Cher Arnaud,
Je viens de découvrir ta lettre ouverte à Martine Aubry et à François Hollande.
Je ne résiste pas à te répondre en direct, à mon niveau militant. Après tout, c’est cette démocratie que tu souhaites, à juste raison.
Assurément, le PS doit être le parti des salariés, pas celui de l’élite dominante. À l’occasion de la terrible crise que nous impose la finance, non seulement nous ne voulons pas payer une « dette » qui n’est pas la nôtre, mais nous voulons changer le système qui l’a produit, qui faillit, et non pas le replâtrer.
Pour cela nous devons répondre aux préoccupations immédiates, élémentaires, vitales de nos concitoyens. Et il nous semble qu’il faut prendre les choses par le bon bout en partant du vécu quotidien. C’est ce qui nous étonne dans tes questions à Martine Aubry et à François Hollande : tu n’interroges ni sur la hausse des salaires, ni sur la retraite à 60 ans, ni sur le retour à l’emploi, ni sur la durée et le droit du travail, ni sur la protection sociale, la santé et l’école.
Nous, c’est ce qui nous préoccupe le plus :
1°) Il y a eu 8 millions de manifestants l’an passé en défense de nos retraites, les lois Balladur, Fillon et Woerth ont été imposées brutalement, en 1993, 2003 et 2010 contre une majorité écrasante de 75 % de l’opinion, et elles échouent puisque la moyenne des annuités cotisées réelle des salariés a baissé en 15 ans de 37,5 à 36 annuités alors que les lois imposaient de passer de 37,5 annuités à 41,5. Le seul résultat est une forte baisse du niveau de pensions que nos concitoyens n’acceptent pas. Comme il y a ambiguïté dans notre parti à ce sujet, non pas sur le droit à partir à 60 ans, heureusement presque tout le monde le défend, mais sur les annuités, le niveau, la pénibilité, on pensait que tu interrogerais François Hollande et Martine Aubry là-dessus. Il n’y a pas que l’allongement de l’espérance de vie qui compte comme paramètre, mais la réalité du chômage grandissant des jeunes et des « seniors ».
- 2°) Les salaires sont bas, beaucoup trop bas, c’est là, l’origine de toute la crise que nous subissons. Le coût du capital est trop élevé et le coût du travail trop bas. Il faut reprendre dix points qui ont été siphonnés par les profits sur les salaires. À commencer par le Smic qui devrait augmenter rapidement à 1700 euros, en guise de rattrapage et de stimulation de la relance de l’économie, du rejet de l’austérité et de la récession auxquelles Sarkozy nous a conduit. Hausser les salaires nets, c’est mieux vivre tout de suite, pour des millions de salariés pauvres, mais c’est aussi remplir avec les cotisations, le salaire brut, nos caisses de protection sociales, collectives. Imposer l’égalité salariale professionnelle hommes/femmes par la loi avec sanction. Une allocation-autonomie pour les jeunes.
3°) Cinq millions de chômeurs : il n’y aura pas de réduction du chômage de masse sans réduction du temps de travail. Cela implique de rapprocher les dures réelles de la durée légale a 35 h voire 32 h, baisser les durées maxima, rendre les heures supplémentaires plus coûteuses que l’embauche, lutter contre le travail dissimulé, stopper la précarité, réguler la sous-traitance, rétablir le respect, l’hygiène, la sécurité dans les entreprises, le contrôle contre les licenciements abusifs et boursiers, des droits syndicaux nouveaux dans les entreprises. Le droit du travail donne du droit au travail. À ce sujet, nous avons noté qu’en six heures de discussion télévisées, nos six candidats, dont toi, n’ont jamais cité une seule fois le code du travail dont notre projet socialiste affirme pourtant qu’il faut le « reconstruire »… Cela ne dépend ni de l’Europe ni de la mondialisation : les 850 000 salariés de la restauration, par exemple, comptent parmi les plus surexploités alors qu’ils en sont nullement placés en concurrence internationale…
4°) Inégalités : la France n’a jamais été aussi riche et les richesses aussi mal partagées. 5 % de nos concitoyens possèdent près de 50% du patrimoine, 10 % possèdent moins de 1 % et les 85 autres se partagent le reste, 49 % des richesses. Notre peuple est en colère à fleur de peau sur cette question, contre la corruption, la gabegie, les richesses accumulées sans honte par l’élite privilégiée, et nous partageons pleinement ce rejet massif. C’est explosif. Nous proposons qu’il n’y ait plus de rémunération supérieure à 20 fois le Smic, aucun homme ne mérite quel que soit son génie, de gagner 20 fois plus qu’un autre. À l’école, on est souvent noté de 1 à 20, pourquoi gagnerait-on ensuite de 1 à 600 ? Il faut une réforme fiscale qui abaisse les impôts injustes, indirects et hausse les impôts justes, directs et progressifs…En un mot, la redistribution des richesses, c’est la clef de l’alternative, c’est matériel, c’est palpable, c’est du sûr.
Comment dire ? C’est là que nous t’attendions !
On croyait que tes questions à Martine et François allaient d’abord porter là-dessus. Très concrètement, dans l’intérêt de toute la gauche. En tout cas, nous, ce sont celles que nous posons chaque jour. Car il y a des millions de voix en jeu contre la sale politique antisociale de Sarkozy, et il y a, avant la campagne officielle, encore de grandes précisions à obtenir dans le « projet socialiste » et dans celui de nos candidats : salaires, emploi, droit du travail, retraite, sécurité sociale, école. 35 h, 60 ans, 1700 euros, pas plus de 20 Smic. Ces questions parcourent au demeurant les programmes de nos alliés nécessaires du Front de gauche et des Verts, elles sont presque une condition pour l’unité victorieuse, dynamique, de toute la gauche.
Comme tu le sais, toi et nous, « Un monde d’avance » sommes présentés à ce jour, je crois à juste titre, et dans les deux cas, comme la gauche socialiste.
Nous avions obtenu, « UMA », en interne, un solide pourcentage au congrès de Reims de novembre 2008 sur une motion de gauche que nous avions déposée alors que tu choisissais un autre chemin. La façon dont tu te manifestes aujourd’hui dans ces primaires nous rapproche à nouveau et c’est tant mieux. Car il est nécessaire, selon nous, qu’il y ait une forte gauche socialiste capable d’emporter une majorité dans ce grand parti, de le faire rompre avec le social libéralisme et d’en refaire le grand parti capable d’unifier toute la gauche en la faisant gagner durablement.
Je vais répondre aux questions que tu as choisies, bien sûr. Mais permets moi de te redire franchement puisque tu parles franchement à tout le monde : proposons d’abord une redistribution des richesses, du travail, de la sécurité sociale, l’abrogation des lois de la droite contre nos retraites, car tout commence par là.
D’autant qu’on peut mieux le faire sans doute, si Martine Aubry gagne le 16 octobre.
Entre les deux candidats, tu le sais, François Hollande a choisi de privilégier la rigueur, la modération, la prudence, le « on ne promet pas trop parce qu’on ne pourra pas tenir beaucoup », il souhaite régler la dette, gérer rigoureusement l’existant. Martine Aubry est plus offensive, elle veut changer les choses pas seulement les « accompagner », elle l’a dit maintes fois, sur un ton plus convaincant : l’injustice sociale est devenue intolérable. François a un énorme talent, un entregent, un savoir faire, un charisme, il a dirigé le bureau national avec brio, sauvant parfois l’unité du parti. Et… Martine aussi. La différence est pour nous, à cette heure, dans la fibre sociale, et dans la détermination à affronter le système pour le changer. Beaucoup sentent, comme cela, la différence entre les deux « impétrants »… comme tu les appelles. Il n’y a pas photo, la gauche du parti est derrière Martine, en vertu de son positionnement d’ensemble. Il conviendrait, mais nous ne voulons pas te dicter ton choix, que tu la rejoignes et que tu nous rejoignes. Ensemble, nous ferons majorité, non ? Tu auras l’honneur d’avoir contribué à ce qu’une bonne position contre la finance et les banques soit adoptée. Nous aurons ensemble l’honneur d’avoir un programme social essentiel pour gagner, non ? Nous veillerons à ce que les promesses de changement soient tenues.
Ensemble, toi et nous, avec Martine Aubry.
Oh, certes, il y a des méfiances, et tu me les as exprimées lorsque nous nous sommes rencontrés à la fête de l’Humanité. Elles sont sans doute légitimes. J’en ai, nous en avons nous-mêmes, mais que faire ? Sinon, agir ensuite, de concert, et avec les grandes forces sociales en éveil. Les 2,5 millions d’électeurs qui sont venus répondre à l’appel du parti socialiste, le 9 octobre, les 8 millions de manifestants de l’an passé.. sans remonter plus loin. Notre pays est sans doute un des plus politisés au monde, nous pouvons en être fiers, et nous appuyer sur la conscience et le mouvement social.
Alors voici, maintenant, la réponse aux trois questions :
1°) La dette privée que les banques essaient de faire payer au public, c’est intolérable. Ce système de pillage des salariés grecs, italiens, portugais, espagnols, irlandais, islandais, et demain belge, français doit être mis à bas. Tout comme la dette du tiers-monde devrait être abrogée depuis longtemps : dans un grand rassemblement à la Bastille, lors du 200° anniversaire de la Révolution Française, nous militions pour cela. Il y a des dettes légitimes mais aussi des dettes illégitimes et des dettes odieuses. Le sort fait par la troïka UE/BCE/FMI à la Grèce est indigne. Il est possible aujourd’hui pour un gouvernement d’un pays de la taille de la France, de dire « stop », d’imposer un moratoire pour en faire l’inventaire par un audit public, nous serons applaudis dans le monde entier. Il faut trier toutes ces dettes, enquêter sur la spéculation, arrêter les forbans des « bad » banques, les juger. Levée du secret bancaire ! Et les puissances publiques, élues, souveraines, doivent décider de restructurer ou d’annuler les dettes selon leurs natures. Ce sont les citoyens et leurs élus qui doivent décider et non pas les charlataneries des agences de notation. Bien sûr qu’il faut séparer banques de dépôts et d’affaires, qu’il faut un grand pôle financier public, réglementer drastiquement les bourses, prendre enfin de fermes mesures contre les trous noirs fiscaux, imposer une taxe sur toutes les transactions financières, batailler pour sauver l’euro en reprenant collectivement, démocratiquement le contrôle d’une BCE et d’une monnaie stupidement affirmées « indépendantes ».
2°) Bien sûr que cela implique ensuite un « juste échange » c’est-à-dire un commerce européen et international dont les règles respectent le travail au lieu de l’écraser. Quel serait le « bon protectionnisme équitable » ? À nos frontières et en Europe ? Nous avons voté, toi et nous, en 2005, contre le TCE qui échoue et vole en éclats depuis. Un protectionnisme équitable, un juste échange, cela ne peut se construire que sur les règles les plus solides de l’Organisation internationale du travail (OIT) et pas seulement sur celles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Une organisation mondiale de l’environnement (OME) avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), devraient avoir des pouvoirs d’élaboration, de décisions, de sanctions aussi fortes que l’OMC. Le droit du travail devrait être constitutif du droit de la concurrence afin que cette dernière ne soit plus féroce et faussée. Ça ne veut donc pas dire renfermer les peuples, chacun dans la concurrence (qui deviendrait vite aussi acharnée) de leurs frontières, mais combattre pour établir des règles par des organisations internationales mondiales qui aussi fortement régissent les lois du travail, la protection de l’environnement, la santé de tous les humains sur la planète. Ce qui veut dire, par exemple et concrètement en Europe, d’avancer vers un Smic européen, une législation sociale harmonisée selon le principe de faveur, une fiscalité comparable, etc.
3°) Oui, mille fois à une VI° république sociale, parlementaire, démocratique, écologique, féministe, laïque. Cela signifie notamment l’abolition de l’élection d’un président au suffrage universel, des élections à la proportionnelle, une interdiction du cumul des mandats en nombre et dans le temps, le vote des immigrés qui paient des impôts dans notre pays, un grand service public renforcé et élargi. Cela fait quelques décennies que ceux qui ont refusé le « coup d’état permanent » en rêvent et ont fait moult propositions là-dessus, nous sommes et resterons facilement d’accord.
Les propositions sociales, financières et institutionnelles que nous formulons, et que je reprends ici, sont aussi majoritaires parmi nos concitoyens, nous le croyons comme toi. Tout cela fait un plan d’action commun et d’ensemble possible. Mais ce plan a davantage de chances d’être mis en œuvre, puisqu’il faut choisir, avec Martine Aubry.
Cher Arnaud, nous faisons appel aussi à ton intelligence politique et à ta volonté de l’emporter demain face à la droite, sur un programme vraiment alternatif, sois assuré de notre engagement, de l’ancienneté et de l’opiniâtreté de notre combat socialiste, en ce sens.
Fraternellement, Gérard Filoche, mardi 11 octobre à 22 h
23 Commentaires
Heureusement qu’il y a la Fête de l’Huma pour que les militants socialistes puissent se rencontrer…
Oui Gérard tout ce que tu dis dans ta première parte, le SMIC, les inégalités, la retraite, les salaires dans la restauration,….c’est bien vrai mais si on ne reprend pas d’abord le pouvoir sur les marchés on va où ?
Autant je trouve que Montebourg a attaqué de bonnes choses ( la régulation des marchés ou tout du moins leur moins grande emprise me parait très importante ) autant les points que tu abordes ne sont pas logiques.
Comment tu veux tout augmenter et rien avoir derrière ? Si tu augmentes le smic tu n’augmentes pas forcément les impots dessus ( l’idée sur smic est de ne pas être imposable quand même ).
D’ailleurs, tu dis que la main d’œuvre est peu couteuse en France ? Pourtant on doit être le pays ayant le plus de coût en terme de main d’oeuvre. Pourquoi crois tu qu’il y ait tant de délocalisation ?
La retraite à 60 ans ? Je pense que les cadeaux des 30 glorieuses ne sont plus d’actualité … Il ne faut pas se leurrer, les différents gouvernement qui ne voyaient qu’à très court terme ( les élections en fait ) ont complètement asséché nos finances.
Ces d’ailleurs pour cette raison que l’on se trouve dans cette situation : l’état emprunte au marché, les localités veulent emprunter au marché ( c’est de gauche l’idée, amusant non ? ) mais il ne faudrait pas dépendre des marchés …
Si l’on veut retrouver des finances saines rapidement il ne faudra pas faire de concession et trancher dans le vif : les retraites les plus hautes, le RSA, la durée de travail, les salaires des hauts fonctionnaires, les cumuls de mandat et je ne parle pas des pots de vin qui circulent. Pour le RSA, je pense qu’une grande partie devrait être retirée mais en contrepartie le SMIC devrait être réévalué. Après tout, il faut bien une compensation au boulot.
Pour les rémunérations … Je ne suis pas d’accord, pourquoi un homme ne pourrait pas gagner 20 fois plus qu’un autre ? Certaines personnes se déménent pour y arriver, font des études et arrivent à de hauts postes … Ces gens là devraient souffrir de politique minimalistes ? Ce genre de considération n’a jamais poussé quelqu’un à réussir.
Voilà, ce ne sont que quelques réponses mais certaines choses m’ont fait un peu trop tiquer …
Ah oui et pour finir : une république féministe ? Ecologique ?
Pourquoi une république devrait l’être ?
Cher Gérard,
Aprés avoir ignoré superbement Arnaud MONTEBOURG durant la campagne des primaires, tu le découvres aujourd’hui.
Tu n’a jamais répondu aux differents messages te demandant d’expliquer les raisons qui avaient prévalu ,au sein du courant de la gauche du Ps, de soutenir Martine et non Arnaud.
Ce positionnement, pris sans débat, au sein du courant, a heurté bon nombre de camarades.
La Tu nous dis que les propositions que porte Arnaud seront mieux défendues par Martine.
De quelle Martine parles tu ?
Celle prete à s’effacer devant DSK ou celle que tu soutiens ?
Celle pour qui DSK a voté ou celle qu’HAMON soutient ?
C’est une faute politique grave et que la gauche du PS a commis en ne soutenant pas Arnaud et elle devra en tirer les conséquences.
Cher Gérard,
il y a un grand vide dans ta réponse, quid de la sortie du traité de Lisbonne ?
Car sans la sortie de ce traité (copie conforme du TCE), comment mettre en oeuvre une véritable politique de rupture ?
Bien à toi.
Franz Figo
Bonjour M. Filoche,
Ça serait vraiment bien que vous répondiez aux commentaires de votre blog.
Par exemple : Martine Aubry est censée être « plus à gauche » que François Hollande. Alors qu’elle a conclu un pacte avec DSK ? Qu’elle a rédigé la préface d’un livre de Tony Blair ?
Merci pour votre réponse.
Je n’ai pas lu votre réponse à A. Montebourg. C’est de toute façon trop tard… et puis je ne peux pas voter ce coup-ci. Je pense que vous vous êtes trompés en soutenant M. Aubry mais je ne suis pas experte en « sciences » politiques.
Par contre, je me réjouis de votre relaxe, annoncée aux infos de 16H sur Franec Inter! Ouf!
Ce que je voulais dire en disant qu’il est trop tard, c’est que d’après ce je comprends des ECONOMISTES ATTERRES, et notamment F? Lordon, la crise guette.
http://atterres.org/
http://www.la-bas.org/
Comment? Mais suis-je bête! La crise? Nous n’avons quasiment connu que cela! Nous avons l’habitude…
Non, cette crise qui nous guette est d’une autre ampleur. Nous ne pouvons plus essayer de rafistoler, de retrouver les conquêtes sociales perdues. Soit nous devrons changer le système, soit il nous avalera tout cru et s’autodétruira (peut-être). Il nous faudra descendre dans la rue et se mobiliser vraiment dans les prochains jours, semaines… et ne surtout pas écouter Mme Pécresse, porte parole d’un gouvernement qui nous dit « dormez, braves gens » alors que tout fout le camp.
Merci pour ce texte précis, respectueux et complet. En tant qu’écologiste je souhaite aussi la victoire de Martine Aubry dimanche, et je voterai pour elle.
Mille fois bravo pour ta profession de fois sur les retraites, les salaires, etc. !
D’accord encore sur l’étonnant centrage des questions de Montebourg.
Pour ce qui concerne M.Aubry, je n’entends pas beaucoup son engagement pour les petits. Exemple sur les retraites : à quoi servirait un départ à 60 ans avec 41,5 ans de cotisation et avec décote ?!… or M.A. défend les 41,5 années de cotisation…
Je crois que nous allons encore nous faire blouser, Gérard, comme en 1983… 10 points en moins de PIB pour les salariés depuis 1983…
Cordialement,
AV
Et si on taxait les riches!
Eva Joly envisage la création de 2 nouvelles tranches d’impôt sur le revenu : une à 60% pour les revenus supérieurs à 100 000 euros et une à 70% pour les revenus supérieurs à 500 000 euros. Cette seule mesure, accompagnée d’un coup de rabot sur les niches fiscales qui allègent l’impôt sur le revenu, rapporterait 4 milliards d’euros.
4 milliards d’euros, c’est loin des 100 milliards d’euros que coûterait au moins le programme 35 h/60 ans/1700 euros défendu par Gérard Filoche.
Sur les retraites, Aubry et Hollande sont d’accord. Il faudra cotiser 41 ans. Qu’ils aillent au diable, ces vendus !!!
il ne fallait pas s’attendre à autre chose, ce sont deux vendus ainsi que tous ceux qui les soutiennent par pur intéret personnel !
de toutes façons on se rappellera tout … février 2008 et le reste !
Ecoutez cette histoire de « pacte » avec DSK et devenue une tarte a la crème. Moi ce que j’en sais c’est que l’un et l’autre n’avaient pas de pacte. Je ne crois même pas qu’ils avaient des atomes crochus. J’en ai entendu des disputes… Enfin c’est l’existence qui détermine la conscience et on a pu vérifier qu’ils n »étaient pas du même monde. Mais qu’il y avait une volonté de ne pas engager une vaine bataille prématurée entre dirigeants. Ensuite quelqu’un a detterré cette « préface » à Tony Blair, rien à voir avec la situation d’aujourd’hui … Mais je vais vous dire : Martine Aubry n’était pas pour les 35 h, ni en 1994 (voir son livre « le choix d’agir » et voir son discours minoritaire au congrès de la CFDT de Montpellier), elle ne l’était pas en 1995 (Lionel Jospin défendit les 37 h), et elle n’était pas favorable à les imposer par la loi, mais plutôt par contrat… et puis elle quand même devenue la « dame des 35 h ». Aujourd’hui elle se positionne à gauche, il faut l’entendre et la soutenir bon sang !
Mais, et le TCE et la traité de Lisbonne sont dans les choux et eux qui les ont imposé en dépit de 55 % des français devraient avoir honte : aucune des critères n’a été maintenu, ils sont obligés de faire un FESF qui deviendrait une banque contre les principes initiaux de la BCE, ils piétinent leurs textes et votes, et envisagent de revoir lesdits traités.
C’est bien que ces traités volent en éclats, ne faites pas un préalable de faire officiellement mourir ce qui meurt dans la réalité. Il faut aller de l’avant, proposer d’autres solutions, ce que nous faisons avec Jean-Jacques Chavigné, là, en publiant « Dette indigne, qui sont les responsables, quelles sont les solutions ? »
Bah, il est sympa encore une fois cet anonyme à ressorts qui m’insulte sur différents supports, le site de D&S, ce blog, sur Marianne et autres… avec des pseudos différents, on reconnait le style, la grâce l’amabilité, l’éloquence, l’intelligence fine du même personnage… Ici, pas de censure, sauf les insultes ou allusions graveleuses, et les « posts » sans sens, sans idées, sans arguments, purs dénigrements. Allez on en laisse un exemple, pour que tous nos lecteurs jugent bien de quoi il s’agit, mais les autres, on prendra une gomme efficace
Mais c’est faux, j’ai répondu avec constance :
1°) que Montebourg, nous lui avions proposé de travailler en commun, en novembre 2005 car nous étions les seuls, lui et nous, à avoir refusé la « synthèse » au congres du Mans. Il a refusé et nous as jetés… que voulez vous ?
Ensuite, il a soutenu Ségoléne, puis s’est distingué de la gauche socialiste au congrès de Reims, il ne voulait pas nous voir non plus, que faire ?
2°) nous avons eu 18,5 % des voix UMA, D&S etc..il ne s’est pas distingué dans les votes et les actions de 2008 à 2011 pour travailler avec nous bien qu’il connaisse nos positions de fond. Nous avons passé un accord avec Martine Aubry a Reims et depuis. Voilà trois ans que n ous essayions de promouvoir sa candidature et naturellement pas celle de DSK.
A) Elle est la première secrétaire du PS et, selon nous, la candidature présidentielle revient à la première (au premier) secrétaire car le programme de la campagne présidentielle doit être le programme du parti, adopté par le congrès et qui doit seulement être adapté à l’actualité. Dans le cas présent, nous aurions dû avoir cette année un nouveau congrès pour sortir du cafouillage du précédent. Ce sont les primaires qui en ont tenu lieu.
B) Nous voulions faire barrage à DSK et la seule capable de l’emporter contre lui, avec une orientation différente, était Martine Aubry. C’est pourquoi Jean-Yves Lalanne a lancé en février cet appel des maires, pour la pousser quand on la sentait prête à céder la place : cette hésitation à se présenter pour franchir un nouvel échelon de responsabilité est fréquent chez les femmes (pas chez Ségolène Royal), généralement les hommes n’ont pas cette pudeur (c’est pourquoi il faut imposer la parité par la loi).
C) Le projet socialiste a été adopté unanimement, il constitue donc le socle commun, chacun est sensé le reprendre en entier, quitte à lui adjoindre quelques suppléments. Pourtant, François Hollande ne reprend que très peu les propositions du projet, il se contente de formules générales et, quand il complète ce projet, c’est pour proposer un « contrat de générations » sans effet, sauf d’aubaine pour les patrons ou pour annoncer un déficit zéro en 2017. D’autre part, Martine Aubry défend vraiment le projet (c’est vrai aussi pour Arnaud Montebourg) et, quand elle le complète, c’est pour aller (un peu) dans notre sens, comme avec le double coup de pouce au Smic qui, sur la durée du mandat, le portera à 1 650 euros. En outre Martine Aubry est la seule qui se prononce explicitement pour l’unité de la gauche. Il n’y a donc pas photo entre les deux.
D) DSK étant hors course, c’est donc François Hollande qui a pris sa succession : notre démarche ne consistait pas à sélectionner la candidature la plus proche de nos positions, sinon nous aurions poussé Benoît Hamon, qui aurait fait une campagne de témoignage mais qui, pas davantage qu’Arnaud Montebourg, ne pouvait l’emporter contre DSK puis contre François Hollande. Toute voix pour Benoît Hamon aurait été une voix de moins pour Martine Aubry. Nous avons donc préféré celle qui permettait de l’emporter contre la plus mauvaise des deux candidatures crédibles. Nous n’avons pas choisi, nous avons éliminé. Dans ce scrutin uninominal, (qui est non démocratique) le vote utile s’imposait et s’impose : une candidature de témoignage risquait de provoquer la victoire de la plus mauvaise candidature.
Il y a 18,5 % des voix pour la gauche socialiste en interne depuis Reims, il y a 17 % des voix en externe pour Arnaud, s’il veut bien travailler avec nous, cela fera une sacrée force de frappe… Il a bien défendu (comme nous, et avec nous) la lutte contre les banques, nous défendons bien (mieux) une orientation sociale concrète, 35 60 1700 20 il faut des deux pour réussir, non ? La VI° République, nous sommes pour depuis si longtemps !
PS : lisez « Dette indigne » Ed JC Gawsewitch qui sort ces jours-ci 240 p, 14,5 euros, cela vous confirmera
merci du soutien pour ce procès injuste.
Mais écoutez bien Martine Aubry, nous ne sommes pas satisfaits sur tout (surtout sur le retraite à 60 ans avec… décote si on n’a pas 41 annuités…. car dans la réalité les salariés ne cotisent que 36 annuités;..ce qui fait un pillage des retraites par le biais de la décote). Mais elle affiche une détermination pour aller plus à gauche, et vous devriez vraiment voter pour elle le 16 octobre tant qu’il en est encore temps
bien a vous, gerard
voila encore ce brillant ami qui, en passant, laisse un tag insulteur, gratuit, fin, lettré, avisé, poli, constructif, élégant, comme toujours
Bravo pour ce merveilleux argumentaire qui a su convaincre ton ami Montebourg …
tiens pour une fois le malpoli a fait un post sans insulte…hé, non, je n’ai pas convaincu Montebourg… et alors ? C’est dommage. pour lui. Mais quelle conclusion tu en tires?
Moi et toute ma famille on va voter hollande, lire ce blog les à convaincu ! merci !
j’aime ces trolls pervers polyvalents qui vous attaquent à gauche pour finir par vous dire qu’ils vont voter à droite…
Ca doit faire un effet curieux de radoter ainsi sur les blogs anonymement, sans rien représenter, sans rien avoir de cohérent, ni de concret à défendre, histoire de polluer… on doit se sentir drôle, non ?