dix « appels à l’unité » dans tous les sens, ça suffit Récit des multiples initiatives unitaires de la gauche et des écologistes

 

La presse a rendu compte de divers réseaux à gauche qui se rapprocheraient, d’initiatives multiples. Quelle en est la réalité ? L’appel de 18 responsables d’organisations syndicales, associatives et environnementales (1)  lancé le 27 mars est un élément marquant de la situation.

Au plan politique, les échanges sont encore trop partiels et débouchent trop peu souvent sur des campagnes véritablement communes.

 

D’un côté un appel large suivi d’une pétition 10 jours après qui a déjà regroupé plus de 170 000 signatures et recueille le soutien de plus de 30 organisations (2). Une mobilisation qui s’exprime de nouveau la veille du premier mai. De l’autre, des initiatives, des propositions ou campagnes de chaque force politique, parfois à plusieurs, le plus souvent chacun dans son créneau et avec un souci du leadership ou des arrières pensées sur 2022. Or les convergences sont nombreuses entre les différentes formations de la gauche sociale et écologique si l’on prend le temps de comparer les propositions des uns et des autres

(voir tableau comparatif réalisé par GDS).

 

Pourtant des contacts existent, des discussions ont lieu. C’est bien le moins au regard du choc de la crise majeure provoquée par le coronavirus qui interpelle à la fois sur les mesures immédiates que sur « le jour d’après ». Car cette crise éclaire comme jamais sur la nécessité de changements profonds tant en terme de transition écologique, de mode de développement économique que de satisfaction des besoins sociaux sans omettre les questions démocratiques et institutionnelles aux niveaux national et européen ainsi qu’à l’échelle internationale.

 

Concertations multiples …

 

Plusieurs formations se concertent au travers de leurs groupes parlementaires. PC, PCF, LFI bien sûr. Ils votent parfois ensemble.

Mais il y a aussi des représentants de EELV, Génération.s, GRS au Sénat ou à l’Assemblée. Ces contacts ne trouvent pas de suites, pour le moment, au niveau des formations politiques en tant que telles. Une exception, le lancement d’une pétition commune pour l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage par PS, PCF, EELV, Génération.s (3). Un peu plus de 5000 signatures en 5 jours, le résultat est faible au regard de l’enjeu et du nombre déclaré des adhérents de ces formations.

 

Des personnalités cherchent à animer des réseaux.

C’est le cas autour du maire EELV de Grenoble. Éric Piolle cultive les relations. Celles nouées pendant l’été 2019 ou celles des dernières municipales. Les échanges portent sur le fond tout autant que sur les stratégies. Toutes les forces ne sont pas invitées à ces échanges et la question de 2022 apparaît parfois en filigrane.

Le regroupement « Arc en Ciel » engagé autour des Assises de l’Ecologie et des Solidarités brasse plusieurs mouvements et personnalités. Ne posant pas la question du débouché politique, il permet des échanges sur le fond sans contraintes. On y croise des animateurs de EELV bien sûr mais aussi d’Ensemble, du PCF, de Génération.s ou du réseau des « Jours Heureux » ou du mouvement Utopia.

 

Citons également un regroupement initié à partir du mouvement de solidarité sur les retraites. On y retrouve Ensemble, Génération.s, GDS, LFI, NPA, PEPS, UCL et des individualités. Le PCF n’y participe plus. Des actions communes sur les manifestations via les réseaux sociaux ont été organisées, un appel pour le premier mai. En dépit de plusieurs échanges ce réseau n’a publié aucune déclaration.

Toutes ces initiatives montrent qu’un potentiel existe pour qu’une alternative de gauche existe au plan national.

Multiplication des appels et tribunes …

Pour que ce panorama soit le plus complet possible, il convient de citer également les appels ou tribunes nombreuses que publie la presse.

On peut citer l’appel signé par les députées Clémentine Autain (FI) et Elsa Faucillon (PC) avec Guillaume Balas (Génération.s) et Alain Coulombel (membre de la direction d’EELV). Intitulé « Fédérer au sein des gauches et des écologistes : le temps nous oblige, vite ». Cette tribune publiée dans Libération du 20 avril appelle à la « construction de l’archipel des gauches des écologistes ». Elle précise « Nous devons, dès maintenant, inventer un dispositif politique permettant de concilier les spécificités ou identités de chaque composante et le travail en commun autour d’un nouveau projet de société social et écologiste. »

Le 1er mai, Médiapart publie une autre tribune dans laquelle on retrouve une partie des signataires ci-dessus avec plusieurs centaines d’autres d’Ensemble, EELV, Génération.s, GDS, PCF, LFI mais aussi des syndicalistes, des personnalités diverses … sous le titre : « Ensemble, tout est possible, soyons responsables » (4). Cet appel porte une alternative écologique, sociale, démocratique globale et appelle au rassemblement de toutes les forces qui en partagent le contenu.

La liste est longue des prises de positions et des initiatives. Celle de François Ruffin et de son site lancé le 18 mars (6). Ce qui ressort pour l’essentiel, c’est à la fois une dispersion du fait de la multiplicité des prises de parole mais aussi  une grande convergence quant aux contenus.

Appels unitaires, initiatives de forces politiques, regroupements ou individus … tout cela doit converger pour construire l’alternative unitaire à gauche dont on a besoin.

(1) Plus jamais ça ! Préparons le jour d’après !

(2) Voir et signer ICI

( 3) Exigeons l’abandon de la réforme de l’assurance chômage !

( 4) Le texte est ouvert à signature ICI

(5) L’an 01 avec François Ruffin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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