Patrons fans de travail illégal

 

A Paris, ont été effectués des contrôles de 5 magasins Monoprix ayant recours à la plateforme « Stuart »pour les livraisons de courses à domicile. La plateforme fournit les équipements de livraison par vélo cargo et recourt à un opérateur de transport (en Seine Saint Denis), qui lui-même recourt à des sous-traitants qui effectuent le recrutement et assurent la rémunération des livreurs (8 € de l’heure), selon des horaires, conditions et lieux de travail prédéterminés. Les livreurs sont recrutés parmi des étrangers sans papiers, en toute connaissance de cause, par les sous-traitants qui leur imposent, après 2 mois d’essai non déclarés, le passage sous statut d’auto-entrepreneur. Ces livreurs sont en réalité en état de subordination, et ce constat a été opéré pour 15 livreurs. Les livraisons par l’intermédiaire de l’application « Stuart » font l’objet d’investigations complémentaires dans le but d’impliquer les donneurs d’ordre dans ce schéma complexe qui implique plusieurs opérateurs et sous-traitants.

 

En Seine et Marne, une opération de contrôle visant une société de commerce de gros a été menée, réunissant les divers services d’inspection du travail. Cette société et son dirigeant sont défavorablement connus pour avoir exercé à plusieurs reprises du travail dissimulé. Le contrôle a démontré que cet établissement exerçait une activité d’abattage sans agrément. Elle employait en outre deux salariés n’ayant pas fait l’objet d’une DPAE. A été également constatée sur place l’activité dissimulée d’un mineur de moins de 15 ans. Les vérifications effectuées auprès de l’URSSAF ont établi qu’aucune cotisation sociale n’a été versée depuis 2017 et ont, par ailleurs, fait apparaitre de nombreux manquements aux règles sanitaires et de traçabilité des produits carnés.

 

Il ne s’agit pas d’exceptions. Sous Macron les patrons voyous sont nombreux et  l’inspection du travail a si peu de moyens qu’ils ne sont pas sanctionnés comme il faut.

 

Gérard Filoche

 

 

atlande

Cher Youenn, vouloir se battre pour l’unite n’est pas une « arnaque » c’est un choix vital pour la gauche

Le 24 janv. 2022 à 19:21, Youenn Le Flao <lanenos@wanadoo.fr> a écrit :

https://www.frustrationmagazine.fr/primaire-populaire/

 

« Primaire populaire » est le nom d’une organisation politique créée il y a quelques mois pour obtenir « l’union de la gauche », c’est-à-dire un  candidat commun entre l’écologie libérale de Jadot, les multiples tendances du PS post-Hollande et la France insoumise voire l’extrême gauche. Fondée en février 2021, la structure compte désormais près d’une vingtaine de salariés à temps plein, dont la mission est de faire un lobbying auprès des candidats et des médias pour faire de l’organisation d’une grande primaire LA solution pour une victoire de ce que leur porte-parole Samuel Grzybowski appelle « le bloc des justices » (en opposant au « bloc nationaliste » et au « bloc néolibéral »). Sur leur site internet, il est possible de parrainer des candidats à cette primaire (sans leur accord) afin de les soumettre à un vote, du 27 au 30 janvier prochain, qui déterminera un gagnant

Derrière cette organisation a priori gentillette se cache selon nous la plus grosse arnaque politique que nous ayons connudepuis la candidature « ni droite ni gauche » et « hors parti » d’Emmanuel Macron en 2016.

Bonne lecture

Youenn

 

 

Cher Youenn,

 

Ayant été amené à suivre personnellement, envoyé par GDS, depuis mars 2021 et au travers d’une trentaine de réunions, ce qui s’est sommairement appelé la « primaire populaire »

je suis un garçon méfiant et vigilant et j’y ai, avec mes amis de GDS, en vérité, « cherché l’arnaque »

malgré mon gros préjugé critique du début, j’ai bien observé en détail et je ne crois pas qu’il y en ait !

 

ce sont des méthodes qui ne nous sont pas habituelles sur le plan militant ici, importées à ce que j’ai cru comprendre, plutôt de travail autour de Bernie Senders

mais ce qui a dominé tout le long depuis mars 2021 c’est leur intention politique : unir la gauche sans exclusives,

je n’ai pas vu de failles vis-à-vis de ce but politique clair

j’estime que ce but a été déterminant et l’est resté par dessus toutes les vicissitudes de ce qui s’est passé depuis dix mois

 

ce qui m’a plu le plus c’est la période ou,  avant de parler primaire, ils ont passé trois mois à parler politique et à faire rédiger assez loyalement au consensus par 14 sensibilités différentes, tous les partis, et tous les candidats potentiels, (et des personnaliser présentes comme Dominique média, guillaume Duval)…  un « socle commun »

LFI s’est prêté a l’exercice tout comme deux jeunes présents soutiens a Taubira (c’était il y a presque un an !) et des représentants d’Hidalgo, de Jadot, du PS, d’Ensemble, de GDS, d’associations…etc.

relisez le « socle commun » (en 10 axes dits de rupture et 28 sous mesures de rupture)

ce « socle » n’est pas extraordinaire (et loin de ce que nous GDS aurions voulu y voir…) mais c’était correct et en tout cas quasi révolutionnaire face à Macron

ce n’est qu’après cet exercice (de mars à juin 2021) de « plateforme politique d’abord » qu’ils ont envisagé le 11 juillet 2021 de lancer une « primaire populaire »

ils ont élaboré un système compliqué (mais c’était une tache ardue) pour impliquer toutes les forces de gauche concernées, le but n’était pas d’arnaquer mais d’impliquer

et d’ailleurs de juillet à novembre, toute les forces politiques ont laissé faire

 

il y avait les orgas politiques de gauche qui étaient volontaires et celles qui ne l’étaient pas,  l’idée étant qu’à un moment donné, débat et presse, des centaines de milliers d’électeurs intéressés entraineraient toutes les composantes

de juillet à octobre, cela a fait un bide avec seulement quelques dizaines de milliers de votants (120 000 ?) et les grands médias ne s’y sont pas intéressés, il était prévu des débats sur Médiapart, Blast, le media, .. qui n’ont pas eu lieu

 

nous GDS (j’étais « candidat ») nous en sommes du coup retiré en octobre sur la pointe de pieds sans faire aucune polémique

mais les jeunes (surtout Samuel Gribowski et Mathilde Imer les plus connus ensuite) qui animaient ça ont voulu continuer et mis sur pied des règles sophistiquées toujours dans le même but de « forcer » disons d’entrainer, tous les réfractaires à être impliqués dans un processus unitaire

 

la part relative de   »volontariat souple » et de « forcing de facto » des participants alors était devenue complexe à apprécier – au fur et a mesure que les uns et les autres se déclaraient…  les uns contre les autres

le «Serment de Romainville » date du 16 octobre, à l’initiative du maire, a réuni 200 élus pour faire pression, ils disaient « réserver » leurs parrainages à un candidat commun de la gauche, c’était à nos yeux, un bon symbole et une bonne idée pour faire pression pour l’unité puisque les « appareils »EELV LFI PCF PS n’en voulaient pas et faisaient les sourds

 

GDS a commencé à faire des remarques publiques (tweeter réseaux sociaux) contre les modalités de vote, sur l’élimination de Roussel (le PCF a boycotté tout ça, et Roussel s’est trouvé en dernier dans la pré-consultation, même derrière moi – alors que pourtant GDS n’a pas bataillé beaucoup pour avoir plus que les 2800 supporters placés sur mon nom)

Jusqu’à l’automne les appareils EELV LFI PPS se sont laissés faire, en fait, malgré l’approche du scrutin

GDS a pourtant tres tôt  envoyé une lettre pour se démarquer : on voulait Roussel présent, un scrutin papier à deux tours, un vote physique, avec déclaration signée, et payant, comme les 22 et 29 janvier 2017

quant Hidalgo, avant de se rétracter, s’est lancée dans la primaire populaire, les modalités de vote ont failli, avec l’aide du PS et son savoir-faire, être celles du 29 janvier 2017   (personne n’en avait contesté le déroulement cette année là alors qu’il avait permis d’éliminer Valls avec 2,4 millions de votants)

et puis dans le PS, la bataille a commencé, les « hollandais » ne voulaient surtout pas de cette primaire, Hidalgo en voulait pour « challenger » Jadot, Faure en voulait mais pour retirer Hidalgo..

et puis le PS en crise se retirant en bloc ce sont les modalités des petits jeunes dits de la « PP », de leur « comite technique informatique », de leur « comité d’éthique » composé de personnalités, qui s’est appliqué

 

et c’est le moment où les gros médias qui boycottaient depuis des mois tout ce qui se fait en faveur de l’unité se sont intéressés à l’affaire

l’un entrainant l’autre, les inscriptions pour voter à la « PP » ont augmenté : 130 000 puis 250 000 et puis 350 000 et finalement 467 000

 

c’est normal, ça s’explique, 81 % des électeurs de gauche sont pour l’unité et un candidat commun, et ils cherchent donc à tâtons la voie pour le dire

Ça a aidé à faire percer l’exigence majoritaire de l’unité (au moment ou il y avait 9 candidats de gauche, et où le 1er était en 5° position avec 10 % de voix derrière 4 de droite et extrême droite !)

 

Taubira s’est ALORS greffée là dessus avec un maximum d’ambiguïté, se présentant à la fois comme un « liant » unitaire et à la fois comme une 9° candidate, ce qui est incompatible : elle  a cherché à exploiter sur son nom l’aspiration à l’unité que les autres refusent pour leurs raisons propres d’appareil

ce n’est pas sympathique à mes yeux, ce n’est pas clair politiquement (quel est son programme ?) mais c’est ainsi : elle profite du « désert » des autres…

 

ceci dit Mélenchon était donné gagnant parmi les intentions de ceux qui annonçaient voter à cette primaire populaire ! Ça ne lui a pas plus, il a fait tout le baroud qu’il sait faire et c’est alors que LFI a tout déversé pour discréditer personnellement les jeunes Gribowski et Imer en dénonçant une « arnaque »

ou comment un processus de bonne volonté semble se transformer en son contraire

Jadot a confirmé, « non non et non »,

Hidalgo a décidé « j’y vais plus sans Jadot »,

Roussel a légitimement conteste parce qu’il n’y était  pas associé même si c’était sa faute,

Melenchon a dit « arnaque »

 

ce n’est pas une « arnaque » mais assurément ce n’est plus une « primaire populaire » du tout,

disons que c’est une « consultation » parfaitement aléatoire

mais comme 467 000 personnes en recherche d’unité s’y sont intéressées, même si c’est brouillon et à contre temps, cela ne peut plus être méprisé, c’est devenu par la force des choses un rendez vous

 

qu’est ce qui va en sortir ?

c’est une « pochette surprise » nul ne le sait ! beaucoup de jeunes de 16 ans et plus participent et le reste est sans doute un public unitaire (irrité par les appareils)

certains « initiés » (?) disent que ca se joue entre Taubira Melenchon et Jadot. il y a eu un clash entre deux alliés, Guillaume Duval qui soutient Jadot et Christian Paul qui soutient Taubira, Faure a fait envoyer quand même des lettres par des fédérations PS disant qu’il fallait voter Hidalgo..?..

mais qu’en sera t il vraiment ?

 

tout cela est bien compliqué mais c’est CLAIREMENT la faute, non pas « aux petits jeunes » mais aux diviseurs prêts à tout pour que la gauche ne se parle pas, pour qu’il n’y ait pas d’unité,

il aurait pu y avoir une grande primaire loyale, à partir d’une plateforme commune, avec des millions participants, (Eric Piolle était « pour » s’il avait été élu) mais Jadot n’en voulait absolument pas, Melenchon non plus.. . ils sont tous les deux arcqueboutés sur leur propre chapelle

 

Je t’écris tout ça le 25 janvier, il y a une grosse campagne de dénigrement,

va t elle voir des effets ?  on va voir combien sur les 467 000 vont voter :

GDS appelle à voter sans donner de consigne (on est un réseau sur un programme solide mais la double appartenance y existe)

moi je suis inscrit et à titre personnel je voterais Mélenchon

 

ensuite, on ne sait

si c’est mélenchon, ce serait succulent, il serait malgré lui auréolé d’un soutien unitaire dont il ne veut pas depuis le 21 janvier 2016

si c’est Taubira, on la verra au pied du mur, soit elle profite de son très relatif succès pour se propulser actrice pour l’unité, elle appelle et demande une réunion de toute la gauche, et se retire

soit elle persiste mais elle va finir à  2 % en tant que 8° candidate ( Montebourg s’étant retiré entre temps)

 

tout cela n’est pas réjouissant

la division tue

pourtant tout a été et reste possible : tous les appareils ont été bousculés, crise dans le PS, piétinement dans EELV, stagnation chez Roussel, débat étouffé, entêtement et fermeture dans LFI.

est -e que le « résultat » de la consultation du 30 janvier va modifier ça ?

 

 

GDS a tout essayé, depuis des années pour éviter qu’un désastre le 10 avril 2022 ne reproduise le désastre du 23 avril 2017 et que la division ne nous fasse à nouveau perdre face à Macron :  comité de liaison des partis de gauche, appels de citoyens, appels de militants, appels de personnalités,  22en commun, Unalt, appels d’artistes, cris du coeur, vidéos, livres, tribunes, articles, meetings, collectifs, Serment de Romainville, primaire populaire, conseil de rassemblement…

 

Après le 30 janvier,  GDS nous bataillons « pour une rencontre de toute la gauche » en février, dernière ligne droite – avant le dépôt des 8 candidatures de gauche le 10 mars

 

Le 25 janvier à 12 h 30

bien à toi, Gérard

 

Poursuivre les efforts pour l’unité jusqu’au bout apres le vote indicatif de la primaire partielle

 

 

 

La base pousse…

 

Il est manifeste que ces dernières semaines et derniers jours l’exigence de l’unité de la gauche se manifeste puissamment. 81 % des électeurs de gauche sont pour cette unité, et 73 % veulent un candidat commun. On ne parle pas là des militants liés aux différentes chapelles, mais de la grande masse du salariat, de ceux qui sont sous le choc de l’atomisation de la gauche, qui ne voient aucune issue globale,  et qui se sentent donc repoussés,  découragés des urnes et qui sont plongés dans une impuissante colère parce qu’ils ne trouvent pas de solution.

Il y a des multiples grèves extraordinaires pour les salaires, pour l’emploi, il y a des mobilisations magnifiques pour les droits des femmes, de la jeunesse, des immigrés, contre la misère et les inégalités. Mais tout ça ne perce pas sous l’édredon poisseux de la division.

Ceux qui tentent de lutter et de défendre un programme, et faire avancer des idées, font la course en sac. L’abstention grandit,  les multiples sondages confirment le tassement du total des voix de la gauche, preuve que la multiplication des candidatures n’étend pas son audience.

 

Immuablement les sondages les plus divers, sujets à caution ou non, placent la bande des quatre, Macron, Pecresse, LePen, Zemmour, en tête.

On en arrive à un point de division tel que le premier des candidats de gauche est… cinquième.

Dans un pays qui a une telle tradition de luttes sociales, de culture militante, c’est inouï. La gauche, le salariat sont majoritaires à la base, et l’effet loupe de l’inexistence d’une solution de gouvernement de gauche, laisse le champ aux gros médias pour faire croire que la droite et extrême droite dominent.

Il y a quelque chose de tragique à ce que des pétitions, des appels, des actions nationales et locales mettent en branle des dizaines de milliers de militants pour l’unité, et à ce que les chefs des appareils tétanisés dans leurs propres dogmes ne manifestent pas l’agilité nécessaire pour  y répondre.

Nous GDS depuis des années n’avons pas ménagé notre peine, nous avons tout essayé : appels de citoyens, appels de jeunes, appels d’intellectuels, appels d’artistes, cris du cœur et de grandes voix, tribunes de toutes sortes, de partis, de syndicats, d’associations (Plan de sortie de crise) 2022encommun, Unalt22, archipel, primaire populaire.fr,  serment de Romainville, collectifs de base, coalition…  depuis des années tout est fait, les tentatives se comptent par dizaines, pour exprimer cette nécessité de masse de l’unité, d’une plateforme commune, de candidatures communes.

Il va de soi que sans unité de candidature, la gauche sera éliminée du 1ertour de la présidentielle et que les conséquences sur les législatives seront mécaniques. Ne pas s’unir en avril 22 mais vouloir s’unir en juin 22 sera sanctionné par les électeurs.

L’idée qu’à cause des divisions de la droite, le « ticket d’entrée » au 2° tour serait « abaissé » et qu’il y aurait une chance de passer par un « trou de souris », reflète ce désespoir : ça revient à parier sur les faiblesses de nos ennemis, au lieu de parier sur nos propres chances à gauche. C’est un choix : « le trou de souris », plutôt que l’avenue de la victoire. La chance et le risque plutôt que d’assurer la construction de l’unité.

L’idée que 2022 est foutu, progresse, même dans les discours militants, ce qui est indicatif de l’ampleur du désarroi provoqué  par la division en 9 candidatures. Cela menace de faire baisser les bras dans les urnes et dans les luttes, de laisser admettre que de 2022 à 2027, la Sécurité sociale sera détruite avec ce qui reste d’encore positif et vivace du programme du CNR, avec encore plus de reculs dans le code du travail, la dignité au travail, les salaires, la précarité, la retraite, les services publics, les inégalités sociales. Sans omettre tout le retard qui sera pris en matière de transition écologique dans la protection de l’environnement, du climat, de la bio diversité. Ce sera une boucherie sociale et écologique.

C’est une tragédie parce qu’on sent bien que si surgissait une issue politique, l’actuel pouvoir est si faible qu’il serait battu. Le système a des pieds d’argile, Macron et son monde, celui du « traitre et du néant »  est sapé par ses propres contradictions, par sa faillite face aux questions de la santé et de la pandémie, par son soutien sans faille, provocateur, en faveur des riches, du Medef, du CAC 40, et des grandes Banques et par le creusement intolérable des inégalités.

Les appareils résistent…

L’ampleur de la trahison du quinquennat maudit Hollande Valls, continue de faire des ravages dans les esprits et rend confuse la recherche d’une alternative de gouvernement. Tous les sectaires, tous les gauchistes, mais aussi les déçus écoeurés ont tendance à voir la ligne d’horizon derrière eux. Alors que la masse des électeurs de gauche cherche désespérément un nouvel avenir, le ressassement négatif du passé est devenu un obstacle à élaborer une nouvelle stratégie, une nouvelle union gagnante sur un nouveau programme. Le doute, la méfiance taraudent ceux qui veulent franchir les portes de l’avenir.

Il est stupéfiant de voir que les trois organisations trotskistes, qui présentent des candidats, n’ont rien à faire des résultats annoncés de cette présidentielle et se sentent même extérieurs à l’histoire immédiate, ils prônent les combats sociaux, sans se préoccuper de l’impact du désastre que sera la ré élection de Macron contre ceux-ci.

Le PCF aussi est tenu par des logiques internes et ne semble disposé à bouger qu’en dernier si tout bouge.

C’est la caractéristique de presque tous les appareils en présence : ils sont lancés dans une compétition entre eux, plus que dans le combat pour vaincre Macron. Ils sont taraudés par leur survie, pas par la priorité aux besoins du salariat.

Ils ne cessent de se dénigrer entre eux plus qu’ils ne dénigrent droite et extrême droite. Ce sont leurs plus proches qui sont leurs plus grands ennemis, et ils sous-estiment la gravité de ce qui va arriver si leurs vrais ennemis LR, LREM, RN  monopolisent le pouvoir et ses accès.

 

La stratégie de LFI est jusqu’à présent immuable : passer en force, forcer les autres à se rallier, ne rien discuter, ne rien négocier, ne rien associer. C’est le césarisme plutôt que la démocratie.
La gauche est pourtant traditionnellement vivante de façon horizontale, plus que verticale. La gauche c’est le salariat pluraliste, plus autogestionnaire qu’autoritaire. L’unité et la démocratie sont des éléments de fond du programme pas des éléments de forme à côté de celui-ci.

Or, dans la campagne de LFI, on trouve à la fois l’esprit de forteresse assiégée, à la fois le mépris ou l’indifférence à tout ce qui n’est pas le leader avec l’argument qu’il s’agit d’une présidentielle. « Ralliez  nous, suivez nous, rejoignez nous, ne perdez pas de temps avec l’unité .. » Et le programme est fétichisé comme une bible, à la lettre, mais pas dans son application concrète, sa mise en œuvre démocratique, ni sa méthode collective. Même si le discours précise qu’il y sera mis fin au présidentialisme, Mélenchon ne propose plus de « jeter les clefs de l’Elysée aussitôt élu », mais se décrit en président « de plein exercice ayant en charge le temps long jusqu’à la constituante ». Et la modification récente dudit programme n’est pas secondaire : le « plan » qui prévoyait « le social d’abord » a été modifié, et ce sont dorénavant « les institutions d‘abord », l’écologie ensuite, et « le social » en troisième partie. En se souvenant que les notions de classe et de gauche sont relativisées par le concept « d’unité populaire » et que Mélenchon a proposé « un compromis avec le patronat national ». Au point que la propagande de la LFI prévoit un referendum institutionnel dès le 14 juillet, alors même que les changements sociaux n’auront pas été mis en œuvre.

Il n’existe aucun moyen de discuter de la portée de ces évolutions programmatiques puisque LFI refuse toute rencontre à gauche, et toute plateforme commune.  Cela ne crée pas un malaise qu’avec GDS,  il est perçu très largement à gauche – y compris dans nos partenaires des « petites organisations » (Ensemble, Générations, Nouvelle Donne, AZ,  etc.…). Le rejet des 32 propositions formulées par 22 organisations  en mai et juillet 2020 a marqué une sorte de fermeture interne de la LFI et une brisure dans les échanges avec les syndicats, associations et collectifs.

Se battre, sachant cela, pour que LFI s’ouvre, rediscute et que Mélenchon notamment entende et fasse, dans les meilleures conditions possibles, un virage unitaire, est il envisageable ?

Réponse, oui !

Car ça pousse à la base, ça travaille toute la gauche (PS EELV PCF) , et donc ça traverse aussi LFI de la base au sommet (Autain, Ruffin… ).

Toutes les tentatives de Mélenchon pour marginaliser la question de l’unité et ses défenseurs, n’ont pas empêché qu’elle s’impose au devant de la scène, et même les gros médias qui l’ignoraient, sont obligés d’en parler, presque tous les jours, depuis décembre. Et c’est la primairepopulaire.fr, l’un des instruments, pourtant aléatoire, qui a été créé par le besoin d’unité, qui a percé, bousculant les différents appareils dont celui de la LFI. Tandis que Mélenchon refusait, la boite de Pandore a été ouverte.

Le PS a une candidate qui n’est pas reconnue, loin de là, par tous ses courants. Elle est vilipendée par les « hollandais » , tolérée par la direction Faure, et ses difficultés évidentes de s’imposer comme « maire de Paris à « maire de France » auraient pu être surmontées si elle affichait un programme résolument social, mais ce n’est pas le cas, l’appareil du PS, ayant notamment perdu la gauche socialiste, n’a pas la capacité de tirer les leçons du quinquennat 2012-2017. Ce qui fait qu’au lieu de « redresser la pente », elle stagne entre 2, 4 et 6 % des voix. D’où la nécessité de trouver une « sortie », et le ralliement soudain d’Hidalgo  le 9 décembre 2021 à l’idée d’une primaire populaire. Elle la concevait comme un moyen de rejoindre  Jadot au terme d’un débat public mais se heurte cette fois au sectarisme symétrique de Jadot et de ceux des Verts qui ne s’imaginent plus autrement que comme les remplaçants de la gauche et les phares d’une nouvelle « ère ».

Hidalgo, comme Montebourg ont cédé à la pression unitaire massive existant dans le pays pour régler leurs difficultés d’exister politiquement.

La brèche était ouverte, quelques soient leurs intentions masquées : au premier degré, il fallait positiver les « offres » de Montebourg et Hidalgo d’autant que leur programme inabouti le facilitait. Ils étaient comme des fruits murs : il eut suffi à Mélenchon de s’ouvrir et de prendre acte de ces retraits masqués, de faciliter le rapprochement pour que des millions de voix socialistes traditionnelles en déshérence basculent vers lui. Ce que LFI a refusé de faire.

La « primairepopulaire.fr » :

Malgré le « socle commun » qu’elle avait pris la précaution de faire coécrire de mars à juin 2021 entre toutes  les sensibilités de gauche, la primairepopulaire.fr a, depuis les origines, le grand défaut de placer le débouché unitaire en termes de personnes, plutôt qu’en termes de plateforme. Mais elle est devenue de facto l’instrument le plus voyant (et leurs animateurs avaient de l’argent et 18 permanents) pour concrétiser l’unité aux yeux des médias. L’idée d’une « grande primaire » de toute la gauche qui a trainé tout l’été 2021 a fini par grossir en crédibilité en novembre-décembre.

Eric Piolle et Sandrine Rousseau voulaient aussi cette primaire populaire, mais comme c’est Jadot qui a gagné fin septembre, la primaire interne aux Verts, il a exclu de s’y soumettre.

C’est alors que Christiane Taubira est entrée en lice : poète mais libérale, électron libre de gauche avec une image floue, elle est apparue à des centaines de milliers d’unitaire à gauche comme une « solution » capable de débloquer la division. Il n’est pas sur qu’elle ait fait plus de bien que de mal.

Là encore, au lieu d’ouvrir, de dominer le débat, les différentes face du mépris de la LFI ont cristallisé les « bougés » : rejet de Taubira, rejet de Jadot, et rejet de toute intervention populaire dans le choix du candidat.

Dans ce cadre, candidate d’unité, Taubira est devenue la 9° candidate, une de plus. amoins qu’elle ne se serve d’un couronnement pour se remettre en cause et se faire entremetteuse à gauche.

Dans un système qu’elle voulait pourtant « ouvert » la primaire populaire avait inventé une série de règles « habiles » pour entrainer tous les candidats activement ou passivement dans le processus, mais ces mêmes règles se sont transformées en obstacles et l’ont « coincé » dès lors qu’il n’y avait aucun consensus. A trop vouloir « calculer », le mauvais coté manœuvrier l’a emporté : inscriptions de votants au préalable sur présentation d‘une carte bancaire, mise en place de modalités de votes inhabituelles (vote préférentiel), éviction de candidats légitimes et ajouts de candidats non légitimes, maintien de candidats assumés à côté de candidats refusant de participer..  tout cela paraît trop complexe et démotivant. Mais le besoin d’unite est tel que 250 000 votants  se seraient inscrits.

Voyant cela, une rupture s’est alors opérée entre Guillaume Duval partisan de Jadot et Christian Paul partisan de Taubira,  la fausse et petite « primaire » devenant une machine de guerre susceptible de promouvoir Taubira (ralliée par Montebourg qui le comprend ainsi) contre, à la fois, Jadot et Melenchon, tandis qu’Hidalgo était incertaine et marginalisée. Les camps bougeent mais sans trouver de solution commune.

Nous GDS avons été précautionneux, bienveillants dans tous les contacts, essayant de faciliter et de dénouer la situation en positif. Puis nous avons appelé publiquement, avec une lettre ouverte aux organisateurs, à ce que tout le monde participe,(notamment Roussel)  à ce que le vote soit réel, physique, un humain, une voix, à ce que les modalités se rapprochent de celles du 29 janvier 2017.

Nous avons surtout appelé à ce qu’il y ait une rencontre de toutes les sensibilités ayant co-rédigé le « socle commun » comme moyen ultime de recoller les morceaux en forant tout le monde au débat sur une plateforme.

Mais les organisateurs ne nous ont pas été entendus hélas, et sur ce point, nous le regrettons fortement.

À son corps défendant, la primaire populaire est devenu autant un lieu de confusion  que de clarification : ainsi, certains sondages envisagent dans un scrutin étalé du 27 au 30 janvier ou on ne sait qui viendra voter, que ce soit Melenchon qui gagne devant Taubira, tout cela dépendant d’un électorat qui cherche une issue a tout prix mais ne sait plus comment faire.

Pas de débat politique, pas de clarté, l’affaire semble perdue. Dans un débat clair entre Taubira et Mélenchon ce dernier l’aurait emporté. Mais cela n’a pas lieu.

GDS dans ces conditions ne peut qu’appeler nos sympathisants a voter et à voter à la fois pour l’unité et pour le fond.

À l’heure ou nous écrivons, Taubira se présente mais ce qu’on sait de son passé et de son programme ne nous agrée pas, son entourage principal n’est ni syndical, ni salarié, elle a fait les gestes, jusque là, elle aussi, pour s’imposer mais pas pour rassembler.

Jadot a dit et a redit « Quand c’est non c’est non », « pas de consentement » (ne me forcez pas la main).

Mélenchon ne se présente pas d’abord resté taiseux  car il est parfois et malgré tout donné en tête sans bouger. Son programme est plus proche du nôtre et ses supporters sont « plus sociaux ». puis melenchon a changé et est devenu colérique, protestant contre le fait qu’il soit sondé contre son gré dans cette consultation.

Il se peut que Mélenchon l’emporte et devienne ainsi candidat « unitaire » à son corps défendant ce qui serait, disons le, à nos yeux, succulent.

Il se peut aussi que Taubira l’emporte et écrase tous ses concurrents sur son créneau. Ce qui la mettrait en scène à la place d’Hidalgo et Montebourg. Et reposerait un autre problème ensuite.

Tout dépend de la partie du corps électoral (il se dit 130 000 ? 250 000 ? 400 000 ? ) bien incertaine, vu les modalités de scrutin, QUI va se mobiliser le plus ?  il se peut que les électeurs viennent en masse, comme il se peut que ça fasse « flop ».

dans tous les cas ce n’est plus « LA PRIMAIRE » MAIS SEULEMENT UN VOTE INDICATIF. On esperer qu’ensuite C Taubira   se charge de convoquer une reunion de tous les candidats pour chercher au consensus ce qui n’aura pas été trouvé par le vote partiel des 23-30 janvier  : une plateforme, un candidat commun et des listes communes.

Un « troisième tour »,  une autre brèche sont nécessaires :

Mélenchon vient de lâcher qu’il inviterait à une discussion unitaire après le 1ertour

1°) cela prouve qu’il n’y a pas d’argument théorique, politique, pas de gauche irréconciliable, empêchant que cela se fasse

2°) cela prouve qu’il y a un manque, une place, un besoin pour que cela se fasse. Et que lui même l’annonce. Il ne peut gagner seul.

3°)  mais la vérité c’est qu’entre les deux tours ce sera trop tard ; ça fera comme lors de l’alliance Bayou, Autain, Pulvar, si elle avait été faite avant le premier tour, elle aurait gagné contre Pécresse, mais bouclée après le premier tour, a la suite de campagnes antagoniques, il était trop tard.

4°) que Melenchon, Jadot, Taubira, Hidalgo, Roussel se rencontrent MAINTENANT avec toute la gauche. Un accord sur une plateforme commune est possible MAINTENANT ET CA CHANGE TOUTE LA DONNE, bien sur.

Après la primaire populaire, il faudra relancer ça autrement : il reste encore du temps, rien n’est joué, c’est le but actuel du « comite de liaison » (parfois appelé « coalition »)  que nous essayons  de créer depuis trois ans. Avec Ensemble, Allons Z’enfants, Nouvelle donne, Générations, etc.. nous relançons une tribune pour l’unité et un projet de plateforme commune consensuelle en 150 mesures, (etudiées pour faire consneus) nous essayons de faire le 12 février  2021 un point rencontre mobilisation entre tous les unitaires.

Jusqu’au bout !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silence Enquêtes en cours.550 accidents du travail mortels par an, 14 depuis le 1er janvier

Enquêtes en cours.550 accidents du travail mortels par an

 

silence :

Chute mortelle 9 décembre 2021 chantier à Aubervilliers : le salarié remplace des tuiles sur le toit de trois étages, sans harnais de sécurité, il chute de 10 mètres. Echafaudage mal monté manque de gardes corps à l’arrière de l’immeuble. La victime n’a pas fait l’objet de DPAE, son employeur exact est… en cours d’identification.

 

Chantier à Paris, opération de coulage du béton d’un regard, la benne est levée par une pelle mécanique. A l’ouverture de la trappe de la benne, la pelle déstabilisée bascule en avant cognant la tête du salarié sur un bastaing entourant le coffrage. Le salarié a perdu un œil.

 

Sur un chantier de rénovation d’un restaurant parisien, un salarié scie une cornière métallique à l’aide d’une disqueuse qui éclate, lui causant de graves blessures aux poignets, il perd plusieurs litres de sang, conduit in extremis à l’hôpital. Disqueuse pas munie de poignées, ni de carter de protection. Ni le poste de travail (exigu) ni le plan de travail (sèche-linge) n’étaient adaptés.

 

Val d’Oise, travaux de terrassement sur un chantier de construction : le salarié conduit un rouleau compresseur, celui ci heurte un trottoir, le salarié chute et l’engin poursuit sa course roule sur sa jambe. Reste à savoir pourquoi l’engin ne s’est pas arrêté alors que le salarié n’appuyait plus sur les pédales de commande.

 

Immeuble Levallois-Perret : un ascensoriste intervient en maintenance. Dans le local machinerie, ouverture donnant sur la cage d’ascenseur, se penchant pour écouter un bruit anormal, il est heurté par le contrepoids qui descend. D’abord resté bloqué, son pronostic vital est engagé. Il peut se dégager mais avec une oreille arrachée qui a pu être recousue, il souffre d’une perte d’audition et de lésions et de brûlures à la tête.

 

D’une année sur l’autre, de 2021 à 2022 on meurt au travail…et les grands médias n’en parlent pas toujours pas comme il faudrait. Et la prévention est insuffisante et l’inspection du travail n’a pas les moyens.

 

Gérard Filoche

 

 

 

La droite LR LREM, RN attaque le salariat, les 35 h, les retraites :

 

 

C’est leur point commun : nous faire travailler plus et nous faire gagner moins.

45 h 65 ans, et fin du contrat de travail tel que nous le connaissions en nous « ubérisant ».

 

Défendre le salariat

 

La propagande de Macron influe les esprits : ils racontent même qu’en 2021 il y aurait eu 950 000 entreprises de plus, alors qu’il s‘agit d’auto-entreprises, de loueurs de bras payés a la tache.

« - Mais à quoi bon défendre le salariat ?  « Les jeunes n’ont plus envie de travailler dans ces conditions ». Une vieille militante me dit : « dans le temps on était fiers de bosser, de notre qualification, de notre savoir-faire, maintenant on y va à reculons ou on y va plus du tout ». Un jeune : « – Les copains maintenant ils ne veulent plus retourner au Mc Do ou à d’autres boulots de service de m… , plutôt galérer ! » « Est ce qu’il ne vaut pas mieux refuser cette exploitation ? ».

Mais ce serait la victoire idéologique de Macron : en cinq ans il a fait reculer la part du salariat de 90 % des actifs à 88 % des actifs, et si par malheur il était ré élu, il la ferait reculer de 88 % à 83 %…

Macron sait ce qu’il fait : il dégoute les jeunes – comme à Nanterre en ce moment où des étudiants qui y ont droit ne peuvent s’inscrire au Master – de faire des études longues et de se qualifier. Il fait voler en éclat les durées du travail légales, pour du travail de gré à gré. Il laisse se multiplier les licenciements sans contrôle et veut même faciliter les démissions. Il tue l’assurance chômage et réduit les indemnités des chômeurs pour envoyer les victimes de tout ça … s’uberiser. Et il présente cette évolution, à la façon d’Uber, comme la « liberté »… de ne pas être salarié.

On a mis des décennies à gagner le Smic, à réglementer la durée du travail, les heures supplémentaires, à avoir des grilles de salaires, avec qualification, des niveaux, coefficients, échelon, à arracher des cotisations, salaires bruts, super bruts pré affectés à nos droits sociaux, on avait obtenu des DP, CE, CHSCT, DS, prud’hommes, médecine du travail, inspection du travail, Macron est en train de faire sauter tout ça systématiquement

Oui, contre tout ça, il faut défendre le salariat, les codes et statuts : à commencer par les salaires, ce qui donne envie de bosser dans des conditions qualifiées, dignes, réglementées et protégées.

 

32 h ET hausse de salaire

 

Déjà dans les années 90 il y avait débat sur la question de la réduction du temps de travail avec hausse ou baisse du salaire.  Ca recommence pour 2022.

A l’époque des tenants pourtant hardis de la réduction de la durée du travail (c’est la seule façon de faire reculer le chômage de masse) préconisaient la réduction des salaires au dessus du salaire médian, comme s’il était nécessaire de « compenser » les 35 h. C’était évidemment insupportable de diviser le salariat en faisant payer les 35 h de tous par quelques uns.

« La domination de la bourgeoisie n’est fondée que sur la concurrence des ouvriers entre eux, c’est-à-dire sur la division à l’infini du prolétariat, sur la possibilité d’opposer entre elles les diverses catégories d’ouvriers » (Friedrich Engels).

Il faut un mot d’ordre uniforme pour mobiliser ensemble toutes les catégories du salariat. Lionel Jospin gagna l’élection législative de juin 1997, en tranchant dans le vif : « une loi pour les 35 h hebdomadaires sans perte de salaire ». Alors le patronat lui déclara officiellement « la guerre » sur le parvis de Matignon et entreprit (même s’il n’y parvint que très peu) de rogner par tous les bouts l’application des 35 h en proposant des « accords » plutôt qu’une loi, en annualisant le temps de travail et en gelant les salaires. Cela rendit chaotique l’application des deux lois « Aubry » de 1998 et 2000. La 2° loi Aubry commit alors l’erreur de faire des concessions en donnant des aides aux entreprises sans contrepartie d’embauche.

Aujourd’hui, plus que jamais ils attaquent les notions de durée légale du travail et de durée maxima du travail, baissent le cout des heures supplémentaires. Ils augmentent le travail de nuit, le travail par roulement, le travail du dimanche, le temps partiel, les contrats dit « courts ». Le contrat, l’accord d’entreprise, les décisions de gré à gré, l’emportent et plus de 6 millions de salariés travaillent 60 h pendant que 6 millions de chômeurs travaillent zéro heures.

Alors en face, il faut y aller carrément, renverser la dégradation opérée depuis 20 ans, il faut  faut réduire frontalement la durée du travail par la loi à 32 h en quatre jours (et que ce soit clair : un jour nous irons à 28 h vers 24 h… c’est la logique des progrès technologiques où on « produit » tous plus). Mais à l’heure actuelle où la question de la hausse des salaires est si nécessaire et si décisive, il est impossible de céder : ces 32 h immédiates doivent être faites par la loi ET avec hausse des salaires ! Seul moyen à la fois

 

Smic a 1800 euros et 300 euros pour tous :

 

Que sont-elles devenues les professions à risques, les métiers essentiels, les premiers de corvée, ces millions de femmes et d’hommes qui sont en dessous du salaire médian et qui ont fait vivre le pays pendant la pandémie ?  En dessous du salaire médian, 1780 euros, comment peut-on bien vivre ? le smic qu’ils ont bloqué depuis si longtemps : en 2021, le Smic s’élève à 1 554,58 euros brut par mois sur la base de 35 heures hebdomadaires, contre 1 539,42 euros en 2020, soit 15 euros supplémentaires. En net, il n’est que de 1230,60, il concerne 13,4 % de salariés, 3,2 millions.

Pendant qu’il y avait confinement ils prenaient le métro, le bus et le TER. Et ce sont ceux qui ont les salaires les plus bas, les tâches les plus dures, les durées du travail les plus longues, les protections sociales les plus faibles, le moins de syndiqués ?  Dans la restauration, il y a surtout des phlébites et des horaires impossibles, pas étonnant que les patrons aient du mal à embaucher, ils n’ont qu’à bien payer. Pour les livreurs, les caissières, les agents du nettoyage, du gardiennage et de l’entretien, les chauffeurs, les femmes de ménage, les aides soignantes,  à tous les niveaux, il y a eu le temps « de la guerre contre le virus », mais le temps de la guerre pour augmenter les salaires en conséquence n’est pas venu. Parfois des primes, des aides, des aumônes sont accordées, mais pas de hausse de vrai salaire brut et net : or le salaire qui compte c’est le brut. Les patrons proposent de l’intéressement, de la participation, des primes exceptionnelles, tout sauf du salaire net et brut.

Ils bloquent les salaires plus qu’ailleurs. Le smic britannique et le smic allemand sont loin devant le smic français. Et Macron, Le Pen, Pecresse, Zemmour sont pour continuer a bloquer le smic. Ils veulent tous « ramener le brut au plus prés du net » ; nous devons carrément défendre un smic en brut, à 1800 euros (ce qui correspond aux 30 % de hausse du smic allemand) 300 euros uniformes de plus pour tous, renégociation de toutes les conventions collectives, niveaux échelons, coefficients.

 

GF

 

 

La der des der pour Uber ?

Au boulot n°571

 

 

S’il y en a qu’on veut enterrer dans l’année qui vient,  ce sont tous les brigands des plateformes qui font travailler sans loi ni foi, des pauvres hères, VTC assis 15 heures par jour dans leurs berlines en leasing, ou pédaleurs livreurs dans le froid de l’hiver.

 

Uber (et Deliveroo, Free, Frichti et Cie) va mener cette année 2022 en France un double et ultime combat pour continuer à voler des dizaines de millions d’euros en ne payant pas les cotisations sociales de ceux qu’il force à rouler pour lui.

 

ceux qui tuent sans droit ni loi, comme ce jeune homme de 16 ans mort écrasé par un camion à Lille avec un sac Deliveroo sur le dos. Il est le dixiéme mort dans ce « metier ». Les donneurs d’ordre de la plateforme les poussent à rouler vite tellement ils les paient peu, ils n’ont aucune des garanties d’un contrat de travail, c’est un contrat commercial, pas de de Sécu, pas de Smic, pas d’horaire, aucune protection.

 

Uber, ils ont perdu en Californie, devant le Parlement européen et aux Pays-Bas, à Londres, à Madrid, à Milan, à Bruxelles et maintenant les tribunaux français les attendent de pied ferme du 8 au 16 mars 2022 à Paris.

 

Le gouvernement Castex Borne a beau se démener sur ordre de Macron pour sauver la mise à ces néo-esclavagistes, il apparaît que tous les constats, rapports, procès-verbaux, convergent contre eux : en fait les Uber et Cie, imposent du travail dissimulé, illégal, en fait ils fraudent les URSSAF, en fait les contrats des salariés vont être requalifiés, selon les juges, en contrat de travail ! Fini le paiement à la tache, fini le labeur épuisant du jour et l’incertitude du lendemain.

 

86 ans après 1936, les congés payés vont être rendus à des dizaines de milliers de salariés.

76 ans après la mise en place de la grande Sécurité sociale, elle va être rendue à des milliers de livreurs et chauffeurs. La retraite aussi.

 

Bonnes fêtes les ubérisés, joyeux noël, bons réveillons, bonne année !

 

Car normalement, en 2022 votre exploiteur va casquer ! Il doit vous rendre ce qu’il vous a volé ! Devenir salarié, ça vous ouvre des droits, des protections, et une meilleure rémunération « brut et net ».

 

Mais pour en être certains, il faut mener en même temps, le deuxième combat, contre LE protecteur n° 1 d’Uber, contre le destructeur n° 1 des droits du travail et de la grande Sécu : j’ai nommé Macron !

Que Uber perde au tribunal en mars, que Macron perde au tribunal du peuple en avril !

 

Gérard Filoche

 

Le patron s’en prend à l’inspecteur, le parquet aussi ?

Au boulot n°573

Le patron s’en prend à l’inspecteur, le parquet aussi  ?

 

Devant la cour d’appel de Versailles le 10 décembre 2021, l’impartialité de l’agent de contrôle de l’inspection du travail a été mise en cause par le Ministère public.

 

En 2019 une entreprise des Hauts de Seine avait été verbalisée pour entrave au fonctionnement du CSE et à l’exercice du droit syndical (entrave à la libre circulation, absence de local, de panneaux d’affichage et de BDES – base de données économiques et sociales).Condamnée en première instance en janvier 2021, le patron a fait appel.

 

Lors de cet appel, l’avocat général a demandé à l’inspectrice du travail si elle ne se serait pas laissé « entraîner »et «manipuler»par un délégué syndical qui ne semble avoir comme seul but que de « casser du patron »(sic). Dans ses réquisitions, il a répété à plusieurs reprises qu’il ne comprenait pas qu’un tel dossier puisse arriver au tribunal, il a parlé de « lutte des classes des années 20 ».Il n’a demandé la condamnation du patron que sur le seul grief d’entrave à la libre circulation (en émettant des réserves), réclamant la relaxe sur l’affichage et laissant l’infraction sur la BDES à la libre appréciation des magistrats du siège.

 

Ce positionnement du magistrat est particulièrement troublant.

 

D’autant, et il le savait, que l’employeur des Hauts de Seine s’était permis de saisir la hiérarchie de l’agent en mettant en doute sa probité et son impartialité à deux reprises.

 

Ça devient une tactique patronale pour cacher infractions et délits, de s’en prendre personnellement à l’agent qui les contrôle. Mais de là à ce que le Parquet relaie…

 

Heureusement, cette fois, l’action de l’inspectrice du travail a été confortée par sa hiérarchie (ce qui n’est pas assez souvent le cas).

 

En cette période où elle a si peu de moyens d’agir, si peu d’effectifs, alors qu’elle est tellement nécessaire aux salariés, à la défense de l’état de droit dans les entreprises, bas les pattes devant l’inspection du travail, respect pour elle.

 

Gérard Filoche

 

 

Silence 550 accidents du travail mortels par an

Enquêtes en cours.550 accidents du travail mortels par an

Chute mortelle 9 décembre 2021 chantier à Aubervilliers : le salarié remplace des tuiles sur le toit de trois étages, sans harnais de sécurité, il chute de 10 mètres. Echafaudage mal monté manque de gardes corps à l’arrière de l’immeuble. La victime n’a pas fait l’objet de DPAE, son employeur exact est… en cours d’identification.

 

Chantier à Paris, opération de coulage du béton d’un regard, la benne est levée par une pelle mécanique. A l’ouverture de la trappe de la benne, la pelle déstabilisée bascule en avant cognant la tête du salarié sur un bastaing entourant le coffrage. Le salarié a perdu un œil.

 

Sur un chantier de rénovation d’un restaurant parisien, un salarié scie une cornière métallique à l’aide d’une disqueuse qui éclate, lui causant de graves blessures aux poignets, il perd plusieurs litres de sang, conduit in extremis à l’hôpital. Disqueuse pas munie de poignées, ni de carter de protection. Ni le poste de travail (exigu) ni le plan de travail (sèche-linge) n’étaient adaptés.

 

Val d’Oise, travaux de terrassement sur un chantier de construction : le salarié conduit un rouleau compresseur, celui ci heurte un trottoir, le salarié chute et l’engin poursuit sa course roule sur sa jambe. Reste à savoir pourquoi l’engin ne s’est pas arrêté alors que le salarié n’appuyait plus sur les pédales de commande.

 

Immeuble Levallois-Perret : un ascensoriste intervient en maintenance. Dans le local machinerie, ouverture donnant sur la cage d’ascenseur, se penchant pour écouter un bruit anormal, il est heurté par le contrepoids qui descend. D’abord resté bloqué, son pronostic vital est engagé. Il peut se dégager mais avec une oreille arrachée qui a pu être recousue, il souffre d’une perte d’audition et de lésions et de brûlures à la tête.

 

D’une année sur l’autre, de 2021 à 2022 on meurt au travail…et les grands médias n’en parlent pas toujours pas comme il faudrait. Et la prévention est insuffisante et l’inspection du travail n’a pas les moyens.

 

Gérard Filoche

 

Un quart Thatcher, un quart Merkel, un quart Pétain, un quart Maurras : la bande des quatre Macron, Le Pen, Pécresse, Zemmour

 

 

La France est un pays de gauche où la gauche est tellement divisée qu’elle s’abstient, ce qui donne un effet loupe à la droite et à l’extrême droite. Le premier candidat de gauche arrive en  cinquième position dans les multiples sondages, ce qui est inouï dans un pays qui a une aussi forte tradition sociale que le nôtre.

Alors pourquoi la droite ne s’en donnerait elle pas à coeur joie ?

LREM, RN et LR tiennent le haut du pavé et se font concurrence dans leurs programmes au point de se distinguer de moins en moins entre eux : leur fonds de commerce est le même, refuser le social.

 

Un quart Thatcher, un quart Merkel, un quart Pétain, un quart Maurras

 

Ils ont en commun de vouloir diriger le pays avec le même acharnement que les patrons de combat des grandes entreprises capitalistes. Leur programme commun tient en quatre points :

- faire le maximum de profit pour ceux d’en haut, imposer le maximum d’exploitation pour ceux d’en bas. Moins d’impôt, moins de dette publique.

- Faire travailler plus et plus longtemps, avec la baisse la plus importante possible du coût du travail et de sa protection sociale !

- Assurer pour cela, le maximum de moyens régaliens, armées, polices, justice, domination médiatique.

- Jouer sur les toutes les idéologies réactionnaires et diviseuses du nationalisme, de l’insécurité, de la xénophobie, du racisme, du sexisme, au suprématisme blanc.

 

La seule chose qui paraît les séparer c’est l’ordre de présentation de leurs éléments de programme :

 

Pécresse veut le maximum d’ordre régalien et les profits les plus solides dans la continuité du grand capital.

Macron veut le maximum de productivité de la finance avec le moins de droits et protection du salariat. Il tuera la Sécu.

Le Pen veut le maximum de nationalisme avec le plus de police, elle déclencherait des pogroms, tellement son discours exacerbe les racismes.

Zemmour et son maitre Bolloré enrobent tout ça avec le maximum d’obscurantisme et de nostalgie pétainiste.

 

Mais au fond ils veulent le même pays :  celui du règne sans partage des plus riches, des plus puissants, des plus rapaces. Avec comme boucs-émissaires les salariés, les immigrés, les femmes.

 

Comme dit Bernard Arnaud : chaque fonctionnaire est nuisible.

 

Là où Macon voulait supprimer 120 000 emplois dans le secteur public, Pécresse propose d’en supprimer 200 000. Macron a fermé 5700 lits pendant la pandémie pour ne pas avoir à céder en faveur de l’hôpital public, c’est l’hôpital et la santé privée qu’il veut développer.

Blanquer refuse de combler les immenses besoins en enseignants de l’école publique pour la même raison idéologique.

En pleine crise des mobilités, ils tiennent absolument à ouvrir des lignes de train privées.

Les milliards qu’ils ont débloqué coûte que coûte en 2020-2021, ils sont tous d’accord pour en donner 70 % au patronat de l’automobile, de l’aéronautique, de la numérisation informatique.

 

Leur dogme est le privé d’abord, les marges de profits d’abord, les services publics au rancart.

 

L’état est l’ennemi de l’entreprise sauf quand il s’agit de dépenser pour la police, la justice et la défense. Il faut y aller « à la hache » dit Pécresse contre « la bureaucratie » des services publics, contre les normes, les règlements, elle annonce même 77 milliards de basse des dépenses publiques soit 3,5 points du PIB.

Sur la baisse des impôt il y a même une surenchère  puisqu’ils veulent tous réduire l’impôt sur l’héritage, l’impôt de production, l’impôt direct et progressif : Eric Ciotti a même avancé une « flat tax » limitée à 15% quelque soit le revenu.

 

Faire travailler à moindre coût, ils sont tous pour continuer à démanteler ce qui reste du Code du travail  et de la Sécu :

 

Ils visent tout le monde, les jeunes, les adultes, les vieux. Ils veulent allonger la durée du travail sur la semaine et sur la vie, 45 h, 65 ans, flexibilité et précarité maximale, asphyxier le droit de grève,  « « Une France start up » dit Macron qui prône toujours une « société sans statut », ubérisée sans droit ni loi, ni cotisations sociales.

 

Tous ont approuvé la fin des cotisations allocations familiales et logements, la fin de l’assurance chômage, ils veulent tous la fin des retraites par répartition, ils ne disputent que sur l’âge de départ, 64, 65, ou 67 ans, la fin de l’assurance maladie, c’est-à-dire la fin du budget séparé, pré affecté de la protection sociale financé par les salaires bruts et super bruts.  Tous disent qu’il faut « rapprocher le brut du net » et veulent fiscaliser la protection sociale pour mieux la baisser.

 

 

Une chose est certaine, c’est que c’est en 2022 que se joue ce qui reste de notre modèle social :

 

Ils ont tous bien l’intention entre 2022 et 2027 de revenir 75 ans en arrière et d’achever tout ce qui restait de progressiste dans le programme du Conseil national de la résistance. Il n’y a aucun élément qui ne soit pas 100% réactionnaire dans les programmes de la bande des quatre : aucune promesse de mieux être social, aucun indice de partage, plus aucune vision de progrès, rien que la schlague, la sueur et les larmes.

 

Au point qu’il n’y a pas de mal à distinguer et à séparer le programme des candidats de la gauche EELV, LFI, PCF, PS face à n’importe lequel des candidats de la droite.

 

Le plus mauvais à gauche est meilleur que le moins mauvais de droite.

 

Il y a une immense folie à ne pas voir qu’un bloc des gauches est une question d’autodéfense, de survie, et c’est un suicide que de ne pas faire à tout prix un front commun sur une plateforme commune : avec ce que nous propose droite et extrême droite, il n’y a pas d’autre choix, pas d’autre réalisme, pas d’autre espoir que l’unité de la gauche, aujourd’hui et demain.

 

Gérard Filoche