Contre la fermeture de l’usine Ford Blanquefort, contre les licenciements.

Contre la fermeture de l’usine Ford Blanquefort, contre les licenciements (communiqué unitaire)

Ce qui se passe à l’usine Ford de Blanquefort est un scandale, un scandale ordinaire certes, mais un scandale auquel il ne faut surtout pas s’habituer. C’est le scandale de ces multinationales qui détruisent l’emploi et le social sans aucune justification économique au nom de la course aux profits et aux dividendes et cela après avoir reçu de l’État, depuis 2013, 50 millions d’euros de subventions publiques.

Ford fait des milliards de dollars de profits, encaisse des millions de subventions de l’État et ferme, laissant ainsi sur le carreau 1000 travailleurs, sans oublier les milliers d’emplois induits.

Le cas de Ford n’est pas isolé. Les annonces de fermetures d’usines, de licenciements se multiplient ces dernières semaines dans l’indifférence générale alors que les profits explosent.

Nos organisations politiques soutiennent la lutte des travailleurs de Ford et de toutes celles et ceux qui se mobilisent contre les licenciements et les fermetures d’usines.

Nous serons présents à la manifestation du 30 juin à partir de 14h à Pey Berland à Bordeaux.

Organisations signataires : Alternative libertaire, Ensemble, Gauche démocratique et sociale, Génération.s, Lutte ouvrière, Nouveau parti anticapitaliste, Parti communiste français, Parti de gauche.

 

 

13 Commentaires

  1. Posted 28 juin 2018 at 17:06 | Permalien

    « un scandale auquel il ne faut surtout pas s’habituer »

    On est d’accord bien sûr. Mais ça ne mange pas de pain. Tout comme brandir des panneaux et banderoles ou marcher en procession ne déride pas un dieu vengeur.

    Quand allons-nous cesser nos « actions » trop gentilles et passer vraiment à l’offensive ? Avec la même force, la même vigueur et autant de violence que le capitalisme.

    Je vois deux camarades qui viennent de lâcher prise à peu d’intervalle. Ils ont abandonné tout espoir d’arrêter Macron et son monde. Et leur sentiment d’impuissance me serre le cœur.

    Blanquefort, c’est mort. Comme G M & S et comme Whirlpool, Continental, Goodyear, etc. En raison de notre mollesse.

    Imaginons un instant qu’un gars, au lieu de s’asperger d’essence devant Pôle-pas-d’Emploi, descende le patron de Ford. Peut-être que le patron suivant y regarderait à deux fois avant de fermer Blanquefort. Peut-être que le risque ferait hésiter d’autres patrons. Ce gars avec son geste désespéré redonnerait l’espoir. Cet espoir qui est mort.

  2. socrate
    Posted 28 juin 2018 at 19:12 | Permalien

    Macron avait dit a Amiens pendant la campagne que jamais il s opposerait a une fermeture d’usine car cela fait partie pour lui du cycle normal de l’activité économique…
    Mais avant lui c’était déja pareil (voir Vilvorde ) : la seule chose qui était différente c’est qu il existait des plans de départs massifs en pré retraite et un accompagnement des licenciés sur la longueur.

  3. Posted 29 juin 2018 at 10:28 | Permalien

    oui macron a dit « je ne suis pas là pour défendre les jobs existants »
    Vilvoorde, Jospin n’avait pas enormement de moyens
    par contre « la loi de modernisation sociale » de janvier 2002 reste la loi la plus avancée face aux licenciements,
    Fillon, Raffarin, Chirac, Sarkozy, se sont chargées de la démanteler
    et Sapin, Macron el Khormi ont fini de la tuer,

  4. Posted 29 juin 2018 at 10:30 | Permalien

    on n’a pas le droit ni d’etre désespéré, ni de désespérer les autres,
    seule l’action collective de masse gagnera

    peut etre plus tôt que tu ne le crois

  5. Posted 29 juin 2018 at 10:31 | Permalien

    Michel Bianco, la vigie des morts au travail

    Il y a douze ans, cet ancien syndicaliste perdait son fils dans un accident du travail que le remplacement d’une rambarde aurait pu éviter. Depuis, il se bat aux côtés des familles de victimes pour faire reconnaître en justice la responsabilité des entreprises. Une quête éprouvante, mais qu’il juge nécessaire, alors que 500 personnes meurent chaque année au travail en France.

    Portrait
    SANG-FROID n°10 – 06/2018
    Auteur : Alexia Eychenne
    Photos : Mylène Zizzo
    Michel Bianco commence ses journées par un café à la terrasse d’un bar-PMU de carte postale, sur une placette gorgée de soleil face à la mairie de Venelles, près d’Aix-en-Provence. Un village à la Pagnol, avec ses collines, ses platanes, ses maisons de tuiles et de pierre ocre aux volets azur. « La retraite ici, c’est le bonheur sur terre », dit en souriant ce septuagénaire à l’allure de vacancier – polo, tongs, pantalon clair – et au tutoiement facile. Chaque jour, il court 10 kilomètres au pied de la montagne Sainte-Victoire, la fierté locale vénérée par Cézanne. La course l’apaise. Elle vide la tête des idées noires. Le matin, il consulte sur son téléphone les résultats d’une alerte Google. L’e-mail recense les accidents mortels du travail survenus les derniers jours. Un ouvrier percuté par un engin de chantier, devant un hôpital. Un agent de nettoyage tué par sa benne sur le parking d’un Décathlon. Un technicien électrocuté par un câble de trolleybus…
    Michel Bianco s’inflige cette veille douloureuse en mémoire d’un de ses quatre fils, Jérôme. Ce dernier est mort en 2006, à 32 ans, d’une chute de 9 mètres. Il nettoyait les baies vitrées d’un laboratoire des Alpes-Maritimes dont le garde-corps était cassé. Sa réparation n’aurait coûté que 600 euros. En France, plus de 500 personnes meurent chaque année dans l’exercice de leur métier. « Souvent, la presse relate les faits et, derrière, plus rien, regrette-t-il. On ne cherche pas le pourquoi du comment. Ces accidents restent des faits-divers. Et quand les condamnations tombent des années plus tard, l’effet n’est plus le même. »
    Depuis le décès de son fils, il se bat aux côtés de proches des victimes pour faire reconnaître par les tribunaux la responsabilité des employeurs. Une quête interminable, parfois frustrante, mais au nom de Jérôme et contre la fatalité de ces morts. « C’est vrai que l’on donne peu d’écho aux accidents du travail, peut-être parce qu’ils font l’objet d’un traitement judiciaire particulier, avec un volet financier important », glisse Silvia Sappa. Cette avocate au barreau d’Aix-en-Provence a croisé Michel Bianco dans plusieurs dossiers. « J’ai beaucoup d’estime pour lui et son combat, poursuit-elle, car même si le risque zéro n’existe pas, beaucoup de cas pourraient être évités. »

    [ … ]

    Un article à lire en intégralité dans le 10ème numéro de la revue Sang-froid

  6. Posted 29 juin 2018 at 12:22 | Permalien

    Générations : Il ne s’agit pas de remettre en cause les fondements de notre modèle économique, et notamment la liberté d’entreprendre,

    Le Manifeste de Génération•s
    Voilà le manifeste de Génération•s, tel qu’il a été co-écrit pas les membres du mouvement et sera présenté à la Convention.
    – PRÉAMBULE -
    Il y a un an de cela, nous nous étions réuni.e.s, porté.e.s par une conviction commune. Il nous fallait construire un nouveau mouvement politique, qui ferait la synthèse de l’histoire de la gauche et de l’écologie politique. Depuis, Génération.s a éclos et poursuit un but : offrir enfin une alternative résolument écologique, sociale et démocratique à tou.te.s celles et ceux qui perçoivent l’extrême danger du nationalisme et savent depuis longtemps qu’il n’est aucun progrès possible dans la fuite en avant néolibérale.

    Si notre mouvement est récent, notre filiation est ancienne. Nous inscrivons nos pas dans ceux de toutes les révoltes qui, à chaque étape de notre histoire, ont refusé l’ordre établi et les oppressions de toutes sortes. Nous serons toujours du côté des mineur.se.s de Carmaux et de Jaurès, du Front populaire et de ses conquêtes sociales, du programme du Conseil National de la Résistance, des mouvements féministes et LGBT+, des luttes pour la décolonisation, des écologistes qui, les premier.e.s, ont pris la mesure des périls que nous encourons, des étudiant.e.s et des ouvrier.e.s grévistes de Mai 68, des luttes antiracistes, de l’altermondialisme. Nous revendiquons d’être de ces femmes et de ces hommes qui ont toujours lutté pour transformer leur révolte en réforme, en conquêtes sociales réelles et concrètes, en progrès de justice et de liberté.

    Fort.e.s de ce passé, nous sommes aujourd’hui obstinément tourné.e.s vers l’avenir. Lucides, nous savons que, sans un changement radical, nous serons incapables de garantir aux générations présentes et futures une vie digne et libre dans un environnement préservé. Il n’est plus l’heure des vieilles manœuvres, des grandes concessions et des compromis médiocres. Nous n’avons rien à espérer d’un système néolibéral, obsédé par le mythe de la croissance et du profit, qui ne cesse d’accroître les inégalités et détruit la planète bien au-delà de ce que l’humanité ne peut supporter.

    C’est pourquoi nous portons les germes d’un modèle nouveau. Nous traçons une autre voie.

    Cette voie est dictée par l’impératif écologique qui nous somme de rejeter un système économique productiviste et indifférent à la destruction des ressources naturelles et de la biodiversité.

    Cette voie vise irrémédiablement à l’égalité de tou.te.s et à l’émancipation de chacun.e. Nous refusons de subir nos vies et d’assister, impuissant.e.s, à la perte de nos droits et à la fin de notre modèle social. Nous construirons, demain, les bases d’un nouveau contrat social du XXIème siècle, assis sur un revenu universel d’existence.

    Cette voie redonne aux citoyen.ne.s la place qu’ils et elles n’auraient jamais dû quitter et en termine avec une démocratie fatiguée et intermittente. Nous avons rejeté, sans regret, le mythe de l’Homme providentiel et avons toute confiance dans l’intelligence collective de citoyen.ne.s rassemblé.e.s par l’envie d’agir et capables de décider pour elles et eux-mêmes.

    Disons-le : notre ambition est grande et c’est humblement, pas à pas, que nous construirons l’alternative. Mais cet horizon est le seul qui rende possible notre idéal de progrès. Pour les générations passées, présentes et futures, notre responsabilité politique est donc de le porter.

    Un an après notre constitution, notre confiance demeure intacte.

    L’heure est venue.
    PARTIE 1 – « L’ÉCOLOGIE : UNE URGENCE VITALE, UNE CHANCE HISTORIQUE ! »
    Si nous sommes pressé.e.s d’agir, c’est parce que nous sommes contraint.e.s par l’urgence. L’urgence climatique, d’abord. Pendant des siècles, l’être humain a perçu la nature comme une menace à dominer ou une réserve inépuisable et abondante de ressources, mais c’est aujourd’hui la nature qui étouffe. L’humanité est prise de court : elle attendait le bonheur dans le progrès continu des techniques, du consumérisme et dans une croissance économique prétendument infinie, mais elle découvre, chaque jour davantage, que son bonheur futur tient au fil fragile de la préservation de notre planète. Oui, depuis des décennies, nous produisons avec frénésie sans tenir aucun compte des dégâts de notre activité sur notre environnement, avec pour seul horizon la croissance du produit intérieur brut.

    C’est ainsi que nous continuons à courir après des fantômes quand, déjà, l’humanité manque de tout : d’une eau potable, d’un air pur, d’une alimentation saine et sûre, d’un logement décent, de lumière et d’espace. Voilà des années pourtant que les scientifiques nous préviennent : si l’humanité continue de dormir, elle n’aura bientôt plus le droit de rêver.

    Nous tracerons donc l’alternative écologique : celle de la fin du nucléaire, celle de la fin des pesticides et des perturbateurs endocriniens, celle de la fin des hydrocarbures, celle de l’investissement massif dans les énergies renouvelables, celle de l’attention portée à la cause animale, celle du développement continu des circuits courts de l’agriculture paysanne, de l’agro-écologie, ancrée et adaptée à son territoire, et des filières biologiques.

    Mais nous devons aller beaucoup plus loin.
    Proposition A : l’écologie de la rupture/de l’essence
    Tant que nous raisonnerons dans les limites de la croissance de la production, de la quête du profit et de la concurrence de tou.te.s contre tou.te.s, nous serons condamné.e.s à l’accroissement des inégalités, au mal-être de nos sociétés, à des crises écologiques toujours plus graves. Nous devons entrer résolument dans une ère post-capitaliste et post-croissance.
    Qu’est-ce que cela signifie ? Que nous ne ferons plus de la propriété privée et de l’accumulation du capital les fondements de notre société moderne. Que nous favoriserons, comme le préconisait André Gorz, « des modes de production en commun au service des besoins communs ». Que nous garantirons la protection des biens communs comme l’eau, l’air, les sols, la biodiversité, en faisant primer ce patrimoine collectif sur tous les intérêts privés et la puissance des lobbys. Que nous placerons la coopération des êtres au-dessus de la concurrence et que nous accompagnerons puissamment le développement de toutes les formes de production sociales, solidaires et collaboratives dont la résilience n’est plus à démontrer.
    Que nous mènerons la bataille culturelle contre le consumérisme et l’individualisme qui fragmentent nos sociétés, là où nous avons besoin de nous réunir. Que nous remplacerons le PIB par d’autres indicateurs qui intégreront pleinement d’autres objectifs, comme le bien-être de la population, les progrès éducatifs, l’accès à une santé de qualité et de proximité, la préservation des ressources et des espèces.
    Tout cela porte un nom : l’écologie de la rupture, une écologie de l’essence. Cela prendra du temps, mais c’est l’horizon que nous nous fixons, le seul qui soit responsable et raisonnable.
    Proposition B : l’écologie de l’accompagnement
    Déjà en 1987, le rapport Brundtland, intitulé « Notre avenir à tous », faisait prendre conscience au monde de son destin commun et du besoin pressant d’agir. Il nous exhortait à prendre la voie d’un développement durable, c’est-à-dire d’un « développement qui réponde aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Si les gouvernements successifs n’ont cessé d’utiliser le terme, ils n’ont jamais impulsé une dynamique suffisante pour le rendre concret et possible.
    Il est aujourd’hui temps de tendre vers une croissance verte. Définir les bases d’une croissance verte, c’est accepter de limiter notre développement économique pour le rendre soutenable. Il est aujourd’hui difficile de penser que nous pourrons demain changer radicalement nos modes de production et de consommation. Il s’agit plutôt d’accompagner le changement progressif de notre modèle économique par une politique environnementale volontariste. Grâce à une politique massive d’investissements dans l’économie verte, les énergies renouvelables, le soutien à l’innovation, le renforcement de la régulation et des normes environnementales, nous pourrons accompagner une transition durable vers un modèle tempérant et soutenable.
    Il ne s’agit pas de remettre en cause les fondements de notre modèle économique, et notamment la liberté d’entreprendre, mais bien d’accompagner la transformation de celui-ci, afin d’y intégrer pleinement la contrainte environnementale comme cadre infranchissable. Cette stratégie de l’écologie de l’accompagnement est, certes, une posture de compromis qui marque une transition plus lente, mais elle est plus réaliste parce qu’elle offre aux acteur.rice.s économiques et aux modes de production le temps nécessaire de s’adapter.
    Aucune parcelle de notre projet politique ne s’écrira dans l’oubli irresponsable de l’écologie. Disons-le nettement : il ne s’agit plus seulement de penser l’écologie, il s’agit d’être écologistes. Pour nous-mêmes et pour nos enfants, nous refusons d’être une génération d’amnésiques et nous prendrons donc toute notre part à l’effort commun. Jamais nous ne serons indifférent.e.s au monde.
    PARTIE 2 – EN FINIR AVEC LA CRISE SOCIALE PAR LA PROTECTION DE TOU.TE.S ET L’ÉMANCIPATION DE CHACUN.E
    Notre système économique actuel n’est pas seulement absurde et dangereux parce qu’il détruit inlassablement notre planète, il l’est aussi parce qu’il se révèle incapable de réduire les inégalités, d’éradiquer la grande pauvreté et le chômage de masse.
    Voilà quarante ans que nous sommes prisonnier.e.s d’une même idée selon laquelle la privatisation, le renforcement du marché au détriment de l’État Providence, la concurrence totale, l’affaiblissement des droits et sécurités des travailleur.se.s aboutirait au bien-être économique général et à l’émancipation de chacun.e. Cette idée fausse se double d’un mythe : il n’y aurait à ce système aucune alternative possible. Nous serions contraint.e.s de suivre le sens de l’Histoire et quiconque prétendrait proposer un modèle fondé sur d’autres logiques serait instantanément réduit au rang de folle ou fou, d’utopiste et de rêveur.se.
    La réalité sociale est têtue et cela fait bien longtemps maintenant que le néolibéralisme ne répond pas à sa promesse de sécurité et d’épanouissement. Le système économique actuel est cupide et absurde. Cette absurdité, Bertrand Russell la révélait dès 1932 : « les méthodes de production modernes nous ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans l’aisance et la sécurité. Nous avons choisi à la place le surmenage pour les uns et la misère pour les autres ». Partout, les travailleur.se.s subissent les contraintes dictées par l’efficacité, l’optimisation et la réduction des coûts. Il ne s’agit plus de bien faire, il s’agit de faire vite. La souffrance au travail augmente, les cas de burn-out se multiplient, le besoin de retrouver un sens perdu est omniprésent.
    Ce capitalisme qui défait la nature et entretient la misère est en pleine crise. La robotisation, l’automatisation et le développement de l’intelligence artificielle sont des tendances lourdes qui accélèrent la fin du vieux monde capitaliste, assis sur le travail salarié. Ces mutations, déjà à l’œuvre, seront une chance si nous prenons la mesure du bouleversement et que nous décidons d’organiser la transition par des choix politiques puissants.
    C’est pourquoi nous continuerons au sein de Génération.s, comme nous l’avons fait pendant toute la campagne électorale, à repenser en profondeur le travail et sa place dans nos vies. C’est pourquoi nous croyons à l’instauration d’un revenu universel d’existence. Loin d’être le salaire du chômage et de l’exclusion, le revenu universel d’existence sera le pilier de la protection sociale du XXIème siècle. Il permettra d’éradiquer la grande pauvreté et d’assurer tou.te.s les individu.e.s contre les aléas de leurs vies professionnelles et personnelles. Bien plus qu’un simple filet de sécurité, le revenu universel d’existence sera également un outil d’émancipation et de progrès. Il permettra à chacun.e de choisir librement ses activités, tout au long de sa vie. Il facilitera l’engagement de celles et ceux qui prennent le risque d’entreprendre et veulent initier des projets individuels ou collectifs.
    Couplé à une réduction du temps de travail, il permettra de redéfinir en profondeur notre rapport à la société et de fonder un nouveau contrat social dicté par les principes d’autonomie, de solidarité, de redistribution.
    Si ce nouveau contrat social offrira à chacun.e la sécurité économique, il ne suffira pas, seul, à construire une société de citoyen.ne.s égaux.les et émancipé.e.s. Nous savons qu’à cette garantie économique, il nous faut adjoindre une politique éducative et culturelle particulièrement ambitieuse sans laquelle il ne sera d’émancipation et d’épanouissement réel et complet. Nous portons l’esprit d’une école inclusive, humaniste et égalitaire, qui ne se donnerait pas simplement pour but de préparer l’insertion professionnelle immédiate mais bien d’offrir à chacun.e la possibilité de se réaliser comme individu.e et comme citoyen.ne.
    Dans cette époque soumise aux dangers de l’obscurantisme et des crispations identitaires, nous rappelons avec force notre indéfectible croyance dans l’éducation et la culture. Nous refusons de voir la France se morceler et se diviser. Nous devons réapprendre à faire société. Nous ne supportons plus de voir tant de discriminations prospérées. La République ne reconnaît pas des femmes ou des hommes, des musulman.e.s ou des catholiques, des noir.e.s ou des blanc.he.s, elle ne connaît que des citoyen.ne.s libres et égaux.les. Nous voulons donner à notre mouvement le visage de cette République unifiée et plurielle que nous chérissons. Notre mouvement luttera avec la plus grande force contre toutes les formes de discriminations et les violences abjectes qui en découlent. Notre mouvement est inclusif et ne connaîtra aucune distinction fondée sur le sexe, le genre, l’orientation sexuelle, le handicap, la religion, l’origine sociale. Nous serons résolument féministes.
    Nous n’oublierons jamais que l’égalité n’est pas seulement un principe éthique, elle n’est pas seulement une valeur fondamentale de la République, elle est d’abord une arme formidable contre le désespoir, contre tout ce qui désunit, contre les menaces identitaires et les envies d’en découdre.
    PARTIE 3 – « LA RÉVOLTE DE LA DÉMOCRATIE »
    Face à la violente évidence de la crise sociale et à l’implacable menace de la crise écologique, pourquoi tant d’inertie, pourquoi tant d’ardeur à perpétuer un système archaïque, pourquoi tant de passion à continuer dans la voie des mêmes politiques néolibérales ? C’est que nous avons laissé les citoyen.ne.s disparaître derrière des institutions technocratiques et verrouillées. Le fossé entre le fonctionnement de notre système politique et l’aspiration démocratique est aujourd’hui immense.
    Partout, les initiatives ne cessent de se multiplier, les appels à un monde plus égalitaire et plus tempérant percent de toute part, chacun.e comprend que quelque chose ne fonctionne plus, que quelque chose doit changer, enfin. En marge et à l’ombre de nos institutions, la démocratie est là, bien vivante. Dans nos banlieues où des centaines d’associations militent chaque jour, chez ces étudiant.e.s qui manifestent pour leur avenir, chez ces cheminot.te.s qui défendent le service public, chez ces infirmier.e.s qui exigent de soigner leurs patient.e.s dans des conditions dignes, dans ces mouvements féministes qui n’acceptent plus la domination masculine, dans tous ces mouvements citoyens durables ou éphémères qui expérimentent un revenu universel, des monnaies locales, des budgets participatifs, et pensent la collectivité de demain, dans le cœur de ces femmes et de ces hommes qui aident, poussé.e.s par leur humanité, les exilé.e.s qui arrivent sur notre sol. Une France qui reste sourde à ces colères et aveugle à ces aspirations, c’est une France qui s’emmure. Parce que c’est notre conviction profonde, Génération.s s’alimentera et soutiendra la diversité de ces initiatives et cette vitalité démocratique, d’où surgiront demain les conditions d’un renouveau social, écologique, culturel.
    Cette conviction porte notre mouvement. Génération.s recherche depuis un an les voies d’une modernité démocratique. Notre charte a été écrite à partir des 27 000 réponses au questionnaire rempli par nos membres sur la nature et l’identité de Génération.s. Pour la première fois dans une organisation politique nationale, la trame de la démocratie interne du mouvement a été confiée à un conseil de 30 membres tiré.e.s au sort, plutôt qu’à une direction politique. Dit en quelques mots, cela ne paraît peut-être pas grand-chose. Pourtant, jusqu’à présent, aucun mouvement ou parti politique n’avait osé laisser la proposition de ses propres statuts à des membres tiré.e.s au sort. Et si les questions sont nombreuses sur la manière de faire vivre au quotidien la démocratie et la transversalité dans le mouvement, avec les moyens financiers et humains qui sont les nôtres, cette façon de faire unique et belle est bien constitutive de notre attachement viscéral à une démocratie active et continue.
    Ces statuts font, depuis, l’objet d’une écriture collaborative avec tou.te.s les membres du mouvement et d’un vote selon des modalités inédites : le choix préférentiel, qui concilie pratique démocratique et recherche du consensus. Génération.s, un an durant, a voulu s’éloigner des modèles d’organisation où la démocratie est intermittente, sinon factice. Au lendemain de sa convention, Génération.s disposera de règles de désignation de ses représentant.e.s, de ses candidat.e.s, et de délibération sur le fond, qui lui garantiront d’être le premier mouvement politique à démocratie continue.
    Mais cet isolement et cette faiblesse des citoyen.ne.s ont depuis longtemps gangréné l’Union européenne. L’éloignement des cercles de décision, l’obscurité des processus, les manques ou les absurdités des Traités européens, la généralisation de l’austérité : qui peut nier qu’il y a ici les raisons du désamour des citoyen.ne.s pour l’Europe et le terreau de la montée des populismes partout sur le continent ? Sans la démocratie, l’Europe n’est plus notre idéal commun, c’est un mirage funeste. Nous avons besoin d’un Printemps européen.
    Notre charte a proclamé au Mans que nous étions un mouvement européen et fédéraliste. Dès le lendemain de la fondation du mouvement, nous avons travaillé à faire émerger une alliance progressiste et écologiste en Europe. En quelques mois, associé.e.s à Yanis Varoufakis et Diem 25, nous avons construit une alliance transnationale européenne dotée d’orientations fortes et d’un agenda de transformation de l’Europe. Nous avons coopéré avec d’autres mouvements politiques aux cheminements comparables aux nôtres. Nous nous sommes lié.e.s à « Alternativet » au Danemark, à la gauche du SPD en Allemagne, aux collectifs citoyens lancés par le maire de Naples en Italie, aux Portugais.e.s de « Libre » ou aux Polonais.e.s du mouvement « Razem. » De ces coopérations est né un mouvement, « le Printemps européen », radicalement démocratique, écologiste, social et européen, proposant une stratégie enthousiasmante de reconstruction de l’Europe entre les deux impasses du nationalisme et du libéralisme.
    Cet attachement à la démocratie, nous le considérons indissociable d’une défense absolue des libertés publiques dont notre mouvement s’inquiète de l’appauvrissement récent et dangereux. L’intégration dans le droit commun de l’état d’urgence, l’adoption de la loi asile et immigration, l’accroissement de la répression et de la violence policière lors des récents mouvements sociaux et étudiants, marquent une régression majeure, une dérive inquiétante quant à la protection des libertés individuelles.
    Aujourd’hui, comme hier, Génération.s se tiendra du côté de tou.te.s celles et ceux qui ne résigneront jamais à voir notre pays sombrer dans la peur, s’enfermer et se murer dans une dérive sécuritaire. Notre mouvement ne se contentera pas de proclamer la bienveillance mais assumera l’impopularité qui accompagne, hélas, notre engagement public en faveur d’un grand mouvement de solidarité envers les exilé.e.s. Génération.s est le seul mouvement politique national à avoir engagé une campagne de communication pour sensibiliser les Français.e.s à l’importance de l’accueil et dénoncé la politique liberticide et répressive du gouvernement en matière d’immigration et d’asile. La campagne sur les exilé.e.s a valeur d’exemple. Il s’agissait de notre toute première campagne. D’aucun.e la trouveraient éloignée des préoccupations de nos concitoyen.ne.s. Nous pensons, nous, que notre responsabilité est de parler de celles et ceux qui n’intéressent personne, qui ne rapportent pas de voix, et de rappeler inlassablement que ces personnes ont des droits, tout simplement parce qu’ils sont des êtres humains. Au-delà du simple accueil, qui relève du comportement humanitaire minimal, nous lutterons pour permettre et favoriser l’intégration des éxilé.e.s dans notre société.
    Nous pensons que le problème des réfugié.e.s n’est pas essentiellement du ressort du Ministère de l’Intérieur. Ce devrait être fondamentalement une préoccupation des ministères chargés de l’Education, de la Culture et des Affaires Sociales. Nous n’oublierons jamais que la France a bâti son identité et sa richesse culturelle sur l’intégration successive de populations migrantes.
    Ecologie, justice sociale, démocratie, humanisme, féminisme, luttes contres les discriminations : voilà les bases et les objectifs, voici les valeurs et le sens de ce que serons toutes nos propositions. Cette armature a porté toutes nos actions depuis le 1er Juillet dernier, jusqu’à celui-ci, elle fut la boussole du souffle qui nous porte et nous portera !
    PARTIE 4 – « NOTRE FEUILLE DE ROUTE »
    A période nouvelle, forces politiques nouvelles. Génération.s s’inscrit dans ce mouvement de décomposition-recomposition. Génération.s est une force politique neuve qui aspire à construire l’alternative progressiste du 21ème siècle. L’écologie constitue la modernité et l’actualité de la gauche. Mais, sans la boussole des valeurs de la gauche, l’écologie s’impuissante dans son indifférenciation et se replie sur sa seule dimension environnementale, accréditant l’idée de la fin du clivage gauche-droite.
    Nous refusons la séparation du social et de l’environnemental : les réponses aux crises sociales sont écologiques et les réponses aux crises écologiques doivent être sociales. La question n’est pas de lutter pour la conquête de l’appropriation exclusive d’une idée. Pensé ainsi, le combat politique s’épuise dans le dogmatisme et ne devient qu’objet et sujet d’une infime minorité qui ne se parle plus qu’à elle-même. Nous n’aspirons pas à reproduire les erreurs politiques des formations du passé.
    Notre première étape doit être d’être capables d’œuvrer loyalement au rassemblement, partout où nous sommes en capacité de le faire. La construction d’une alternative politique n’adviendra que si nous parvenons à rassembler une majorité de citoyen.ne.s autour de notre projet et donc si nous sommes à même, dans un premier temps, de nous rassembler avec celles et ceux qui nous sont les plus proches. Les formations politiques sont des moyens au service d’un but à atteindre.
    Dès sa création, Génération.s s’est définie comme une étape dans un processus qui ne fait que commencer. Forte de ses dizaines de milliers de membres et ses centaines de comités, Génération.s mettra à chaque moment son énergie au service de la construction de la prochaine étape de la grande maison commune des progressistes qui reste à bâtir et qui, seule, permettra l’émergence de l’alternative durable que nous appelons de nos vœux.
    L’alternative ne saurait se réduire à rejoindre tel ou tel vieux parti qui n’a pas eu ou qui n’a plus la confiance citoyenne, ni à se fondre dans un mouvement vertical et autoritaire. La construction sera progressive, dans le respect du passé et des cultures de chacun, mais avec la volonté de toujours regarder vers l’avenir.
    Face à la montée des nationalismes partout dans le monde, il nous revient de rechercher inlassablement ce rassemblement, c’est-à-dire de refuser toute forme de résignation ou de fatalisme, de refuser la souffrance pour la planète et ses habitant.e.s, de lutter contre l’accroissement constant des inégalités, de vouloir changer les politiques publiques dans les actes et d’agir au service des gens.
    Privilégier l’aventure d’un parti sur le rassemblement, c’est admettre de fait la poursuite des politiques actuelles, c’est être complice de ces politiques, c’est accepter que les changements indispensables soient remis à plus tard.
    Entre la défense des intérêts d’un parti et celles des citoyen.ne.s, Génération.s a choisi sans hésiter et mettra toutes ses forces et son énergie à faire émerger un monde écologiste, solidaire, démocratique.

  7. Posted 29 juin 2018 at 14:40 | Permalien

    Un sommaire d’enfer comme toujours pour cette revue exceptionnelle, une des meilleures de la gauche, D&S n°256 spécial été 18 mensuel 26° année,
    Sommaire
    D&S n° 256 Le 26 juin 2018
    Edito
    P. 3 Une riposte unitaire devient vitale
    Actualité
    P. 4-5 Combattre l’islamophobie et défendre la laïcité
    P. 6-7 Une stratégie “populiste” pas si populaire !
    Politique
    P. 8 à 10 Macron creuse un précipice sous ses pieds Fin des cotisations, fin de la Sécu ?
    Social au cœur
    P. 11 Au Rouvray, la lutte et l’unité ont payé !
    Question d’éco
    P. 12-13 Un rapport accablant à tout point de vue
    En théorie
    P.14-15 Le salariat aujourd’hui 3
    Sa place dans la société et sa composition égalité
    P. 16 En Irlande, un vent de liberté s’est levé écologie
    P. 17 La vacance de M. Hulot
    Notre histoire
    P.18-19 Centenaire 15 Juin 1918 : Durand réhabilité
    International
    P. 20 Le G8 des pompiers pyromanes
    P. 21 Le gouvernement « libéral-populiste » italien
    P. 22 Armée suisse : le peuple tranchera
    P. 23 Post-it Palestine
    Suites et poursuite d’un nettoyage ethnique
    P. 24 Liberté pour Sentsov et Koltchenko

  8. Gilbert Duroux
    Posted 30 juin 2018 at 10:42 | Permalien

    Il commence bien, le manifeste de Générations ! « Il ne s’agit pas de remettre en cause les fondements de notre modèle économique, et notamment la liberté d’entreprendre ». On aura beau imaginer tous les encadrements possibles, c’est au nom de « la liberté d’entreprendre » que les capitalistes produisent tout et n’importe quoi, dans les conditions que l’on sait, et dans le but premier de faire du profit.
    Sans revenir au Gosplan soviétique, on ne s’en sortira pas, et surtout la planète ne s’en sortira pas sans une économie un minimum planifiée pour arrêter de produire tout et n’importe quoi, en pillant les ressources de la planète et en ne laissant que désolation à nos enfants.
    Bref, Générations n’est pas un mouvement de gauche, mais ça, on s’en doutait un peu.

  9. Gilbert Duroux
    Posted 30 juin 2018 at 11:28 | Permalien

    Un bon article dans la presse régionale sur le comédien Yvan Le Bolloc’h, qui permet d’aborder l’enjeu de la lutte à la SNCF :
    https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/yvan-le-bolloc-h-les-cheminots-c-etait-le-premier-bastion-a-prendre
    On regardera avec intérêt le documentaire de Le Bolloc’h.

  10. Posted 2 juillet 2018 at 16:23 | Permalien

    avec toi la gauche est pure ou n’est pas de gauche… quelle tristesse de perspective,

  11. Gilbert Duroux
    Posted 4 juillet 2018 at 14:54 | Permalien

    C’est pas une question de pureté, mais quand on se prétend de gauche en reprenant les fondamentaux des capitalistes, c’est mal barré, tu crois pas ?
    Parfois je me demande ce que tu veux et ce que tu défends. Tu défends tout et son contraire. Pour un vieux militant, ça manque de cohérence.

  12. Posted 6 juillet 2018 at 17:26 | Permalien

    je defend avec GDS un programme clair et avec acharnement depuis plus de 40 ans et je cherche a le rendre majoritaire

  13. Gilbert Duroux
    Posted 7 juillet 2018 at 10:23 | Permalien

    Pourquoi tu me rentres dedans, alors, quand je pointe le fait que Hamon et son groupuscule mettent en avant « la liberté d’entreprendre » si chère aux capitalistes ? Pourquoi pas la concurrence libre et non faussée, tant qu’on y est ?

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