Histoire de Marie et Gabriel

L’annonciation faite à Marie mise en perspective

Du Trecento au Cinquecento, les « Annonciations faites à Marie » vues dans les Musées que j’ai visités, de Florence à Rome, de Venise à Sienne, de Turin à Pérouse, m’ont toujours fascinées. Ah qu’il est beau le Gabriel. Et qu’elle est attentive la Marie !

Il faut dire qu’à travers des centaines de tableaux,  refaits sans cesse pendant des décennies, la situation décrite est cocasse : un « archange » arrive, bel homme. Le mari n’est pas là, menuisier, il doit travailler ailleurs. Et « l’archange » propose à la Marie de lui faire un enfant. D’une façon il est vrai particulière puisqu’elle reste « vierge », et que l’honneur sera sauf, on dira qu’il est le « fils de dieu ». Beau coup. GPA. PMA. De quoi faire vaciller la foi des plus solides des anti mariage pour tous.

Depuis le temps que j’en parle avec délectation, ma fille Emma m’a offert à Noël, un livre sur « L’annonciation italienne » et « les perspectives ». Je m’attendais naturellement à ce que ce soit un livre un peu coquin sinon plus. J’imaginais déjà les regards pénétrants et multiples du Gabriel et ceux, intéressés, surpris mais séduits de la Marie. D’autant que mes souvenirs de mes visites assidues aux musées étaient très précis : la gestuelle du Gabriel était plus conquérante et offensive que celle des amoureux des films d’aujourd’hui, et les défenses de la Marie m’ont toujours semblé d’une vulnérabilité infiniment délectable, rarement autant réussie dans les grandes productions de nos jours. J’ai toujours souhaité qu’un éditeur me permette de publier en un beau livre illustré, une bonne cinquantaine d’Annonciation commentées, évidemment pas de façon religieusement orthodoxe mais avec une approche sensuellement intéressante. Hélas l’occasion ne m’en a jamais été donnée. Là Daniel Arasse, à la bibliothèque Hazan pour 18,25 euros ne se consacre pas à l’émotion érotique mais à l’ « histoire de la perspective » d’abord « théologisée » puis « contredite », et enfin « merveilleuse » et « débordée ». Il va de Florence à Venise, de Masaccio à Titien, d’Arezzo à Bellini. Mais le lisant j’avoue que derrière un ton très érudit, il laisse quand même à penser.

Il y dit que dans l’Annonciation s’opère une sorte de « caritas » qui permet l’Incarnation. Vertu et Incarnation. A la politique de l’offre, répond celle de la demande, et Marie, après une surprise légitime, « Ô vierge, hâtez vous de répondre, ô ma dame, répondez par une parole et recevez le Verbe, dites un mot qui ne dure qu’un instant et renfermez en vous l’Eternel. Levez vous, courez, ouvrez ». Ouvrir, Marie ne tarde pas. « C’est par l’ineffable charité divine que le Verbe s’est fait chair » : il y a une façon de dire ça dans le livre sérieux qu’Emma m’a offert, quand même, qui émeut le corps. « Comment cela sera t il ? » demande Marie  et Gabriel répond sans hésiter «  L’Esprit sain viendra sur toi ». Et de raconter que ça s’était déjà fait entre Dieu et Sarah, laquelle, Abraham étant  vieux, avait « ri en elle-même » à l’idée de pouvoir être enceinte, mais « Y a t il quelque chose de difficile pour le seigneur ? » Bah non. Marie répond à Gabriel sans se tromper : « Qu’il m’advienne selon ton Verbe ».

Pour que ça aboutisse à Noël, il faut que ça se passe le 25 mars. J’avais calculé pareil pour moi qui suis né le 22 décembre, alors que mon père René, menuisier, lui aussi, rentrait de 5 ans de camp de prisonnier fin mars 1945. La liturgie du 25 mars nous dit on, « c’est à la fois la création d’Adam, le péché originel, la mort d’Adam, celle d’Abel tué par Caïn, et celle du Christ sur la croix. » Terrible 25 mars ! « L’Incarnation est le moment où l’éternité vient dans le temps, l’immensité dans la mesure, … l’incorruptible dans le corruptible, l’infigurable dans la figure, …l’incirconscriptible dans le lieu, l’invisible dans la vision, l’inaudible dans le son, l’impalpable dans le tangible, la source dans la soif, le contenant dans le contenu, la longueur dans la brièveté, la largeur dans l’étroitesse … » selon Saint Bernardin. Evocateur !

On peut dès lors formuler le « problème artistique » de la « perspective » qui va nous occuper, écrit Daniel Arasse. Difficile aux peintres de « figurer l’Incarnation » !  Ils y font allusion au moyen de motifs accessoires et de détails iconographiques secondaires tout en se concentrant sur un dispositif perspectif centré et symétrique » : on y voit des plans avec des colonnes, des niches, des grottes, des buissons, des portes fermées et ouvertes, des alcôves, des coussins, et des lits.

Je préfère le Gabriel de Domenico Veneziano vers 1445, il a tout en matière de « dispositif centré » : il pointe le doigt, une colonne, une entrée arrondie centrale, une tonnelle avec buisson, une porte fermée, et à la pointe de la branche qu’il tient, jaillissent des lis blancs. Marie en face semble lointaine, barricadée derrière quatre autres colonnes, mais elle s’incline avec émotion et dévotion, les bras souplement repliés mais prêts à s’ouvrir, on voit bien qu’elle rend grâce.

Mais le Fra Bartolomeo 1497 lui ressemble beaucoup.

Les mêmes symboles fleurissent dans chaque annonciation : la colonne, le doigt pointé, l’éjaculat de lys, la porte, le buisson… Fra Angelico nous fait un Gabriel baroque  avec deux ailes florissantes et colorées, un bras tendu à mi hauteur, l’autre au doigt pointé, mais Marie s’est échappée des colonnes et s’est bien avancée pour le recevoir, le haut du corps dégagé, les bras croisés mais plus bas, souplement prêts à s’ouvrir eux aussi.

Gabriel exubérant, coloré, paré comme un paon, c’est aussi Filippino Lippi en 1484, qui résisterait à son déploiement de couleurs vives ?  D’ailleurs Marie s’incline bas.

Perino del Vaga fait un Gabriel en mouvement, incliné, il se précipite vers fougueusement, doigt levé aussi, et Marie dubitative, accoudée, se penche vivement, se tenant même le menton pour contenir  et centrer mieux sa grande attention envers le bel et jeune arrivant.

Avec Piero della Francesca, l’allée arrondie qui les sépare est plus profonde, la porte plus enfoncée, les colonnes plus nombreuses, Gabriel vient de dehors, il est à genoux, membres renfermés croisés masqués, Marie est en apparat et c’est derrière elle qu’est l’alcôve.

Le Gabriel d’Aretino vers 1390, est quasiment en action, il fonce, une main avancée à mi-hauteur, il touche le buisson, l’autre bras arrive pour étreindre, il a le regard braqué sur Marie qui attend dans l’alcôve, déjà presque en chemise, inclinée et volontiers défaite.

Un autre Piero della Francesca en 1455 dessine Gabriel le doigt pointe légèrement recourbée, l’autre main s’engageant, mais là ce sont les gestes de Marie qui expriment le mieux, à la fois la surprise et l’acceptation. « Ah bon » dit une main en l’air, et « mais oui » dit l’autre main très agitée. Le doigt bien dressé c’est encore dans le « maitre de l’annonciation Gardner ».

Ambrogio Lorenzetti fait brandir à la main de son Gabriel, une sorte de branchage serré et gonflé, tandis que l’autre main s’auto-désigne, et dit « oui, c’est bien moi, veux tu entendre mon verbe » ? Le visage est volontaire et déterminé à ne pas laisser passer l’Incarnation, ce grand moment de l’humanité. Marie lève les yeux au ciel mais ses mains parlent pour elle et, alanguies, disent oui.

Il existe un Pietro Lorenzetti où Gabriel a l’air de s’excuser de sa demande et où Marie se tasse dans le fond de sa chambre,  étonnée encore indécise. Gestuelle qu’on retrouve accentuée, chez Ferrer Bassa, 1346.

Guido da Siena fait un Gabriel accourant avec des symboles multiples, avançant et conquérant Marie, ailes, bras, fleurs, branches, déployées, Marie réfugiée dans la tour semble se défendre sans conviction, une petite main à son col, et l’autre, repoussant déjà sa robe.

Duccio 1311 fait un Gabriel impératif, quasi ordonnant le consentement, et une Marie, subissant, tassée sur elle même.

Pietro Lorenzetti place carrément Marie dans sa chambre et à côté du lit acquiesçant à un Gabriel didactique qui sent bien qu’il va l’emporter. Une colonne les sépare seulement.

Le Gabriel de Simone Martini de 1333 dispose lui aussi d’une batterie de branchages inclinés, fleurissant, orientés, et la main levée, s’adresse à une Marie qui minaude carrément. Inclinée comme le repoussant par le haut du corps, semblant le repousser et s’interroger, mais bien assise, le reste du corps bien en avant, exprimant le désir.

Il y a des fois ou Gabriel arrive en sujet volant (Biagio di Goro Ghezzi) tout entouré de traits de lumières (Cristofano Allori 1580) et où Marie paraît carrément circonspecte, l’œil intrigué. Dans le Carlo Braccesco, 1495 Gabriel arrive comme un oiseau, et Marie, surprise, semble s’en protéger.

Et il faut regarder les têtes inclinées des Marie qui disent « oui » avec un fin sourire, et plus ou moins de curiosité pétillante, de complicité immédiate, d’attrait manifeste, sinon carrément d’envie exprimée.

Dans Fra Angelico, on a l’impression que c’est déjà le second rendez-vous et que l’Incarnation est déjà passée par là. Dans Lorenzo di Credi 1485, Gabriel supplie si bien qu’on devine Marie illuminée et gracieuse, qui répond, « mais oui mon ami tout de suite» et lui fait signe de la suivre. Dans Cosme Tura, la Marie en rêve,  le peintre nous fait savoir, à nous, qu’elle ressent le bonheur qu’elle ressent, profondément, à la proposition de Gabriel.

Botticelli les dessine en vis-à-vis, Gabriel, en fait, incliné s’introduit vers la chambre, Marie, encore plus inclinée acquiesce totalement.

Par contre Gabriel est très féminin lui même dans Benvenuto di Giovanni ou chez Francesco di Gorgio 1475.

Par contre dans le Pérugin, 1490, plus de barrière entre Gabriel et Marie rapprochés et visiblement sur le point de conclure comme dirait Michel Blanc. La « perspective » s’estompe.

Dans le Sandro Botticelli, Gabriel et Marie sont déjà si proches, que l’on peut croire que la parade amoureuse est déjà dépassée, ils se touchent presque, l’acte va se consommer sous nos yeux.

C’est beaucoup plus cérémonial chez Léonard de Vinci,  Gabriel se déclare avec solennité, Marie assise, distante, mais avançant déjà subrepticement une main, l’écoute avec beaucoup de chaleur intérieure.

Dans André del Sarto,  1512, c’est Marie qui domine et dirige et va décider de ce qu’elle va répondre à un Gabriel suppliant. Le même peint une scène intimiste entre un Gabriel jeune et ange, et Marie sensuelle et bouleversée, en 1528.

Puis tout se débride avec le temps qui passe. On part vers ce que Daniel Arasse appelle la « perspective débordée ». C’est chaud.

Et hélas, ça va s’arrêter, trop court, car ça devient de plus en plus passionné, romantique, imaginatif. Les scènes d’approche ne sont plus suggérées mais imposées, fortes et parfois mystiques et mythiques. En fait le livre que m’a donné Emma ne permet pas de brasser assez de diversités, de siècles, de pays, de peintres,  pour travailler à celui dont je rêvais. Il permet juste d’aborder le sujet.

On finira par des esquisses des plus beaux, là où, en fait, ça commence : chez le Caravage, 1608,  la scène est torturée, c’est une tragédie et pas un flirt, Marie est agenouillée, et Gabriel la survole en souffrance, lui intime d’accepter.

Chez Véronèse, Gabriel est insolent de lumière, de beauté, de certitude, et domine aussi sa Marie.

Titien 1519, fait accourir un jeune Gabriel échevelé, vers une Marie sûre, forte, et belle, qui l’attend à genoux pour le recueillir.

Tintoret noue une pièce élégante et fine entre les deux qui se disent « oui ». Dans une autre en 1587, Marie est carrément renversée par la fougue de Gabriel…

Et on en est à 370 pages, je reste sur ma faim. Je veux le même avec de plus jolies et fidèles reproductions, sur une période plus longue, et la possibilité de saisir des détails plus riches surtout, chaque fois, les yeux de Gabriel et de Marie.

 

12 Commentaires

  1. Jean-François Gibelin
    Posted 23 décembre 2020 at 0:43 | Permalien

    L’Esprit Il est « sain » oui mais surtout « Saint »…

    « L’Esprit sain viendra sur toi »

    Pourquoi Marie devait être vierge?

    Parce que ainsi le corps, l’adn de Jésus, ne portait pas le péché originel, car dans nos adn, nous portons les fautes de nos ancêtres.
    Ainsi Joseph ne transmet pas à Jésus.
    Car il n’est pas le père de Jésus.

    Et Marie était sans péché, je suppose dans son adn aussi. Où l’Esprit purifait son héritage par sa présence en elle.

    Car l’Esprit est sain Lui, oui comme dit…

    Joyeux Noël

  2. Posted 10 janvier 2021 at 19:42 | Permalien

    Twitter et Facebook ont atteint une situation de monopole, ils totalisent à eux deux la quasi-intégralité de la diffusion de l’information numérique grand public, à l’instar de Microsoft qui équipe aujourd’hui 90 % des ordinateurs dans le monde. La concentration de l’information (et de la technologie numérique) entre les mains de quelques propriétaires pose un vrai problème. Ce n’est pas comme si je pouvais changer de chaîne ou le journal quand je ne suis pas satisfait du contenu rédactionnel (même si la concentration des groupes de presse pose un problème similaire).
    Le monopole des réseaux sociaux à cela de spécifique, il repose sur la concentration d’une audience, la construction d’une « communauté », qui ne peut pas se déporter du jour au lendemain sur une alternative (Facebook, c’est 2,74 milliards d’utilisateurs actifs chaque mois quand le réseau Parler en comptabilise péniblement 10 millions dont les infrastructures seraient bien incapables d’accueillir les milliards d’utilisateurs Facebook). Nous sommes captifs de nos outils numériques (historique, base de données, boîte mail, services additionnels, maîtrise de l’interface, serveurs, etc.). La liberté d’expression sur les réseaux sociaux ne peut pas faire l’objet d’une censure orchestrée par les simples détenteurs du capital.
    Nous sommes contents aujourd’hui des mesures de rétorsion à l’encontre de Trump car cela va dans les sens de notre engagement, mais demain ? Déjà les algorithmes contrôlent et limitent la diffusion de nos publications à un cercle restreint, un entre-soi, sans que nous ne nous en apercevions. Rien de plus efficace comme censure médiatique que de limiter l’audience des publications (cause toujours tu m’intéresses). Qui contrôle les algorithmes de Facebook ? Facebook. Ils peuvent faire taire qui ils veulent, mettre en avant qui ils veulent, et bannir qui ils veulent. C’est un vrai problème.
    La gestion démocratique des réseaux sociaux devra se poser tôt ou tard, car un tel pouvoir ne peut rester indéfiniment entre les mains du capital.
    Quand on voit Zuckerberg et Dorsey censurer le président des Etats-Unis, on est en droit de se poser quelques questions sur l’avenir des réseaux sociaux.
    Facebook possède le nom de domaine facebook.cn depuis 2007 et aurait même développé une version chinoise comportant un filtre capable de bloquer les informations indésirables afin de satisfaire aux exigences du gouvernement chinois. Business as usual… Bref, un tel savoir faire dans la maîtrise des contenus expurgés restera-t-il longtemps l’apanage de la République populaire de Chine ?

  3. Posted 10 janvier 2021 at 19:43 | Permalien

    D’accord avec Fred
    Ne nous réjouissons pas trop lorsque l’on semble bâillonner nos adversaires, la vraie cible au bout du compte c‘est nous…
    Et puis, « même Hitler a droit à un avocat » ; en aucun cas Twitter et les autres n’ont à s’ériger en juges et censeurs.
    Trump doit être jugé et destitué dans le respect de l’état de droit
    Christian

  4. Posted 11 janvier 2021 at 19:35 | Permalien

    Bonsoir,

    vous trouverez ci-joint la position de l’Ugict-CGT sur les licenciements en 2.

    L’ugict n’explique pas comment le soviet suspend le projet dangereux pour l’emploi ou l’environnement. Mais je pense que mes camarades ont dû imaginer un droit de veto.Il pourrait même être soutenu comme une mesure exceptionnelle pendant la période de pandémie…tant que durent les aides de l’État exceptionnelles ou de façon pérenne tant que durent les exonérations de charge pour aider l’emploi.
    Ensuite, je ne vous dis pas l’ambiance dans une entreprise où les représentants auront refusés d’exercer leur droit de veto parce qu’intimement convaincus que la seule façon de « sauver l’arbre » est de sacrifier les branches mortes. Personnellement, j’ai toujours pensé qu’il fallait mieux que ce type de décision soit prise par une autorité extérieure à l’entreprise, loin de la rivalité syndicale et de la pression des employeurs. Les équipes de représentants du personnel (qui viennent d’être bien saccagées par la loi Travail et les ordonnances Macron) sont très composites et fragiles.
    « Les 10 propositions suivantes sont validées :
    1. Conditionner les aides publiques aux entreprises à leur politique sociale, environnementale et de recherche.

    2. Mettre en place un moratoire sur toutes les mesures de restructuration, délocalisation et licenciements et permettre aux IRP de suspendre des projets dangereux pour l’emploi ou l’environnement.
    3. Relocaliser et décarbonner notre industrie, à commencer par les filières stratégiques (intégrer question ferroviaire).
    4. Investir dans la recherche et dans les stratégies moyen/long terme.
    5. Abandonner les réformes de l’assurance chômage et des retraites. Des négociations doivent s’ouvrir pour l’amélioration et la pérennisation de nos garanties.
    6. Créer des droits d’intervention sur la stratégie et d’alerte, de retrait et d’alternative et un statut pour les lanceurs d’alerte.

    7. Investir dans le système public de santé, et plus généralement les secteurs du soin et du lien, reconnaître les qualifications.

    8- Empêcher la spéculation sur la dette et taxer les GAFAM.
    9- Redonner du sens au travail et transformer le management.
    10- Encadrer (vraiment) le télétravail et réduire le temps de travail pour créer de l’emploi. »

  5. Posted 14 janvier 2021 at 20:01 | Permalien

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    Évasion fiscale : le Conseil d’État donne raison aux communistes !

    Depuis des mois, par voie d’amendement et dans une Proposition de loi
    que j’avais déposée au nom du groupe de la Gauche démocrate et
    républicaine, les députés communistes demandent la reconnaissance du
    statut juridique « d’établissement stable » pour les filiales françaises
    d’une société ayant son siège social dans un paradis fiscal. Grâce à ce
    mécanisme d’évitement fiscal bien connu, les multinationales, en
    particulier celles du numérique, s’affranchissent de leurs obligations
    et privent les États de recettes très importantes. Au total, l’évasion
    fiscale coûte chaque année à la France entre 80 et 100 milliards par an,
    selon de nombreux experts.

    Dans une décision récente, le Conseil d’État vient enfin d’établir cette
    qualification d’établissement stable, ce qui signifie tout simplement
    que ces filiales françaises doivent désormais se soumettre à l’impôt sur
    les bénéficies dans notre pays ! C’est une grande victoire pour tous
    ceux qui ont défendu cette position, en dépit de l’opposition
    systématique et résignée de la majorité parlementaire et du
    gouvernement, avec pour seul argument que cette notion était
    inapplicable. Forts de cette décision novatrice et audacieuse, qui ouvre
    la voie à une taxation plus juste des bénéfices des géants du numérique,
    nous redéposerons rapidement cette proposition à l’Assemblée comme nous
    le faisons depuis des années.

    Fabien Roussel, secrétaire départemental du PCF et député du Nord,

    Paris, le janvier 2021.

  6. Posted 16 janvier 2021 at 18:08 | Permalien

    pour vous donner une idée: une ministre belge avait par accident tweeté en décembre les prix de six des sept vaccins pour lesquels la Commission avait passé des commandes.
    https://www.channelnewsasia.com/news/world/covid-19-vaccine-price-leak-european-commission-13802104
    Le moins cher et de loin est celui de AstraZeneca qui est co-produit avec l’université d’Oxford. La raison est en partie qu’AstraZeneca a renoncé à réaliser des bénéfices dessus (je n’arrive pas à me renseigner sur la raison)
    1. AstraZeneca: €1.78

    2. Johnson & Johnson: US$8.50

    3. Sanofi/GlaxoSmithKline: €7.56

    4. Pfizer/BioNTech: €12.00

    5. Curevac: €10.00

    6. Moderna: US$18.00

    Voir aussi cet entretien de la chef d’Oxfam, dont la revendication est que les entreprises pharmaceutiques partagent leurs savoirs et leurs brevets.

    https://www.liberation.fr/planete/2020/12/29/vaccins-contre-le-covid-19-les-laboratoires-doivent-partager-leurs-savoirs-et-leurs-brevets_1809885

    Au passage, la polémique sur l’hydroxychloroquine et d’autres traitements existants pour traiter les patients en phase précoce de la maladie a clairement à voir avec ce problème. L’hydroxychloroquine et d’autres médocs (le dernier qui fait parler de lui est l’ivermectine) de ce type sont ultra-cheap et safe parce qu’ils sont hors brevet. La polémique est que l’ANSM et le ministère aurait été « capté » (ou pour d’autres, soudoyés) par Gilead (une boîte américaine) qui voulait placer son antiviral (le remdesivir) sous brevet et beaucoup plus cher, et donc aurait découragé l’usage et surtout les tests à grande échelle pour les médocs hors brevet. J’en sais rien si c’est vrai et qui croire, mais le problème est toujours le même: si la R&D pharmacologique est privée, il faut un système de brevets qui fait que les médocs sont très chers après pendant de longues années. C’est pareil pour les vaccins.

  7. Posted 17 janvier 2021 at 12:08 | Permalien

    Le Ministère de la Santé,
    La Direction Générale de la Santé,
    La Direction de la Santé Publique, France,
    La Direction de la Haute Autorité de Santé,
    Les Directions des Agences Régionales de Santé,
    La Direction de l’Agence Nationale Sanitaire,
    La Direction de l’Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé
    L’Agence Epidémiologie-France,
    Le Centre National de Recherche Scientifique en Virologie Moléculaire,
    L’Agence Nationale de sécurité du médicament et de la Santé,
    Le Conseil Scientifique de la Présidence de la République,
    Le Haut-Commissariat de lutte contre les Épidémies,
    Le Haut Conseil de Veille Sanitaire,
    L’Agence Nationale de Sécurité de Logistique Médicale,

    ont le plaisir de vous annoncer la naissance du petit dernier : Le Haut conseil d’orientation pour la stratégie vaccinale

  8. Posted 17 janvier 2021 at 12:22 | Permalien

    Bonsoir,

    Sur le sujet, proposition : abolition des brevets !

    Un brevet c’est une accaparation de l’espace public par le privé.
    Les personnes qui déposent un brevet ont été formées par le système public et profitent de l’accumulation des savoirs communs pour faire leur invention. Ils n’auraient pas pu faire leur invention sur une île déserte !
    Ces dernières décennies aux us, beaucoup d’inventeurs en université montent une boîte privée, déposent le brevet dans cette boîte pour l’exploiter. Financement public, bénéfice privé !

    Dans l’industrie il y a tout un tas de brevet sur des détails qui font le bonheur des avocats et servent d’équilibre de la terreur : « si tu m’attaques sur les brevets que j’utilise je contre-attaque sur les brevets que tu utilises »

    C’est une rente pour les capitalistes.

    ça limite l’innovation, ça limite la diffusion des connaissances. De plus, souvent les inventions se font de façon simultanées en différents endroits. Un brevet interdit à quelqu’un d’utiliser quelque chose qu’il aurait pu découvrir tout seul !

    Sans compter les magouilles : je rajoute un molécule inutile dans un médicament qui marche, dépose un brevet et demande à l’ARS de supprimer l’agrément de l’ancien en le remplaçant par le nouveau.

    Les labos ont touché des milliards du gouvernement US pour fabriquer les vaccins, https://www.industriepharma.fr/covid-19-le-gouvernement-americain-va-debourser-jusqu-a-2-1-mrds-pour-le-vaccin-de-sanofi-et-gsk,112559

    1,6 Mrd $ à Novavax pour son futur vaccin ou encore 1,95 Mrd $ à Pfizer et BioNTech, 2,1 Milliards de dollars pour Sanofi et GSK.

    Cet argent public ne les a pas empêché de déposer des brevets, ce qui limite la fabrication.

    Bref, pour en sortir : abolition des brevets. Il faut retrouver la gestion commune de la connaissance.

    La recherche doit être financée par une cotisation globale sur les ventes, il faut juste veiller à avoir de nombreux centre de décisions indépendants, pour orienter les recherches dans des directions variées (pas de gestion centralisée).

    Un inventeur peut laisser son nom : théorème de Pythagore, loi de Newton, constante de Planck.
    Pour les entreprises, pareil, et c’est déjà beaucoup en terme de marketing : frigidaire, scotch, ricard, post-it, tuperware, caddie, sopalin, doliprane…

    Bref pour le monde d’après, abolition des brevets.

    A+

    Thomas

  9. Posted 18 janvier 2021 at 13:30 | Permalien

    a pierre lepelletier journaliste au Figaro
    le 18 janv 2021

    Bonjour,

    nous nous sommes vus samedi 17 janvier 9 rue Française 75002 lors de la signature de son livre « L’engagement » par Arnaud Montebourg
    vous avez publié l’article ci-dessous

    j’aurais aimé échanger avec vous à ce sujet

    car il y a une inexactitude lourde me concernant
    je n’ai jamais été exclu du PS, aucun vote aucune instance ne s’est jamais prononcée
    hormis des propos personnels de Rachid Temal et de David Assouline
    même si ces deux personnages l’ont annoncé, il n’y a jamais eu aucune procédure, aucune suite
    or les statuts du PS sont clairs, le Bn ne peut exclure un de ses membres, il y faut une procédure spécifique avec la commission ad hoc, et cela non seulement n’a jamais abouti, mais n’a même pas été initié
    et le tweet de David Assouline (du 21 novembre 2017) qui l’a prétendu est un tweet personnel certes désagréable mais totalement mensonger, c’est un fake.

    depuis l’histoire a été rétablie,
    mes amis de la gauche socialiste et moi avons collectivement démissionné du PS parce que celui-ci à la veille du congrès d’Aubervilliers d’avril 2018 a modifié ses statuts pour empêcher qu’en tant que membre du BN je puisse en notre nom déposer une motion tirant le bilan du quinquennat de François Hollande,
    nous sommes partis du PS à cause de ça,
    et en l’expliquant publiquement, dans le JDD du 20 janvier 2018
    et ensuite nous l’avons expliqué et ré expliqué dans des centaines d’occasions, médias, articles, revues, livres..

    donc en résumé :
    - pas d’exclusion (c’est vérifiable auprès de Olivier Faure et des autres membres du BN…)
    - démission (c’est vérifiable dans le JDD mais aussi pendant toute cette période dans notre revue mensuelle « D&S » Démocratie & socialisme – qui parait depuis 28 ans, à l’époque c’étaient les n°250 et suivants… également en temps réel sur notre site : gds-ds.org, mon blog gerard.filoche.fr )
    - et pas à cause du tweet que vous mentionnez

    autour de ce tweet :
    le Parquet a renoncé à plainte
    9 organisations sectaires se sont jetées dessus et portées partie civile contre moi, elles ont été déboutées et n’ont même pas osé faire appel quand le Tribunal m’a relaxé (décembre 2018)
    17 000 signatures et des centaines de personnalités m’ont soutenu en décembre 2017
    personne dans ma vie militante depuis 60 ans que je suis actif, n’a pu justifier ne serait-ce qu’une bribe de cette accusation infamante mais absurde
    je suis l’un des cofondateurs de Sos-Racisme et j’ai fait des centaines de meetings sur ce sujet

    j’ai publié un « Manifeste » le 11 avril 2018 « contre le racisme et contre l’antisémitisme » pour bien répondre et développer le fond de ma pensée et de mon action,

    cela fait maintenant quatre ans que cette histoire est dépassée
    elle n’a pas été à l’honneur de ceux qui m’ont fait procès
    mais mon honneur est intact
    et je suis donc surpris que vous reveniez là-dessus de façon elliptique, dans une toute autre situation, ce samedi 17 janvier 2021

    bien à vous,

    Gérard Filoche
    PS : nous pouvons en parler sereinement mon téléphone est 0607481167

    voila ma biographie complète qui vient de paraître dans Le Maîtron
    https://maitron.fr/spip.php?article233874, notice FILOCHE Gérard (Roger Norman, Matti, Matti Altonen) par Jean-Paul Salles, version mise en ligne le 7 novembre 2020

    voilà le manifeste

  10. Posted 18 janvier 2021 at 15:55 | Permalien

    Bonjour monsieur,

    vous avez fait publier le 16 janvier 2021 un article relatant la dédicace organisée par A. Montebourg dans laquelle vous commentez la présence de Gérard Filoche. Or, vous tenez des propos concernant Gérard Filoche qui sont doublement faux et nous vous demandons de les corriger sans délai.

    En effet, vous affirmez « l’ancien cadre socialiste Gérard Filoche. Exclu du PS pour avoir partagé sur les réseaux sociaux un montage antisémite, il reste une figure appréciée du monde syndical. » Pire vous faites référence à un article précédent qui cite un tweet du sénateur Assouline.

    Or,

    Gérard Filoche n’a jamais été exclu du PS. Aucun vote en bureau n’a été réalisé concernant cette question. Aucune procédure d’exclusion n’a été menée. Ces points sont facilement vérifiables. Ce que le Sénateur Assouline affirme dans son tweet est mensongé. Gérard Filoche a quitté le PS à la suite de la modification des statuts du parti qui empêchait de présenter une motion sur le bilan du quinquennat Hollande.
    De plus, Gérard Filoche a été relaxé de toutes les poursuites entamées contre lui du fait de ce tweet. Le jugement de relaxe est à votre disposition chez son avocat, M° Tricaud.
    A défaut de correction immédiate de votre article nous serons amenés à vous demander un droit de réponse ainsi qu’à engager des poursuites pour diffamation par voie de presse.
    Nous sommes disponibles si vous souhaitez de plus amples précisions.
    Pour GDS
    Anne de Haro

    Copie à Gérard Filoche

  11. Posted 19 janvier 2021 at 12:15 | Permalien

    L’homme du jour. Jeremy Corbyn
    Thomas Lemahieu
    Retour aux sources
    Leader du Parti travailliste britannique jusqu’à la déroute électorale de décembre 2019, Jeremy Corbyn a été, en un peu plus d’un an, effacé du paysage. Mais voilà qu’il revient, et de loin il faut dire : ce lundi, devant la Haute Cour de justice à Londres, il a engagé la bataille pour obtenir sa – réintégration dans le groupe parlementaire du Labour et restaurer son honneur.
    Alors qu’il était parvenu à remettre le parti sur les rails d’une gauche socialiste authentique, après des décennies d’hégémonie blairiste sociale-libérale, et qu’il avait convaincu des centaines de milliers de jeunes militants de le rejoindre, ses nombreux adversaires dans les instances dirigeantes ont instrumentalisé une enquête sur des propos ou des comportements antisémites dans certaines sections locales pour l’évincer purement et simplement.
    Pas suspect d’une quelconque hostilité raciste envers quiconque, Corbyn reprend par ailleurs le flambeau des luttes pour la justice sociale et la paix dans le monde.
    Ce week-end, en compagnie de Yanis Varoufakis, de syndicalistes et de dirigeants de la gauche du Labour, il a lancé le mouvement Peace and Justice Project, qui n’a pas vocation à recruter des membres, mais plus à fédérer sur les bases d’un programme antilibéral et anti-austérité : enjeux – climatiques, sécurités sociale et économique, démocratisation de la société, médias publics, accès aux médicaments et aux vaccins, etc. « Le pouvoir de quelques-uns sur le plus grand nombre repose sur une assise toujours plus fragile », encourage-t-il.

  12. Posted 20 janvier 2021 at 12:45 | Permalien

    ‘ai eu cet après-midi un petit résumé de la réunion qui s’est tenue samedi 16 janvier et qui était une réunion de la « conférence régionale » du PCF. A priori la direction du PCF n’avait proposé qu’une seule possibilité de discussion qui était une alliance PCF+LFI avec une tête de liste LFI.

    les participants à cette réunion ont contesté et fait modifié le « bulletin de vote » en ajoutant d’autres options: Donc on avait un possibilité de voter pour une alliance PCF+Lfi avec tête de liste LFI, une alliance PCF+PS avec tête de liste PS et une liste PCF avec une tête de liste PCF.

    L’arrangement global sur les 8 départements d’Ile de France donne 4 têtes de liste sur 8 à LFI, 3 sur 8 au PCF et une à « Loïc Prud’homme ». J’avoue que je ne comprends pas vraiment la logique de cet « arrangement » et je ne comprends pas ce que fait Loïc Prud’homme au milieu de ce truc.
    Le débat et le vote doit maintenant se décliner dans les sections qui doivent se tenir le 23 janvier. La décision sera ensuite annoncée en fin de mois. C’est un peu le bazar et nous devons en urgence organiser des réunions de section.

    Pour ce qui concerne la Seine-et-Marne (77) C’est une tête de liste LFI…qui est proposée, ce qui nous étonne beaucoup car à notre connaissance la LFI a pratiquement disparu du terrain (pas de tracts, pas d’activité). Donc on a du mal à comprendre. ça va pas être ffacile de mobiliser les troupes.
    Lors des élections régionales il faut faire au moins 5 % pour être remboursé, plus de 5 % à 10 % pour fusionner au deuxième tour et plus de 10 % pour se maintenir au second tour.

    Les discussions se font en tenant compte de la possibilité d’élargir « l’unité » au second tour.
    Tout cela me semble très confus…et pour l’instant on ne parle pas beaucoup programme.

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