Rapport Insee sur la pauvreté : chiffres accablants pour Macron-Philippe

 

 

Le 16 octobre, Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, a été publiée une note d’analyse de l’Insee sur la pauvreté et sur les inégalités en France. Les résultats auxquels ont abouti les statisticiens de l’institut n’ont pas dû plaire à Macron qui s’échine à soigner son image de « petits père des pauvres ». Non seulement la pauvreté a augmenté dans notre pays en 2018, mais cette hausse est marquée du sceau d’une politique fondamentalement favorable aux plus riches.

 

Selon les estimations de l’Insee, 14,7 % de la population hexagonale aurait un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté en 2018, soit une hausse du taux de pauvreté de 0,6 point sur un an. Selon les Économistes atterrés, « après trois ans de stagnation à 14,1 %, ce taux est reparti à la hausse ». Ils seraient ainsi désormais 9,3 millions, nos concitoyens, à déclarer un revenu disponible inférieur à 60 % du niveau médian.

 

Les inégalités à la fête

En politique, une mauvaise nouvelle peut bien souvent en cacher une autre. La note de l’Insee est en effet on ne peut plus claire sur la hausse des inégalités dans l’Hexagone. Selon l’institut public, « le ratio entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20 % de personnes les plus aisées et celle détenue par les 20 % les plus modestes augmenterait de 0,1 pour s’établir à 4,4 ». Pas étonnant, donc, que le coefficient de Gini ait connu l’an dernier sa plus forte hausse depuis 2010. Cet indicateur, développé par le statisticien italien Corrado Gini, mesure le degré dʼinégalité de la distribution des revenus dans une population donnée ; il varie entre 0 et 1 – 0 correspondant à l’égalité parfaite, tandis que 1 signifierait une forme dʼinégalité absolue.

Piètre consolation pour l’exécutif, la hausse de la pauvreté est certainement surévaluée, comme le reconnaissent explicitement les statisticiens de l’Insee. Selon eux, elle s’expliquerait en grande partie par la baisse des APL pour les locataires de logements HLM. Mais pour que cette mesure d’économie budgétaire soit indolore pour les plus fragiles, le gouvernement Philippe a contraint les offices HLM à baisser d’autant les loyers demandés. Or, si les calculs de l’Insee tiennent compte de la baisse des APL, la réduction des loyers, elle, « n’entre pas, par définition, dans la mesure des niveaux de vie ». Selon l’organisme public, « sans prendre en compte cette baisse des allocations logement, la hausse du taux de pauvreté au seuil de 60 % serait plus modérée (+ 0,2 point en 2018) » et « seules » 9,1 millions de personnes seraient concernées.

 

Le sens d’une politique

Montée des inégalités et hausse de la pauvreté sont indissociables, puisque le calcul de cette dernière se fait à l’aune du revenu médian. Ainsi, toute augmentation de ce revenu de référence qui ne serait pas le fait d’un rattrapage des petits salaires sur la grille générale et/ou d’une hausse généralisée des prestations sociales ne peut que faire augmenter le nombre de personnes situées sous la barre des 60 % de ce revenu.

Or, sous Macron, l’augmentation de revenu médian est principalement due à la forte hausse des dividendes (environ 60 %) qui a naturellement profité aux ménages les plus aisés. La disparition de l’ISF honni et l’instauration de la flat-tax par Macron-Philippe, qui « sécurisent » les riches contribuables en matière de fiscalité sur ce type de revenus, leur permettent de gagner sur les deux tableaux : plus de dividendes empochés et moins d’impôts à payer. L’Insee précise que « ces hausses de revenus des capitaux mobiliers contribueraient pour trois quarts à la hausse de l’indice » des inégalités.

L’étude indique également que des mesures comme « la baisse de la taxe d’habitation, la bascule CSG/cotisations et l’extension du crédit d’impôt pour l’emploi de salariés à domicile aux retraités, bénéficieraient davantage aux ménages au-dessus du seuil de pauvreté ». Mises bout à bout, les mesures de classe en faveur des plus riches et celles conçues pour alléger le fardeau fiscal des prétendues « classes moyennes » contribuent tout naturellement « à la hausse du seuil et du taux de pauvreté ». La hausse des revenus des plus riches gonfle artificiellement le revenu médian et les prétendues mesures « sociales » du gouvernement, servant surtout à éviter le déclassement d’une partie des couches sociales intermédiaires qui ont encore la mauvaise habitude de se rendre aux urnes, renforce cette logique de marginalisation des (encore) plus fragiles. Le nombre de personnes placées sous le seuil fatidique des 60 % du revenu médian ne peut dès lors qu’augmenter, quand bien même leur situation individuelle n’empirerait pas.

Macron est décidément un Robin des Bois à l’envers pour le moins pragmatique. Il ne perd pas son temps à faire individuellement les poches des miséreux pour engraisser les riches. Ce serait une telle perte de temps ! Il préfère s’en prendre directement au véritable magot, c’est-à-dire aux services publics et à la dépense publique, autant dire au patrimoine commun de celles et ceux qui n’ont rien. C’est tellement plus efficace… et indolore.

 

JFC

 

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