de Lubrizol à Cruas

Au boulot n° 468

Lubrizol ce n’est pas fini

 

La réouverture de l’usine #Lubrizol à #Rouen « n’est pas envisageable en l’état » pour le ⁦@Prefet76⁩ via ⁦@76actu⁩ ⁦ Ah ? il parait qu’il n’y avait aucun problème, aucun danger ?

 

A la suite de la catastrophe d’AZF, une commission d’enquête parlementaire, dans un rapport de 2002, voté à l’unanimité avait fait 90 propositions intéressantes qui mises en œuvre, auraient fort probablement évité l’accident. Où sont-elles mises en oeuvre ?  Les gros industriels le savent mais ne sont guidés que par des appétits financiers.

En matière de déréglementation du travail, on peut dire qu’en 2019, la situation est pire qu’à l époque d’AZF du point de vue de la sous-traitance et de la précarité, des effectifs, du rôle et des moyens des autorités de tutelle, ainsi que du contenu des codes du travail et de l’environnement.

 

Dans le seul département de Lubrizol, la Seine-Maritime :

-  à Saipol, Dieppe, il y a eu 2 morts mais l’usine ce samedi là n’a pas son effectif de semaine, sinon le bilan aurait été pire. Rien n’a été respecté en matière de prévention contre les explosions.

- Raffinerie Total de Gonfreville en 2015, il y a une fuite d’éthylène de plus de 10.000 m3 d’éthylène, la direction ne déclenche pas les sirènes et fait tout pour cacher l’importance de l’évènement.

- Lubrizol, c’est encore plus simple, il n’y a jamais eu de pompiers professionnels d’entreprise.

Le constat est général : les effectifs d’exploitation de surveillance et  de sécurité (grève en août à Gonfreville sur ce sujet) sont insuffisants.

 

Transparence ? Le gouvernement se plaint de ne pas être entendu : mais c’est forcé, il ment tout le temps, donc l’état d’esprit réflexe et majoritaire c’est de ne pas le croire.

Il choisit ses interlocuteurs syndicaux, fait rentrer les fonctionnaires dans la « grande muette » et accuse même un agent  expérimenté de l’inspection du travail, (dirigeant syndical Gilles Le Corre s’exprime pourtant en dehors de l’exercice de son métier) d’être «  anti républicain. »

Le gouvernement et Lubrizol ont entretenu la stratégie du mystère sur l’importance de la présence d’amiante, sur l’absence de blessés et les risques de cancer,  en ne parlant que d’absence de toxicité « aigue »

 

Moyens ? Les inspecteurs de l’équipement n’ont aucun statut garantissant leur indépendance et pour les inspecteurs du travail, la ministre Pénicaud a décidé de museler les inspecteurs du travail. Le ministère de l’environnement supprime 17% de ses effectifs et l’inspection du travail subit une coupe sombre de 15 %. Les services de prévention et de contrôle des Caisses de Sécu sont menacés (rapport Lecoq).

 

Au contraire, il faut réguler la sous-traitance et toutes les formes de précarité avec l’embauche et la formation des salariés, assurer l’indépendance de la police de l’environnement et de l’inspection du travail, avec des moyens renforcés, réhabiliter des articles disparus des codes de l’environnement et du travail. Recréer des CHSCT. Des pompiers professionnels d’entreprise.

 

Puis on est dans un pays où une centrale nucléaire prévue pour résister a un séisme de 5,2 est frappé par un séisme de 5,4 et, au gouvernement, ça ne crée pas plus d’émotion que ça.

 

Gérard Filoche

 

 

 

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