Intervention de Gérard Filoche pour le séminaire du BN du PS du lundi 10 février

Bonjour à tous chers camarades,


Juste trois points, le plus rapidement possible


1°) La défense récente de la politique dite « de l’offre » a de quoi interroger les socialistes.

 

Suffit il d’encourager la production pour que la demande suive ? Les milliards qui sont donnés aux entrepreneurs, ils les placent dans les Iles Caïman et pas dans les investissements. L’économie casino qui a abouti à la crise des « subprimes » domine toujours.


En France les maux ne viennent pas du manque de richesses pour produire mais de l’accaparement des richesses pour ne pas produire.


Le taux d’utilisation des capacités productives n’est que de 70 %. Le patronat est sous la houlette de la finance et des banques. Ces dernières imposent des ratios défavorables à l’emploi, ils sont dictés par la spéculation pas par la production. Cela rapporte plus de licencier que d’embaucher. Ils ferment des entreprises viables pour augmenter leur seul taux de marge. Les patrons ne veulent pas être compétitifs, ils veulent être rentables. Ils ne se plaignent pas de faire des 5,9 millions de chômeurs, ils se plaignent de leur bas taux de marges, autour de 28 % : mais ce sont les taux qui régnaient tout au long des années dites « 30 glorieuses ». Aujourd’hui la course en spirale au profit maximum, ne favorise ni la production, ni l’investissement, ni l’emploi, mais siphonne toutes les richesses produites.


C’est pour cela qu’il y a 210 milliards de dividendes, 590 milliards d’avoirs français dans les paradis fiscaux, 80 milliards de fraude fiscale, et que les 500 premières familles de ce pays, en un an ont gagné 59 milliards, passant de 271 milliards en juillet 2012 à 330 milliards en juillet 2013. Et ce n’est pas par leur travail, mais par l’exploitation du travail des autres, du notre. Les 4 grandes banques françaises détiennent 400 % de notre Pib, et BNP Paribas 100 % à elle toute seule. L’argent est là, la France privée est riche comme jamais, 1 % de nos concitoyens possède 25 % du patrimoine, 10 % en possède 60 %, nous sommes le 3° pays au monde en milliardaires, le 7° en millionnaires.


Et tous ces gens là n’ont aucune intention de mettre la main à la poche pour nous aider à inverser la courbe du chômage, ils sont insensibles à la gauche, insensible à leurs victimes. Quand on propose 35 milliards à M. Gattaz, il en réclame 100 et refuse toute « contrepartie » économique et sociale. Tout cela se fait au détriment des 5,9 millions de chômeurs, des 10 millions de pauvres en-deçà de 900 euros par mois des 10 % de la population qui ne possèdent, aux, que 1 % des richesses. Jamais les inégalités n’ont été aussi grandes, et ce n’est pas seulement choquant moralement, c’est néfaste économiquement, c’est même la principale raison de la « crise ». Le président Mario Soares lui même explique que « l’austérité emmène l’Europe à la dictature ».


Alors on ne comprend pas que nous donnions encore plus d’argent public à ce puits sans fond du capital privé : 20 milliards de CICE, 35 milliards de cotisations pour la famille, 65 milliards d’aides publiques, subventions exonérations diverses, ca n’a jamais rapporté et ça ne rapportera aucun emploi dans ce contexte. La gauche, à la tête de la République, devrait avoir la volonté et se donner les moyens de sauver les entreprises de cette spirale malfaisante, leur rendre service c’est les contraindre et non pas les laisser sous l’emprise de la finance spéculative. On devrait, a contrario de ce qui nous est proposé mêler une politique de contrainte financière et de contrôles des licenciements, de développement du secteur public et du droit du travail. Une politique de redistribution des richesses s’impose.


2°) Les entreprises sont toutes différentes. Il n’y a pas UNE entreprise, il y a 1000 entreprises de plus de 1000 salariés qui produisent 48 % du Pib, elles font travailler 3,5 millions de salariés et elles décident de tout.


Les PME-PMI sont subordonnées et pillées par ces grosses sociétés et par les banques, une sur deux n’a qu’un seul donneur d’ordre. Les TPE, c’est un million de petites entreprises de moins de 11 salariés, elles font aussi travailler 3,5 millions de salariés, mais dans des conditions terriblement difficiles. Entre toutes les entreprises, il y a un siphonage, un pillage des richesses du bas vers le haut, et il faut le corriger par la volonté de la République : en régulant la sous-traitance par une triple loi cadre :

- imposer au donneur d’ordre d’être responsable financièrement, économiquement, pénalement, d’être responsable de tout ce qui se passe sous ses ordres

- imposer que les entreprises sous traitantes soient alignées sur la convention collective du donneur d’ordre le temps de la missions, du marche, de l’intervention.

- Faciliter systématiquement la reconnaissance juridique des unités économiques et sociales.

Nous serons ainsi des alliés des PME, PMI et TP, c’est à dire de l’immense majorité du patronat contre les grosses entreprises. Nous rétablirons une progressivité des impôts sur les sociétés. Nous n’aiderons pas indifféremment les Entreprises seulement celles qui embauchent, qui respectent le code du travail et selon les seuils sociaux. Nous ne déverserons pas en vain des milliards aux entreprises qui ne produisent pas, qui spéculent, qui licencient. Il est facile de devenir compétitif, il suffit d’abaisser les 210 milliards de dividendes qui viennent alourdir le coût de nos exportations.


Quant M. Gattaz réclame 100 milliards et la baisse des impôts c’est un paroxysme. 100 milliards c’est l’équivalent de 3 millions d’emplois à 1500 euros. Et Gattaz refuse d’en promettre … 1 million. Pourquoi supprimerait on des emplois publics nécessaires … pour des emplois privés qui ne verront pas le jour ? Cela a déjà été fait dans la restauration, 3 milliards donnés pendant 4 ans aux restaurateurs, c’était l’équivalent de 100 000 fonctionnaires dans nos hôpitaux, écoles, justice, équipement, etc. et on a vu zéro emploi à la place.


Le laisser aller n’est pas bon dans les entreprises, il y a trop précarité et de souffrance au travail. Il faut le respect de l’état de droit dans l’entreprise et non pas l’allégement du droit du travail, il faut le contrôle et non pas le laisser aller fiscal et social, c’est ça qui fera de l’emploi …alors qu’au contraire, la déréglementation accroit flexibilité, chômage et recul économique.


Ce dont les socialistes et la gauche ont besoin pour sortir de la crise, c’est de la mobilisation, de la confiance, de la force du salariat, ce sont les salariés qui produisent les richesses et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent. Ce sont sur eux qu’il faut s’appuyer pour relancer la production, mais pour cela, il faut qu’ils soient bien formés, bien traités, bien payés, pas flexibilisés. Il ne faut renoncer à l’amnistie syndicale, aune inspection du travail forte et indépendante, à des élections aux prud’hommes, à la démocratie sociale et syndicale.


Il ne faut pas renoncer non plus à la réduction du temps de travail  sur la semaine et sur la vie : le seul moment en 30 ans ou nous, la gauche, les socialistes, avons réduit le chômage de masse, plus que tous les autres pays, c’est quand nous avons faite les 35 h sans perte de salaires, par la loi, avec Lionel Jospin. Sans les 35 h nous aurions 400 000 chômeurs de plus.


3°) Dans ces conditions pour quoi la « baisse du coût du travail » ?

 

D’abord le travail n’est pas un coût mais une richesse. Le salaire du labeur vaut plus, pour les socialistes, que le salaire du trader. La crise vient du crédit dérivé pas du salaire trop élevé. Ce qui coute cher ce n’est pas le travail c’est le capital. Les salaires sont trop bas, les dividendes trop hauts.


L’OIT dans son dernier rapport de décembre 2013 dénonce la baisse de la part salaires dans les revenus nationaux et explique que cela étouffe la demande en entrainant un endettement insupportable des ménages. Dans 16 économies développées, la part moyenne du travail est tombée de 75 % du revenu national au milieu des années 1970 à 65 % aujourd’hui. L’OIT dénonce ce mirage de la réduction des couts du travail ».

Nos salaires sont dans la moyenne européenne, et 85 % de nos échanges sont en Europe. Le problème n’est pas le cout du salaire, ils sont plus bas en Espagne et il y a plus de chômage. Ils sont plus hauts en Scandinavie et il y a moins de chômage. Nous avons le taux de productivité le plus élevé au monde.


ll n’y a pas de « charges sociales », ce sont des cotisations sociales. C’est du salaire brut. Une partie du salaire mutualisée dans notre budget de protection social. Ce budget est essentiel, vital à notre « modèle » social. Et ce budget social ne génère que 10 % de la dette présumée du pays, 90 % vient d’ailleurs. Ce n’est pas de notre Sécu, ni de nos retraites, ni de nos cotisations familiales, que viennent les difficultés budgétaires, pas plus que les difficultés à produire. Elles viennent de l’absence d’activités, de la récession qui affaiblit les rentrées fiscales. D’ou une nécessaire reforme fiscale des impôts directs et progressifs. Les impôts, ceux d’en bas en paient trop, ceux en d’en haut pas assez. La redistribution des richesses, ca doit être maintenant pour la relance, pas « après ».

Réduire les déficits actuellement et rembourser en priorité la dette, augmente la dette. On est comme un jardinier qui arrose la rivière au lieu d’arroser son jardin.

Les déficits passent de 5,3 % en 2011  à 4,8 % en 2012, à 4 % en 2014, peut être à 3,5 % en 2014 mais la dette est passée de 85,9 % du Pib en 2012 à 94, 3 % en 2014. On a plus un problème de recette qu’un problème de dette. En fait, dépenser plus nous permettait davantage de rembourser celles des dettes qui doivent l’être.

Ce qui manque aux entreprises, c’est le carnet de commande. Or 10 millions de nos concitoyens ne peuvent plus consommer, ils mangent des pâtes à partir du 10 du moins et chichement de la viande. Il faut augmenter le smic et les minimas sociaux, pas les geler. Comme Obama qui vient de proposer une hausse du smic de 40 %. La hausse des salaires, c’est la relance et les rentrées fiscales et sociales.  Le gel des salaires c’est la récession, les déficits et la dette.

 

Voilà ce que nous voulions débattre en profondeur dans ce séminaire et au delà..

 

 

14 Commentaires

  1. Denis
    Posted 10 février 2014 at 10:56 | Permalien

    « Le problème n’est pas le cout du salaire, ils sont plus bas en Espagne et il y a moins de chômage. »
    Lire « ….et il y a plus de chomage. »

  2. jean ai marre
    Posted 10 février 2014 at 11:00 | Permalien

    Comme toujours, ce billet permet de situer le travail dans notre société. Seulement, il y a les mots. Nous employons les mêmes mais avec des significations différentes . Je suis étonné que vous parliez encore de  » baisse de coût  »du travail . Vous atténuez l’effet en parlant de travail= richesse . Une fois pour toute, abandonnons coût de travail et parlons de coût du produit .Je suis sûr que ce nouveau langage permettra de libérer l’horizon .

  3. B
    Posted 10 février 2014 at 11:16 | Permalien

    « il faut qu’ils soient bien formés, bien traités, bien payés, pas flexibilisés. »
    dites-vous en parlant des salariés.
    Mais,
    pourriez-vous svp concevoir de dire quelles sont les exigences vis-à-vis de tous ces chefs d’entreprises qui n’ont jamais ouvert un bouquin, qui ne comprennent jamais rien et qui construisent des grosses baraques ?

  4. Posted 10 février 2014 at 11:51 | Permalien

    La « politique de l’offre » me fait beaucoup rire. Dans les campagnes et petites villes des trois-quatre régions qui m’entourent des quantités industrielles de logements sont proposées à la vente. Il y a des préfectures où l’on trouve des centaines de maisons à vendre et un bon millier d’appartements itou. Les trois métropoles régionales sont trèèès bien approvisionnées aussi. Merci pour elles. Là, on peut parler d’une politique de l’offre ! Et elle est très généreuse.

    Mais, mais, mais ! je n’entends que lamentations chez les vendeurs. Qui cherchent désespérément un acheteur pour leur logement… Même en solde — et on voit maintenant des maisons de campagne changer de mains pour 5 à 10 000 euros — on ne trouve pas forcément un acquéreur.

    Suffit pas d’offrir. Faut aussi les sous pour acheter. Et de menues choses comme l’assurance d’un revenu à long terme.

  5. step
    Posted 10 février 2014 at 12:25 | Permalien

    on se sent pas trop seul au PS à tenir ce discours de bon sens ?
    Attention un petit panflet supplémentaire sur le mauvais service que nous rend l’euro actuellement en forçant la déflation interne et vous serez classé comme théoricien de l’éxtrème droite par un moscovisci & co.

  6. B
    Posted 10 février 2014 at 15:22 | Permalien

    c’est sûr, c’est pas bien, après plus personne ne va avoir envie de FINIR chef d’entreprise.

  7. Posted 11 février 2014 at 11:50 | Permalien

    Les chefs d’entreprise sont ce qu’ils sont et n’ont pas pour mission de résoudre les problèmes des français.Pourquoi ne pas dénoncer un président qui se prend pour un chef d’entreprise. Là est le problème, des politiques à coté de leurs pompes, ils doivent défendre tous les français et réguler les appétits des financiers. Hollande a été élu pour cela et en sera seul responsable avec tous ceux qui collaborent avec lui.
    Merveilleuse chanson de Catherine : « blah,blah,blah »

  8. Posted 11 février 2014 at 12:43 | Permalien

    le patron du Medef s’est lancé dans une critique en règle de la méthode choisie par président Hollande, rapporte le Figaro:
    « J’attends du gouvernement qu’il me précise, en mars prochain, la trajectoire de baisse de la fiscalité sur les entreprises. [...] On ne pourra avancer que si on redonne de l’oxygène et donc des marges aux entreprises françaises. [...] Il faut surtout arrêter de gérer par la contrainte. Quand j’entends parler de contreparties dans ce pacte, j’entends aussi des gens qui me disent “on va vous contraindre, on va vous obliger, si vous n’y arrivez pas vous allez être punis, on va vous mettre des pénalités”. Il faut arrêter ce discours […] insupportable. On n’est pas dans une cour d’école. »

    ce sont les patrons qui font le chômage, pas Hollande,
    ce sont les patrons qui nous pillent pour le compte des banques, pas Hollande,
    ce sont les patrons qui font la crise, pas Hollande
    ce qu’on reproche a Hollande c’est de ne pas lutter contre eux

  9. LA CLOCHE
    Posted 11 février 2014 at 13:52 | Permalien

    Encore un effort camarade , si vous avez a l aile gauche du ps 35% des votants alors soulever le couvercle de la marmite avant le point d ebullition qui sera helas prejudiciable a tous les progressistes

  10. Posted 11 février 2014 at 14:30 | Permalien

    nous faisons le notre, mais faites votre boulot, s’il y avait eu une manif unitaire d’un million contre l’ANI ou pour nos retraites, on n’en serait pas là…

  11. jean ai marre
    Posted 11 février 2014 at 17:26 | Permalien

    Réponse à G Filoche : La CFDT, tu l’analyses comment sur l’ANI et sur la Retraite ?
    Difficile de faire l’Union avec ceux qui marchent avec le P S !

  12. Posted 11 février 2014 at 21:15 | Permalien

    mais si tu es dans une boite et qu’il y a une CFDT tu ne peux rien faire sans unité syndicale… tires en les conclusions

  13. Posted 13 février 2014 at 8:10 | Permalien

    Tout le monde est hystérisé par l’idéologie libérale voire néo libérale pour les un ou par l’idéologie communiste.
    Il s’ensuit que les deux blocs (classes diraient certains) sont incapable de dépasser des antagonismes pour raisonner de manière pragmatique.
    Ci dessous quelques réflexions
    Je n’ai rien contre l’augmentation des marges des entreprises si et seulement si l’argent dégagé va in fine à la formation des salariés pour les préparer aux évolutions des métiers et à des recrutements ; si c’est pour satisfaire l’actionnaire qui thésaurise souvent dans un paradis fiscal étranger c’est non.
    Je n’ai rien contre la simplification administrative pour les entreprises si et seulement si le temps gagné pour le dirigeant en paperasserie est mis à profit pour travailler la vision car trop de chef d’entreprise sonr le nez dans le guidon.
    Je n’ai rien contre de la flexibilité pour les entreprises si et seulement si la déloyauté à l’égard du salarié est davantage sanctionnée d’autant que le code du travail et la jurisprudence offrent assez de voies intelligentes pour se conduire correctement avec les salariés que l’on ne souhaite plus et s’en séparer proprement et dignement.
    Sur la flexibilité il y a la question des horaires et des temps partiels. La demande des entreprises n’est pas incohérente mais doit être encadrée pour sa loyauté. Une entreprise qui veut réduire les horaires mais augmente les dividendes n’est pas loyale et ne saurait bénéficier des souplesses accordées.

  14. Posted 13 février 2014 at 11:56 | Permalien

    «  »Sur la flexibilité il y a la question des horaires et des temps partiels. La demande des entreprises n’est pas incohérente mais doit être encadrée pour sa loyauté. »

    ah oui ?

    Report du « plancher » dans le nettoyage

    Le nettoyage c’est 360 500 salariés. Les agents de propreté sont astreints à travailler le matin de 5 h à 7 h et le soir de 18 heures à 20 h. Nombreuses sont les femmes, majoritairement immigrées, à subir ces deux plages horaires pour un misérable salaire. Dans ce métier t’as pas de vie, tu te lèves tôt, te couches tard, et ne gagnes rien. Début à 5 h 30 du matin à Nanterre, fin le soir à 21 h 30 à Montreuil. Soit une amplitude de journée de 16 h payées 4 heures multipliée par 5 jours. C’est long et épuisant, le transport en plus, mais ça ne fait que 20 h de smic seulement par semaine.

    Comme elles ne peuvent pas vivre avec ça, elles acceptent n’importe quoi le samedi et le dimanche, notamment dans l’hôtellerie. La plupart du temps elles ont deux employeurs (parfois l’un en CDI, l’autre en CDD) et la pause de 11 heures de repos imposée par le Code du travail entre la fin et le début de journée, leur est impossible car elle signifierait à la perte de la moitié de leurs heures… Alors parfois même elles ont trois employeurs et rajoutent, pour survivre, des heures entre midi et deux.

    Bien sur on pourrait comme dans d’autres pays, tiens, en Allemagne, faire intervenir ces agents de nettoyage pendant le travail, en cours de journée, en heures « normales ». Mais il paraît que ce n’est pas la tradition, et que « ça dérange »… Pourtant il y aurait des avantages : faute d’entretien par exemple, dans de nombreuses entreprises, les toilettes sont vite sales en fin d’après midi. Je me rappelle un patron qu’on avait obligé à les « renifler ». Il avait alors convenu que « oui, c’est comme dans l’avion de New York, au bout de 5 h, ça sent mauvais ».

    Mais les patrons de la branche du nettoyage n’ont aucune envie d’arranger ça. Aussi, quand l’ANI du 11 janvier 2013 prévoit un « plancher » de 24 h pour les temps partiels, ils ne sont pas d’accord du tout ! En fait ils n’ont rien à faire ni du contrat ni de la loi. Ils veulent « renégocier » une dérogation de branche pour abaisser le « plancher » à 10 h ! Ils ne sont pas les seuls, la grande distribution, l’enseignement privé, la chaussure, le portage, aussi : à la fin ce ne sera plus un « plancher » mais une « passoire ».

    Certes il pourrait leur être objecté : c’est signé, c’est voté, faites avec ! Mais non, ce sont les patrons, dieux de l’entreprise, que ne ferait-on pas pour eux ? Le gouvernement refusant de se pencher sur le sort des chiottes des avions de New York et sur celles qui les nettoient dans les ateliers, Michel Sapin prévoit donc au Conseil des ministres du 22 janvier de repousser de 6 mois, du 1 janvier 2014 au 30 juin 2014… l’application de l’ANI sur le temps partiel.

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