Le risque de continuer à perdre c’est la motion A – Une chance d’inverser et gagner à gauche, c’est la motion B

Proposée au vote des militants socialistes au congrès de Poitiers, la Motion A signée de Jean-Christophe Cambadelis, Manuel Valls, Michel Sapin et de tous les ministres socialistes, est en grande difficulté politique : ce qu’elle propose, Bercy a d’ores et déjà publiquement déclaré que c’était hors de question. Le paradoxe est ainsi à son comble : la Motion A soutient le gouvernement, et le gouvernement ne la soutient pas, le grand écart est réalisé, elle ne sera donc pas entendue. Tout continuera comme avant.

Non seulement le projet de loi Macron, reporté après congrès (pour ne pas user d’un nouveau « 49-3 » à la veille du vote des militants) passera, mais de mauvaises nouvelles s’annoncent pour… septembre et le budget 2016. Le gouvernement déclare continuer à faire prévaloir les accords d’entreprise et les contrats de gré à gré contre les lois du travail, et remettre en cause les CDI en plus du travail le dimanche et de nuit… En guise de « dialogue social » le projet de loi Rebsamen réduit les CHSCT et supprime les obligations des entreprises de comparer les salaires femmes-hommes.

Il vise à supprimer 22 000 postes et 3 milliards dans les hôpitaux. A la SNCF, ca serait 17 000 postes en moins et la diminution du nombre de trains en circulation sur certaines lignes. Après Mittal, et Petroplus…Vallourec et d’autres industries de pointe, se ferment à cause du laisser-faire libéral qui règne au ministère de l’économie.

Emmanuel Macron se félicite au nom du gouvernement de la « retraite chapeau » de 300 000 euros du PDG de PSA Philippe Varin, tandis que les petites retraites, sont gelées. Michel Sapin appelle au blocage des salaires « trop élevés » selon lui et propose de prendre l’argent nécessaire aux armées sur les hôpitaux et les logements, resserre toujours plus les boulons budgétaires.

Pourtant on le vérifie chaque jour : quand le déficit baisse de 5,3 à 4 %, la dette augmente de 86 à 97 % du Pib. L’austérité étouffe l’économie et aboutit au résultat inverse à celui qui est visé.

Si vous votez Motion A cela n’aura qu’un sens, vous donnerez un blanc-seing au gouvernement actuel. Sans aucune chance de l’infléchir ! La seule interprétation sera que la ligne Valls-Macron a gagné et non pas que les « aubrystes » l’ont infléchi !

D’ailleurs qui lit la Motion A ne peut que rester incrédule : comment des ministres qui font noir, ont-ils signé quelque chose qui tire plus ou moins vers le blanc ? En quoi la « belle alliance » , l’ « alliance populaire » de la motion Valls-Cambadélis est-elle crédible ? Qui peut croire qu’il puisse y avoir unité de la gauche sur une ligne libérale ? Ce n’est pas seulement le grand écart masqué c’est une forme d’entourloupe en plein jour ! Les adhérents de notre parti doivent être respectés !

Et si tout continue avec la motion A, il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour deviner la suite : austérité aggravée pour atteindre 3,8 % de déficit, puis 3,5 %. Et l’austérité c’est le chômage. On a 577 000 chômeurs de plus en catégorie A et 1 300 000 de plus pour les catégories A, B et C, depuis juin 2012. Complaire aux critères des libéraux de Bruxelles, c’est contraire à « sortir de la crise » , c’est courir à l’échec total. Avec 5,9 millions de chômeurs toutes catégories confondues, outre-mer inclus, comment un candidat socialiste, quel qu’il soit, pourra-t-il avoir du crédit pour se présenter en 2017 et empêcher un duel UMP-FN au second tour ?

On a perdu 4 élections, municipales, européennes, sénatoriales, départementales non pas parce que la France se « droitise » mais parce que notre électorat, déçu, s’abstient massivement. Avec la même orientation politique, nous risquons de perdre une majorité de régions en décembre. Et quand on aura perdu les villes, les départements, les régions, comment gagner la présidentielle, et les législatives ? Comment gagner en bloquant les salaires ? En enlevant 50 + 17 milliards aux besoins sociaux et services publics, hôpitaux, collectivités, en donnant 41 milliards aux multinationales lesquelles suppriment des emplois tout simplement parce que spéculer avec l’argent qu’on leur donne rapporte davantage que d’embaucher ?

Il n’y a qu’une seule chance d’infléchir la fin du quinquennat et de le sauver, d’éviter un 21 avril en pire, c’est de voter pour la seule motion qui propose une alternative, avant que tout soit foutu, c’est la motion B.

Voter B c’est envoyer le message décisif : non seulement nos électeurs de gauche ne sont pas d’accord avec ce qui s’est fait et continue de se faire, mais les membres du parti majoritaire, du grand parti de gauche qu’est le parti socialiste ne sont pas d’accord non plus.

C’est confier les rênes à une équipe socialiste alternative sérieuse et connue qui va d’Arnaud Montebourg, Aurélie Filipetti, Benoit Hamon, Guillaume Balas, Pouria Amirsahi, Laurent Baumel, Daniel Goldberg François Kalfon, Christian Paul à Marie-Noëlle Lienemann, Emmanuel Maurel, Jérôme Guedj, Gérard Filoche, Fréderic Lutaud. 60 députés ont refusé le toxique projet de loi Macron et sont déjà engagés pour un nouveau gouvernement majoritaire au Parlement, unitaire avec toute la gauche, rose rouge vert.

Les autres partis de la gauche se disent prêts à renouer sur nos propositions. La Motion B est la seule chance que cela se fasse.

En cas de majorité pour la motion B, ça change : le président entendra ( il a su recevoir les députés dits « frondeurs » ) . Un autre gouvernement sera mis en place et un collectif budgétaire dès juillet 2015. Hausse des salaires, réforme fiscale, réforme bancaire, contrôle des licenciements, ce sera une réorientation immédiate, nous avons fait un agenda précis des réformes car il faudra aller vite en 2016.

Le Budget 2016 est celui de la dernière chance. On peut mettre en œuvre une vigoureuse politique de récupération de la fraude fiscale ; on peut redonner une priorité immédiate à l’emploi public. C’est le dernier message pour redistribuer les richesses et permettre la relance : en augmentant les salaires pour remplir les carnets de commande. Ré engager la réduction de la durée du travail pour faire reculer le chômage de masse.

L’électorat de gauche qui, depuis 18 mois, déçu, en colère, s’abstient massivement, attend des signes sérieux à gauche pour se remobiliser : nous les lui donnerons car ces signes sont dans la motion B. La remobilisation de nos électeurs se fera à cette condition.

Le vote de la Motion B créerait évènement, ce serait ré ouvrir la porte, et on sait tous en notre for intérieur que le vote de la Motion A la fermerait.

La Motion A c’est le risque de tout perdre. La Motion B c’est une chance de faire bouger les lignes.

La Motion A c’est continuer, seuls, dans la voie libérale. La motion B, c’est renouer avec toute la gauche.

La Motion A risque de faire « mourir la gauche »  comme l’annonce Valls, partisan de faire du Parti socialiste une UDI bis. La Motion B peut la sauver et inverser le cours des choses.

Notre avenir ce n’est pas d’être livrés au libéralisme sans rivage façon Valls-Macron. Notre avenir c’est la gauche, c’est le socialisme dans la grande tradition de Jaurès Blum Mitterrand Jospin.

Votez A, vous votez Macron libéral façon 19° siècle. Votez B, vous votez Jaurès moderne façon 21° siècle.

Gérard Filoche, membre du Bureau national du Parti socialiste et de l’équipe d’animation de la motion B.

+ 100 de tous départements :  Yvon BACHELET (Ain) – Franck PARRA (Alpes-de-Haute-Provence) – Christine MIEGGE, Raymond DECLERCQ (Hautes-Alpes) – Michèle MURATORE, Roy CUSACK (Alpes-Maritimes) – Romain NOUAR (Ardennes) – Géraldine GAY (Aude) – Lionel BOSC (Aveyron) – Jean-Paul NAIL (Bouche du Rhône) – Marie-Dominique FRIGOUT (Calvados) – Jean-Luc CLEMENT (Charente) – Btissam MNANI (Cher) – Hervé GROULT (Doubs) – Michel DESCORMES (Drôme) – Pierre CHEVALIER (Eure) – Paul KERSALE (Finistère) – Christophe GENEIX (Gard) – Virginie HOUADEC, Claude TOUCHEFEU, Jacques GIRMA (Haute Garonne) – Antoine ROCHER (Gironde) – Jean MEDAN, Laurent BEAUD, Alain MANTHEGUETTI, Olivier DEDIEU (Hérault) – Jean-Paul TOUZET (Ille et Vilaine) – Jacky PARIS (Indre et Loire) – Alain CHABERT (Isère) – Jean-Marc GARDERE (Jura) – Marie-Claude EXPELOSIN, Jérôme DENJEAN (Landes) – Bernard MOTTO-ROS, Marie MOTTO-ROS, Johan CESA (Loire) – Raymond VACHERON, Arlette ARNAUD LANDAU, Laurent JOHANNY (Haute Loire) – Vincent GRENIER, Catherine TOUCHEFEU, Eric THOUZEAU (Loire Atlantique) – Michel REYDON (Lozere) – Didier LASSAUZAY, Musthapha BEN AMAR, Maurice MATHET, Marise LADIESSE, Gérard BERTHIOT (Marne) – Martine LEGAY, Patrick LEFEVRE (Haute-Marne) – Véronique CHASSATTE (Meurthe-et-Moselle) – Gérard MACHLINE (Meuse) – Kevin LE BEUVANT (Morbihan) – Jean-Baptiste STEPHANE (Nièvre) – Bruno GOSSELIN, Brice MANKOU (Pas-de-Calais) – Bernard GRANGEON (Puy de Dome) – Jean-Yves LALANNE, Thomas CHAVIGNE, Pierre RUSCASSIE (Pyrénées Atlantiques) – Michele SUZANNE, Jean-Pierre ROLAND, Gerard SUZANNE, Ludovic CHARPENTIER (Pyrénées Orientales) – Thomas RISSER (Bas-Rhin) – Patrice SCHURCH (Haut-Rhin) – Lucien ORANGE, Emilie MARCOVICI (Rhône) – Guy BEAUNE (Sarthe) – Noël PONTHUS (Haute-Savoie) – Frédéric LUTAUD, Pierre KERDRAON, Henry CHAZELLE, Julien TAMPE, Sybille FASSO, Françoise FILOCHE (Paris) – François PANEL, Olivier MOURET, Valérie AUVREY, Josepha CUVIER, Jean Claude BRANCHEREAU (Seine Maritime) – Séraphin OGOUMAH, Marie-Claude LEMOINE (Seine-et-Marne) – Philippe GROS, Afzal CHAUDRY (Yvelines) – Idriss EL MESNAOUI, Patrice MOREAU, Jacques KALBACH (Deux-Sèvres) – Jean-Jacques CHAVIGNE (Somme) – Michel ESCUDERO (Var) – Florence CAPRON, Dominique BATOUX, Philippe BATOUX (Vaucluse) – Léopold BRUGEROLE (Vienne) – Jean-Pierre COTE (Vosges) – Hubert BELZ (Territoire de Belfort) – Charles CALA (Essonne) – Béatrice MAUBRAS (Hauts-de-Seine) – Manuel GOUTHIERE (Seine Saint Denis) – Anne-Marie MARTY (Val de Marne) – Chistian GOURDET (Val d’Oise)

Notre Motion B est rassembleuse, et toutes ses composantes ont besoin de soutien pas seulement politique évidemment mais matériel.

« D&S » est la revue mensuelle de la gauche socialiste depuis plus de 20 ans, elle s’est mise, bien sur, toute entière, au service de la motion B.

Nous osons faire appel à vous de militants à militants :

pour vous abonnez à la revue (10 numéros, un an, 30 euros minima, chèque à l’ordre de D&S C/0 Gérard Filoche 85 rue Rambuteau 75 001 Paris)
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Ensuite nous vous invitons à consulter nos sites car ils fournissent une riche documentation, argumentation par articles ou vidéos sur tous les sujets en débat :

http://www.democratie-socialisme.org
http://www.filoche.net

Enfin nous vous invitons à signer la motion B, sur le site ad hoc :

http://www.agauchepourgagner.fr

Et pour recevoir les informations, transmettez-nous vos coordonnées et celles de toutes celles et ceux, proches de vous, qui sont intéressés.

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7 Commentaires

  1. luc
    Posted 13 mai 2015 at 19:05 | Permalien

    En 2014, les dépenses publiques ont encore battu un record.

    L’INSEE vient de publier les chiffres définitifs pour l’année 2014.

    Dépenses publiques : 57,5% du PIB, record de la 5ème République
    Recettes publiques : 53,5% du PIB, record de la 5ème République
    Prélèvements obligatoires : 44,9% du PIB, record de la 5ème République

    En cadeau, l’INSEE nous offre un joli graphique qui décrit l’évolution des dépenses et recettes publiques entre 1993 et 2014.

    http://img15.hostingpics.net/pics/467493Depensesrecettespubliques19932014bis.jpg

    Ce graphique démontre que, de 1995 à 2010, les recettes publiques sont restées stables, entre 49 et 50% du PIB, avant d’augmenter ensuite jusqu’à 53,5% du PIB.

    En revanche, les depenses publiques sont en hausse depuis 2001, elles ont augmenté de plus de 6 points de PIB.

    Si maintenant, il y a encore des personnes qui pensent que la dette est illégitime et que la France est victime d’une politique d’austérité……

  2. Posted 14 mai 2015 at 10:25 | Permalien

    rien de nouveau, ca fait dix fois que tu fais cette note et on t’a repondu dix fois

  3. Posted 14 mai 2015 at 10:43 | Permalien

    Bonjour à tous,
    En complément du message n° 2 de notre camarade Gérard Filoche, je vous invite à lire l’article intitulé « La France championne des dépenses publiques ? Une illusion ! », disponible à l’adresse suivante : http://www.inegalites.fr/spip.php?page=analyse&id_article=1835&id_rubrique=110&id_mot=43&id_groupe=12
    Solidairement.

  4. Posted 14 mai 2015 at 17:50 | Permalien

    La France championne des dépenses publiques ? Une illusion
    7 avril 2015 – La France est en haut du tableau européen en matière de dépenses publiques. Pour l’essentiel, parce que les retraites sont assurées par un système public. Une analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Extrait du magazine Alternatives Economiques.
    ________________________________________
    L’Etat, les collectivités locales et les autres administrations publiques françaises ont dépensé ensemble l’équivalent de 56,6 % du produit intérieur brut (PIB) en 2012, selon les données d’Eurostat, l’organe statistique européen. Ce chiffre place la France sur la deuxième marche du podium des dépenses publiques les plus élevées dans l’Union européenne, derrière le Danemark (59,4 %), soit 6,7 points de PIB au-dessus de la moyenne de la zone euro (49,9 %). Ces chiffres ne sont pas le signe que nos services publics coûtent plus cher qu’ailleurs, mais que, pour l’essentiel, notre pays a opté pour une réponse collective et moins inégalitaire aux besoins sociaux, quand d’autres laissent faire le marché. Les écarts observés entre pays résultent donc pour l’essentiel d’une question de tuyauterie, qui mérite d’être expliquée.
    Ce qui détermine le niveau de vie d’un contribuable n’est pas simplement son revenu après impôt mais ce qu’il doit débourser pour bénéficier de tel ou tel service collectif. Ainsi, les Britanniques doivent davantage payer par leurs propres moyens que les autres Européens pour s’assurer une retraite ou payer l’école de leurs enfants, celles-ci étant moins financées par l’impôt qu’ailleurs. A l’inverse, ils ne déboursent rien chez le médecin ou à l’hôpital, parce que leur système de santé est largement financé par la collectivité.

  5. Posted 14 mai 2015 at 23:04 | Permalien

    https://www.youtube.com/watch?v=6mrik2dkzo0

  6. Posted 15 mai 2015 at 6:00 | Permalien

    Ce dimanche 21 mai 1871, les troupes versaillaises de Thiers parviennent à entrer dans Paris, par une poterne, entre la Porte de Saint-Cloud et la Porte d’Auteuil.

    C’est le début de la Semaine Sanglante…

    Jusqu’au 28, Paris est à feu et à sang. Barricades par barricades, rues par rues, quartiers par quartiers, les Communards défendent leur Révolution contre les troupes gouvernementales. Charles Delescluze, délégué à la guerre de la Commune appelle le peuple à la résistance.

    La répression des Versaillais est féroce. Tout fédéré capturé est exécuté sur le champ s’il a les mains noires de poudre, hommes, femmes et enfants. Les massacres ensanglantent les rues de Paris, en proie aux flammes des bombardements.

    Et les Allemands, qui encerclent toujours Paris, leur permet d’emprunter la zone neutre, afin de prendre à revers les barricades des Batignoles.
    Sanglante République…

    On exécute à tour de bras, comme ici, aux Jardins du Luxembourg.

    Et la chasse à l’homme s’ouvre, dans les quartiers tenus par les Versaillais : Rigaud est passé par les armes rue Gay-Lussac, tandis que Varlin est supplicié à Montmartre.

    Des simulacres de procès s’ouvrent parfois, lorsqu’on en a le temps, et le verdict tombe en quelques minutes, la sentence exécutée dans l’heure. Les jardins publics font alors office d’abattoirs, comme le parc Monceau, ou le cimetière de Montparnasse…

    Malgré les appels de la Commune à la fraternisation, les combats sont de plus en plus violents à mesure que les Versaillais avancent vers l’Est de Paris, vers les quartiers populaires.

    Tirer sur les ambulances, au sens propre, fait partie des exactions commises par les troupes gouvernementales… Le 24 mai, le docteur Faneauest passé par les armes, avec près de quatre-vingts fédérés blessés.

    Aux horreurs commises par les Versaillais, répond la résistance désespérée des Communards, qui exécutent des otages, prêtres, dont l’archevêque de Paris, soldats et gardes ennemis… Mais inutile de comparer ces quelques exécutions au bilan final de la Semaine Sanglante. Les chiffres sont sans aucune commune mesure et parlent d’eux-même…
    Sanglante République…

    De bataille en bataille, de la Butte Aux Cailles au Panthéon, où les Communards sont massacrés, on finit par se battre, le 27 mai, entre les tombes au Père Lachaise. 147 Communards sont acculés au mur, et fusillés sur place.

    Le 28, Belleville résiste encore, mais au soir, les dernières barricades tombent.

    Le bilan est effroyable. 20 000 Fédérés sont tombés, contre moins de mille Versaillais.

    La répression contre les survivants commence alors. Près de 40 000 Communards sont arrêtés et transférés à Versailles à pied, abattus s’ils ne peuvent marcher assez vite ou tentent de s’enfuir, et sont internés à l’Orangerie du château, aux Grandes Ecuries, dans les manèges de Saint-Cyr, au camp de Satory… 30 000 d’entre eux, dont le cas n’est pas jugé intéressant, sont incarcérés plus loin, dans les ports militaires de l’Atlantique, de Cherbourg, ou Rochefort, dans des bateaux désaffectés mais encore à quai, où ils souffrent du mal de mer et d’une absence d’hygiène.

    1170 meurent en détention…

    Plus de 13 000 Communards sont condamnés à la prison, à la déportation dans les bagnes coloniaux, 4213 sont envoyés en Nouvelle-Calédonie, ou à la mort. Vingt-six peines capitales sont exécutées à Satory.

    Parmi les nombreux enfants arrêtés, cinquante-six sont envoyés en maison de correction, établissements plus terribles encore que la prison dont on les sort.

    Les réfugiés affluent en Grande-Bretagne ou en Belgique, grâce à des filières d’évasion qui permettent à une minorité d’échapper aux chiens de chasse d’Adolphe Thiers. Ils ne peuvent revenir avant juillet 1880, lorsque la Chambre vote enfin leur amnistie pleine et entière.

    La Troisième République naît dans la défaite et l’horreur des massacres perpétrés contre les Communards.

    Alors que la bourgeoisie exige le retour à l’ordre, les suffrages successifs montrent les hésitations entre l’affirmation des principes républicains et les tentations de la restauration monarchique, jusqu’à la fin de la décennie.

    Mais dans la mémoire du peuple de Paris et de toutes les villes de France qui se sont fédérées, la Commune n’est pas morte.

    Jusqu’à nos jours…

    LA SEMAINE SANGLANTE

    Sauf des mouchards et des gendarmes
    On ne voit plus par les chemins
    Que des vieillards tristes en larmes
    Des veuves et des orphelins
    Paris suinte la misère
    Les heureux même sont tremblants
    La mode est au conseil de guerre
    Et les pavés sont tout sanglants

    REFRAIN
    Oui mais ça branle dans le manche
    Les mauvais jours finiront
    Et gare à la revanche
    Quand tous les pauvres s’y mettront (bis)

    On traque on enchaîne on fusille
    Tous ceux qu’on ramasse au hasard
    La mère à côté de sa fille
    L’enfant dans les bras du vieillard
    Les châtiments du drapeau rouge
    Sont remplacés par la terreur
    De tous les chenapans de bouges
    Valets de rois et d’empereurs
    REFRAIN

    Nous voilà rendus aux jésuites
    Aux Mac Mahon aux Dupanloup
    Il va pleuvoir des eaux bénites
    Les troncs vont faire un argent fou
    Dès demain en réjouissance
    Et Saint Eustache et l’Opéra
    Vont se refaire concurrence
    Et le bagne se peuplera

    REFRAIN

    Demain les Manon les Lorette
    Et les dames des beaux faubourgs
    Porteront sur leur collerette
    Des chassepots et des tambours
    On mettra tout au tricolore
    Les plats du jour et les rubans
    Pendant que le héros Pandore
    Fera fusiller nos enfants

    REFRAIN

    Demain les gens de la police
    Refleuriront sur le trottoir
    Fiers de leurs états de service
    Et le pistolet en sautoir
    Sans pain sans travail et sans arme
    Nous allons être gouvernés
    Par des mouchards et des gendarmes
    Des sabre-peuples et des curés

    REFRAIN

    Le peuple au collier de misère
    Sera-t-il donc toujours rivé
    Jusques à quand les gens de guerre
    Tiendront-ils le haut du pavé
    Jusques à quand la Sainte Clique
    Nous croira-t-elle un vil bétail
    A quand enfin la République
    De la justice et du travail

    Paroles : J.B. CLÉMENT
    Musique : Pierre DUPONT

    Sanglante République…

    Pour aller plus loin :

    http://www.commune1871.org/?-Bibliographie-

  7. Greg
    Posted 15 mai 2015 at 17:25 | Permalien

    La semaine sanglante repris par le groupe « Les amis d’ta femme » dans l’album: « Noir…et rouge aussi un peu », qui reprend des chants anars, révolutionnaires. Un ovni!
    https://www.youtube.com/watch?v=wNdYjXksTK4&list=RDwNdYjXksTK4&index=1

    La commune, par Henri Guillemin:
    https://www.youtube.com/watch?v=dMGNcmx_bEg&list=PLCw0z_JNQO5TQ4b1uc8w8vo65_r-olPsT

    Par Peter Watkins:
    1ère partie: https://www.youtube.com/watch?v=G5u800LsWsk
    2ème partie: https://www.youtube.com/watch?v=-epNkV6yqBM

    Vive la commune!

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