Poursuivre les efforts pour l’unité jusqu’au bout apres le vote indicatif de la primaire partielle

 

 

 

La base pousse…

 

Il est manifeste que ces dernières semaines et derniers jours l’exigence de l’unité de la gauche se manifeste puissamment. 81 % des électeurs de gauche sont pour cette unité, et 73 % veulent un candidat commun. On ne parle pas là des militants liés aux différentes chapelles, mais de la grande masse du salariat, de ceux qui sont sous le choc de l’atomisation de la gauche, qui ne voient aucune issue globale,  et qui se sentent donc repoussés,  découragés des urnes et qui sont plongés dans une impuissante colère parce qu’ils ne trouvent pas de solution.

Il y a des multiples grèves extraordinaires pour les salaires, pour l’emploi, il y a des mobilisations magnifiques pour les droits des femmes, de la jeunesse, des immigrés, contre la misère et les inégalités. Mais tout ça ne perce pas sous l’édredon poisseux de la division.

Ceux qui tentent de lutter et de défendre un programme, et faire avancer des idées, font la course en sac. L’abstention grandit,  les multiples sondages confirment le tassement du total des voix de la gauche, preuve que la multiplication des candidatures n’étend pas son audience.

 

Immuablement les sondages les plus divers, sujets à caution ou non, placent la bande des quatre, Macron, Pecresse, LePen, Zemmour, en tête.

On en arrive à un point de division tel que le premier des candidats de gauche est… cinquième.

Dans un pays qui a une telle tradition de luttes sociales, de culture militante, c’est inouï. La gauche, le salariat sont majoritaires à la base, et l’effet loupe de l’inexistence d’une solution de gouvernement de gauche, laisse le champ aux gros médias pour faire croire que la droite et extrême droite dominent.

Il y a quelque chose de tragique à ce que des pétitions, des appels, des actions nationales et locales mettent en branle des dizaines de milliers de militants pour l’unité, et à ce que les chefs des appareils tétanisés dans leurs propres dogmes ne manifestent pas l’agilité nécessaire pour  y répondre.

Nous GDS depuis des années n’avons pas ménagé notre peine, nous avons tout essayé : appels de citoyens, appels de jeunes, appels d’intellectuels, appels d’artistes, cris du cœur et de grandes voix, tribunes de toutes sortes, de partis, de syndicats, d’associations (Plan de sortie de crise) 2022encommun, Unalt22, archipel, primaire populaire.fr,  serment de Romainville, collectifs de base, coalition…  depuis des années tout est fait, les tentatives se comptent par dizaines, pour exprimer cette nécessité de masse de l’unité, d’une plateforme commune, de candidatures communes.

Il va de soi que sans unité de candidature, la gauche sera éliminée du 1ertour de la présidentielle et que les conséquences sur les législatives seront mécaniques. Ne pas s’unir en avril 22 mais vouloir s’unir en juin 22 sera sanctionné par les électeurs.

L’idée qu’à cause des divisions de la droite, le « ticket d’entrée » au 2° tour serait « abaissé » et qu’il y aurait une chance de passer par un « trou de souris », reflète ce désespoir : ça revient à parier sur les faiblesses de nos ennemis, au lieu de parier sur nos propres chances à gauche. C’est un choix : « le trou de souris », plutôt que l’avenue de la victoire. La chance et le risque plutôt que d’assurer la construction de l’unité.

L’idée que 2022 est foutu, progresse, même dans les discours militants, ce qui est indicatif de l’ampleur du désarroi provoqué  par la division en 9 candidatures. Cela menace de faire baisser les bras dans les urnes et dans les luttes, de laisser admettre que de 2022 à 2027, la Sécurité sociale sera détruite avec ce qui reste d’encore positif et vivace du programme du CNR, avec encore plus de reculs dans le code du travail, la dignité au travail, les salaires, la précarité, la retraite, les services publics, les inégalités sociales. Sans omettre tout le retard qui sera pris en matière de transition écologique dans la protection de l’environnement, du climat, de la bio diversité. Ce sera une boucherie sociale et écologique.

C’est une tragédie parce qu’on sent bien que si surgissait une issue politique, l’actuel pouvoir est si faible qu’il serait battu. Le système a des pieds d’argile, Macron et son monde, celui du « traitre et du néant »  est sapé par ses propres contradictions, par sa faillite face aux questions de la santé et de la pandémie, par son soutien sans faille, provocateur, en faveur des riches, du Medef, du CAC 40, et des grandes Banques et par le creusement intolérable des inégalités.

Les appareils résistent…

L’ampleur de la trahison du quinquennat maudit Hollande Valls, continue de faire des ravages dans les esprits et rend confuse la recherche d’une alternative de gouvernement. Tous les sectaires, tous les gauchistes, mais aussi les déçus écoeurés ont tendance à voir la ligne d’horizon derrière eux. Alors que la masse des électeurs de gauche cherche désespérément un nouvel avenir, le ressassement négatif du passé est devenu un obstacle à élaborer une nouvelle stratégie, une nouvelle union gagnante sur un nouveau programme. Le doute, la méfiance taraudent ceux qui veulent franchir les portes de l’avenir.

Il est stupéfiant de voir que les trois organisations trotskistes, qui présentent des candidats, n’ont rien à faire des résultats annoncés de cette présidentielle et se sentent même extérieurs à l’histoire immédiate, ils prônent les combats sociaux, sans se préoccuper de l’impact du désastre que sera la ré élection de Macron contre ceux-ci.

Le PCF aussi est tenu par des logiques internes et ne semble disposé à bouger qu’en dernier si tout bouge.

C’est la caractéristique de presque tous les appareils en présence : ils sont lancés dans une compétition entre eux, plus que dans le combat pour vaincre Macron. Ils sont taraudés par leur survie, pas par la priorité aux besoins du salariat.

Ils ne cessent de se dénigrer entre eux plus qu’ils ne dénigrent droite et extrême droite. Ce sont leurs plus proches qui sont leurs plus grands ennemis, et ils sous-estiment la gravité de ce qui va arriver si leurs vrais ennemis LR, LREM, RN  monopolisent le pouvoir et ses accès.

 

La stratégie de LFI est jusqu’à présent immuable : passer en force, forcer les autres à se rallier, ne rien discuter, ne rien négocier, ne rien associer. C’est le césarisme plutôt que la démocratie.
La gauche est pourtant traditionnellement vivante de façon horizontale, plus que verticale. La gauche c’est le salariat pluraliste, plus autogestionnaire qu’autoritaire. L’unité et la démocratie sont des éléments de fond du programme pas des éléments de forme à côté de celui-ci.

Or, dans la campagne de LFI, on trouve à la fois l’esprit de forteresse assiégée, à la fois le mépris ou l’indifférence à tout ce qui n’est pas le leader avec l’argument qu’il s’agit d’une présidentielle. « Ralliez  nous, suivez nous, rejoignez nous, ne perdez pas de temps avec l’unité .. » Et le programme est fétichisé comme une bible, à la lettre, mais pas dans son application concrète, sa mise en œuvre démocratique, ni sa méthode collective. Même si le discours précise qu’il y sera mis fin au présidentialisme, Mélenchon ne propose plus de « jeter les clefs de l’Elysée aussitôt élu », mais se décrit en président « de plein exercice ayant en charge le temps long jusqu’à la constituante ». Et la modification récente dudit programme n’est pas secondaire : le « plan » qui prévoyait « le social d’abord » a été modifié, et ce sont dorénavant « les institutions d‘abord », l’écologie ensuite, et « le social » en troisième partie. En se souvenant que les notions de classe et de gauche sont relativisées par le concept « d’unité populaire » et que Mélenchon a proposé « un compromis avec le patronat national ». Au point que la propagande de la LFI prévoit un referendum institutionnel dès le 14 juillet, alors même que les changements sociaux n’auront pas été mis en œuvre.

Il n’existe aucun moyen de discuter de la portée de ces évolutions programmatiques puisque LFI refuse toute rencontre à gauche, et toute plateforme commune.  Cela ne crée pas un malaise qu’avec GDS,  il est perçu très largement à gauche – y compris dans nos partenaires des « petites organisations » (Ensemble, Générations, Nouvelle Donne, AZ,  etc.…). Le rejet des 32 propositions formulées par 22 organisations  en mai et juillet 2020 a marqué une sorte de fermeture interne de la LFI et une brisure dans les échanges avec les syndicats, associations et collectifs.

Se battre, sachant cela, pour que LFI s’ouvre, rediscute et que Mélenchon notamment entende et fasse, dans les meilleures conditions possibles, un virage unitaire, est il envisageable ?

Réponse, oui !

Car ça pousse à la base, ça travaille toute la gauche (PS EELV PCF) , et donc ça traverse aussi LFI de la base au sommet (Autain, Ruffin… ).

Toutes les tentatives de Mélenchon pour marginaliser la question de l’unité et ses défenseurs, n’ont pas empêché qu’elle s’impose au devant de la scène, et même les gros médias qui l’ignoraient, sont obligés d’en parler, presque tous les jours, depuis décembre. Et c’est la primairepopulaire.fr, l’un des instruments, pourtant aléatoire, qui a été créé par le besoin d’unité, qui a percé, bousculant les différents appareils dont celui de la LFI. Tandis que Mélenchon refusait, la boite de Pandore a été ouverte.

Le PS a une candidate qui n’est pas reconnue, loin de là, par tous ses courants. Elle est vilipendée par les « hollandais » , tolérée par la direction Faure, et ses difficultés évidentes de s’imposer comme « maire de Paris à « maire de France » auraient pu être surmontées si elle affichait un programme résolument social, mais ce n’est pas le cas, l’appareil du PS, ayant notamment perdu la gauche socialiste, n’a pas la capacité de tirer les leçons du quinquennat 2012-2017. Ce qui fait qu’au lieu de « redresser la pente », elle stagne entre 2, 4 et 6 % des voix. D’où la nécessité de trouver une « sortie », et le ralliement soudain d’Hidalgo  le 9 décembre 2021 à l’idée d’une primaire populaire. Elle la concevait comme un moyen de rejoindre  Jadot au terme d’un débat public mais se heurte cette fois au sectarisme symétrique de Jadot et de ceux des Verts qui ne s’imaginent plus autrement que comme les remplaçants de la gauche et les phares d’une nouvelle « ère ».

Hidalgo, comme Montebourg ont cédé à la pression unitaire massive existant dans le pays pour régler leurs difficultés d’exister politiquement.

La brèche était ouverte, quelques soient leurs intentions masquées : au premier degré, il fallait positiver les « offres » de Montebourg et Hidalgo d’autant que leur programme inabouti le facilitait. Ils étaient comme des fruits murs : il eut suffi à Mélenchon de s’ouvrir et de prendre acte de ces retraits masqués, de faciliter le rapprochement pour que des millions de voix socialistes traditionnelles en déshérence basculent vers lui. Ce que LFI a refusé de faire.

La « primairepopulaire.fr » :

Malgré le « socle commun » qu’elle avait pris la précaution de faire coécrire de mars à juin 2021 entre toutes  les sensibilités de gauche, la primairepopulaire.fr a, depuis les origines, le grand défaut de placer le débouché unitaire en termes de personnes, plutôt qu’en termes de plateforme. Mais elle est devenue de facto l’instrument le plus voyant (et leurs animateurs avaient de l’argent et 18 permanents) pour concrétiser l’unité aux yeux des médias. L’idée d’une « grande primaire » de toute la gauche qui a trainé tout l’été 2021 a fini par grossir en crédibilité en novembre-décembre.

Eric Piolle et Sandrine Rousseau voulaient aussi cette primaire populaire, mais comme c’est Jadot qui a gagné fin septembre, la primaire interne aux Verts, il a exclu de s’y soumettre.

C’est alors que Christiane Taubira est entrée en lice : poète mais libérale, électron libre de gauche avec une image floue, elle est apparue à des centaines de milliers d’unitaire à gauche comme une « solution » capable de débloquer la division. Il n’est pas sur qu’elle ait fait plus de bien que de mal.

Là encore, au lieu d’ouvrir, de dominer le débat, les différentes face du mépris de la LFI ont cristallisé les « bougés » : rejet de Taubira, rejet de Jadot, et rejet de toute intervention populaire dans le choix du candidat.

Dans ce cadre, candidate d’unité, Taubira est devenue la 9° candidate, une de plus. amoins qu’elle ne se serve d’un couronnement pour se remettre en cause et se faire entremetteuse à gauche.

Dans un système qu’elle voulait pourtant « ouvert » la primaire populaire avait inventé une série de règles « habiles » pour entrainer tous les candidats activement ou passivement dans le processus, mais ces mêmes règles se sont transformées en obstacles et l’ont « coincé » dès lors qu’il n’y avait aucun consensus. A trop vouloir « calculer », le mauvais coté manœuvrier l’a emporté : inscriptions de votants au préalable sur présentation d‘une carte bancaire, mise en place de modalités de votes inhabituelles (vote préférentiel), éviction de candidats légitimes et ajouts de candidats non légitimes, maintien de candidats assumés à côté de candidats refusant de participer..  tout cela paraît trop complexe et démotivant. Mais le besoin d’unite est tel que 250 000 votants  se seraient inscrits.

Voyant cela, une rupture s’est alors opérée entre Guillaume Duval partisan de Jadot et Christian Paul partisan de Taubira,  la fausse et petite « primaire » devenant une machine de guerre susceptible de promouvoir Taubira (ralliée par Montebourg qui le comprend ainsi) contre, à la fois, Jadot et Melenchon, tandis qu’Hidalgo était incertaine et marginalisée. Les camps bougeent mais sans trouver de solution commune.

Nous GDS avons été précautionneux, bienveillants dans tous les contacts, essayant de faciliter et de dénouer la situation en positif. Puis nous avons appelé publiquement, avec une lettre ouverte aux organisateurs, à ce que tout le monde participe,(notamment Roussel)  à ce que le vote soit réel, physique, un humain, une voix, à ce que les modalités se rapprochent de celles du 29 janvier 2017.

Nous avons surtout appelé à ce qu’il y ait une rencontre de toutes les sensibilités ayant co-rédigé le « socle commun » comme moyen ultime de recoller les morceaux en forant tout le monde au débat sur une plateforme.

Mais les organisateurs ne nous ont pas été entendus hélas, et sur ce point, nous le regrettons fortement.

À son corps défendant, la primaire populaire est devenu autant un lieu de confusion  que de clarification : ainsi, certains sondages envisagent dans un scrutin étalé du 27 au 30 janvier ou on ne sait qui viendra voter, que ce soit Melenchon qui gagne devant Taubira, tout cela dépendant d’un électorat qui cherche une issue a tout prix mais ne sait plus comment faire.

Pas de débat politique, pas de clarté, l’affaire semble perdue. Dans un débat clair entre Taubira et Mélenchon ce dernier l’aurait emporté. Mais cela n’a pas lieu.

GDS dans ces conditions ne peut qu’appeler nos sympathisants a voter et à voter à la fois pour l’unité et pour le fond.

À l’heure ou nous écrivons, Taubira se présente mais ce qu’on sait de son passé et de son programme ne nous agrée pas, son entourage principal n’est ni syndical, ni salarié, elle a fait les gestes, jusque là, elle aussi, pour s’imposer mais pas pour rassembler.

Jadot a dit et a redit « Quand c’est non c’est non », « pas de consentement » (ne me forcez pas la main).

Mélenchon ne se présente pas d’abord resté taiseux  car il est parfois et malgré tout donné en tête sans bouger. Son programme est plus proche du nôtre et ses supporters sont « plus sociaux ». puis melenchon a changé et est devenu colérique, protestant contre le fait qu’il soit sondé contre son gré dans cette consultation.

Il se peut que Mélenchon l’emporte et devienne ainsi candidat « unitaire » à son corps défendant ce qui serait, disons le, à nos yeux, succulent.

Il se peut aussi que Taubira l’emporte et écrase tous ses concurrents sur son créneau. Ce qui la mettrait en scène à la place d’Hidalgo et Montebourg. Et reposerait un autre problème ensuite.

Tout dépend de la partie du corps électoral (il se dit 130 000 ? 250 000 ? 400 000 ? ) bien incertaine, vu les modalités de scrutin, QUI va se mobiliser le plus ?  il se peut que les électeurs viennent en masse, comme il se peut que ça fasse « flop ».

dans tous les cas ce n’est plus « LA PRIMAIRE » MAIS SEULEMENT UN VOTE INDICATIF. On esperer qu’ensuite C Taubira   se charge de convoquer une reunion de tous les candidats pour chercher au consensus ce qui n’aura pas été trouvé par le vote partiel des 23-30 janvier  : une plateforme, un candidat commun et des listes communes.

Un « troisième tour »,  une autre brèche sont nécessaires :

Mélenchon vient de lâcher qu’il inviterait à une discussion unitaire après le 1ertour

1°) cela prouve qu’il n’y a pas d’argument théorique, politique, pas de gauche irréconciliable, empêchant que cela se fasse

2°) cela prouve qu’il y a un manque, une place, un besoin pour que cela se fasse. Et que lui même l’annonce. Il ne peut gagner seul.

3°)  mais la vérité c’est qu’entre les deux tours ce sera trop tard ; ça fera comme lors de l’alliance Bayou, Autain, Pulvar, si elle avait été faite avant le premier tour, elle aurait gagné contre Pécresse, mais bouclée après le premier tour, a la suite de campagnes antagoniques, il était trop tard.

4°) que Melenchon, Jadot, Taubira, Hidalgo, Roussel se rencontrent MAINTENANT avec toute la gauche. Un accord sur une plateforme commune est possible MAINTENANT ET CA CHANGE TOUTE LA DONNE, bien sur.

Après la primaire populaire, il faudra relancer ça autrement : il reste encore du temps, rien n’est joué, c’est le but actuel du « comite de liaison » (parfois appelé « coalition »)  que nous essayons  de créer depuis trois ans. Avec Ensemble, Allons Z’enfants, Nouvelle donne, Générations, etc.. nous relançons une tribune pour l’unité et un projet de plateforme commune consensuelle en 150 mesures, (etudiées pour faire consneus) nous essayons de faire le 12 février  2021 un point rencontre mobilisation entre tous les unitaires.

Jusqu’au bout !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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