La gauche est potentiellement majoritaire si elle s’unit

Deux ans après El Khomri, un an après les ordonnances anti travail, le chômage augmente, la « croissance » est en berne, l’inflation pousse, les déficits montent, la dette explose, les inégalités se creusent, rien n’est bon dans le Macron

La gauche est largement majoritaire en France, c’est sociologiquement potentiellement la majorité du salariat, mais le quinquennat maudit de Hollande a désorienté une partie de celle ci, temporairement « macronisée », et une autre écoeurée qui s’est massivement abstenue (58 % d’abstentions aux 2° tour des législatives en juin 17), la division Hamon Mélenchon a fait le reste, sans unité de la gauche nous ne redresserons pas la situation, il faut vite une maison commune, un comite permanent de liaison a gauche, une unité pluraliste démocratique de gauche sur le meilleur programme possible. Au plus vite sinon Macron perdure ou le PS droitisé remontera de façon anachronique.

GF

 

IFOP Humanité

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 907 personnes se positionnant à gauche sur un axe gauche-droite, extrait d’un échantillon de 2006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 7 au 10 septembre 2018.

14/09/2018

BAROMÈTRE «ÊTRE DE GAUCHE AUJOURD’HUI»

Malgré un contexte difficile lié à la défaite des mouvements et partis de gauche aux élections nationales de 2017 et la fin de la bipolarisation de la vie politique, l’expression d’une identité de gauche demeure et s’exprime toujours avec une remarquable stabilité chez 44% des Français, soit une mesure équivalente à celle établie lors de la 4e vague de notre baromètre Ifop pour l’Humanité (44%). Parmi les personnes se positionnant à gauche, ils sont 68% à estimer que l’on peut toujours être fier de se revendiquer de gauche aujourd’hui, soit un niveau jamais atteint dans ce baromètre (la progression est de 1 point par rapport à 2017 et de 10 points par rapport à 2016). Paradoxalement, l’identité de gauche continue de se construire autour d’une opposition à la droite, cela malgré l’accession aux responsabilités d’un mouvement politique ambitionnant de à gommer ce clivage bipartisan. Ainsi, 75% des personnes de gauche affirment qu’il existe toujours des différences nettes entre la gauche et la droite, soit 6 points de plus qu’en 2017 et 13 points de plus qu’en 2014.

 

On constate en effet une persistance d’un univers de références, de valeurs propres à la gauche. Interrogées sur la connotation donnée à divers mots, les personnes de gauche valorisent positivement des termes comme la solidarité (80%, soit +4 points par rapport à l’ensemble des Français), la laïcité (82%, +6 points) ou encore les services publics (72%, +8 points). Les différences les plus notables s’expriment sur des termes comme le socialisme (69%, +26 points par rapport à l’ensemble des Français), les syndicats (56%, +15 points) ou les grèves (53%, +14 points). Par ailleurs, les valeurs de gauche s’expriment à travers le clivage gauche-droite notamment sur l’immigration : 62% des personnes de gauche déclarent que les étrangers résidant en France depuis plusieurs années devraient avoir le droit de vote aux élections municipales contre 28% pour les sympathisants de droite. De même, mais à niveau moindre, 45% des personnes de gauche estiment que l’immigration rapporte plus à la France qu’elle ne lui coûte contre 22% à droite.

 

Nouveauté pour cette 5e vague de notre baromètre Ifop pour l’Humanité, l’identité de gauche se construit désormais également vis-à-vis de la politique menée par le couple exécutif. Alors que l’élection d’Emmanuel Macron avait été portée par la promesse d’une politique « ni de droite ni de gauche », 8 personnes de gauche sur 10 (80%) jugent que la politique du président est de droite contre 72% il y a encore un an (+8 points).

Ce constat plus tranché sur la politique portée par Emmanuel Macron donne espoir au « peuple de gauche » de reprendre un jour le pouvoir. Près de trois personnes de gauche sur quatre (74%) jugent qu’il est possible de mettre en place une politique correspondant à leurs attentes, soit une progression de 6 points de cette opinion en un an. Pour ces Français de gauche, une véritable politique de gauche devrait se construire autour de deux objectifs : le premier serait une meilleure redistribution des richesses (61%), avec la lutte contre la pauvreté (45% pensent qu’il est urgent de mener une politique de gauche dans ce domaine contre 37% dans l’ensemble des Français) et l’amélioration du pouvoir d’achat (44%). Le second objectif serait la protection de l’environnement (48%) qui progresse de 15 points par rapport à 2017 dans les priorités identifiées pour porter une politique de gauche.

 

 

 

10 Commentaires

  1. Posted 20 septembre 2018 at 18:51 | Permalien

    « La gauche est largement majoritaire en France »
    « l’expression d’une identité de gauche demeure et s’exprime toujours avec une remarquable stabilité chez 44% des Français »
    Il y a comme un souci entre ces deux affirmations.
    La gauche est tellement majoritaire que la droite a le pouvoir.
    Et quand la gauche a le pouvoir, c’est pour faire une politique de droite, c’est désespérant.

  2. Posted 20 septembre 2018 at 19:17 | Permalien

    oui et alors ?
    on lutte pour unir et influencer la gauche, en sachant tout ça

    et vous ?

  3. Posted 21 septembre 2018 at 11:02 | Permalien

    Un score de 44 % pour la gauche signifie qu’elle est majoritaire, car il faut tenir compte des 30 % d’apolitiques qui, s’ils votent, se partagent entre gauche et droite selon des critères d’image. Il reste 26 % pour la droite. 44 points contre 26 points donnent des pourcentages de 63 % pour la gauche et 37 % pour la droite. Sur les 30 % d’apolitiques, soit 42 points, il y a au moins 12 points d’abstentionnisme incompressible, sur les 30 points restants il faudrait que 28 points se portent à droite et 2 points à gauche pour qu’il y ait égalité (65 contre 65). Pour corroborer le rapport de forces 63 / 37, rappelons que au lendemain de sa désignation comme candidat, Hollande était estimé à 65 % au second tour, même si anticiper sur le résultat du second tour est très audacieux.

    PR

  4. Posted 21 septembre 2018 at 13:43 | Permalien

    Salut Gérard,

    On a des désaccords mais je n’imaginerais pas dire ou écrire les saloperies que je lis trop souvent à ton propos comme à propos de A, de B ou Z. Que je sois plutôt d’accord ou plutôt pas d’accord avec A, B ou Z.

    Pour faire une union il faut tout de même un minimum de respect entre nous. Dont le respect de la vérité. Et je lis ou entends trop souvent des propos fort regrettables et très irrespectueux. Qui ferment toutes les portes. Comme ceci :

    « Des figures historiques de la gauche radicale comme Gérard Filoche s’enfoncent sans cesse plus bas dans la reprise des contenus des médias fascistes. »

    C’est dans un très long texte très bizarre. De paragraphe en paragraphe le signataire semble osciller entre un NPA super-radicalisé et un PS hollandais où Gantzer serait un quasi-bolchévik. Le gars crucifie la France insoumise. « Toute une partie de la nébuleuse constituée par la France Insoumise et ses satellites est donc bien prête [...] pour tenter l’aventure fasciste pure. »

    Comment parler d’union si on continue à user de telles saloperies ?

  5. Posted 21 septembre 2018 at 13:50 | Permalien

    exact, j’ai lu ce torchon ce type est cinglé,
    heureusement, il y en a peu (à part les fachos et les professionnels de la chose, LICRA, CRIF, France israël, etc ) qui continuent a m’insulter et a me faire procès, ce sera réglé le 10 octobre prochain
    l’affaire est loin derrière, ils ne m’ont pas eu et ne m’auront pas
    il faut dire que mon livre « manifeste contre le racisme et l’antisémitisme » est un bon pamphlet qui leur fait mal et clôt les calomnies
    quand meme j’ai une petite dent qui traine contre le bureaucrate Rachid Temal qui a déclenche cela, c’est un menteur calomniateur salaud, cynique, sous Staline, il m’aurait mis une balle dans la nuque

  6. Gilbert Duroux
    Posted 21 septembre 2018 at 15:44 | Permalien

    S’il n’y avait que Rachid Temal… Il y en a un paquet au parti prétendument socialiste, et notamment parmi les dirigeants, pour trouver que l’occasion de te faire passer pour un antisémite et de te balancer était bonne.
    Même ta camarade de l’aile gauche du PS, Marie-Noëlle Lienemann, t’a enfoncé. Une fois de plus, j’avais raison quand je disais, comme je l’avais dit de Martine Aubry, qu’elle n’était pas fiable.

  7. Bourdais Marc
    Posted 21 septembre 2018 at 20:00 | Permalien

    Je me suis souvent demandé ce qui pouvait distinguer une sensibilité de gauche d’une sensibilité de droite. Il y a deux critères qui me sont apparus fondamentaux : c’est l’équité et le partage en opposition avec le privilège et l’accaparement. Cela m’a permis de comprendre le choix politique de certains collègues à la fois pauvres et surexploités qui défendaient leur exploiteur avec cet argument imparable : « à leur place je ferais la même chose » Il y a tout une population, indépendamment de sa classe sociale, qui aspire aux mêmes privilèges que les possédants. Non pour les partager mais pour leur profit exclusif. C’est en s’identifiant aux plus favorisés qu’ils fondent leur conscience politique.

    Je retrouve cette même dualité dans le sport, la culture, l’enseignement et la vie professionnelle.

    En politique, il existe un effet pervers de cette dualité. Si les parties sont constituées de militant et d’adhérents convaincus et dévoués, il est nécessaire de désigner des représentants et parmi eux de sélectionner des têtes d’affiches. Hors si cette sélection conduit assurément à désigner des individus brillants, elle favorise également la venu d’individus particulièrement ambitieux, calculateurs, manipulateurs et dont le talent à exprimer des opinions est plus souvent guidé par l’opportunisme du moment que par de réelles convictions et le souci d’œuvrer en ce sens une fois arrivé aux affaires. C’est ce qui explique que des individus s’étant déclaré « de gauche » se retrouvent subitement à voter des lois élitistes, liberticides et parfois même à la limite de la xénophobie.

    La question reste donc posée : comment sélectionner à gauche des hommes et des femmes possédant de réelles valeurs morales et de convictions ? Ce n’est pas un souci propre aux partis politique, le même problème se pose à chaque fois que l’on désigne des représentants. Faut t’il les tirer au sort ? Aller vers un mandat unique ? Permettre la révocation ? Constituer un « conseil des sages » ?

    Il faut des compétences, un savoir faire et des qualités humaines exceptionnelles pour parvenir à œuvrer dans le souci constant de l’intérêt générale. Bien peu d’entre nous en somment capable et c’est pourtant ce que nous exigeons de nos dirigeants politiques et tout particulièrement à gauche.

    En conclusion : Les forces autoproclamées de gauche sont t’elles majoritaire en France ? C’est bien possible. La sensibilité de gauche basé sur l’équité et le partage est t’elle présente majoritairement chez les citoyens ? Je l’espère. Une gouvernance de gauche basé sur les mêmes critères est t’elle possible ? Pas avec ce mode de sélection de nos représentants.

  8. Posted 22 septembre 2018 at 13:08 | Permalien

    Henri Chazelle Il faut souligner deux points que ne font pas apparaître ces graphiques.

    Le transfert des cotisations chômage et maladie payées par le salarié vers la CSG payée par tous les contribuables est une illusion pour le salarié. Certes il va y gagner un (petit) peu, mais le retraité qu’il deviendra un jour va perdre l’équivalent de ce gain. Ceux qui perçoivent des revenus du capital vont perdre aussi, mais de manière dérisoire compte tenu des cadeaux qu’on leur a faits par ailleurs (remplacement de l’ISF par l’IFI, prélèvement forfaitaire unique de 30% sur les dividendes).

    La transformation du CICE et du crédit d’impôt de taxe sur les salaires en allègement pérenne de cotisations patronales d’assurance maladie est quant à elle une pure spoliation pour les salariés.
    Ce qu’on ne leur dit pas c’est qu’il s’agit en réalité d’une diminution cachée de leur salaire différé.
    Elle se traduira par une diminution des prestations sociales.
    Si le salarié souhaite garder le même niveau de prestation, il devra payer une mutuelle santé plus forte.
    Ce qui est en cours est une privatisation progressive, rampante, de l’assurance maladie. Le salarié ne pourra qu’y perdre puisqu’il faudra bien payer des dividendes aux possesseurs des assurances privées. Et on ne fera croire à personne que celles-ci seront mieux gérées que la Sécurité sociale (qu’il n’est pas interdit d’améliorer).

    La même technique est toujours à l’œuvre : si vous voulez tuer votre chien dites d’abord qu’il a la rage.
    Dans un premier temps on laisse dépérir le système public.
    Dans un second temps on le remplace par un système privé, qu’on prétend plus performant. cqfd

  9. Posted 22 septembre 2018 at 13:09 | Permalien

    la gauche et la droite ce ne sont pas d’abord des idées, ce sont des forces sociales, deux classes sociales opposées irréductiblement salariat et patronat

    ensuite ce sont des idées qui expriment, plus ou moins bien ces forces sociales

    puis des partis qui expriment plus ou moins bien ces idées

  10. Bourdais Marc
    Posted 23 septembre 2018 at 19:38 | Permalien

    Je connais personnellement beaucoup de salariés esclaves qui pensent agissent et se voient comme des patrons. La guerre, ils la mènent contre leurs semblables. Tout comme le supporter dans le stade, ils vivent en partis par procuration.

    Il faut relire La Boétie et en tirer quelques enseignements. La plupart des individus sont prêt à adouber n’importe quel système de gouvernance à la condition qu’ils ambitionnent d’en tirer un profit ou une position sociale avantageuse. C’est le moteur qui nourris la tyrannie et qui autorise les pires horreurs. En ce sens l’homme est plus proche du chimpanzé que du bonobo.

    Dans votre organisation, la lutte patronat salariat permet de rééquilibrer le pouvoir de l’un sur l’autre. Cette lutte est nécessaire, valeureuse, courageuse… et chimérique. C’est du travail de Sisyphe car il est instable par nature. Le désir profond des uns étant de bénéficier des privilèges des autres.

    La seule organisation démocratique que je connaisse et qui a pu perdurer pendant plus de 200 ans est celle de la démocratie Athénienne. Elle avait quelques défauts mais elle n’était pas tyrannique, et était beaucoup moins inéquitable que toutes nos démocraties actuelles. Sa particularité: Son parlement était constitué exclusivement de citoyens tirés au sort.

    Vous devriez vous pencher sans apriori sur cette méthode de gouvernance. Cela n’enlèverait pas aux érudits et aux experts le pouvoir de convaincre, juste celui de décider systématiquement pour les autres. A ce titre, le travail réalisé depuis des années par Etienne Chaourd me semble réellement intéressant.

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