La peste noire en 1348 et l’instauration d’un salaire maxima

 

La « peste noire », arrivée en Angleterre, en août 1348, anéantit en 14 mois un tiers de la population. La valeur de la main d’œuvre monta tandis que celle du capital baissait. L’augmentation des salaires ruraux fut estimée à 48 %.

La « gentry » ne le supporta pas.  Le roi Edouard III publia, le 18 juin 1350, une sorte de « code du travail » contre « la malice des servants » :

« Toute personne, homme ou femme, âgée de moins de soixante  ans, qui n’a aucune occupation définie, aucune fortune particulière,  aucune possession foncière, devra travailler quand elle en sera requise, et accepter les gages usités en 1346 ou dans les cinq ou six années précédentes, sous peine de prison ».« Les selliers, pelletiers, corroyeurs, cordonniers, tailleurs, charpentiers, maçons, tuiliers, bateliers, charretiers et tous les artisans et  ouvriers ne doivent demander que les gages de 1346, sous peine de  prison ».

Les salaires des manants furent bloqués par la terreur. Pas de « concurrence libre et non faussée ». Peine de mort pour celui d’en bas qui réclame un trop haut salaire en temps de crise !Quand le travail menaça de coûter plus cher que le capital, le capital lui imposa un salaire maxima.

L’inverse se fait encore attendre.

Au XXI° siècle, deux fléaux sont la spéculation bancaire et le chômage de masse.

Deux redoutables pestes noires.

Une bulle monétaire de 700 000 milliards d’euros. 202 millions de chômeurs, 11,09 % dans la zone euro. 878 millions d’humains souffrent de la faim. Alors que 3 hommes à eux seuls, possèdent plus que les 48 pays les plus pauvres. 1 426 milliardaires en février 2013. Un record. Leur fortune s’établit à 4 145 milliards d’euros en hausse de 17 %, 2 fois le PIB de la France. Personne, par son travail, ne peut gagner 600 Smic. Une telle disparité de richesses, c’est une forme de barbarie. Il y a forcément crime économique derrière pareille inégalité. C’est le cas en France où 500 premières familles ont gagné 271 milliards en 2011 presqu’autant que le budget de l’Etat. 10 % des habitants possèdent 50 % du patrimoine alors que 10 % du bas de l’échelle n’en possèdent que 1 %. Les patrons s’augmentent bon an mal an 10 à 100 fois plus que leurs salariés.

67,9 % des électeurs Suisses, dans une « votation », ont interdit les primes mirifiques d’embauche, les retraites chapeaux, les parachutes dorés, et condamné les bénéficiaires à les rembourser ou à « trois ans de prison » ? Coup de tonnerre planétaire ! Cris d’orfraie dans les grands médias des riches !

Vive les Suisses ! Il faut aller plus vite et plus loin, partout.

un salaire maxima à 20 fois le Smic !

C’est injustifiable qu’un humain gagne, quelque soit son mérite, talent, génie, plus de 20 fois qu’un autre. 20 fois plus, c’est déjà énorme ! D’ailleurs pourquoi 20 fois ? Parce que à l’école on vous note de 1 à 20 et rien ne justifie d’être payé ensuite de 1 à 600. Parce que la CES a fixé ce plafond à 20 fois le salaire minima. De même il est raisonnable de lier le salaire maxima et le salaire minima : si l’un augmente en haut, l’autre doit augmenter en bas. Progrès élémentaire de civilisation, anti pestes noires.

Gérard Filoche      écrit et publié dans l’humanise dimanche en mars 2013

 

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