Performance

Performance

 

Il est des mots que les libéraux aiment employer à l’envers. Ainsi en est-il de ces « accords de performance » que le code du travail brisé par Hollande et Macron, El Khomri et Pénicaud et maintenant Bornes, porte aux nues.

Selon le dictionnaire : « Victoire acquise sur une équipe, un adversaire mieux classé. Exploit ou réussite remarquable en un domaine quelconque : faire un tel travail en si peu de temps, c’est une véritable performance ».

Il n’y a plus d’ordre public social.  Plus de limite. Le contrat l’emporte sur la loi. Le patron peut donc imposer ce qu’il veut, soit par le consentement de syndicats affaiblis ou complaisants, soit par un « RIP » (« referendum d’initiative patronale »). Le chantage à l’emploi est quotidien. « – C’est à prendre ou à laisser sinon je te vire ».

La « performance » dans un accord, ça consiste à sortir de la loi. La performance c’est de travailler plus, de gagner moins, le temps qu’il est nécessaire à un patron pour « se refaire ».

Quand un des grands patrons donneurs d’ordre a mal géré, détourné des sous dans les iles Caïmans, engraissé ses actionnaires, et se trouve à court, il dit « c’est la faute au coronavirus », il reçoit aussitôt des millions versés par Macron, et il exige de ses salariés d’être plus « performants » sous menace d’un « plan » dit « social ».

« Performant » c’est incongru dans un pays où les salariés sont déjà les plus productifs au monde. « Performant » chez nous c’est « plus performant que performant ». C’est le « top » du sacrifice.

Le patron donne à ses actionnaires, pas à vous et vous, vous lui donnez tout. Et ça dure et ça dure… sans contrôle. Car il n’existe pas de contrepartie… après il peut dire de façon unilatérale que vos efforts n’ont pas suffi, que ça n’a pas fonctionné et alors il peut vous licencier quand même. Il n’y a pas de contrôle préalable sur les licenciements. Et alors Macron casse l’assurance chômage pour que vous n’ayez que le minimum, et il casse vos retraites pour être certain que vous lui couterez toujours aussi peu lorsque vous aurez définitivement cessé d’être « performants ».

Gérard Filoche

 

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