en attente d’une réponse depuis le 28 février 2021

Cher Jean-Luc,

Nous te remercions du courrier que tu nous as adressé avec une proposition de rencontre pour débattre programme.

Tu connais notre engagement à tout faire pour battre la droite et l’extrême-droite en 2022. Comme tu n’es pas sans le savoir, notre combat pour éviter un nouveau face-à-face Macron-Le Pen nous amène à militer pour le rassemblement à gauche sur un programme de gauche, sans exclusive ni hégémonie.

L’unité n’a de sens que si elle s’appuie sur un contenu. Les axes d’un programme de gauche, d’un contrat de législature doivent permettre de répondre, en premier lieu aux urgences sociales, écologiques et démocratiques.

La France insoumise (LFI) met en débat son programme (« l’Avenir En Commun »).

La Gauche démocratique et sociale (GDS) a eu le souci de formaliser le sien, à deux occasions : en avril 2018 avec un « Document de référence programmatique » ( http://www.gds-ds.org/document-de-reference-programmatique-de-la-gds/ )   et en mai 2020 avec le texte « Pandémie et jours d’après » (http://www.gds-ds.org/pandemie-urgences-et-jours-dapres-contribution-gds/).

Depuis la publication de ces deux documents nous cherchons aussi à en débattre avec toute la gauche.

Nous avons ainsi co-signé    »Le temps est venu ! Contribution pour une plateforme commune » http://www.gds-ds.org/le-temps-est-venu-contribution-pour-une-plateforme-commune/

C’est donc avec plaisir que nous acceptons de te rencontrer pour un échange sur le fond d’une plate-forme commune à construire dans la période actuelle.

Nous avons d’ailleurs élaboré depuis mai 2020 un tableau comparatif des propositions qui existent à gauche (http://www.gds-ds.org/tableau-comparatif-des-propositions-a-gauche/).

Débattre des convergences (nombreuses) mais aussi des différences nous semble nécessaire si l’on croit au rassemblement à gauche pour répondre aux besoins du salariat.

Reçois nos meilleures salutations démocratiques et sociales

Pour GDS

Le 28 fevrier 2021

Jean-Claude-Branchereau, Gérard Filoche, Anne De Haro, , Eric Thouzeau

 

Une analyse inédite de l’Opposition de gauche soviétique (1933)

Communist opposition in the USSR – early 1930s: the Verkhne-Uralsk Document

https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=xCgv91BQvDs

HISTOIRE ET QUATRIÈME INTERNATIONALE

Cf. aussi : [Histoire] [Quatrième Internationale] [Trotskysme]

J.M.

En janvier 2018, la remise en état du sol dans une cellule de la prison de Verkhnéouralsk, un ancien isolateur du GPU-NKVD, a permis la découverte d’une cachette contenant une trentaine de manuscrits réalisés par les militants de l’opposition de gauche. Entre autres, des exemplaires de la revue manuscrite Bolchevik-Léniniste, dont l’existence (ainsi que celles d’autres revues manuscrites réalisées dans l’isolateur de Verkhnéouralsk) avait été mentionnée par les deux oppositionnels de gauche bannis d’URSS en 1935 et 1936, Ante Ciliga et Victor Serge, mais qui étaient inconnues jusqu’à maintenant. Arven A. Dawitian dit « Tarov » en avait aussi parlé ; exilé en Ouzbekistan après Verkhnéouralsk, il avait réussi à passer en Perse en juillet 1934, puis en France, et avait rejoint les FTP-MOI au cours de la guerre sous le nom de Manoukian », il est assassiné par la Gestapo avec les 22 autres du groupe Manouchian (l’Affiche rouge).

On compte sur les doigts d’une main les communistes oppositionnels de gauche d’URSS – qu’on comptait par dizaines de milliers à la fin des années 1920 et au début des années 1930 – qui ont survécu à la terreur stalinienne. Déportés, emprisonnés dans les isolateurs et dans les camps de concentration (en 1933 on estimait à plus de 8 000 les oppositionnels de gauche emprisonnés), ils avaient poursuivi la lutte et l’élaboration politique. À Verkhnéouralsk, selon A. Ciliga « la seule université indépendante d’URSS » (1), ils publiaient des journaux manuscrits (le Bolchevik Militant, les Recueils sur la période actuelle, la Pravda derrière les barreaux, puis, après une réunification des divers groupes en 1932-1933, le Bolchevik-Léniniste) où les articles, signés, n’étaient soumis à aucune censure, où ils débattaient leurs divergences, abordaient les questions théoriques et d’actualité. Les divers groupements politiques de cette prison étaient « de vraies organisations, avec leurs comités, leurs journaux manuscrits, leurs chefs reconnus ». Ils fonctionnaient en tenant des réunions en règle au cours des promenades dans la cour, avec bureau, ordre du jour, procès-verbal. Il y avait une « administration de la poste » entretenant, pour le compte de tous, les relations internes et externes non seulement en URSS, mais avec l’étranger, notamment par les transferts pour d’autres prisons. La bibliothèque était relativement fournie, les journaux paraissant en URSS étaient disponibles si on s’y abonnait, ainsi que les quotidiens des PC étrangers. Jusqu’en 1934 ces prisonniers politiques ont gardé des liaisons politiques avec les clandestins encore non arrêtés ; ils recevaient parfois des exemplaires du Biulleten Oppositsii, la revue en russe réalisée en exil, et des textes de Léon Trotski (2).

Les prisonniers de Verkhnéouralsk, comme ceux des autres prisons essayaient également d’agir, organisant en prison des « manifestations », par exemple le 1er mai ou le 7 novembre, chantant tous ensemble l’Internationale… Ces actions sont durement réprimées. Il ne reste alors que la grève de la faim pour tenter d’imposer le respect des prisonniers politiques. D’abord en 1928 dans la prison de Tomsk, puis à Tobolsk et dès 1930 à Verkhnérouralsk, les grèves de la faim éclatent, se durcissent en 1931, puis en 1933. F.N. Dingelstedt, un des auteurs du texte publié ci-dessous, membre des comités dirigeant ces grèves en 1931 et 1933, fut sanctionné par la déportation au camp de concentration des îles Solovki, où il dirigea encore une grève de la faim.

Au cours de l’année 1936 la quasi-totalité des oppositionnels de gauche survivants ont été regroupés dans les camps de la Patchora, autour de Vorkouta. Selon un militant menchevik rescapé de Vorkouta, ils étaient plusieurs milliers, refusaient de travailler au-delà de huit heures, ignoraient systématiquement le règlement de façon organisée, critiquaient la politique de Staline tout en se déclarant prêts à défendre l’URSS contre l’agression nazie, qu’ils prédisaient. N’ayant plus de quoi écrire, ils réalisaient un journal oral, nommé à nouveau la Pravda derrière les barreaux. En automne 1936, après le premier procès de Moscou, ils ont organisé des manifestations et des meetings, puis une assemblée générale qui a pris la décision de commencer une grève de la faim, qui a commencé le 27 octobre 1936 et qui va durer jusqu’au début mars 1937. Alors toutes leurs revendications sont satisfaites : regroupement des politiques avec séparation des éléments criminels de droit commun, réunion des familles dispersées dans des camps différents, travail conforme à la spécialité professionnelle, droit de recevoir livres et journaux, la journée de huit heures, une nourriture indépendante de la réalisation des normes, l’envoi hors des régions polaires des invalides, des femmes et des personnes âgées. Après quelques mois de trêve, ils sont de nouveau réprimés, les rations sont réduites, les violences des « droits communs » contre eux, encouragées. Puis presque tous les trotskistes survivants et ceux qui ont fait la grève de la faim avec eux sont regroupés dans des bâtiments à part, entourés de barbelés et gardés militairement. En mars 1938 commencent les exécutions : amenés par groupes dans la toundra, alignés le long des fosses préparées dans ce but, les oppositionnels de gauche sont mitraillés.

Les textes retrouvés à Verkhnéouralsk ont donc une valeur exceptionnelle : ils témoignent de l’élaboration d’une autre trajectoire politique possible en URSS au début des années 1930. Comme a titré le quotidien russe Kommersant en les présentant en juin 2018, « les morts ont enfin parlé » (3).

Pour le moment seulement quelques textes découverts ont été rendus disponibles. Nous avons choisi d’en traduire un, dont on ne peut qu’admirer la clairvoyance en pensant aux conditions de son écriture : les thèses sur la prise du pouvoir par Hitler en Allemagne et sa portée internationale, adoptées par 19 militants et soutenues par 11 autres. Nous tenterons dans l’avenir d’en publier d’autres. (J.M.)

Notes

1. Ante Ciliga, Dix ans au pays du mensonge déconcertant, Paris 1977, Éditions Champ Libre.

2. Voir l’excellente étude de Pierre Broué, « Les trotskystes en Union soviétique (1929-1938) », Cahiers Léon Trotsky n° 6 (1980), disponible sur : https://www.marxists.org/francais/clt/1979-1985/CLT06-1980.pdf

3. https://www.kommersant.ru/doc/3652428

 

Un événement dans le débat à gauche.

Déclaration de Gérard Filoche, porte parole de la Gauche démocratique et sociale

Un événement dans le débat à gauche.

Un des trois candidats potentiels d’EELV, Yannick Jadot qui jusqu’à présent voulait faire campagne « entre Macron et Mélenchon » c’est à dire diviser la gauche, y renonce.
Il propose un « candidat unique » de la gauche et de l’écologie : il a raison !
Il précise « si nous y allons divisés, nous n’avons aucune chance de gagner, si on commence par les personnes on est morts : si on commence par les projets on a une chance ». C’est ce que nous disons depuis des mois !
Il ajoute : « Mettons nous autour d’une table, et discutons en sérieusement ». Il propose de construire cette issue avec les citoyennes et citoyens sur les territoires. 100 % d’accord !

Il précise qu’une « primaire qui deviendrait identitaire, qui ne se tourne pas vers les Français, qui se regarde le nombril pour savoir l’identité des écologistes ou de la gauche, serait une primaire de la défaite, une machine à perdre », et ajoute « ce dont nous avons besoin c’est d’un processus de désignation et d’un projet de conquête ». Ce qui laisse à toute la gauche la possibilité de se retrouver dans un front commun et un candidat unique.

Alors mettons tous sans exclusive ni hégémonisme autour d’une table !

Travaillons à un projet.

Lançons des États généraux des citoyens pour s’en emparer,

Comme l’appel UNALT22 le propose, prenons des initiatives ensemble dans nos villes.

 

Madame O femme de ménage

Au boulot n° 534

Elle veut « bien élever son fils ». Ne pas le laisser seul quand il rentre de l’école. Surveiller les devoirs, ne pas le laisser traîner dans la cité. C’est le dernier enfant à la maison, les grands sont partis, ils ont leur famille maintenant.

Cela fait plus de 7 ans qu’elle fait les ménages dans les bureaux. Elle est à temps partiel, 140 h par mois. La société Derichebourg qui l’emploie l’a affectée sur le site de l’école HEC à Jouy-en-Josas. C’est mal desservi, surtout lorsqu’il faut commencer tôt le matin. L’employeur a mis en place une navette pour ses salariés.

En prenant ce nouveau poste Mme O. constate que son contrat a été modifié : de 140 heures elle passe à 130 heures. Elle refuse de signer l’avenant au contrat de travail et demande le maintien de son ancien horaire. Alors pour la faire « plier » la société Derichebourg lui interdit l’accès à la navette. Elle doit assumer seule le coût du transport et trouver le moyen de partir dès 5 heures du matin pour se rendre à HEC. La société Derichebourg n’hésite pas à écrire à l’inspection du travail que « la navette est réservée aux salariés à temps plein ».

C’est une discrimination, une inégalité de traitement injustifiée. C’est interdit par l’article L. 3123-5 du Code du travail mais la société Derichebourg, pour ce cas, ne se sent pas tenue par le Code du travail.

Pourtant Mme O. fait un travail utile à tous. Elle fait partie de ses premières lignes invisibles, celles qui dans la crise du Covid et de tout temps, permettent à tous de travailler dans de bonnes conditions et assurent la propreté des lieux collectifs. Réduire le temps de travail de Mme O., faire baisser son faible salaire et la priver de la navette…voilà qui donne une bien piètre image d’une puissante société. Mme O. a saisi les Prud’hommes avec un défenseur syndical.

C’est rare.

Toutes ne le font pas, ne savent pas se défendre. Combien sont mal-traités, exploités, mal payés à assurer des tâches essentielles sans voir leurs droits et leurs vies respectés.

Courageuse Mme O., nous vous saluons.

 

Gérard Filoche

 

 

Derrière une bouillie idéologique, Macron durcit sa politique :

 

 

La « Révolution » de Macron à l’envers de ses mots

 

Quand sonne l’heure du bilan de Macron, on s’aperçoit de la bouillie idéologique dans laquelle il a plongés les concepts de sa famille politique libérale. Par la force de sa duplicité pour masquer ses réels objectifs politiques, et à cause de la pandémie qui a décuplé la confusion de sa propagande, il faut y aller à la pelleteuse pour dégager les encombrants et apercevoir ses œuvres réelles.

Il y a du Berlusconi, du Trump, du Bolsonaro en Macron, il est une de ces créatures détachées, à la fois pantin et acteur, provocateur et serviteur dont la grande finance se dote. Son idéologie structurante est la théorie du ruissellement : la compétitivité est son système conçu pour fortifier les puissances d’argent qui, ultérieurement, concéderont aux « riens » d’en-bas. Il a essayé d’escamoter droite et gauche, de nier les oppositions entre les classes sociales, prétendant agir dans tous les sens « en même temps ». Ce brouillard qu’il a voulu jeter s’est vite dissipé, il a été rapidement étiqueté « président des riches » et s’est tellement révélé à droite extrême, côté CAC 40, Medef, grands banquiers, qu’une large partie de l’opinion en est à refuser de choisir entre lui et Le Pen.

 

Dans son livre « Révolution » et ses tracts de campagne électorale, il a d’abord défendu une « révolution » libérale thatchérienne, une « France start up », une « société sans statuts », « post salariale », ubérisée « supprimant les cotisations sociales », c’est-à-dire une destruction totale du modèle social, économique et institutionnel existant en France. Il l’a hurlé : son « projet » est d’imiter en tous points le système US et de l’imposer à l’Union européenne. Finies les cotisations sur salaires, ne garder que l’impôt réduit à la source, passer de Bismarck à Beveridge.

 

On l’a vu s’engager à privatiser davantage tous les services publics, les hôpitaux, l’école, l’électricité, le train, le métro, l’eau, la forêt, les administrations. Pour ce faire, il s’est posé en dictateur « Jupiter » et a créé de toutes pièces son propre parti sans implantation sociale, des commerciaux d’occasion, sans racines. Il use du contrôle de 95 % des médias dont ses amis milliardaires le font profiter.

 

Piétiner le salariat pour servir le grand capital est son but premier : il a expliqué qu’il n’était « pas là pour défendre les jobs existants », mais pour faciliter les rotations, les démissions, les licenciements, la casse du code du travail, celle des institutions représentatives du personnel, la fluidité de l’emploi. Il a truqué les chiffres du « halo » du chômage, développé les « indépendants », auto entrepreneurs s’auto exploitant à leur propre compte. Il y est en petite partie parvenu puisqu’il a abaissé la part des actifs salariés de 90 à 88 %. Il a brouillé les frontières entre les CDI à temps plein, les temps partiels, les précaires, les sous-traitants des plateformes, les contractuels du secteur public, les ubérisés, les chômeurs.

 

Dans la foulée de Sarkozy et Hollande, il a continué à faire reculer les cotisations sociales pré affectées au budget de la protection sociale : les cotisations allocations familiales les cotisations chômage ont été supprimées. Il a transformé le CICE en cadeau permanent aux grandes entreprises, faisant franchir des seuils énormes aux exonérations de cotisations sociales salariales et patronales : il a entrepris de s’attaquer aux cotisations retraites avant que la pandémie ne le force à différer son projet.

 

Mais il lui a été impossible, de 2017 à 2021 de faire disparaitre les 88 % de salariat à statut et ceux là résistent tous les jours partout. Il a eu droit aux mobilisations en défense du code du travail des 2017, à celles en défense de la SNCF en 2018, à la révolution des Gilets jaunes en 2018 et 2019, à celles sur les retraites en 2019 et 2020 : il aurait été balayé par le nombre de manifestants s’il ne les avait sauvagement réprimés et si ses médias aux ordres ne les avaient pas niés et caricaturés.

 

Et puis la pandémie balaye tous ces « projets »

 

D’abord, Macron est pris à contre pied par la pandémie.Il est en plein effort pour imposer sa casse des retraites et des allocations chômage. Il a dépensé plus pour ses forces de l’ordre que pour la santé. Il a des casques mais pas de masques. Il a des policiers mais pas d’infirmiers. Il a des lacrymogènes mais pas de respirateurs. Il a des cars de CRS mais pas d’ambulances. Il a désarmé l’hôpital, supprimé des dizaines de milliers de lits. Ça fait un an que tous les personnels des hôpitaux,  crient « SOS » et sont en grève, il ne les a pas écoutés. Il n’a pas de gel, pas de seringues, pas de pousse seringues, pas d’écouvillons, pas de blouses, pas de gants, pas de lunettes, pas de médicaments, pas de curare, pas de paracétamol, pas de tests.

 

Tout comme Trump, Johnson, Bolsonaro il ne veut d’abord pas de confinement.

Le soir du 6 mars 2020, il s’écrie « - Allez tous au théâtre ». Et pourtant il va les fermer.

Le capitalisme, c’est la recherche du profit maximum, pas question de s’arrêter d’exploiter et de produire. Macron est évidemment lui aussi pour le fric d’abord mais scientifiques et médecins lui démontrent qu’il va y avoir de 300 à 400 000 morts et qu’il va le payer cher s’il ne prend pas les précautions nécessaires donc il penche le 12 mars 2020 pour le confinement généralisé. Pour la 1efois dans l’histoire, dans le monde entier, pour les mêmes raisons, plus de 3 milliards d’humains sont alors confinés.

Seuls Trump, Bolsonaro et les libéraux suédois refusent quand les réactions premières de  Johnson et Macron sont démenties.

 

Macron, pour compenser son retard et absence de prévention a déclaré cinq fois « la guerre » au virus : mais ce n’était qu’un mot sans suite, il n’a fait aucune guerre.  Car en temps de guerre, il aurait recruté et formé des centaines de milliers de soignants, fabriqué des millions de munitions, de bombes, de chars et là, il n’a ni réquisitionné le privé, ni rebâti un système de santé public en urgence. Au contraire, il a continué à faire voter une loi scandaleuse contre la Recherche publique, à serrer la vis aux hôpitaux et à supprimer des lits. Macron a certes, d’abord concédé une priorité à la santé « coûte que coûte » à la vie plutôt qu’au profit. Mais très vite, il s’est opposé « à n’importe quel prix » à un second confinement. Ce qui lui a valu d’être incompris et contesté quand il s’en tenait à un couvre-feu, métro, boulot, dodo tout en interdisant les loisirs et la culture.

Sa langue de bois à tiroirs multiples le rend haïssable pour des millions de citoyens.

 

Le Monde du 26 février 2021 ironise sur le passage du « en même temps » à « l’attrape tout », la « perte de repères » d’une « pensée molle et pas très claire ».

En quelques mois, la nov’langue libérale de Macron subit de multiples transformations : – là ou il affirmait qu’il n’y avait « pas d’argent magique », le voilà obligé de sortir cent milliards pour relancer l’économie.

-      Là où il disait que l’Union européenne et la BCE étaient vigilantes sur « la dette », voilà qu’il contribue à dégager 750 milliards pour la relance.

-      Là où il prétendait que créer de la monnaie nourrissait l’inflation, voilà que la BCE prête des centaines de milliards à taux négatif.

Cela a brisé son argument principal, l’austérité budgétaire : sur tous les tons, il affirmait qu’il ne fallait pas de déficit, pas de dettes, il a grand ouvert les déficits et fait passer la dette à plus de 120 % du PIB, davantage que ce qui fut reproché par l’UE a la petite Grèce il y a douze ans.

 

A tel point que les économistes libéraux qui entourent Macron, éclatent sur la question de la dette :

-      Thierry Breton propose de ne la rembourser qu’entre 2038 et 2058,

-      Bayrou propose d’isoler la « dette Covid » pour ne pas la rembourser à la différence des autres dettes,

-      Elie Cohen et Alain Minc proposent de rendre la dette « centennale », à payer dans un siècle,

-      Bruno Lemaire appelle à payer la dette à tout prix, d’autres à piller « l’épargne des ménages »,

-      d’autres à n’en pas parler tant que les banques prêtent à taux négatif.

Cette dernière position semble curieusement l’emporter comme si les libéraux avaient peur de réveiller des vieux fantômes tapis au fonds des coffres bancaires.

 

Pour entendre Macron, il faut tourner chacun de ses mots à l’envers :

-      là où Macron faisait croire que c’est l’ouverture des échanges profitaient à tous, il lui a fallu relocaliser des productions de masques, de respirateurs, de médicaments et le désastre était trop profond pour la recherche et les vaccins.

-      Là où son ancienne théorie était que la Bourse devait financer les entreprises, il a engagé une politique de dizaines de milliards de prêts de l’État  lui-même : ces prêts publics garantis État ont été accordés par les banques privées, qui en ont profité pour sélectionner leur clientèle de grosses entreprises au détriment des moyennes et petites.

 

Quand Macron a rendu un hommage appuyé aux « métiers de première ligne »,chauffeurs, éboueurs, nettoyeurs, gardiens, caissières, femmes de ménage et parlé de récompenser les smicards qui ont continué de faire tourner le pays, ça n’a pas duré longtemps. Promesse non tenue. Le Smic est resté bloqué le 1erjanvier 2021. Les inégalités se sont aggravées en pleine pandémie : le journal « Les Échos » titrait que « le mois de novembre 2020 était le meilleur mois du CAC 40 depuis 30 ans » !

 

Le fameux « plan de relance » de Macron a aussi été une esbroufe de vocabulaire, il s’apparente plutôt à un plan d’austérité, consistant, comme les précédents, à faire passer de l’argent de bas en haut. S’il a fait semblant de rechercher l’unité nationale cela a vite échoué.

 

Sur cent milliards 70 % sont allés aux grosses entreprises, et moins de 30 % à ceux d’en bas qui souffrent. Certes 12,5 millions de chômeurs partiels ont reçu un salaire (payé par l’état à la place des patrons) pendant les confinements forcés, mais il a été abaissé à 84 %. Il a même bloqué la hausse promise des salaires des soignants à 181 euros au lieu des 300 réclamés. Même des « primes » généreusement annoncées dans les télévisions ont été versées au bon vouloir des employeurs et au prorata de critères particulièrement mesquins. Les millions de précaires en CDD, en intérim, en saisonniers, les intermittents du spectacle, ubérisés n’ont quasi rien reçu. Victimes de l’absence des petits boulots, jeunes et étudiants ont été livrés à la misère et à la faim, Macron leur refusant le RSA même pour une année exceptionnelle !

Macron n’a rien fait pour contrôler les licenciements abusifs, ni en faveur du million supplémentaire de chômeurs, des dix millions de pauvres et alors qu’au total près de 8 millions de nos concitoyens ont été menacés par la faim. Au contraire le gouvernement a décidé le 3 novembre 2020 une baisse de 11 % du budget de l’aide alimentaire.

 

Le monde d’après pire que le monde d’avant :

 

Macron a refusé toute taxe même exceptionnelle sur les riches et les dividendes, refusé de hausser les impôts de ceux qui profitaient de la crise. Il a refusé de rétablir l’ISF, de supprimer la flat tax, de rendre à nouveau progressif l’impôt sur le revenu et sur les sociétés, au contraire Bruno Lemaire a accordé une nouvelle « baisse de l’impôt sur la production ». Il propose même une baisse des impôts sur l’héritage favorisant les plus fortunés.

 

La réalité est que les états d’urgence successifs votés de mars 2020 à février 2021 ont servi à durcir le monde du macronisme :

-      difficultés administratives pour les nouveaux de demandeurs de RSA,

-      refus d’encadrer le télétravail (conditions de travail matérielles, psychologique et sociales, et salaires alors que la hausse de productivité est de 22 %),

-      refus de contrôler et sanctionner l’ampleur des fraudes au chômage partiel,

-      nouvelle casse des services de l’inspection du travail,

-      mesures contre les handicapés et les salariés vulnérables

Toute une série de décrets ou de petites lois qui passent inaperçues mais qu’il peut promulguer en abusant de l’état d’urgence dit « sanitaire ».

Ça passe inaperçu :

- par exemple qui a noté qu’il y avait une progression plus importante du budget des armées 2021 que du budget des hôpitaux ? Et plus de recrutement  prévu de militaires que de soignants ?

- Qui se soucie de la casse de l’Office National des Forêts et de ses effets négatifs garantis sur l’avenir des forêts de l’hexagone ?

- Qui a fait attention à la casse de l’assurance garantie salaires, l’AGS ? Elle concerne 100 000 salariés par an qui voient, lorsqu’une entreprise est en faillite, leur salaire garanti, ils sont au premier rang des créanciers, maintenant ils sont au 10° rang, administrateurs, huissiers, et autres créanciers passent devant eux.

- Qui fait attention a l’achèvement de la médecine du travail ? Derrière un ANI (accord national interprofessionnel) négocié par la CFDT, la médecine du travail recule encore, remplace par la médecine du ville dont ce n’est ni la compétence ni la spécialité, c’est la loi Lecoq qui passe à l’Assemblée, personne ne débat de ce sale coup.

- Qui a noté cette aberration qu’est l’invention du « mentorat » : un système qui permet de verser 30 millions de plus aux grandes entreprises qui ont former un « collectif mentorat » pour envoyer 2 ou 3 jours par an, leurs cadres aller recruter les jeunes qui auront le profil patronal souhaité ?

- Qui fait attention à cet allongement de 45 à 90 jours de la rétention administrative des exiles et autres migrants, par ailleurs maltraités de façon indigne puisque Macron envoie ses policiers au petit matin, par moins 5° lacérer leurs toiles de tente ?

 

Et tout le reste est plus connu :

-      la « loi sécurité globale »  dénoncée de toutes parts mais qui restreint substantiellement nos libertés,

-      la loi « séparatisme » qui sert de couverture pour mener bataille de diversion contre les musulmans en alliance avec le RN de Le Pen,

-      la loi sur les retraites toujours dans les tiroirs,

-      la loi «climat » qui a vidé de son contenu le travail de la Commission citoyenne sur le Climat…

Sans doute le « pompon »est il dans l’opiniâtreté qui est la sienne d’imposer le 1erjuillet une « tuerie » contre les chômeurs, en baissant de 20 à 25 % leurs indemnités alors que le chiffre du chômage atteint 7 millions.

 

Mais avec le refus de la proportionnelle, du referendum populaire, de la reconnaissance du vote blanc tout cela va dans le même sens.
Depuis son bunker de l’Elysée, alors qu’il est archi minoritaire dans le pays, Macron, louvoie, ment, joue sur les mots, utilise ses anciens concepts à l’envers mais, derrière toute cette bouillie idéologique, il vise obstinément, férocement, toujours la même chose : casser tous les droits sociaux à la mode Thatchérienne, alimenter sans limites les immenses marges du CAC 40.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

l’UNEF vit, l’UNEF vivra

L’UNEF vit, l’UNEF vivra

Il y a quelques jours, des parlementaires de droite demandaient la dissolution de l’UNEF. Désormais c’est le ministre de l’Education nationale qui parle de « pente fasciste » pour qualifier son activité.

Quels seraient les actes justifiant ces attaques ? L’organisation épisodique de quelques groupes de paroles non-mixtes pour étudiants se sentant victimes de discriminations. Cette pratique intéresse, interroge, inquiète. Elle bouscule et fait débat.

Nous ne pouvons accepter que des députés proposent la dissolution de cette organisation. Nous ne pouvons encore moins admettre l’idée que l’UNEF soit renvoyée dos à dos avec un groupuscule d’extrême droite, condamné pour incitation à la haine raciale. Nous ne pouvons tolérer les propos d’un ministre qui banalisent le fascisme et participent ainsi à la confusion idéologique ambiante.

Militant.e.s, dirigeant.e.s, avec des diversités de parcours, nous avons été par le passé des acteurs engagés de cette organisation. L’idéal républicain, laïc et antiraciste a toujours été notre boussole, un idéal au service des intérêts sociaux et moraux de tous les étudiants. Au cours de ses 110 ans d’histoire, quelle qu’ait été la tendance dirigeante, l’UNEF a toujours été en tête des batailles relatives au budget de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle a su porter un discours anti-colonial dans une société française qui était loin d’y souscrire. Elle s’est engagée en mai 68, dans ce mouvement qui a conduit aux changements sociaux et moraux que nul ne conteste aujourd’hui. L’UNEF c’est aussi un mouvement décisif contre la sélection en 1986 et la mobilisation historique contre le CPE qui n’avait d’autre ambition que de précariser encore et encore, les jeunes de notre pays.

Signataires de ce texte, nous pouvons avoir des désaccords avec des positions de l’UNEF, mais qu’importe, nous pensons que l’UNEF, par son histoire et les valeurs issues de la Charte de Grenoble qu’elle incarne, a toute sa place dans le débat public.

A l’heure où les étudiant.e.s et la jeunesse sont particulièrement touchés par la pauvreté et la précarité, le gouvernement, se doit d’être à l’écoute des organisations représentatives des étudiants. Cette exigence nous paraît d’autant plus incontournable que nous avons tous, sous nos yeux, ces dizaines de milliers de jeunes qui basculent dans une précarité insupportable, renoncent à poursuivre leurs études abandonnant ainsi leurs projets d’avenir.

Aussi, nous condamnons l’outrance injurieuse des termes employés et nous opposons à toute volonté de dissolution d’une organisation de jeunesse telle que l’UNEF.

 

Liste des premiers signataires /
Tribune “ UNEF vit, UNEF vivra”
Indiquer dans cet ordre:
Prénom, Nom, Responsabilité dans l’UNEF, Années.
Association des anciens de l’UNEF, fondée en 1938
Pouria AMIRSHAHI, Président 1994-1998
Tania ASSOULINE, UNEF Secrétaire générale 2001-2003
Guillaume BALAS, Vice-Président UNEF-ID 1994-1995
Ugo BERNALICIS, adhérent UNEF 2008-2011
Tina BIARD, BN UNEF 2010-2012
Romain BOIX, LMDE Président 2015-2018
Florian BORG, avocat
Delphine BORGEL, avocate, PSA UNEF-ID Assas 1993-1997
Fanelie CARREY-CONTE, BN UNEF 2000-2005
Sébastien CHAILLOU, Trésorier National UNEF 2012-2013
Fabrice CHAMBON, BN UNEF 2001-2005
Arnaud CHAMPREMIER-TRIGANO Vice-Président UNEF-ID 1994-1997
Pascal CHERKI, BN UNEF-ID 1988-1993
Eric COQUEREL, adhérent UNEF-ID 1983-1988
Alexis CORBIERE, Vice-Président UNEF-ID 1987-1995
Pierre Cours-Salies, vice-président AGE de Toulouse, 1962-1967
Philippe DARRIULAT, Président UNEF-ID 1986-1988
Laure DELAIR, Vice-Présidente UNEF 2012-2014
Anne DELBENDE, UNEF Secrétaire Générale 2003-2006
Jacques DELPY, UNEF Vice-président 1955-1958
Emir DENIZ, UNEF Metz 2000-2002
Laurent DOUCET, UNEF-ID 1986-1989
Isabelle DUMESTRE, BN UNEF 2000-2005
Amandine ESCHERISCH BN UNEF 2012-2014
Valérie ESTOURNES, BN UNEF-ID 1991-1993
Vanessa FAVARO, LMDE Présidente 2012-2014
Laurent FAURE, Président de l’AGE UNEF-ID Montpellier 1983-1987
Sacha FEIERABEND, Secrétaire Général UNEF 2014-2017
Gérard FILOCHE président AGER-UNEF 1963 1969
Germain FILOCHE BN UNEF 2003-2006
Léa FILOCHE, UNEF BN 2001-2004
Damien FLAMAND, UNEF Nanterre 2004-2007
Gweltaz FRIGOUT, BN UNEF 1999-2003
Raquel GARRIDO, UNEF-ID BN 1994-1997
Olivier GIRARDIN,
Pierre-François GROND, BN 1987-1992
Stéphanie GOURDOL, BN UNEF 2002-2005
Mathieu HANOTIN, BN 2001-2005
Jean-Jacques HAZAN, BN UNEF ID 1977-1985
Frédéric HOCQUARD, BN UNEF ID 1993-1998
Jean-Jacques HOCQUARD Vice-Président 1960-1964
David HUYNH, BN UNEF
Vincent JAROUSSEAU, photographe
Samy JOSHUA, Professeur émérite Aix Marseille
Bastien LACHAUD, BN UNEF 2001-2003
Pierre KANUTY, BN UNEF-ID
Michel LANGROGNET BN UNEF  1961-1962
Patrice LECLERC, Président UNEF-SE 1986-1988
Thierry LECRAS, Vice-Président UNEF 2008-2010
Julie MANDELBAUM, Secrétaire Générale UNEF 2011-2014
William MARTINET, Président UNEF 2013-2016
Céline MARTINEZ, UNEF ID BN 1998-2001
Delphine Mayrargue VP Unef 1993
Jean-Luc MELENCHON, BN 1972
Anna MELIN, Secrétaire Générale 2008-2012
Pierre MERY, BN 2011-2014
Camille MICLOT, BN 2004-2007
Robi MORDER, UNEF ID BN 1979-1984
Cyril MOREL, BN 1990-1993
Lennie NICOLLET, Aix Marseille 2010-2011
Emmanuelle PARADIS, BN 1987-1994
Sébastien PARIS, Nanterre 1992-1998
Hélène PASQUIER, BN 2007-2009
Éric POLIAN, UNEF ID BN 1994-1999
Anaïg PIEDERRIERE, BN 2007-2010
Anne QUERRIEN Sc. Po Paris 1963-1966
Raphaëlle REMY-LELEU 2011-2013
Lise Ribeaud, Déléguée Générale de l’UNEF 2015-2016
Tiphain ROBERT, UNEF Lyon 2003-2009
Danilo ROSALES 1991-1993
Jean-Marc SALMON Secrétaire Général UNEF 1964
Michel SERAC, Président UNEF US 1971-1975
Daniel SHAPIRA, Vice-Président UNEF US 1971 1973
Denis SIEFFERT, UNEF US Président 1975
Daniel SIMONNET, UNEF ID BN 1989-1995
Benjamin STORA, militant UNEF, 1970-1976
Sophie TAILLE POLIAN, UNEF ID
Chloé TRIVIDIC, UNEF Nanterre 2003-2006
Georges TERRIER, UNEF ID BN 1982-1986
Alexandre THIEBAULT, Trésorier National UNEF 1999-2003
Benjamin VETELE, Vice-Président UNEF 2005-2007
Victor VIDILLES, Trésorier National UNEF 2006-2008
Marie-Pierre VIEU, UNEF SE Présidente 1994-1997
Xavier VUILLAUME, secrétaire général 1998-2001
Lauranne WITT, BN UNEF 2012-2015
Karel YON, UNEF ID BN 1997-2004
Jean-Claude ZANCARINI, UNEF 1966-1969
Michèle ZANCARINI-FOURNEL, UNEF Saint-Etienne 1964
Emmanuel ZEMMOUR, Président UNEF 2011-2014

Non à la dissolution de l’UNEF

Liste des signataires (Mise à jour: 21 mars 2021 17h00)

L’Association des anciens de l’UNEF, fondée en 1938, Pouria AMIRSHAHI, Président UNEF-ID 1994-1998, Xavier AKNINE, Président UNEF-SE1986-1988, Nicolas ASKEVIS, UNEF ID 1990-1995, Cyprien ASTIER, UNEF 2014, Frédéric AUGENDRE, UNEF ID Secrétaire général 1983-1986, Clementine AUTAIN UNEF SE 1991-1994, Gilles ALFONSI, UNEF 1989-1991, Tania ASSOULINE, Secrétaire générale UNEF 2001-2003, Sebastien BACHOLET UNEF-SE 1980-1983, Patrice BADARD, UNEF ID 1992-1998 ,Guillaume BALAS, Vice-Président UNEF-ID 1994-1995, Loic BASSINO, Secrétaire national UNEF 1991-1994, Mathieu BARBERIS, UNEF 2016-2018, Olivier BARBEROUSSE, PSA UNEF-ID 1986-1990, Johanna BARRASZ, UNEF 1993-1996, Emilie BELLIN, UNEF 2015-2016, Sarah BENICHOU UNEF ID 1993-1999, Ugo BERNALICIS, UNEF 2008-2011, Jean Pascal BERNARD, BN UNEF-ID 1993-1997, Céline BERQUER, UNEF ID, BN 1994-1997, Marie Noëlle BERTRAND UNEF Secrétaire générale, Nicolas BERTRAND, Secrétaire général UNEG 1989-1991, Tina BIARD, BN UNEF 2010-2012, Alexandre BILOUS 1964-1968, Sophie BINET, Vice Présidente UNEF 2007-2008, Nina BITOUN, UNEF ID Paris 1 1993-1998, Romain BLACHIER, UNEF 1995-2002, Frédéric BOCCARA, BN UNEF 1981-1985, Pascal BOISSEL, UNEF ID 1979-1982, Romain BOIX, LMDE Président 2015-2018, Frédéric BONNOT, UNEF-ID Trésorier National 1994-1999, Florian BORG, UNEF-ID, 1997-1999, Delphine BORGEL, PSA UNEF-ID 1993-1997, Frédéric BORRAS, UNEF-ID 1984-1988, Serge BOSC, FGEL 1964-1968, Amine BOUABBAS, UNEF 2004-2007, Jean-Marcel BOUGUEREAU, FGEL 1964-1968, Jean Baptiste BOURDELLON, BN UNEF 2012-2014, Emilie BOURDON, UNEF, 2016-2018, Gerard BOURGOIN FGEL 1963-1969, Gwenolé BUCK, UNEF 2005-2010, Gérard BRIANT, UNEF 1992-1996, Colombe BROSSEL UNEF ID 1989-1992, Mickaël BRUEL UNEF ID 1999 2000, Louis-Jean CALVET VP UNEF 1964-1965, Magali CAMPA, UNEF Secrétaire Générale 2016-2018, Franck CARBONNEL, FNEMS UNEF 1980-1985, Pierre-Alain CARDONA, UNEF ID 1994-1995, Fanélie CARREY-CONTE, BN UNEF 2000-2005, Philippe CASIER, BN UNEF-ID, Christophe CASTAING, BN UNEF ID 1981-1985, Sébastien CHAILLOU, Trésorier National UNEF 2012-2013, Fabrice CHAMBON, BN UNEF 2001-2005, Arnauld CHAMPREMIER-TRIGANO Vice-Président UNEF-ID 1994-1997, Claudine CHAPRON, UNEF 1984-1989, Vincent CHARBONNIER, UNEF-ID, 1990-1993, Julian CHARTON, UNEF BN 2012-2015, Magalie CHASTAGNER, Secrétaire national UNEF 1999-2002, Norbert CHAZAUD, UNEF BN 1979-1983, Pascal CHERKI, BN UNEF-ID 1988-1993, Théo CHEVALLIER BN UNEF 2014-2016, Chahra CHIBATI, UNEF 2006-2009, Mélanie COLLET, UNEF 2003-2006, Eric COQUEREL, UNEF-ID 1983-1988, Alexis CORBIERE, Vice-Président UNEF-ID 1994-1995, Sergio CORONADO UNEF ID 1992-1994, Annie COUEDEL 1962-1966, Aliaume COUCHARD, UNEF 2011-2013, Jean Francçois COURTILLE, BN UNEF 1987-1988, Joëlle COULON, UNEF 1962-1964, Pierre COURS-SALIES, UNEF 1962-1967, Cendrine DALLET, UNEF ID 1995-2000, Pierre DARDOT, UNEF-ID, 1980-1986, Olivier DARONNAT Secrétaire Général UNEF ID 1994-1997, Philippe DARRIULAT, Président UNEF-ID 1986-1988, Caroline DE HAAS, Secrétaire générale UNEF 2007-2009, Pierre DEJEAN, UNEF 1968-1970, Laëtitia DEKNUDT, UNEF ID BN 1981-1984, Laure DELAIR, Vice-Présidente UNEF 2013-2015, Anne DELBENDE, Secrétaire Générale UNEF 2003-2006, Karine DELPAS, Présidente de l’UNEF 1997-2000, Stéphane DELPEYRAT, UNEF-ID 1986-1988, Jacques DELPY, Secrétaire général UNEF 1955-1957, Emir DENIZ, UNEF 2000-2002, Clémence DOLLE, UNEF BN 2018-2020, Laurent DOUCET, UNEF-ID 1986-1989, Maryse DUMAS, BN UNEF 1972-1976, Isabelle DUMESTRE, BN UNEF 2000-2005, Tifen DUCHARNE, BN UNEF  1993-1999, Capucine EDOU, UNEF ID BN 1995-1999, Julie EL MOKRANI TOMASSONE, BN UNEF 2013-2016, Annie ERNAUX 1960-1964, Amandine ESCHERICH, BN UNEF 2012-2014, Magali ESCOT, UNEF-ID 1992-1996, Valérie ESTOURNES, BN UNEF-ID 1991-1993, Gwenaelle EVIN, UNEF ID 1989-1997, Vanessa FAVARO, LMDE Présidente 2012-2014, Luis FAVRE, UNEF US 1975-1979, Laurent FAURE, UNEF-ID 1983-1987, Sacha FEIERABEND, Secrétaire Général UNEF 2014-2017, Gérard FILOCHE, UNEF 1968, Germain FILOCHE, BN UNEF 2005-2009, Léa FILOCHE, BN UNEF 2001-2004, Damien FLAMENT, UNEF 2004-2007, Astrid FRANCOIS-HIGELE, UNEF ID 1995-1998, Gweltaz FRIGOUT, BN UNEF 1999-2003, Laurent GARROUSTE, BN UNEF-ID 1987-1995, Raquel GARRIDO, BN UNEF-ID 1994-1997, Frédéric GENEVEE, UNEF 1986-1988, Dominique GERARDIN FGEL 1963-1967, Olivier GIRARDIN, Secrétaire général UNEF 1993-1994, Lionel GIRAUD UNEF ID 1995-2001, Nicolas GIRAUD, UNEF ID 1982-1988, Brice GIRAUDET, UNEF 2012-2014, Pierre-François GROND, BN 1987-1992, Stéphanie GOURDOL, BN UNEF 2002-2005, Juliette GRIFFOND, BN UNEF 2006-2009, Thibaut GUINE, UNEF 2014-2017, Nordine HATI UNEF ID 1995-2000, Benoît HAMON, 1986-1990, Mathieu HANOTIN, BN UNEF 2001-2005, Jean-Jacques HAZAN, BN UNEF-ID 1977-1985, Carole HAZE, BN UNEF-ID 1995-1998, Jean-Pascal HIGELE, UNEF ID, 1997-1998, Frédéric HOCQUARD, BN UNEF-ID 1993-1998, Jean-Jacques HOCQUARD Vice-Président 1960-1964, Farid HOUSNI, UNEF, 2000-2006, David HUYNH, BN UNEF 2001-2005, Guillaume HOIBIAN, BN UNEF 1988-1990, Bob INJEY, Président UNEF 1992-1994, Laurent JACQUEMIN, BN UNEF-ID, 1987-1991, Pauline JAGU- DAVID, BN 2012-2015, Charly JANODET, BN UNEF 2010-2012, Vincent JAROUSSEAU, Mila JEUDY BN UNEF 2004-2008, Babette JOSHUA 1963-1964, Samy JOSHUA, UNEF 1963-1964, Régis JUANICO, UNEF ID 1990-1996, Laurent KANDEL, UNEF 1984-1991, Pierre KANUTY, UNEF-ID 1990-1995, Gaëlle KERGUTUIL, UNEF 2005-2008, Nicolas KHALETZKY UNEF ID 2001-2002, Anne KOROBELNIK UNEF BN 1993-1995, Pierre Henri LAB, UNEF 1996-1999, Jean LABIB UNEF 1965, Fabrice LABROILLE UNEF ID 1996-2000, Bastien LACHAUD, BN UNEF 2001-2003, Laurent LALIBERTE, UNEF ID, 1987-1991, Mathieu LAPPRAND, BN 1999-2002, Malik LARABI BN UNEF-ID 1983-1987, Lilà Le BAS, UNEF Présidente 2016 2019, Sylviane LEJEUNE, UNEF, 1979-1981, Patrice LECLERC, Président UNEF-SE 1986-1988, Thierry LECRAS, Vice-Président UNEF 2008-2010, Alex LEGROS, UNEF ID 1987-1992, Didier LEVY, UNEF-UGE  1966-1970, Isabelle LORAND, UNEF 1986, Marianne LOUIS, UNEF ID 1989-1985, Silvère MAGNON, Secrétaire général UNEF 1998-2000, Emmanuel MAHEU UNEF 1976-1978, Joëlle MALVY BN UNEF-SE 1984 1986, Julie MANDELBAUM, Secrétaire Générale UNEF 2011-2014, Nathalie MAQUOI, UNEF 1997-2001, Raoul MARMOZ  UNEF-ID 1989-1996, Bastien MARCHINA, UNEF 2003-2011, Myriam MARTIN, UNEF-ID 1987-1993, William MARTINET, Président UNEF 2013-2016, Céline MARTINEZ, UNEF ID BN 1998-2001, Présidente de l’Association des Anciens de l’UNEF., Laurent MAUDUIT, Secrétaire général UNEF US 1975, Marianne MAXIMI, UNEF 2008-2011, Delphine MAYRARGUE, Vice-Présidente UNEF ID 1993, Jean-Luc MELENCHON, UNEF 1972, Anna MELIN, Secrétaire Générale UNEF 2008-2012, Olivier MEIER, UNEF 1988-1992, Nicolas MERIGOT, BN UNEF 2009-2015, Jean-Claude MERLE,  Vice-Président UNEF 1962-1963, Pierre MERY, BN UNEF 2011-2014, Camille MICLOT, BN UNEF 2004-2007, Franck MILLOT, BN UNEF-ID 1993-1994, Alain MONCHABLON, FGEL 1966-1967, Robi MORDER, UNEF ID BN 1980-1984, Cyril MOREL, BN 1990-1993, Nicolas MORVAN, UNEF ID, 1996-1998, Adeline NOURY, UNEF-ID 1999-2001, Lennie NICOLLET, UNEF 2010-2011, Florence OSTIER, UNEF 1977-1982, Emmanuelle PARADIS, BN UNEF-ID 994, Sébastien PARIS, UNEF 1992-1998, Yvan PAVIS, UNEF ID 1979-1985, Hélène PASQUIER, BN UNEF 2007-2009, Isabelle PAUTRAT, BN UNEF 1988-1991, Malvina PELAY, BN UNEF 2009-2012, Antoine PELLETIER, BN UNEF 2002-2005, Loïc PEN, Sécrétaire général UNEF 1992-1994, Mao PENINOU, BN UNEF-ID 1986-1993, Morand PERRIN, BN UNEF 2010-2012, Thomas PEREZ-VITORIA, BN UNEF ID 1991-1996, Raphael PEREZ, UNEF 1977-1979, Bertrand PERISSE, UNEF ID 1980-1982, Delphine PETIT, UNEF SE 1990-1994, Bernard PIGNEROL, UNEF ID Paris 1, Regis PIQUEMAL President UNEF-SE 1984-1986, Éric POLIAN, UNEF ID BN 1994-1999, Jean-Claude POLACK UNEF 1961-1962, Anaïg PIEDERRIERE, BN UNEF 2007-2010, Anne QUERRIEN, UNEF 1963-1966, Ali RABEY, UNEF 2003-2007, Pauline RAUFASTE, UNEF Vice présidente 2016-2018, Judith RAYMOND QUENTEL, UNEF 1988-1984, Patrick RAYNAL UNEF 1967-1968, Jacques REMY FGEL 1963-1964, Raphaëlle REMY-LELEU, 2011-2013, Eléonore REAL BN UNEF-ID 1994-2000, Lise RIBEAUD, Déléguée Générale de l’UNEF 2015-2016, Hervé RIGAUD, UNEF ID 1982-1985, Tiphain ROBERT, UNEF 2003-2009, Olivier ROUGIER, BN UNEF 2001-2005, Jean-Claude ROURE, Président UNEF 1962-1963, Danilo ROSALES, 1991-1993, Marc ROZENBLAT, Président de l’UNEF ID 1984-1986, Jean-Marc SALMON, Secrétaire Général UNEF 1964, Agnès SAURAT, UNEF 1985-1988, Elsa SEYS, BN UNEF-ID 1996-1998, Michel SERAC, Président UNEF US 1971-1975, Sayna SHAHRYARI, BN UNEF 2010-2013, Daniel SHAPIRA, Vice-Président UNEF US 1971-1975, Sylvie SCHERRER, BN UNEF ID 1986-1991, Eric SCHULTZ, UNEF 1992-1997, Denis SIEFFERT, Président UNEF US 1975-1978, Danielle SIMONNET, UNEF ID BN 1989-1995, Louis SOUCHIERE, BN UNEF 2014-2015, Antony SMITH, BN 1994-1997, Benjamin STORA, UNEF, 1970-1976, Philippe STIERLING, 1984-1986, Gabriel SZEFTEL, BN UNEF 2005-2008, Aurélien TACHE, UNEF 2006-2010, Sophie TAILLE POLIAN, UNEF ID, Jean François·TEALDI,, Leyla TEMEL, BN 2005-2006, Emmanuel TERRAY Cartel ENS 1956-1961, Georges TERRIER, BN UNEF ID 1982-1986, Laurent TERK, UNEF ID 1979 1985, Guillaume TESTA, BN UNEF ID 1996-1998, Marie-Noëlle THIBAULT FGEL 1960-1966, Alexandre THIEBAULT, Trésorier National UNEF 1999-2003, Isabelle THOMAS, Vice présidente de l’UNEF ID 1986, Mijo THOMAS, BN UNEF 1969-1970, Chloé TRIVIDIC, UNEF 2003-2006, Didier TZWANGUE UNEF ID 1980-1981, Antoine VALBON, BN UNEF 1981-1985, Benjamin VETELE, Vice-Président UNEF 2005-2007, Victor VIDILLES, Trésorier National UNEF 2006-2008, Marie-Pierre VIEU, UNEF SE Présidente 1994-1997, Frédéric VIGOUROUX, BN UNEF, 2001-2005, Jean VIGREUX UNEF-ID 1982-1986, WAHL Thierry, UNEF Renouveau, 1978-1979, Lauranne WITT, BN UNEF 2012-2015, Karel YON, UNEF ID BN 1997-2004, Jean-Claude ZANCARINI, UNEF 1966-1969, Michèle ZANCARINI-FOURNEL, UNEF 1964, Laurent ZAPPI BN UNEF-ID 1980-1982, Emmanuel ZEMMOUR, Président UNEF 2011-2014

 

Non à la dissolution de l’UNEF

Il y a quelques jours, des parlementaires de droite demandaient la dissolution de l’UNEF. Désormais c’est le ministre de l’Education nationale qui parle de « pente fasciste » pour qualifier son activité.

Quels seraient les actes justifiant ces attaques ? L’organisation de quelques groupes de paroles non-mixtes pour les étudiant.e.s victimes de discriminations. Cette pratique intéresse, interroge, inquiète. Elle bouscule et fait débat.

Nous ne pouvons accepter que des députés proposent la dissolution de cette organisation. Nous ne pouvons encore moins admettre l’idée que l’UNEF soit renvoyée dos à dos avec un groupuscule d’extrême droite, condamné pour incitation à la haine raciale. Nous ne pouvons tolérer les propos d’un ministre qui banalisent le fascisme et participent ainsi à la confusion idéologique ambiante.

Militant.e.s, dirigeant.e.s, avec des diversités de parcours, nous avons été par le passé des acteurs et actrices engagé.e.s de cette organisation. L’idéal émancipateur, républicain, laïque, antiraciste et féministe a toujours été notre boussole, un idéal au service des intérêts sociaux et moraux de tous les étudiant.e.s. Au cours de ses 110 ans d’histoire, quelle qu’ait été la tendance dirigeante, l’UNEF a toujours été en tête des batailles relatives au budget de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle a su porter un discours anti-colonial dans une société française qui était loin d’y souscrire. Elle s’est engagée en mai 68, dans ce mouvement qui a conduit aux changements sociaux et moraux que nul ne conteste aujourd’hui. L’UNEF, c’est aussi un mouvement décisif contre la sélection en 1986 et la mobilisation historique contre le CPE qui n’avait d’autre ambition que de précariser encore et encore, les jeunes de notre pays.

Signataires de ce texte, pour certain.e.s avec des désaccords parfois profonds avec des pratiques et des orientations syndicales et idéologiques de l’UNEF, nous pensons que, par son histoire et les valeurs issues de la Charte de Grenoble qu’elle incarne, l’UNEF a toute sa place dans le débat public.

A l’heure où les étudiant.e.s et la jeunesse sont particulièrement touchés par la pauvreté et la précarité, le gouvernement se doit d’être à l’écoute des organisations représentatives des étudiant.e.s. Cette exigence nous paraît d’autant plus incontournable que nous avons sous nos yeux, ces dizaines de milliers de jeunes qui basculent dans une précarité insupportable, renoncent à poursuivre leurs études abandonnant ainsi leurs projets d’avenir.

Aussi, nous condamnons l’outrance injurieuse des termes employés et nous opposons à toute volonté de dissolution d’une organisation de jeunesse telle que l’UNEF.

Pour signer le texte: contact@aaunef.fr

 

Crier victoire parce qu’on regagne nos congés payés contre Uber ?

Au boulot n°533 chronique hebdo humanité dimanche 11° année

Comme des millions d’autres salariés, j’en étais venu à me féliciter quand j’ai appris qu’en Angleterre, deux chauffeurs de Uber avaient emporté une victoire.

La Cour suprême britannique a reconnu, le 12 mars 2021, au bout de 5 ans d’une longue procédure initiée en 2016, le statut de salariés des conducteurs Uber.

Les juges ont refusé la thèse selon laquelle ils étaient des « travailleurs indépendants » choisissant leurs horaires et lieux de travail.  « En se connectant à Uber à Londres, un chauffeur, est considéré comme un travailleur entrant dans un contrat » selon la Cour.

Uber doit désormais garantir un minimum salarial et des congés payés à ses chauffeurs.

Uber qui semblait avoir gagné en novembre 2020, en Californie, contre le statut de salariat et espérait étendre cette victoire à toute l’Europe, a perdu. Cela devrait se répercuter sur tous les travailleurs des plateformes numériques basées sur le même modèle qui pourraient se saisir de cette jurisprudence et arracher leurs droits élémentaires liés à leur subordination. Déjà des livreurs à vélo de la plateforme Deliveroo sont en appel devant les juges.

Je me réjouissais donc.

Et puis je me suis aussitôt désolé en me rappelant qu’en France Uber et Deliveroo ont un appui total de la part de Macron et Bornes. Et qu’on en est donc réduits, face à eux, à redemander 85 ans après, le principe de congés payés qu’on pensait acquis depuis 1936.

Et pourquoi est-ce à la justice au cas pas cas de trancher lentement alors qu’une loi claire suffirait ?  Pourquoi d’autres chauffeurs sont obligés de revenir devant d’autres juges, depuis des années, pour faire reconnaître des droits pourtant conquis depuis un siècle ?

Parce que le décideur en chef, Macron est non seulement complice de cet esclavagisme d’Uber, mais c’est expressément son modèle, c’est ce qu’il veut, c’est « son projet » tel qu’il le promeut dans son livre « Révolution » depuis 2017, une société post-salariale ?

Gérard Filoche

 

Ceux dont on ne parle jamais au journal télévisé du soir

Au boulot n°532

Sur un chantier à Villepinte, alors que deux salariés procédaient a leur chargement un des  poteaux d’un poids de 10 kg a été projeté, heurtant la tête de la victime, debout derrière le camion, qui a succombé à ses blessures. Selon l’enquête, l’employeur n’avait prévu aucun mode opératoire pour la manutention.

Trois salariés au château de Vaux le Vicomte étaient chargés de retirer les branchages qui obstruaient des buses situées sous un pont. Resté seul à un moment, pendant qu’était cherché un chariot élévateur, l’un d’entre eux a été retrouvé dans l’eau, coincé dans une buse dans laquelle il a été happé après être tombé.

Un salarié a chuté mortellement d’une hauteur de plus de 10 mètres dans la trémie intérieure de l’échafaudage d’un chantier à Paris : un défaut de garde-corps a été constaté.

Sur le chantier de construction de la tour Hekla à La Défense, un salarié a été mortellement écrasé par un ascenseur de chantier alors qu’il se trouvait sur une nacelle élévatrice.

A Enghien-les-Bains un salarié intervenait dans un transformateur suite à une coupure de courant dans le secteur privant d’électricité plusieurs riverains. Il a été victime d’un arc électrique.

Lors de travaux sur des canalisations de gaz à Choisy-le-Roi un salarié a eu besoin d’aller aux toilettes. Pour se cacher de la vue des automobilistes, il a pénétré dans une bouche d’égout à proximité d’une grille. La grille a cédé et le salarié a fait une chute de 12 mètres dans les égouts. Sur le chantier, prévu pour durer 2 jours, il n’y avait aucune des installations prévues par le code du travail : pas de cabinet d’aisance, de local vestiaire, ni de restauration ou de véhicule de chantier aménagé. Les questions de sanitaires sur les chantiers sont d’autant plus importantes que les restaurants ou cafés, dans lesquels les salariés n’ayant pas de base-vie se rendaient, sont fermés en raison de la pandémie.

Des faits divers ? Non, ils ne font jamais la « une ».

Gérard Filoche

 

 

 

le 10 mars 1906 : la catastrophe de Courrières 1099 morts, un tournant dans l’histoire ouvriére

le 10 mars 1906 c’est la catastrophe de Courrieres,

Mathilde Larrère publie un « thread » sur twitter

j’en profite pour publier une lettre reçue en 2017 d’un camarade technicien, Jean Paul, suite un echange de vue  dans la Loire en 2017  :

Bonjour Gérard,

Voici comme promis quelques précisions sur la catastrophe de Courrières.

Les références que tu y fais reproduisent la présentation habituelle qui en est faite, par beaucoup de militants ouvriers et une bonne part de la population minière, dès 1906 et pendant longtemps, dans le Nord – Pas-de-Calais

- l’explosion serait due à l’incendie de la veine Cécile,

- ce serait un coup de grisou,

- les mineurs auraient connu les causes de la catastrophe, et les dangers de la mine, mieux que les ingénieurs,

- la sortie des 14 rescapés, au bout de 3 semaines, prouverait qu’il y avait beaucoup de rescapés dans les galeries dans les heures qui ont suivi l’explosion, et que la conduite des secours par les ingénieurs en a tué beaucoup.

En rassemblant et en comparant les différentes sources, y compris les témoignages des rescapés et les rapports et débats des ingénieurs, on aboutit à des conclusions sensiblement différentes.

Les rapports des ingénieurs de l’Etat, tels qu’ils sont publiés dans les « Annales des mines », me semblent une source fiable sur les faits -et évidemment beaucoup moins fiable sur les interprétations et jugements de valeur, mais on peut assez facilement séparer les deux.

Je reviens sur les différents points ci-dessus :

1) l’incendie de la veine Cécile

Les mineurs et la population minière ont été très inquiets de cet incendie, survenu avant la catastrophe. Le feu avait pris dans un tas de bois de soutènement laissé dans une galerie abandonnée, si longtemps qu’il était presque réduit en poudre (!). Des barrages (épais de plusieurs mètres, comme il était d’usage dans les mines, pour qu’ils soient bien étanches) avaient été construits aux extrémités de la galerie

Cet incendie n’a pas pu causer l’explosion. Celle-ci a renversé les barrages vers l’intérieur de la galerie, donc vers le feu

L’incendie a pu produire des gaz de distillation du charbon (charbon de la veine ou contenu dans des remblais), qui ont pu gagner d’autres galeries par des fissures. Cependant, le volume de gaz ainsi produits, si c’est le cas, n’a pu causer que des dégâts limités. L’explosion, ou plutôt la série d’explosions, de Courrières, a ravagé 110 kms de galeries, dépendant de quatre puits de mine et sur au moins quatre niveaux différents, donc une étendue énorme.

2) ce serait un coup de grisou

L’ingénieur Heurteaux, ingénieur de l’Etat qui est chargé de rechercher les causes techniques de l’explosion, et dont le rapport de plus de 30 pages est publié dans les « Annales des mines », conclut que l’on ignore la cause de l’explosion initiale, et que quatre causes peuvent être considérées comme vraisemblables :

- du grisou qui se serait échappé de la zone en exploitation proche de l’explosion initiale; la mine était considérée comme non grisouteuse, car la présence de grisou n’y avait pas été constatée; cependant, la zone de l’explosion initiale était proche d’une faille, et donc favorable aux dégagements de grisou; il n’y a pas eu de dégagement instantané de grands volumes de grisou, accident qui est arrivé plusieurs fois en Belgique et en Cévennes, mais ni dans le Nord – Pas de Calais ni dans la Loire, et qui est très reconnaissable; le grisou est donc une des causes possibles de l’explosion initiale, mais pas la seule;

- des gaz de distillation issus de l’incendie de la veine Cécile, cf. ci-dessus;

- un des tirs de mine de la voie Lecoeuvre : d’après les dégâts, la zone la plus probable pour l’explosion initiale était une galerie en cours de percement, dite voie Lecoeuvre d’après les noms des frères qui y menaient les travaux; l’explosif employé (cartouches Favier) n’était pas le plus sûr; d’autre part, les tirs de mine « débourrants », c’est-à-dire chassant hors du trou de mine la bourre placée pour contenir l’explosion, et fusant à l’extérieur, sont relativement fréquents dans les mines (et cela même si toutes les précautions ont été prises : si le massif dans lequel le trou de mine est foré est fissuré, la bourre peut partir avec une partie du massif, au lieu d’y contenir l’explosion); cette cause semble la plus vraisemblable, mais rien ne permet d’assurer qu’elle est la cause de l’explosion initiale;

- d’après les dégâts constatés sur la conduite de ventilation de la voie Lecoeuvre, il semble bien que de l’explosif ait été entreposé dans une des sections de cette conduite; ce dépôt, contraire aux prescriptions de sécurité, aurait explosé pour une raison inconnue.

Rien ne permet de trancher entre ces hypothèses.

Par contre, un fait est évident : quelle que soit la cause de l’explosion initiale, elle n’a pu, à elle seule, causer qu’une faible partie de l’ensemble des dégâts. 110 kms de galeries, cela fait vraiment beaucoup ! Et un grand champ d’expérience, qui a permis de constater où étaient situés les principaux dégâts, comment les explosions s’étaient propagées, où elles s’étaient arrêtées. Et la conclusion de l’ingénieur Heurteaux est très claire sur ce point : quelle que soit la cause de l’explosion initiale, la très grande majorité des dégâts a été causée par des explosions successives de poussière de charbon, qui se sont principalement propagées par les voies de roulage.

Il faut donc passer d’une approche de type juridique, centrée sur la cause du dysfonctionnement initial, à laquelle sont attribués tous les dégâts de la catastrophe, et centrée sur la recherche de responsabilités individuelles, à une approche de type statistique, centrée sur la prévention des risques.

Courrières clôt ainsi un débat de plus de vingt ans entre ingénieurs français des mines (ingénieurs de l’Etat, chargés du contrôle, ou ingénieurs civils, employés par les compagnies minières) sur les possibilités d’explosion des poussières de charbon. En 1882, Mallard et Le Chatelier, sur la base d’expériences insuffisantes, ont conclu que la poussière de charbon ne pouvait exploser que sur environ 10 mètres, distance qu’ils ont ensuite portée à 60 mètres. Leur rapport a fait autorité, mais est resté continuellement contesté par des ingénieurs d’exploitation, qui le trouvaient peu convaincant.

La station d’expériences de Liévin, financée par les compagnies et dirigée par un ingénieur de l’Etat, est mise en place assez rapidement après Courrières. En 1911, son directeur publie un rapport qui fera autorité sur les explosions de poussière de charbon, avec y compris les équations sur leur puissance et leur vitesse de propagation. Mais, pour en arriver là, il fallait construire des galeries de tests grandeur nature, et y tester différentes qualités et granulométries de poussières…

Il n’est donc pas exact de parler de « coup de grisou » pour Courrières, puisqu’il n’est pas sûr que le grisou ait été en cause. Par contre, il est logique de parler de « coup de poussier », expression connue dans toutes les zones minières.

3) les mineurs auraient connu les causes de la catastrophe, et des dangers des mines, mieux que les ingénieurs

La question des poussières de charbon montre bien qu’avant Courrières, tout le monde est dans le bleu. Personne, à part quelques ingénieurs qui s’interrogent sur la portée de leurs questions, ne pense aux dangers des poussières de charbon dans les grandes explosions minières.

De ce point de vue, il n’y a pas de meilleure connaissance ou de meilleure évaluation d’un côté ou de l’autre.

Par contre, Courrières montre bien que le système de pouvoir des compagnies minières, et particulièrement de cette compagnie-là, est très autoritaire et très conflictuel.

Avant la catastrophe, le délégué mineur Simon, dit Ricq, proche du jeune syndicat de Benoît Broutchoux, a alerté sur le danger représenté par le feu de la veine Cécile (et très probablement aussi, comme pratiquement tous les délégués mineurs dans toutes les mines, sur le manque d’entretien des galeries).

Dans les heures qui suivent l’explosion, il descend de son propre chef dans un des puits et en ramène plusieurs survivants, qu’il sauve ainsi.

Les secours qui suivent l’explosion sont dirigés par les ingénieurs des mines de l’Etat, conformément à la réglementation. Au bout de deux jours, constatant que deux des quatre puits touchés sont obstrués par des éboulements, et qu’il ne sera pas possible de s’en servir pour les secours, les ingénieurs décident de renverser le circuit d’aérage, de façon à faciliter le travail des équipes de secours qui progressent à partir des deux autres puits.

Les ingénieurs, de l’Etat ou des compagnies, refusent que les délégués mineurs participent à leurs réunions et refusent même de leur demander des conseils ou des opinions.

Depuis leur institution en 1890, les délégués mineurs sont considérés comme des intrus par les compagnies minières, qui cherchent à les décourager et refusent de prendre leurs avis en considération. Cet état d’esprit se retrouve au moins pendant tout l’entre-deux-guerres jusqu’en 1939 ou 1945 (après, je ne sais pas).

Ricq et le jeune syndicat, et une bonne partie de la population minière, s’opposent vivement à ce renversement de l’aérage, en déclarant qu’il y a sûrement encore beaucoup de rescapés au fond et que ce renversement risque de les tuer. Ce n’est cependant pas sûr du tout : cf. point suivant.

4) il y aurait eu beaucoup de rescapés enfermés au fond dans les heures qui ont suivi l’explosion, et le renversement de l’aérage en aurait tué beaucoup.

Cela semble en fait assez improbable.

Dans les grandes explosions minières, environ la moitié des morts ou plus le sont par asphyxie, à cause des nappes de CO2 et surtout de monoxyde de carbone (CO), très toxique même à faible concentration, dégagées par l’explosion.

Donc, beaucoup des morts ne le sont pas par les effets directs de l’explosion (blast, brûlures, projections, éboulements) mais un peu plus tard, à cause de ces nappes de gaz qui alors se déplacent dans la mine.

Les témoignages des 13 premiers rescapés de Courrières (Berthon, le dernier, a été seul d’un bout à l’autre) montrent que 8 mineurs faisaient partie des mêmes groupes (deux groupes se sont rencontrés et n’en ont ensuite formé qu’un) et sont morts d’asphyxie pendant leurs trajets souterrains. Ces morts sont toutes intervenues dans les deux premiers jours. Les deux groupes ont rencontré très vite beaucoup de cadavres, et ont rencontré plusieurs fois des nappes de gaz toxiques.

L’un des deux groupes est passé près du puits où Ricq a effectué ses sauvetages, et aurait donc pu être sauvé par lui s’il était resté à cet endroit.

De ces témoignages on peut me semble-t-il déduire, grosso modo :

- que l’énorme majorité de 1.099 morts a été tuée dans les premières minutes qui ont suivi les explosions, par les nappes de gaz,

- que les rescapés étaient sensiblement plus nombreux, deux jours après la catastrophe, que les 14 qui ont en fin de compte rejoint les sauveteurs,

- mais qu’ils étaient probablement, à cette date-là, et en comptant large, environ 2 ou 3 fois plus nombreux que ces 14 rescapés : soit en tout une trentaine ou une quarantaine, pour un peu moins de 1.100 morts…

Le renversement de l’aérage ne semble pas avoir causé de morts supplémentaires : il a poussé les gaz toxiques dans des zones où ils n’étaient pas allés jusque là, mais a assez considérablement facilité le travail des secours.

Par contre, la proposition de Ricq dans les heures qui ont suivi l’accident, de faire descendre par les 2 puits en partie obstrués des secours chargés de retrouver des rescapés, en aurait probablement trouvé d’autres, en plus des 21 qu’il a lui-même sauvés. Cependant, il a effectué sa recherche dans des conditions extrêmement périlleuses : risques de poursuite des éboulements dans les deux puits concernés, nappes de gaz… De tels secours au péril de leur vie ne pouvaient être le fait que de volontaires, et risquaient aussi de provoquer plus de morts que de rescapés…

Il y a très souvent eu, lors des grandes catastrophes minières, des rumeurs plus ou moins fantaisistes dans la population : j’en ai constaté à propos des catastrophes minières de la Loire. En particulier, l’idée qu’il reste de nombreux survivants au fond est très souvent présente, même après une explosion ou un incendie souterrain qui les rend très improbables.

Je pensais que le rapport de l’ingénieur Heurteaux était accessible par Internet, sur le site de l’Ecole des mines de Paris. Ce n’est pas le cas, mais je l’ai dans mes dossiers et peux te le scanner. Je peux aussi te scanner ou te donner les références d’autres documents dont je dispose.

De ton côté, peux-tu me retrouver à quelle date Clémenceau a créé une administration du travail, et sous quel nom ? Comme la catastrophe a eu lieu pratiquement entre deux gouvernements, avant celui de Clémenceau, cela ne peut être qu’après. Mais la date m’intéresse, d’autant plus qu’elle se situe probablement après la grande grève qui a suivi la catastrophe, avec des affrontements avec l’armée pendant plusieurs semaines.

Clémenceau a d’un côté brisé la grève par l’armée, après une prise de contact avec les grévistes assez habile, dans les premiers jours de son gouvernement. Il a pu, tout en pratiquant une répression très ferme, vouloir donner quelques gages de l’autre côté.

Dès les années 1890, l’idée courait que la grève générale révolutionnaire pourrait avoir lieu, en France, à la suite d’une catastrophe minière. J’en ai trouvé trace dans quelques textes. Le 1er mai 1906 a été particulièrement agité…

Amicalement et unitairement,

Jean-Paul

 

60 000 mineurs en grève en avril

hausses de salaires

Loire, Alès, Pas de Calais

en Allemagne en Belgique

Clemenceau mobilise 30 000 hommes de troupe

Juillet 1906 repos du dimanche

Ministère du travail en octobre 1906

Code du travail décembre 1910

 

 

 

Mentorat

Au boulot n° 531   chronique Humanité-dimanche,   11° année

Y’a même plus de petit boulot pour les jeunes.  Ils errent sans revenus. Des dizaines  de milliers d’étudiants ont faim.

Pourtant du boulot et des entreprises il pourrait y en avoir. Mais les patrons préfèrent spéculer dans les paradis fiscaux plutôt que d’embaucher : ça rapporte plus gros.  Openlux a découvert 140 000 sociétés bidon au Luxembourg, il s’y cache 6500 milliards, dont 100 milliards sont dissimulés par 15 000 français. Croyez vous que le gouvernement serait parti à la chasse de ces fraudeurs qui planque l’argent là-bas plutôt que de l’investir pour du travail pour nos jeunes ?

Bien sur que non, et Macron refuse de verser une allocation d’autonomie pour les études, il refuse d’élargir le RSA ne serait-ce que provisoirement pendant un an,  il paraît que la jeunesse doit en baver, qu’il ne faut pas l’assister, elle doit comprendre que la vie est dure.

La dernière fois que Macron a parlé de Stains, c’était pour dire qu’il « préférait que les jeunes travaillent chez Uber plutôt que d’aller dealer à Stains ».  Cette fois il est allé à Stains, dans les locaux de la fondation Total, pour y lancer le « mentorat » : « Je veux que chaque jeune qui en a besoin puisse avoir un mentor et qu’on offre aussi la possibilité à des cadres en entreprises ou à des jeunes qui ont déjà une expérience d’apporter leur propre exemple de vie et ce qu’ils ont appris » a dit Macron : pour ça, il va « mobiliser » 30 millions, mais plutôt que de le verser aux jeunes, ils iront alimenter une structure créée par des grandes entreprises réunies en « Collectif mentorat ».

Le mentorat serait le fait de bénévoles qui consacrerait quelques heures par mois à un jeune.  C’est le cas de Total, par exemple, qui autorise ses salariés à consacrer trois jours par an à « l’accompagnement de jeunes ». « C’est puissant en termes de motivation collective» (sic) dit Patrick Pouyanné, PDG de Total.

Le slogan c’est « Un jeune un mentor ». « Mentorat » ça veut dire : guide, conseiller, coach, égérie, pygmalion, gourou. Pour 30 millions c’est donné.

Gérard Filoche