Pourquoi Macron a menti sur le smic ? Parce que le salaire est son ennemi et il voulait masquer qu’il assistait les patrons

 

Macron a menti devant 23 millions de citoyens, en direct à la télévision, et il a manoeuvré pour ne pas augmenter le Smic tout en laissant croire le contraire.

 

 

La raison en est son hostilité au salariat, aux salaires et au smic. Pour lui, le salaire, net et brut, c’est l’ennemi. Il veut « une société post salariale ». Sa religion actuelle est donc que ce soit l’état qui verse des primes afin d’augmenter les marges des entreprises plutôt que les salaires

C’est ce qu’a dit Edouard Philippe : « - Nous sommes contre la hausse du Smic, car nous voulons que le travail paie ». L’expression « pour que le travail paie » s’entend pour les seules marges des entreprises, pas pour les salariés. Ou Muriel Pénicaud « - Augmenter le smic c’est fabriquer du chômage ». Ce qui signifie : il faut baisser le smic pour faire de l’emploi ! Ce qu’elle a fait par ordonnances en cassant les droits des salariés pour que ca coûte moins cher de les exploiter.

Difficile de dire à 23 millions de téléspectateurs que ce sont eux et pas les patrons qui vont donner des primes a une partie des smicards qui la demanderont s’ils sont autorisés a le faire selon des critères aléatoires que le gouvernement fixera.

Il ne s’agit pas de récompenser enfin et légitimement le travail, mais de détourner l’attention de l’exigence de son juste paiement.

Il ne s’agit pas de redistribuer les richesses produites, mais de faire payer par une partie des salariés les revendications des autres.

Macron a menti parce qu’il ne peut pas avouer qu’il préfère, pour l’heure, une économie administrée où des primes sont versées par l’état qui se substitue aux employeurs ; c’est une forme d’assistanat aux patrons. D’autant que ces étranges primes sont conditionnées par des critères extérieurs  au travail : impossible si on a un conjoint a plus de 1300 euros. Sur 1,65 million de smicards combien y auront droit ? Edouard Philippe répond déjà que 1,2 million sont au dessus des critères.

 

A quoi tout cela rime t il, de la part de libéraux, qui veulent toujours « moins d’état » ?  Dans le cas des « heures supplémentaires désocialisées », Macron pousse les employeurs à multiplier ces heures pour ceux qui ont un boulot plutôt que d’embaucher ceux qui n’en ont pas. Ce qui augmente forcément le chômage en évitant aux actionnaires de baisser leurs profits. Car ces heures coûtent moins cher aux employeurs puisque Macron en supprime la partie du salaire brut, les cotisations sociales !

 

Mais qu’est ce qui compensera ces sommes sinon les impôts, entre autres, des salariés qui ne font pas d’heures supplémentaires ?  Etrange religion qui verse des primes et les cotisations sociales à la place des actionnaires et des patrons et « en même temps » prétend baisser les impôts.

Nous salariés, on y  perd des deux cotes. Ca ne passera pas.

 

Gérard Filoche

 

 

PS :

L’usine à gaz (mal) montée par Macron pour faire verser par la Caisse d’allocations familiales (sic) 100 euros de « prime » c’est un trucage anti marché pour aider des employeurs d’entreprises bancales qui ne parviennent pas à bien payer ceux qu’elles exploitent ? En fait c’est comme les ex « emplois aidés » mais auprès d’employeurs au lieu de l’être auprès du public ?

Ils sont curieux dans leurs incohérences Macron et ces gens-là … ils viennent de supprimer les emplois aidés, ils font payer du salaire par les allocations familiales, ils veulent « simplifier » et ils complexifient sans aucun principe, ni au nom du marché, ni du libéralisme, ni du social, ils veulent « libérer le marché » et l’administrent, ils veulent que le travail paie et ils le paient à la place de patrons carrents, ils combattent l’assistanat et se font assistants du patronat, tout cela étant indépendant de la « compétitivité » de la nature, de la qualification, de la branche du travail effectué, puisque soumis à des critères familiaux et non pas professionnels, et sans sens puisque aussi bien des grandes entreprises que des petites ayant des smicards sont impactées !

 

6 Commentaires

  1. Phil
    Posted 17 décembre 2018 at 21:01 | Permalien

    Bonsoir

    Il y a plus de 20% d’écart de compétitivité avec l’Allemagne (chiffre FMI), et vu que l’on a une parité fixe avec l’Allemagne, la seule variable qui reste est le salaire des Français (à la baisse). Mais pendant que l’économie française se grippera faute de consommation, l’Allemagne investira dans son appareil productif grâce à ses excédents gigantesques et l’écart ne cessera d’augmenter.

    TOUTES les tentatives de parité fixe entre pays ont foiré et l’Euro ne fera pas exception à la règle! Plus on attend plus notre industrie est détruite.

  2. Posted 18 décembre 2018 at 0:24 | Permalien

    la « competitivite » c’est la guerre capitaliste
    la solidarité c’est le monde que nous voulons

  3. Posted 18 décembre 2018 at 0:32 | Permalien

    « En 40 ans ont été saccagés tout ce qui faisait communauté nationale et participait à le renforcer : Service national, drapeau français, rigueur éducative, patriotisme, art de vivre qui fait la splendeur de notre pays et j’en passe. Le carnage est tel qu’on se demande qui on est ! » Zorha Bitan

    « J’ai toujours préféré à ça, la Commune de Paris, Sans famille, les Misérables, Gervaise, le temps des cerises, la chanson de Craonne, le déserteur, ma gueule de métèque et la révolution permanente, c’est mon coin de sol chéri et c’est pas le même que le tien », GF

  4. Phil
    Posted 18 décembre 2018 at 8:39 | Permalien

    « la « competitivite » c’est la guerre capitaliste » nous sommes d’accord à 100% mais c’est la religion de l’UE et il faudrait obtenir l’Unanimité des pays de l’UE pour changer ce fait donc il faut quitter l’UE. Ou l’on continue le sketch (de presque 40ans) de l’UE sociale?
    « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens »

  5. Posted 18 décembre 2018 at 12:25 | Permalien

    oui il faut « quitter le capitalisme » aussi, mais pour cela il faut gagner d’abord cent euros pour battre Macron

  6. Posted 18 décembre 2018 at 12:27 | Permalien

    Gouverner par référendum ?

    18 déc. 2018
    Par Paul Alliès
    Blog : UNE AUTRE REPUBLIQUE EST POSSIBLE
    Le succès du mot d’ordre « Référendum d’Initiative Citoyenne » (RIC) est à la hauteur de la société du spectacle dans laquelle nous sommes. Vieux sujet en débat chez les « experts », le voilà en passe d’être promu en solution universelle de la crise démocratique.
    Les Gilets jaunes auront eu au moins ce mérite : rendre populaire la revendication d’une procédure jusque là considérée comme une prothèse des institutions bonapartistes de la V° République. Instrument plébiscitaire du présidentialisme de ce régime, la voilà devenir un moyen de démocratie participative. C’est donc un progrès notable qui, pour passer dans notre système politique appelle un examen critique.

    On rappellera d’abord le ralliement à peu prés général à l’idée de référendum. Lors de la campagne présidentielle de 2017, tous les candidats sans exception ou presque l’ont défendue. L’extrême-droite et les candidats à la primaire de la droite dans une version bien résumée par Nicolas Sarkozy : « Nous devrons restaurer la représentativité. C’est le recours au référendum chaque fois que nécessaire pour retremper la légitimité du gouvernement dans le suffrage universel » (8 juin 2016. St André Les Lille). La gauche (hormis le PS), plutôt traditionnellement méfiante devant ce type d’ « appel au peuple », a fini par s’y rallier avec la mobilisation contre la « loi travail El Khomri » ; le référendum lui apparut comme un instrument d’arbitrage possible des électeurs face à un pouvoir trahissant ses promesses.

    Mais bien rares furent dans ce mouvement, les références à la nouvelle rédaction de l’article 11 de la Constitution issu de sa révision de 2008 qui semblait pourtant aller en ce sens. On l’évoque en ce moment sous le nom trompeur de « référendum d’initiative partagée ». Or il s’agit bien d’un référendum d’initiative exclusivement parlementaire, réservé au cinquième de l’effectif des Assemblées (donc 185 élus de la majorité). Les citoyens ne sont requis qu’à des fins acclamatoires (ils ne peuvent même pas demander l’abrogation d’une loi). Ils doivent être 10% du corps électoral (soit environ 4,5 millions) pour demander une consultation sur « l’organisation des pouvoirs publics, des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la Nation, aux services publics qui y concourent ou tendant à autoriser la ratification d’un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions ». Et il suffit que la proposition de loi concernée soit examinée par le Parlement pour que le référendum ne soit pas organisé. De toute manière, les lois organiques nécessaires à l’application de cette « avancée » n’ont pas été prises. Voilà où nous en sommes dix ans après ce qui fut salué comme un « grand progrès démocratique ». Ce bref rappel n’est pas inutile en ces jours d’enthousiasme référendaire pour dire comment l’institutionnalisation d’une bonne idée peut l’enliser efficacement dans le marais d’une République asociale.

    Se posent alors des questions essentielles : le référendum est-il le raccourci pour sortir d’un tel régime ? Est-il le remède au « malgoverno » auquel nous condamne la V° République ? L’extension de son champ est-il la garantie de son installation dans nos pratiques démocratiques ? Et comment peut-il advenir réellement ?

    La tendance actuelle est à l’allongement de la liste : législatif, abrogatif, révocatoire, constituant. Les conditions de mise en œuvre feront sans doute l’objet de débats dans les semaines qui viennent mais elles sont nombreuses et essentielles : Quel effectif citoyen pour déclencher l’initiative ? Quels délais ? Quelles garanties de la sincérité des scrutins ? Quels contrôles de la conformité des matières avec les principes fondamentaux de la République ? Quels taux de participation pour fonder le caractère obligatoire de la votation ?

    Une fois ces questions résolues, se poseront celles de la place de ce moyen participatif dans l’économie démocratique du pays. A l’heure des manipulations géantes d’Internet en période électorale, des fake news en tout temps et de la démagogie la plus crasse contre la moindre responsabilité politique (Wauquiez en est une caricature), une définition stricte des conditions d’application du RIC est une des conditions de son succès. La référence à la Suisse et d’autres pays peut être opportune. Elle devrait permettre d’écarter les dévoiements modernes de la procédure (par exemple ceux que les lobbys corporatistes et en tout genre ont imposé en Californie ces dernières années). Le débat sera nécessaire et bienvenu pour sortir du ravissement si répandu sur « l’efficacité de nos institutions ». Mais il faudra veiller à son destin politique : déjà le président de la République et le Premier ministre ont dit leur « intérêt » pour le sujet dans la perspective de la révision constitutionnelle qu’ils ont renvoyé aux lendemains du « débat national » (que vont organiser les préfets et la Commission nationale du débat public). Une nouvelle rédaction a minima de l’article 11 n’est pas à exclure (avec les mêmes effets que la révision à la baisse des projets de proportionnelle ou de mandat unique).

    En toute hypothèse, une défense limitée au seul référendum, fut-ce d’initiative populaire, ne règlera pas la question du régime démocratique. Elle est double. C’est d’abord celle de la démocratie participative qui appelle toute une série de pratiques, de réformes de la délibération, de définition du tirage au sort des citoyens, de combinaison du savoir des experts au pouvoir des citoyens, de l’invention de formes collégiales de décision.

    C’est ensuite celle de la République toute entière. Pas plus qu’on a pu gouverner la société par décret, on ne la gouvernera par référendum. Le pluralisme ne se réglera pas dans les réponses binaires et systématiques aux choix de société ou de personnel politique. La constitution d’un équilibre de pouvoirs et de contre-pouvoirs ainsi que de mécanismes de contrôles des institutions, reste une tâche résolument contemporaine. L’avènement de la société de l’information est une chance pour un nouveau bon en avant démocratique. Le référendum peut en être un instrument s’il s’intègre dans le « bon gouvernement » d’une République moderne. Autrement dit d’une 6° République. Parlons-en, c’est le moment.

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