venir aucun principe directeur des centres du parti… »
Il faut dire que les principaux leaders des partis de gauche, dés le début de la guerre, avaient été arrêtés, emprisonnes, déportes, ou exilés. Très peu étaient présents à la Douma, à part Kerenski. Car Tchernov, Tchkheïdze, Dan, Tséretelli, étaient déportés. Lénine était en Suisse, Trotski aux Etats-Unis.
Oui mais le peuple s’est doté d’assemblées générales, de structures d’action collective, de comités de lutte directe, ce qu’on va appeler les « soviets ».
Et il a surtout trouvé les mots d’ordre qui l’unifiaient : la paix, le pain, la terre.
La guerre avait trop duré, la souffrance était trop grande et c’est ce qui a donné l’élan, la cohésion et la puissance des masses. Chacun comptait dans l’armée quelqu’un des siens, un fils, un mari, un frère, un proche parent. L’armée n’était plus séparée du peuple. « Ils ont bu assez de sang, les hommes souffrent sur le front, mais ici, les gens s’empiffrent ».
L’insupportable est devenu révolution.
Note Cette journée est issue de l’histoire des luttes féministes menées sur les continents européen et américain. Le 28 février 1909, une Journée nationale de la femme (National Woman’s Day) est célébrée aux États-Unis à l’appel du Parti socialiste d’Amérique3. À la suite d’une proposition de Clara Zetkin en août 1910, l’Internationale socialiste des femmes célèbre le 19 mars 1911 la première Journée internationale des femmes et revendique le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail. Des rassemblements et manifestations ont dès lors lieu tous les ans. Et le 8 mars 1917, une page décisive de l’histoire du monde se tourne…
13 Commentaires
J’ai adoré cet article mais je ne comprends toujours pas pourquoi tu restes au Parti socialiste tu ferais mieux de rejoindre Mélenchon sincères salutations
« Tu verras, c’est arrivé des milliers de fois dans l’histoire, et cela arrivera encore. » comme aujourd’hui ? : « Il n’y a plus rien à faire. Nous sommes dans les évènements. Nous entrons dans les pires moments de l’histoire de France. Les banlieues s’enflamment et avec elles, la révolte. Deux mondes s’affrontent. Que va faire le Peuple de France ? Il ne peut regarder la destruction s’accomplir sans intervenir. .
Le monde ira de mal en pis jusqu’au réveil de la France. Nous entrons dans la guerre. C’est votre seule Chance pour survivre à la déferlante d’insurrections locales qui vont se multiplier, conduisant la France à la soumission programmée à l’islam radical. C’est à vous à décider de votre sort. »
http://www.clefsdufutur.fr/2017/03/clefsdufutur-france-mstgermain-07.03.2017.html
non a la division, oui au front unique de toute la gauche seule chance de victoire
@ [3]:
Les choses se confirment : nous sommes confrontés à une hémorragie concertée de personnalités « de gauche » (après le communiste Braouezec hier, le socialiste Delanoe aujourd’hui … ) vers l’ultralibéralisme de la droite « centriste » !
Plus de quatre décennies après l’apparition d’un « radicalisme de droite » sous l’impulsion de Jean-Jacques Servan-Schreiber, nous assistons donc aux prémices d’un « social-communisme de droite » que Hamon et Mélenchon ont désormais le DEVOIR , sous peine de provoquer une régression durable de LA GAUCHE , de contrer ENFIN , comme ne cesse de le réclamer le « MOUVEMENT CITOYEN DES PLUS DE 100 000 », de façon INTELLIGENTE et donc UNITAIRE !
Cette hémoragie de personnalités qui n’ont jamais rien eu de socialites sera plus que salutaire. Il ne font que rejoindre leur vrai parti: « Le centre ultralibéral ».
Ce n’est plus un secret ces derniers ont infiltré tous les partis après 1981 avec la défaite de Giscard, une sorte de trait d’union créant ainsi une droite de gauche et une gauche de droite.
Ils insistent encore (confer notre ami macron), c’est une erreur, c’est la fin, exit le unipartisme et l’europe à sens unique… En attendant « celle du Sud n’en peut plus de souffrir!
Pour ce qui est d’Hamon et Mélanchon laissons faire la nature, elle a horreur du vide… et est d’un naturel sage.
Ton présent article est une merveille pédagogique ! Personne ne parle de la Révolution de février dans les grands médias, alors que c’est un formidable mouvement dans lequel les classes populaires renversent un pouvoir tyrannique d’essence féodale… L’idéal de la « république des conseils » n’est pas sans rappeler les grandes espérances de 1848, formidable atelier des idées en matière de démocratie sociale (avant la répression de juin) ! Ainsi, par exemple, dans cette lignée émancipatrice, le mot « fraternité » possède-t-il un sens profondément révolutionnaire que l’acception actuelle tend à édulcorer, à amincir… La « démocratie sociale » constitue nécessairement le projet de l’avenir, à l’encontre du furieux mouvement confiscatoire des richesses par l’oligarchie néolibérale qui dissimule sa gourmandise derrière le paravent clinquant et creux de » la modernité ». Les réflexions sur une future VIe république permettraient d’activer sans doute un grand débat de fond sur le destin commun, d’activer un nouvel « atelier des idées » comme en 1848, en 1917 ou en 1968…
Mais pour que cela puisse se faire, il aurait fallu (il faudrait) que Hamon prenne son courage à deux mains et, entérinant la fuite de cet électorat faussement de gauche coupe la branche du soi-disant social-libéralisme, ce qui est un oxymore ou simplement une absurdité. Au lieu de ça, au lieu de ramener le PS à gauche, il ne fait que donner des gages à son aile droite. Qu’il choisisse une ligne de conduite claire et de gauche afin de pouvoir discuter sérieusement avec Mélenchon. Au lieu de ne pas oser bouger de crainte de passer pour le diviseur du PS, il ferait mieux de prendre les devants, ce qui lui permettrait de cesser de subir les agissements de cette aile droite qui nous a fait tant de mal et qui, de toutes façons ne votera pas pour lui en avril. Qu’il entérine la rupture; cela lui permettra d’apparaître véritablement comme l’homme du renouveau du PS, le candidat de la rupture avec les 5 années passées et le rendrait crédible pour toute la gauche.
Il n’y a pas à dire les représentants qui composent les partis ne se cachent même plus du non respect de la parole des urnes… Ces messieurs sont de fines bouches peu importe le menu imposé par la souceraineté du peuple eux préfèrent la politique à la carte.
Comme depuis 40 ans le putch continue nous vivons dans une dictature initié par la haute bourgeoisie et la finance!
vous vous trompez, se réjouir de leur déroute intellectuelle et politique, c’est certain, mais ça ne nous aide pas
car ils le font en cours de campagne électorale
et ils vont faire perdre toute la gauche,
ils le veulent en fait,
mais notre intérêt est de les en empêcher au maximum
ceci dit, d’ou vient qu’il s’enhardissent ? (car au début ils ont eu la trouille et ont hésité)
cela ne vient que du refus d’alliance entre Hamon et Mélenchon, c’est la chose qu’ils craignaient le plus
maintenant ils se lâchent, lâchent la gauche et pensent que leur carrière a plus a voir avec macron qu’avec nous…
ce n’est pas bon signe
c’est faux !
vous n’êtes pas l’etat prioritaire de vouloir agent cette election
vous jouez perdant, toujours
a la afin aurez vous raison ?
« maintenant ils se lâchent, lâchent la gauche et pensent que leur carrière a plus a voir avec macron qu’avec nous…
ce n’est pas bon signe »
Ça fait plus de 30 ans que ceux là sont à droite et pourrissent la gauche, qu’ils se lâchent est plutôt bon signe pour ouvrir les yeux des électeurs qui ne s’en étaient pas encore rendu compte.
C’est pas en s’alliant avec de tels faux-culs qu’une victoire est possible.
Hamon ferait bien d’y réfléchir.
« ceci dit, d’ou vient qu’il s’enhardissent ? (car au début ils ont eu la trouille et ont hésité)
cela ne vient que du refus d’alliance entre Hamon et Mélenchon, c’est la chose qu’ils craignaient le plus »
Ça vient surtout des déboires de Fillon et du matraquage sondagier présentant Macron comme celui ayant le plus de chances de l’emporter. — En dehors du fait qu’ils étaient de toute façon idéologiquement plus proches de Macron que de Hamon, veux-je dire. De toute façon, bon débarras ; ayant commis parjure et tiré dans le dos de celui qu’ils étaient censés soutenir, ils seront d’autant plus comptables d’une éventuelle défaite.
(Vous voyez maintenant, j’espère, en quoi il était parfaitement grotesque d’attendre de leur part un soutien à Mélenchon si celui-ci avait gagné la primaire… Il est évident que la saleté libérale aurait d’autant plus vite filé chez Macron…)
@ [7]
Bon, je préfère « il faudrait » à « il aurait fallu » … et même (allons-y carrément) je choisis « IL FAUT ».
Pour le reste je suis tout à fait d’accord avec cette analyse.