Libertés ! Libertés ? Quel contenu à la « liberté » ?

 

Qui ne crie liberté ?

Cela s’impose face au pouvoir personnel de Macronutilisant tous les pouvoirs de la V° République pour manipuler les citoyens. Il paraît même que c’est lui, en personne qui doit décider de la troisième injection de vaccin !

Mais la libertéça ne se crie pas n’importe comment !  La libertéc’est la santé !

Sans la santé, qui estlibre ? Sur un brancard d’hôpital, sans pouvoir être pris en charge, on n’est pas libres.

 

La liberténe saurait être dématérialisée, elle a besoin de contenu : libertéde quoi ? Libertéde décisions démocratiques, collectives ! Libertéde refuser les licenciements alors qu’il y a déjà 7 millions de chômeurs ! Croit-on qu’on va convaincre des millions de salariés à se vacciner en les soumettant à la toute puissance et au chantage de leurs patrons, en les mettant à pied, en les privant de salaires, en les licenciant ?

 

La libertéc’est celle d’avoir des élus du personnel, des DP, CE, CHSCT, médecine du travail, inspection du travail, juges du travail, qui représentent valablement les salariés face aux employeurs. La libertéc’est le droit d’expression dans les entreprises. (Tout ce qu’a supprimé Macron depuis 2015). La libertéc’est le choix.

 

La libertéc’est celle du secret médical, c’est celle d’avoir une médecine du travail nombreuse et efficace dans les entreprises elles-mêmes pour évaluer les risques, pour prendre les mesures de prévention adéquates, dans le respect de la dignité et l’intimité des salariés. La médecine du travail est une spécialité irremplaçable, de prévention et de terrain (tout comme la médecine scolaire, elle aussi disparue) : la libertéc’est être bien suivi, au plus près de là où on habite et des conditions du travail qu’on subit par des praticiens qu’on connaît, qui expliquent et peuvent vacciner en expliquant et en rassurant.

 

Macronveut, par la force vous pousser, sur ordre d’en haut, au vaccin,

Non, il faut que le vaccin vienne en bas, aux gens là où ils sont.

La libertéde se vacciner c’est la vie au quotidien, dans son quartier, son atelier, son bureau, son école, ses maisons de retraite.

La libertéc’est de n’avoir pas à être inquiets des grands laboratoires avides de surprofits qui ont commis tant de manquements, faute de contrôles et faute de transparence. Les brevets des vaccins doivent être publics, des profits géants ne doivent pas pouvoir être faits sur la pandémie, les contrats d’achat et vente doivent être transparents. Ainsi ça donne librementconfiance.

 

Si Macronavait inspiré la confiance en respectant les droits sociaux, sans zigzags et sans mensonges, la vaccination aurait été massive et sans résistance : mais non, il a fallu qu’il impose la défiance avec un « passe sanitaire » obligatoire non seulement pour les soignants, mais pour la grande majorité de la population. Au début, il menaçait même les commerçants et restaurateurs qui refuseraient de contrôler ce passe sanitaire jusqu’à…  45 000 euros d’amende. Et il chassait de leur travail les « CDD » et pauvres précaires qui ne se plieraient pas. Il a fallu résister et que la gauche unie saisisse le Conseil Constitutionnel pour empêcher au moins ça.

 

Bien sur, il faut encourager la vaccination à 100 %, par la pédagogie, par la mise en oeuvre de moyens plus efficaces, plus proches des gens mais surtout pas avec cette méthode violente, car sous prétexte d’aller vite et plus fort, ça a, en fait, multiplié les obstacles et retardé le consentement populaire.

Il y a 50 millions de vaccinés, le reste, 10 millions, ne sera pas convaincu par la force.

 

La libertéc’était de faire adhérer à une règle commune, légitime, incontestable, envers les soins d’intérêt collectifs : mais là, Macrona suscité, comme Trump l’avait fait en avril 2020, des réticences  profondément archaïques : des gens effrayés se sont mis comme aux USA à crier que « leur liberté » était de « mourir si Dieu le veut », ils ont fétichisé leur libertéindividuelle au point de l’opposer à la libertédes autres, de l’opposer à la Sécurité sociale (comme disaient les partisans de Trump :  « le confinement est communiste »). Une minorité a même tenté d’y rajouter des slogans complotistes et antisémites.  La propagande de Macron de BFM à TF1 a joué là dessus pour diviser ses opposants.

 

 

Tout cela a suscité des grandes  frayeurs sur le vaccin : alors que manifestement, raisonnablement, il y a moins de risques avec le vaccin que sans le vaccin.  Huit malades sur 10 sont protégés, le chiffre est parlant. Des éléments d’extrême-droite et des faiseurs de « fakes news » se sont précipités pour créer et attiser une brèche obscurantiste primaire à propos des doutes sur 2 malades sur 10, lesquels font pourtant des Covid courts, moins douloureux et moins mortels. Des libertariens qui refusent déjà idéologiquement tout ce qui relève de la vie sociale ont tenté d’influer sur des manifestations hétérogènes. Macronest responsable de ce surgissement irrationnel dit « antivax »  qui a été provoqué par ses errements et in fine, son « Pass sanitaire » absurdement répressif.

 

Et cela s’ajoute aux fractures sociales, culturelles, géographiques et même d’âge, qui traversent le pays. Le XVI° arrondissement de Paris, s’est vacciné massivement plus vite que le 93, Seine St Denis.

 

On a donc subi le contraire de la confiance, car la confiance c’est la libertéde choix qui la donne et qui permet de lever les doutes, les craintes légitimes. La confiance c’est le degré maximum d’information, d’éducation collective qui la produit, mais surtout pas la menace, pas la sanction, pas le chantage, pas la répression.

 

Macron, au début, le 6 mars 2020, avait crié « on va tous au théâtre » et le 12 mars 2020 il avait  crié « guerre au virus » «  » et il nous avait tous confinés « quoiqu’il en coûte » de nos droits, de nos salaires, de nos conditions de logement, de l’éducation de nos enfants.

Depuis 20 mois tous ses zigzags ont été déroutants et ont laissé des traces profondes dans des millions de consciences. « Quoiqu’il en coûte » ? Macrona donné 70 % des soutiens financiers aux riches et seulement 30 % aux salariés.

Avec Macron, il n’y avait pas de gel, pas de masques, et il a menti.

Avec Macron, il n’y avait pas de lits, pas de respirateurs et il a encore menti.

Avec Macron, il n’y avait assez de soignants parce que ses choix budgétaires fanatiquement austéritaires avaient désarmé les hôpitaux publics : pendant toute l’année 2019, il avait refusé d’entendre les grèves, manifestations, appels au secours des soignants qui savaient qu’il ne pouvaient plus être à la hauteur des besoins.

Avec Macron,même le Doliprane était entièrement produit à l’étranger.

Avec Macron, l’orientation était de développer les cliniques et hôpitaux privés, contre le service public et les urgences : et quand est venue l’heure de la pandémie, il n’a pas réquisitionné le secteur privé.

Avec Macron, il n’y avait pas de blouses, pas de sur-blouses, pas de gants, pas de seringues, ni de pousse-seringues. Il manquait même des écouvillons pour des tests et les tests en masse ont mis des mois à se mettre en place.

Avec Macron, il n’y avait pas de curare, pas de médicaments de première nécessité.

Avec Macron, il y a eu un « tri » mortifère des malades jugés capables de rester en vie et de ceux qui ne l’étaient pas. Il y a eu des évacuations de malades éparpillés par avion, trains et cars spéciaux dans tout le pays, là où il y avait des lits encore libres : c’était coûteux, dangereux, inhumain pour les malades et les familles.

Avec Macron, il y a eu une déprogrammation systématique des soins courants avec tous les risques que beaucoup de malades ont subi.

Macron a poursuivi les suppressions de lits pendant les deux ans de la pandémie, approximativement 1500 lits en moins.

Avec Macron, il n’y a pas eu de vaccin en France tellement il avait diminué les crédits de la recherche publique et découragé les chercheurs.

 

Alors la libertéc’est de contester tout cette politique de Macron, ses choix budgétaires depuis cinq ans, ses errements et ses mensonges, ses décisions solitaires en « conseil de défense » au détriment du Parlement et même du Conseil des ministres réduits à l’état de potiches.

Nous, nous avons été à 100 % pour la vaccination et à 100 % contre le Pass sanitaire : et si nous n’avons pas manifesté officiellement c’est à cause de la confusion entre les deux et de l’absence des syndicats et de l’extériorité des organisations de gauche aux défilés. Nous ne pouvions, à nous seuls, redresser, corriger, les slogans des défilés ni donner le contenu aux libertés, contre les libertariens.

Des centaines de milliers de manifestants, indépendants et salariés, ont crié « liberté » tout l’été : sans doute n’avaient-ils pas tous manifesté précédemment en défense du Code du travail (2017), en défense de la SNCF et des transports publics (2018), avec les Gilets jaunes (2018 et 19) qui on été réprimés avec une violence inouïe,  contre la casse des retraites (2020) et contre la casse de l’assurance-chômage (2021), sans doute n’avaient-ils même pas voté contre Macronet ni même voté pour ceux qui défendaient les droits sociaux, mais nous avons observé que s’ils sont descendus nombreux dans la rue samedi après samedi c’était contre ce pouvoir malfaisant.

 

Mais en cette rentrée, la liberté maintenant pour ces manifestants, c’est de choisir le contenu non seulement de leur opposition à Macronmais celui de leurs revendications contre Macron.

Les revendications positives ont cruellement manqué dans le profond désert des inquiétudes de cet été, mais maintenant il faut des banderoles contre les licenciements, pour la protection de l’emploi, pour des salaires en hausse, pour la médecine du travail, pour les CHSCT, pour la dignité des 30 millions de salariés que nous sommes.

La décision, enfin, des syndicats de préparer une grande journée de mobilisations et d’actions le 5 octobre prochain va dans le sens de redonner le contenu revendicatif positif, aux défilés de cet été.

Tous ensemble, libres, avec nos revendications contre Macron.

 

 

 

One Commentaire

  1. Rasec
    Posted 12 septembre 2021 at 12:31 | Permalien

    Le mot « liberté » me pose problème. D’abord il faut dire qu’il désigne un « dieu moderne ». Le « dieu » du libéralisme. Cela devrait nous inciter à nous méfier.
    Par ailleurs l’idéologie dominante (celle du libéralisme) a sa novlangue, forgée dès sa naissance (les lumières) et le but de toute novlangue est de vous empêcher de penser votre situation.
    On ne pourra combattre l’idéologie qui nous opprime en utilisant leurs mots et leurs constructions mentales.
    L’erreur de ce qu’on appelle « la gauche » a été de rester enfermé dans cette novlangue et par la de ne pas parvenir à développer la langue qui nous permettrait de dépasser les oppositions dans laquelle nous enferme l’idéologie libérale.
    Un peu comme les oppositions à l’idéologie qui a dominé l’Europe avant les lumières, restait enfermée dans le piège de la « Salut des âmes ».
    En insistant sur le terme « liberté » vous vous privez et privez vos interlocuteurs des moyens de penser le problème. Cela explique pourquoi vous et bien d’autres se sont fait piéger par les hiérarques du parti socialiste pendant les dernier 30 ans.

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