Comment Macron-Penicaud trichent avec les chiffres en hausse du chômage

Nous le savons depuis le début, Macron et son gouvernement font en sorte de casser le thermomètre plutôt que d’agir contre le chômage.

Ils ont décidé de retenir, comme indicateur officiel, celui de l’INSEE (calculé selon la méthode du BIT). Ce chiffre, obtenu au moyen d’une enquête menée par l’INSEE, ne prend pas en compte la précarisation de l’emploi puisqu’il considère qu’une personne ayant travaillé 1 heure au cours d’une semaine dite « de référence » n’est pas demandeuse d’emploi.

Selon l’enquête de l’INSEE, le nombre de chômeurs représenterait 9,4 % de la population active de la France entière et 9,1 % de la France métropolitaine, fin juillet 2018.

Ces 9,1 % correspondent à 2,5 millions de chômeurs.

Les chiffres de Pôle emploi sont très différents. Ils ont été publiés le 25 juillet 2018 et concernent les inscrits sur les listes de Pôle emploi fin juin 2018.

Le nombre d’inscrits fin juillet 2018 ne seront connus que le 27 août 2018.
Pour la France entière et pour les inscrits fin juin 2018 :
Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A s’élève à 3 440 500.
Ceux des catégories A, B et C à 5 941 200.
Ceux des catégories A, B, C, D et E à 6 238 900.

Très très loin, dans tous les cas de 2,5 millions de chômeurs de l’INSEE et du BIT.

Muriel Pénicaud a décidé de ne plus commenter que trimestriellement les chiffres de Pôle emploi, en se focalisant, qui plus est, sur les chiffres de la seule catégorie A. La DARES qui publie chaque mois les chiffres de Pôle emploi (Dares indicateurs) est pourtant une direction du ministère du Travail !

Cette utilisation des indicateurs du chômage est à lui seul tout un programme : le salariat précaire n’a rien à faire dans les statistiques du chômage. Si l’on a travaillé une heure au cours de la semaine de référence on n’est plus au chômage. L’objectif est évident : afficher (comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni) un taux de chômage (calculé selon la méthode du BIT)  autour de 5 %, en multipliant le nombre d’emplois précaires, sous-payés et de très courtes durée.

Ils pensent qu’ainsi, ils auront réglé le problème du chômage…

JJ Chavigne

10 Commentaires

  1. Caps
    Posted 15 août 2018 at 23:24 | Permalien

    Encore un tour de passe passe.Vivement le progrès social.

  2. socrate
    Posted 23 août 2018 at 13:50 | Permalien

    helas la France s’est habituée au chomage sinon tout le monde serait dans les rues pour dire assez

  3. Posted 24 août 2018 at 18:35 | Permalien

    c’est faux,
    1 « la france » qui c’est ?
    ‘habituée » au cancer ?
    et s’il n’y a pas plus de mobilisation on sait pourquoi, c’est parce que la gauche divisée n’offre pas une alternative

  4. Posted 24 août 2018 at 18:53 | Permalien

    2 JUIL. 2018

    PAR UGICTCGT

    BLOG : LE BLOG DE L’UGICT-CGT

    L’information est semble-t-il passée complètement sous les radars la semaine dernière. La dépêche de l’AFP annonçant que « l’État pourrait récupérer jusqu’à 24 milliards EUR d’excédents de la Sécu en 2022 » n’a été republiée que sur un site et sans aucun commentaire ni aucune mise en perspective.

    Pourtant, il y aurait beaucoup à dire car voici qu’après nous avoir asséné durant des années le fameux « trou de la Sécu » pour justifier toutes les mesures de déremboursements, les reculs de la protection sociale et notamment la branche retraite on nous annonce désormais, selon une autre dépêche de l’AFP du 5 juin dernier, une « Sécu « quasiment à l’équilibre » avant les grandes réformes ». « Presque sortie du rouge et à moitié dans le vert, la Sécu reprend des couleurs. Après un déficit de 5,1 milliards d’euros en 2017, son solde sera « en nette amélioration » à moins de 300 millions en 2018, selon le dernier rapport de la Commission des Comptes de la Sécurité sociale ».

    Au lendemain de cette annonce, une autre dépêche venait doucher les éventuelles espoirs ou revendications d’une amélioration de la couverture sociale grâce à ce retour à « bonne fortune » : l’AFP titrait alors : « le gouvernement a nié mercredi l’existence d’une « cagnotte » liée à la forte réduction du déficit de la Sécurité sociale, qui devrait dégager des excédents à partir de 2019, excluant de « redistribuer » l’argent économisé sur le champ de la « Sécu » ».

    Chemin faisant, nous en arrivons à cette dernière dépêche du 27 juin lorsque sort le rapport de la Cour des Comptes qui annonce que « les excédents dégagés par les administrations de Sécurité Sociale seront « plafonnés » à partir de 2019, le surplus devant servir à réduire le déficit de l’État pour un montant qui pourrait atteindre 24 milliards d’euros en 2022, selon la Cour des Comptes ».

    Tiens donc ? On nous annonce ainsi un véritable hold-up sur nos cotisations à la Sécurité Sociale. On nous estime même le montant du préjudice… Et puis fermez le ban… Rappelons au passage que ce forfait à venir a été inscrit dans la loi de programmation des finances publiques (LPFP), adoptée en décembre avec le budget 2018 qui a prévu que ces excédents servent « à la réduction du déficit de l’État ». En clair, Macron va faire payer les milliards de cadeaux aux plus riches, les primes aux premiers de cordée, l’abandon de l’ISF en piquant l’argent de la protection sociale.

    C’est un « pognon de dingue » sur lequel va faire main basse le gouvernement. Le pire de ce hold-up auquel il fallait s’attendre depuis que Bercy et Matignon ont la haute main sur la Sécu, est que le retour à l’équilibre s’explique par l’augmentation globale de la masse salariale (qui accroît automatiquement les rentrées de cotisations sociales). Mais aussi et peut-être surtout par les économies drastiques au détriment de l’accès aux soins et de leur qualité. « Peut-on se satisfaire d’un résultat comptable alors que l’actualité fait état de dysfonctionnements majeurs liés au manque de moyens ? « a interrogé la CGT lors de la publication des comptes de la Sécu début juin.

    Qu’on se réjouisse de ces excédents mais que l’on s’offusque des déficits des hôpitaux publics a quelque chose d’indécent. Que l’on renonce à satisfaire des besoins de protection sociale nouveaux ou non couverts, pour ristourner cet argent aux entreprises et aux plus fortunés relève d’une spoliation. Et l’on voit bien de quel ruissellement on nous rebat les oreilles.

    Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT

  5. Posted 24 août 2018 at 19:00 | Permalien

    Nationaliser le capitalisme US ?

    La sénatrice Warren, démocrate du Massachussetts est, depuis une dizaine d’années, une concurrente potentielle pour la désignation à la candidature présidentielle, – sans doute la plus sérieuse après Hillary Clinton, et certains diraient donc “la plus sérieuse” désormais. Elle s’est toujours présentée comme une adversaire classique de type rooseveltien de Wall Street et du Big Business (ou Corporate Power) aux USA, c’est-à-dire à la gauche classique du parti ; qui plus est, une personne semblant de grande qualité, sérieuse et élégante, universitaire de qualité. Mais tout change soudain et sa dernière proposition dépasse très largement les bornes de cette gauche classique et se présente comme une première dans l’histoire des USA, doublant sur leur (extrême-)gauche les candidats démocrates les plus extrêmes (Sanders et Ocasio-Cortez).

    Warren propose le “Accountable Capitalism Act”, c’est-à-dire la “Loi de Responsabilisation du Capitalisme”, qui décrèterait la nationalisation totale de facto du Big Business, ou Corporate Power (précisément, toutes les entreprises de plus de un $milliard de chiffres d’affaires). La National Review, qui rapporte la nouvelle ce 16 août 2018, observe qu’en cas d’application, « ce programme constituerait la plus grande saisie de propriété privée dans l’histoire de l’humanité ».
    Bien entendu, le commentaire observe que cette loi n’a aucune chance d’être votée et qu’elle constitue simplement un positionnement de Warren dans le parti démocrate pour la course à la présidentielle de 2020. C’est évidemment le cas mais l’opportunisme politique n’explique pas tout d’une telle démarche si radicale. En temps courant de l’américanisme, cette proposition du type bolchévique radical n’aurait pas pu être conçue, ni même envisagée. Compte tenu de la position de responsabilité et du crédit de sérieux de cette sénatrice issue de la gauche traditionnelle du parti, cette proposition de loi extraordinaire constitue une mesure non moins extraordinaire du tournant vers la gauche ultra et révolutionnaire du parti démocrate.

    Extraits :

    « La sénatrice Elizabeth Warren, du Massachusetts, a largement dépassé les socialistes les plus extrémistes, Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez. Elle propose de nationaliser toutes les grandes entreprises aux États-Unis. En cas d’application, ce programme constituerait la plus grande saisie de propriété privée dans l’histoire de l’humanité. [...]

    « En vertu de la proposition du sénateur Warren [“Loi sur le responsabilisation du capitalisme”], aucune entreprise ayant un revenu supérieur à un milliard de dollars ne serait autorisée à exercer légalement ses activités sans la permission du gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral dicterait alors à ces entreprises la composition de leurs conseils, les détails de la gouvernance interne, les pratiques de rémunération, les politiques du personnel et bien plus encore. Naturellement, leurs activités politiques seraient également limitées. La proposition du sénateur Warren n’implique rien moins qu’une quasi-expropriation de tout le secteur privée aux États-Unis. Il est inconstitutionnel, contraire à l’éthique, immoral, irresponsable et, pour ne pas trop insister sur ce point, totalement insensé.

    « C’est une proposition cynique. La sénatrice Warren a beaucoup de défauts : un opportuniste grossier, des conceptions déformées, une personnalité insipide, une propagatrice de livres stupides d’auto-assistance, etc. Mais elle-même n’est pas stupide. Elle sait qu’il s’agit d’une proposition sans issue, qu’elle sera sauvée par la majorité législative républicaine de l’ignominie qui résulterait de la poursuite sans réserve de ce programme stupide. Il ne s’agit en réalité que d’un moyen de s’imposer, pour des raisons purement stratégiques, comme la candidate la plus radicale pour la nomination démocrate aux présidentielles de 2020. Le parti démocrate en 2018, à l’instar de l’électorat des primaires républicaines de 2016, est en quête de sang et d’affrontement. La sénatrice Warren brandit ce drapeau rouge pour voir qui se rallie à elle.

    « Proposer une telle chose pour des raisons sincères serait une complète stupidité. Proposer ce programme pour des raisons politiques étroitement intéressées est le genre de chose qui mettrait fin à une carrière politique dans un État sain et qui se respecte, ce que le Massachusetts n’est manifestement plus depuis un certain temps. »

  6. Posted 24 août 2018 at 19:34 | Permalien

    Le prélèvement de l’IMPOT par l’URSSAF, casse de la Sécu, baisse du pouvoir d’achat.
    Ce qui est présenté comme une « concession » de Darmanin est une accélération de l’offensive majeure et préméditée contre la Sécu
    Elle prolonge la raison d’être du prélèvement à la source : suppressions massives de postes aux impôts, fusion – augmentation de l’impôt sur le revenu et de la CSG. … – elle consiste à faire opérer le prélèvement à la source par l’URSSAF dans les entreprises de moins de 20 salariés.
    ► C’est prémédité car c’est une proposition du rapport CAP 22 (réforme Action publique 2022 Macron / E Philippe) qui entend achever définitivement la Sécu pour la remplacer par le modèle des USA : « Rapprocher les différents organismes en charge du recouvrement fiscal d’un côté et social de l’autre ((URSSAFF, ACOSS, AGIRC-ARRCO, DGDDI) préalable à une fusion à long terme ,… «
    ► L’objectif c’est de remplacer la cotisation dans le financement de la Sécu par l’impôt et les assurances privées, ce qui aurait des conséquences gigantesques :
    o Des dizaines de milliards d’exonérations supplémentaires de cotisations dites « patronales » (salaire socialisé), cotisations qui sont encore de 200 Md par an. Leur suppression progressive augmenterait d’autant les profits et les dividendes des actionnaires français comme étrangers.
    o Pour 2019 tout laisse penser qu’il y aura 20 à 30 Md d’exonérations supplémentaires…et des coupes budgétaires massives dans le PLFSS 2019.
    o Les salarié-e-s et retraité-e-s « qui peuvent », verront leur impôts directs et indirects augmenter, paieront des assurances privées. Ils subiraient une baisse massive de pouvoir d’achat.
    o Les autres auront une » assistance ».
    ► C’est un changement de société revendiqué officiellement par A Buzyn (notamment la réforme des retraites qu’elle pilote avec JP Delevoye) comme E Philippe (CAP 22 qui couvre tous les services publics et toute la protection sociale) : le passage de la Sécurité Sociale de « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins » à une assistance pour « plus démunis » comme aux USA.
    ► Pareil pour le chômage : une « assistance » à « activer », sinon on la perd en partie ou totalité (CAP 22 également)
    Jean Claude Chailley

  7. Posted 25 août 2018 at 6:31 | Permalien

    Un des fondateurs de La France insoumise, Liêm Hoang-Ngoc, a reproché vendredi à Jean-Luc Mélenchon sa volonté d’«hégémonie» sur la gauche et sa «posture électoraliste» sur l’Europe, avec sa «comédie du plan B» jouée lors de la dernière présidentielle.

    «Les plébéiens demandent à leur tribun (Jean-Luc Mélenchon, NDLR) de clarifier ses discours: faut-il renoncer à +fédérer le peuple+ et à appliquer la stratégie +plan A/plan B+ pour changer l’Europe ?», interroge dans une tribune au Monde le fondateur des Socialistes insoumis, qui ont suspendu au début de l’été leur participation à LFI.

    Lors de la dernière présidentielle, LFI s’adressait au peuple français en lui proposant un «plan A» sur l’Europe («désobéir» aux textes européens et engager «un bras de fer» pour obtenir leur modification) doublé d’un «plan B» prévoyant une sortie de l’euro, voire de l’Union européenne en cas de refus des autres Etats, rappelle l’économiste, alors que le parti tient à Marseille son université d’été.

    «D’un point de vue rhétorique, l’épouvantail du plan B permettait de s’adapter à tous les auditoires», en rassurant à la fois «la base souverainiste du Parti de gauche», «les électeurs +anti-européistes+» et les «proeuropéens».

    Mais «aucune évaluation d’une sortie de l’euro n’(avait été) commandée par le candidat» Mélenchon et ce chiffrage «fut intégralement réalisé dans le cadre de l’euro», souligne-t-il.

    Dès lors, «LFI avait-elle réellement l’intention, en cas de victoire, d’appliquer ce plan B ? (…) Le discours +plan A/plan B+ n’était-il qu’une posture électoraliste ?», interroge l’ex-eurodéputé PS, notant qu’à l’heure où s’ouvre la campagne pour les européennes de 2019, le parti est «favorable à l’euro». «Le plan B est donc devenu caduc».

    Pour lui, «derrière cette posture désinvolte et inoffensive à l’endroit de l’Europe se cache l’unique obsession du tribun de LFI: asseoir son hégémonie sur ce qu’il reste de son ancien camp». C’est «le retour de la +vieille politique+», critique-t-il: la «rhétorique de l’unité, dérivée de la stratégie d’union de la gauche, dont usait jadis François Mitterrand pour réduire l’influence du Parti communiste».

    En parallèle, M. Mélenchon «consolide le noyau dur de sa holding afin d’en conserver le contrôle», poursuit Liêm Hoang-Ngoc, en critiquant de nouveau la composition de la liste LFI pour les européennes.

    M. Hoang-Ngoc, conseiller régional d’Occitanie, avait annoncé début juillet que les Socialistes Insoumis, membres fondateurs de LFI s’estimant insuffisamment représentés sur cette liste, suspendaient leur «participation à l’espace politique» du parti.

    LFI avait alors assuré que le mouvement était bien représenté, et que le comité électoral avait privilégié pour les premières places les candidats ne disposant pas déjà d’autres mandats.

  8. yann
    Posted 25 août 2018 at 7:25 | Permalien

    Le chiffre du taux d’emploi est il disponible comme aux USA?
    Car c’est sans doute celui-la qui va faire mal.

  9. Posted 25 août 2018 at 23:55 | Permalien

    si les criteres retenus étaient les memes, il y aurait le meme taux de chômage aux USA qu’ici

  10. yann
    Posted 26 août 2018 at 11:23 | Permalien

    Je voulais juste savoir si vous aviez connaissance d’un site d’open data (données ouvertes) français qui donnerait les stats comme aux USA, via le site du BLS.
    Par exemple, ou l’on peut obtenir:
    - un résumé de la situation de l’emploi
    https://www.bls.gov/news.release/empsit.a.htm

    *** à noter qu’il y a 1 millions d’américains en plus dans la catégorie « Not in labor force » depuis 1 an, soit 96 millions d’individu sur 258. ***

    - le taux d’emploi aux USA des plus de 16 ans est accessible via:
    https://www.bls.gov/webapps/legacy/cpsatab16.htm

    J’ai juste le sentiment qu’aux chiffres de l’INSEE sur le chômage, il faudrait ajouter ceux sur le taux d’emploi qui va évoluer du fait de la politique inique de chasse aux chômeurs.
    Je pense (je peux me tromper, car pas d’accès « aisé » aux données) que le nombre de personne qui vont quitter les statistiques de l’emploi, n’est et ne sera pas négligeable et que donc il mériterait d’être mis en avant aussi (si vous l’avez bien sur) et comparé par rapport aux années précédente.

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