Macron a redit dans son débat face à Plenel et Bourdin qu’il voulait supprimer « les statuts » et « les cotisations sociales »

Supprimer le statut des salariés, c’est revenir à l’aube du salariat lorsque l’esclavage fut tout juste aboli. C’était le temps des loueurs de bras, des journaliers des tâcherons, des canuts :  et ce sont ces temps qui reviennent avec les VTC, les Deliveroo, les Ryan air, les contrats de chantiers, les forfaits jours, les auto entrepreneurs, le paiement à la mission ou à la tâche…

Au 19° siècle, c’était les temps des saisonniers,  des manouvriers, des appointés,  des trimardeurs, des besogneux.
Maintenant au 21° siècle vu par Macron, ce sont les start-upeurs, les incubateurs, les accélérateurs, les opérateurs, les managers, les développeurs, et autres digital analysts.

Ce qui est voulu par Macron sous prétexte de l’ère de la numérisation, quand il annonce supprimer les « statuts », c’est qu’on fasse un immense bond en arrière et qu’il n’y ait plus de définition des postes, des niveaux, coefficients, échelons. C’est le retour avant les qualifications reconnues, avant les contrats de travail, avant les conventions collectives, avant le droit du travail. Fini les conventions collectives, la mensualisation, le CDI, la reconnaissance des qualifications, les institutions représentatives du personnel, les retraites, les prud’hommes, la médecine du travail, l’inspection du travail, la protection face aux licenciements  on recule de plus d’un siècle.

Fini le contrat de travail légal qu’on connaissait, il est remplacé par un contrat commercial de gré à gré.

Finies les cotisations sociales.

Nos ainés du Conseil national de la Résistance avaient voulu un financement et un budget séparé pour nos besoins sociaux, afin de mieux les garantir. L’argent collecté par notre labeur, mutualisé et redistribué à chacun selon ses besoins ne devait pas servir à d’autres fins, à la guerre par exemple.

La suppression par Macron des cotisations sociales basées sur le salaire, payées à la source par l’employeur, telles qu’elles étaient calculées et pré affectées, c’est la mort de notre système social tel qu’il a fonctionné depuis 1945.

Il s’agit pour lui d’abaisser de façon drastique « le coût du travail », de mettre fin au caractère solidaire des protections, de rompre le lien direct entre travail et droits sociaux. Il décharge les employeurs et les actionnaires du versement de plus de 470 milliards. L’impôt, bientôt prélevé à la source, à la place des cotisations ne sera pas, lui, pré affecté aux besoins sociaux : il sera complètement à la merci des choix politiques aléatoires des majorités du moment. Le budget social ne sera plus distinct de celui de l’état.

Macron veut imposer la plus importante contre révolution sociale. Sa « pensée complexe » prévoit explicitement qu’il s’agit de mettre en œuvre une société post-salariale, et il n’a de cesse d’abroger TOUS les statuts, le code du travail comme le code de la fonction publique, en passant par celui des cheminots. C’est un fanatique : son rapport avec Attali pour Sarkozy, sa loi du 8 août 2015 pour Hollande, avaient déjà fait de grands pas en avant et il veut user avec force de son quinquennat pour parfaire la destruction de notre modèle social.

 

 

 

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