Séparatisme anti social : Macron accélère la séparation de la France en deux

Pendant sept ans, la politique de Macron est d’une violence anti sociale sans précédent. La bonne grille de lecture de sa politique, c’est de comprendre qu’il est un libertarien, certes contrarié, car il ne peut appliquer tout sa politique d’un coup, mais il avance inexorablement comme il l’avait annoncé en 2016, pour une société sans statut, post salariale, en rognant le droit du travail, en développant l’ubérisation, en supprimant peu à peu les cotisations sociales. Il chasse les salariés du salariat et il chasse les chômeurs du chômage.

 


Il a systématisé les cadeaux, les aides, les allègements, par centaines de milliards, aux riches et puissants, il effectue un transfert massif de l’argent public au privé et favorise tout ce qui va dans le sens des privatisations, de l’individualisation, de la destruction progressive du secteur public. Il creuse le fossé entre « deux France en France », la France des poignées de dominants, de décideurs, des prédateurs, autour des milliardaires, du CAC 40, des « élites », de l’oligarchie, des financiers, des rentiers, des possédants contre la France de l’immense cohorte des salariés exploités, du travail mal payé, précaire, soumis, miséreux, exclu de toute existence sociale. Débattre avec des « macroniens » quand on en rencontre, c’est débattre avec des installés, des parvenus, des suffisants qui disent « – Moi, j’ai réussi, tout un chacun peut le faire, ceux qui n’en sont pas, ils n’ont qu’à travailler, c’est leur faute ». Ils ont une mentalité sans aucune solidarité sociale, sans aucune responsabilité collective, c’est chacun pour soi et que les plus forts l’emportent.

 

 

Ce dont on ne s’est peut-être pas suffisamment aperçu lors de sa conférence de presse du 16 janvier 1924 : Macron a parlé à lui seul comme 10 secrétaires d’état, étalant une pratique du pouvoir omnipotente, se substituant à lui seul au Parlement, gérant toute la vie du pays dans les moindres détails, se comportant à la fois comme un maire un conseiller général, un député, machant le travail du gouvernement fantoche qu’il s’apprêtait à nommer,  dictant la feuille de route des ministres de l’éducation, de l’économie, de la santé, de l’intérieur. En fait, après avoir commis d’immenses ravages, notamment avec ses lois Pénicaud anti-droit du travail, ses lois Philippe anti SNCF, ses lois Borne-Dussopt anti-retraite, et ses lois Darmanin anti-immigrés, il l’avait annoncé, le 16 janvier, il voulait allait créer un « choc ». Il l’a fait : il a passé la « surmultipliée », il a augmenté le braquet, et il l’a dit de façon explicitement menaçante : « j’ai encore trois ans et demi (à faire) j’irais jusqu’au bout »

 

Séparer l’école des riches et l’école des pauvres :

 

D’où ses excentricités contre l’école de la république : si l’on veut conforter l’élite, son savoir et sa fortune, il faut conforter les écoles privées, les grandes écoles publiques, et fermer la porte aux lycées professionnels, généraliser l’apprentissage manuel, diviser les élèves en groupes de niveaux. Il a annoncé son choix d’aggraver officiellement la sélection à l’école en créant des « niveaux » distincts entre les méritants et les décrocheurs tout en cherchant à le masquer sous un uniforme et un « service national » obligatoire pour raser et discipliner les récalcitrants.  Des dizaines de milliards vont ainsi être dépensés pour l’uniforme et la discipline au lieu d’être distribués pour une meilleure qualité de l’enseignement pour tous. Les fils de riches s’en sortiront, les fils de pauvres seront matés : sa politique est aussi brutale que ça : « Dans l’École publique on va distinguer les élites par niveau et dans le SNU on va raser la tête des autres au cordeau ». Son annonce a été trop brutale et a choqué l’opinion puisque l’interprète sans nuance de sa pensée, la grande bourgeoise Amélie Ouvéa-Castéra, a suscité aveu après aveu, bourde après bourde, une vive opposition des syndicats enseignants. Cela l’a obligé à s’en débarrasser mais il compte sur son premier ministre fantoche et obligé Gabriel Attal et la remplaçante non moins obligée Nicole Belloubet pour continuer sa destruction de l’école publique.

 
Séparer les riches agriculteurs des petits et moyens agriculteurs

 
Macron a pratiqué de la même manière dans sa politique agricole : il s’est servi de l’appui et des manipulations de la FNSEA pour contrer le soulèvement des petits et moyens paysans. Il a réussi à intoxiquer suffisamment pour diminuer les normes sanitaires et sociales des gros exploitants, pour justifier « moins de contrôles » et repousser sine die l’interdiction des pesticides cancérigènes.  (le sort des pesticides ressemble de plus en plus à celui de l’amiante : les lobbys ont réussi à repousser l’ interdiction de celle-ci de 1906 à 1996, causant 100 000 morts, 3000 par an, les jugements tardifs et les « réparations » aléatoires et a minima n’ayant pas compensé les profits réalisés). Macron et son ombre le ministre FNESA Fresmeaux, n’a pas touché à la répartition des subventions dont 80 % va aux 20 % des plus riches paysans. Macron n’a pas touché à la grande distribution en refusant des prix planchers et un contrôle légal des marges : Auchan, Leclerc, Intermarché, Carrefour… continuent d’organiser la spéculation massive et l’inflation odieuse sur les produits alimentaires engrangeant des dizaines de milliards de profit et dividendes supplémentaires. Macron n’a pas touché aux accords de libre échange ni avec le Chili ni avec la Nouvelle Zélande, se contentant d’une fausse promesse sur l’accord avec le Mercosur.En fait il a accru l’organisation du séparatisme, de la division du travail en faveur de la grosse agriculture exportatrice (céréales, vins et spiritueux, porc..) et contre la petite agriculture et élevage à circuits courts, « bio » et de qualité à circuits courts, qui sera coulée par les produits incontrôlés et de basse qualité importés d’Argentine, du Chili, du Pérou.. . Les riches mangeront bio, plus chers et les pauvres subiront la malbouffe, tel est le monde agricole de Macron qu’il vient de confirmer avec tous les mensonges et l’hypocrisie nécessaire pour dévoyer le mouvement des paysans.

 
Macron Attal habillent le séparatisme de classe au nom de la défense des classes moyennes

 
Mais c’est un leurre, il n’existe pas de « classe moyenne » encore moins « des » « classes moyennes » https://marianne.net/agora/humeurs/il-n-y-pas-de-classe-moyenne-ni-des-classes-moyennes…via @MarianneleMag. Il  existe un grand salariat, 90 % des actifs, nous sommes 30 millions, et c’est justement à ceux-là que la politique économique de Macron s’en prendIl continue à bloquer les salaires nets et bruts,  à diminuer les drastiquement cotisations sociales,  et alléger les obligations coailes des patrons des grandes entreprisesIl augmente de 10 % les taxes sur l’electricité et bientot de 5 % de gaz sachant qu’il frappe en premier lieu le bas et le milieu du salariat et de façon générale tous les plus démunis.
En vue des Jeux olympiques ils augmentent les tarifs du métro de 90 % des transports, laissent les propriétaires louer leurs logements avec des hausses de 300%. Mais, alors qu’il y a 6,1 millions de chômeurs (un taux réel de 11,4 %) ils pillent illégalement le salaire de 45 000 pigeons prétendus bénévoles  qu’il refusent de requalifier en salariés et de payer décemment alors qu’ils vont bosser dur et de façon tout à fait « subordonnée » : “non rémunérés, les 45 000 volontaires qui ont été sélectionnés par le Comité d’organisation des Jeux (Cojop) auront à leur charge les frais de transport et d’hébergement liés à leur présence sur l’événement” https://lemonde.fr/sport/article/2024/01/19/paris-2024-les-volontaires-trouveront-a-se-loger-par-des-relations-assure-le-delegue-interministeriel-aux-jeux_6211755_3242.htmlPar contre le dirigeant des JO se paye 273 000 euros et s’épargne des impôts en les faisant verser à une société intermédiaire à son nom ! Quel spectacle, quelle injustice au nom de la prétendue gloire olympique ! Le séparatisme triomphe là où ils prétendent donner des exemples de civisme et de mérite. Par contre, à l’opposé des 45 000 bénévoles,  42 milliardaires français ont gagné  230 milliards de plus depuis 2020 et ce sont ceux qui paient le moins d’impôt en proportion. Les actionnaires ont gagné + 80,1 milliards en 2022, et + 97,1milliars en 2023. C’est un pillage sans limite des frutis du travail.
A-t-on idée de la dépense globale d’argent public qui a été allouée, depuis 7 ans, pour défendre, par les forces de leur ordre, les intérêts d’une frange parasitaire et ultra minoritaire de la population française qui vole les gens et détruit les communs dans une morgue assumée… ?
Karl Marx : « Le capital a une unique pulsion vitale : se valoriser [...], pomper avec sa partie constante, les moyens de production, la plus grande masse possible de surtravail. Le capital est du travail mort, qui ne s’anime qu’en suçant – tel un vampire – du travail vivant… »
Macron n’est pas à une contradiction près, il a promis, par la bouche d’Attal, aux agriculteurs, sous prétexte « d’alléger les normes », « de ne plus faire qu’un contrôle par an » (sans doute en téléphonant avant ? et alors que Darmanin promettait de traquer le travail illégal de l’immigration clandestine… et c’est dans les champs qu’il y en a le plus).  Et puis, il a promis « 10 000 contrôles » sur les prix de la grande distribution, sachant qu’il n’a pas les effectifs de contrôleurs et qu’ils ne seront jamais réalisés.  Par contre aucune sanction contre Nestlé dont il s’est révélé qu’il trafiquait des milliards de bouteilles d’eau frelatées avec la complicité du gouvernement, (qui fut le conseiller de Nestlé, dans le rachat de Pfizer alimentaire ? Macron ! – qui aurait empoché 2 millions en cette occasion, dont il n’y a plus trace dans son patrimoine déclaré). Aucune sanction contre Lactalis qui triche sur les prix du lait, pas de représailles contre les dirigeants responsables d’Airbus (dont les manœuvres scandaleuses ont obligés Airbus à payer 3,5 milliards d’amende pour fraude fiscale internationale). Macron est à la fois le champion des déficits, de la dette, et des centaines de milliards (207 milliards d’assistanat à fond perdus aux patrons en 2022) pris sur les impôts des salariés et reversés sans condition, sans retour et sans contrôle aux grandes entreprises – lesquelles se comportent en voyous, arrosent leurs actionnaires et spéculent dans les paradis fiscaux).Si les grandes entreprises avaient besoin d’aides, elles ne distribueraient pas de dividendes aussi considérables. Ce ne sont donc pas seulement les ETI PMI « moyennes » sous-traitantes qui trichent le plus mais bien les « grosses » par vice du système capitaliste de recherche du profit maximum. Macron bloque les points d’indices des 5,5 millions de fonctionnaires (environ 27 % de recul de pouvoir d’achat en 30 ans) mais laisse les 577 députés s’augmenter de  + 300 euros par mois et les 348 sénateurs de + 700 euros par mois soit + 2 077 300 euros à l’assemblée et+ 2,9 millions au Sénat Jamais la France n’a été aussi riche et les richesses aussi mal reparties ;

 

le séparatisme Macronien entre riches et pauvres, exploiteurs et exploités, implique que des centaines, sans doute même un millier de milliards depuis six ans, ont été volés par Macron au salariat, à la Sécu, aux services publics. Même les congés payés : ils veulent les faire passer en compte épargne temps pour les reporter et les .. monétiser.  Le CNPF veut que, quand on est en maladie, ça supprime nos droits à congés payés, et pour ça, il mène campagne contre l’Europe, qui, elle, le permet ! Macron se dit « européen » mais se fou de l’Europe quand elle ne lui convient pas : il appuie le patronat et aussi quand  il est question de « présomption de salariat », il défend Uber  et Deliveroo, contre la requalification des 30 millions des travailleurs de plateformes voulue par l’Europe en salariat (et les avis du parlement européen, et de la commission balayée par Macron… et Orban !) (Cf. le travail de la députée Leila Chaibi)

 
Casser les droits des salariés, casser les droits des chômeurs :

 
Attal a annoncé une « nouvelle étape du droit du travail après l’été pour négocier directement certaines règles entreprise par entreprise » : il s’agit de « bouger les seuils » notamment. C’est à dire de n’imposer des délégués du personnel, qu’à partir de 21 salariés et non plus à partir de 11…  ce qui laisserait 4,2 millions de salariés sans représentation, généralement là ou il y en a le plus besoin. Attal, a annoncé qu’il supprimait l’ASS pour le RSA sachant que l’’ASS est 545€ le RSA est 607€ mais que l’ASS permet de percevoir les allocations logement au contraire du RSA où un forfait logement est appliqué et que l’ASS « déconjugalisée » peut être cumulée avec d’autres sources de revenus jusqu’à 1.271,90€ mais pas le RSA, on voit une sorte de sadisme acharné dans la façon de « faire payer les pauvres »Attal a annoncé une durée maximale d’indemnisation des chômeurs qui passerait alors de 18 mois à 14,4 mois pour les moins de 53 ans, de 22,5 mois à 18 mois pour les 53-54 ans et de 27 mois à 21,6 mois pour les 55 ans et plus ». Les chiffres parlent ! : les économies prévues par Macron via #accord #assurancechômage c’est 440 millions sur le dos des  seniors; 950 millions avec la réduction du nombre de jours indemnisés (30 au lieu de 31); 870 millions sur les  « créateurs » (sic) d’entreprise. Soit 2,260 milliards d’économies à la clé sur le dos des chômeurs
« Cash investigation » a diffusé une émission : « travail de malade, malade de travail » ! Ce que, après tant d’autres d’entre nous, François Ruffin appelle à juste titre le « maltravail ».
La France est devenue sous Macron la championne d’Europe des accidents mortels du travail : 903 AT mortels au travail, 700 suicides au travail, 4500 handicapés du travail, 650 000 arrêts de travail – et la Cour des comptes le 7 déc. 2023 précise que les patrons n’en déclarent qu’un sur deux – comme les maladies professionnelles ! Mais Macron si prompt à inventer et à proclamer des « grandes causes nationales » n’a encore rien fait. Pas davantage pour la reconnaissance et la réparation des maladies professionnelles dont le nombre s’aggrave chaque jour. Macron et sa ministre Vautrin – après Dussopt – refusent de protéger le travail face aux variations extrêmes de température au-delà de 32° et en deçà de – 14° alors que ce sont des causes grandissantes de mort au travail.

 

 

Punir à tour de bras : les locataires et les malades

 
On enrage quand on voit tous les aspects de la politique anti-sociale surmultipliée de Macron en ce début 2024 :  il nomme « ministre du logement » un député LREM qui a bataillé pour punir de peines de prison les locataires qui ne peuvent pas payer leur loyer, ! Il introduit les « logements intermédiaires » dans le décompte des logements « sociaux » brisant ainsi les obligations de loi SRU et épargnant aux maires de remplir les quotas en vigueur de construction de logement social.  Après avoir taxé l’accès aux urgences, il double les franchises pour les médicaments, il hausse les frais dentaires, il envisage des pénalités pour les rendez-vous manqués à l’officine privée Doctolib.  Mentionnons le prix inouï qu’atteignent les transports en commun : un trajet Rennes-Dijon aller-retour en train coute en semaine entre 200 et 400 euros, une famille ne peut se le payer, et l’usage d’une voiture pourtant rendue couteuses par le passage obligé du pétrole à l’électrique est un prix moins exorbitant mais aussi insupportable. Comment en est-on arrivés là ? : « – Je n’aime pas la bagnole » dit Macron qui est un dictateur sur tout : c’est incroyable la « leçon » anti sociale, anti transport collectif, anti écologique que ça donne.Le prix du train sous Macron est à l’image de tout son régime, de toute sa politique On a là, à travers tout ça (et notre énumération n’est pas exhaustive) le spectacle d’une société éclatée, brutalement séparée en classes, l’une triomphante insolente avec tous les droits, l’autre exploitée et traquée dans ses moindres petits droits : c’est ça Macron. Il est de salut public de le renverser.
Gérard Filoche
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