La paille et la poutre : pédalo et Guardian, réponses de Jean-Jacques Chavigné et Pierre Ruscassie

Nouveau commentaire sur votre article « Si vous n’êtes pas solidaires des Grecs vous subirez leur sort : le néolibéralisme Merkel Sarkozy c’est la barbarie »

Auteur : encolere

Commentaire :  Simple électeur, je me demande comment comprendre la différence, (si toutefois vous convenez qu’il y en a une) entre ce que dit François Hollande au Bourget, puis ce qu’il dit au Gardian? Pouvez-vous m’expliquer cela ?
je vous remercie de m’éclairer, bête que je suis…

La paille et la poutre

Bonjour,

Ce qui me paraît étonnant, c’est la rapidité avec laquelle certains camarades du Front de Gauche ont repris les propos prêtés à Hollande, à Londres,sans même chercher à vérifier leur authenticité. Il ne leur est pas venu à l’idée que Le Monde, dont ils ont repris illico les affirmations, n’était peut-être pas un journal objectif et que, roulant pour Sarkozy, il n’avait pas hésité à tenter d’enfoncer un coin entre le Front de Gauche et le PS.

Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande, affirme qu’il n’y a pas eu d’interview accordé au Guardian, qu’il n’y a eu que des propos tenus lors d’un repas avec des journalistes et que les mots cités l’étaient hors de leur contexte. Pourquoi croire le journal qui roule pour Sarkozy plutôt que Pierre Moscovici ?

Pourquoi se boucher les oreilles lorsque François Hollande affirme à Saint-Etienne que « bien sûr, il y a un Parti communiste et des communistes en France » et qu’il précise « j’ai du respect pour le Parti communiste, j’ai du respect pour l’influence communiste et pour le Front de gauche », en souhaitant « un rassemblement de la gauche avec toutes ses composantes ».

Pourquoi certains camarades du Front de Gauche préfèrent-ils ne pas entendre ce que vient de dire François Hollande ? Pourquoi, s’ils avaient réellement le souci de chasser Sarkozy ne salueraient-ils pas cette mise au point ? Pourquoi tiennent-ils tant à cultiver ce qui divise plutôt que ce qui unit la gauche ? Parce que la seule chose qui leur importe vraiment, à la différence de l’immense majorité du peuple de gauche, serait le score de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour et non d’en finir avec Sarkozy ? Ce serait pitoyable.

Le Parti de Gauche regrette que le PS ait interrompu les négociations entre le Parti Socialiste et le Front de Gauche sur l’attribution de circonscriptions législatives lorsque Jean-Luc Mélenchon n’avait pas hésité à traiter François Hollande de « Capitaine de pédalo ». Eh oui, ces négociations ont eu lieu et le Front de gauche demande qu’elles recommencent ! Le Parti de Gauche explique benoîtement, aujourd’hui, que « le capitaine de pédalo » n’était qu’un « trait d’esprit » du seul Jean-Luc Mélenchon.

Eh bien, pourquoi n’est-il pas venu à l’idée des camarades du Parti de Gauche que les propos que Le Monde et le Guardian prêtent à Hollande auraient pu, eux-aussi, relever d’un « trait d’esprit » s’ils avaient effectivement été prononcés ? Pourquoi deux poids et deux mesures ? Pourquoi autant de mansuétude pour les « traits d’esprit » de Jean-Luc Mélenchon et autant de sévérité pour Hollande dont chacun sait qu’il manie l’humour au moins aussi bien que Jean-Luc Mélenchon ?

Il subsisterait, de toute façon, une différence de taille entre les deux « traits d’esprit ». Jean Luc Mélenchon et son entourage n’ont jamais nié que le candidat du Front de Gauche ait tenu ce propos aussi diviseur, aussi peu favorable à la victoire contre Sarkozy. Ils n’ont jamais présenté la moindre excuse ou dit éprouver le moindre regret. François Hollande et Pierre Moscovici ont, au contraire, multiplié les mises au point et montré, ainsi, leur souci de l’unité de la gauche.

François Hollande, en réponse à la demande de Jean-Luc Mélenchon, avait affirmé devant des millions de téléspectateurs qu’il appellerait à voter pour le candidat de gauche arrivé en tête au 1er tour. Pourquoi Jean-Luc Mélenchon ne fait-il pas la même déclaration ? Parce qu’il estime que le Parti Socialiste n’est pas de gauche ? Ce serait non seulement une grossière erreur mais une totale incohérence de la part du Front de Gauche. Comment pourrait-il expliquer à ses électeurs que le Front de gauche négocie le partage des circonscriptions législatives avec un parti de droite ? A moins que le Parti socialiste soit de droite à la présidentielle et de gauche aux législatives.

Nous savons que les positions exprimées sur ce site par certains militants du Front de Gauche qui n’hésitent pas à faire flèche de tout bois ne sont pas représentatives de la volonté de la grande majorité des électeurs de ce Front qui souhaite avant tout battre Sarkozy. Ils ont raison : ce qui importe, avant tout, c’est de battre Sarkozy. Il ne sera pas possible de le faire sans que la gauche s’unisse au second tour. Essayons de faire en sorte que cette unité se fasse dans les meilleures conditions possibles et évitons de jeter de l’huile sur le feu.

Cordialement, JJC

 

De : Pierre Ruscassie <pierre.ruscassie@wanadoo.fr>
Objet : Re: [Le blog de Gérard Filoche] Commentaire : « Si vous n’êtes pas solidaires des Grecs… c’est la barbarie »

Bonjour,

Pour comprendre la différence (pour nous il y en a une) entre ce que dit François Hollande au Bourget et au Gardian, il suffit de prêter attention à qui constitue son auditoire dans l’un et l’autre cas. Dans un cas, il s’adresse à un public de gauche qu’il veut séduire, dans l’autre, son public est formé d’un journaliste dont les questions sont sensées refléter celles d’un lectorat plutôt social-libéral. Il s’adapte donc à son auditoire en lui servant des formules qui ne susciteront pas, en retour, des questions embarrassantes.

C’est désolant. Ça signifie que François Hollande est écartelé entre, d’une part, son identité de gauche et son attachement aux valeurs de gauche (certains les mettraient en doute par méfiance mais, quoi qu’on en pense, c’est ce qui paraît publiquement) et, d’autre part, sa compréhension sociale-libérale (certains diraient « néolibérale ») de la réalité sociale et économique. Il est vraisemblablement plus ou moins conscient de cette incohérence, mais la contradiction entre les sentiments et la raison est une attitude largement répandue.

C’est désolant… Mais quel pourra être le résultat de cet affrontement inévitable entre sentiments et raison ? Eh bien ça dépendra du rapport de forces social que nous pourrons construire grâce à la défaite de la droite à la présidentielle et aux législatives.
Rien n’est gagné d’avance. Mais il est certain qu’une victoire de Sarkozy à la présidentielle nous ferait tout perdre : sur le plan institutionnel, mais aussi sur le plan de la mobilisation du peuple de gauche.

C’est pourquoi, pour préserver l’avenir, il faut battre Sarkozy. Et, parmi celles qui sont identifiées à gauche, il y a une candidature et une seule que nous pouvons utiliser pour battre Sarkozy le 6 mai, c’est celle de François Hollande. Pour battre la politique de Sarkozy, nous avons une première échéance double, c’est celle du 22 avril et du 6 mai, pour qu’il soit présent au second tour et qu’il batte Sarkozy, Le Pen ou Bayrou. Emporter cette première victoire est décisif. Elle ne sera pas suffisante, mais elle est absolument nécessaire.

Jean-Luc Mélenchon ne propose-t-il pas un programme bien plus clair et qui n’est pas à géométrie variable ? Certes, puisqu’il reprend celui de la Gauche Socialiste au sein de laquelle nous étions ensemble : programme que lui comme nous (Démocratie & Socialisme) continuons de défendre en l’adaptant à l’actualité. Si les années qui ont précédé les Primaires citoyennes de début octobre, lui avaient permis d’être prêt et de prétendre rassembler la majorité des voix de gauche, alors il aurait été candidat à ces Primaires pour y défendre notre programme, nous aurions voté pour lui et il aurait été désigné comme candidat du Front de Gauche, du Parti Socialiste et du PRG. Il serait devenu, à la place de François Hollande, le seul candidat de la gauche capable de battre Sarkozy et il le battrait bien plus nettement que ne le battra François Hollande.

Mais, Jean-Luc Mélenchon n’avait aucune chance de remporter les Primaires citoyennes. Peut-être aurait-il pris la place qu’a occupée Arnaud Montebourg, mais sa candidature à la présidentielle officielle aurait perdu sa crédibilité. Il n’a donc pas présenté sa candidature à ces Primaires citoyennes. Il en résulte que c’est à François Hollande que revient la tâche de battre Sarkozy. On peut être en colère, il fallait venir voter, mais il ne sert à rien de regretter, maintenant il faut y aller.

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon n’a-t-il pas mis à profit les 3 années d’existence du Parti de Gauche et du Front de Gauche pour pouvoir prétendre remporter les Primaires citoyennes d’octobre 2011 ? Parce qu’il ne pouvait pas !
Pourquoi donc ? Parce que le Front de Gauche ne pouvait pas supplanter le Parti Socialiste. Le FG est pourtant la meilleure réussite qu’ait réalisée, depuis un quart de siècle, la gauche de la gauche : il la doit à son caractère composite, à l’inverse du monolithisme qui caractérise le NPA (malgré les apparences de ses débuts). Mais cet apparent pluralisme du FG est insignifiant en comparaison du pluralisme du PS qui va de Gérard Filoche à Manuel Valls. C’est un pluralisme similaire mais réduit aux « écologistes » et allant de José Bové à Daniel Cohn-Bendit, qui a fait le succès provisoire d’Europe-Ecologie-Les-Verts aux européennes de 2009 et aux régionales de 2010.

Dans le Parti Socialiste se confrontent plusieurs programmes, de la démocratie socialiste au « néolibéralisme social » : c’est ce qui en fait le « parti unifié de la gauche, par défaut ». Mais il n’est pas le « parti unifié de la gauche » dont le peuple de gauche a besoin. Celui-ci doit rassembler tous les courants de la gauche. S’engager dans cette voie, c’est constituer, un « front de toute la gauche », au moins une « union ouverte à toute la gauche, sans exclusive », autour d’un programme commun de gouvernement publiquement débattu.
Or, c’est dans la voie opposée que s’est engagé Jean-Luc Mélenchon en quittant le Parti Socialiste.
Pour faire gagner la gauche et son programme de démocratie socialiste, il faut l’unifier et non la diviser.

Cordialement,  Pierre Ruscassie   (comité de rédaction de Démocratie & Socialisme)

 

La paille et la poutre 16 février 2012, par Olivier Montillet

Réponse à l’article : La paille et la poutre
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Cher Jean-Jacques Chavigné,

Vous avez tout à fait raison. « Évitons de jeter de l’huile sur le feu » comme vous écrivez. Ne parlons même pas du fait que François Hollande était parti rassurer la City quelques jours après s’être proclamé ennemi de la finance.

Mettons fin à ces petites querelles. Cessons de nous disputer. Donnons-nous la main. Soyons bons camarades. Et faisons élire un président de gauche et une assemblée de gauche. Oui, « la grande majorité des électeurs du [Front de Gauche] souhaitent avant tout battre Sarkozy ».

Mais quelle politique de gauche pouvons-nous faire (hormis quelques sparadraps ici ou là) avec les contraintes néolibérales de l’UE ? Par exemple celle qui interdit toutes restrictions aux mouvements de capitaux ou celles qui préparent la libéralisation des services publics.

Que les députés européens PS commence par voter contre le Traité TSCG au Parlement européen et ne fasse que s’abstenir comme le 31 janvier dernier. Ou alors votent clairement « oui » s’ils sont pour.

Que les députés PS à l’Assemblée soutiennent la demande du PCF d’un vote solennel le 21 février sur le traité MES. Que craignent-ils ? Que les citoyens sachent ce qu’ils ont décidé ?

Que les députés PS votent contre le traité MES. Ou alors votent clairement « oui » s’ils sont pour.

Que le PS et François Hollande sortent de l’ambiguïté : ils sont pour les traités libéraux européens ou contre. La position de l’abstention, comme lors du Congrès de Versailles en 2008, s’apparente à de la lâcheté, pour le moins à un vil calcul politique en se disant que les citoyens n’y verront que du feu (je vous rappelle que si les élus PS avaient voté contre en 2008, le choix des Français de 2005 aurait été respecté).

En tant que citoyen, je n’ai pas envie de faire un chèque en blanc à François Hollande. Que le PS s’exprime et agisse clairement. Paille ou poutre dans l’oeil, chaque citoyen pourra y voir plus clair.

Bien à vous,

Olivier Montillet

P.S. : histoire de savoir d’où je parle, j’ai l’honnêteté de vous dire rapidement qui je suis : de gauche par tradition familiale, j’ai voté « oui » en 2005 sans bien savoir pourquoi ; Ségolène Royal en 2007 sans bien savoir pourquoi ; et après une formation en droit et en comptabilité, j’ai enfin pu comprendre deux ou trois choses essentielles. Résultat : je milite au PG depuis cet été.

Réponse à Olivier Montillet 17 février 2012, par JJC
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Cher Olivier Montillet,

Merci, tout d’abord, pour votre réponse argumentée.

Vous n’avez pas envie de « faire un chèque en blanc à François Hollande ». Je partage entièrement votre souci. Je pense d’ailleurs qu’aucun citoyen conscient ne devrait avoir envie de faire un chèque en blanc à quel que candidat que ce soit. Mais si vous pensez que voter pour Jean-Luc Mélenchon au 1er tour vous évitera de faire un chèque en blanc au prochain Président de la République, à mon avis, vous vous trompez lourdement.

Les institutions de la Vème république sont faites pour donner un tel chèque en blanc au président de la République. Le changement de calendrier électoral en 2001 à renforcé ce phénomène en faisant en sorte qu’il n’y ait plus aujourd’hui qu’une seule véritable élection nationale, l’élection présidentielle. C’est cette élection qui déterminera la couleur de la vague (rose ou bleue) qui suivra aux élections législatives. Quel que soit le score de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour, cela n’empêchera pas le prochain président de la République de disposer d’une majorité parlementaire (si c’est François Hollande qui l’emporte, à l’Assemblée Nationale et au Sénat) et des pouvoirs considérables que lui attribue la Constitution de la Vème République. On peut ou non le regretter, cela n’a guère d’importance, c’est un fait.

Examinons, si vous le voulez-bien, les problèmes qui se posent à nous, un à un.

Le 1er tour de l’élection présidentielle.

Les sondages actuels n’ont pas de véritable signification. Un peu plus d’un électeur sur deux seulement a déjà fait son choix. Cela se traduit dans le nombre de ceux qui déclarent encore pouvoir changer de vote le jour de l’élection. Cela se traduit, surtout, par le nombre de personnes qui refusent de répondre aux réponses des sondeurs mais que les instituts de sondage se gardent bien de rendre public. Je me rappelle fort bien l’élection présidentielle de 2002 où, depuis des mois ces instituts annonçaient l’inéluctabilité d’un 2ème tour Chirac-Jospin. Ce ne fut pas Jospin mais Le Pen. Nous ne sommes pas à l’abri d’une telle surprise. Le vote pour Le Pen est largement (comme à chaque fois) sous-estimé et comme ce sont les électeurs les moins politisés qui décident de leurs votes dans les derniers 15 jours, la plus grande vigilance s’impose.

De toute façon, il est nécessaire que François Hollande soit en tête au premier tour pour casser la dynamique de « gagnant » de Sarkozy qui a quand même, de façon ostensible ou insidieuse, la très grande majorité des médias qui roulent pour lui.

Je partage entièrement ce qu’exprime mon camarade Christian Gourdet lorsqu’il répond à un interlocuteur qui semble être sur les mêmes positions que les vôtres : « Je partage peu ou prou votre appréciation sur François Hollande. Mais là n’est pas le problème, beaucoup confondent politique et philosophie. L’action politique ne consiste pas à savoir qui a tort et qui a raison dans le débat d’idées. L’action politique consiste à être efficace dans le combat. Le prolétariat ne se bat pas pour témoigner ou pour la beauté du geste, il se bat pour vivre et survivre d’abord, pour l’emporter ensuite. Et de ce point de vue, dans le cadre de cette élection biaisée, antidémocratiques au possible qu’est l’élection présidentielle sauce Vème République, les salariés n’ont pas d’autres outils que le vote Hollande pour l’emporter. Moi aussi je préfère le programme du Front de Gauche, c’est d’ailleurs peu pou prou celui de Démocratie & Socialisme. Mais si vous voulez avoir une chance de le voir appliquer ne serait-ce que partiellement, ça passe par une victoire du candidat socialiste. Sinon, il ne nous restera que les yeux pour pleurer les acquis sociaux partis en fumée sous l’action des pyromanes de l’UMP »

Voilà pourquoi je ne prendrai aucun risque de voir Hollande éliminé au 1er tour ou arriver derrière Sarkozy. L’enjeu est beaucoup trop important pour le salariat, pour ma classe sociale.

Le 2ème tour de l’élection.

Pour l’emporter face à Sarkozy et à toutes les forces du patronat et de la finance arc-boutées pour le faire gagner (cela doit quand même bien avoir un sens cette union sacrée contre le candidat du Parti Socialiste…) il faudra l’unité de toute la gauche.

Je suis indigné lorsque je lis les déclarations de militants qui affirment qu’au premier tour ils iront voter Jean-Luc Mélenchon mais qu’au second, ils iront à la pêche si Jean-Luc Mélenchon n’est pas au second tour. Quelle inconscience ! Quel insouciance aristocratique ou philosophique (ce qui revient dans ce cas au même) du sort du salariat !

Il faudra, au contraire, au second tour, unir toute la gauche : socialistes, front de gauche, écologistes, pour gagner. Cela suppose qu’au premier tour, le débat se fasse sans jeter de l’huile sur le feu. Il ne s’agit pas comme vous l’écrivez de nous donner la main dès le premier tour mais de le faire au second tour. Et pour cela, il faut essayer de ne pas envenimer les débats en employant des formules qui pourrait risquer de dresser un mur entre les forces de gauche et rendront beaucoup plus difficile l’union au second tour.

Les élections législatives

Je trouve tout à fait juste que le Front de Gauche négocie avec le Parti Socialiste un accord de partage des circonscriptions. Le Front de Gauche a droit, en effet, à une représentation parlementaire mais en l’absence d’une partie des sièges attribués à la proportionnelle (ce que propose François Hollande) cette représentation passe par un partage des circonscriptions sans lequel très peu de candidats du Front de Gauche (ou des Verts) auraient une chance d’être élus tant la bipolarisation électorale est forte. Pourquoi ne pas reconnaître que c’est un geste non négligeable qui est demandé au PS ? Pour que des candidats du Front de Gauche puissent être élus il ne présentera pas de candidats socialistes contre eux mais la réciproque ne sera pas vraie dans à peu près toutes les autres circonscriptions.

Pour les camarades du Front de Gauche qui estiment que le Parti Socialiste est un parti de droite que rien (ou si peu) ne distinguerait de l’UMP, la contradiction est de leur côté. Comment expliquer à leurs électeurs un accord électoral avec un parti de droite ? A moins, comme je le notais plus haut, que le Parti Socialiste ne soit de droit à la présidentielle et de gauche aux élections législatives.

Après les élections.

Il est tout à fait évident que François Hollande subirait (comme n’importe quel président de gauche) la pression des marchés financiers et qu’il pourrait avoir la tentation de céder à certaines de ces pressions.

Il peut y avoir deux orientations à gauche face à cette situation.

Celle qui consisterait à préparer le terrain en insistant beaucoup plus (par exemple) sur les déclarations prêtées à François Hollande à Londres que sur ses dénégations ou les déclarations faites au Bourget contre la Finance pour pourvoir affirmer le moment venu « nous vous avions prévenu » et espérer que la très grande majorité du salariat se regrouperait alors autour du Front de Gauche. C’est une vue de l’esprit. Cela ne s’est jamais passé comme cela. La dénonciation des « sociaux-traitres », la lutte « classe contre classe » en intégrant les Partis socialistes dans le camp du patronat, à chaque fois, cette politique a mené à l’échec : en Allemagne au début des années 1930, au Portugal au milieu des années 1970, en France en 1978 …

L’autre orientation consiste à s’appuyer sur tout ce qui peut unifier et faire avancer dans le bon sens. C’est vous l’aurez compris l’orientation qui est la mienne et celle de D&S. Les seules fois où le salariat a enregistré des avancées importantes, c’était quand la gauche a réussi à s’unir (même de façon déformée) comme en 1936, en 1945, en 1981, en 1997.

C’est pourquoi, l’orientation qui me paraît juste, face à la tentation que pourrait avoir François Hollande, devenu président de la République, de faire quelques concessions à la finance, serait que tous ceux qui veulent résister aux diktats de la Finance s’appuient sur toutes les déclarations faites par François Hollande, présentant la finance comme l’ennemi véritable, pour lui demander de tenir ses engagements et ne pas lui céder. Ce n’est pas en les minimisant aujourd’hui qu’il sera possible demain de prendre appui sur elles.

C’est uniquement avec une telle orientation qui aurait pour objectif que la François Hollande réussisse qu’il serait possible de gagner contre la Finance. Cela passerait bien sûr par la mobilisation du salariat, de la société, dans la rue comme dans les entreprises. Mais pour qu’elle soit massive, cette mobilisation devrait être unitaire et ne pourrait se faire contre François Hollande. Il faudrait, au contraire, mobiliser le salariat pour aider François Hollande à respecter ses engagements et à résister à la Finance en prenant les mesures nécessaires pour y parvenir. Mesures qui iraient certainement bien au-delà de son programme actuel. Mais le Front populaire en 1936 n’avait à son programme ni les congés payés, ni les 40 heures, ni les conventions collectives. C’est la victoire du Front Populaire (une unité déformée de la gauche puisqu’elle incluait un parti de droite, le Parti radical) qui a redonné l’espoir au salariat et permis la grève générale. Et, c’est la grève générale qui a amené le gouvernement Blum à aller bien au-delà de son programme initial.

Toute politique qui viserait à ce que François Hollande échoue en ponctuant ces échecs de « on vous l’avait bien dit » ne mènerait qu’à la division de la gauche et du salariat et, au final, au retour de la droite au pouvoir, avec ce que cela impliquerait pour le salariat.

JJC

22 Commentaires

  1. Romane
    Posted 16 février 2012 at 1:23 | Permalien

    Bonjour,

    en ce qui me concerne, j’ai découvert les propos d’Hollande dans le Guardian via les tweets FdG qui ont relayé l’article du Guardian sur tweeter et non du monde. Une traduction d’un blogueur s’en est suivi le lendemain. Voilà pour mes sources et je pense de celles de nombreuses personnes du FdG: The Guardian et non Le Monde.

    Concernant l’histoire du « capitaine de pédalo », JLM n’a pas présenté d’excuses. Certes. Mais que pensez-vous de celles proférées par certaines personnalités PS, à propos de JLM, l’assimilant à qqn d’extrême droite (je n’ai pas les citations en tête) qui étaient autrement plus violentes et insultantes que le « trait d’humour » de JLM?

    Enfin, les déclarations faites dans le Guardian ne sont pas anodines. Et c’est normal de s’en inquiéter vue le contexte actuel. Les modèles socialistes européens ne rassurent personne au vu de leurs actions politiques et nul.le ne souhaite que le PS français prenne la direction d’un Zappatero ou d’un Papandreou. Or Hollande ne rassure pas, il semble tergiverser bcp si près d’une échéance aussi importante.

    J’ai pu observer que bcp d’internautes s’interrogeaient sur votre obstination à rester au PS alors que vous avez une position proche du FdG. Beaucoup vous demandent pourquoi vous ne quittez pas ce parti pour rejoindre le FdG

  2. Romane
    Posted 16 février 2012 at 1:30 | Permalien

    suite (mauvaise manip)et fin

    Beaucoup vous demandent pourquoi vous ne quittez pas ce parti pour rejoindre le FdG. Or, je me souviens que Jean-Luc Mélenchon a eu droit aux mêmes questions de la part des internautes de gauche pendant longtemps avant qu’il ne quitte le PS.

    Les gens ont besoin de politiques comme vous-même et JLM positionnés clairement à gauche et de façon authentique. Et si j’ai déjà vos réponses à ce type de questions, il n’en reste pas moins qu’elles perdurent car la réponse reste incompréhensible. Plus personne ne croit à la possibilité de l’influence des courants de gauche interne au PS ni à leur possibilité d’agir de l’intérieur. C’est aussi ce qui nous désespère et nous inquiète parce que tout le monde est d’accord pour avoir une gauche unie et forte. Tout le monde en a besoin.

  3. MattLeCrack
    Posted 16 février 2012 at 1:53 | Permalien

    Selon vous, l’objectif qui prime sur tout autre est « d’en finir avec Nicolas Sarkozy ».
    Je conçois que c’est important, mais à quel prix ?
    Peut-on trahir 3 millions de manifestants de gauche sur les retraites, une majorité de Français qui ont voté NON en 2005 pour y arriver.

    N’avez-vous pas peur qu’en ayant pour seul programme et objectif la victoire, on dégoute les électeurs de la gauche voir même de la politique ?

    La plupart des critiques que vous adressez concernent la politesse, la bienséance et la susceptibilité des uns et des autres.
    Je ne sais pas qui est le plus rustre, méchant, ou qui est le plus chatouilleux, ça ne m’intéresse pas.
    Mais si on regarde ce qui entoure les « petites phrases », on peut y voire des critiques plus profondes.

    Exemple: l’histoire du pédalo, c’est le reproche de ne pas aller au bout de la logique de gauche, de ne pas se donner les moyens de ses ambitions pour un partage plus juste et un pouvoir politique émancipé des marchés financiers.
    2ème exemple: au-delà de la phrase sur les communistes, l’entretien (pas interview mais pas OFF non plus) donné au Guardian avait pour esprit général de rassurer la finance sur les politiques libérale de la gauche qui n’est plus ce qu’elle était du temps de 1981.

    Draguer le centre, c’est diviser la gauche.
    Rassurer la finance, c’est diviser la gauche.
    Refuser le débat, c’est diviser la gauche.
    Oublier la rue sur les retraites, c’est diviser la gauche.
    Nier l’avis du peuple en 2005, c’est diviser la gauche.

    J’aimerais rassembler toute la gauche maintenant si Hollande comprenait ça.
    Mais à quoi ça sert de gagner une fois si c’est pour perdre la suivante ?
    Pourquoi certains continuent d’employer le mot odieux d’ALTERNANCE ?
    L’alternance sous-entend qu’on abandonne la guerre idéologique, qu’on pense que la gauche ne pourra jamais gagner durablement sans repasser un jour la main droite.

    Je ne veux ni de l’alternance, ni que la gauche se dilue dans le centre jusqu’à disparaître.
    Le Parti Socialiste est la meilleur chance de victoire de la gauche en 2012.
    Le Front de Gauche est la meilleure chance que la gauche existe encore dans 10 ou 15 ans.

  4. Posted 16 février 2012 at 6:11 | Permalien

    à « Romane »
    Hé bien, voilà l’exemple type, désespérant et attristant, de quelqu’un qui ne veut faire aucun effort pour écrire, ne serait ce qu’une seule fois, le mot “unité “et qui se moque visiblement de celle ci, comme élément indispensable pour gagner le 6 mai : en 20 lignes même pas un rappel qu’ensemble on doit battre Sarkozy.

    Quand à la “campagne d’internautes”, (du PG) sur nos sites pour appeler à “rejoindre” sic, un autre parti que le notre, débauchage vulgaire, inapproprié, et vain, irritant même, qui ne peut tenir lieu d’unité, qu’y opposer ? Il nous reste à nous, à vous demander alors pourquoi vous restez au FdG au lieu de rejoindre la gauche socialiste, et d’aider à peser pour que Hollande puisse gagner à gauche… C’est ça ?

  5. Posted 16 février 2012 at 6:36 | Permalien

    à « Mattlecrack » :
    parce que selon toi, l’objectif de battre Sarkozy ne prime pas dans cette élection ?
    tu y mets des « conditions » plus importantes que le but ? ce n’est pas à n’importe quel « prix » ? voilà qui est révélateur.
    je pense que ce qui « dégoutera » des forces de la gauche de la politique, si cela arrive, c’est si la division, si le « climat » est tel avant le 6 mai qu’il manque l’élan pour chasser ce pourri de Sarkozy.
    Les « petites phrases » ne seraient rien, vite oubliées, (même de part et d’autre) si elles ne faisaient l’objet de cabales inlassables comme celle que vous alimentez encore là.
    Nous, nous essayons de dire qu’il ne faut pas les retenir, et qu’il faut nous consacrer à l’essentiel, ( 35, 60, 1700, 20,…) pour affaiblir et battre Sarkozy….
    mais non, vous « touillez » inlassablement… répétez inlassablement…
    il suffit de comparer les sites, les blogs, et hop c’est ce qui revient partout de la part surtout du PG, il faut le constater.
    Même quand Mélenchon finit par dire que « l’incident est clos », ça continue.
    Cela laisse un climat malsain qui nous inquiète pour le 6 mai, seul vote décisif devant nous.
    « l’entretien » (sic selon votre terme) c’est à dire l’écho déformé d’un repas et de ses propos attribués mais démentis après des traductions contestées de journalistes britanniques, en dépit des mises au point claires et répétées de Hollande et Moscovici, continue… de servir à cette cabale,
    c’est là qu’on voit la mauvaise foi.
    Car au lieu de retenir, que « - Non, ça va »,
    vous écrivez ENCORE avec de l’encre peu sympathique, vous re brodez
    que cela revient à « draguer le centre »,
    que cela revient à « rassurer la finance »,
    que cela revient à « refuser le débat »,
    à « oublier la rue », (sic – et vous osez venir nous l’écrire ici à nous qui avons été au coeur, sinon le moteur de la bataille de 2010 pour la retraite à 60 ans),

    mais vous le dites, carrément, vous l’avouez : « à quoi ça sert de gagner une fois si c’est pour perdre la suivante ? » vous pensez à « après »
    Vous l’écrivez vous ne voulez pas gagner si ce n’est pas vous qui gagnez…
    vous faites de votre démarche, du ralliement à votre sous-camp, la condition pour que notre camp commun gagne.
    Vous ne voulez « pas d’alternance », si ce n’est pas la votre, si ce n’est pas une alternative.
    c’est tout de suite que ça se joue.
    Vous préférez que « la gauche existe encore dans cinq ou quinze ans » au fait de gagner le 6 mai…
    Triste folie, triste objectif, triste calcul, quel mauvais sens politique, quelle sous-estimation sectaire des déroulés de la vie réelle : car si nous sommes battus le 6 mai, c’en sera durablement fini, tout de suite, de la gauche. Des millions de nos frères souffriront dans leur chair (peut être pas vous, vous pensez visiblement avoir « le temps »). Et tout de suite, pas dans 5 ou 15 ans, ce sera la destruction de ce qui restera de nos acquis sociaux.
    5 ou 15 ans, c’est quoi ? Un quinquennat Sarkozy de plus et deux de Copé ? Et ensuite l’heure sera à la gauche, la vôtre ? Fumisterie. Fumée.
    Rouvrez les yeux sur l’essentiel svp, unité pour le 6 mai pour chasser de pourri de Sarkozy, tout commence par là, rien ne peut se faire sans cela.

  6. Posted 16 février 2012 at 6:54 | Permalien

    a « romane »
    « Plus personne ne croit à la possibilité de l’influence des courants de gauche interne au PS ni à leur possibilité d’agir de l’intérieur »

    Parlez pour vous. Dites n’importe quoi dans votre tête, ou ailleurs mais pas ici.
    Cela n’a absolument rien de probant pour des millions d’électeurs socialistes, pour les 3 millions qui sont venus voter aux primaires, pour les 18,5 % de la gauche socialiste. .
    Ce n’est pas parce qu’un 6 nov. 2008 au petit matin, sans nous le dire, sans prévenir, tout d’un coup, avec de faibles arguments, Jean Luc Mélenchon a décidé de partir de la gauche socialiste et de changer sa stratégie, que les raisons de celle-ci d’exister et d’agir ont cessé. Je dirais même que son départ était à contre sens, à contre temps, et que c’était le moment ou il fallait continuer, faire murir les choses…
    Si vous saviez ce que tous ceux d’entre nous pensent par exemple, des ragots qui ont alimenté de façon mensongère l’odieuse manipulation du livre dit biographique de Jean-Luc Mélenchon signé par Stéphane Alliés… J’ai fini par le parcourir hier soir, indigné, je l’ai jeté de colère : que personne, surtout, ne croit un seul mot de ce qui y est dit sur l’histoire réelle de la Gauche socialiste… c’est de la falsification de a à z (j’avais bouclé un livre sur la période 1994 – 2008 que je mettrais à jour et qui paraitra… mais après l’élection)
    Si vous n’étiez pas sectaires, vous vous réjouiriez du travail militant que nous faisons, vous applaudiriez son intérêt pour toute la gauche, au lieu de chercher à le nier de façon intolérable.
    Vous n’imaginez pas, à la longue, la colère que vous finissez par créer dans la gauche socialiste, en écrivant ce genre de bêtise rasecleu, insultante (et nous sommes plus nombreux que vous, et nous nous réfrénons, car nous voulons mettre l’intérêt unitaire « supérieur » de la victoire du 6 mai en avant)
    nous, on se mord les lèvres, on ne vous attaque pas, par souci unitaire, avec la vraie et seule question, concrète :  » – Pourquoi vous obstinez vous à rester en dehors de la bataille essentielle qui se joue dans le PS qui va gagner le 6 mai ? »
    Non, on respecte votre démarche, même si, par expérience, on estime qu’elle n’est pas la priorité, à nos yeux. Faites donc ! Expérimentez !
    Et on vous dit « - Que pouvons nous faire ensemble, en nous respectant « ?
    Chacun de nous croit que ce qu’il fait est le mieux, bon, allez, mais que pouvons nous faire ensemble pour avoir une gauche unie et forte et gagner le 6 mai ? et peser ensuite sur le contenu de la mise en oeuvre de la victoire ?

  7. André
    Posted 16 février 2012 at 8:19 | Permalien

    Les faits sont tétus, la gauche du PS est ultraminoritaire dans ce parti. Et Gérard FILOCHE sait très bien qu’il n’a aucun moyen de changer cela.

    Ce don de retourner les problèmes et de nier les faits est de la pure politique politicienne. Ey déjà la malhonnêteté qui pointe: si Hollande est battu ce sera la faute du front de gauche pas de ses alternamoiements sociaux libéraux. Beh voyons. Il faudrait peut-être réaliser que la gauche ce n’est pas seulement les cartés.

  8. Posted 16 février 2012 at 8:46 | Permalien

    a andré

    Assez de méthode Coué svp

    Assez d’agressivité, nous sommes plus nombreux à la Gauche socialiste…. que vous

    Et vous devriez vous réjouir de notre combat, sur des mots d’ordre de fond qui sont aussi les vôtres, parait-il

    unité, ensemble contre Sarkozy

  9. Louise M.
    Posted 16 février 2012 at 10:37 | Permalien

    Que feront les députés socialistes le 21 février par rapport au MES ?

  10. encolere
    Posted 16 février 2012 at 10:45 | Permalien

    Voici la réponse que j’ai envoyée à Pierre Ruscassie.

    Bonjour,
    Je vous remercie pour votre réponse argumentée. Pour moi, dans cette affaire, peu importe si le Guardian est de droite ou de gauche. En revanche, la façon de mener campagne ne me convient pas tout à fait. Si je comprends donc bien ce que vous dites, cela serait qu’en campagne électorale, François Hollande dit une chose (selon son coeur) ou son contraire (selon la raison) selon l’auditoire auquel il s’adresse pour ne pas avoir à répondre à des questions embarrassantes. Pour l’électeur, vous conviendrez que cela est un peu ennuyeux: celui ci doit démêler les propos de François Hollande en connaissant son coeur, afin de dépister les orientations qu’il poursuivra une fois élu. Je ne suis pas moi même en position de connaître le coeur de François Hollande, et ne souhaite pas non plus connaître le coeur des candidats. Au delà des slogans qui ne coûtent pas cher, et sur l’ennemi qu’est la finance, votre argumentation ne peut pas me faire changer d’avis.
    Vous me direz sans doute que notre constitution est ainsi faite qu’elle accorde aux présidentielles une importance telle qu’il faut les gagner, et qu’il faut donc assurer le nombre de voix suffisant. Qu’il faut donc en campagne dire à droite ce qui plaît à droite, et à gauche ce qui plaît à gauche. L’électeur en serait donc réduit à accorder au candidat pour lequel il vote un blanc seing, comptant sur le coeur non dévoilé du candidat.
    Au delà de l’ennui de cette « incohérence  » puisque c’est votre terme, cette façon de faire campagne augure assez mal pour moi de la volonté et la capacité qu’aurait François Hollande de s’opposer à la finance, quand pour éviter les questions embarrassantes il dit ce qu’il pense que l’autre veut entendre… alors qu’il ne s’agit encore que de discours. Quand il faudra passer aux actes….Comment François Hollande gouvernera-t-il, sans fâcher la finance, sans fâcher le patronat ???
    Je ne doute pas une minute que Papandreou n’ait eu le coeur à gauche, et pourtant… Le coeur ne suffit pas en l’occurrence. (Peut-être d’ailleurs faudrait il éviter de parler de coeur, il fut un temps où cela a coûté un peu cher au PS, ces affaires de coeur)
    Je ne comprends pas bien pourquoi vous m’écrivez 3 ou 4 paragraphes sur Mélenchon. Ou plutôt si, je ne le comprends que trop bien. Votre argumentation que je résume (grossièrement sans doute) par le fait qu’il faudrait que les vrais socialistes, comme vous l’êtes sans aucun doute, votent PS pour que le PS s’oriente à gauche, n’est pas très convaincante. Parce que cela fait quand même bien longtemps qu’elle nous est servie, et que le PS ne change pas vraiment d’orientation. Il n’est qu’à voir les votes socialistes au Parlement européen. Non, je crois que le PS gagnera lorsqu’il aura un programme clairement et nettement de gauche. S’il en avait un, il n’y aurait pas de front de gauche, vous n’auriez pas à essayer de me convaincre de voter pour François Hollande, et nous serons sûrs de gagner. Ou bien le fond du fond est il qu’on pense quelque part au PS qu’on ne peut pas gagner avec un programme de gauche? et qu’un programme de gauche n’est pas bon pour la France?

    Votre position souffre également pour moi d’un handicap assez lourd : celui de l’exemple des camarades socialistes allemands, qui ont fait leur Bad Godesberg et se sont convertis à l’économie de marché et surtout à l’ordolibéralisme allemand, infligeant à l’Allemagne l’agenda 2010. Je n’ai jamais entendu François Hollande émettre une critique de cet agenda. Qui ont préféré gouverner, la mort dans l’âme et le coeur à gauche, dans une coalition avec la droite plutôt que de laisser cette même droite se débrouiller avec son demi échec. Qui préfèrent dans certains Länder, gouverner avec la droite plutôt qu’avec Die Linke. Je ne pense pas que le parti socialiste en soit d’ores et déjà réduit à ces extrémités, mais je ne suis pas entièrement sûre du contraire. Vous allez me dire que la France n’est pas l’Allemagne, et c’est vrai.
    Les positions prises par le Parti socialiste sur le traité qui vient, et la « règle d’or » (d’or, mais pas pour tous) calqué sur le modèle de l’ordolibéralisme allemand ne peuvent en cette période électorale qu’apparaître comme une préfiguration de ce que sera le quinquennat de François Hollande s’il gagne. Toujours le coeur à gauche. (Le PS en outre va-t-il demander que soit respectée la démocratie par un vote solennel, et non pas à main levée??? )
    L’argumentaire Battre Sarkozy, c’est bon, je l’ai compris, inutile d’en remettre une couche, je vous le dis tout net. Enfin, vous avez là une petite partie des objections qu’on peut faire à un vote Hollande, cela vous aide peut-être? Et puis finalement, tout comme François Hollande en campagne, l’électeur se rend aux urnes lui aussi en devant négocier un affrontement entre la raison et les sentiments. La raison l’emportera si on le considère comme un être doué de raison et qu’on lui parle à ce titre. Les rétropédalages dont parle Gérard Filoche, et les discours formatés selon l’auditoire ne vont pas dans ce sens.

    Je vous souhaite sincèrement bien du courage, cordialement
    Claudine Girod

    >

  11. Maldo
    Posted 16 février 2012 at 11:32 | Permalien

    « La gauche entre 1997 et 2002 ( gouvernement Jospin) a privatisé davantage ( 50 milliards d’€) en cinq ans que les trois gouvernements de droite qui l’avaient précédée en dix ans ( 40 milliards € ». Cf. La grande braderie du patrimoine public des Français de Jean Roux.

    => ça c’est un fait.

    Si François Hollande donc, le reconnaît, ça s’appelle de l’honnêteté, mais il devrait également le reconnaître dans les médias français.

    Attendre quelque chose de François Hollande, qui jamais ne dénonce les véléités impérialistes des Etats-Unis et de l’OTAN, les dérives technocratiques et austéritaires de l’Union Européenne, qui considère Israël comme une grande démocratie et accepte de passer un grand oral devant le lobby pro-israélien du CRIF, ça me dépasse.

  12. lionel mutzenberg
    Posted 16 février 2012 at 11:47 | Permalien

    Terrible ces aveux de François Hollande ! Enfin il reconnaît ce que des milliers de militants disaient, et ce que des millions de français avaient compris, depuis des années : Non ce n’était pas par erreur que le parti socialiste à viré libérale en 1983, puis laissé entrer le néo libéralisme en France.
    Toutes les décision qui ont été prises contre les français, l’ont été en toute connaissance de cause.
    Enfin un peu de courage pour ce parti qui avait la prétention d’être le premier parti politique français de « gauche. »
    Si je vote au deuxième tour pour ce genre de candidat, est-ce que cela sera vraiment dans l’intérêt de la France et des français ? J’en doute de plus en plus, et je ne suis pas le seul .
    Personne ne peut durablement cacher sa véritable nature, et c’est très bien ainsi.
    Il a bonne mine aujourd’hui le pourfendeur du pouvoir de la finance cachée.
    La situation est plus claire maintenant, et les français pourront de prononcer en toute connaissance de cause.
    Merci.

  13. GP38
    Posted 16 février 2012 at 15:56 | Permalien

    Que vont faire les députés socialistes le 21 février 2012 pour le MES???
    …ils vont être …ABSENTS de l’hémicycle
    (vote à main levèe)

    Quelle est votre réponse sur ce sujet????

  14. Posted 16 février 2012 at 17:56 | Permalien

    de la crise à la guerre civile ?
    SARKOZY a commandé 30 000 places de prison supplémentaires pour 1,2 Milliard d’euros: cela suffira t-il ?

  15. Posted 16 février 2012 at 18:00 | Permalien

    Enfin bref ! candidats UMPS à la solde des financiers avec un marasme maintenant devenu incontrôlable avec des dette impossibles à payer.
    Avec une explosion de la zone euro en perspective et profonde récession.
    Chacun vient vendre sa salade pour les présidentielles mais le programme d’aucun des deux candidats n’a convaincu les Français !

  16. Romane
    Posted 16 février 2012 at 18:26 | Permalien

    @Gérard Filoche

    Vous me brocardez parce que je n’ai pas précisé qu’il fallait battre Sarkozy. Il me semble évident que toutes les personnes qui vont voter Hollande ou Mélenchon veulent battre Sarkozy. Et pour ma part je ne vois pas l’intérêt de le répéter sans cesser. Voter à gauche (PS/FDG) a évidemment pour but de le battre. Cette antienne des militants, sympathisants me fatigue. J’ai plus en tête de faire gagner la gauche.

    Quant à mon sectarisme que vous m’attribuez, c’est bien la première fois de ma vie que je me le vois signifier. Enfin, on va dire que c’est de « bonne guerre ».

  17. Disjecta
    Posted 17 février 2012 at 17:29 | Permalien

    Cher Mr Filoche,
    Vous parlez de méthode Coué… Vous avez un sacré culot! Parce que nous ressortir l’idée que c’est à l’intérieur du PS que se joue la bataille pour le faire pencher à gauche, ça fait 10 ans qu’on nous le serine et ça ressemble furieusement à ladite méthode.
    Sans la scission de Jean-Luc Mélenchon avec le Front de Gauche, le PS serait aujourd’hui gentiment en train de donner la patte au Modem en ayant accepté toutes les redditions néo-libérales. C’est seulement si le score du Front de Gauche est important (devant le PS ce serait encore mieux) qu’il y a une chance pour qu’on ait une véritable gauche au gouvernement. Imaginez s’il n’y avait pas le Front de Gauche, où pensez-vous que le PS chercherait ses alliances aujourd’hui? Avec le NPA?
    Votre unité c’est de la pacotille, c’est l’unité du PD italien qui a fait disparaître la gauche du paysage politique italien, c’est l’unité des Papandréou, des Zapatero, des Schröder: c’est l’unité de la reddition, tous à plat ventre devant le capitalisme!
    Vous avez fait votre choix, vous êtes libre, mais votre analyse politique est complètement erronée et à court ou moyen terme suicidaire pour la gauche.

  18. Olivier Montillet
    Posted 18 février 2012 at 14:15 | Permalien

    Cher Gérard Filoche,

    J’apprécie beaucoup vos articles qui m’éclairent et m’aident à comprendre notre société.

    Là où nous divergeons, c’est bien sur la stratégie politique.

    Vous parlez sans cesse d’unité. J’ai envie d’unité. Mais sur un minimum d’idées et surtout d’actes communs.

    Je n’ai pas envie de l’unité des députés PS et EELV qui votent les mêmes politiques libérales au Parlement Européen (je n’ose vous rappeler encore une fois l’attitude des parlementaires français à Versailles en 2008).

    Bien à vous.

  19. Posted 18 février 2012 at 15:32 | Permalien

    Cher Olivier Montillet,

    Merci, tout d’abord, pour votre réponse argumentée.

    Vous n’avez pas envie de « faire un chèque en blanc à François Hollande ». Je partage entièrement votre souci. Je pense d’ailleurs qu’aucun citoyen conscient ne devrait avoir envie de faire un chèque en blanc à quel que candidat que ce soit. Mais si vous pensez que voter pour Jean-Luc Mélenchon au 1er tour vous évitera de faire un chèque en blanc au prochain Président de la République, à mon avis, vous vous trompez lourdement.

    Les institutions de la Vème république sont faites pour donner un tel chèque en blanc au président de la République. Le changement de calendrier électoral en 2001 à renforcé ce phénomène en faisant en sorte qu’il n’y ait plus aujourd’hui qu’une seule véritable élection nationale, l’élection présidentielle. C’est cette élection qui déterminera la couleur de la vague (rose ou bleue) qui suivra aux élections législatives. Quel que soit le score de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour, cela n’empêchera pas le prochain président de la République de disposer d’une majorité parlementaire (si c’est François Hollande qui l’emporte, à l’Assemblée Nationale et au Sénat) et des pouvoirs considérables que lui attribue la Constitution de la Vème République. On peut ou non le regretter, cela n’a guère d’importance, c’est un fait.

    Examinons, si vous le voulez-bien, les problèmes qui se posent à nous, un à un.

    Le 1er tour de l’élection présidentielle.

    Les sondages actuels n’ont pas de véritable signification. Un peu plus d’un électeur sur deux seulement a déjà fait son choix. Cela se traduit dans le nombre de ceux qui déclarent encore pouvoir changer de vote le jour de l’élection. Cela se traduit, surtout, par le nombre de personnes qui refusent de répondre aux réponses des sondeurs mais que les instituts de sondage se gardent bien de rendre public. Je me rappelle fort bien l’élection présidentielle de 2002 où, depuis des mois ces instituts annonçaient l’inéluctabilité d’un 2ème tour Chirac-Jospin. Ce ne fut pas Jospin mais Le Pen. Nous ne sommes pas à l’abri d’une telle surprise. Le vote pour Le Pen est largement (comme à chaque fois) sous-estimé et comme ce sont les électeurs les moins politisés qui décident de leurs votes dans les derniers 15 jours, la plus grande vigilance s’impose.

    De toute façon, il est nécessaire que François Hollande soit en tête au premier tour pour casser la dynamique de « gagnant » de Sarkozy qui a quand même, de façon ostensible ou insidieuse, la très grande majorité des médias qui roulent pour lui.

    Je partage entièrement ce qu’exprime mon camarade Christian Gourdet lorsqu’il répond à un interlocuteur qui semble être sur les mêmes positions que les vôtres : « Je partage peu ou prou votre appréciation sur François Hollande. Mais là n’est pas le problème, beaucoup confondent politique et philosophie. L’action politique ne consiste pas à savoir qui a tort et qui a raison dans le débat d’idées. L’action politique consiste à être efficace dans le combat. Le prolétariat ne se bat pas pour témoigner ou pour la beauté du geste, il se bat pour vivre et survivre d’abord, pour l’emporter ensuite. Et de ce point de vue, dans le cadre de cette élection biaisée, antidémocratiques au possible qu’est l’élection présidentielle sauce Vème République, les salariés n’ont pas d’autres outils que le vote Hollande pour l’emporter. Moi aussi je préfère le programme du Front de Gauche, c’est d’ailleurs peu pou prou celui de Démocratie & Socialisme. Mais si vous voulez avoir une chance de le voir appliquer ne serait-ce que partiellement, ça passe par une victoire du candidat socialiste. Sinon, il ne nous restera que les yeux pour pleurer les acquis sociaux partis en fumée sous l’action des pyromanes de l’UMP »

    Voilà pourquoi je ne prendrai aucun risque de voir Hollande éliminé au 1er tour ou arriver derrière Sarkozy. L’enjeu est beaucoup trop important pour le salariat, pour ma classe sociale.

    Le 2ème tour de l’élection.

    Pour l’emporter face à Sarkozy et à toutes les forces du patronat et de la finance arc-boutées pour le faire gagner (cela doit quand même bien avoir un sens cette union sacrée contre le candidat du Parti Socialiste…) il faudra l’unité de toute la gauche.

    Je suis indigné lorsque je lis les déclarations de militants qui affirment qu’au premier tour ils iront voter Jean-Luc Mélenchon mais qu’au second, ils iront à la pêche si Jean-Luc Mélenchon n’est pas au second tour. Quelle inconscience ! Quel insouciance aristocratique ou philosophique (ce qui revient dans ce cas au même) du sort du salariat !

    Il faudra, au contraire, au second tour, unir toute la gauche : socialistes, front de gauche, écologistes, pour gagner. Cela suppose qu’au premier tour, le débat se fasse sans jeter de l’huile sur le feu. Il ne s’agit pas comme vous l’écrivez de nous donner la main dès le premier tour mais de le faire au second tour. Et pour cela, il faut essayer de ne pas envenimer les débats en employant des formules qui pourrait risquer de dresser un mur entre les forces de gauche et rendront beaucoup plus difficile l’union au second tour.

    Les élections législatives

    Je trouve tout à fait juste que le Front de Gauche négocie avec le Parti Socialiste un accord de partage des circonscriptions. Le Front de Gauche a droit, en effet, à une représentation parlementaire mais en l’absence d’une partie des sièges attribués à la proportionnelle (ce que propose François Hollande) cette représentation passe par un partage des circonscriptions sans lequel très peu de candidats du Front de Gauche (ou des Verts) auraient une chance d’être élus tant la bipolarisation électorale est forte. Pourquoi ne pas reconnaître que c’est un geste non négligeable qui est demandé au PS ? Pour que des candidats du Front de Gauche puissent être élus il ne présentera pas de candidats socialistes contre eux mais la réciproque ne sera pas vraie dans à peu près toutes les autres circonscriptions.

    Pour les camarades du Front de Gauche qui estiment que le Parti Socialiste est un parti de droite que rien (ou si peu) ne distinguerait de l’UMP, la contradiction est de leur côté. Comment expliquer à leurs électeurs un accord électoral avec un parti de droite ? A moins, comme je le notais plus haut, que le Parti Socialiste ne soit de droit à la présidentielle et de gauche aux élections législatives.

    Après les élections.

    Il est tout à fait évident que François Hollande subirait (comme n’importe quel président de gauche) la pression des marchés financiers et qu’il pourrait avoir la tentation de céder à certaines de ces pressions.

    Il peut y avoir deux orientations à gauche face à cette situation.

    Celle qui consisterait à préparer le terrain en insistant beaucoup plus (par exemple) sur les déclarations prêtées à François Hollande à Londres que sur ses dénégations ou les déclarations faites au Bourget contre la Finance pour pourvoir affirmer le moment venu « nous vous avions prévenu » et espérer que la très grande majorité du salariat se regrouperait alors autour du Front de Gauche. C’est une vue de l’esprit. Cela ne s’est jamais passé comme cela. La dénonciation des « sociaux-traitres », la lutte « classe contre classe » en intégrant les Partis socialistes dans le camp du patronat, à chaque fois, cette politique a mené à l’échec : en Allemagne au début des années 1930, au Portugal au milieu des années 1970, en France en 1978 …

    L’autre orientation consiste à s’appuyer sur tout ce qui peut unifier et faire avancer dans le bon sens. C’est vous l’aurez compris l’orientation qui est la mienne et celle de D&S. Les seules fois où le salariat a enregistré des avancées importantes, c’était quand la gauche a réussi à s’unir (même de façon déformée) comme en 1936, en 1945, en 1981, en 1997.

    C’est pourquoi, l’orientation qui me paraît juste, face à la tentation que pourrait avoir François Hollande, devenu président de la République, de faire quelques concessions à la finance, serait que tous ceux qui veulent résister aux diktats de la Finance s’appuient sur toutes les déclarations faites par François Hollande, présentant la finance comme l’ennemi véritable, pour lui demander de tenir ses engagements et ne pas lui céder. Ce n’est pas en les minimisant aujourd’hui qu’il sera possible demain de prendre appui sur elles.

    C’est uniquement avec une telle orientation qui aurait pour objectif que la François Hollande réussisse qu’il serait possible de gagner contre la Finance. Cela passerait bien sûr par la mobilisation du salariat, de la société, dans la rue comme dans les entreprises. Mais pour qu’elle soit massive, cette mobilisation devrait être unitaire et ne pourrait se faire contre François Hollande. Il faudrait, au contraire, mobiliser le salariat pour aider François Hollande à respecter ses engagements et à résister à la Finance en prenant les mesures nécessaires pour y parvenir. Mesures qui iraient certainement bien au-delà de son programme actuel. Mais le Front populaire en 1936 n’avait à son programme ni les congés payés, ni les 40 heures, ni les conventions collectives. C’est la victoire du Front Populaire (une unité déformée de la gauche puisqu’elle incluait un parti de droite, le Parti radical) qui a redonné l’espoir au salariat et permis la grève générale. Et, c’est la grève générale qui a amené le gouvernement Blum à aller bien au-delà de son programme initial.

    Toute politique qui viserait à ce que François Hollande échoue en ponctuant ces échecs de « on vous l’avait bien dit » ne mènerait qu’à la division de la gauche et du salariat et, au final, au retour de la droite au pouvoir, avec ce que cela impliquerait pour le salariat.

    JJC

  20. Shaher
    Posted 20 février 2012 at 21:47 | Permalien

    Haaa, éternelle litanie : le PS est le seul à pouvoir battre Sarkozy.
    - Unité ! Unité ! Disent les nôtres. Car vous en êtes : chacun de vos billets me le démontre.
    - Unité ? Mais bien volontiers ! sur quel programme ?
    - Celui de Hollande.
    - Ha. Quand bien même, de votre propre aveu, vous préférez celui de Mélenchon ?
    - Oui. Pour çà, on verra plus tard.
    - Bon. Mais pourquoi cette astreinte nous est réservée à nous (vous inclus) sur leur programme, et pas à eux sur le nôtre ?

    Parce que nous (vous inclus) sommes faibles ?
    Bien sûr que nous le sommes : nous sommes divisés. Entre ceux qui gueulent pour notre programme et ceux qui appellent à se résigner à l’autre.
    A chaque attaque de l’un d’entre nous contre le PS, vous vous sentez visé. C’est pourtant à ceux qui parlent au nom du PS que nous nous adressons ; force est de constater que vous n’en êtes pas.
    Oui, nous posons nos conditions pour voter au 2nd tour pour Hollande. Que vous preniez acte de la rouste des 60000 postes par redéploiement vous engage. Nous verrons les résultats du vote sur le MES. La menace de l’abstention n’est pas le fait de Mélenchon, mais le mien pour ce qui me concerne : allez dire à Hollande que le pouillième de représentation nationale que je suis ne se couche pas sans conditions devant lui, quel que soit le danger d’en face ; que je justifie cette posture par le fait que je n’ai pas de compte à lui rendre, mais que lui en a envers moi.
    Appelez çà comme vous voudrez : trahison, égoïsme, inconscience… j’ai la même posture que vous. J’y ajoute une mesure coercitive, en espérant de tout mon cœur être entendu, et beaucoup d’orgueil.

  21. Posted 21 février 2012 at 7:01 | Permalien

    c’est de la trahison de nos intérêts communs de classe pour un égoïsme apparemment de pur orgueil individualiste.
    « je justifie cette posture par le fait que je n’ai pas de compte à lui rendre, mais que lui en a envers moi. » pouffff…

  22. Didier Manteau
    Posted 23 février 2012 at 15:16 | Permalien

    Non pas « poufff » !!! Je rappelle à ces belles personnes qu’elles détiennent ou briguent un mandat représentatif… C’est cette approximation de ce que l’on nomme la démocratie qui justifie les suffrages que vous appelez de tous vos voeux. Ce « poufff » est d’un mépris insultant !!! Il en dit long sur votre notion de l’unité, qui reviendrait au mariage de la carpe et du lapin, puisque une fois élu on fait bien ce que l’on veut dans la mesure où le ne représente plus que soi-même. Toutes ces torsions de l’esprit pour expliquer qu’il faut rassembler des idées antinomiques sous un même slogan « La Gauche » prennent là tout leur sens. Ce qui m’amène à me demander quels sont mes intérêts de classe avec ces gens et où se situe l’égoïsme ? Je ne me vois rien de commun avec ceux qui nient le vote populaire en s’abstenant et qui nous oublierons une fois installés sous les ors de la République. En revanche, j’aperçois assez bien leurs intérêts…

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