Vive la prime gilet jaune

 

La prime gilet jaune

Macron mentait le 10 décembre devant 23 millions de téléspectateurs quand il annonçait que les smicards allaient recevoir 100 euros. Les smicards n’ont pas reçu un centime de salaire.  Seuls ceux dont le revenu du foyer était trop bas, ont eu une « prime d’activité » (payée par leurs impôts, pas par leurs patrons)  ladite prime, prévue sur les trois ans à venir, étant versée de façon anticipée.

 

Ce même 10 décembre,  Macron, de crainte que le mouvement des gilets jaunes ne contamine le reste du salariat, a demandé aux patrons des entreprises qui le pouvaient, selon leur gré, de verser une « prime de fin d’année jusqu’à 1000 euros ».

A contrario de la vulgate  libérale dominante,  ca se passe comme dans une économie administrée bureaucratique : c’est le président qui décide des primes ! Quand il prend peur, il fixe la date et le niveau des « primes » à accorder. Exit les négociations patronat-syndicats, les grilles  conventionnelles de salaires, d’« en haut » Macron impose tout… quand on le pousse !  (Si les fonctionnaires n’ont pas eu de primes, c’est sans doute parce qu’ils n’ont pas « poussé » assez)

 

Selon Europe 1 dans un sondage, 74 % des entreprises les salariés ont donc reçu une prime grâce aux gilets jaunes.

 

Certes, pas très élevée :en moyenne 532 euros par salarié. Dans les moins de 50 salariés, une moyenne de 687 euros. Dans les entreprises de 50 à 300 salariés, 530 euros en moyenne. Entre 300 et moins de 1.000 employés, la prime tourne autour de 467 euros.

Les très grands groupes qui se sont pourtant goinfrés de 57 milliards de dividendes l’an passé, se sont montrés radins : 583 euros dans les entreprises de plus de 1.000 salariés, par exemple 200 euros chez Carrefour ou chez Auchan. Exception chez l’archi-riche  Total : prime de 1.500 euros.

 

On sait que c’’est dur d’arracher du salaire aux patrons, ca tombe pas tout cuit dans le bec. Mais là,  c’est le résultat de la trouille que les gilets jaunes ont collé à Macron. « Bravo les gilets jaunes » « Merci  les gilets  jaunes ! » En quinze jours, leur occupation des ronds points a été efficace y compris pour tous les salariés qui n’avaient pas bougé et ne les avaient pas soutenu. Quelle leçon ! La lutte paie !

 

La conclusion : on pourrait avoir de vraies hausses de salaires, disons 300 euros pour toutes et tous. Mais une seule solution, il faut faire comme les gilets jaunes occupant les ronds points, et occuper les entreprises, surtout les 1000 de plus de 1000 salariés qui font 50 % du PIB. Si on se remue tous ensemble, salariat et « GJ », ils auront tellement peur que les 300 euros on les aura vite.

 

Gérard Filoche

 

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