Nous, Macron, l’UE, le Brexit, Corbyn, et le nouveau referendum en GB

Depuis une dizaine d’années, l’idée est apparue à gauche que l’UE n’est pas réformable et qu’il faut en sortir pour pouvoir mettre en œuvre un programme socialiste.

C’est évidemment juste, c’est une union capitaliste, faite par des capitalistes, pour des capitalistes. Ce sont les marchés capitalistes qui la dirigent pas la démocratie citoyenne. C’est pourquoi nous avons voté contre les traités de Maastricht au TCE jusqu’au TSCG.

Mais comment sortir du capitalisme européen et français sans briser la perspective de l’unité européenne ? En combinant luttes sociales et politiques, réformes et révolutions dans chaque pays ou le mouvement social le met à l’ordre du jour et le permet. Jusqu’à bouleverser pour la reconstruire,  l’Europe entière.

Est-ce que ca commence par « sortir » pays par pays de l’UE ?

A qui ça servirait de « sortir » la France de l’UE en ayant Macron à sa tête ?  1°) c’est impossible 2°) C’est Macron qui codirige l’Europe, il est même devenu le pire leader ordo-libéral de celle-ci. Il incarne totalement, le Medef-CAC40-banques. Certains voudraient faire croire que Macron est un « pantin » entre les mains de l’UE. C’est une bien mauvaise façon d’excuser et défendre Macron. La France n’est pas la Grèce, elle fait un quart de l’UE à elle toute seule, aucune institution, aucune pseudo « unanimité », ni Malte ni l’Estonie, ne peuvent l’empêcher d’agir si elle le décide. Or ce que décide Macron c’est de faire le pire de ce que les marchés exigent de lui, pire que les recommandations de l’UE quand il casse le code du travail, casse la SNCF, casse la sécurité sociale, il va plus loin, plus brutalement, en France, dans les attaques anti sociales. C’est le Thatcher français. C’est lui, le mal. C’est lui le poison. Notre ennemi n’est pas ailleurs, dans un autre pays ou d’ans l’UE, il est chez nous. Ce n’est pas de l’UE qu’il faut sortir, c’est de Macron. Macronxit ! D’ailleurs,  les anglais qui sont sortis de l’UE se rendent compte du problème, il ne leur reste que le système Thatcher, le capitalisme en profite pour les écraser.

L’impasse de la sortie de l’UE

L’exemple du Brexit démontre l’impasse que constitue la stratégie qui consiste à sortir pays par pays. Le Brexit est le projet de l’aile réactionnaire du Parti Conservateur. Il ne s’appuie pas que sur le rejet populaire de l’austérité, ni de l’ordo-libéralisme de l’UE, il s’appuie sur la nostalgie pour l’empire britannique, la haine des immigrants et le nationalisme anglais le plus étroit. Et plus le temps passe, plus l’alignement des forces montre comment la droite trouve une cohérence politique et intellectuelle dans un tel projet : les partisans les plus résolus du Brexit se regroupent autour des Conservateurs tandis que les syndicats et l’écrasante majorité des adhérents et électeurs du Parti Travailliste en concluent qu’il faut remettre en cause cette décision.

Mis devant la perspective de redéfinir la relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, les dirigeants syndicaux et travaillistes ont pu vérifier que plus les multi-relations existantes sont remises en cause, plus leur propre bourgeoisie en tire des conséquences néfastes pour l’emploi, les finances publiques et s’en sert pour chantage réduisant les marges d’une éventuelle politique de gauche  d’un gouvernement.

On estime que le Brexit, bien qu’il n’ait toujours pas eu lieu, coûte déjà à l’économie britannique environ 930 millions d’euros par semaine[1]tandis que les projections du gouvernement britannique estiment que dans tous les cas, l’économie se portera moins bien qu’aujourd’hui après la sortie[2]. Il devient plus difficile et non pas plus facile de vouloir argumenter pour remettre en cause l’austérité dans de telles conditions.

La réaction du mouvement syndical et du Parti Travailliste :

Face à cette réalité, le mouvement syndical et le Parti Travailliste ont adopté la position qu’il fallait préserver au maximum la relation actuelle, en demeurant dans l’union douanière voire le marché unique. Faute de quoi, il faudrait un nouveau référendum avec l’option de pouvoir rester dans l’UE.

Nous y sommes. Lundi 25 fevrier, Corbyn a fait savoir que son parti soutiendra l’organisation d’un nouveau référendum où les électrices auraient à choisir entre l’accord négocié par Theresa May (massivement rejeté par le parlement britannique en janvier) et le maintien dans l’UE. Dans une telle campagne, l’alignement des forces politiques sera clair : d’un côté le Parti Conservateur, de l’autre les autres partis avec Corbyn à leur tête et le mouvement syndical en soutien. Voilà qui clarifie les choses.

Remain and reform

La perspective de Corbyn n’est officiellement pas de défendre le statu quo ni l’UE actuelle : le slogan des travaillistes sera Remain and reform – « Rester et réformer ». C’est la bonne ligne : il faut que la gauche européenne redouble d’efforts pour obtenir la réorientation de l’UE. Un gouvernement Corbyn à Londres pourra être un allié de poids dans cette bataille : nous – le reste de la gauche européenne – avons tout à gagner d’une victoire du maintien dans un éventuel second référendum outre-Manche.

Bien sur, il faut être clairs : rester ce n’est pas faire du Hollande ni du Tsipras, si nous voulons « sortir de Macron » c’est pour engager une véritable politique de gauche, sur le programme que nous croyons juste et nécessaire de mettre en œuvre, et vite : 1800, 60, 32, 20, 5… La mise en œuvre déterminée  d‘un tel programme, en parallèle avec le retour d’une politique sociale en GB, avec le Portugal, l’Espagne, etc. c’est ça qui changera l’Europe, mettra fin à l’austérité, forcera à la re-discussion des traités, à la rupture avec l’UE capitaliste pour une ré orientation vers l’Europe sociale que nous voulons.


[1]https://www.theguardian.com/business/2019/feb/14/brexit-has-cost-uk-economy-at-least-80bn-since-vote-bank-of-england-rate-setter

[2]https://www.theguardian.com/politics/2018/nov/28/uk-significantly-worse-off-under-all-brexit-scenarios-official-forecast-gdp

 

14 Commentaires

  1. DOMINIQUE BABOUOT
    Posted 26 février 2019 at 22:41 | Permalien

    D’accord avec cet article à 100 pour cent!

  2. Posted 27 février 2019 at 9:17 | Permalien

    Décidément c’est une manie, chaque fois qu’un referendum ne donne pas le résultat voulu on s’assoie dessus ou on fait revoter.

  3. Posted 27 février 2019 at 10:47 | Permalien

    c’est un gros problème en effet, mais la semble t il ce n’est pas la droite ni les manipulateurs d’opinion qui veulent revenir, mais la majorité populaire

  4. Babaltazar
    Posted 27 février 2019 at 14:38 | Permalien

    À Sax

    Préféreriez vous que les choses soient figées au mépris des changements d’opinion ? Puissent vos idées n’être jamais au pouvoir, au moins pas portées par vous…

  5. Posted 28 février 2019 at 6:56 | Permalien

    article concernant Génération;s de ce jour
    PARTICIPANTS : PAULINE GRAULLE ET JEAN-CLAUDE BRANCHEREAU

    26 FÉVR. 2019 PAR JEAN-CLAUDE BRANCHEREAU
    Bonjour,

    Dans votre article je note que vous signalez que seuls le PCF et Nouvelle Donne ont répondu à la proposition de Benoit Hamon d’une votation citoyenne. Il se trouve que la Gauche Démocratique et Sociale, le réseau animé notamment par Gérard Filoche a également répondu.

    Cette lettre est consultable ici : http://gds-ds.org/europeennes-la-reponse-de-gds-a-benoit-hamon/
    Je vous précise que la GDS a établi une liste de 20 candidats possibles pour aborder les discussions sur une liste unitaire de la gauche. Dans toutes nos rencontres avec les dirigeants de Génération.s, du PCF, de Nouvelle Donne, d’Ensemble !, de République et Socialisme nous avons argumenté pour une liste commune, unitaire à gauche, sur le programme possible etc …

    Vous pouvez nous contacter si vous le jugez utile.

    cordialement,

    Jean Claude Branchereau

    Gauche Démocratique et Sociale

  6. Alexandre Pauly
    Posted 28 février 2019 at 7:44 | Permalien

    Ah non, M. Filoche.
    On a elu des socialistes « Mon ennemi, c’est la finance » et « le changement c’est maintenant ».

    Pas deux fois. Oui à l’Europe et à la fraternité entre peuples mais définitvement à l’Union Européenne, scélérate organisation, irréformable par définition.

    Vous me decevez à faire un procès en extreme-droitisme à la MAJORITE des anglais. Si vous conspuez Sarkozy qui en 2005 a fait fi du referendum des francais, eh bien acceptez le choix des anglais aussi!

  7. DOMINIQUE BABOUOT
    Posted 28 février 2019 at 10:27 | Permalien

    En Espagne IU et Podemos viennent de reconduire l’accord en vue des élections générales du 28 avril 2019.
    Naturellement, en France on n’est pas capable de faire la même chose à cause de LFI dont les militants populistes hésitent entre La gauche et … rejoindre un mouvement cinq étoiles à l’italienne allié de l’extrème-droite!

    Qu’on ne veuille pas du PS c’est une chose et c’est justifié qu’on ne soit pas capable de s’entendre à Gauche du PS c’est autre chose!

    Il est vrai que vous verrez que ce pecheur en eaux troubles d’Hamon lorgne du coté de Faure alors …

    En Espagne les choses sont claires pour les élections ce qui n’empeche pas ponctuellement d’envisager une alliance plus globale en suite mais sur un objectif précis!

    Dans les années 70-80 il y avait deux poles puissants à gauche le pc d’un coté le ps de l’autre qui ne se mélangeaient pas mais savaient constituer des fronts communs après les élections, cela a permis 81 et le gouvernement le plus à gauche que la France n’est jamais connue!

  8. Posted 28 février 2019 at 13:54 | Permalien

    ça serait peut être le moment d’annoncer quel périmètre on souhaite à l’Union, quel rôle des Nations et de lUnion, quelle constitution sans inventer l’eau chaude – avec l’envie des consultations, celle de la Suisse me plait bien, mais elle est faite pour 5 millions de personnes.Il y a aussi à voir ce que l’on veut faire ou pas avec les russes et les turcs, si près et si loin de nous.

  9. Posted 28 février 2019 at 15:02 | Permalien

    D’actes en actes, la colère reste légitime. Les organisations associatives, syndicales et partis politiques ci-dessous, appellent à être présents à la l’acte XVI de la mobilisation des Gilets Jaunes ce samedi à Nantes, 13h, à la croisée des trams de Commerce. Nous serons présents sous une banderole commune « Justice sociale et climatique, même combat ! »

    Face au rouleau compresseur néolibéral de la politique gouvernementale, accentuant les inégalités sociales et la destruction de l’environnement. Face à la répression brutale de l’Etat, marquant la volonté d’Emmanuel Macron de faire taire toute contestation sociale. Dans un contexte d’urgence sociale et climatique, il est aujourd’hui indispensable d’exiger un changement de cap radical : vers une société basée sur la refonte d’institutions réellement démocratiques, vers une transformation sociale et écologique qui passe par une autre répartition des richesses et réponde aux besoins exprimés aujourd’hui par les citoyen.ne.s.

    Dans le respect de nos organisations et cadres politiques respectifs, notre présence vise à affirmer notre soutien à ce mouvement social, et à être force de proposition pour changer de système.

    Signataires : UD CGT 44, Solidaires 44, Attac, Alternatiba, Nos causes communes, Génération.S, Gauche républicaine et sociale, Ensemble, Gauche démocratique et sociale, PCF, NPA.

  10. Posted 28 février 2019 at 15:02 | Permalien

    je n’ai pas a choisir a leur place, j’explique ce qui se passe la bas, cela vient de la base c’est la remise en cause de la politique de May ! vous la soutenez ?

  11. Posted 1 mars 2019 at 9:25 | Permalien

    @Babaltazar
    Rassurez-vous, je n’ai aucune intention d’imposer mes idées à qui que ce soit.
    Pour être cohérent, réclamez aussi un referendum sur la constitution de 1958, sur l’élection du PR au suffrage universel et sur Maastritch.
    Plus sérieusement, d’après ce que je lis sur la presse britannique, le nouveau referendum ne serait pas le même que le précédent, mais plutôt un questionnaire à 3 choix
    - le Brexit dans n’importe quelle condition
    - le Brexit dans le cadre du dernier accord négocié avec l’UE
    - pas de Brexit
    Le dernier accord coince sur un point important, le problème irlandais. Ça coince au niveau politique parce que les Tories ont besoin des unionistes irlandais pour leur coalition.
    Par contre dans l’opinion anglaise, le problème est beaucoup moins important.
    Du coup, d’après les études d’opinion, le résultat serait plutôt
    -> en Irlande (Ulster), Écosse et Pays de Galles, pas de Brexit
    -> en Angleterre, Brexit avec l’accord actuel
    Et au bout du compte, la majorité serait encore plutôt du côté du Brexit.
    Côté travailliste, il y a plutôt une manœuvre pour imposer des élections générales anticipées.

  12. Sauner
    Posted 2 mars 2019 at 11:08 | Permalien

    Je demanderais volontiers des référendums, sous certaines conditions d’éclairage réel des électeurs au préalable, sur tous ces sujets si ils posaient problème à une majorité de gens. Ce qui ne semble pas le cas à l’inverse du Brexit…
    Pour ma part mes lectures anglaises me font plutôt penser que le Brexit serait rejeté en cas de nouveau référendum. Le fait est que je considère qu’un référendum ne peut avoir lieu qu’après une vraie campagne et non comme une tentative de plébiscite de la part des dirigeants en place…

  13. Gilbert Duroux
    Posted 5 mars 2019 at 6:35 | Permalien

    Si les travaillistes reviennent au pouvoir et font passer leur idée de revenir sur le brexit, dans les conditions actuelles, avec le rapport de force tel qu’il est en Europe, je ne leur donne pas deux ans avant qu’ils fassent du Hollande.

  14. Posted 5 mars 2019 at 11:50 | Permalien

    Tandis que l’établissement fourbit ses armes

    La candidature de Bernie Sanders

    galvanise le peuple américain!

    Par Yorgos Mitralias

    2019 03 03 01 Bernie 2020Nous avons maintenant un million de volontaires prêts à se retrousser les manches et à se mettre au travail pour assurer que nous allons gagner la nomination Démocrate, battre Trump et transformer la vie économique et politique de notre pays. Je pense que vous comprenez tous que quand on parle de couverture maladie pour tous, quand on parle d’augmentation du salaire minimum, quand on parle de lutter contre le changement climatique, on s’attaque a des énormes intérêts particuliers, et vous connaissez lesquels. On parle de Wall Street, on parle de l’industrie de la santé, de l’industrie des combustibles fossiles, des sociétés pharmaceutiques, du complexe militaro-industriel, de l’industrie des prisons privées. Ceux-la sont des mecs tout-puissants, ils disposent des sommes d’argent illimitées, d’une énorme influence politique a Washington. Et le seul moyen que je connais pour les vaincre est quand des millions de gens d’un mouvement populaire, se lèvent et résistent, et demandent un gouvernement et une économie qui travaillent pour tous et pas pour le 1%. Permettez-moi donc de remercier le million de gens qui ont déjà signé et de demander à ceux qui n’ont pas signé de le faire. Celle-ci va être une campagne historique, nous allons entrer dans l’histoire”. (1)

    Voila ce que Bernie a dit en annonçant qu’en moins d’une semaine (!),a été atteint l’objectif “incroyablement ambitieux”, comme plusieurs médias se sont empressé de le qualifier, du million de ses compatriotes qui seraient disposés de travailler comme volontaires pour sa campagne électorale. “Évidemment”, la plupart de nos bons médias n’en soufflent mot. Mais, ce n’est pas grave. Comme précédemment en 2016, mais bien plus maintenant, ils ne pourront pas éviter de parler des conséquences cataclysmiques qu’aura sur leur monde néolibérale l’énorme mouvement populaire en formation qui soutient le vieux sénateur socialiste de Vermont.

    Nous avons choisi de mettre en exergue les paroles de Bernie pour une raison évidente: Parce qu’elles indiquent avec grande exactitude tant l’énormité que l’enjeu de l’affrontement qui approche. Bernie non seulement appelle par son nom l’ennemi de classe qui est le grand capital nord-américain (et en même temps multinational), mais il appelle aussi ses fidèles à se battre en créant, tous ensemble et par en bas, le seul “outil” en état de leur donner des vraies possibilités et espoirs de vaincre: Le mouvement populaire de millions de gens décidés d’en finir avec les grands maux de notre temps: Les monstrueuses inégalités sociales et l’épée de Damoclès climatique suspendue au dessus de l’humanité et de la planète.

    Bernie Sanders constitue une criante “anomalie” dans la vie politique américaine. Mais, tandis que pendant des décennies, cette “anomalie” (socialiste) pouvait être traitée presque de…pittoresque, aujourd’hui, et en vue de la confrontation de 2020, elle se transforme en menace mortelle. Alors, pour les établissements américains (et internationaux) de toute espèce il n’y a qu’une chose à faire: Lutter à mort car cette fois non seulement Bernie se présente aux élections pour vaincre, mais de l’aveu commun il n’est pas exclu qu’il l’emporte! Et manifestement, on met déjà le paquet pour mettre au point tout ce qu’il faut pour empêcher que cette damnée éventualité se réalise…

    2019 03 04 02 StillSandersEmblématique de ces préparatifs est le fait suivant, passé sous silence en Europe, mais qui continue de provoquer maintes rections aux États Unis: Le bateau amiral des médias américains, très proche du parti Démocrate et que le president Trump n’arrête pas d’appeler “ennemi du peuple” et de lui même, la chaîne de télévision CNN a pris il y a quelques jours une décision bien “bizarre”: Elle a embauché, pour qu’elle dirige son service politique qui va couvrir la campagne électorale pour les présidentielles de 2020, une jeune femme du nom de Sarah Flores qui n’a jamais eu le moindre rapport avec le journalisme. Mais, attention. Tout indique que cette embauche n’avait rien à faire avec les (inexistantes) qualités professionnelles mais plutôt avec les caractéristiques politiques de la très réactionnaire Mme Flores, laquelle non seulement a fait partie du gouvernement Trump en tant que porte parole du ministre de la Justice Jeff Sessions, mais elle a toujours brillée pour sa haine des Démocrates et de la CNN qu’elle avait l’habitude d’appeler…”Clinton News Network”!

    La conclusion ne peut qu’être identique à celle tirée de l’accueil enthousiaste réservé par les députés et sénateurs Républicains mais aussi Démocrates -sauf quelques exceptions- à la déclaration solennelle de Trump que “jamais les États Unis ne seront socialistes”: Tous ensemble contre le socialiste Bernie Sanders car les traditionnelles rivalités et inimitiés partidaires cèdent maintenant le pas à l’unité (de classe) imposée par la menace mortelle que représente Bernie et son mouvement populaire de masse sans précédent! D’ailleurs, les médias “libéraux” ainsi que les barons et l’établissement du parti Démocrate n’ont pas attendu l’annonce de la candidature de Bernie pour se mettre au travail. En effet, il y a des mois depuis que, New York Times et Washington Post en tête, ils ont (ré)commencé d’attaquer et de calomnier quotidiennement le tandem Bernie et Alexandria Ocasio-Cortez qui menacent plus que jamais leur vieux système bipartite si bien huilé…

    Cela dit, on comprend la raison qui fait que l’objectif principal de Bernie ne soit pas maintenant ni l’obtention de la nomination des Démocrates, ni même sa victoire aux présidentielles mais la création du plus grand mouvement populaire de l’histoire des Etats Unis. Pourquoi? Mais, parce que, vue que l’adversaire est tout-puissant, dans un tel affrontement ce qui compte et est déterminant est le rapport des forces bien matérielles! D’ailleurs, tandis que les victoires électorales sont éphémères, les grands mouvements sociaux et politiques radicaux non seulement perdurent mais ils sont la seule garantie pour la longévité des succès électoraux eux-mêmes. Et pour appeler les choses par leur nom, seuls des naïfs incorrigibles pourraient garantir que Trump et ses acolytes accepteraient de perdre le pouvoir sans broncher même au risque de provoquer une guerre civile bien sanglante. Et manifestement, Bernie Sanders n’en est pas un d’eux…(2)

    Les premières déclarations et autres initiatives de Bernie Sanders après l’annonce de sa candidature ne laissent pas de doute que sa campagne sera bien offensive, qu’il refusera de mettre de l’eau dans son vin radical. Mais, attention: On doit s’attendre à ce que dorénavant, la propagande et la désinformation seront sans précédent car jamais dans le passé les intérêts économiques et politiques en jeu n’ont été aussi importants. Raison de plus pour qu’on essaye de former notre propre opinion indépendante -fondée sur des informations de première main- sur l’évolution de l’affrontement de classe en cours au cœur de la super-puissance mondiale. Alors, quoi de mieux que voir et écouter Bernie Sanders lui-même s’adresser au peuple nord-américain, pour annoncer sa candidature mais surtout pour présenter sans demi-mots les veritables objectifs, ennemis et enjeux d’un combat qu’il promet historique pour les États Unis et pour le monde (https://www.youtube.com/watch?v=TVK5LGdgUJU

    Notes

    1. On peut consulter la vidéo de ce discours de Bernie Sanders, ainsi que des milliers d’autres textes, images et vidéos (en anglais car de première main) avec des informations, des analyses et des prises de position sur ce qui se passe au sommet et surtout à la base de la société nord-américaine, au Facebook que nous avons initié il y a un peu plus de 3 ans: https://www.facebook.com/EuropeansForBerniesMassMovement/

    2. Le dernier à avertir que Trump serait disposé à tout faire pour rester cramponné au pouvoir a été son ancien avocat Michael Cohen, qui a déclaré récemment devant les députés américains: “Étant donné mon expérience d’avoir travaillé pour M. Trump, j’ai peur que s’il perd les élections de 2020, il n’y aura jamais de passation pacifique de pouvoir”. Mais, évidemment ni nos médias ni nos dirigeants et autres responsables politiques n’ont prêté la moindre attention à cet avertissement hautement alarmant qu’ils ont préféré passer sous un silence bien éloquent…

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