Alors que la gauche française est divisée, Gérard Filoche veut croire que l’union des gauches est toujours possible. A la veille d’une nouvelle mobilisation qui aura lieu lors du traditionnel 1er mai, on fait le point avec lui sur la situation sociale et politique. Le membre fondateur de la Gauche Démocratique et Sociale est l’invité de #LaMidinale.
VERBATIM
Sur les élections en Espagne
« Il ne faut jamais dire que la social-démocratie est définitivement morte. »
« Il faut toujours réfléchir sur les conditions dans lesquelles ces partis-là existent et gagnent et comment la gauche peut exister. Mais surtout, il ne faut pas être sous leur dépendance pour mener une véritable politique de transformation sociale. »
Sur le compromis en politique
« La politique, c’est une question de fond, ça dépend du mouvement de masse qu’il y a derrière les appareils et comment il peut les bousculer. »
« Il faut du compromis mais il faut qu’ils soient les meilleurs possibles. Si c’est pour ressortir une politique à la Hollande avec la même trahison qu’ils ont fait pendant cinq ans, c’est non. »
Sur la proportionnelle en France
« Quand Macron veut 20% de proportionnelle, c’est pour diminuer le nombre de députés et concentrer le pouvoir autour du président donc il ne faut pas l’accepter. »
« Il faut plus d’élus. Il faut mille élus avec des petites circonscriptions. »
« Il faut plus d’élus, il faut que les gens participent, que les élus soient contrôlés, révocables et qu’il y ait une limite dans le temps et dans le cumul des mandats. »
Sur les annonces du président
« C’est une contre-révolution. »
« Macron avait déjà écrit ça dans son livre Révolution c’est-à-dire l’idée d’une France uberisée, une société sans statut, post-salariale, sans loi ni droit et sans sécu. »
« Macron est obligé de mettre des bémols, il a un peu chaud aux fesses. »
« Au bout de six mois d’agitation, il n’a pas répondu aux gilets jaunes. »
« Quand on travaille, on veut un salaire, on ne veut pas des aides, on ne veut pas l’aumône. »
« Il faut que le capital paye, que les patrons payent. Et que fait Emmanuel Macron ? Du passe-passe. »
Sur les gilets jaunes
« Mon cœur bat avec les gilets jaunes. »
« Je suis gilet jaune depuis tout petit. »
« Il faudrait 300 euros tout de suite, pour tout le monde. »
« C’est une question de répartition des richesses entre le capital et le travail. »
Sur les violences policières
« C’est le règne de la peur qui fait reculer les manifestations. »
« C’est un terrorisme d’Etat. Ils savent ce qu’ils font avec les tirs et les arrestations. C’est une répression sans précédent dans notre pays. »
« Emmanuel Macron mène une guerre sociale. »
Sur les européennes
« Je crois que je vais voter pour l’une des listes de gauche. »
« Franchement, c’est désespérant : il y aurait une liste commune, on serait à 30-35%. »
« Ils se tapent dessus alors qu’il y a peu de différences quand on les écoute attentivement. Ils disent à peu près la même chose. »
« Pourquoi ne peut-on pas se mettre d’accord sur ce qui unit et mettre de côté ce qui nous sépare ? »
« Il ne faut pas qu’il y ait de chef, de tribun ou de césar. Il faut qu’il y ait un collectif. »
Sur l’après-européennes
« Si on ne réussit pas à bousculer la politique de Macron, avec les gilets jaunes et les organisations syndicales, c’est parce qu’il n’y a pas d’issue politique. »
« Il ne suffit pas d’additionner les partis mais on ne peut pas le faire sans les partis. »
« Pour dépasser les partis, il faut additionner les partis. »
« Pour faire le Front populaire, il a quand même fallu mettre Thorez, Cachin et Blum sur la même tribune. »
« C’est pas mal qu’il y ait des sensibilités différentes parce qu’il faut du débat dans la gauche. »
« L’unité, c’est pas se rallier, ni de se soumettre, c’est de se respecter. »
Sur la fédération populaire de Mélenchon
« Je préfère l’union de la gauche parce qu’au moins, on sait de quoi il s’agit. Dans le peuple, il y a les patrons. »
« J’ai toujours un peu de difficulté à parler de collaboration de classes. Pour moi, il y a des classes sociales, donc c’est l’unité de ma classe : ma classe, c’est le salariat. Le salariat, c’est la gauche. La gauche, c’est le salariat et je veux unir le salariat. »
« L’appartenance à la gauche est déclarative. Il n’y a pas de tribunal pour juger qui y est et qui n’y est pas. »
Sur le 1er mai
« Gilets jaunes et gilet rouges. »
« Je milite pour qu’il y ait des millions de manifestants. »
« A un moment donné, les digues vont se rompre. L’explosion est devant nous, elle n’est pas derrière. »
« Je suis un vieux soixante-huitard. Mais jeune de coeur. Il faut que les entreprises soient occupées et que la grève soit générale. Ça ne se décrète pas mais même si ça ne se décrète pas, il fait agir dans ce sens. »
22 Commentaires
Ça veut dire quoi « je vais voter pour une liste de gauche aux européennes » ? Ça ne veut rien dire. On met tout et n’importe quoi derrière l’étiquette de gauche. Il y a même des listes « de gauche » qui ne veulent pas remettre en cause les traités européens d’essence libérale, qui nous enferment dans la politique actuelle.
la gauche c’est mon camp, c’est ma classe, elle est plurielle, y a des droitiers, des hésitants et des gauchistes, je vais choisir au plus près de GDS
Pour compléter le tableau, dans le cadre du groupe de travail anti-financiarisation que j’anime avec Ph. Masson à la CGT, nous nous sommes rendus compte que les grands groupes hôteliers pratiquent un système de location-gérance de façon à ne pas verser la participation aux bénéfices des salariés. En gros, les salariés sont employés par une société dont les résultats proches de zéro ne permettront ni de payer des impôts (IS), ni de calculer une réserve de participation parce qu’elle sera fortement impactée par les redevances du groupe, puis ces redevances et autres « managment fees » atterrissent dans une société holding sans salariés. Avec un peu de « goût du large » on peut retrouver des holdings logées au Luxembourg.
Nous travaillons actuellement sur un dossier qui va être plaidé devant les juridictions françaises. ça va être long, mais prometteur.
Les grandes chaines de commerce (genre IKEA) font de même.
Anne
Qu’est-ce qu’elle vaut, l’appartenance déclarative quand on ne remet pas en cause les traités européens qui nous imposent de rester dans le cadre d’une économie capitaliste ? On n’a pas fini de payer la trahison du PS, un parti composé de personnes se disant de gauche et qui a trahi les électeurs qui avaient voté majoritairement non au TCE. C’est du vent, l’appartenance déclarative. Je ne sais plus qui disait « il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour ». C’est pareil pour la gauche : il n’y a pas de gauche autoproclamée, il n’y a que la défense des valeurs de la gauche. La preuve du pouding, c’est que ça se mange.
pour moi perso c’est pire de vouloir un deuxième porte avions nucléaire et de ne pas vouloir supprimer la force de frappe… mais je ne vais pas « sortir de la gauche » tous ceux qui ne pensent pas ça comme moi, car je vais etre tout seul
idem par exemple, j’étais contre la guerre au Mali, au Kosovo,
j’attends depuis 20 ans que la gauche défende un quota maxima de précaires par entreprise, je suis « gagnant » en allemagne avec la coalition CDU-SPD (c’est le spd qui a imposé cela comme condition de la derniere alliance a Merkel) pas en France
Nombreux ronds points repris hier. Beaucoup de coups de klaxon solidaires …
https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/normandie-gilets-jaunes-reoccupent-ronds-points-1664531.html?fbclid=IwAR2XKrB9Ju6ixE3cBJgCCPOhZyZmuX7Ns_Jy9mUaAsgyYBFUFdaKOMYyllI
A noter aussi , 300 personnes avec F.Boulo et F.Ruffin au Rond Point des Vaches (St Etienne du Rouvray) le 2 mai de 19h à 23h autour du film J’veux du soleil (version courte).
Présence du député PCF de la circo, de FI, du NPA, de GDS, d’Ensemble … d’Alternatiba …
Initiative montée en 3 jours.
On sent une remobilisation depuis le 1er mai … à confirmer.
il y a quelques années j’ai écrit ici que la gauche était minoritaire en France résultat des trop nombreuses trahisons des élus PS
j’étais visionnaire
j’imaginais pas la déroute actuelle de la gauche
mème dans la débâcle ils continuent a vouloir etre tous des chefs
bravo la gauche
la gauche est toujours majoritaire, mais ça ne se voit pas parce qu’elle est divisée
Si tu mets dans le tas les macroniens qui se disent de gauche, c’est sûr qu’elle va être majoritaire, la gauche. Faut être un peu sérieux par moment.
mais non, le gouvernement Macron n’a qu’une seule nature, de droite ultra libérale extreme
on ne peut pas etre macronien et de gauche impossible c’était mon leitmotiv au Bn du PS en 2016 et 2017
» Ca vaut le coup aujourd’hui d’apporter notre soutien aux forces de l’ordre » Laurent Berger, CFDT, sur France Info, 1er mai 2019
Et quelques jours plus tôt, il co-signanit une tribune dans Le Monde avec le dirigeant du Medef, Roux de Bezieux pour appeler à voter LREM aux Européennes.
Bientôt, une fusion LREM-MEDEF-CFDT ?
Encore un effort, CFDT, pour être néo-libérale !
Félicitations quant à une CFDT qui a oublié, par exemple, LIP !
Luc Chelly
Gérard Filoche : « on ne peut pas etre macronien et de gauche impossible ».
Et pourtant bien des macroniens se disent de gauche, donc selon ta théorie ridicule de l’appartenance déclarative, il sont de gauche. Débrouille toi avec cette contradiction.
mais,là, c’est un cas typique ou ils soutiennent EN ACTE un gouvernement de droite, donc leurs paroles n’ont pas de sens
Chiffres clés des accidents du travail en 2016
626 227 accidents ayant entraîné un arrêt de travail ou une incapacité permanente (+0,3% par rapport à 2015)
3,6 milliards d’euros imputés aux entreprises
Indice de fréquence (IF) moyen: 33,8 accidents du travail pour 1000 salariés (33,9 en 2015)
600 accidents par heure travaillée
41,3M de journées de travail perdues par incapacité temporaire, soit 165126 équivalents temps plein
514 décès(-5,7% par rapport à 2015)
GF : « mais,là, c’est un cas typique ou ils soutiennent EN ACTE un gouvernement de droite, donc leurs paroles n’ont pas de sens ».
C’était exactement le même cas avec les nombreux socialos qui soutenaient les lois El Khomri et autres saloperies. Et pourtant, ceux là tu disais qu’ils étaient de gauche selon ta fameuse théorie de l’appartenance déclarative.
GF : « mais,là, c’est un cas typique ou ils soutiennent EN ACTE un gouvernement de droite, donc leurs paroles n’ont pas de sens ».
C’était exactement le même cas avec les nombreux socialos qui soutenaient les lois El Khomri et autres saloperies. Et pourtant, ceux là tu disais qu’ils étaient de gauche selon ta fameuse théorie de l’appartenance déclarative.
en effet, ils étaient membres d’un parti de gauche selon des critères indéniables, a la différence de » en marche »
Royal va soutenir LOISEAU MACRON
est elle de gauche ?
l’ a t’elle déja été ?
elle n’est pas membre du PS, elle vote a droite, c »est un acte, elle est de droite
Bonsoir,
Le critère de l’identité politique de gauche est effectivement déclaratif.
Je fais remarquer, en insistant, que je parle de « l’identité de gauche » et non de » l’appartenance à la gauche ». En effet, le critère déclaratif vaut pour les individus et non pour les groupes politiques. Or, si « l’appartenance » à une communauté identitaire (la gauche) peut caractériser aussi bien un individu qu’un groupe de plusieurs individus, en revanche « l’identité » subjective (de gauche) peut caractériser seulement un individu. L’identité, parce qu’elle est subjective, ne peut pas caractériser un groupe de plusieurs individus, car chaque cerveau est individuel, c’est-à-dire autonome, et enregistre, séparément des autres, les valeurs auxquelles un individu est attaché.
Les droits et les libertés sont reconnus aux individus, car les critères objectifs qui président à cette reconnaissance sont individuels. On reconnaît les mêmes droits à un groupe de plusieurs individus parce qu’ils disposent d’un même statut social objectif. Pour analyser toute construction sociale, nous devons partir des individus qui tissent des rapports sociaux entre eux, étant en cela fidèles à Marx. C’est pourquoi, pour reconnaître « l’appartenance à la gauche », c’est-à-dire « la nature politique de gauche », d’une communauté de plusieurs individus, nous devons connaître « l’identité politique de gauche » de ceux-ci.
La déclaration d’appartenance à la gauche (ou de non appartenance) formulée par un individu ou, abusivement, au nom d’une communauté de plusieurs individus, se révèle parfois mensongère : elle peut, en effet, être affirmée par tactique en croyant ratisser plus large ou en cherchant à se faire accepter dans une communauté. En revanche, les déclarations d’identité indépendantes mais convergentes, formulées par tous (ou presque tous) les membres d’une communauté, définissent avec vraisemblance leur identité individuelle subjective et la nature objective de leur communauté. La direction d’EELV peut, à sa guise, ne plus se réclamer de la gauche, mais ce qui compte c’est l’identité politique de la quasi unanimité de ses membres : pour le moment, elle ne laisse aucun doute sur l’inclusion d’EELV dans la gauche.
Amicalement,
Pierre
Expéditeur: De Luca Patrice
Date: 16 mai 2019 à 14:41:46 UTC+2
Destinataire: undisclosed-recipients:;
Objet: S’unir ou Subir !!!
Aujourd’hui, 21 associations et collectifs de Marseille signent ensemble dans le quotidien Libération un appel à l’union en vue des élections municipales de mars 2020.
Face au bilan désastreux de vingt-cinq ans de gestion municipale par la droite la plus dure de France, face à la montée du Rassemblement national sur fond de racisme et de clientélisme, les collectifs citoyens ne peuvent plus jouer les seconds rôles.
Sur les écoles, les transports, la démocratie de proximité, la qualité des services publics, la propreté, les piscines, le respect des biens communs, Marseille a touché le fond. 2020 doit être l’année où elle commence à remonter à la surface.
Cette initiative s’inscrit dans une mobilisation citoyenne qui gagne en puissance. Elle joint sa voix au Manifeste pour un Marseille vivant, ouvert et populaire, aux États généraux de la démocratie locale et aux États Généraux de Marseille.
À ce stade de la mobilisation, les débats continuent au sein de la société civile, notamment sur la place à donner aux acteurs politiques traditionnels dans le renouveau de Marseille. Mais les complémentarités et les coopérations se mettent en place. Car les collectifs et les associations se rejoignent sur le diagnostic de la situation, sur des solutions à apporter, et sur l’essentiel : c’est aujourd’hui à la société civile de reprendre le destin de la ville en main.
Dans cette perspective, une réunion événement se tiendra le 7 juin aux docks des suds. La Fondation Jean Jaurès présentera les résultats exclusifs d’une étude sur l’abstention en prélude à la mise en débat public de thèmes susceptibles de mobiliser les Marseillais dans les urnes en 2020. Alors que plus de 40 % des Marseillais.e.s se sont abstenus aux municipales de 2014, la première des batailles sera bien celle de faire revenir les habitants vers les urnes, pour porter le changement.
Pensez à signer la pétition pour l’union –> https://urlz.fr/9MAT
Amicalement
Patrice De Luca
Membre du collectif MadMars
Quand une théorie – l’appartenance déclarative – souffre de tant d’exceptions, c’est plus une théorie, c’est une passoire. Tu te rends bien compte, Gérard, devant le nombre de tes anciens camarades qui se disent de gauche tout en soutenant Macron, que ce concept d’appartenance déclarative est fumeux. Devant l’évidence, tu inventes maintenant qu’il ne suffit pas de se dire de gauche mais qu’il faut appartenir à un parti de gauche. Tu introduis donc un autre critère tellement ce premier critère était faiblard.