Macron rejette en bloc le fond des revendications

 

Lundi 15 avril, ce ne fut pas du tout un « effet waaoouh » comme l’annonçait l’Elysée. Notre-Dame a brulé et quand Macron suspend puis ressort son enregistrement, ca sent déjà le mauvais réchauffé.

Lui qui se tue à expliquer qu’il n’y a pas d’argent magique, ni de trésor caché a été confronté à ses super riches chéris qui ont trouvé un milliard en 24 h pour des pierres (certes très belles) mais pas pour les humains.

Comment dire après ça qu’il y a un excès de dépenses publiques et trop d’impôts ?  Macron n’a déjà rien lâché le 10 décembre dernier, seulement opéré un tour de passe pour faire payer par les uns un minimum qui est donné du bout des doigts aux autres. Il déshabille Pierre pour Paul mais ne touche pas à Arnaud et Pinault qui possèdent pourtant autant que 20 millions de Pierre et de Paul.

Il refuse encore aujourd’hui de répondre aux revendications des Gilets jaunes et à celles des syndicats qui ont fait grève et manifesté avec eux ces 5 derniers mois.

En guise de salaire, il propose une prime aléatoire (1000 euros ! elle aurait été en moyenne de 500 euros… et dans un nombre très restreint d’entreprises et sans cotisations sociales !) en «  fin d‘année » alors que ça fait plus de vingt ans que les salaires nets et bruts sont bloqués pendant que les dividendes explosent.

En guise de retraites, il a déjà augmenté la CSG l’an passé, désindexé les pensions de l’inflation, et il propose de continuer pour les retraites de plus de 2000 euros, ce qui signifie qu’elles vont perdre au moins 15 % en 10 ans…  Comme si après 41 annuités de labeur et de cotisations, 2000 euros était signe de fortune.

En matière de fiscalité, il fait le contraire de ce qu’on lui demande : il conserve la suppression de l’ISF  et réduit les impôts « des classes moyennes » (sic – que sont –elles ?) mais réduit aussi les dépenses/services publics dont on est en manque – sauf un étrange « moratoire » en matière de fermetures d’hôpitaux et d’écoles. Comme si nos hôpitaux n’étaient pas asphyxiés et les personnels en nombre insuffisant ! Comme s’il n’était pas prouvé qu’il faut des « classes de 12 » et pas de 24 pour assurer le succès de nos enfants. Rien sur la SNCF qui ferme ses petites lignes et brade ses guichets.

En guise de referendum, il rejette la soif de démocratie à des cas locaux (RIC), et bouge à peine l’usage difficile d’un referendum d’initiative partagée (RIP). Et au passage, alors qu’il casse la fonction publique, supprime120 000 postes de fonctionnaires, il parle de supprimer l’ENA et l’ENM.

Aucune de ces mesures n’est « puissante » comme annoncée, aucun changement de cap, tout est mauvais, négatif, mesquin, haï, aucun geste de redistribution des richesses, les super riches sont toujours les chouchous du régime, ils peuvent bénévolement donner un milliard selon leurs envies puisque nul ne les contraint à nous redistribuer les fruits de notre travail qu’ils ont abondamment pillés.

« Tout ça pour ça » est-on tenté de dire ? Quelle provocation et quelle médiocrité à la fois ! Après 3 mois de pseudo débat, 100 h de télévision, un bourrage de crânes sans précédent,  une répression d’une violence inouïe, tout reste à faire, pour nos salaires, nos minimaux sociaux, et nos retraites qu’il veut encore casser « par points ».

Seule la lutte paie, Macron déchaine la colère, c’est son choix cynique, hé bien, il faut lui répondre comme il se doit, il n’y a que la masse des salariés, unis, qui puisse l’arrêter, avant qu’il n’ait tout détruit de notre modèle social.

 

One Commentaire

  1. Lao Shi
    Posted 26 avril 2019 at 20:12 | Permalien

    Merci pour le résumé.

    Du coup, avez-vous compris comment il finance cette prime ? C’est par l’impôt ? sans cotisation sociale ?
    Est ce que cela à un impact sur le salaire brut ? ou il reste juste bloqué ?

    Je n’ai pas très bien compris l’histoire des 80e de salaire brut pris pour nous redonner 40e.

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