Macron s’isole de plus en plus de la société française entière, il va le payer cher

Qui a dit que Macron marquait des points ?

Au contraire, l’ensemble de sa politique va provoquer un affrontement social. Il cumule les ordonnances anti travail, lesquelles ne sont pas encore ratifiées et vont mettre des mois à diffuser leur poison et l’adoption d’un budget d’austérité mortifère qui va casser toutes nos cotisations sociales, mettre fin à notre salaire brut en janvier.  Et la destruction de l’ISF, des APL, des logements sociaux, des emplois aidés, la mise à mal des budgets des hôpitaux, des collectivités territoriales, la suppression du tiers payant, le blocage des salaires, le CIVCE prolongée avec 10 milliards de plus à rembourser aux multinationales, le fiasco complet sur les travailleurs détachés, les insultes contre les « fainéants », les grévistes, les choix d’une « France start up » contre une France industrielle et contre le salariat tel qu’il est, tout cela va progressivement assécher l’économie de notre pays, accroitre le chômage de masse et les inégalités, la misère, et susciter une lecture brutale de masse de la nature de ce pouvoir arrogant, entièrement dévoué à la finance.

 

Macron est irresponsable, au sens littéral du terme, il n’a pas de base sociale, ni à gauche, ni à droite, il n’y a pas de « centre », Macron, c’est Thatcher, brutal et féroce. Mais, mal élu, il repose sur une tête d’épingle, et bien mal lui en prend de s’attaquer à la société dans son ensemble.

Bien sur qu’il ne fallait pas s’attendre à une succession de manifestations montantes répétées 14 fois comme en 2016 contre la loi El Khomri. Les 3,5 millions de manifestants qui y ont participé au moins une fois, l’an passé, ont de la mémoire : nous avions 80 % de l’opinion pour nous et nous n’avons pas gagné, Hollande ayant pris la lourde responsabilité de refuser d’entendre cette majorité là, pourtant puissante.

Je l’ai dit dés juin, répété en juillet, redit en août et en septembre, les cortèges ne suffiront pas, et comme des millions de gens le sentent bien, ils n’y participent que modérément. D’abord parce qu’il y a division syndicale. Aussi parce qu’il y a division politique et aucune issue alternative suffisante et unitaire à gauche. Enfin parce que pour affronter Macron, élu de mai juin, c’est un mouvement d’ensemble bien plus grand et plus radical qui est nécessaire.

Mais ca ne veut pas dire que des millions de gens ne sont pas déjà conscients, pas en colère et qu’ils ne cherchent pas une issue radicale : mais ils cherchent l’occasion et les moyens de s’opposer efficacement à Macron. C’est explosif.  Macron suscite une haine en profondeur, et dans tout le pays, ca va se sentir en même temps qu’il provoque des dégâts sociaux et le salariat, acculé à se défendre, qui n’a pas d’autre choix, sauf de tout perdre, se cherche les moyens de faire exploser la politique thatchérienne qui s’abat sur lui.

Je ne crois pas que notre ami Mélenchon comprend cela, il a un comportement erratique.

Le voilà qui, dés juillet appelle solitairement, avec ses seuls amis, à une manifestation politique concurrente des syndicats le 23 septembre de facto contre la date du 12 septembre.

Puis il comprend, un peu, comme à regret, que les syndicats ont la main et essaie de participer avec eux, d’élargir les rangs de ses amis mais sans discuter, négocier, unifier.

Puis il fait une charge contre les syndicats, exprimant sa déception à leur égard et donc les accusant d’échouer (ce qui tombe à contre sens alors que la division et l’unité syndicale si précieuse et nécessaire a du mal a se bâtir, avec FO, avec la CFDT…).

Puis il appelle à « une manifestation d’un million devant l’Elysée »

Puis, il déclare que la bataille est perdue et que Macron a gagné.

A quoi à qui ça sert de dire cela ?

Aucun responsable ne devrait se comporter ainsi. La construction d’une mobilisation de masse unitaire ne dépend jamais des seules humeurs, pour le coup versatiles, d’un responsable, semaine après semaine. Au contraire, espérons qu’il ne soit pas trop entendu, car de cette façon, il ne risque que de lui nuire.

Tout le travail militant syndical n’est pas encore fait contre les ordonnances anti travail. Il faut expliquer, expliquer, encore expliquer.

Aucune manifestation vraiment unitaire n’a encore eu lieu : FO a résisté, mais ne vient en tant que telle que le 16 novembre,  la CFDT est travaillée au corps mais hésite.

La perception de l’attaque, tellement énorme, contre le salaire brut et notre système entier de protection sociale reste à venir ( et le programme « AEC » de FI n’y aide pas du tout).

La jeunesse commence seulement à bouger, et les grèves ne font que commencer. Notons que les routiers et les dockers, eux, en menaçant de tout bloquer, sont les seuls à avoir gagné (comme les intermittents en avril 2016).

Quand on est militant politique à gauche, travaillons à faire les gestes indispensables qui unifient celle ci, il faut déclarer l’état d’urgence contre Macron et appeler sans réserves toutes les forces disponibles, à un grand « collectif national permanent » pour le vaincre.  Que des millions de gens puissent voir qu’il y a une volonté politique, une issue alternative unie, forte et disponible.

Quand on est syndicalistes, (et sans syndicats indépendants et unis nous ne ferons rien, ne réussirons rien) il faut faire le travail d’explication et de mobilisation quotidien dans les entreprises, tracts, vidéos, réunions, assemblées générales, il faut emporter l’unité. Actuellement on est entre 70 et 80 % du mouvement syndical acquis contre Macron, il faudrait en emporter quasi 100 %, lui enlever ses derniers soutiens hésitants.

Et alors, il faut diffuser l’idée que les manifestations sont évidemment nécessaires mais que la construction d’un mouvement d’ensemble l’est encore plus. Certes l’occupation des entreprises ne se décrète pas, cela ne dépend pas d’un seul mot d’ordre, ce ne fut d’ailleurs le cas ni en mai 36 ni en mai 68. Mais quand c’est mûr, c’est mûr et cela se produit. C’est autre chose que « Nuit debout » et l’occupation des places de la République, car l’occupation des entreprises, c’est la crainte majeure du patronat, c’est leur pognon, leurs biens, qui sont en jeu, dans ce cas-là ils négocient et sont capables, réalistes, de dire à leur créature Macron qu’il faut arrêter.

il faut que le climat mûrisse en ce sens. Il faut donner confiance, confiance, confiance, dans la possibilité de lutte et de victoire.

Il faut lever les doutes, les craintes, tracer les voies du mouvement d’ensemble.

Finalement, dans l’histoire de France, c’est chaque fois ainsi qu’on a gagné.

Nous sommes dans une circonstance et un affrontement historique exceptionnel, instinctivement le salariat le sait déjà et le comprend, il n’est pas temps de concéder des points à l’ennemi de classe.

Ce n’est pas un jeu à points. C’est une guerre sociale, notre tâche à toutes et à tous, n’est donc pas de compter les points, c’est de rassembler, unifier et mobiliser notre camp.

 

84 Commentaires

  1. 1956
    Posted 30 octobre 2017 at 14:19 | Permalien

    GF:
    Commencez par la conclusion!, les convaincus gagneront du temps. Puisque le principal objectif du post est de balancer « un coup de pied de l’âne » à Mélenchon.
    Comme incantations à l’unification, n’y aurait il pas mieux à venir du PS?.

  2. Posted 30 octobre 2017 at 14:47 | Permalien

    incroyable,
    melenchon rend service à Macron en lui disant, qu’il marque un point contre le mouvement social,
    et vous imaginez que si on critique cela on donne » un coup de pied de l’âne »
    ca ne vient pas du PS qui est incapable de faire cette critique, mais de moi,
    je ne suis pas un âne, je ne donne pas de coup de pied, j’argumente, et c’est plus que nécessaire, là pour le coup ! et je me suis modéré !

  3. Gilbert Duroux
    Posted 30 octobre 2017 at 15:01 | Permalien

    Le jour où tu seras capable de faire preuve d’honnêteté intellectuelle, tu entraineras les foules. Qui peut nier que Macron marque des points ?
    À force de cacher la poussière sous le tapis, pour « ne pas désespérer Billancourt », comme disaient les staliniens en 68, tu es de moins en moins crédible. Seule la vérité est révolutionnaire, camarade.

  4. Posted 30 octobre 2017 at 15:33 | Permalien

    je ne dirais jamais que macron marque des points,
    je suis un des chefs de guerre contre lui pas un compteur de points

  5. Bourdais Marc
    Posted 30 octobre 2017 at 17:40 | Permalien

    Partout la contre révolution libérale est en marche et partout elle est en train de gagner. Non pas parce qu’elle est apprécié ou offre des perspectives d’avenir mais par ce qu’elle a infiltré tous les organes de décisions: politiques financiers, médiatiques, et même syndicaux. Elle prospère grâce à la fragmentation des contrepouvoirs, et à sa parfaite compréhension des mécanismes de contrôles des solidarités humaines. Le système ne cherche pas à supprimer les oppositions, juste à les fragmenter. Et le plus simple ne consiste pas à opposer les idées, ce qui pourrait conduire à des convergences, mais à attiser les rivalités entre les hommes. Cela procède de la répulsion plus que de la réflexion et c’est infiniment plus efficace.

  6. Gilbert Duroux
    Posted 30 octobre 2017 at 19:23 | Permalien

    Pour mobiliser il faut faire un constat honnête de la situation, pas bercer les gens d’illusions, comme tu ne cesses de le faire. Et surtout, il est mobilisateur, il prend en considération, toutes les coordonnées syndicales, politiques et historiques. pas les états d’âme du « chef » qui revient d’ailleurs et laisse parler ses états d’âme intimes

  7. Posted 30 octobre 2017 at 19:47 | Permalien

    qu’est ce que c’est que cette bêtise ? ‘un « constat honnête » qu’est ce qu’un constat honnête ? reprendre le son code cloche dominant des télés ?
    mon constat tout au long de l’article est bien plus honnête que toutes les télés et que celui versatile de Mélenchon

  8. Posted 30 octobre 2017 at 19:49 | Permalien

    c’est pour cela qu’il faut l’unité de toute la gauche, un collectif permanent de toute la gauche anti Macron…

  9. 1956
    Posted 30 octobre 2017 at 19:49 | Permalien

    GF4:
    Votre courage à combattre et votre honnêteté ne sont pas en cause, mais de là à se qualifier de « chef de guerre »… sans avoir réussi à fédérer la majorité des siens.
    Dommage de se condamner à rester plutôt le « Don Quichotte » qui refuse d’accepter avec d’autres les réalités du moment.

  10. Posted 30 octobre 2017 at 19:52 | Permalien

    c’est votre point de vue dénigrant, mais je m’en fou, je lutte, avec tous mes amis, de plus en plus nombreux
    voyez les appels, les reunions, les articles, les soutiens grandir

  11. Bourdais Marc
    Posted 30 octobre 2017 at 22:27 | Permalien

    L’unité de la gauche ne peut se décrété sans un minimum de confiance. Hors manifestement les luttes de pouvoir et les animosités personnels gangrènent toutes les tentatives. Dans cette perspective Faire perdre le concurrent semble d’avantage prioritaire que la recherche d’une quelconque synergie dans la lutte. Entendre les uns et les autres revenir sans cesse sur la responsabilité nominative de la défaite de la gauche en est la parfaite illustration. C’est lassant, démobilisateur et contreproductif pour entamer une quelconque concertation. Les fautes ou les trahisons des uns et des autres sont maintenant parfaitement connues. Leurs avenir personnel nous indiffère et si certains peuvent se montrer encore utile, c’est tant mieux. Il y a aujourd’hui suffisamment de travail à faire pour contrer les nuisibles. La FI est paranoïaque vis a vis de tous ce qui est estampillé PS. Elle a ses raisons et beaucoup sont fondées. La gauche que représente Gérard Filoche est vent debout face à l’attitude de la FI considéré comme intransigeante, dogmatique et hégémonique. Ce n’est pas faux non plus. Cela ne pourra se résoudre qu’avec du temps et un peux de bonne volonté. Cela commence par un arrêt des critiques, une reconnaissance des actions positives des uns et des autres et un soutien public des options idéologiques lorsqu’elles sont partagées. Ne pas attendre de réciprocité immédiate peut avoir un effet déterminant sur le rétablissement de la confiance. Actuellement la FI est trop marqué politiquement pour pouvoir fédérer rapidement un courant majoritaire en France et l’estampille PS est trop discrédité pour pouvoir espérer un quelconque assentiment populaire sur un programme quel qu’il soit. Pour le moment l’électorat de gauche est dominé par ce sentiment négatif: « A quoi bon! ». Pour qu’il se modifie en: « Pourquoi pas! », il faut redonner de l’espérance avec des propositions communes et des actions convergentes. Privilégier le festif au revendicatif, l’ironie à l’agressivité, l’humour à la victimisation. La fête de l’Humanité a fait plus d’adhérents en son temps que la plupart des discours politiques.

    Réaffirmer les valeurs de gauche commence par la réhabilitation du partage. Non pas par ce que c’est plus juste mais par ce que cela fait du bien à l’âme et au coeur. Garantir la diversité. Non par humanisme mais par ce que c’est une source d’enrichissement intellectuel et de découverte du monde. Les valeurs de gauche ne sont pas bonnes par ce qu’elles sont plus justes mais par ce qu’elle garantissent le lien social, valorisent l’intérêt générale, reconnaissent la valeur des individus au sein du groupe, assurent l’impartialité et l’équité des institutions pour chacun. C’est le ciment idéal pour diminuer les frustrations, combattre le replis identitaire, religieux, ethniques. La compétition: c’est la guerre et l’injustice pour tous. La coopération: c’est la paix et l’épanouissement de chacun.
    C’est tous cela qu’il faut affirmer avec force pour redonner envie et espérance dans la gauche. Cela passe aussi par l’exemple…

  12. Médusa
    Posted 31 octobre 2017 at 0:35 | Permalien

    Macron n’a effectivement pas marqué de point, puisqu’il n’a pas convaincu. Mais la politique rituellement stupide de segmentation des luttes, de la part des directions syndicales, a pour l’instant fait capoter la mobilisation.

  13. Gilbert Duroux
    Posted 31 octobre 2017 at 4:00 | Permalien

    Ils sont tellement nombreux, tes amis au PS, qu’ils n’ont même pas été capables d’imposer que tu sois candidat à la primaire plutôt qu’un droitier comme de Rugy, un revenant comme Peillon ou un charlot comme Bennahmias.

  14. Posted 31 octobre 2017 at 5:12 | Permalien

    disons que Hollande et Cambadelis ont davantage fait barrage contre moi
    « filoche leur fiche la pétoche » écrivait le çanard enchaine,

  15. Posted 31 octobre 2017 at 5:12 | Permalien

    c’est faux, ne sabotez pas svp, mobilisons le 16 novembre,

  16. Pascal Rousse
    Posted 31 octobre 2017 at 10:39 | Permalien

    Merci pour ce billet remontant ! Malgré des réserves personnelles, je soutiens FI, mais je trouve en effet que l’attitude de Mélenchon vis à vis du syndicalisme n’est pas toujours constructive, de même que l’on ne voit pas l’utilité de dire que Micron « marque un point », car on s’en fout : il doit juste dégager.

  17. Zhang kui
    Posted 31 octobre 2017 at 11:49 | Permalien

    Bravo M.FILOCHE. ENFIN J,ENTENDS UNE GRANDE VOIX DE LA GAUCHE DU PS.

  18. Vladimir
    Posted 31 octobre 2017 at 14:49 | Permalien

    « je suis un des chefs de guerre contre lui »

    On aura vraiment tout lu ici ! Mais l’important c’est d’y croire je suppose.

  19. le maur
    Posted 31 octobre 2017 at 14:57 | Permalien

    Quand je regarde cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=pMRgQQ7TNrs sur la promesse d’une Europe Sociale depuis les années 90.

    Ensuite, je regarde les gens qui composent / ont permis l’accession au pouvoir de Macron et bien on y retrouve 75% du PS (Solférino) et du bataillon d’énarques qui étaient aux ordres de la précédente mandature.

    Franchement avec qui faut il s’unir, c’est quoi la « gauche »! , c’est quoi un socialiste?

    Par pure provocation, prenons Fleur Pellerin (l’ex-ministre de la culture qui n’était pas payer pour lire des livres), elle est devenue gestionnaire d’un fond de pension K-fund qui investit dans des STARTUP situées dans la gare de xavier NIEL(là ou on croise des gens qui sont rien). Si vous voulez rigoler un bon coup, lisez l’article qu’elle épingle sur son twitter, on y apprend quelle est chasseuse de licorne (entreprise informatique qui se revend des milliards alors qu’elles ont jamais rien produit de tangible)…

    Sinon, politiquement il faudrait comprendre que « En Marche » (qui j’insite finiront par s’appeler les démocrates ou un truc dans le genre) à pour objet politique la création d’une force politique situé au centre droit autour d’un socle idéologique de type de L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme (suffit d’écouter papy Collomb)

    Pour finir, il faudrait une fois pour toute que vous vous rendiez compte, que ça ne sert à rien de taper sur la FI ou Melenchon, ça va à l’encontre de votre combat pour une union de ce truc qui s’appelle la ‘gauche’ et que l’on ne sait pas définir tellement le mot a été salit, d’ailleurs meme Hamon l’a compris.

  20. Posted 31 octobre 2017 at 17:16 | Permalien

    il n’existe que deux classes fondamentales, le salariat et l’actionnariat
    ceux qui vendent leur force de travail et ceux qui l’achètent et l’exploitent,
    la lutte entre ces deux classes, c’est, de façon déformée, historique et pérenne, la lutte entre la droite et la gauche,
    c’est la lutte décisive pour le sort de l’humanité, socialisme ou barbarie
    ce n’est pas vous petit phraseur qui allez changer cela,
    vous ne ferez plus de politique ou vous vous serez vendu au plus offrant que la lutte de classes, droite contre gauche continuera encore,
    et croyez moi a la fin, c’est nous, le salariat, qui gagnerons quelque soient les étiquettes qu’auront pris nos partis traditionnels d’ici la

  21. Posted 31 octobre 2017 at 17:17 | Permalien

    en effet

  22. Arpège
    Posted 31 octobre 2017 at 17:32 | Permalien

    Je ne vois pas bien l’intérêt d’accabler Mélenchon, qui plus est, sur la base d’une citation tronquée.

    Il vaut mieux accabler les médias qui déforment à l’extrême les propos des uns et des autres, dans le seul but de nous diviser et de nous démoraliser.

    « Quand on est militant politique à gauche, travaillons à faire les gestes indispensables qui unifient celle ci »

    Cela commence par ne donner aucun crédit aux saloperies médiatiques, qui n’ont aucun autre but que de provoquer gratuitement la zizanie.

  23. Gilbert Duroux
    Posted 31 octobre 2017 at 21:13 | Permalien

    Je le re-redis, le commentaire n°6 n’est pas de moi, il a été caviardé. Ou tu le remets dans son état originel, ou tu le supprimes.

  24. Inkey
    Posted 31 octobre 2017 at 23:48 | Permalien

    « Puis il appelle à « une manifestation d’un million devant l’Elysée » »

    C’est un peu plus compliqué que ça, il proposais une grande manifestation unitaire mais s’est mis en retrait pour discuter avec les syndicats, force est de constater que les syndicats n’ont pas juger utile de faire la jonction avec le politique.

    « Puis, il déclare que la bataille est perdue et que Macron a gagné. »

    Il n’a jamais dit ça, il constate effectivement que Macron à marquer un point, rien de plus. C’est les médias qui déforme le propos qui parle de bataille perdu et de macron à gagné.

  25. Posted 1 novembre 2017 at 8:38 | Permalien

    bah tiens…
    c’est
    1) la faute aux syndicats
    2) la faute aux médias

  26. Posted 1 novembre 2017 at 8:39 | Permalien

    un peu court jeune homme

  27. Vladimir
    Posted 1 novembre 2017 at 11:48 | Permalien

    Vous feriez mieux de vous contenter de votre état groupusculaire et archi minoritaire, qui vous convient bien visiblement, au lieu de donner des leçons aux autres. On se croirait encore au bon vieux temps de la Ligue ! Décidément les choses ne changent guère parfois.

  28. Posted 1 novembre 2017 at 12:10 | Permalien

    j’adore les anonymes sans argument qui viennent sous différents pseudos déposer leurs petits cacas

  29. Vladimir
    Posted 1 novembre 2017 at 12:24 | Permalien

    Pour votre gouverne Vladimir est mon vrai prénom.

    « Gérard Filoche » est-il également un « pseudo anonyme » (sic) ?

  30. Posted 1 novembre 2017 at 12:29 | Permalien

    ACCUEIL / POLITIQUE / JEAN-LUC MÉLENCHON

    Loi travail. Mélenchon craint « la plus grosse défaite du mouvement ouvrier »
    Modifié le 16/10/2017 à 21:34 | Publié le 16/10/2017 à 21:34 – 0
    Écouter

    Jean-Luc Mélenchon est pessimiste sur les chances de renverser les lois travail Jean-Luc Mélenchon est pessimiste sur les chances de renverser les lois travail | AFP

    Le chef de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, critique la faible mobilisation des syndicats contre la réforme du droit du travail, dans un billet paru sur son blog lundi 16 octobre. Sur TF1, il dit craindre « la plus grosse défaite du mouvement ouvrier » depuis trente ans.

    Jean-Luc Mélenchon s’est dit déçu lundi de la manière dont les syndicats conduisent le mouvement social contre les ordonnances modifiant le Code du travail, disant craindre une « victoire de Macron par KO ».

    Rappelant avoir demandé « aux syndicats de prendre l’initiative » après avoir lui-même réuni des dizaines de milliers de partisans place de la République à Paris le 23 septembre, le chef de file de la France insoumise a jugé « la suite […] bien décevante ».

    « Car de ce leadership, que sort-il ? Fort peu. À vrai dire : rien », a estimé M. Mélenchon dans une note postée sur son blog.

    Une critique du front syndical désuni

    « La réunion syndicale unitaire (du 9 octobre, N.D.L.R.) a convoqué une autre réunion unitaire (le 24 octobre) pour ‘envisager une journée d’action en novembre’ », a-t-il encore déploré.

    Le front syndical apparaît désuni contre les ordonnances. La CGT, ensuite rejointe par Solidaires, a annoncé seule une nouvelle journée de grèves et manifestations, le 19 octobre.

    « Tout semble se dessiner pour une défaite du mouvement ouvrier traditionnel. Elle sera sans précédent », a prévenu M. Mélenchon, en soulignant que « les corporations, abandonnées à elles-mêmes, négocient séparément ».

    « De son côté, le groupe parlementaire ‘La France insoumise’ continue ses rencontres bilatérales en vue d’une large action commune de tout le champ impliqué dans cette lutte », a poursuivi le député des Bouches-du-Rhône.

    « Il est clair que les confédérations CGT, FO et CFDT n’en veulent pas. Pour l’instant la probabilité de la victoire de Macron par KO sur ces ordonnances augmente d’un bon cran », a-t-il encore anticipé, en demandant « que l’on réalise la violence de ce que nous sommes en train de subir, pieds et poings liés. Et l’ampleur de la défaite qui se dessine sous nos yeux ».

    Dans ce contexte, M. Mélenchon a épinglé sans détailler « le ‘vieux monde’ impuissant à vouloir et à changer quoi que ce soit ».

    « Les directions des corps intermédiaires peuvent-elles être autre chose que des rouages à l’intérieur d’une réalité qui fonctionne comme un bloc ? », s’est-il encore interrogé.

    Vers une défaite du mouvement ouvrier ?

    M. Mélenchon et Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, ont été présentés comme en froid en septembre. Le chef de file de La France insoumise a d’ailleurs admis qu’il fallait « réduire le niveau de tension créé par les remarques acides du secrétaire général de la CGT et de celui de FO », Jean-Claude Mailly.

    « J’appelle le mouvement social à se ressaisir, parce que pour ce qui concerne la France Insoumise, on a fait notre part de travail, à l’Assemblée, tous seuls dans la rue en juillet, puis en appelant à une grande marche », a lancé ensuite M. Mélenchon sur TF1.

    « Si ça continue comme ça, en dépit des efforts de certains syndicats qui ont tout porté sur leur dos, on pourrait aboutir à la plus grosse défaite du mouvement ouvrier qu’on a jamais vu depuis ces 30 dernières années », a-t-il poursuivi.

    « Là on parle de Code du travail, du renversement de la hiérarchie des normes. Mais pour nous c’est une affaire sacrée, c’est 100 ans de compromis social », a souligné le leader de La France Insoumise.

    « Vous avez vu hier soir, (Emmanuel Macron) vous a fait le numéro, il a dit, ‘vous avez vu, j’y suis arrivé en cinq mois’ », a-t-il relevé, mettant en garde le chef de l’État : « Attends bonhomme, ce n’est pas réglé ».

  31. Médusa
    Posted 1 novembre 2017 at 13:09 | Permalien

    Mélenchon a parfaitement raison de critiquer la façon dont les directions syndicales ont planté la mobilisation. Il y avait de quoi faire le 12 septembre, avec un bon démarrage ; ils se sont ensuite appliqués à segmenter les luttes (le public d’un côté, les retraités de l’autre, chaque profession dans son coin) et ont réuni leur intersyndicale bien trop tard.

    Les mouvements de 2010 et 2016 auraient déjà dû être victorieux vu les circonstances, et on a paumé. C’était la faute aux critiques de Mélenchon ??

  32. Posted 1 novembre 2017 at 13:40 | Permalien

    n’importe quoi ! en trois mois JLM a dit une chose et son contraire prétendant diriger ce qu’il n’a pas a diriger et se plantant sur la montée d’un mouvement et la façon d’y contribuer.
    Ce n’est pas le première fois, ce fut déjà le cas le 6 mai 2013, le 1er décembre 2013n, le 15 juin 2016,
    et en 2015 quand il ne dit rien contre Macron mais tout contre Hollande
    c’est sa méthode qui est fausse, sa conception des rapports syndicats partis est fausse,
    et pour le mouvement de masse ce n’est pas sa faute, il n’en a jamais dirigé lui-même
    en 2010, a la mi octobre, il s’en est fallu de peu, et en 2016 aussi le 14 juin… mais ce sont les masses qui decident, pas les appareils ni les apparatchiks

  33. Vladimir
    Posted 1 novembre 2017 at 13:56 | Permalien

    « ce sont les masses qui decident, pas les appareils ni les apparatchiks »

    Mais bon surtout ne critiquons pas les directions syndicales !

    Un poil contradictoire (mais bon on a l’habitude)

    « et pour le mouvement de masse ce n’est pas sa faute, il n’en a jamais dirigé lui-même »

    Et vous? Je veux dire, à part une bande armée mexicaine qui sert de gauche au PS? (et encore pas toute la gauche du PS, parce que les donneurs de leçons « unitaires » ne sont pas fichus de s’entendre entre eux !)

  34. Inkey
    Posted 1 novembre 2017 at 14:23 | Permalien

    «bah tiens…
    c’est
    1) la faute aux syndicats
    2) la faute aux médias»

    Sauf que je n’ai jamais dit ça, un peu court jeune homme.

    Vous faite une interprétation foireuse de ce que JLM dit, c’est factuel. Et cette interprétation foireuse est relayé partout dans les médias, ça aussi c’est factuel.

    Ensuite, il n’est pas question de rejeter la faute sur les syndicats, mais simplement de regretter leur position vis à vis de la politique.

    JLM à sortie un papier tout récemment sur son blog, il s’y explique.

  35. Inkey
    Posted 1 novembre 2017 at 14:30 | Permalien

    «j’adore les anonymes sans argument qui viennent sous différents pseudos déposer leurs petits cacas»

    C’est un peu hors sujet, mais l’anonymat sur le web n’existe pas ou presque, ce n’est pas un pauvre pseudonyme qui nous protège.

  36. Posted 1 novembre 2017 at 14:38 | Permalien

    ses déclarations je les ai reproduites ci dessous,
    Sur TF1, il dit craindre « la plus grosse défaite du mouvement ouvrier » depuis trente ans.
    « Tout semble se dessiner pour une défaite du mouvement ouvrier traditionnel. Elle sera sans précédent »,
    « Il est clair que les confédérations CGT, FO et CFDT n’en veulent pas. Pour l’instant la probabilité de la victoire de Macron par KO sur ces ordonnances augmente d’un bon cran »,
    ce n’est pas responsable,
    battons nous dans nos syndicats pour qu’ils s’unissent tous
    battons nous pour gagner
    nous n’avons pas le droit de démoraliser
    ni de donner de leçons à personne
    et au niveau des partis politiques créons une coordination permanente de toute la gauche de combat contre Macron plutôt que de commenter, de ci de la, de donner des points, des avis extérieurs au mouvement politique et social

  37. Posted 1 novembre 2017 at 14:39 | Permalien

    quand même, sans être prétentieux, depuis 1964 , et en 55 ans de militantisme il m’est arrive d’être en situation de responsabilité de mouvement de masses de milliers, de dizaines de milliers, et parfois de centaines de milliers de personnes,

  38. Posted 1 novembre 2017 at 14:41 | Permalien

    he bien, mettez votre vrai nom et indiquez vos responsabilités militantes si vous en avez

  39. Inkey
    Posted 1 novembre 2017 at 15:24 | Permalien

    «he bien, mettez votre vrai nom et indiquez vos responsabilités militantes si vous en avez»

    Vous demandez le nom et les responsabilité militantes de tout les gens avec qui vous parlez dans les manifestations ?
    Quel importance cela vous fait-il d’avoir ces informations ?

  40. Posted 1 novembre 2017 at 16:20 | Permalien

    quand certains s’obstinent de façon manifeste, oui, il faut savoir qui parle

  41. Médusa
    Posted 1 novembre 2017 at 17:14 | Permalien

    « n’importe quoi ! en trois mois JLM a dit une chose et son contraire prétendant diriger ce qu’il n’a pas a diriger et se plantant sur la montée d’un mouvement et la façon d’y contribuer. »

    1/ JLM n’a jamais prétendu diriger le mouvement social.

    2/ Il a 100% raison de critiquer la direction foireuse des syndicats, avec leur politique de division des luttes et leurs journées éparpillées qui ne servent à rien. C’est trop facile de s’abriter derrière la séparation syndical/politique pour esquiver des critiques mille fois justifiées !

    3/ Même vous critiquez implicitement la politique des directions syndicales, puisque vous appelez à raison à « occuper les entreprises », un mouvement de grève général ET reconductible étant seul à même de faire reculer Macron. Or les directions syndicales se contentent de promener les salariés une fois toutes les deux ou trois semaines, stratégie perdante comme le montre la décrue de la mobilisation les 21 sept et 19 oct.

  42. Médusa
    Posted 1 novembre 2017 at 17:15 | Permalien

    « et au niveau des partis politiques créons une coordination permanente de toute la gauche de combat  »

    Bonne idée, mais ensuite que ferez-vous quand les syndicats vous renverront la charte d’Amiens à la tête dès qu’une telle coordination se mêlera de pousser à l’action ?

  43. Inkey
    Posted 1 novembre 2017 at 17:42 | Permalien

    «quand certains s’obstinent de façon manifeste, oui, il faut savoir qui parle»

    Dans mon cas, il ne s’agit pas là d’obstination mais de désaccords.
    Vous vous permettez un homme de paille, je me permet de vous faire remarquer que c’est un procédé plutôt détestable et contre-productif.

    Autrement, vous dite que « nous n’avons pas le droit de démoraliser », c’est bien gentil mais il faut bien un moment ou à un autre que les gens puissent prendre connaissance des positions des uns et des autres. Tout ne peut pas simplement se régler entre organisations façon « circulez il n’y à rien à voir ».

  44. Lloyd Hopins
    Posted 1 novembre 2017 at 18:49 | Permalien

    Pour le coup Mélenchon a soutenu toutes les rassemblements syndicaux contre les ordonnances et s’est conduit correctement dans la période récente. Tant mieux si la France insoumise, la première force du progrès social dans notre pays s’est engagé pleinement dans cette bataille. D’ailleurs quand en plein cœur de l’été les ordonnances ont été voté au parlement le jour du vote, la France insoumise a organisé un rassemblement à République en concurrence avec aucune autre manifestation syndicale pour la bonne raison…qu’il n’y en avait pas. Ca ne vous a pas empêché d’expliquer qu’il ne fallait pas aller à ce rassemblement pour d’obscures raisons qui cachaient mal votre sectarisme. Taper sur Mélenchon et ses initiatives contre les ordonnances est une erreur; On ne peut pas se payer le luxe de se diviser vu le rapport de force. Il faut cependant interroger la tactique des chefferies syndicales. Ca va faire 3 mouvements sociaux qu’on se prend un mûr. Faire une manif en semaine une fois tous les dix jours, ça ne marche pas.

  45. Posted 1 novembre 2017 at 20:20 | Permalien

    1) si si hélas JLM pretend diriger le mouvement social, il donne des directives zigzagantes de haut, des ordres, des consignes, des critiques, etc… sans respect et sans souci de l’unité ni du rassemblement, (il l’a déjà fait le 6 mai 2013, le 1er décembre 22013, en 2015 et le 15 juin 2016… j’ai critique sa méthode à chaque fois sur mon blog avec les mêmes arguments, il n’entend pas, n’écoutes pas, je n’aimais surement jamais à FI, ce n’est pas supportable )
    2) travailler à l’unité des syndicats est nécéssaire, indispensable, incontournable, c’est aussi travailler à l’unité des parti politiques, JLM le refuse, il prétend que c’est de la tambouille et que ça n’a intérêt d’associer une ribambelle de logos
    3) je ne me permets pas de critiquer les directions syndicales, je suis un militant de base respectueux et unitaire, sans les syndicats nous ne sommes rien je ne veux pas les affaiblir, mais les aider a s’unir et a agir c’est la tâche politique que je m’assigne avec mes amis

  46. Posted 1 novembre 2017 at 20:23 | Permalien

    mais tu ne connais rien a la vie de la gauche de ce pays : les syndicats viennent observer toutes les reunions unitaires de la gauche,
    ils étaient là dans l’appel des cent l’an passé,
    ils sont là dans « passerelles », et l’appel a travailler en commun lancé il y a un mois c’est FI qui n’y est pas !!
    ils étaient là le 21 janvier 2016 quand JLM a claque la porte de tout accord programmatique et a toute candidature unitaire de al gauche pour la présidentielle de 2017

  47. Posted 1 novembre 2017 at 20:27 | Permalien

    comprends rien, qu’est ce que vous embrouillez là ?
    moi, je suis transparent, tout le monde sait qui je suis, ce que je fais, comme tous mes amis de D&S et de la gauche socialiste,
    je suis contrôlable, dans toutes mes actions,
    nous avons une revue mensuelle D&S depuis 24 ans, qui au cordeau défend toutes nos positions, une lettre hebdomadaire à 20 000 exemplaires, des sites, des blogs, des mels à 130 000 exemplaires, les noms de nos camarades D&S GDS, PS, sont publics, et leurs responsabilités aussi, qu’est ce que tu veux dire ?

  48. Posted 1 novembre 2017 at 20:32 | Permalien

    aucune force de la gauche n’est assez forte pour s »autoproclamer leader,
    sans unité de la gauche, chaque force n’est rien, nous GDS Ds gauche socialiste pas plus
    ni en juillet ni en septembre FI n’a eu raison de faire cavalier seule pour lutter contre les ordonnances alors que l’unité (syndicale en premier lieu, mais politique aussi ) est nécessaire et incontournable
    on ne peut pas se payer le luxe de diviser d’agir seuls alors qu’il faut agir en commun
    je respecte les syndicats et ne parle pas de chefferie, sans syndicats nous ne sommes rien,
    la division syndicale et politique explique ce qui se passe en ce moment vous en avez plus que votre part, hélas

  49. Lloyd Hopins
    Posted 1 novembre 2017 at 21:28 | Permalien

    Quand Mélenchon a-t-il divisé ??? le 23 malgré vos attaques a été succès, Attac, hamon, plusieurs cadres de la gauche du ps, Nouvelle Donne plusieurs députés non FI et surtout des dizaines de milliers de personnes étaient présentes et tant mieux. Il fallait s’en féliciter plutôt que continuer à dénigrer !
    Mélenchon a, à la suite de ce rassemblement proposé un large rassemblement mêlant syndicats et partis qui pourrait se tenir sur les champs Elysées et rassembler largement. Les réunions unitaires (que vous appeliez depuis des mois) se sont tenues et qu’en est il sorti ? Rien !
    Oui les chefferies syndicales qui veulent à tout prix garder la main sur le mouvement social sont comptable de ces échecs et on a le droit de le dire, ne vous en déplaise

  50. Posted 1 novembre 2017 at 22:51 | Permalien

    La politique de Macron repose sur un postulat qui peut se défendre sur le papier mais ne résiste pas aux faits.
    La politique de l’offre est aujourd’hui plus pertinente qu’une politique de relance qui a eu son heure de pertinence.
    De là des mesures pour les entreprises. Mais encore faut-il savoir de quelles entreprises on parle. Dans les faits les besoins des PME et TPE ne sont pas traités pour une politique sur mesure pour les grandes entreprises dont l’internationalisation rend difficile sinon illusoire tout sens civique : l’arbitrage dans le partage de la valeur ajoutée ira toujours à l’actionnaire.
    Le discours et l’action de certains partis ou syndicats ne sont pas les bons dans un pays ou partis et syndicats sont décriés parce que leurs apparatchiks ont oublié leurs missions respectives d’intérêt général car il faut avoir plus de hauteur de vue que la seule défense d’intérêts catégoriels et voir au delà les enjeux.
    Mais en même temps (l’expression est à la mide sur les plateaux tv et radio) il faut chercher l’argent. Or il n’y a pas de volonté politique contre la fraude fiscale internationale dès lors qu’il y a une porte tambour entre la haute administration française et les banques, grandes entreprises, cabinets d’avocats ou d’expert-comptable internationaux…

  51. socrate
    Posted 2 novembre 2017 at 0:08 | Permalien

    a mon humble avis la majorité du peuple de gauche aujourdhui est ni derrière Macron , ni Melenchon ; ni le PS.
    Les gens ne sont pas idiots ils ont compris que sauf extraordinaire événement rien ne viendra contrecarrer les ordonnances loi travail.
    Ceux qui ont laissé passer les lois Macron et El Khomri ont perdu toute crédibilité.
    il en va de mme de certains syndicats….
    On est dans une phase de murissement sourd de la colère d’une grande partie du salariat contre les atteintes multiples du droit et des conditions de travail.
    Peut etre il en sortira quelque chose….
    Pour la gauche sans unité elle ne fera rien.
    Et l’unité c’est pas encore pour demain

  52. Swan
    Posted 2 novembre 2017 at 3:04 | Permalien

    Bonjour,

    Merci pour ce billet. Quitte à me répéter, j’adore ton blog même si on est pas toujours d’accord, c’est toujours bien argumenté et empiriquement fourni ; puis, j’admire ton équipe, toi-même et tout le boulot que vous fournissez.

    Le soucis est que sans Mélenchon il n’y a pas d’union entre toutes les tendances, et il n’a formé personne pour lui succéder. Dans notre circo, les anciens « PG » font tout pour prendre le pouvoir et se placer jusqu’à proposer des listes sénatoriales sans en faire part aux militants. Le mouvement est très divisé/éclectique et JLM tient le truc par des positions ambiguës mais qui lui laissent des marges de manœuvre…

    Ensuite, que veux-tu dire par « La perception de l’attaque, tellement énorme, contre le salaire brut et notre système entier de protection sociale reste à venir ( et le programme « AEC » de FI n’y aide pas du tout). » ?

  53. Gilbert Duroux
    Posted 2 novembre 2017 at 4:28 | Permalien

    Je te le demande une dernière fois. Tu as caviardé le commentaire n° 6, qui n’est pas de moi. Aussi j’exige que tu le supprimes (pour une fois que c’est moi qui demande à ce qu’on supprime un commentaire. D’habitude tu ne te gênes pas pour le faire sans qu’on te le demande).

  54. Gilbert Duroux
    Posted 2 novembre 2017 at 4:36 | Permalien

    Oui, Macron marque des points dans tous les domaines. Sur le code du travail. Sur l’indemnisation des chômeurs. Sur la charge de l’impôt, qu’il fait porter sur les classes populaires et les classes moyennes plutôt que sur les plus riches. Sur les questions sécuritaires. C’est de ne pas l’admettre qui est démobilisateur. Seule la vérité est révolutionnaire, camarade.
    Il faut arrêter les tartarinades et de bercer les gens d’illusions.

  55. CRAYENCOUR
    Posted 2 novembre 2017 at 9:25 | Permalien

    Mauvaise foi épuisante; le PS est responsable de la situation actuelle bien plus que Mélenchon ou les partisans de la FI. C’est le PS qui a accrédité l’idée selon laquelle il fallait réconcilier les Français avec l’entreprise et que l’entreprise était « aimable » (discours de Valls) ou encore qui a joué à déconsidérer, puis à criminaliser l’action syndicale (la chemise arrachée et autres). D’ailleurs, aujourd’hui, j’entends encore votre député Faure dire qu’il y a en effet des choses à réformer dans le code du travail, après avoir entendu Hollande vouloir soulager les entreprises des tracas de l’administration certains dans son gouvernement plaindre les « pauvres chefs d’entreprises » et dénoncer les chômeurs et les allocataires de la CAF « tricheurs » ou bien le coût de ces nantis et « fainéants » de fonctionnaires (le terme de fainéant n’a pas été employé, mais dans leur bouche, le mépris était palpable).
    Tu vas répéter que tu n’es comptable que de ce que dit DetS, mais c’est faux; tu es et étais au PS. Et aujourd’hui, tu veux réaliser l’unité de la gauche sans parti hégémonique dis-tu; c’est à dire en renonçant à la domination du PS, sauf que cette union dont tu parles, tu ne l’envisages que sous la même forme d’un parti fourre-tout rassemblant des composantes très différentes, comme le PS, ce qui ne peut que conduire aux mêmes erreurs. Les seules fois où le PS a mené une politique de gauche, c’est quand il est arrivé au pouvoir en s’étant allié avec une force de poids à sa gauche pour l’aiguillonner et lui rappeler ses engagements(en 1936 ou 1981 avec le PC). Aussi, aujourd’hui, il est hors de question de favoriser la reconstitution d’un tel parti hégémonique; que le PS se reconstitue sur une base et une direction claire (vous en êtes encore très loin) et qu’ensuite, si cette ligne est de gauche sociale, il n’aura aucun mal à trouver en la FI et autres forces de gauche des alliés pour la conquête du pouvoir sur la base d’un programme commun clair, à condition de renoncer à être de nouveau le pôle dominant de cette alliance.

  56. Posted 2 novembre 2017 at 11:04 | Permalien

    en appelant deux fois a manifester en tant que FI au lieu de travailler a un cadre commun unitaire pour le faire,
    en charriant les syndicats au lieu de positiver et de les appeler a l’unité
    en ne travaillant pas à l’untel de la gauche si nécessaire
    je hais vore expression de « chefferies syndicales qui veulent a tout prix garde la main sur le mouvement social », vous etes facho au fond ?
    sans nos syndicat nous ne sommes rien,
    et nos syndicats valent mille fois, la FI et tout autre groupe du meme genre
    a gauche unité !

  57. Posted 2 novembre 2017 at 11:05 | Permalien

    je termine un livre contre Macron, sortie le 6 janvier Ed. de l’archipel

  58. Posted 2 novembre 2017 at 11:07 | Permalien

    arrêtez de gémir et de commenter dans le vide, négativement,
    travaillez a construire l’unité
    etes vous syndique ?
    l’unite se fait toujours de façon surprenante
    a Prague ou a belgrade, l’explosion sociale est partie parce qu’ils avaient fermé la lumière dans un théâtre

  59. Posted 2 novembre 2017 at 11:07 | Permalien

    dans AEC, l’impôt citoyen est propose pour financer la protection sociale,
    encore une fois je défends les cotisations

  60. Posted 2 novembre 2017 at 11:09 | Permalien

    mais t »as le droit d’etre défaitiste et de casser espoir et mouvement,
    avec mes amis de GDS DS moi je lutte je construis, je rassemble autant que faire se peut

  61. Posted 2 novembre 2017 at 11:11 | Permalien

    vos tons donneurs de leçons sont épuisants

    nul n’a vraiment aucune autorité pour donner des leçons, et surtout pas vous (qui nous avez fait perdre de façon désastreuse le 23 avril)

    en ce moment, il faut travailler à l’unité dans un collectif permanent de toute la gauche contre Macron,

    vous voulez pas pour le moment ?

    ça viendra, vous y viendrez

    en attendant unite on agit, j’espère le 16 novembre ensemble

  62. Posted 2 novembre 2017 at 11:12 | Permalien

    Questions-réponses aux maximes, proverbes, aphorismes et propos de comptoirs distillés contre l’indépendance catalane.
    Publié le 31 octobre 2017 par vpresumey
    I. Les arguments à cent balles (les plus répandus).

    « Ce sont des riches. »

    Voila bien la proposition clef, censée clore tout débat. Elle est commune à l’anar et au facho, au télespectateur de TF1 et à l’adepte des « médias alternatifs ». Une touchante unanimité bien-pensante a ainsi été construite : « Les Catalans, comme les Italiens du Nord, ne veulent pas être solidaires des régions pauvres d’Espagne, c’est une question fis-cale mon bon monsieur ! ».

    Si cette affirmation est généralement assenée avec la certitude d’être sans réplique, il est pourtant très facile d’y répliquer : vous les avez vu, vous, les manifestations de pauvres ouvriers agricoles africains surexploités en Andalousie, d’ouvriers au chômage des Asturies, de locataires madrilènes traqués par leurs créanciers, exigeant que le roi et M. Rajoy puisse continuer à prendre dans les profits des riches capitalistes catalans pour les leur redistribuer ?

    L’Etat espagnol, pas plus et plutôt moins que la plupart des Etat capitalistes, ne pratique la « redistribution » des riches vers les pauvres, sauf dans la mesure où des conquêtes sociales l’y contraignent, ce qui n’est guère le cas ici. Par contre, historiquement, l’appareil d’Etat et les couches bureaucratiques, militaires, ecclésiastiques et financières qui lui sont liées a toujours ponctionné les régions périphériques où se font les plus gros profits. En effet, le capitalisme industriel dans le cadre de la monarchie espagnole s’est développé de façon périphérique, et la Catalogne produit 20% du PIB du pays. L’octroi de « privilèges » fiscaux est une méthode de concessions clientélaires de la part du pouvoir madrilène, et à cet égard le Pays Basque et la Navarre sont beaucoup plus « privilégiés » que la Catalogne.

    L’existence de secteurs capitalistes catalans souhaitant contrôler fiscalité et finances de la province est certaine, mais l’aspiration populaire, largement majoritaire et allant même au delà des milieux indépendantistes, au contrôle des finances locales, est de nature différente. Mais quoi qu’il en soit, les faits auxquels on assiste aujourd’hui devraient mettre un point final à la question : ce sont bien les banques et les grandes entreprises de Catalogne qui expriment leur terreur de l’indépendance et surtout du mouvement populaire qui la réclame, et qui, avec la complicité active de Madrid et de Bruxelles, et la passivité de Puigdemont et de son parti, quittent le pays.

    Cette fuite des capitaux assignerait à la Catalogne la fonction de zone touristique secondaire, alors qu’elle est le coeur des flux économiques d’Espagne et de Méditerranée occidentale. Le mouvement populaire actuel, englobant des secteurs capitalistes, est aussi une résistance contre cette évolution destructrice qui se dessine comme l’avenir promis à la Catalogne dans le cadre espagnol. La prise de conscience de cette réalité est antérieure à l’affrontement présent : elle va avec la paupérisation de toute la jeunesse et le soulèvement démocratique des « Indignés » depuis 2011.

    Par ailleurs, si les régions riches se mettaient à demander leur indépendance par manque de soi-disant « solidarité », alors on verrait un sécessionnisme parisien envers la France ou francfortois envers l’Allemagne ! Les vraies raisons du sentiment national catalan sont bien entendu autres et bien plus anciennes. Nous nous trouvons ici dans le cas de figure de nationalités opprimées plus développées économiquement et socialement que le centre qui les domine : cette configuration historique fut celle de la monarchie espagnole et de l’empire tsariste, où Polonais, Finlandais et Baltes étaient traités, et maltraités, comme des « riches » par Moscou.

    « Ce sont des régionalistes réactionnaires. »

    En France métropolitaine où, en dehors de la Corse, l’adéquation Etat/nation est à peu près totale, l’on a souvent du mal à comprendre que la revendication catalane est, justement, de nature nationale, et on la confond souvent avec un « régionalisme ». Lorsque le « régionalisme » va au delà d’une légitime fierté locale, de protestations concernant la répartition des investissements, et devient une revendication « identitaire », il est ultra-minoritaire (bien que parfois manipulé par les potentats régionaux créés par les lois dites de décentralisation). Que les Français se rassurent, la Catalogne n’est en rien une Bretagne qui réclamerait son indépendance, ni une Padanie, région italienne où des courants réactionnaires réclament en effet de ne plus « payer pour le Sud » et de ne pas accueillir les réfugiés.

    La Catalogne est d’ailleurs l’une des régions européennes les plus disposées à accueillir ces derniers … et une Catalogne souveraine et démocratique serait tout autant, voire plus, susceptible de redistribuer vers ceux qui en ont besoin !

    Cette confusion a pu, de plus, être alimentée par les atermoiements du nationalisme catalan officiel de la CDC (Convergence Démocratique de Catalogne), longtemps au pouvoir dans le cadre des institutions espagnoles et de leurs « communautés régionales ». L’Espagne post-franquiste a été le laboratoire de la régionalisation, précisément mise en place ici, pour que les questions nationales catalane, basque et galicienne soient amalgamées aux questions régionales – elles-mêmes particulièrement prononcée dans une nation espagnole dont l’unification et la construction achevées n’ont pas été faites, la monarchie et le franquisme ayant bloqué toute construction démocratique. La CDC, forme spécifique du nationalisme catalan adaptée à l’Espagne post-franquiste et à l’Union Européenne, a été au pouvoir la majeure partie du temps, au niveau régional, depuis 1978, avec Jordi Pujol puis Arturo Mas, a tendu la main aux courants régionalistes et capitalistes les plus droitiers, comme la NVA flamande, mais les compromis sur lesquels s’était formé son pouvoir – et sur lesquels s’était développé, comme à Madrid, la corruption de ses chefs – se sont effondrés, peu à peu depuis 2006 et brutalement avec la crise économique depuis 2011.

    On peut donc dire que la résurgence d’un mouvement national et démocratique catalan depuis 2010 acte justement la faillite du « régionalisme ».

    « Ce sont des nationalistes identitaires. »

    Plus ou moins mélangée avec l’affirmation sur le « régionalisme réactionnaire », voici l’accusation suprême : le nationalisme catalan serait xénophobe, voire fascisant.

    Accusation risible et tragique en même temps, car elle tait la résurgence massive des franquistes, fascistes et phalangistes, bras levés et insignes nazis dans le cadre des manifestations dites « unionistes » !

    Pour certains, tout nationalisme est forcément odieux. Sans développer ici ce point, disons qu’ils manquent totalement … d’inter-nationalisme !

    Les nationalismes sont soit des réactions à une domination et une oppression, soit l’expression de la domination et de l’oppression. Dans ce dernier cas, il s’agit en Catalogne du nationalisme espagnol !

    Ceci dit il peut arriver que des nationalismes luttant pour une libération comportent des courants réactionnaires. Les mouvement nationaux comportant plusieurs classes sociales c’est même inévitable. Mais cela n’efface pas la légitimité des aspirations à l’auto-détermination. Pour combattre ces courants réactionnaires, il faut défendre l’auto-détermination, sinon on fait leur jeu.

    Le cas catalan, comparé à d’autres cas européens (Irlande, Pays Basque, Ukraine …) est en fait celui d’un nationalisme historiquement peu « identitaire », souvent laïque voire anticlérical, disposé à accorder la nationalité catalane à tout résident sur la base d’une application large du droit du sol, et se définissant, dans une monarchie, comme « républicain ».

    Le nationalisme historique catalan est représenté par l’ERC (dite Gauche républicaine), qui avait exercé le pouvoir en Catalogne en 1931-1934 dans le cadre de la République, tenté l’indépendance en 1934, et gouverné, en relation avec le gouvernement républicain de Madrid, avec les comités ouvriers et paysans dominés par les anarchistes en 1936-1937 dans une indépendance de fait, puis avec le PC espagnol et sa branche catalane le PSUC après 1937 qui l’avait replacé sous le contrôle de Madrid, affaiblissant du même coup la résistance antifasciste. La défaite républicaine de 1939 et l’exil sous les bombes fascistes et dans les camps français en 1939 (la Retirada) furent pour la nation catalane sa défaite historique en même temps qu’elle était celle du mouvement ouvrier, de l’anarchisme, et de la République espagnole.

    A ce nationalisme historique s’est d’abord substitué, après 1978 dans le cadre de la monarchie post-franquiste, octroyant libertés démocratiques et autonomies régionales, le CDC, dit de « centre-droit ».

    Mais les dernières élections régionales ont vu à la fois un piétinement de ce courant, renommé PDeCAT (Parti Démocrate Européen Catalan) et un déplacement de son axe central avec l’arrivée au pouvoir de Puigdemont, qui se voulait un indépendantiste plus authentique que ses prédécesseurs Pujol et Mas, vieux collaborateurs avec le pouvoir central. De plus un petit parti allié du CDC, démocrate-chrétien, s’est effondré. Par contre l’ERC est remontée et, sur la gauche, a percé la CUP (Candidature d’Unité Populaire) courant indépendantiste d’extrême-gauche.

    Il y a donc trois courants : le « centre droit » social-libéral présentement déstabilisé, Puigdemont avec ses hésitations et rétropédalages étant l’expression de cette déstabilisation, l’ERC, courant historique qui, extérieur au mouvement ouvrier, en a toujours subi la pression et cultive une identité laïque et républicaine, et la CUP, courant lié au mouvement ouvrier et à la gauche, dont les 8% indispensables à la majorité indépendantiste – et le rôle actif dans le mouvement présent – font le fer de lance de l’affrontement actuel.

    « Oui mais ils veulent forcer les gens à parler catalan »

    Il y a deux langues officielles en Catalogne, le castillan et le catalan. Si l’on parlait celui-ci dans la rue sous Franco, on se faisait arrêter et tabasser. Les nationalistes catalans ont largement commencé à en faire la langue de l’administration et celle de l’école publique – en même temps qu’a progressé la laïcisation de celle-ci.

    Alors certes les souvenirs du franquisme, surtout quand, comme en 2012, un ministre espagnol les réveille en proclamant qu’il va falloir « castillaniser » l’enseignement en Catalogne, peuvent produire des attitudes fermes voire intimidantes. Ce n’est toutefois pas le cas de la population catalane dans sa masse qui passe d’une langue à l’autre, sans oublier l’occitan dans lequel les bulletins du référendum du 1° octobre étaient également libellés, avec le catalan et le castillan …

    « C’est l’Europe des régions. »

    J.L. Mélenchon dans une vidéo diffusée peu avant le 1° octobre, puis retirée (mais diffusée par l’UPR, le groupe d’extrême-droite d’Asselineau ! ) répétait cette antienne : l’oligarchie financière, les Etats-Unis, l’Allemagne et la Commission européenne veulent casser les Etats-nations, ce que serait soi-disant la monarchie espagnole, et ce sont eux qui sont derrière les Catalans !

    Chacun peut constater qui est soutenu, aujourd’hui, par « Bruxelles » …

    Et c’est bien « l’Europe des régions » qui soutient le roi et M. Rajoy. L’indépendance catalane porterait en effet un coup décisif à la monarchie régionaliste post-franquiste, laboratoire de cette Europe. Que la Commission européenne veuille « casser les Etats » est une légende : elle est leur émanation et elle traduit les rapport de force entre eux, dont la prééminence de l’impérialisme allemand aujourd’hui. Ce qu’elle veut casser ce sont les droits sociaux.

    L’Europe des régions, c’est la France de la loi « NoTRE » où les citoyens ne sont plus égaux devant la loi, devant l’impôt, devant le service public et ou le financement public des églises, religions et sectes menace d’être réintroduit.

    A l’opposé l’indépendance catalane peut permettre de défendre une Europe de nations souveraines démocratiques et laïques qui, elles, seront véritablement unies avec des frontières ouvertes !

    « C’est Poutine ! «

    On entend aussi, à la place, voire en cumulé, avec la thèse du complot oligarchico-américano-européïste, dire que ce serait Poutine qui profiterait de tout cela !

    En fait Poutine a déclaré à plusieurs reprises que « l’Espagne est un Etat souverain », point barre. Il sait très bien qu’une indépendance catalane le menace aussi en fin de compte, lui qui opprime ou veut opprimer Tchétchènes, Géorgiens, Ukrainiens …

    Mais il lui arrive de raconter que « l’Occident » pratique le « deux poids deux mesures », avançant l’exemple du Kosovo – veut-il le « rendre » à la Serbie ? – et prétendant, bien entendu, que le référendum en Crimée tenu sous le menace des fusils n’aurait pas dû être condamné comme l’ a été l’indépendance catalane.

    C’est de bonne guerre : il utilise – un peu – les contradictions de ses adversaires-partenaires impérialistes. Un peu … mais pas trop quand même !

    « C’est la boite de Pandore ».

    Là nous répondrons différemment : hé bien oui, c’est la boite de Pandore qui s’ouvre en Europe!

    Mais n’a-t-elle pas commencé à s’ouvrir en 2005 quand le peuple français a dit Non au projet de constitution soi-disant européenne, appliqué pourtant depuis ?

    N’a-t-elle pas commencé à s’ouvrir depuis 2008 avec la crise qui a privé les Grecs de pain pour sauver les banques européennes, notamment allemandes, et qui n’est pas résolue, la bulle financière étant toujours là ?

    N’a-t-elle pas commencé avec le Maidan ukrainien, une nation affirmant sa volonté d’être associée à toute l’Europe de manière démocratique et souveraine ?

    N’a-t-elle pas commencé avec les révolutions arabes, toute la rive Sud et Est de la Méditerranée se soulevant ou tentant de se soulever ?

    N’a-t-elle pas commencé avec l’exode de millions de réfugiés, syriens notamment, confrontés aux camps, aux barbelés et aux contingentements ?

    N’a-t-elle pas commencé avec l’arrivée au pouvoir en Hongrie puis en Pologne de disciples anticipés et combinés de M.M. Poutine et Trump tout à la fois ?

    N’a-t-elle pas commencé avec l’ « accident politique » du Brexit anglais qui ouvre la crise du Royaume-Uni et de la Grande-Bretagne en tant que tels ?

    Et donc, avec l’impasse révélée par les récentes élections allemandes et la revendication démocratique catalane, n’est-elle pas en train de s’accélérer ?

    Peut-on imaginer que c’est Emmanuel Macron qui va « sauver l’Europe » ?

    … Poser cette question, c’est y répondre !

    La boite de Pandore est ouverte. Il est temps d’aller regarder dedans, d’appuyer tout ce qui est démocratique, à commencer aujourd’hui par la revendication catalane, pour dessiner une perspective démocratique à l’échelle européenne, que n’est pas l’UE – toutes les crises énumérées ci-dessus ont été, non pas résolues, mais enterrées faussement sous la moquette ou enfermées faussement dans le placard par l’UE, qui de ce fait, en tant que construction politique, est objectivement à l’agonie.

    Les luttes sociales dans chaque Etat et le mouvement commun pour s’associer doivent à nouveau se conjuguer. C’est le blocus que l’UE de Merkel, Macron, Juncker et Rajoy promet à la Catalogne ! Une véritable union européenne, union libre de nations démocratiques, accueillerait immédiatement la Catalogne dans ses rangs.

    II. Les arguments politico-historiques.

    « Ils ne sont pas opprimés. »

    Bien que la force brutale ait été employé contre l’expression démocratique du peuple catalan le 1° octobre, que ses élus soient sous la menace applicable à tout moment de plus de 15 ans de prison, il se trouve des …, comment les appeler ? Disons des comiques, pour prétendre qu’il n’y a pas d’oppression nationale en Catalogne. Il faudrait, pour eux, que des colonnes de réfugiés fuient le pays pour que l’on puisse parle de revendication nationale légitime : il n’y aurait de bons mouvements d’émancipation nationale que ceux qui saignent au maximum !

    Il s’agit là, premièrement, d’un déni élémentaire de démocratie, car qui peut juger de l’existence ou non d’un fait national, si ce n’est la population concernée ?

    Or, celle-ci estime avoir tenté loyalement de vivre dans le cadre des autonomies régionales de la monarchie post-franquiste. Mais depuis 2006, sous la pression du PP, le parti de la bourgeoisie espagnole, et du Tribunal constitutionnel, la reconnaissance verbale de l’existence d’une « nation » catalane, les pouvoirs fiscaux, la laïcité, de la « Région » n’ont fait que reculer. Les Catalans constatent le refus de l’Etat espagnol de tolérer leur existence au delà de limites très étroites, le simple fait de parler de « nation » catalane étant exclu.

    Jusqu’en 1978 il était physiquement dangereux aux Catalans d’être catalans. Mais ceci nous conduit justement, en remontant le temps, au deuxième topos des défenseurs de la monarchie :

    « Cela n’a rien à voir avec Franco. »

    Assurément les libertés démocratiques et syndicales ont été imposées de haute lutte dans tout l’Etat espagnol durant la seconde moitié des années 1970, en même temps qu’une importante crise révolutionnaire se produisait au Portugal.

    Il y a donc, c’est une évidence, différence radicale avec l’époque franquiste. Mais pas au niveau de l’appareil d’Etat : celui-ci est en continuité avec Franco, et l’expression de cette continuité est le roi, la monarchie ayant été rétablie par la dictature. En 1978, par le pacte de la Moncloa, les deux partis clef de l’opposition franquisme qu’étaient le PSOE et le PCE ont sauvé cet Etat et sa monarchie en acceptant que le passé ne soit pas soldé. Le pouvoir exécutif important du roi, chef effectif des armées, et les « autonomies régionales » dans la constitution de 1978, que l’on fait passer à tort pour un régime parlementaire classique, furent la forme spécifique de la « transition ».

    En répétant que cette transition s’est faite vers la « démocratie », donc que « la démocratie » est là, on a voulu interdire pendant bientôt quatre décennies toute démocratie véritable qui se serait heurtée au capital, à la monarchie, et à l’UE sanctifiant le tout.

    Le mouvement des Indignés en 2012 a commencé à briser le consensus de 1978. Podemos, qui a été imposé comme son expression politique, a tenté de fermer le couvercle : pour ses chefs Iglesias et Errejon, « construire un peuple » signifie le peuple espagnol et il faut considérer l’Etat espagnol comme un « Etat-nation ». Le mouvement catalan, qui ressemble beaucoup, en plus large, plus massif et plus profond, aux occupations de places publiques de 2012, a relancé la bataille. La République catalane apparaît donc comme l’avant-garde pour toutes les populations de l’Etat espagnol.

    A l’heure où sont écrites ces lignes l’article 155 de la constitution amorce la crise dans tout l’Etat espagnol : il s’avère que les conquêtes démocratiques de la chute du franquisme ne sont pas liées à la constitution de 1978, mais que les deux sont contradictoires.

    Cela a donc pleinement à avoir avec Franco, non seulement parce que le passé est bien présent, mais parce que c’est l’Etat de Franco qui affronte la démocratie en Catalogne et dans tout le pays. Et toutes les forces politiques qui appellent à « l’unité de l’Espagne », et qui, même en déplorant hypocritement l’application de l’article 155, s’opposent à l’indépendance républicaine de la Catalogne, sont au service de l’Etat de Franco.

    « Cela n’a rien à voir avec la guerre civile. »

    La guerre civile aurait opposé « seulement » la République (espagnole) et Franco.

    Grossière erreur. Ce n’est pas « la République » qui a défait Franco en juillet 1936, ce sont les ouvriers et les paysans à travers notamment leurs deux grands syndicats, l’UGT et la CNT.

    Et, on l’a dit plus haut, la Catalogne en tant qu’Etat a été de facto indépendante en 1936-1937. Elle ne l’a plus été à partir d’avril-mai 1937 en raison de la reprise en main militaire par l’appareil stalinien, soutenu par le patronat, contre la base de la CNT et le POUM. Cette reprise en main, avec la mort sous la torture d’Andreu Nin, a conduit à la victoire de Franco. En 1936 ils furent des dizaines de milliers à Barcelone à marcher sur les casernes, exposés aux tirs. En 1937 la répression stalinienne fit plusieurs milliers de morts. En 1939 Franco rentra dans une ville morte, que ses forces vives avaient fui, passant les cols des Pyrénées orientales sous le feu de l’aviation italienne, attendues par la police française, hostile, et par la population du Roussillon, solidaire.

    La CNT anarcho-syndicaliste, mouvement de masse (des millions de femmes et d’hommes), et le POUM (Parti Ouvrier d’Unification Marxiste, groupant les courants non inféodés à Moscou du communisme espagnol) furent essentiellement, de facto, des organisations catalanes (dans le cas de la CNT son autre foyer était l’Andalousie mais celle-ci est tombée majoritairement aux mains de Franco dés 1936). Ce n’était pas des organisations indépendantistes, parce que pour elles la fédération des communes libertaires, ou la formation d’une république ouvrière, aurait supprimé toute oppression nationale – le programme du POUM appelait à une Union ibérique des républiques socialistes et non à une « république espagnole ». L’ERC était perçue par elles, à juste titre, comme dirigée par des bourgeois, de même que les républicains de Madrid. Mais il est indéniable que CNT et POUM sont entrés dans l’histoire en relation avec la Catalogne, et ont marqué celle-ci de façon indélébile – le conseil des milices ouvrières qui a détenu le pouvoir de fait en 1936-1937 a écrit la page la plus glorieuse de son histoire, qui fut celle d’une indépendance qu’il n’était plus nécessaire de proclamer : elle était là, réalisée par la classe ouvrière.

    Si l’on veut se mettre le doigt dans l’oeil, il suffit donc d’admettre que l’on peut laisser les mots enterrer leurs morts et que le « contexte » contemporain n’aurait rien à voir. La réalité présente est organiquement liée à l’histoire de 1931-1939. Les hommes de Rajoy le savent, les Catalans aussi, et tous ceux qui racontent que tout cela n’a rien à voir sont les petits hologrammes de Sa Majesté, ni plus, ni moins.

    « La Catalogne a toujours été espagnole. »

    Faut-il remonter plus haut le cours de l’histoire ? On peut le faire : les uns vous expliqueront que la monarchie espagnole faite de plusieurs population est très ancienne, d’autres vous signaleront le soulèvement des segadores catalans en 1648, et la non moins grande ancienneté du comté de Barcelone. Laissons cela : ce qui fait l’existence ou non d’un fait national, c’est ce que ressentent les populations dans leur combat contre les oppresseurs. Dans ce ressenti entrent des représentations historiques plus ou moins exactes, mais il n’en provient pas. Les mouvements nationaux ne sont pas nourris par des mythes (même s’ils en nourrissent), mais par des luttes vivantes. N’est-ce pas ce à quoi nous assistons ?

  63. saci
    Posted 2 novembre 2017 at 12:22 | Permalien

    Je viens de lire votre article, vous avez raison sur toute les lignes.

  64. Posted 2 novembre 2017 at 13:14 | Permalien

    Droits universels ou droits particuliers ?

    Les défenseurs du droit du peuple de Catalogne à l’autodétermination, défendent un droit universel, celui de tout habitant d’un territoire à se prononcer sur les frontières de son territoire et sur son mode d’administration (séparation, indépendance, autonomie, fusion… à l’égard d’autres territoires). Ils défendent donc la souveraineté de ce peuple.

    Le mode d’administration et le respect de l’identité nationale

    Le choix de l’indépendance dans une Confédération avec d’autres Etats ou, a fortiori, le choix d’une indépendance séparée de tout autre Etat, est vraisemblablement, mais pas obligatoirement, plutôt le choix des électeurs qui se sentent appartenir à la nation catalane et qui se sentent moins, ou pas du tout, espagnols.
    Le choix de l’autonomie de la Catalogne au sein de l’Etat fédéral espagnol ou, a fortiori, le choix de la fusion de la Catalogne dans un Etat espagnol qui serait unitaire, est vraisemblablement, mais pas obligatoirement, le choix des électeurs qui se sentent peu ou pas catalans et qui se sentent, surtout ou exclusivement, espagnols.
    Les peuples du Pays valencien et des Baléares peuvent décider de lier leur sort à celui du peuple de Catalogne ou décider de ne pas le faire. Il s’agit toujours d’un droit qui peut, par décision majoritaire, être exercé par le peuple qui est objectivement rattaché à un de ces territoires, par exemple en incluant dans le corps électoral les habitants qui ont au moins 5 ans de résidence. Mais il ne peut pas être exercé par une nation car le critère de l’identité nationale est un critère subjectif qui ne peut donc pas être retenu pour attribuer des droits.

    Le mouvement de libération nationale contre le nationalisme

    Bien que les identités individuelles soient subjectives, l’existence de la communauté identitaire qu’elles constituent est une réalité objective : bien que les identités catalanes expriment une subjectivité, l’existence de la nation catalane est objective.
    Si le choix de l’indépendance est majoritaire ou, en réaction à la répression, est devenu majoritaire au sein du peuple de Catalogne, c’est certainement en raison du poids de la nation catalane dans ce pays et de son sentiment que, à l’échelle de l’Etat espagnol, les nationalistes castillans ne respectent pas les droits universels, auxquels tout le monde doit pouvoir accéder, mais pratiquent « la préférence ou la priorité nationale » notamment en privilégiant le castillan rebaptisé « espagnol » aux dépens du catalan, du basque, du galicien, etc.
    Parmi les indépendantistes catalans, il y a certainement des nationalistes catalans qui veulent inverser les rapports et imposer « la préférence ou la priorité catalane », mais ils combattent (mal) le nationalisme castillan qui est le nationalisme dominant. En comparaison, les nationalistes castillans–espagnols ne combattent pas vraiment le nationalisme catalan, mais s’attaquent au mouvement national catalan qui, pour obtenir l’accès de tout le peuple aux droits universels, se mobilise contre « la préférence ou la priorité castillane ».
    Dans le conflit entre une nation dominante et une nation opprimée, nous devons être solidaires de la nation dominée dans son combat contre le nationalisme dominant, mais avec nos propres arguments, démocratiques, respectueux du droit à l’autodétermination et se démarquant des arguments nationalistes.

    Pas de souveraineté populaire sans libération nationale

    Mais, ces opprimés, constituent-ils une nation ? Et, pour les défendre, ne doit-on pas vérifier qu’ils constituent une nation ? Ce sont deux questions différentes…
    Constituent-ils une nation ? C’est probable. Mais ce n’est pas obligatoire. En effet, l’absence de respect des mêmes droits, ressentie par plusieurs personnes, conduit celles-ci à s’identifier mutuellement, c’est-à-dire à établir entre elles des rapports sociaux d’identification qui peuvent toucher un éventail assez large de traits culturels pour être caractérisés comme étant des rapports d’identification nationale. Il s’agit, dans ce cas, de la construction d’une nation par réaction collective face à un rejet.
    Mais, dans d’autres cas, les rapports d’identification portent sur peu de domaines d’activité et n’atteignent qu’une ou deux dimensions : nous combattons alors une oppression qui n’est pas nationale, mais qui est de classe ou de couche sociales.
    Doit-on vérifier si ces opprimés constituent une nation ? Le droit à l’autodétermination concerne le peuple et non la nation. Mais, la connaissance de la nature de l’oppression donne une estimation du rapport de forces que la solidarité nationale est capable de créer face à l’oppression nationale. Mais l’information la plus importante est celle qui permet de connaître les domaines où s’exerce l’oppression et les formes qu’elle prend, afin de définir les priorités de la lutte pour la souveraineté populaire qui reçoit le renfort de la lutte pour la libération nationale.

    Pierre Ruscassie

  65. Gilbert Duroux
    Posted 2 novembre 2017 at 18:13 | Permalien

    Ce n’est pas être défaitiste que de dire la réalité des choses. Essaie donc d’expliquer à ceux qui en prennent plein la gueule que leur situation s’améliore.

  66. Posted 2 novembre 2017 at 19:41 | Permalien

    mais quand JLM explique a des millions de gens que Macron va gagner c’est un encouragement a la démobilisation pure et simple

  67. Valentin
    Posted 3 novembre 2017 at 0:52 | Permalien

    C’est à peine croyable de lire les mêmes choses qui reviennent, les mêmes incohérences, les mêmes tromperies, les mêmes tons…

    - toujours à t’attaquer à Mélenchon et à celles et ceux qui se disent de la France Insoumise… alors que TON parti, le PS, soutien encore la Finance, Macron, qui n’en est pas l’adversaire. Donc t’es bien gentil Gérard mais tu te ridiculises

    - Toujours à t’en prendre à celles et ceux qui luttent, Mélechon, l’équipe de campagne, les candidats, les membres des groupes ou sympathisants que tu appelles allégrement des clics mais qui ont bel et bien fait renaitre les idées et les valeurs de la gauche. Prends toi à tes copains du PS qui ont trahi et continuent de la faire. T’es gentil Gérard mais…

    - Comme tu maitrises bien la situation, que tu travailles superbement avec les syndicats qu’attends tu pour lever les masses? faire occuper les usines avec l’aide ou pas des syndicats? Mais qu’attends tu Gérard? Là, il serait temps, non?

    Et le clic que je suis, qui a participé aux 3 dernières grèves, te dit que tu es à côté de la plaque Gérard. J’espère qu’ils ne sont pas nombreux les gens de gauche à te lire car franchement tu es à l’antipode de ce que tu dis vouloir porter. Tu ne réunis pas, tu divises. Tu ne construis pas, tu déverses un ressentiment sur les autres. Tu n’évolues pas, toujours au PS en racontant qu’au PS il y’avait quand même des très méchants… T’es gentil Gérard mais…

  68. Inkey
    Posted 3 novembre 2017 at 1:12 | Permalien

    «mais quand JLM explique a des millions de gens que Macron va gagner c’est un encouragement a la démobilisation pure et simple»

    Je comprend très bien le reproche, mais il n’existe pas de solution. À partir du moment ou la France Insoumise est en désaccord avec les choix du mouvement syndical, qui à ses yeux ne cherche pas assez à intégrer le mouvement politique qu’elle est, peut importe ce que l’on pense de ce constat, il est fait. Il faut bien à un moment ou à un autre que la France Insoumise puisse diffuser ce point de vue à ces sympathisants, notamment dans le but de faire bouger la base.

    Vous critiquez le ton très critique ici, à raison, mais vous ne vous gêner pas non plus à faire la leçon sans vous mettre vraisemblablement à la place des acteurs avec lesquels vous êtes en désaccords.

    Si la France Insoumise agit de la sorte, ce n’est pas nécessairement par stupidité, par folie ou part je ne sais quel méchanceté ou projet malveillants.

  69. Lloyd Hopins
    Posted 3 novembre 2017 at 1:13 | Permalien

    @Gilbert Duroux

    Vous avez raison, expliquez aux gens que le mouvement social est bien parti c’est se foutre de leur gueule. Sans moi…

  70. Posted 3 novembre 2017 at 2:02 | Permalien

    tout se fait sans toi, non ?

  71. Posted 3 novembre 2017 at 2:04 | Permalien

    mais c’est qui votre france insoumise , c’est melenchon et puisque melenchon explique la FI explique, c’est ça ?

    c’est melenchon qui n’a jamais de sa vie dirige un mouvement de masse

  72. Posted 3 novembre 2017 at 2:04 | Permalien

    c’est bien ça vous est facho et conte la chefferie syndicale et contre D&S, bien sur

  73. Posted 3 novembre 2017 at 2:06 | Permalien

    bof, la y a meme plus d’argument a part ta haine du PS rassures toi le PS est au bord de la fin
    on essaie de le sauver quand meme comme toute la gauche, et on bosse

  74. Posted 3 novembre 2017 at 10:48 | Permalien

    Bonjour Michel,

    L’essentiel est, effectivement, que nous soyons d’accord sur les tâches.

    A propos de « peuple » et de « nation » :

    Je pense que la « population de la nation », c’est… la « nation », c’est-à-dire l’« ensemble des nationaux », ensemble de ceux qui partagent la même identité nationale.
    Par conséquent, « peuple » peut alors être réservé pour un autre usage. Or, il a déjà un autre usage, celui qui a cours dans le mot grec « dêmokratia » qui se traduit en « souveraineté du peuple ».

    D’une part, « souveraineté » est préférable à « pouvoir », car le premier sens de « kratos » est « force » avec la connotation libératrice de « souveraineté ». Il se distingue donc de « arkhê » dont le premier sens est « commencement » et dont le second sens est « commandement » avec une connotation de « subordination ».
    D’autre part, « dêmos » a pour premier sens « pays habité » et comme second sens « population qui habite ce pays » ou « peuple », englobant toute la population (au contraire de « laos » qui désigne les « laïcs » par opposition aux « clercs », c’est-à-dire la « plèbe » par opposition à l’« élite ») et, plus précisément, « dêmos » désigne l’« ensemble des citoyens libres ».

    En résumé, pour les individus :
    • états naturels objectifs d’un individu : caractères innés ou difficiles à modifier, mais qui participent à définir les rapports sociaux dans lesquels l’individu va s’insérer ; sexe, capacités physiques et sportives…
    • identités sociales subjectives d’un individu : caractères acquis au travers de son insertion dans des rapports sociaux d’identification ; genre, nationalité, religion, sexualité, bord politique…
    • statuts sociaux objectifs d’un individu : caractères acquis au travers de son insertion dans des rapports sociaux statufiants ; classe sociale, responsabilité publique, métier, parentalité, conjugalité…
    Pour les ensembles d’individus :
    • population : ensemble de tous les individus qui habitent le pays, quel que soit leur âge ; les membres de cet ensemble ont un statut territorial objectif ; une population est une collectivité territoriale statutaire ;
    • peuple : ensemble de toutes les citoyennes et de tous les citoyens du pays, c’est-à-dire qui ont l’âge requis et un statut objectif les rattachant au pays (ce n’est pas une obligation d’y habiter) qui permettent de bénéficier des droits afférents à la citoyenneté ; citoyennes et citoyens ont un statut juridique objectif ; un peuple est une collectivité juridique statutaire ;
    • nation : ensemble de tous les individus qui partagent une même identité nationale, quel que soit leur lieu de résidence ; les membres de cet ensemble ont une identité culturelle subjective ; une nation est une communauté culturelle identitaire.

    Tu dis que le peuple serait la population de la nation.
    Or, une nation est une population qui partage une même identité nationale, c’est-à-dire l’ensemble des nationaux. Donc, le peuple serait la nation et la nation serait le peuple !
    Ou alors qu’est-ce que la nation ? Elle doit trouver place entre individu et communauté. Mais, elle ne désigne pas un individu et elle ne peut pas désigner la communauté si tu appelles celle-ci « peuple ». Alors « nation » serait une abstraction pure qui ne désignerait aucun aspect concret de la réalité. Mais c’est précisément ce type de concept que nous rejetons.
    Gardons « nation » pour désigner la communauté. Nous avons besoin de « peuple » ailleurs.

    Amitiés
    Pierre

  75. Posted 3 novembre 2017 at 10:49 | Permalien

    Je partage cet avis il s’agit pour nous de défendre le droit à l’autodétermination des peuples.

    Quant on est en Catalogne Nord comme moi on a une vision plus précise des choses et je ne suis pas d’accord lorsque qu’on dit que les indépendantistes sont la partie bourgeoise de la société catalane c’est complètement faux

    L’identité Catalane est inscrite et partagée dans toutes les classes sociales . L’indépendance est au coeur des aspirations et des discussions de ce peuple depuis des lustres.

    Evidemment quand l’ensemble des médias, des politiques d’Europe de manière organisée ,les menace de cataclysme complet en cas de sécession avec l’Espagne ça fait peur à beaucoup de gens.

    Mais cette revendication est et restera toujours présente au coeur des Catalans du Sud et du Nord . La culture est très vivante, la langue parlée couramment même au Nord malgrè tous les apports de population attirée par la douceur de vivre et la beauté des paysages !

    Je trouve la position de GDS pour l’autodétermination des peuples partout dans le monde très juste et l’article de Vincent Presumey représenter parfaitement la situation et l’ambiance actuelle en Catalogne !!

    Alain Bernard

  76. Posted 3 novembre 2017 at 10:49 | Permalien

    Il ne s’agit pas que nous, Français, soyons pour ou contre l’indépendance de la Catalogne, mais pour ou contre le droit à l’autodétermination. Pour le reste, les Catalans décideront!
    ; Michel C

  77. Posted 3 novembre 2017 at 10:50 | Permalien

    Et bien moi je suis contre l’indépendance de la catalogne surtout si la condition est que la gauche soit majoritaire
    Encore un vœu pieux !

    Catherine

  78. Posted 3 novembre 2017 at 10:50 | Permalien

    Je pense que nous sommes tous :
    - Pour la République donc l’instauration de la république en Espagne,
    - Pour le droit des peuples à l’autodétermination donc celui du peuple catalan ou des habitants de la Catalogne,
    - Pour une Europe sociale, démocratique et fédérale donc fédérant les nations constituées ou celles qui pourraient se constituer par exemple la Catalogne si une majorité le voulait.

    Une Espagne fédérale et démocratique pourrait être une étape transitoire car la question politique Catalane est quasiment de même nature que celle du Pays-Basque (français et espagnol ou plutôt du Nord et du Sud), de la Kanaky, ou de l’Ecosse qui à la fois est composée d’une majorité de gauche, d’indépendantistes, de pro Européens.

    Si les Irlandais du Sud demandaient leur indépendance serions nous aux côtés de James Connolly (https://fr.wikipedia.org/wiki/James_Connolly_(Irlande)).
    Oui … mais la question a été posée il y a un siècle.

    Amicalement
    Jean-Yves L

  79. Posted 3 novembre 2017 at 10:51 | Permalien

    Quelle audace, de comparer la Catalogne à l’Algérie !

    Les syndicats (de la Grande Espagne éternelle) sont contre la déclaration
    unitlatérale d’indépendance, qui divise les salariés catalans… Il me
    semble préférable de rassembler plutôt les salariés, que de les diviser…
    et de faire le jeu de la bourgeoisie locale.

    La moitié au moins de la population catalane est contre l’indépendance.

    Laissons-là au moins s’exprimer démocratiquement.

    Les indépendantistes n’ont pas besoin de notre (modeste) soutien révolutionnaire !

    CV

  80. Posted 3 novembre 2017 at 10:51 | Permalien

    On ne peut pas faire de tels calculs! Il y a un mouvement national catalan; on soutient ou on ne soutient pas le droit à l’autodétermination? La « gauche », sans contextualiser, cela ne veut pas dire grand chose de ce point de vue: Guy Mollet s’engageant à fond dans la guerre d’Algérie, c’était quoi? Ce n’était pas seulement une guerre coloniale, c’était aussi une guerre du nationalisme française contre le mouvement national algérien.
    La « Grande Espagne » (??? qu’est-ce que ça veut dire?) ne sera jamais à gauche si elle réprime un mouvement national au sein de ses frontières. Et le mouvement national catalan connaît, lui, un processus continu de virage à gauche depuis 2006.
    Je préfère la République catalane, indépendante – ayant donc réussi à exprimer un droit démocratique fondamental, celui de l’autodétermination – à l’ »Espagne éternelle et indivisible », quels que soient ses gouvernants.
    Pour le prochain numéro de D&S, ne pourrait-on pas publier les textes de Vincent de Presumey et de Pierre Ruscassie? Je pourrai éventuellement aussi écrire un petit texte.
    Très cordialement,

    Michel C

  81. Posted 3 novembre 2017 at 10:52 | Permalien

    J’aime la Théorie,

    Mais en Espagne, Podemos et le PSOE sont contre l’indépendance…

    Je préfère voir la grande Espagne à gauche, que la petite Catalogne…

    D’ailleurs, sans la Catalogne, la gauche aura du mal à conquérir l’Espagne .

    Excusez-moi je suis un peu terre-à-terre, tout en demeurant inter-nationaliste.

    CV

  82. Posted 3 novembre 2017 at 10:53 | Permalien

    Droits universels ou droits particuliers ?

    Les défenseurs du droit du peuple de Catalogne à l’autodétermination, défendent un droit universel, celui de tout habitant d’un territoire à se prononcer sur les frontières de son territoire et sur son mode d’administration (séparation, indépendance, autonomie, fusion… à l’égard d’autres territoires). Ils défendent donc la souveraineté de ce peuple.

    Le mode d’administration et le respect de l’identité nationale

    Le choix de l’indépendance dans une Confédération avec d’autres Etats ou, a fortiori, le choix d’une indépendance séparée de tout autre Etat, est vraisemblablement, mais pas obligatoirement, plutôt le choix des électeurs qui se sentent appartenir à la nation catalane et qui se sentent moins, ou pas du tout, espagnols.
    Le choix de l’autonomie de la Catalogne au sein de l’Etat fédéral espagnol ou, a fortiori, le choix de la fusion de la Catalogne dans un Etat espagnol qui serait unitaire, est vraisemblablement, mais pas obligatoirement, le choix des électeurs qui se sentent peu ou pas catalans et qui se sentent, surtout ou exclusivement, espagnols.
    Les peuples du Pays valencien et des Baléares peuvent décider de lier leur sort à celui du peuple de Catalogne ou décider de ne pas le faire. Il s’agit toujours d’un droit qui peut, par décision majoritaire, être exercé par le peuple qui est objectivement rattaché à un de ces territoires, par exemple en incluant dans le corps électoral les habitants qui ont au moins 5 ans de résidence. Mais il ne peut pas être exercé par une nation car le critère de l’identité nationale est un critère subjectif qui ne peut donc pas être retenu pour attribuer des droits.

    Le mouvement de libération nationale contre le nationalisme

    Bien que les identités individuelles soient subjectives, l’existence de la communauté identitaire qu’elles constituent est une réalité objective : bien que les identités catalanes expriment une subjectivité, l’existence de la nation catalane est objective.
    Si le choix de l’indépendance est majoritaire ou, en réaction à la répression, est devenu majoritaire au sein du peuple de Catalogne, c’est certainement en raison du poids de la nation catalane dans ce pays et de son sentiment que, à l’échelle de l’Etat espagnol, les nationalistes castillans ne respectent pas les droits universels, auxquels tout le monde doit pouvoir accéder, mais pratiquent « la préférence ou la priorité nationale » notamment en privilégiant le castillan rebaptisé « espagnol » aux dépens du catalan, du basque, du galicien, etc.
    Parmi les indépendantistes catalans, il y a certainement des nationalistes catalans qui veulent inverser les rapports et imposer « la préférence ou la priorité catalane », mais ils combattent (mal) le nationalisme castillan qui est le nationalisme dominant. En comparaison, les nationalistes castillans–espagnols ne combattent pas vraiment le nationalisme catalan, mais s’attaquent au mouvement national catalan qui, pour obtenir l’accès de tout le peuple aux droits universels, se mobilise contre « la préférence ou la priorité castillane ».
    Dans le conflit entre une nation dominante et une nation opprimée, nous devons être solidaires de la nation dominée dans son combat contre le nationalisme dominant, mais avec nos propres arguments, démocratiques, respectueux du droit à l’autodétermination et se démarquant des arguments nationalistes.

    Pas de souveraineté populaire sans libération nationale

    Mais, ces opprimés, constituent-ils une nation ? Et, pour les défendre, ne doit-on pas vérifier qu’ils constituent une nation ? Ce sont deux questions différentes…
    Constituent-ils une nation ? C’est probable. Mais ce n’est pas obligatoire. En effet, l’absence de respect des mêmes droits, ressentie par plusieurs personnes, conduit celles-ci à s’identifier mutuellement, c’est-à-dire à établir entre elles des rapports sociaux d’identification qui peuvent toucher un éventail assez large de traits culturels pour être caractérisés comme étant des rapports d’identification nationale. Il s’agit, dans ce cas, de la construction d’une nation par réaction collective face à un rejet.
    Mais, dans d’autres cas, les rapports d’identification portent sur peu de domaines d’activité et n’atteignent qu’une ou deux dimensions : nous combattons alors une oppression qui n’est pas nationale, mais qui est de classe ou de couche sociales.
    Doit-on vérifier si ces opprimés constituent une nation ? Le droit à l’autodétermination concerne le peuple et non la nation. Mais, la connaissance de la nature de l’oppression donne une estimation du rapport de forces que la solidarité nationale est capable de créer face à l’oppression nationale. Mais l’information la plus importante est celle qui permet de connaître les domaines où s’exerce l’oppression et les formes qu’elle prend, afin de définir les priorités de la lutte pour la souveraineté populaire qui reçoit le renfort de la lutte pour la libération nationale.

    Pierre R

  83. Posted 3 novembre 2017 at 10:54 | Permalien

    Bonjour Pierre et merci pour ces lignes « méthodologiques » et éclairantes. Personnellement, je ne pense pas que la différence nette que tu établis entre « peuple » et « nation » soit opérationnelle, puisque le peuple n’est rien d’autre que la population de la nation (le peuple catalan, ce n’est pas la population de la Catalogne). En Catalogne, il y a plusieurs peuples, dont un, historiquement présent mais socialement reproduit, est le peuple catalan, qui s’identifie avec la nation catalane (quel que soit son choix politique relativement à l’autodétermination).

    Mais l’important est que, en pratique, nous nous retrouvions sur les tâches: soutien au mouvement national catalan, lutte pour que ce soit la gauche qui en prenne la direction politique et lien avec la question sociale.

    Très amicalement,

    Michel

    Michel C, directeur de recherche CNRS, HDR
    Chercheur associé à l’École des hautes études hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez, Madrid) et chercheur invité à l’Instituto de Ciências Sociais (Lisbonne)
    UMR n° 5115 « Les Afriques dans le monde »
    CNRS/Sciences Po Bordeaux
    33607-Pessac cedex, France

  84. Posted 3 novembre 2017 at 15:09 | Permalien

    allez voir « mémoires d’un condamné » en salle depuis le 25 octobre

    Jules Durand, né en 1880, secrétaire du syndicat des dockers charbonniers du port du Havre, a été la victime tragique, symbole et martyr, d’un spectaculaire crime social, de ce qui reste comme la plus grande manipulation anti ouvrière de la Justice en France.
    Le transport du charbon par mer (sea coal) avait au début du XX° siècle un caractère stratégique. La Seine Inférieure était le département qui en importait le plus, à partir des Iles Britanniques, via le port du Havre; les négociants, armateurs et compagnies Evan Thomas Radcliffe, Cory and Son, Tinel, Worms et cie, et la « Transat » (Compagnie Générale Transatlantique) étaient puissamment coalisées contre tout action ouvrière qui tentait de freiner leurs activités et profits. En octobre 1909, le « comité central des armateurs » se constitua et se dota le 8 mai 1910, d’une assurance pour contrer les grèves de marins et dockers.
    Or la CGT au Havre était puissante et combative : dès le 15 aout 1900, elle imposait la journée de huit heures en deux vacations de quatre heures séparées par une pause de deux heures, temps marqué par la célèbre « cloche des dockers ».
    Le métier de docker charbonner consistait à porter des sacs ou paniers du pont des bateaux aux quais, a ainsi que des opérations dans les parcs à charbon, ou dans les cales, spécialité la plus pénible dite « choulage ». Ces taches de coolies s’effectuaient avec des outils simples, sacs, hottes, cordes, poulies, passerelles, échelles, pelles. Le patronat mécanisait avec des pontons, des bennes, élévateurs, convoyeurs, diminuant le nombre et les possibilités de revendications des 600 charbonniers du port. L’apparition en 1910 du dernier engin mécanique géant, le « Tancarville », précipita la grève cet été-là.
    Jules Durand fut élu secrétaire du syndicat des charbonniers par une assemblée générale qui établit un cahier de revendications le 16 août : révision des salaires, douches sur les quai, baisse du nombre d’heures de travail pour compenser l’arrivée de la machine, respect du repos hebdomadaire. Les négociants importateurs de charbon répliquèrent par un lock-out, activèrent le Tancarville, et importèrent des « jaunes » pour y travailler.
    La grève dura du 17 août au 14 septembre (dans une année, 1910, où il y eut 1502 grèves d’une durée moyenne de 12 jours).
    Jules Durand, 30 ans, fut arrêté le 11 septembre, avec pour objectif de briser cette grève, par une machination de la « Transat » et de la police. Le prétexte fut qu’il y avait eu la veille au soir une rixe entre gens alcoolisés, et qu’un contremaitre, par ailleurs « un renard », un « jaune », Louis Dongé avait été tué. Durand n’était même pas là, mais il fut accusé de « responsabilité morale », et jugé en moins de deux mois, avec une instruction bâclée, trafiquée par les patrons de la Transat, et, bien que défendu par un jeune avocat, René Coty, et la Cgt, il est condamné le 25 novembre 1910, au terme d’un procès inique, à la guillotine (tandis que les assassins directs du contremaitre sont envoyés au bagne).
    Commence son calvaire : Jules Durand est transféré dans l’horrible cellule des condamnés à mort, à la prison de Rouen (« Bonne nouvelle »), isolé, camisole de force, fers aux pieds et aux mains, affublé d’une cagoule noire. C’est là que, maltraité, il perd la raison. Après un rejet de son pourvoi le 22 décembre 1910, il est partiellement gracié le 31 décembre. La peine de mort est commuée en sept années de prison. La campagne pour sa libération et sa réhabilitation s’amplifie, Jean Jaurès, en tête, l’indignation soulève, dans le monde entier, ses frères, les salariés, mais aussi les militants des droits de l’homme, les intellectuels, et plus largement les démocrates.

    Mais Jules Durand, s’enfonce dans les ténèbres dont il ne sort pas même dans les six semaines de liberté accordées à partir du 16 février 1911. Quand il sera libéré, il est trop tard : devant tant d’injustices, de souffrance endurées, de désespoir, sa raison l’a quitté. De l’hôpital Pinel du Havre, à Sainte-Anne à Paris, la folie le ronge, il ne saura ni l’annulation de ses condamnations ni le 15 juin 1918 son acquittement définitif, par la Cour de cassation. Il meurt, oublié de presque tous, à l’Hôpital psychiatrique de Quatre-Mares à Sotteville lès Rouen, le 20 février 1926.
    Jules Durand a été triplement victime d’une machination judiciaire destinée à briser l’action syndicale, fatale pour sa santé et sa vie, d’un procès inique dont tous les rouages sont, depuis, connus dans le détail, et d’une absence de réparation et de condamnation de la Transat et des organisateurs des faux témoignages, les ingénieurs Ducrot et Delarue, clairement identifiés depuis.
    Dans le prologue de la pièce d’Armand Salacrou, jouée au Havre pour la première fois en 1961, le prologue est un cri : « Or ton histoire, Durand, qui fut vivante, recommence à vivre tous les jours, à toutes les heures, à travers le monde sous de nouveaux costumes, dans d’autres villes, avec de nouveaux visages ; dans la ville où tu as souffert, un boulevard porte ton nom, « Boulevard Durand ». On honore ton souvenir. »
    Gérard Filoche
    Pour honorer Jules Durand, en plus de la pièce de Salacrou (1961), il faut notamment lire « L’affaire Quinot » d’Emile Danoen, (1951), « Un nommé Durand » d’Alain Scoff (J.-C. Lattès, 1984), « Les quais de la colère » roman de Philippe Huet (Albin Michel, 2005), « Jules Durand, un crime social et judiciaire » (L’Harmattan, 2015) par John Barzman et Jean-Pierre Castelain.

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