8 mars : La discrimination salariale est la plus importante de toutes

La discrimination salariale est la plus importante de toutes.  « Combien tu gagnes, comment tu vis, pourquoi est-ce que « à travail égal » il n’y a pas « salaire égal » ?

Pourquoi est-ce que, même surqualifiées, les femmes gagnent moins, progressent moins dans leur carrière ? Cette question structure toute la hiérarchie sociale, surdétermine tous les relations sociales, familiales et même les rapports intimes.

A temps plein, à travail égal, les différences atteignent 27 % de salaire en moins pour les femmes. Mais selon les différents types de contrats,  c’est bien pire puisque 85 % des 16 % de temps partiels et seulement 7 % des cadres supérieurs sont des femmes.

L’apparent effort de l’ANI du 11 janvier 2013 et de la loi Sapin du 14 juin 2013 pour instaurer un « plancher » de « 24 h hebdomadaires minima » pour les emplois à temps partiels a été contrecarré par un tel nombre de dérogations que ce n’était plus un plancher mais une passoire.

Les lois Macron du 8 août 2015 et El Khomri du 9 août 2016 ont fait disparaître ce plancher de la loi, en le soumettant au bon vouloir des employeurs.

Comme dans le temps partiel, les questions des heures complémentaires ne sont pas réglées, ni les retraites, ni les conditions du retour au temps plein, les discriminations sont puissantes.

Les congés maternité sont l’occasion de freiner les carrières féminines : le code du travail prévoit que les femmes retrouvent un poste « identique » ou « similaire ». On pourrait enlever le mot « similaire » et imposer un statut temporaire de « salariée protégée » (non licenciables sans autorisation préalable de l’inspecteur du travail) : cela imposerait aux employeurs d’anticiper leur reclassement, et de ne pas pouvoir les écarter à leur retour de couches.

La loi Rebsamen du 19 août 2015 a fait reculer les obligations de comparaison, d’information des employeurs sur les salaires femmes-hommes auprès des institutions représentatives du personnel.

Il faudrait que dans toute entreprise de plus de 20 salariés, les comparaisons redeviennent obligatoires poste à poste, qualification à qualification, ancienneté à ancienneté.

Il faudrait que l’inspection du travail en soit systématiquement informée et, disposant des moyens de contrôle, puisse saisir le juge en référé dés l’infraction constatée.

C’est ce qui manque depuis les 34 ans de la loi Roudy : la possibilité pour le juge en référé d’imposer une forte et dissuasive astreinte financière, sous délai, en cas de non-régularisation des différences injustes entre les salaires des femmes et des hommes.

 

 

4 Commentaires

  1. Gilbert Duroux
    Posted 8 mars 2017 at 15:25 | Permalien

    Voilà donc une proposition de Mélenchon que Gérard devrait apprécier à sa juste valeur : Mélenchon propose d’aligner les salaires des femmes sur celui des hommes (par le haut, donc), ce qui engendrerait une augmentation des cotisations qui permettrait de financer la retraite à 60 ans.

  2. Pro-Filoche
    Posted 9 mars 2017 at 14:00 | Permalien

    @GILBERT DUROUX

    Ce serait évidemment une bonne mesure mais comment compte-il l’appliquer ?

    Il faudrait pour cela contester la propriété privée des moyens de production, ce qui ne figure pas dans le programme réformiste de Mélenchon.

  3. Posted 9 mars 2017 at 15:46 | Permalien

    D&S a toujours défendu les 60 ans, D&S est la vue mensuelle de la gauche socialiste depuis 24 ans

  4. socrate
    Posted 11 mars 2017 at 12:45 | Permalien

    il y a un principe a travail égal , salaire égal
    la cour de cassation a toujours confirmé ceci
    il suffirait qu il y ait de la transparence dans les entreprises pour que la situation se décante et des inspecteurs du travail en nombre pour controler

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