Oui, c’est bien la faute à la directive travailleurs détachés et à Macron

Au boulot n°545 chronique humanite dimanche 11° année
Un contradicteur macronien m’écrit à propos de ma dernier rubrique sur la fraude de Terra  Fecundis à la directive les travailleurs détachés : « Non ! Cela ne s’explique par aucune directive. Simplement par la cupidité et l’escroquerie de quelques individus. Et si les faits sont avérés il faudra se réjouir de sanctions justes et sans complaisance…  Instrumentaliser la malhonnêteté à des fins politiques est aussi abject que les faits que vous dénoncez ! »

 

Ce monsieur ne ne connait rien au sujet : les « travailleurs détaches » (« TD ») sont une aubaine pour les patrons français parce qu’ils les paient moins cher que les tous autres salariés travaillant sur notre sol. Ils sont censés payer les cotisations sociales des « TD » au tarif du pays d’origine et par le truchement des organismes de collecte de ces pays. En fait rien n’est contrôlable donc rien n’est payé. Un inspecteur du travail qui fait une lettre à Sofia pour vérifier que les cotisations bulgares ont été payées en Bulgarie ne reçoit jamais de réponse. C’est donc une pure aubaine pour les nombreux patrons voyous : l’immigré qui vient d’Afrique est censé être payé au tarif français net et brut mais pas le travailleur détaché. Discrimination ! Un seul niveau de sous-traitance devrait être autorisé mais ce n’est pas le cas. Donc des sociétés hongroises ou roumaines ou polonaises font venir des Africains par leurs soins sur notre sol et ils sont moins chers en « travailleurs détachés » qu’un immigré venu en direct. Après une boite comme l’espagnole Terra Fecundis n’a qu’à l’amplifier et fait venir des équatoriens mourir ici, en seconde main. Les patrons le savent donc ils utilisent à fond le mécanisme. Le vice est dans la directive et dans la cupidité des patronsIl a fallu dix ans d’enquête pour mettre le système de Terra Fecundis à nu. Il faudrait mille ans pour débusquer les 700 000 victimes en France. Et il y a 3 millions de TD venus de l’Europe de l’Est à l’Europe de l’Ouest.Après ça tous les discours sur « la république » sont du vent ! C’est la faute à Macron (et à Le Pen !) qui  ne dénonce pas cette directive odieuse de traite des humains.
Gérard Filoche

4 Commentaires

  1. Sauner
    Posted 20 juin 2021 at 10:31 | Permalien

    Cher Monsieur Filoche, merci de me citer et de me répondre mais veillez à ne pas me présenter comme un Macronien que je ne suis pas. Vous ne connaissez rien de mes engagements politiques qui d’ailleurs sont proches du néant.
    Tout juste je combats par mes propos les idéologies qui me semblent dangereuses et ce qui m’apparait comme mensonges et manipulations, tout en acceptant pouvoir me tromper quelquefois. Manifestement cela a été le cas sur le dossier des travailleurs détachés…
    Lorsque je parle d’idéologie dangereuse c’est uniquement selon moi, et c’est bien comme cela que je juge l’extrême gauche même si je la rejoins sur le désir d’une certaine répartition plus juste des richesses, mais pour ainsi dire uniquement sur cela. La défense à tout va du salariat comme modèle à l’inverse me hérisse le poil, et ce n’est qu’un exemple parmi de nombreux autres…
    Je précise que la seule chose qui pourrait demain me faire reconduire les dirigeants en place, que d’ailleurs je n’ai pas voté ne vous en déplaise, serait de les trouver face à Mélenchon, Jadot ou Zemmour, trois individus que je juge de nature à casser profondément notre société.
    Cela est également vrai, mais dans une moindre mesure, pour Le Pen.
    D’ailleurs pour dire vrai ce sont surtout les électeurs de Mélenchon, Zemmour ou Le Pen que je redoute si l’un de ceux-là parvenaient au pouvoir. Et vous, qui pourriez être un de ses électeurs, me démontrez par vos propos que mes craintes sont justifiées, selon mes seuls critères cela va de soi…
    Bien à vous

  2. Posted 21 juin 2021 at 9:35 | Permalien

    De notre camarade Philipe Pascal : « Nous avons perdu dans la 5e ville RN de France 60% contre 40.
    Je crois que contraindre au 2e tour un candidat qui passe toujours au premier tour depuis 7 ans et qui tisse sa toile sur la ville jusqu’à l’étouffer c’est inattendu (moins de 25% des inscrits).
    Ce Monsieur si sûr de lui qu’il n’a pas fait campagne et son entourage si arrogant qui avait préparé une belle fête pour accueillir Mariani et le triomphe de l’extrême droite du Pontet et de Paca, ils ont du remettre au frigo le champagne.
    Contre nous que personne ne connaissait au Pontet il y a un mois si ce n’est pour mon combat gagné contre le cousin Mariani pdt de la CCI et mon livre j’accuse l’urssaf.
    4 pontetiens sur 5 n’ont pas voté pour lui !
    Mais j’affirme qu’en plus il a moins de réserves que nous.
    En effet les 63% d’abstentionnistes sont en majorité dans les quartiers pauvres abandonnés par la mairie.
    Ne jamais oublier qu’il ne passe jamais avec plus de 30% des inscrits tant il y a eu d’abstentions lors de ses victoires.
    On va se battre comme des lions et ça je sais faire.
    Le premier enseignement de cette campagne c’est que j’ai compris comment fonctionne le système FN ou RN.
    Du coup je veux écrire mon prochain livre après une enquête approfondie sur le terrain décelant leurs méthodes qui fait que, une fois implantés, ils deviennent quasi indétrônables, non pas grâce à leur idéologie ou à leurs projets mais en tissant leur toile à coups de clientélisme, de favoritisme, de népotisme et de double langage poussés à leur paroxysme mais aussi avec des méthodes dont je trouverai la faille (c’était mon metier) et les dénonceraient mais aussi en nouant des accords tacites contre nature qui en surprendraient plus d’un.
    Mais j’ai besoin de médias régionaux et nationaux pour ça et d’avoir un coup de projecteur sur ce canton pour commencer ce combat contre la haine.
    Alors on pourra se débarrasser de ce danger pour la démocratie et l’ethique.
    Merci et à très vite j’espère. Philippe »

  3. Posted 2 juillet 2021 at 9:03 | Permalien

    Bonjour,

    Je crois que pour comprendre ce choix de fermer cette papeterie il faut avoir en tête le choix d’un autre groupe papetier, dirigé par Pascal Lebard.
    En effet le groupe Sequana a décidé lui aussi de fermer toutes ses papeteries en France (les Arjowiggings) et d’orienter son activité vers la « logistique du papier ».

    Pour développer l’activité de logistique du papier (stockage et livraisons) il ne faut pas produire de papier en France. C’est complétement en ligne avec l’idée que l’on développe du service mais qu’on ferme les usines de production. C’est pas écolo, mais c’est rentable.

    Pascal Lebard fait partie des 500 personnes les plus riches de France. Quelle est son influence sur Agnès Pannier-Runacher et sur le gouvernement ? Après avoir suivi le dossier Arjowiggings et notamment celui de la fermeture de la papeterie de Bessé-sur-Braye, il paraît impossible de penser qu’il n’y en a pas. Tout dans la fermeture de l’usine de Bessé-sur-Braye a été anormal. Jusqu’à l’avocat défendant les salariés (Thomas Hollande) qui a réussi l’exploit de faire signer à chaque salariés (800) une transaction sans leur remettre le document signé et a empoché 10% des 8 millions de transaction. Bien gérée, la misère ça peut rapporter gros !

    La désindustrialisation a manifestement de beaux jours devant elle. Au lieu d’avoir deux usines, l’une pour le papier, l’autre pour l’hydrogène, on en aura qu’une de taille et d’impact économique plus faible.

    Anne

  4. Posted 2 juillet 2021 at 11:36 | Permalien

    Yves Contassot

    tiSp2ono1mt sdorhed ·
    La fin probable de Génération.s
    J’ai pris la décision de quitter Génération.s en ce jour anniversaire de son lancement de fait le 1er juillet 2017.
    Quatre années plus tard, je pars avec la conviction qu’il s’agit d’une opportunité totalement ratée de participer à la recomposition politique tant nécessaire des courants issus du socialisme historique et de l’écologie politique.
    La première des raisons tient sans aucun doute à la conception même de Génération.s lors de son lancement. Au lieu de créer un grand parti associant les différentes composantes qui avaient soutenu la candidature de Benoit Hamon lors de la présidentielle de 2017, c’est autour de sa seule personne que le mouvement a été finalement conçu. Je m’en veux de ne pas l’avoir perçu à ce moment-là.
    Or il n’y a pas d’exemple d’un parti « personnel » qui fonctionne de façon démocratique et qui s’ouvre réellement à d’autres. La subordination du parti à un seul ne permet pas la dynamique indispensable sur le long terme et se termine mal la plupart du temps. Ce qui est si critiqué vis-à-vis d’autres partis est systématiquement interdit de réflexion au sein de Génération.s. Cela a pu être quelque peu ignoré au cours de la première période tant l’équipe de coordination représentait à elle seule un espoir de convergence entre les deux cultures.
    Mais la décision de Benoit Hamon de s’imposer comme tête de liste aux européennes et de refuser toute discussion avec Yannick Jadot aurait dû nous alerter sur ce que cela représentait.
    La convention qui s’est tenue en décembre 2020 a permis la clarification. Le parti est mis au service de quelques personnes dont l’objectif prioritaire est la conquête de mandats électoraux quitte à mettre au second plan le fond. Choisir une sénatrice comme coordinatrice illustre que le parti devient au service d’élu.es et non plus les élu.es au service du parti. Cette conception est pourtant à l’origine de la perte de crédibilité des anciens appareils politiques composés de façon essentielle d’élu.es, de leurs collaborateurs et collaboratrices et de leur famille.
    Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Le « centralisme démocratique » cher au MJS s’est mis en marche avec toutes les méthodes afférentes : création d’instances parallèles pour verrouiller les instances officielles, refus de prise en considération de tout point de vue issu d’autres sensibilités, mépris des règles statutaires, ignorance systématique des principes démocratiques qui existent dans tous les partis progressistes, places réservées lors des élections au premier cercle des amis et de la famille, etc.
    Dans le même temps l’attitude sur le fond s’est muée en un vaste marchandage avec les partenaires potentiels. Seules comptent les négociations à venir pour les législatives et Génération.s s’offrira à qui en promettra le plus.
    La dimension écologique (au sens fort de l’écologie politique) est mise au rebut au profit d’une seule incantation à reconstruire l’ancienne gauche à peine repeinte en vert.
    Génération.s a perdu sa boussole originelle du moins celle qui était mise en avant publiquement.
    Les démissions très nombreuses mais passées sous silence par une direction qui pratique l’omerta vont bientôt faire apparaître la réalité de ce qui reste : un parti exsangue rétrécit autour d’un petit noyau décidé à tout pour maintenir sa capacité à vivre de la politique.
    La direction actuelle porte une responsabilité énorme dans la débâcle du parti.
    C’est un gâchis considérable et on ne peut que regretter cette incapacité à saisir les enjeux de la période et à quel point une rupture avec les anciennes pratiques politiques est indispensable pour contrer le populisme d’une part, le désespoir des abstentionnistes d’autre part.
    Le combat continue, il se fera ailleurs car on ne baisse pas les bras.
    On apprend toujours des échecs.

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*