«Les Atelières», association composée d’ex-ouvrières du fabricant de lingerie Lejaby, ont annoncé lundi «avec une grande tristesse» devoir mettre fin à leur atelier de lingerie haut de gamme à Villeurbanne, près de Lyon, notamment faute de financement.

Cette société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), fondée il y a plus d’un an et dirigée par une communicante, Muriel Pernin, va demander sa liquidation vendredi devant le tribunal de commerce de Lyon, selon un communiqué publié lundi.

«C’est avec une grande tristesse que j’ai décidé de mettre fin à l’aventure des Atelières un peu plus d’un an après l’ouverture de l’atelier. C’est un crève-coeur pour celles et ceux qui ont eu l’espoir de relancer un atelier de lingerie corseterie haut de gamme», peut-on lire dans le texte signé de Muriel Pernin.

Selon elle, trois raisons les ont amenées à prendre cette décision «douloureuse», notamment le «refus des banques» de les soutenir.

«Dans notre pays, les banques sont plus fortes que la République. Avec notre argent, elles exécutent chaque jour des dizaines de PME. Ce sont Les Atelières qui montent aujourd’hui à la guillotine», ajoute Mme Pernin.

Elle regrette également de ne pas pouvoir entrer dans les critères d’aides de la Banque publique d’investissement (BPI) qui sont centrés, selon elle, sur la «robotisation».

«Nous avons souffert de la désorganisation de la filière corsetière et textile et des marques» a ajouté la dirigeante de Atelières, regrettant l’«absence de matières premières en circuit court», les commandes de tissus et de fournitures se faisant «souvent à l’étranger avec des délais toujours aléatoires».

«Les habitudes de payer des services à bas coût au Maghreb et en Asie faussent les relations entre clients et fournisseurs», souligne-t-elle encore, saluant toutefois le soutien du préfet du Rhône Jean-François Carenco, et du président de la région Jean-Jack Queyranne.

Emue début 2012 du sort des ouvrières du fabricant en liquidation qui allaient se retrouver au chômage, Muriel Pernin avait monté Les Atelières, prenant notamment contact avec des responsables syndicales.

Elle avait lancé un souscription qui avait permis de lancer l’affaire et de recruter 25 couturières parmi une centaine de candidates, dont des ex-Lejaby.

Deux ex-salariées de Lejaby, dont une des membres actives des Atelières, avaient été nommées au grade de chevalier de l’ordre national du Mérite en novembre 2012. Cette reconnaissance avait même été saluée par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

AFP

 

Commentaire GF  :   illustratif de tout, il s’agit d’une coopérative, il s’agit d’ouvrières, de femmes, il s’agit d’une reprise, reconstitution après un long conflit célèbre et symbolique, il s’agit de banques privées pourries, il s’agit de la BPI, il s’agit de l’action et de l’inaction publique, des préfets, des élus, il s’agit de ce que peut l’état et de ce que font les « marchés » (les voyous), tout est concentré là…  oui, il y a un choix de société entre capitalisme et socialisme, oui le « privé » ça ne marche pas, l’emploi est subordonné à la spéculation, la finance l’emporte sur l’embauche, la rente se moque du travail et de la compétitivité, l’intérêt général exige que la loi contraigne les banques et les patrons, la politique de l’offre  ça ne vaut rien, la baisse du coût du travail ça ne vaut rien, les banques doivent être nationalisées, les licenciements soumis à autorisation, les coopératives protégées, la sous-traitance doit être régulée,  un programme que nous développons dans D&S depuis 20 ans, qui a 40 % des voix dans la direction du parti socialiste,  qui est majoritaire à gauche, qui est majoritaire dans le salariat, qui est majoritaire dans le pays, et les violeurs de démocratie empêchent qu’il s’applique… GF