32 h et hausse de salaire

Au boulot n°662 chronique hebdomadaire dans l’Humanite Dimanche 11° année

Déjà dans les années 90 il y avait débat sur la question de la réduction du temps de travail avec hausse ou baisse du salaire.  Ca recommence pour 2022.

A l’époque des tenants pourtant hardis de la réduction de la durée du travail (c’est la seule façon de faire reculer le chômage de masse) préconisaient la réduction des salaires au dessus du salaire médian, comme s’il était nécessaire de « compenser » les 35 h. C’était évidemment insupportable de diviser le salariat en faisant payer les 35 h de tous par quelques uns.

« La domination de la bourgeoisie n’est fondée que sur la concurrence des ouvriers entre eux, c’est-à-dire sur la division à l’infini du prolétariat, sur la possibilité d’opposer entre elles les diverses catégories d’ouvriers » (Friedrich Engels).

Il faut un mot d’ordre uniforme pour mobiliser ensemble toutes les catégories du salariat. Lionel Jospin gagna l’élection législative de juin 1997, en tranchant dans le vif : « une loi pour les 35 h hebdomadaires sans perte de salaire ». Alors le patronat lui déclara officiellement « la guerre » sur le parvis de Matignon et entreprit (même s’il n’y parvint que très peu) de rogner par tous les bouts l’application des 35 h en proposant des « accords » plutôt qu’une loi, en annualisant le temps de travail et en gelant les salaires. Cela rendit chaotique l’application des deux lois « Aubry » de 1998 et 2000. La 2° loi Aubry commit alors l’erreur de faire des concessions en donnant des aides aux entreprises sans contrepartie d’embauche.

Aujourd’hui, plus que jamais il faut réduire la durée du travail à 32 h (et que ce soit clair : un jour nous irons à 28 h vers 24 h… c’est la logique des progrès technologiques où on « produit » tous plus). Mais à l’heure actuelle où la question de la hausse des salaires est si nécessaire et si décisive, il est impossible de céder : ces 32 h immédiates doivent être faites par la loi ET avec hausse des salaires ! Seul moyen à la fois d’unifier les salariés et de faire reculer le chômage en faisant payer le capital.

 

Gérard Filoche

 

 

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