Intervention au BN du PS mardi 14 novembre 17 : Macron contre le repos quotidien européen de 11 h – Gattaz contre le convention 158 de l’OIT – Macron réprime les salariés de PSA et l’inspection du travail.

Au passage, avant de commencer, quatre ou cinq intervenants ont parlé, à l’instant, en considérant comme acquis que les salariés font plusieurs métiers dans leur vie, que le turn over prédomine, mais c’est faux, c’est le contraire, le CDI atteint entre 85 % et 95 % de contrats et ces CDI et contrats s’allongent, ils ont augmente de 20 % dans les derniers décennies, les gens s’accrochent à leur travail plus longtemps, la moyenne est passée de 9 ans à 11 ans.

J’approuve ce qui a été dit avant moi contre la sélection à l’université, contre le tirage au sort des étudiants, contre l’absence des crédits pour l’enseignement supérieur, sur la nécessité de soutenir les jeunes en cours de mobilisation sur ces questions. C’est bien de dire que le quinquennat s’est trompé sur ce point (aussi). Mais je le dis à François Rebsamen, on ne peut pas dire cela et soutenir le « contre budget » que le PS distribue partout, et où l’objectif de déficits est de 2,7 %. Ca ne tient pas, ce n’est pas honnête, ce n’est pas possible.

Oui, il faut choisir et centrer nos actions et campagne contre Macron pour être plus efficace : je le redis c’est la suppression des emplois aidés qu’il y a le plus d’intérêts dans les villes et villages. Sur 500 000 emplois aidés supprimés à terme, il y en a 120 000 tout de suite, ça fait mal partout, il faudrait faire des  collectifs de soutien, des mobilisations locales, puis rassembler, enfin une vraie campagne quoi, je n’ai pas l’impression qu’on la suive, qu’on agisse vraiment autant que cela mérite et que nous l’avons décidé – quand je l’ai proposé.

Autres campagnes possibles, à hiérarchiser derrière :

-       oui contre les 3 milliards de cadeaux d’ISF, les 1 ?5 donnés aux riches qui n’en ont pas besoin.

-        Oui aussi contre le remboursement de la taxe dividende de 10 milliards aux entreprises, la fausse auto enquête amnistiante de Bercy à ce sujet,

Attaquons Macron pour ce qu’il a osé faire devant la police, la gendarmerie et les préfets réunis à l’Elysée, il a clamé que c’en était fini du repos quotidien de 11 h !

Il n’a a aucun droit ni aucune autorité pour faire ce coup de force inouï. Les ordonnances qui prévoient que par accord d’entreprise ce repos quotidien puisse devenir « sécable », ne sont pas votées. L’Union européenne, par directive, impose un repos de 11 h. S’opposer sur ce point (et pas sur les travailleurs détachés, et d’autres directives condamnables) au repos de 11 h est stupéfiant, scandaleux, indéfendable !

Attaquer le Medef qui veut supprimer la convention n°158 de l’OIT, (signée en 1991 par Martine Aubry et 40 pays, dont l’Allemagne, sur 185 membres de l’OIT, mais pas signée par les US ni la G-B). On peut se réclamer de cette convention (période d’essai à 6 mois qui avait été confirmée contre la France à propos du CNE de Villepin, protection face au licenciement, licenciement écrit, licenciement motivé, recours devant l’employeur, recours devant le juge, réparation intégrale du préjudice subi). Comme de la déclaration européenne des droits humains fondamentaux de 1999. Voilà que Macron est tellement à la pointe de l’Europe libérale, tellement zélé, tellement à droite que l’on peut se réclamer des textes européens et OIT contre la situation vécue de la France, devenue depuis les lois El Khomri et ordonnances Macron, l’un des pires contre les salariés.

Enfin que le PS défende les salariés contre la répression syndicale :

-       ceux de PSA qui vont être jugés jeudi 16 novembre à 11 h au tribunal de Versailles. Ils n’ont rien fait mais sont, comme Jules Durand, accusés par deux cadres, soutenus par la direction de Renault. Ils risquent 6 mois de prison et le licenciement. Que le PS les défende et soit représenté jeudi sur place, je préside le comite de soutien, et toute la gauche y sera.

-       enfin défendre l’inspectrice du travail du 93 qui vient d’être « suspendue » et passe en conseil de discipline pour avoir manifesté contre les ordonnances. Il lui est reproché d’avoir répondu à un interview, alors que la télévision a mentionné qu’elle était inspectrice du travail et il lui est reproché d’avoir mis en cause, sa fonction, sa hiérarchie, et sa ministre, d’avoir manqué au devoir de réserve, et au code de déontologie scélérat mis en place par décret le 12 avril dernier. A ce compte, c’est le silence absolu réclamé contre l’inspection du travail, alors que les propos de l’inspectrice à l’écran relevaient d’une chansonnette « elle court après le patronat, elle coure pour détruire nos droits ». Si on en est là, la répression n’aura plus de limites. Il nous faut la dénoncer et l’arrêter.

 

5 Commentaires

  1. Posted 15 novembre 2017 at 20:58 | Permalien

    L’An I de la révolution russe
    suivi de La Ville en danger et Trente ans après
    Victor Serge
    https://agone.org/memoiressociales/lan1delarevolutionrusse/

    En l’An 1, la République des soviets est une citadelle assiégée. Il faut tenir contre les Allemands, contre les blancs, contre les Alliés, dans l’espoir de l’éclatement de la révolution allemande, qui doit entraîner les autres “pays avancés d’Europe”. Serge restitue le fil des événements qui, dans ces circonstances dramatiques, ont transformé l’État-Commune né de la révolution en dictature du Parti à la fin de l’année 1918. Commencée en 1925, quand Serge fait parti de l’opposition de gauche du parti bolchévique, et achevée en 1928, après son exclusion pour « activité fractionnelle », cette fresque témoigne de la fidélité de son auteur aux idéaux d’Octobre. Elle montre les prodiges d’héroïsme déployés par la classe ouvrière et les paysans de Russie dans leur combat contre les oppresseurs de toutes nations, bien vite réconciliées après la guerre pour conjurer le danger rouge.

    Né à Bruxelles dans une famille d’exilés anti-tsaristes, rédacteur à l’anarchie, Victor Serge (1890–1947) rejoint la Russie à l’annonce de la révolution après avoir participé en juillet 1917 à une tentative de soulèvement anarchiste à Barcelone. Membre de l’opposition de gauche du parti bolchevique, il connaît la prison puis la relégation en Oural. Expulsé d’URSS après des années d’interventions de militants et d’écrivains, il arrive à Bruxelles en avril 1936. En 1941, il réussit à fuir la France et rejoindre l’Amérique centrale avec son fils Vlady grâce au Centre américain de secours (Varian Fry, Marseille). Il meurt à Mexico en 1947.

    Vient de paraître le 14 novembre 2017
    720 pages – 12 x 21 cm – 28 €
    ISBN : 9782748903379

  2. 1956
    Posted 16 novembre 2017 at 1:44 | Permalien

    Et oui GF, « on en est là » et pas de « si » devant.

    La répression « manageriale » n’a plus de limite dans les entreprises et les services publics.
    C’est bien le problème qui bloque la syndicalisation et les mobilisations.

    La peur s’est répandue: peur d’être identifiés pour les précaires, peur d’être sanctionnés ou licenciés pour les salariés, peur d’être mis au placard pour ceux qui restent encore les plus protégés.

    De nombreux français craignent pour eux-mêmes, leurs enfants ou leurs proches.

    Les libéraux ont l’arrogance des vainqueurs, ils s’appuient sur « le marché » et « la concurrence » pour réguler les peuples.

    Un jour, pourtant un jour…

  3. Posted 16 novembre 2017 at 9:17 | Permalien

    Entièrement d’accord avec Dominique.
    Il me semble qu’il faudrait réfléchir à ce qu’écrit Madeleine de Jessey (Sens commun) : « On dénonce les porcs sans dénoncer la porcherie » car le moins que je puisse dire est que je ne suis pas vraiment d’accord avec ce qu’elle appelle la « porcherie ». Une « porcherie » qui passe totalement sous silence la domination masculine mais se limite à dénoncer la « pornographie » ambiante… Attention, ces gens-là sont dangereux, aussi dangereux que les Valls et Ribes qui attaque Médiapart et Plenel dans le meilleure tradition de l’extrême-droite de l’entre deux guerre.
    Plutôt que « balance ton porc » je préfère « Metoo » mais peut-être fallait-il en passer par une appellation aussi forte pour que les femmes puissent se faire entendre, même si moi aussi, je suis un peu effrayé par ce déferlement de dénonciations. Je ne suis pas sûr que Dieu y reconnaîtra toujours les siens.
    Il ne faut pas non plus -et peut-être surtout- oublier le sort des femmes racisées (la race, au sens social du terme, existe toujours et reprend de la vigueur, avec la discrimination qui est son objectif, même inconscient, surtout dans une période où l’emploi et le logement, particulièrement l’emploi et le logement décents, deviennent de plus en plus rares), souvent réduites au silence car leur parole est encore moins audible que celle d’une femme non racisée c’est-à-dire blanche. Tout particulièrement dans quelques commissariats.
    Le problème de l’ « intersectionnalité » des luttes se pose de façon de plus en plus aiguë : une femme arabe peut subir la domination de certains hommes arabes tout en étant solidaires d’eux dans leur lutte contre le racisme. Il n’est pas sûr, malheureusement, que tous les mouvements féministes, loin de là, soient capables de dépasser leur ethnocentrisme et d’accepter les femmes racisées dans toute leur subjectivité.
    Il ne faut pas oublier, non plus, ce qui se passe sur les lieux de travail et comment la loi El Khomri et les ordonnances Macron vont démultiplier le harcèlement et les agressions sexuelles contre les salariées en donnant le pouvoir absolu à l’employeur ou à l’encadrement en termes d’emplois, de durée de travail, d’organisation du temps de travail des femmes. J’ai, en tant que délégué syndical dans une entreprise privée d’un peu moins de 1000 personnes, été assez souvent confronté à ce type de problème et j’étais profondément indigné par leur sous-estimation par la direction et par la façon dont l’encadrement (essentiellement masculin) opposait un front très uni aux femmes qui avaient le courage de ne pas accepter. Heureusement, un tract avec un peu d’humour, ne citant pas les personnes me ne laissant aucun doute sur leur identité aidait à régler rapidement le problème. Mais c’était il y a plus de 10 ans.
    Là encore, en termes d’intersectionnalité des luttes, il ne faut pas oublier que les femmes peuvent être solidaires (contre le patronat) de leurs collègues salariés hommes et ne pas accepter pour autant d’être harcelées sexuellement par ces derniers, même (et peut-être surtout) lorsqu’ils s’agit de camarades de leur propre syndicat, car, malheureusement, cela arrive, surtout quand les heures de délégation deviennent rares (merci Macron !) et que le statut de représentant du personnel, lui aussi de plus en plus distribué au compte-gouttes, peut protéger du licenciement.
    La fin du capitalisme ne mettrait pas automatiquement fin, comme le croyait les socialistes du XIXème et du début du XXème siècle, à la domination patriarcale, à la racisation, à l’homophobie, à la domination de nations ou de peuples, qui doivent pouvoir choisir d’être indépendants. Toutes les formes de luttes contre toutes les formes de domination doivent être prises en compte. Le rôle d’un programme de transition vers le socialisme est, à mon avis, de permettre leur articulation, sans les hiérarchiser.
    Je suis, moi aussi, très intéressé par la façon dont les hommes ont pris le pouvoir dans le langage. Je ne fais que découvrir mais je lis avec avidité les Cahiers de la linguistique et autres écrits sur le sujet. Le Figaro et l’Académie français s’indignent : « on ne va pas changer la grammaire pour faire plaisir aux féministes ! ». Ces deux institutions se gardent pourtant bien de rappeler, qu’au milieu du XVIIème siècle, les hommes avaient décidé que le masculin l’emporterait sur le féminin car  » le mâle, plus noble, l’emportait r la femelle » et qu’à ce moment là, l’intouchable grammaire avait bien été changée pour consolider la domination masculine.
    Pour autant, écrire citoyen.ne.s ne me convient pas. C’est possible – et encore – dans un tract mais quelle littérature (autre que celle d’une certaine forme de réalisme socialiste) serait possible si était imposée une telle tournure de phrase ? D’autres solutions sont possibles : la règle de la proximité (le Figaro et l’Académie française sont obtuses…), l’utilisation d’une tournure de phrase qui évite ce type de phrase (Pierre avait donné de nombreux exemples pertinents même s’ils amenaient à se creuser un peu la cervelle en écrivant) ou l’emploi du neutre qui devrait être enseigné en tant que tel plutôt que « le masculin l’emporte sur le féminin ». Car, me semble-t-il, le neutre existe bien dans la langue française. C’est le cas lorsqu’on écrit, par exemple « quel temps fait-il ? « . La preuve ? On n’écrit pas « quelle heure est-elle ? », une phrase où le masculin ne l’emporte pas sur le féminin puisqu’il n’y a aucun substantif masculin. Le genre masculin est donc, dans de tels cas, l’équivalent d’un genre neutre. J’avais, il y a a bien longtemps, fait cette constatation mais je la confinais dans le domaine d’une douce plaisanterie. A tort.
    Cordialement,
    JJ

  4. Gilbert Duroux
    Posted 17 novembre 2017 at 18:48 | Permalien

    Martine Larrère, c’est notre Henri Guillemin des temps moderne. Jetez un œil à cette vidéo où elle nous fait connaître les femmes de la Révolution, pas les girondines comme Olympe de Gouge (une royaliste qu’apprécie Stéphane Bern), mais les femmes du peuple :
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/2017-11-17/Stephane-Bern-aime-Olympe-de-Gouges-Bien-sur-Voila-pourquoi-id10332
    (article momentanément gratuit, dépêchez-vous)

  5. Posted 17 novembre 2017 at 22:45 | Permalien

    j’adore henri guillemin idole des jeunes d’aujourd’hui

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