Le jour d’après

 

Ce n’est pas la première fois dans l’histoire que les dominants profitent de grandes catastrophes ou de pandémies pour en tirer le maximum d’avantages contre…  les dominés.

Macron, le « jour d’avant » faisait le maximum pour réduire le financement des hôpitaux, des salaires des hospitaliers, des lits, des appareils respiratoires, des « tests ». Il mettait en place des stocks d’armes pour la guerre mais pas de masques pour la guerre sanitaire. Il y avait de l’argent pour les lacrymos pas pour les hôpitaux.

Le samedi 29 février, le Conseil de défense ne prévoit aucun confinement pour le coronavirus, mais le Conseil des ministres décrète le 49 -3.

Au « jour présent » du déferlement de la pandémie, Macron s’est repenti devant 35 millions de téléspectateurs pour ne pas se faire lyncher. Il s’est dit prêt à ne plus regarder « ce que ça coûte » et à « garantir » 300 milliards, à verser 45 milliards, à abonder les caisses…  des patrons, tout en s’arrangeant pour que les salariés en paient le prix (84 % du salaire, casse des horaires, des congés payés, des repos).

Le « jour d’après », n’ayons aucune confiance, Macron ne fera même plus semblant, il décrétera la suite de la « guerre » contre les salariés pour « redresser l’économie » : il n’a fait que « suspendre » la casse des retraites.

La leçon est historique : quand la peste noire arriva en Angleterre, en août 1348, elle anéantit en 14 mois un tiers de la population. La main d’oeuvre était devenue si rare que l’augmentation des salaires fut estimée à 48 %. La « gentry » de l’époque ne le supporta pas.

Le roi Edouard III publia, le 18 juin 1350, une ordonnance contre « la malice des servants » :

« Toute personne, homme ou femme, âgée de moins de soixante  ans, qui n’a aucune occupation définie, aucune fortune particulière,  aucune possession foncière, devra travailler quand elle en sera requise, et accepter les gages usités en 1346 ou dans les cinq ou six années précédentes, sous peine de prison ».

« Les selliers, pelletiers, corroyeurs, cordonniers, tailleurs, charpentiers, maçons, tuiliers, bateliers, charretiers et tous les artisans et  ouvriers ne doivent demander que les gages de 1346, sous peine de  prison ».

Le jour d’après, les salaires des servants furent bloqués par terreur.

Quand le travail devint plus cher, les dominants surent imposer un salaire maximum. L’inverse se fait encore attendre.

Préparons l’inverse. Que les dominés fassent payer les riches ! A l’occasion du coronavirus, 300 euros tout de suite pour tous les hospitaliers ! 100 % des salaires maintenus ! Et salaire maximum à 20 fois le Smic !

Il est raisonnable de lier le salaire maxima et le salaire minima : si l’un augmente en haut, l’autre doit augmenter en bas.  Puis on resserrera l’écart. Progrès élémentaire de civilisation, anti virus.

Gérard Filoche

 

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