François Hollande et Ségolène Royal en faveur de la stupide « règle d’or » ?

Cette même règle appliquée au Portugal par Salazar pendant 40 ans de 1934 à 1974  a fait de son pays le plus pauvre d’Europe.

Selon le monde.fr, Hollande et Royal se sont déclarés le 4 septembre, favorables à la constitutionnalisation de la règle d’or… après l’élection présidentielle (LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 04.09.11 | 20h29  •  Mis à jour le 04.09.11 | 20h33) : François Hollande et Ségolène Royal n’ont pas exclu le principe d’une « règle d’or » constitutionnelle sur l’équilibre budgétaire, mais ont réitéré leur refus de la voter avant le scrutin présidentiel de 2012. Position partagée par Ségolène Royal, qui ne s’est pas privée de prendre le contre-pied du PS en déclarant que « la règle d’or est une très bonne règle. Je l’inscrirai dans la Constitution, mais en début de mandat, en 2012″, a-t-elle dit sur BFM TV.

Pour Martine Aubry, sur France info, « rien n’est fait depuis trois ans »  (c’est-à-dire la dernière crise boursière et financière), et « la pseudo règle d’or voulue par le président de la République n’est qu’un rideau de fumée pour masquer ses propres échecs ». Elle n’a de cesse de répéter que le PS voterait contre cette prétendue « règle d’or » .

Votez Martine Aubry aux primaires le 9 octobre !

Emmanuel Maurel dans son discours de clôture de l’Université PS de la Rochelle était clair :

« La règle d’or, ça n’est rien d’autre qu’une chape de plomb – Oui, une chape de plomb, qui marquerait l’abdication absolue du politique face aux marchés, le symbole navrant de l’impuissance des élus face aux diktats des agences de notations et autres institutions financières qui se moquent du sort des peuples. Il n’y a rien de plus antidémocratique que d’inscrire dans notre loi fondamentale qu’en matière économique, il n’y aurait qu’une seule politique possible.  Et il n’y a rien de plus stupide que de décider aujourd’hui, alors  que la récession est déjà à nos portes, d’ajouter l’austérité à l’austérité. Voilà ce que propose les libéraux aujourd’hui : face à une crise d’une ampleur effrayante, qui charrie précaires et chômeurs par millions, et qui lève chaque jour, légitimement, des centaines de milliers d’indignés en Europe, il faudrait sauver l’essentiel, c’est à dire une poignée de boursicoteurs et de détenteurs du capital. »Alors oui, chers camarades, profitons de ce débat pour dénoncer un système qui marche sur la tête autant qu’un pouvoir qui échoue lamentablement. »

Il faut, il peut y avoir  l’unité de toute la gauche contre cette « règle d’or »

Les Verts, le front de gauche, y sont opposés. Lionel Jospin a déclaré que c’était une règle « inadmissible ». Henri Sterdinyak se gausse  de cette règle à 3 % ou à 0 % qui ne signifie rien et que les USA rejettent.

Cette règle n’a aucun sens à part donner des garanties aux banques et à la spéculation.

Même Christine Lagarde en 2009 présentant le budget 2010 envisageait le retour a l’équilibre budgétaire en 2018… Même Michel Sapin envisageait en présentant le projet socialiste en avril-mai 2011, envisageait un déficit de 3 % en 2014…

Quel sens à cette course soudaine et absurde à un « équilibre » stupide qui équivaudrait à l’austérité et à la récession ?

En matière d’équilibre, Sarkozy en est le fossoyeur lui qui a augmenté la dette totale de 63 à 85 % du PIB en 5 ans… Sarkozy respecte t il sa prétendue « règle d’or » quand il pulvérise de 100 % le budget des « OPEX » opérations guerrières extérieures ?

Quel gourou a décidé de 3 % de déficit ? Et quel autre gourou a décidé que ce serait dorénavant 0 % ?   D’autant que même le traité de Maastricht envisageait 3 % de déficit… Chiffre fixé à l’époque au doigt mouillé dans un bureau bruxellois (il semblerait que ce soit un certain Guy d’Abeille sous la houlette de Roland de Villepin) alors que les déficits étaient autour de 2 % et que le gouvernement allemand proposait 5 %…

Le dictateur Salazar et son successeur Caetano, au Portugal, de 1934 à 1974, pendant 40 ans professaient qu’un « état, c’est comme un ménage, il ne doit pas dépenser plus que ce qu’il gagne ». C’est stupide, un état n’est justement pas un ménage et il doit dépenser plus que ce qu’il gagne. Salazar a fait en appliquant cette « règle d’or », de son pays, le plus pauvre d’Europe.

Il y a de bonnes dettes et de bons déficits. Dettes et déficits qui visent à investir dans l’éducation, la santé, les équipements collectifs, sont bons. Ce sont des dettes légitimes.

La dette en France, à la libération était de 290 % du PIB, sans cette dette il n’y aurait pas eu de reconstruction : on a choisi alors, non pas l’austérité, mais la sécu, la retraite, les salaires, la relance..

Mais il y a aussi des dettes illégitimes et des dettes odieuses : dettes et déficits qui visent à faire des cadeaux aux riches en baissant leurs impôts, qui concèdent des emprunts à forts taux usuriers aux banques, qui vont à des dépenses somptuaires et des rémunérations abusives, sont mauvais.

Il faut faire le tri de la dette : moratoire, audit public, tri des dettes légitimes, restructuration annulation des dettes odieuses, et fixer les déficits en fonction des besoins de relance de l’économie. Car déficit et dettes peuvent contribuer à la relance économique par la redistribution des richesses. Tandis que la prétendue « règle d’or » impose l’austérité qui étrangle toute l’économie et aggrave dettes et déficits. On le voit en Grèce ou la priorité au remboursement de la dette et règle d’or enfoncent le pays dans la crise.

À paraitre début octobre 2011 : « La dette indigne » dix questions dix réponses, par Jean-Jacques Chavigné et Gérard Filoche (Ed. JC Gawsevitch, 9,90 euros)

9 Commentaires

  1. luc
    Posted 5 septembre 2011 at 20:21 | Permalien

    D’après la Commission européenne, les dépenses publiques seront en 2011 de 45,3 % du PIB en Allemagne et de 55,8 % en France, soit une différence de 10,5 % du PIB.

    Si la France avait les mêmes dépenses publiques que l’Allemagne, elle en aurait 200 milliards d’euros de moins (10,5%x1921 = 212), ce qui lui permettrait de baisser les impôts de 100 milliards d’euros avec un budget en équilibre

  2. Posted 5 septembre 2011 at 21:41 | Permalien

    Part de la dépense publique dans le PIB en Suède, en France, en Italie,
    en Allemagne et au Royaume-Uni
    30%
    35%
    40%
    45%
    50%
    55%
    60%
    1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
    En % du PIB
    Allemagne France Italie Suède Royaume-Uni
    Source : Eurostat

    la depense publique en france a baisse de 1996 à 2008, deficit et dette ne proviennent pas de là

  3. Montfort
    Posted 6 septembre 2011 at 11:33 | Permalien

    Un salut Gérard, de La Rochelle,
    tout à fait d’accord sur le rejet de la règle d’or. Il faudrait aussi augmenter les recettes et pour une meilleure information je signale un blog naissant et fiable sur la fiscalité

    http://emiliedagnely.wordpress.com/

  4. luc
    Posted 7 septembre 2011 at 18:57 | Permalien

    Les dépenses publiques étaient à 35% du PIB.

    Elles ont connu 2 petites hausses à la fin des années 60 et vers 1975.

    Et 2 fortes hausses au début des années 80 et 90 quand la gauche était au pouvoir.

    http://www.alternatives-economiques.fr/evolution-des-depenses-publiques-en_fr_art_720_37450.html

  5. Anonyme
    Posted 8 septembre 2011 at 8:11 | Permalien

    le pire avec ce « luc » c’est qu’il manipule les chiffres…
    car les dépenses publiques n’ont cessé de baisser de 1996 à 2008, elles ne sont donc pas à l’origine de la dette, ce qui est à l’origine c’est la baisse des recettes organisée par Sarkozy…
    et c’est la droite et sarkozy qui font passer la dette de 63 % du PIB fin Jospin à 85 % a ce jour…
    mais là s’ils étaient vrai, les chiffres de Luc, ce serait élogieux, car il est BON que les dépenses publiques augmentent pour nos écoles, santé, équipements, etc..

  6. Anonyme
    Posted 8 septembre 2011 at 23:42 | Permalien

    Bonjour
    d’accord pour refuser cette mesure qui n’en est pas une puisque d’après le traité de Lisbonne qui reprends tous les traités antérieurs les Etats sont censé ne pas dépasser 3%, donc oui c’est un rideau de fumée, de la diversion médiatique.
    Par contre je voudrais saluer la déclaration de Jérôme Cahuzac, sur France inter le mercredi 7 septembre, le président socialiste de la commission des finances de l’Assemblée Nationale, se prononce pour la taxation des revenus du capital à hauteur de ceux du travail.
    A la clef, vingt-deux points d’impôts supplémentaires sur le capital et cent milliards de recettes fiscales, soit le double du service de la dette.
    C’est la proposition que le Front de Gauche par la voix de Jean Luc Mélenchon martèle sur les plateaux de télé ou de radio depuis des semaines.
    Avec cette mesure, le déficit de l’Etat est effacé dès la première année, à budget constant !
    ++++++++++++++++++
    Que la gauche du PS rejoigne le Front de Gauche ! il est encore temps !

  7. michel L
    Posted 9 septembre 2011 at 0:07 | Permalien

    J’hésite à participer aux Primaire, en me dis que si Gérard Filoche appelle à voter Martine c’est sans doute qu’elle est la moins pire en course. En lisant la lettre « je veux vous parler de la France » ou Martine écrit noir sur blanc qu’elle ne rétablira la retraite à 60 que pour « ceux qui ont commencé tôt ou exercé des travaux pénibles » je n’hésite plus je ne participerais pas à cette mascarade ! Les livres et les meeting de Gérard n’ont convaincu qu il était possible de faire autrement!Je ne comprends pas pour quelles raisons les ténors du PS se moquent à ce point des salariés ?

  8. David
    Posted 11 septembre 2011 at 0:08 | Permalien

    Attention aux comparaisons !!
    déjà, il faudrait être sur que l’on parle pour tous les pays concernés de la même chose lorsqu’on parle de dépense publique.
    Y inclus t’on les investissements etc etc
    Bref, une telle règle revient à se liés les mains et supprimer tout rôle du politique déjà que Lisbonne…

  9. le Prolo du Biolo
    Posted 24 septembre 2011 at 17:52 | Permalien

    Pour « votez Aubry » et pas « Votez Montebourg » ?? Il me semble infiniment plus près de vos analyses, notamment sur la retraite.

    Parce-que les sondages ? Ah bon …

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