Marseille travailleurs détachés

Au boulot n°544 chronique hebdomadaire a lire dans l’humanité dimanche

 

Parmi les si nombreux scandales de droit du travail détruit par Macron, Pénicaud et Borne, il y a celui des 700 000 « travailleurs détachés ».

Le 17 mai, à Marseille, devait avoir lieu le procès de Terra Fecundis, société d’intérim espagnole qui envoie des milliers de travailleurs dans les exploitations agricoles françaises. C’est le plus gros des dossiers de fraude au travail détaché en cours. Il a, hélas, été repoussé d’un an sous prétexte de Covid.

L’affaire a commencé en 2011 après la mort d’un Équatorien de 32 ans des suites de déshydratation alors qu’il ramassait des melons dans une exploitation d’Eyragues, Bouches-du-Rhône. C’était un système de traite d’êtres humains : les ouvriers ont raconté les journées à 14 h jour sous un soleil de plomb payées moins que le Smic horaire. Des centaines de patrons maraîchers, viticulteurs, producteurs de fruits français ont surexploité cette main d’œuvre.

L’enquête a duré 10 ans pour révéler l’immense fraude de  Terra Fecundis. Deux de ses filiales, ainsi que six de ses gérants en France devaient être dans le box des accusés. Les chefs d’accusation sont ceux de fraude au travail détaché et marchandage de main-d’œuvre. Le parquet de Marseille a retenu la circonstance aggravante de « faits commis en bande organisée » et doublé la peine maximale encourue, fixée à dix ans de prison.

La société aurait soustrait 112 millions d’euros à la sécurité sociale pour la seule période de 2012 à 2015. Elle ne payait pas l’Urssaf en France où elle réalisait 80 % de son chiffre d’affaires. Quant au « marchandage » : la justice soupçonne le non-paiement d’heures travaillées, la non-majoration des heures supplémentaires, le dépassement des durées maxima. Un 2eme procès est prévu dans le Gard contre Terra Fecundis. Un autre est ouvert par le parquet de Tarascon suite à des clusters de Covid-19 dans des foyers de travailleurs étrangers de Terra Fecundis.

Mais tout ça s’explique par la vision globale du droit du travail de Macron et son acceptation honteuse de la directive « travailleurs détachés ».

Gérard Filoche

 

4 Commentaires

  1. Sauner
    Posted 7 juin 2021 at 14:03 | Permalien

    Non ! Cela ne s’explique par aucune directive. Simplement par la cupidité et l’escroquerie de quelques individus. Et si les faits sont avérés il faudra se réjouir de sanctions justes et sans complaisance…
    Instrumentaliser la malhonnêteté à des fins politiques est aussi abject que les faits que vous dénoncez !

  2. Posted 7 juin 2021 at 18:26 | Permalien

    vous ne connaissez rien au sujet : les « travailleurs détaches » sont une aubaine pour les patrons frncais car ils paient moins cher les « TD » que les salaries travaillant sur notre sol.
    car ils ne paient pas les cotisations sociales ou plutot il les paient au tarif du pays d’origine et par le truchement des organismes de collecte de ces pays.
    C’est en theorie, en fait rien n’est controlable donc rien n’est payé.
    un inspecteur qui fait une lettre a Sofia pour verifier que els cotisations bulgares ont été payées ne reçoit jamais de réponse.
    Pure aubaine pour les nombreux patrons voyous.
    l’immigre qui vient d’afrique est censé etre payé au tarif francais net et brut; pas le TD.
    Donc des boites hongroises ou roumaines ou polonaises font venir des africains par leurs soins ils sont moins cher en TD qu’en direct.
    Les patrons le savent donc ils utilisent a fond le mécanisme
    apres une boite comme l’espagnole Terra fecundis n’a qu’a l’amplifier et fait venir des equatoriens mourir ici, en seconde main.

  3. Posted 17 juin 2021 at 11:28 | Permalien

    Compte-rendu de la réunion des

    référent.e.s de l’appel « Unité et alternative 2022 » du mercredi 16 juin

    12 départements étaient représentés : 03, 18, 19, 31, 33, 64, 66, 75, 76, 80, 82, 91.

    Une dizaine d’autres étaient excusés (autre visioconférence, autre réunion, campagne politique, etc … ).

    Nouveau rendez-vous samedi

    Tout d’abord, nous avons décidé et confirmé l’importance que chacun.e de nous participe à la

    Réunion commune des référents

    des appels « 2022 vraiment en commun » et « Unité et Alternative »

    Samedi 19 juin de 10h00 à 12h30

    Le lien de la visioconférence n’est pas encore diffusé.

    Dès réception vous serez tous informés.

    Mais dès maintenant vous pouvez vous pré-inscrire à l’adresse : 2022encommun@gmail.com

    Faites-le de suite à la fin de la lecture de ce compte-rendu car nous sommes à un tournant de la campagne qui permettra de doubler le nombre de relais départementaux (Les deux appels ont chacun 64 et 70 référent.e.s dont une dizaine en commun).

    Unité évidemment

    Nous avons tous convenu qu’il fallait s’inscrire dans ce processus de travail en commun de façon dynamique, loyale. D’une certaine manière, nous devons être unitaire pour 2, pour 3 même si nous sommes critiques ou dubitatifs sur une « primaire populaire » qui serait autoproclamée et qui pourrait rajouter à la division. Si une telle primaire s’affrontait à plusieurs candidats, plusieurs appareils, elle ne pourrait se tenir, elle serait mort-née.

    Dans le processus unitaire il faut rassembler et non pas imposer sans accord. Cela est valable pour tout : la constitution des collectifs « Unité pour 2022 », la définition du socle, du programme ou pacte de législature, ….

    Echo de campagne

    Dans toutes les villes les mobilisations du 12 juin ont rassemblé faiblement. Toutes les apparitions des partisans de l’unité pour 2022 ont été très bien accueillis. Les badges et autocollants ont été bien appréciés. La quasi totalité des gens avec lesquels on discute conviennent « oui il faut l’unité sinon c’est Le Pen ou Macron, mais c’est presque mission impossible d’avoir une candidature commune ».

    Dans beaucoup de comités ou de villes même sans comité nous fonctionnons déjà avec les signataires de « 2022 vraiment en commun ». Beaucoup d’entre eux sont aussi dubitatifs sur la primaire et partagent nos propositions. C’est un encouragement à nous investir toutes et tous.

    Sur cette liste de courrier vous pouvez préciser si vous le sohaitez des éléments complémentaires.

    Perspectives

    La proposition de « convention citoyenne pour l’unité en 2022 » est unanimement partagée. Elle pourrait se tenir en octobre, serait une des étapes permettant de constituer plusieurs comités par département, de faire signer massivement les 3 appels (quand on signe l’un, on signe les 3 … c’est la ligne adoptée dans de nombreux comités). Nous pourrons la défendre dès samedi. D’autant qu’une telle réunion nationale, fédérant tous les comités, tous ceux qui agissent, est aussi soutenue par nombre d’animatrices et d’animateurs de « 2022 vraiment en commun ».

    Toutes les autres actions :

    · terrasses en commun,

    · apparition sur les marchés,

    · délégations diverses,

    · discussion sur le socle, le pacte de législature,

    · …..

    vont s’accélérer avec le déconfinement et après les élections départementales et régionales qui seront un électrochoc.

    Signatures de l’appel

    Un rebond est en cours après un envoi de courriel. Nous nous adresserons aussi à ces nouveaux signataires. Dès les 5.000 signatures nous vous adresserons la nouvelle liste des signataires de votre département.

    Matériel de campagne

    Sur le site le matériel est téléchargeable.

    5.000 badges (métalliques, diamètre de 48 mm) viennent de nous être livrés.

    Vous pouvez en demander sur le site, ou à ce téléphone 06 85 36 83 44.

    On ne le vend pas … mais on peut enregistrer un soutien de 1 € par badge.

    Les dons seront possibles bientôt sur le site.

    Ainsi nous pourrons vous envoyer du matériel : badges, autocollants et affiches.

    Pour plus d’informations vous pouvez « répondre à tous » en contribuant sur cette liste.

  4. Posted 18 juin 2021 at 11:21 | Permalien

    Il aurait eu 92 ans hier. Jacques Charby fut l’un de mes premiers camarades de cellule, lorsqu’à mon retour du service militaire en Mai 1969, je me suis retrouvé avec lui à la Ligue Communiste dans mon quartier du 14e arrondissement, où ce comédien animait le Théâtre de Plaisance. Militant anticolonialiste de la première heure, membre du Réseau Jeanson, il avait été arrêté en février 1960 et emprisonné à Fresnes avec plusieurs centaines de membres du FLN. Après son évasion vers Tunis via la Belgique, il fut condamné par contumace à 10 ans de prison, et il réalisa alors à Alger le film « Une si jeune paix » (Al-Salam Al-Walid) sur l’histoire de son fils adoptif Mustapha, qui avait été mutilé par les paras français. Jacques dût ensuite attendre l’amnistie de 1966 pour rentrer en France. Militant avec lui au sein de la Ligue et du Secours Rouge 14e, j’avoue la fascination qu’exerça sur moi et mes camarades de l’époque, ce grand type calme et serein, également militant du syndicat CGT des artistes-interprètes, au passé militant exemplaire.
    Jacques Charby décéda en 2006. On n’oublie pas des types comme çà…
    https://maitron.fr/spip.php?article19443

    Syndicaliste actif au Syndicat français des acteurs (CGT) et adhérent à l’Union de la gauche socialiste, pendant la guerre d’Algérie il rejoint le Réseau Jeanson en 1958 en même temps que sa femme Aline Bouveret : il s’y consacre principalement au recrutement dans les milieux du spectacle (Charby a recruté, entre autres, Serge Reggiani, Roger Pigault, Marina Vlady, Jacques Rispal, Yann Le Masson, Jacques Trébouta, André Thorent, Paul Crauchet, Michèle Firk, Raoul Sangla, Jacques Audoir, Catherine Sauvage, Olga Baïdar-Poliakoff, Odette Piquet, Francesca Solleville, Claude Vinci, Roger Blin, Jean-Marie Serreau, Gabriel Garran, Pierre Pernet… ), à l’hébergement et aux transports de militants algériens et aux transferts de fonds. Arrêté en février 1960 il est incarcéré à la prison de Fresnes où il enseigne le français aux détenus algériens et rédige son livre L’Algérie en prison, interdit en France dès sa parution. Il simule la folie et s’évade en décembre 1960 de l’asile de Ville-Evrard où il a été transféré. Réfugie à Tunis, il y produit des émissions pour Radio-Tunis, travaille pour le Gouvernement provisoire algérien (GPRA) et participe avec Frantz Fanon à la mise sur pied des Maisons d’enfants pour orphelins de guerre. Charby y adoptera un petit garçon algérien mutilé par les paras français. Il recueille les témoignages des enfants qui seront publiés avec leurs dessins en 1962 par François Maspéro dans Les Enfants d’Algérie, livre aussitôt interdit en France. Condamné par contumace à dix ans de prison, il gagne Alger dès l’Indépendance où il réalise le premier long-métrage de fiction algérien, Une si jeune paix (Al-Salam Al-Walid), qui raconte l’histoire de son fils adoptif Mustapha (l’enfant y tient son propre rôle)
    Bénéficiant de la loi d’amnistie de 1966, Jacques Charby rentre en France où il reprend sa carrière de comédien et produit des émissions pour France-Culture.
    Jacques Charby milite au Syndicat français des artistes-interprètes (SFA-CGT) et adhère après Mai 68 à la Ligue communiste dont il sera candidat aux élections municipales dans le 19e arrondissement de Paris en 1977 sur une liste LO/LCR.
    Au moment où éclate l’affaire Aussaresses Jacques Charby publie dans Le Monde une tribune intitulée « Les enfants aussi » relatant l’histoire de son fils adoptif Mustapha torturé à l’âge de huit ans par les militaires français. En 2001 Daniel Edinger en tirera, avec la participation de Charby, un documentaire, « Guerre d’Algérie, les enfants aussi ».
    Pour protester contre le harcèlement et l’emprisonnement de journalistes en Algérie il avait refusé la Médaille du Mérite que lui avait décernée le gouvernement algérien

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